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L'eau, les arts et l'identité canadienne : au bord de l'eau

L'eau, les arts et l'identité canadienne


Un rivière, c'est la forme la plus gracieuse qui puisse revêtir l'eau; une rivière est à la fois vie, musique et mouvement, une entité qui se transforme à l'infini. Les rivières sont les artères de la planète, par lesquelles le sang de la vie retourne au coeur. 1

L'auteur de ces lignes, Roderick Haig-Brown, habitait la côte ouest du Canada. Il n'aurait pu concevoir la vie sans ses précieuses rivières. Car l'eau, c'est la vie. Sans elle, nous ne pourrions exister, pas plus d'ailleurs qu'aucun autre des êtres vivants qui, avec nous, peuplent la planète.

Voilà une raison suffisante en soi pour considérer l'eau comme un des plus riches trésors de la terre. Toutefois, l'eau n'est pas seulement source de vie, elle donne aussi un sens à notre existence, elle est une composante essentielle de ce qui rend la vie digne d'intérêt.

Le « sens » est impossible à mesurer et à classer, mais il peut s'exprimer dans les arts. Des écrivains, des artistes et des musiciens ont trouvé dans l'eau une source d'inspiration et, à travers leurs oeuvres, ont cherché à véhiculer sa valeur plus abstraite.

En fait, l'importance de l'eau pour l'esprit humain a été célébrée à travers l'histoire du monde. Il existait chez les Sumériens, une des plus anciennes civilisations de laplanète, des cérémonies destinées à glorifier l'eau et la vie qui en découle. On a également découvert de nombreux objets antiques qui témoignent de l'ancienneté de ce culte voué à l'eau. L'un d'entre eux est une sculpture vieille de 4 500 ans, qui représente le gouverneur sumérien Goudéa tenant dans ses mains un bol d'où ruissellent des eaux poissonneuses. On trouve aussi dans la littérature une multitude d'allusions à l'importance de l'eau. Ce passage d'une oeuvre mystique, « Il m'a conduit près des eaux tranquilles, il a ravivé mon âme », a été fréquemment cité depuis deux mille ans.

Bord de l'eau

Les ruisseaux, les rivières et les lacs occupent une place de premier plan dans la nature, influence qui se transpose aussi très souvent dans les arts. Beaucoup d'artistes sont fascinés par l'eau sous ses formes diverses. Lorsque la terre et l'eau se rencontrent, l'envoûtement est encore plus profond. Image - Lac aux roseaux (125Ko)A

Il n'y a certainement pas que les artistes sur qui l'eau exerce un tel attrait. Le bord d'un ruisseau, d'une rivière ou d'un fleuve, le rivage d'un lac touchent, au plus profond de nous tous, une corde que les artistes peuvent nous aider à mieux sentir. Dans le roman poétique Le matin d'une longue nuit, Hugh MacLennan a une révélation pendant qu'il se repose près d'un lac en pleine nature :

Au début d'octobre, dans le silence capiteux de l'été des sauvage au Québec, le lac servant de miroir aux embrasements de l'automne, il me vint à l'idée que de savoir aimer le mystère ambiant et de pouvoir vivre en accord avec lui, c'est au fond notre ultime et unique raison d'être.2

L'être humain a de tout temps préféré vivre dans le voisinage de l'eau. Cette attirance du rivage peut remonter à des temps immémoriaux, à l'époque où nos lointains ancêtres ont émergé de l'onde en rampant, pour ensuite commencer à respirer et à marcher. Il existe cependant des explications plus terre à terre. En vivant à proximité de l'eau, l'être humain pouvait satisfaire aux nécessités du quotidien et possédait un moyen commode de se déplacer. La zone de contact entre la terre et l'eau constitue l'une des zones écologiques les plus riches et les plus productives du globe. C'est là que naissent, se développent et vivent les poissons et autres représentants de la faune et de la flore aquatiques. Les animaux terrestres et les oiseaux y trouvent aussi leur compte puisque la nourriture y abonde. Jusqu'à une époque récente dans l'histoire de l'humanité, la plupart des gens vivaient de chasse et de cueillette; ils étaient donc attirés eux aussi par le bord de l'eau en raison de l'abondance de fruits et de gibier. Image - Fonte printanière (88Ko)B

De nos jours, peu d'entre nous pratiquent ce genre de vie, et pourtant le charme continue de s'exercer. C'est au bord de l'eau que beaucoup de nos artistes canadiens – peintres, musiciens, cinéastes, photographes et écrivains de toutes tendances – trouvent l'inspiration. Car, bien que l'urbanisation nous ait éloignés des rives des lacs et des cours d'eau, elle a aussi eu pour effet d'accroître leur puissance d'envoûtement; peut-être les gens croient-ils, à l'exemple de Henry David Thoreau, que la grande nature est la sauvegarde du monde.

Qu'elle soit contenue dans les parois d'un lac du nord ou qu'elle dévale par torrents les versants de la crête, qu'elle coule majestueusement vers la mer ou qu'elle expose avec fracas contre une côte rocheuse, l'eau est un objet universel d'inspiration et d'émerveillement en même temps que d'effroi. Doté d'abondantes ressources en eau, le Canada fait naître une culture particulièrement riche en représentations de l'eau. Image - Soir (91Ko)C

Importance de l'eau dans la vie des peuples autochtones

L'eau constitue l'essence même de la vie pour les peuples autochtones. À l'origine des temps, le Créateur leur a demandé de respecter l'eau, l'air et la terre en les gardant purs. La culture, les croyances et les valeurs autochtones témoignent de ces directives initiales.

Les Indiens de la côte du Nord-Ouest ont établi leurs villages le long de cours d'eau et de rivages importants. Leurs totems sont des expressions vivantes de leur respect de la terre, de l'eau et du ciel ainsi que de leur dépendance envers eux.

Les peuples autochtones considèrent comme des lieux sacrés de nombreux endroits situés à proximité de l'eau. Sur une éminence située dans le nord du Manitoba se trouve un bassin dont les eaux alimentent, à l'est, la rivière Hayes et, à l'ouest, le fleuve Nelson. On l'appelle « Echimamish », ce qui veut dire littéralement « la-rivière-qui-coule-dans-les-deux-directions ». En tribut d'admiration pour ce renversement de courant presque mystique qui facilitait tant le portage entre les deux cours d'eau, les peuples autochtones déposaient là des offrandes chaque fois qu'ils traversaient la ligne de partage des eaux.

Des liens très particuliers unissent les Inuits du Nord canadien à l'eau et à la glace. Leur subsistance dépend d'elles en grande partie, puisque, bien souvent, le phoque et le poisson demeurent les aliments de base de leur régime traditionnel. Dans la longue nuit de l'hiver polaire, ils bâtissaient les villages directement sur la glace ou à proximité, de manière à avoir accès à cette source de nourriture. Au printemps et en été, ils allaient pêcher le touladi dans les lacs et les cours d'eau intérieurs. Beaucoup d'Inuits ont mis fin à leur vie nomade et se sont établis dans des villages permanents. Les dangers de la vie dans les régions boréales n'ont toutefois pas disparu, non plus que la nécessité de comprendre le rôle de l'eau et de le respecter. Savoir comment trouver sa nourriture dans l'eau et comment se déplacer à sa surface peut faire la différence entre la vie et la mort. De nombreuses familles inuites enseignent à leurs enfants comment vivre, selon leurs traditions, des ressources naturelles de la terre et de l'eau grâce à la chasse et à la pêche. Image - Rivière Netsilik (64Ko)D

La santé mentale et physique des populations autochtones est indissociable de l'eau et des voies navigables. La qualité de l'eau de beaucoup de nos réseaux hydrographiques est aujourd'hui dégradée à cause de l'accroissement de l'activité humaine. Pour bien des Autochtones, cette dégradation de la terre signifie la détérioration de leur santé et de leur mode de vie, sans qu'ils bénéficient pour autant de réels avantages compensatoires.

