Le président de Droits et Démocratie intervient à Genève sur le droit des peuples autochtones à l'autodétermination

GENÈVE, 4 décembre 2002 - Le président de Droits et Démocratie, Monsieur Jean-Louis Roy a invité les états à reconnaître le droit des peuples autochtones à l'autodétermination et ouvrir la voie à l'adoption du Projet de déclaration des droits des peuples autochtones des Nations Unies.

« Nous sommes ici pour créer une justice nouvelle pour ceux et celles qui en sont tragiquement privés, » a déclaré Monsieur Roy qui prenait la parole ce matin au Groupe de travail sur le Projet de déclaration des peuples autochtones de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, à Genève.

M. Roy a ajouté à l'intention des représentants des gouvernements, notamment celui du Canada : « N'ayez pas peur d'étendre aux peuples autochtones les droits, tous les droits qui à ce jour, leur ont été niés. »

« Nous sommes ici pour donner aux Nations Unies et au monde, une Déclaration sur les droits des peuples autochtones, sans discrimination, sans restriction, sans limite aucune. Toute autre option m'nera au cul-de-sac, » a-t-il averti.

L'article 3 est devenu la pierre d'achoppement du Projet de déclaration et plusieurs gouvernements craignent que cet article n'ouvre la voie aux mouvements sécessionnistes. En mai dernier, Droits et Démocratie a organisé un séminaire sur la question afin de dépolariser le débat et identifier des pistes de solutions.

Tenu à New York, en marge de la première session de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, le séminaire a réuni de nombreux experts ainsi que des représentants de gouvernements, d'organisations non gouvernementales et de peuples autochtones.

Monsieur Roy a profité de son passage à Genève pour rendre public le rapport du séminaire, disponible en français, anglais et espagnol. Il s'agit d'un recueil des textes des experts qui ont participé au séminaire, tels que Erica-Irene Daes, présidente pendant 20 ans du Groupe de travail sur les populations autochtones de l'ONU, Rodolfo Stavenhagen, Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, Antonio Arenales Forno, représentant permanent du Guatemala auprês des Nations Unies à Genève.

Le rapport, qui se veut un outil pour favoriser le dialogue entre les peuples autochtones et les gouvernements, rappelle que de manière générale, les peuples autochtones ne souhaitent pas la formation de nouveaux états mais cherchent plutït à assurer leur survie et leur développement en tant que peuples.

Comme le souligne Mme Daes dans cette nouvelle publication de Droits et Démocratie, « Il est essentiel de voir l'autodétermination comme un processus. Sa réalisation est une démarche continue, et cela vaut pour tous les peuples, pas seulement les peuples autochtones. »

« Nous avons une occasion absolument unique, avec ce Projet de déclaration, de poser les principes ambitieux à partir desquels pourra s'amorcer le processus de réparation des préjudices honteux que subissent les peuples autochtones depuis maintenant cinq si'cles, et d'emprunter une voie qui offre à tous les êtres humains la possibilité de coexister pacifiquement en jouissant de toute la richesse et de toute la sagesse que renferme la somme de nos expériences respectives », précise pour sa part Madame Maiv‚n Clech L‚m, professeure associée invitée par le Washington College of Law de l'American University qui participait également au séminaire de mai.

Droits et Démocratie est une organisation indépendante investie d'un mandat international, créée par le Parlement canadien en 1988 pour favoriser et appuyer les valeurs universelles des droits de la personne et pour promouvoir les institutions et les pratiques démocratiques dans le monde entier. En coopération avec des individus, des organisations et des gouvernements, au Canada et à l'étranger, Droits et Démocratie défend les droits de la personne et les droits démocratiques définis dans la Charte internationale des droits de l'homme des Nations Unies.

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