Le grand chef B.G. Cheechoo de la Nation Nishnawbe-Aski explique ainsi les rapports qui unissent son peuple à l'eau :

Notre histoire est liée à ces eaux. Notre dépendance séculaire à l'égard de la pêche, du piégeage et de la chasse et le désir que nous avons de conserver notre mode de vie dépendent de ces eaux. Notre avenir est intimement lié au sort qu'elles connaîtront [...] Les dangers qui les menacent mettent directement notre survie en péril. (Traduction). 3

Importance de l'eau dans l'histoire de notre pays

Les cours d'eau ont été plus qu'une source d'inspiration pour le Canada. Pendant la colonisation européenne, ils ont servi au transport des fourrures, des objets de commerce et des explorateurs, annonçant l'afflux de colons en cette terre sauvage. Image - View On the River St. John Near The Poquioq (132Ko)E

Grâce aux réseaux d'affluents de la baie d'Hudson et des fleuves Mackenzie et Saint-Laurent, il était possible de se déplacer en canot vers l'ouest et vers le nord sur toute l'étendue de ce qui allait un jour devenir le Canada. C'est là une particularité qui avait frappé l'historie Herold Innis qui disait : « Le fait que l'actuel Dominion coïncide à peu près avec la zone de traite des fourrures de la partie septentrionale de l'Amérique du Nord n'est pas simplement le fruit du hasard. » (Traduction) 4 Innis n'était pas du tout d'accord avec les personnes qui laissaient entendre que le Canada était un pays illogique; il insistait pour dire qu'au contraire les cours d'eau naturels de la partie nord du continent formaient la limite de notre pays.

L'histoire du Saint-Laurent et de la rivière Rouge en révèle beaucoup sur la façon dont nos cours d'eau ont contribué à déterminer nos frontières. Dans sa vision du Canada, Donald Creighton estimait que le Saint-Laurent était un élément fondamental de l'essor politique et économique d'une grande nation. D'ailleurs, le contenu de l'oeuvre qu'il a rédigée en 1937, The Empire of the St. Lawrence, témoigne de son enthousiasme pour ce cours d'eau :

C'était l'unique grand cours d'eau reliant la côte est au coeur du continent [...] Le fleuve n'était pas qu'une remarquable entité; c'était l'article de foi d'une véritable religion. Des hommes réglaient leur vie sur lui, aussitôt réconfortés et inspirés par ses promesses, les suggestions qu'il murmurait et les ordres qu'il hurlait; c'était aussi un solide point d'ancrage dans l'histoire, pas uniquement en raison des actions mémorables qu'on pouvait lui attribuer, mais aussi à cause des horizons infinis et pleins de promesses qu'il offrait. (Traduction). 5

De même, longtemps avant que le Canada ne devienne un pays, la rivière Rouge était la moelle du Manitoba. Tout comme le long du fleuve Saint-Laurent, les fermes étaient construites sur d'étroites et longues parcelles par lesquelles les colons avaient accès au fleuve.

L'historien William Morton raconte la naissance, au XIXe siècle, d'une société tout à fait particulière sur les bords de la rivière Rouge, dans l'Ouest. C'était, écrit-il, « un îlot de civilisation au coeur de la nature ». (Traduction) 6 La colonie de la rivière Rouge était, en effet, une société dualiste, composée presque à parts égales de Métis catholiques de langue française et de colons protestants de langue anglaise.

Pour le lointain gouvernement d'Ottawa, cette composition particulière de la population et les liens étroits qui unissaient celle-ci à la rivière étaient des abstractions qu'il ne pouvait comprendre. Il imposa aux gens une méthode d'arpentage qui faisait fi du peuplement de côtes et qui les privait de leur mode de vie. La violence éclata et atteint son paroxysme dans ce drame humain que fut la Rébellion de la rivière Rouge.

Certains hommes politiques de l'époque comprenaient, cependant, l'importance fondamentale de l'eau pour les habitants de ce pays en préparation. Sept années avant que le Canada ne fasse son entrée parmi les pays du monde, Thomas D'Arcy McGee, un des pères de la Confédération qui s'exprimait avec le plus d'éloquence, parla ainsi du lien qui unissait l'eau et les gens :

Je vois dans le cercle de ce bouclier les sommets des montagnes de l'Ouest et les crêtes des vagues de l'Est - la sinueuse rivière Assiniboine, les cinq Grands Lacs, le Saint-Laurent, la rivière des Outaouais, la rivière Saguenay, la rivière Saint-Jean et le bassin Minas - tout le long de ces cours d'eau, dans chacune des vallées qu'ils arrosent, dans toutes les villes qu'ils traversent, je vois une génération d'hommes industrieux, satisfaits, honnêtes et véritablement libres, des hommes capables de sauvegarder, en temps de paix comme en temps de guerre, un constitution à la hauteur de ce pays. (Traduction). 7

Eau et littérature

On trouve dans la littérature de toutes les époques, des plus anciennes légendes aux romans et aux poèmes les plus modernes, des fragments d'oeuvre qui portent sur l'eau. Petites et grandes étendues et masses d'eau ont inspiré crainte, respect, curiosité et joie. Les premiers écrits canadiens, les journaux d'explorateurs comme Alexander Mackenzie, Simon Fraser et David Thompson, abondent de descriptions vivantes.

Durant une expédition sur la rivière Black, Thompson écrivait :

Le fracas de l'eau qui heurte les parois rocheuses, le grondement du torrent, le bruit caverneux de la cataracte au milieu des sombres et hautes collines plissées environnantes forment un décor grandiose et effrayant [...] (Traduction) 8

Ce mélange de respect et d'effroi qu'inspirent de tels paysages révèle à l'ensemble des Canadiens les périls auxquels ont dû faire face les premiers explorateurs de cette terre invincible au relief accidenté.

Il se dégage une émotion semblable des lignes écrites par Simon Fraser dans son journal, durant l'été de 1808, pour rendre compte de son expédition sur le fleuve tumultueux auquel il a donné son nom.

Voici ce qu'il dit au sujet d'une portion du fleuve :

La lutte énergique que les hommes ont dû livrer durant cette épreuve pour contourner remous et rochers a presque épuisé leurs forces, les canots menaçant sans cesse de sombrer ou de se fracasser. C'était une entreprise désespérée! (Traduction) 9

Tandis que les explorateurs complétaient peu à peu la carte de l'Ouest canadien, les écrivains de l'est du pays réfléchissaient sur le pouvoir dominant de la nature et sur l'importance des lacs et cours d'eau dans nos vies. Bien qu'on vantât la beauté des immenses réseaux hydrographiques, les premiers colons connaissaient parfaitement les dangers que représentait la traversée des cours d'eau. Ceux qui ne faisaient pas suffisamment preuve de prudence payaient souvent très cher leurs erreurs. Image - Chutes Trout et portage sur la rivière Trout, Territories du Nord-Ouest (101Ko)F

Le journal intime de lady Simcoe, épouse de John Graves Simcoe (premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada), a été rédigé en 1792 et relate un malheureux événement :

Des gens traversent de Chippewa à Fort Schlosser, mais ils doivent se montrer très prudents, car le courant est impétueux, et s'ils n'atteignent pas directement l'embouchure, la force du courant en aval les entraînera vers les chutes de façon inéluctable et irrémédiable. Huit soldats en état d'ébriété ont connu pareil sort en traversant la rivière il y a quelques années. Leurs corps ont été emportés à une certaine distance des chutes. (Traduction) 10

De l'avis général, le premier roman canadien serait Histoire de Miss Montaigu, oeuvre écrite par Frances Brooke en 1769. C'est un récit qui se distingue par ses descriptions de cours d'eau, de lacs et de chutes naturelles.

Ces paysages ont aussi inspiré de nombreux poèmes, tel celui qui a été composé par Joseph Mermet en 1815 et qui a pour titre « Tableau de la cataracte de Niagara ». Dans cette oeuvre, où il est question, bien sûr, des chutes redoutables du Niagara (« un gouffre haut, profond ») et des Grands Lacs, il parle de l'effroi que provoque la vue de ces « flots en courroux » et des « vagues menaçantes » du lac Érie. 11 Et ce ne sont là que quelques-unes des impressions terrifiantes qu'inspire à l'auteur le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

Ce ne sont pas tous les écrivains qui trouvaient aux étendues et cours d'eau du Canada un aspect aussi menaçant. Dans leurs oeuvres, écrites au XVIIIe siècle, des poètes, comme Adam Allan et J. Mackay, parlent en termes romantiques des lacs et des cours d'eau de l'est du continent. les chutes d'eau, en particulier celles du Niagara, ainsi que la simple superficie des lacs, fleuves et rivières du Nouveau Monde entraînaient les Européens nouvellement arrivés dans des débordements de superlatifs.

Comme la colonisation de l'Ouest canadien s'est amorcée longtemps après celle de l'Est, très peu d'oeuvres romantiques sont consacrées à cette immense contrée. Une oeuvre fait toutefois exception. Dans The Great Lone Land, William Francis Butler raconte l'expédition qu'il a faite dans les montagnes Rocheuses en partant de Fort Garry, sur l'emplacement actuel de la ville de Winnipeg. Voici ce qu'il a écrit au sujet de la rivière Saskatchewan :

Des glaciers et des vallées glaciaires de cette immense chaîne de montagnes, d'innombrables cours d'eau descendant jusque dans les plaines. Pendant quelque temps, ils vont un peu comme à l'aventure, à travers bocages et clairières, le long des pentes verdoyantes qui s'étalent en éventail, puis, se décidant à reprendre le droit chemin, ils rassemblent une foule de petits ruisseaux vagabonds et partent pour un long voyage en direction de l'est [...] Cette rivière, que bordent les paysages les plus divers (collines et vallées, forêts et prés, plaines dépourvues d'arbres et riches coteaux), est appelée par les tribus sauvages qui peuplent ses rives glorieuses la Kissaskatchewan, c'est-à-dire la rivière-qui-coule-rapidement. (Traduction) 12

La poésie canadienne semble avoir connu un bel essor au cours du XIXe siècle. Les réseaux hydrographiques, pivots du peuplement et de l'activité commerciale, ont fourni la matière première à cette littérature naissante. Charles Sangster, qu'on appelait de son vivant le « barde national du Canada », a publié The St. Lawrence and the Saguenay en 1856; il y faisait le récit d'une expédition en canot dans les Mille-Îles ainsi que sur le Saint-Laurent et d'autres cours d'eau de l'est. Image - Lever de soleil sur le Saguenay (111Ko)G

Alors que le Canada s'élevait au rang de nation, quatre écrivains prenaient la suite de Sangster; Charles G.D. Roberts, Bliss Carman, Archibald Lampman et Duncan C. Scott, qu'on désigna sous le nom de « poètes de la Confédération », trouvaient souvent les thèmes de leurs oeuvres dans les lacs et les cours d'eau qu'ils connaissaient si bien. D'autres poètes tels que Louis Fréchette, William Chapman ou Octave Crémazie n'échappaient généralement pas à cette tendance. Inspirés du romantisme français, la nature changeante et insaisissable de l'eau fournissait à ces derniers une grande source d'inspiration. Dans « Le Niagara » de Louis Fréchette, nous ressentons avec lui les multiples facettes de l'eau :

L'onde majestueuse avec lenteur s'écoule;
Puis, sortant tout à coup de ce calme trompeur,
Furieux, et frappant les échos de stupeur,
Dans l'abîme sans fond le fleuve immense croule.
C'est la Chute! son bruit de tonnerre fait peur
Même aux oiseaux errants, qui s'éloignent en foule
Du gouffre formidable où l'arc-en-ciel déroule
Son écharpe de feu sur un lit de vapeur.
 13

William Chapman, qui entretenait une grande rivalité avec Fréchette, s'accordait cependant avec lui en ce qui concerne cette source d'inspiration. Ses oeuvres ont la faculté de conférer aux décors naturels qu'elles dépeignent un caractère presque immatériel. C'est le cas du poème « Sur le Lac Saint-Jean », dans lequel Chapman décrit un coucher de soleil sur le lac :

Énorme pan d'azur tombé du firmament
Au milieu d'une plaine insondable et féerique,
Le lac, ceint d'un bandeau d'ombrage titanique,
Resplendit et chatoie ainsi qu'un diamant.
Le couchant, teignant d'or chaque plante aquatique,
Allume sur les eaux un vaste embrasement
Où les arbres du bord, au profil fantastique,
De leurs fronts radieux mêlent le verdoiement.
Un immense concert de voix mystérieuses
S'élève des ajoncs et des vagues rieuses,
D'enivrantes fraîcheurs tombent de l'infini.
Sentant l'ombre venir, le cerf des flots s'approche;
Et dans le profondeurs du lointain rembruni
L'on entend par moments les soupirs d'une cloche.
 14

Le poème donne vie au paysage en lui communiquant ce mouvement et cette énergie qu'on sent dans tout décor naturel.

L'eau peut également être vue comme une alliée, une amie. Elle offre une image de pureté qui est courante dans beaucoup de cultures. On la voit comme une substance qui purifie le corps et l'âme et qui, souvent sert à marquer un nouveau départ, une absolution, comme dans le baptême chrétien. Le « Chant de la Huronne », mis en musique à la fin du XIXe siècle par Ernest Gagnon, d'après un poème de Fréchette, célèbre cet aspect joyeux de l'eau et met en valeur l'influence de la culture amérindienne et l'empreinte que cet héritage a laissé sur le paysage canadien :

Glisse, mon canot, glisse
Sur le fleuve d'azur!
Qu'un Manitou propice
À la fille des bois donne un ciel toujours pur!

Le guerrier blanc regagne sa chaumine;
Le vent du soir agite le roseau,
Et mon canot, sur la vague argentine,
Bondit léger comme l'oiseau.
 15

Les propriétés bénéfiques de l'eau ont cependant leur antithèse. Si l'eau donne la vie, elle peut aussi semer la destruction. Ce double rôle est omniprésent dans toute le nature – indomptable et imprévisible. Margaret Laurence était consciente de cette opposition et elle s'est servie de l'eau pour symboliser la dualité de la nature humaine. Voici la traduction d'une extrait de l'oeuvre The Diviners :

La rivière coulait dans les deux sens. Elle descendait vers le sud, mais le vent soufflait généralement de cette direction, faisant rebrousser vers le nord l'eau couleur d'olive. Cette contradiction apparemment absurde, mais vérifiable, continuait de fasciner Morag, même après toutes ces années passées à observer la rivière16

L'expansion et l'industrialisation rapides que le Canada a connues après la Seconde Guerre mondiale ont commencé à nuire à la qualité de notre environnement naturel, nos lacs et nos cours d'eau ayant été le plus touchés par la vague. Un grand nombre d'écrivains ont commencé à identifier les changements qui se produisaient en termes de santé des écosystèmes et de l'économie. Dans Rivers of Canada, publié en 1974, Hugh MacLennan traite des utilisations modernes que l'on fait des réseaux hydrographiques du Canada avec un sentiment de perte en faveur du rôle en évolution que joue l'eau dans la vie des Canadiens :

[...] les cours d'eau du Canada sont toujours là et revêtent, depuis les 150 dernières années, une apparence et un caractère identiques ou presque. C'est seulement l'utilisation que nous en faisons qui a changé. De nos jours, nous les survolons, nous y construisons des barrages, nous y pratiquons la pêche sportive, nous nous en servons pour approvisionner les municipalités en eau et nous en avons pollué certains d'entre eux avec des eaux usées et des effluents industriels [...] Néanmoins, même si nul d'entre nous ne connaîtra les cours d'eau comme l'ont fait les voyageurs, il vaut aussi bien la peine qu'auparavant de les connaître. (Traduction) 17

Même si nous ne ferons jamais l'expérience des cours d'eau canadiens avec la même intensité que les voyageurs, ces eaux demeurent essentielles à notre style de vie et aux arts. Les écrivains continuent de s'inspirer de l'eau dans leurs oeuvres. Image - Descente des rapides (86Ko)H

L'eau en images

L'eau a de tout temps été présente dans les arts au Canada, mais l'importance de son rôle a pu varier selon la popularité du paysage comme sujet d'une oeuvre d'art. De plus, chaque artiste avait ses lieux de prédilection et sa manière propre de traiter le sujet : certains affectionnaient davantage l'est du pays, tandis que d'autres trouvaient leur inspiration dans l'Ouest; il y avait des peintres réalistes et d'autres nettement impressionnistes. Image - Le pain de sucre des chutes Montmorency (107Ko)I

Ce sont les thèmes religieux qui ont prédominé, au début, chez les artistes canadiens-français. Il n'empêche que le fond de ces oeuvres pieuses représentait souvent un paysage où dominait l'eau. Toutefois le véritable paysage n'est apparu au Canada qu'après 1759, principalement chez des peintres britanniques au départ, qui étaient attirés par l'eau et la terre comme sujets. Thomas Davies, officier britannique, figure parmi les plus créatifs de ces peintres; ses toiles témoignent de sa prédilection pour les cours d'eau, les lacs et les chutes.

Contrairement à celles de beaucoup de ses collègues, qui manquent de vivacité, les oeuvres de Davies brillent d'éclatantes couleurs. C'est le cas d'une de ses toiles les plus célèbres, Vue de la partie inférieure des chutes de la rivière Saint-Anne, près de Québec. Selon le goût européen, ses couleurs étaient exagérées, mais les aquarelles de Davies sont aujourd'hui, de toutes les oeuvres réalisées au Canada au XVIIIe siècle, celles qui ont le plus de prix. Image - Vue de la partie inférieure des chutes de la rivière Saint-Anne, près de Québec (56Ko)J

Joseph Légaré a été l'un des premiers Canadiens à s'éloigner peu à peu de la tradition de l'ancien monde et le premier à peindre des paysages à l'huile. Ses Les Cascades de la rivière Saint-Charles à la Jeune-Lorette (vers 1840) marquent un renouveau dans l'histoire de la peinture au Canada. Image - Les Cascades de la rivière Saint-Charles à la Jeune-Lorette (114Ko)K

Entre 1860 et 1890, de nombreux artistes ont répondu aux aspirations expansionnistes de la nation en allant peindre des cours d'eau dans l'Ouest. Les subventions versées par le gouverneur général et le transport offert gratuitement par la compagnie Canadien Pacifique servaient de mesures incitatives.

William Armstrong a fixé sur la toile de nombreuses scènes de l'Ouest canadien. Ingénieur de profession, il avait accompagné le colonel Wolsely dans l'expédition destinée à mater la Rébellion de la rivière Rouge en 1870. Durant le voyage, il a eu l'occasion de peindre de nombreux paysages, les plus remarquables étant les lacs et les cours d'eau situés sur la rive nord du lac Supérieur.

Paul Kane (1810-1871) est, pour sa part, un des artistes peintres les plus célèbres du XIXe siècle pour la représentation de paysages de l'Ouest canadien. Tout en prenant des notes sur la vie des peuples autochtones, il a dessiné des croquis de rivières, de chutes, de portages et de scènes aperçues le long des cours d'eau qu'il a parcourus en canot avec des marchands de fourrures de la Compagnie de la baie d'Hudson. Le portage de White Mud sur la rivière Winnipeg (1856) est l'un des nombreux tableaux peints par Kane à partir d'esquisses réalisées durant ses voyages. Cependant, même ses paysages les plus sauvages sont empreints de romantisme à la manière européenne. Image - Le portage de White Mud sur la rivière Winnipeg (116Ko)L

Les artistes britanniques, habitués à la nature paisible de la campagne anglaise, étaient stimulés par la taille, l'escarpement et le caractère souvent violent des chutes et des rivières canadiennes. La plupart d'entre eux, cependant, étaient si profondément influencés par les traditions européennes qu'ils avaient tendance à représenter le paysage tel qu'à leur avis il était censé être et non tel qu'il était réellement. À cause de ces liens avec le passé très peu des tableaux de cette époque ont un cachet vraiment « nationaliste », c'est-à-dire qui traduisent une expérience et une perception uniquement canadiennes.

Quelques peintres de cette époque sont toutefois parvenus à se dégager du carcan des conventions européennes. Beaucoup diront que Cornelius Krieghoff et G.B. Fisher sont de ceux-là. Les oeuvres de Fisher qui représentent le fleuve Saint-Laurent, la rivière Grand et les chutes de la Chaudière sont encore considérées de nos jours comme les plus belles gravures du paysage canadien.

Tandis que Kane travaillait essentiellement dans l'Ouest, Krieghoff, lui, s'était établi dans l'Est. Le thème le plus exploité chez lui est le paysan québécois, mais beaucoup des paysages qu'il a peints représentent les lacs et les cours d'eau qui étaient à l'époque les pivots de l'activité humaine et commerciale. Il se dégage du portrait que Krieghoff fait des habitants et de la nature sauvage une sensation d'intimité et de joie. Les canots, radeaux et portages ont habituellement représentés en petit et paraissent insignifiants au coeur de la grande nature. Dans son tableau intitulé L'orage, Saint-Ferréol (1854), des chutes plongent dans le Saint-Laurent et des tourbillons d'écume tranchent sur les couleurs éclatantes de l'automne. Krieghoff semble avoir goûté la vie dans le Nouveau Monde, et, sans doute comme cela transparaît dans ses oeuvres, il compte parmi le artistes les plus aimés des Canadiens. Image - L'orage, Saint-Ferréol (104Ko)M

Regards neufs, nouvelles visions

À la fin du siècle dernier sont apparues en France de nouvelles tendances artistiques qui allaient révolutionner le paysage au Canada. Le tableau intitulé Spring Landscape, Arthabaska (1921), d'Aurèle de Foy Suzor-Côté, montre à quel point l'artiste a subi l'influence des impressionnistes pendant ses études en France. Image - Spring Landscape, Arthabaska (116Ko)N

Maurice Cullen et James Morrice sont aussi du nombre des premiers Canadiens à avoir représenté les paysages de notre pays selon la technique impressionniste. Leur influence a été déterminante dans la formation du groupe d'artistes peintres le plus célèbre du Canada : le Groupe des Sept. Convaincus de l'importance d'un art typiquement canadien pour l'épanouissement de la nation, ceux-ci ont dirigé leur attention sur les paysages, en particulier les contrées sauvages du Nord. Le Groupe a dit, en 1919 : « Le grand objectif du paysage, c'est de nous permettre de nous sentir chez nous dans notre propre pays. » (Traduction) 18 Le Nord était, à l'époque, le symbole de l'identité canadienne et de cette farouche détermination qui avait contribué à l'édification d'un si grand pays.

Le Groupe des Sept

Une nouvelle forme d'expression a pris naissance au Canada au début des années 1900; elle a entraîné le rejet des traditions européennes et amené l'éclosion d'un art vraiment représentatif du Canada, affranchi des techniques classiques de la peinture. Il en est résulté des oeuvres magnifiques et puissantes, qui ne se contentaient plus de représenter la simple réalité, mais qui, plutôt, traduisaient l'impression ressentie. Ces oeuvres avaient souvent pour sujet un décor naturel : fleuves et rivières, lacs et ruisseaux.

Il y avait à l'avant-garde de ce mouvement un groupe de peintres qui se sont peu à peu aperçus que leurs oeuvres présentaient une certaine unité. Parmi eux se trouvaient Tom Thomson, Lawren Harris, A.Y. Jackson, J.E.H. MacDonald, Frederick H. Varley, Arthur Lismer, Frank Johnson et Franklin Carmichael. Bon nombre d'entre eux travaillaient au même atelier de lithographie, alors que les autres se sont connus à l'occasion d'expositions ou dans des sociétés d'art. Image - Tempête, baie Georgienne (143Ko)O

Dans le parc Algonquin qui était un site de prédilection de ce groupe d'artistes, Tom Thomson, habile pagayeur et homme des bois, a amené les autres à s'intéresser aux régions sauvages du Canada. Tom Thomson aura été pour les autres artistes du groupe une puissante source d'inspiration. Dans l'esprit de beaucoup de Canadiens, les oeuvres intitulées Lac du Nord (vers 1914), Rivière du nord (1914-1915) et Débâcle (1916) demeurent de glorieux emblèmes de notre pays. Images - Débâcle (155Ko)P

Tom Thompson est mort mystérieusement en 1917, mais la flamme qu'il avait allumée ne s'est pas éteinte puisqu'en 1920 ses collègues ont fondé le Groupe des Sept. Cette alliance a permis de cimenter des liens d'amitié noués depuis près d'une décennie, outre que de servir de rempart contre les critiques formulées à l'endroit des Sept. Elle a également aidé ces derniers à lancer une vigoureuse campagne destinée à promouvoir les oeuvres révolutionnaires qu'ils produisaient à l'époque.

Au début, les oeuvres du Groupe des Sept ont été vivement dénoncées, à cause des « idées décadentes » qu'elles véhiculaient et que certains chroniqueurs considéraient comme « un outrage aux bonnes moeurs ». Les critiques ont eu pour effet d'attirer l'attention du public sur les artistes qui ont peu à peu trouvé grâce aux yeux des Canadiens. Leurs oeuvres n'ont plus tardé, ensuite, à être considérées comme l'expression de notre essence même.

Le Groupe a grandement contribué à revendiquer le Nord canadien comme le royaume de l'artiste et de l'explorateur, l'interprétant et lui donnant une signification. Voici, en effet, ce qu'a écrit A.Y. Jackson au sujet de la région d'Algoma :

Comme la région se trouvait sur la ligne de partage des eaux, elle comptait des douzaines de lacs, dont beaucoup ne figuraient sur aucune carte. À ceux-là nous avons donné des noms. Les lacs aux eaux miroitantes ont été baptisés du nom de personnes que nous admirions, comme Thomson et MacCallum, tandis que les lacs marécageux, brouillés par des pistes d'orignaux, ont reçu les noms des critiques qui nous avaient dénigrés. (Traduction) 19

Au début des années trente, le Groupe avait à son actif des paysages peints aux quatre coins du pays. Chaque artiste avait sa propre touche; quelques-uns des membres du Groupe ont fini, en plus, par être associés à une région (on tenait, par exemple, la région d'Algoma pour le fief de MacDonald).

La dernière exposition des Sept a eu lieu en 1931. Ces derniers ont ensuite décidé d'aller chacun de leur côté, affirmant qu'ils cédaient la place à un mouvement beaucoup plus considérable. Un nouveau groupe, appelé The Canadian Group of Painters, a alors vu le jour. Peut-être le Groupe des Sept s'était-il rendu compte que son renom, bien qu'ayant servi à offrir aux Canadiens une nouvelle image de leur pays, nuisait à tous les autres artistes qui auraient voulu accomplir la même tâche. Le nouveau groupe, animé par ses mentors Lismer et Jackson, s'est efforcé de poursuivre la recherche amorcée par le Groupe des Sept pour tâcher de représenter avec éloquence le panorama canadien.

Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des artistes appartenant à la tradition canadienne ont cessé de s'intéresser aux sujets inspirés par la nature et de tenter de peindre, grâce au paysage, des tableaux ayant une identité proprement canadienne. Cette période correspond, assez curieusement, au moment où ont débuté les grands projets d'aménagement de nos cours d'eau. Le développement industriel a pollué un nombre croissant de cours d'eau. Des barrages hydroélectriques ont emprisonné les fleuves et les rivières qui avaient inspiré des oeuvres d'art et fait vivre les humains et les animaux qui peuplaient autrefois leurs rives. D'immenses réservoirs ont inondé des milliers de kilomètres carrés de quelques-unes des régions les plus magnifiques et les plus productives du Canada. Les personnes qui vivaient dans ce lieu d'abondance qu'est la zone de contact entre la terre et l'eau ont souffert de ce développement.

Si les artistes sont le reflet de l'âme d'un peuple, il est possible que ce ne soit pas qu'eux, mais bien les Canadiens en général qui se soient tournés vers d'autres centres d'intérêt. Une croissance illimitée et une richesse galopante sont devenues les valeurs régnantes. Comme manipuler fleuves et rivières signifiait puissance et argent, nos cours d'eau sont devenus de simples canalisations, des canaux que l'on pourrait à sa guise endiguer, dériver et convertir en égouts pour l'évacuation des eaux usées de notre société industrielle.

Ces dernières années, les artistes ont repris goût à la nature, et quelques-uns d'entre eux se sont servis de leur art pour sensibiliser les gens aux questions environnementales. La vallée longeant la crique Carmanah par exemple, dans l'île de Vancouver, où poussent les plus grandes épinettes de Sitka du monde entier, a été désignée pour la coupe à blanc. En 1989, 70 artistes, dont Robert Bateman, Toni Onley et Roy Vickers, se sont rendu là-bas pour fixer sur la toile leur vision de cette magnifique vallée sauvage. Leurs oeuvres ont contribué à faire converger l'attention sur la vallée et à mettre en lumière l'importance qu'elle revêt pour le Canada. L'inquiétude manifestée par ces artistes pourrait indiquer que les valeurs sont en train de changer.

Ces artistes des temps modernes ont eu des admirateurs. Le paysage a connu un regain de popularité au Canada. Robert Bateman est, entre autres, devenu un nom synonyme à la fois de conservation de l'environnement et de très grand talent. Des gravures de ses tableaux représentant la nature et les animaux qui l'habitent, comme Summer Morning – Loon et Northern Reflections – Loon Family, sont des images de plus en plus appréciées par les Canadiens. Cet intérêt traduit la tendance qui persiste au sujet de la sensibilisation à l'environnement. Les Canadiens s'inquiètent de plus en plus de la précarité des écosystèmes dans le monde. Images - Northern Reflections, Loon Family (155Ko)Q

L'eau en musique

La gazouillis d'un ruisseau, le grondement de tonnerre des cataractes et le léger martellement des gouttes d'eau à la fonte des neiges et des glaces – voilà l'orchestre de la nature. Ces bruits d'eau forment la trame du milieu naturel. Ils peuvent ne pas frapper le visiteur occasionnel, mais ils ont le pouvoir, pour celui qui s'asseoit au bord d'une rivière ou d'un ruisseau et qui tend une oreille attentive, de se transformer en une véritable symphonie.

Beaucoup de chansons ont été écrites sur le thème de l'eau, mais on peut à peine imaginer le nombre de compositions qui ont été influencées par les diverses inflexions de l'eau en mouvement. Peut-être est-ce à cause des réactions aux bruits de l'eau que commande l'instinct humain. Les mélodies de l'eau vont du puissant fracas des chutes et des vagues au babil des ruisseaux; le deux extrêmes ont un pouvoir inspirateur, l'un en raison de sa force et l'autre en raison de sa douceur.

Les explorateurs qui ont dressé la carte des territoires nouveaux se déplaçaient dans des canots d'écorce mus par des hommes extraordinaires qu'on appelait les voyageurs. Pendant des années, leurs chansons ont été la seule musique considérée comme typiquement canadienne. Peter Newman et fait une rapide esquisse :

Dans l'impossibilité de se vanter de leurs exploits à d'autres qu'à eux-mêmes, les voyageurs [...] étaient contraints de forger leurs propres mythes. [...] Pour atténuer la monotonie des interminables coups de pagaie, [...] ils chantaient. [...] Les mélodies des voyageurs étaient des chants de travail, destinés à faire oublier l'ennui d'une tâche monotone tout en la dotant d'une cadence réconfortante20

Ces hommes, dit Newman, étaient habités par la musique. Il y a eu beaucoup de chansons composées, mais la plupart n'ont jamais été couchées sur papier. Les paroles de ces chansons qui voyageaient au fil de l'eau consistaient souvent en un amalgame d'anglais, de français et de langues autochtones. Ces chansons manquaient sans doute de raffinement sur le plan technique, mais elles laissaient une impression durable sur les personnes qui les écoutaient. Dans son ouvrage intitulé Three Years in Canada: An Account of the Actual State of the Country in 1826-7-8, le Britannique John MacTaggart donne ses impressions au sujet de cette musique qu'il découvre :

Beaucoup de leurs chansons sont exquises, en particulier la mélodie. [...] Il faut être assis au fond d'un canot en compagnie d'une douzaine de solides pagayeurs, au milieu d'un lac aux eaux limpides, sous un ciel serein et passé les rapides, avant d'être capables d'en sentir toute la puissance. (Traduction) 21

Une très belle chanson de voyageurs, puisque son rythme s'accorde adroitement à chaque coup d'aviron, était chantée par les Acadiens et a été recueillie au Nouveau-Brunswick par les Pères Daniel et Anselme. Elle concurrençait les chants plus bruyants des bûcherons (comme l'exubérante chanson des Rafstmen) qui montaient travailler dans les bois en canot :

« En montant la rivière »

C'est dans le mois de mai
En montant la rivière
C'est dans le mois de mai
Que les filles sont belles...
 22

Canots, pagaies et cours d'eau, qui ont animé tant de chansons des voyageurs, ont aussi inspiré d'autres formes de musique. Longtemps après que les cours d'eau ont vu décliner leur fonction comme moyen de transport des hommes, le compositeur montréalais André Gagnon rendait hommage au majestueux Saint-Laurent dans un poème symphonique intitulé, à juste titre, « Le Saint-Laurent ». L'oeuvre traduit différents « états d'âme » du grand fleuve qui, malgré les outrages subis, reste l'épine dorsale de la vie et du commerce dans le centre et l'est du Canada.

Durant presque toute la première moitié du XIXe siècle, le Canada n'a connu pour ainsi dire que la musique déversée ici par l'Europe. Après la Seconde Guerre mondiale, cependant, compositeurs et interprètes ont à nouveau cherché l'inspiration dans le milieu naturel et dans des thèmes typiquement canadiens. Le compositeur Claude Champagne a dit un jour : « J'ai toujours été très impressionné par la nature. Ce qui m'avait le plus influencé dans ma vie...[c'] est la nature, en ce qui concernait ma musique. » 23 Sa « Symphonie gaspésienne » évoque les vagues et les goélands ainsi que le fin brouillard qui s'élève au-dessus des cours d'eau et des rivages rocheux.

La musique de Murray Schafer

Lorsqu'il écrit sa musique, R. Murray Schafer, un des plus grands compositeurs canadiens de notre époque, laisse souvent son esprit s'envoler jusqu'aux lacs et cours d'eau de sa terre natale. Il a écrit : « Un torrent, c'est un arpège infini de notes qui s'égrènent en stéréophonie sur le parcours de l'auditeur attentif. » (Traduction) 24

Schafer a composé l'oeuvre pour choeur acappella intitulée « Minnewanka » ou « The Moments of Water » afin de reproduire les différents états de l'eau. Quant à l'oeuvre « Music for Wilderness Lake, » elle a été interprétée pour la première fois en 1979 par douze trombones dispersés parmi les arbres qui encadrent un petit lac de l'Ontario. Les musiciens étaient dirigés par le compositeur lui-même, depuis un radeau qui flottait sur le lac, et la musique était enregistrée par des microphones installés à bord d'embarcations. Image - Music for Wilderness Lake (201Ko)R

Parmi les autres compositions bien connues de Schafer figure « The Princess of the Stars », qui a pour décor un lac de montagne. Le spectacle commencer à l'aurore, beau temps mauvais temps, et exige donc beaucoup plus de l'auditoire qu'un concert traditionnel. Toutefois, comme l'explique Schafer :

Assister à « The Princess of the Stars », qu'il pleuve ou qu'il vente, c'est quelque chose de tout à fait impressionnant. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de voir le spectacle à la pluie battante, et ça a été quelques-unes des représentations les plus magnifiques. On a du mal à imaginer que ces bateaux disparaissent et réapparaissent dans le brouillard et les eaux sombres. C'est quelque chose de vraiment magique. (Traduction) 25

Cependant, parmi toutes les chansons du répertoire canadien qui portent sur l'eau, l'une des plus émouvantes et des plus connues reste sans doute « J'ai pour toi un lac » de Gilles Vigneault. Si la terre du Québec demeure le point de départ de son inspiration, nous reconnaissons tous l'atmosphère tranquille et majestueuse propre à tous les lacs de notre vaste pays :

J'ai pour toi un lac quelque part au monde
Un beau lac tout bleu
Comme un oeil ouvert sur la nuit profonde
Un cristal frileux
Qui tremble à ton nom comme tremble feuille
À brise d'automne et chanson d'hiver
S'y mire le temps s'y meurent et s'y cueillent
Mes jours à l'endroit mes nuits à l'envers
 26

L'eau a servi à de nombreuses fins dans la composition d'oeuvres musicales : elle a été une source d'inspiration, un sujet et même un studio d'enregistrement. Toutefois en 1989, lorsque des milliers de personnes se sont réunies sur l'emplacement d'un barrage à moitié terminé de la rivière Oldman, dans le sud de l'Alberta, la musique interprétée par des artistes populaires exprimait la colère soulevée par la construction du barrage. Les chansons écrites pour protester contre ces travaux de construction sur la rivière Oldman ont attiré l'attention sur les efforts déployés pour protéger cette partie de notre patrimoine naturel.

Nouvelles représentations de l'eau

Écrivains, musiciens et artistes continuent d'exprimer leur amour des lacs et des cours d'eau d'ici, mais ils disposent aujourd'hui d'une infinité de moyens d'expression. La photographie a rempli, à cet égard, un rôle vital puisqu'elle fait en soi partie de ces moyens et qu'elle a aussi fourni la matière à cette autre forme d'expression qu'est la peinture. Elle a notamment apporté une contribution toute particulière au paysage, puisqu'elle rend la nature accessible à tous les artistes. Il y a plus d'un siècle déjà, le studio de photographie montréalais de William Notman envoyait des photographes en mission aux quatre coins du pays. Il a ainsi pu amasser une inestimable collection de photos, qui ont par la suite servi de modèles à des peintres tels Otto Jacobi, Allan Edson et John A. Fraser.

Chaque été, des personnes à l'esprit aventurier partent à la conquête, dans de modernes canoës en fibre de verre, des sombres eaux calmes et lisses et des rapides écumants des parcours jadis sillonnés par les Amérindiens, les explorateurs et le marchands. À l'occasion d'une célébration particulièrement opportune du centenaire de la Confédération canadienne en 1967, des canots représentant chacun des territoires et chacune des provinces ont suivi l'itinéraire qu'empruntaient les voyageurs autrefois pour se rendre des montagnes Rocheuses jusqu'à Montréal. De plus, de nombreux films et documentaires tournés pour la télévision relatent les exploits des voyageurs des temps modernes qui revivent les voyages des ancêtres.

De nos jours, les fervents de canoë, contrairement aux explorateurs d'antan, qui devaient se contenter d'inscrire quelques notes dans leur journal, disposent de beaucoup d'autres moyens pour raconter leurs prouesses. Basée sur le livre du Holling Clancy Holling, Paddle to the Sea, Vogue-à-la-mer est une production classique de l'Office national de film. Elle a été réalisée par Bill Mason et a permis à des milliers d'enfants de sentir battre le pouls du réseau de lacs et de cours d'eau disséminés sur tout le territoire s'étendant du lac Supérieur jusqu'à l'Atlantique. Image - Vogue-à-la-mer (52Ko)S

Lorsqu'ils quittaient Montréal à chaque printemps, les voyageurs perdaient, durant des mois, tout contact avec leur famille. Mais lorsqu'un jeune couple de Canadiens, Gary et Fanny McGuffin, sont partis de Baie-Comeau, sur le Saint-Laurent, pour franchir en canoë les 9656 kilometers les séparant de Tuktoyaktuk, sur la mer de Beaufort, ils ont pu raconter leur expédition au fur et à mesure au pays tout entier sur les ondes de la CBC et en faire le récit dans un livre rempli de détails pittoresques.

Un courant à renverser

Beaucoup de nos artistes, qu'ils soient peintres, écrivains ou cinéastes, rendent aujourd'hui témoignage de ce qu'il est en train d'advenir de la terre et de l'eau. Ils nous fournissent les images et les renseignements dont nous avons besoin pour évaluer les actes que nous posons actuellement. Pouvons-nous renverser la vapeur et protéger nos lacs et nos cours d'eau contre les effets des grands projets d'aménagement? Roderick Haig-Brown avait du mal à se montrer optimiste. Dans Measure of the Year, il a écrit ceci :

L'histoire des civilisations a toujours voulu que les écologistes déposent les armes, que les surexploitants gagnent et que les civilisations agonisent. (Traduction) 27

Aujourd'hui, toutefois, les Canadiens exigent que soit protégé leur patrimoine naturel, ce qui pourrait ralentir la détérioration de nos ressources en eau. Créé en 1984, par le gouvernement fédéral et beaucoup des gouvernements provinciaux, le Réseau des rivières du patrimoine canadien constitue l'un des résultats de cette volonté du public. Grâce à l'existence de ce réseau, nous pourrons empêcher que nos ressources continuent de se dégrader. Les parcs nationaux et un certain nombre de parcs provinciaux assurent également la sauvegarde des lacs et des cours d'eau en créant des réserves naturelles, que la contamination causée par les diverses industries ne peut atteindre directement. À l'heure actuelle, seule une infime partie de nos ressources en eau est ainsi protégée. Les mesures prises jusqu'à maintenant marquent cependant le début d'un mouvement visant à faire l'impossible pour restaurer les écosystèmes aquatiques qui ont subi des dommages et pour empêcher qu'ils ne continuent de se détériorer.

Lorsque nous songeons à nos réseaux hydrographiques, nous nous disons qu'il s'agit d'une ressource précieuse, qui soutient notre industrie, protège notre végétation et nous garde en santé. Après mûre réflexion, cependant, nous discernons un lien beaucoup plus profond : l'eau nourrit aussi notre esprit canadien. Elle relie les uns aux autres les Canadiens de chacune des régions du pays.

Ce sont les artistes qui nous permettent de mieux comprendre la nature profonde de l'eau et de la terre ainsi que les liens qui nous unissent à elles, car, contrairement à la plupart des gens ordinaires, ils ont la faculté d'exprimer ce que ressentent la grande majorité d'entre nous. Lorsque nous employons le mot art, nous pensons aussi bien à une légende autochtone qu'à un roman moderne, à des pétroglyphes comme à des oeuvres du Groupe des Sept, à des films, à des chansons des voyageurs ou à une oeuvre musicale moderne consacrée à un lac du nord. Toutefois, à travers chacune de ces formes d'art, nous retrouvons une appréciation de la complexité du rôle que joue l'eau dans la vie humaine.

Nous devons laisser notre esprit et notre imagination voguer au fil de l'eau et suivre les méandres qui nous entraînent dans toutes les régions du Canada afin de nous rendre compte que cette eau, qui nous apaise, nourrit aussi le corps et l'esprit des gens de partout au pays, tout comme le filet d'eau le plus infime s'élargit peu à peu pour finalement devenir un lac. Arriverons-nous un jour, nous aussi, à trouver la voie de la tolérance et de la gérance de nos ressources.


Références
  1. Extrait de A River Never Sleeps, ©1946, 1974, par Roderick Haig-Brown, réimpression autorisée par la Douglas & McIntyre (éd.).

  2. MacLennan, Hugh. Le matin d'une longue nuit, traduction: Jean Simard, vol. G-3, Montréal, Éditions HMH, ©1967, p. 402. (Collection L'Arbre).

  3. Cheechoo, B.G., grand chef de la nation nichnawbe-aski. Mémoire n° 71, Enquête sur la politique fédérale relative aux eaux, 15 octobre 1984, p. 2.

  4. Innis, Harold A. The Fur Trade in Canada: An Introduction to Canadian Economic History, Toronto, University of Toronto Press, 1956, p. 392.

  5. Creigthon, Donald. Comme cité dans The Writings of Canadian History: Aspects of English-Canadian Writing: 1900-1970, par Carl Berger, 2e éd., Toronto, University of Toronto Press, 1986.

  6. Morton, William. Comme cité dans The Writings of Canadian History: Aspects of English-Canadian Historical Writing: 1900-1970, par Carl Berger, 2e éd., Toronto, University of Toronto Press, 1986, p. 247.

  7. D'Arcy McGee, Thomas. Discours prononcé à l'Assemblée législative le 2 mai 1860, comme cité dans Canadian Literature: the beginnings to the 20th century, Catherine M. McLay (réd.), Toronto, McClelland and Stewart Ltd., 1974, p. 181.

  8. Thompson, David. Travels in Western North America 1784-1812, Victor G. Hopwood (réd.), Toronto, Macmillan Canada, 1971, p. 137.

  9. Fraser, Simon. The Letters and Journals of Simon Fraser 1806-1808, W. Kaye Lamb (réd.), Toronto, Macmillan Canada, 1960, p. 72.

  10. Simcoe, Mrs. Simcoe's Diary, Mary Quayle Innis (réd.), Toronto, Macmillan Canada, 1965, p. 77.

  11. Mermet, Joseph. Extrait du poème « Tableau de la cataracte de Niagara », Histoire de la littérature canadienne-française, Gérald Bessette, Lucien Geslin et Charles Parent, Centre éducatif et culturel, Inc., 1968. Imprimé au Canada.

  12. Butler William Francis. The Great Lone Land: A Narrative of Travel & Adventure in the North-West of America, Londres, Sampson Low, Marston, Low, & Stearle, 1872, p. 198.

  13. Fréchette Louis. « Le Niagara », Les fleurs boréales, éd. E. Rouveyre et Em. Terquem, 1881, p. 183-184.

  14. Chapman, William. « Sur le Lac Saint-Jean », Les Feuilles d'érables, Montréal, typographie Gebhardt-Berthiaume, 1890, p. 181-182.

  15. Fréchette, Louis. « Le Chant de la Huronne », mis en musique par Ernest Gagnon, tiré de Mes loisirs, Éditions Leméac (Montréal) en collaboration avec Éditions d'aujourd'hui (Paris), 1979.

  16. Laurence, Margaret. The Diviners, Toronto, McClelland and Stewart, 1987, p. 3.

  17. MacLennan, Hugh. Rivers of Canada, Toronto, Macmillan Canada, 1974. p. 36.

  18. Groupe des Sept. Comme cité dans The History of Painting in Canada: Toward a People's Art, par Barry Lord, Toronto, NC Press, 1974, p. 138.

  19. Jackson, A.Y. A Painter's Country: the Autobiography of A.Y. Jackson, Memorial ed., Toronto, Clarke, Irwin, 1976, p. 56-57. Réimpression de la citation autorisée par la Stoddart Publishing Co. Limited, Don Mills (Ontario).

  20. Newman, Peter C. Les conquérants des grands espaces, traduction : Marie-Luce Constant, Montréal, Les Éditions de l'homme, ©1988, p. 54 et 70.

  21. MacTaggart, John. Three years in Canada; An Account of the Actual State of the Country in 1826-7-8, volume I, Londres (Angleterre), Henry Colburn, 1829, p. 254-255.

  22. Chanson « En montant la rivière » (auteur inconnu), Canadian Vibrations canadiennes, notes biographiques et historiques par Edith Fowke, Toronto, Macmillan Canada, 1972, p. 74-75.

  23. Champagne, Claude. Comme cité dans Claude Champagne (1891-1965) : compositeur, pédagogue, musicien, par Maureen Nevins, Ottawa, Bibliothèque nationale du Canada, 1990, p. 43.

  24. Schafer, R. Murray. The Tuning of the World, New York, Alfred A. Knopf, 1977, p. 18.

  25. Schafer, R. Murray. Comme cité dans « Environment on Stage: Changes Afoot in the Performing Arts ». Environment Views, hiver 1991-1992, p. 12.

  26. Vigneault, Gilles. « J'ai pour toi un lac », enregistrée sur disques l'Escargot, tirée de Tenir paroles : 1958 - Chansons - 1967, Montréal (Québec), Canada, Les Éditions le vent qui vire, ©1983, p. 105.

  27. Extrait de Measure of the Year, ©1950, par Roderick Haig-Brown, réimpression autorisée par la Douglas & McIntyre (éd.).


Les images
  1. Dorothy Elsie Knowles, Lac aux roseaux, 1962. Musée des beaux-arts de l'Ontario, Toronto. Don de la succession de Georgia J. Weldon et de la subvention de contrepartie du Canada Council, 1965.

  2. Clarence Gagnon, Fonte printanière. VAG 34.17. Vancouver Art Gallery / Trevor Mills.

  3. Walter J. Phillips, Soir, 1921. Gravure sur bois en couleurs. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

  4. Pitseolak Ashoona, Rivière Netsilik, 1973. Gravure sur pierre reproduite avec la permission de la West Baffin Eskimo Cooperative Ltd.

  5. George Heriot, View on the River St. John near the Poquioq, 23 juillet 1807. Reproduction autorisée par le Musée royal de l'Ontario, © ROM.

  6. Liet. Robert Hood, Chutes Trout et portage sur la rivière Trout, Territoires du Nord-Ouest, 1819. Archives nationales du Canada, Ottawa. C-15257.

  7. Lucius R. O'Brien. Lever de soleil sur le Saguenay, 1880. Musé des beaux-arts du Canada, Ottawa. Morceau de réception à l'Académie royale des arts du Canada, déposé par l'artiste, Toronto, 1880.

  8. Frances Anne Hopkins, Descente des rapides, 1879. Archives nationales du Canada, Ottawa. C-2774.

  9. Robert C. Todd, Le pain de sucre des chutes Montmorency, v. 1850. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

  10. Thomas Davies, Vue de la partie inférieure des chutes de la rivière Sainte-Anne, près de Québec, 1790. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

  11. Joseph Légaré, Les Cascades de la rivière Saint-Charles à la Jeune-Lorette, v. 1838. Huile sur toile. Collection : Musée du Québec, 58.538, Patrick Altman.

  12. Paul Kane, Le portage de White Mud sur la rivière Winnipeg, v. 1851-1856. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Transfert du Parlement du Canada, 1888.

  13. Cornelius Krieghoff, L'orage, Saint-Ferréol, 1954. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

  14. Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Spring Landscape, Arthabaska, 1921. Volé de l'université McGill, 1990.

  15. Frederick H. Varley, Tempête, baie Georgienne, 1921. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Reproduction autorisée par MmeKathleen G.McKay, succession de F.H. Varley.

  16. Tom Thomson, Débâcle, 1916. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

  17. Robert Bateman, Northern Reflictions – Loon Family, 1981. © Robert Bateman. Reproduction autorisée par Boshkung Inc. et Mill Pond Press.

  18. R. Murray Schafer's Music for Wilderness Lake. Photographie : gracieuseté Rhombus Media, Toronto.

  19. From Paddle to the Sea par Holling Clancy Holling. © 1941 et 1969, Holling Clancy Holling. Réimpression autorisée par la Houghton Mifflin Co. Tous droits réservés.

Collection Eau douce A-7

Nota : Un guide de ressources, intitulé Ne prenons pas l'eau pour acquis, a été rédigé pour aider les enseignants de la 5e à la 7e année à utiliser l'information contenue dans les fiches d'information sur l'eau douce.


Cette publication vise à donner un aperçu de l'ampleur des oeuvres et ouvrages canadiens qui illustrent l'influence de l'eau dans l'histoire naturelle et artistique du pays. En raison du manque d'espace et de temps, il nous a été impossible de mentionner de nombreux Canadiens dont la contribution dans ce domaine est tout aussi importante.

Environnement Canada remercie grandement les personnes et les organisations qui l'ont autorisé à reproduire les oeuvres d'art et les citations d'ouvrages contenues dans le document.

Rédaction : réalisée à contrat par la société Richard C. Bocking Productions Ltd., avec l'aide de Stephen A. Bocking, adjoint à la recherche.

Publié avec l'autorisation du ministre de l'Environnement
© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, 2001


 
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