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La rentabilité sociale des coopératives et entreprises collectives de la région du Bas-Saint-Laurent au Québec (Canada)

Sommaire du rapport de recherche
Titre: "Entre l'enthousiasme et l'inquiétude"

Rapport de recherche présenté au Secrétariat des coopératives
Gouvernement du Canada

Mars 2001

Carol Saucier, Ph.D, professeur-chercheur
Département des Sciences Humaines
Université du Québec à Rimouski

Raymond Beaudry, Ph.D
Chercheur associé au GRIDEQ

Claude Denis, collaborateur de recherche
Étudiant à la Maîtrise en développement régional
Université du Québec à Rimouski

Nota : pour obtenir une copie du rapport complet s.v.p. communiquer avec Carol Saucier à : carol_saucier@uqar.qc.ca

Sommaire du rapport de recherche

Rappelons d'entrée de jeu le contexte dans lequel cette recherche fut réalisée. Les entreprises collectives, coopératives et organismes à but non lucratif (OBNL), constituent des initiatives porteuses d'innovation sociale. Ces initiatives sont apparues au sein de la société civile canadienne pour s'attaquer à l'appauvrissement de nombreux groupes sociaux et à la déconstruction des liens sociaux, ceci dans un contexte de globalisation des marchés et d'accroissement des inégalités socioéconomiques.

La question de recherche centrale que nous nous sommes posée est la suivante : Les coopératives et organismes à but non lucratif peuvent-ils contribuer à reconstruire la cohésion sociale? Nous répondons oui, mais certaines entreprises éprouvent des difficultés à réaliser cet objectif. Nous allons préciser notre pensée.

Permettez-nous au préalable de résumer quelques aspects de la méthodologie empruntée pour effectuer la cueillette des données :

  • quatre entrevues individuelles ont été réalisées auprès d'agent(e)s d'économie sociale d'autant de Centres locaux de développement (CLD) parmi les plus dynamiques de la région du Bas-Saint-Laurent;
  • quatre entrevues individuelles ont été réalisées auprès de responsables de coopératives et d'OBNL;
  • une entrevue de groupe a été faite;
  • plusieurs études de cas d'organismes d'économie sociale ayant valeur d'exemplarité ont été menées à terme : la Coop de gestion en commun; le Groupe de formation Antidote Monde; les coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMAs).

Nous résumerons l'impact positif de plusieurs coopératives et organismes à but non lucratif sur la cohésion sociale et territoriale en quatre points :

  • ces entreprises collectives contribuent à recréer des liens sociaux par la valorisation de la démocratie dans leurs organisations (lieux de travail, conseil d'administration et assemblée générale) et, parfois, au sein de la société plus large;
  • elles favorisent la participation et la responsabilisation individuelle et collective de leurs membres, travailleurs et des usagers-ères;
  • elles favorisent une solidarité humaine et des liens de confiance entre les personnes qu'elles mobilisent;
  • elles permettent l'apprentissage d'une citoyenneté plus active.

Mais, d'autres entreprises collectives rencontrent des difficultés dans leur travail de reconstruction de la cohésion sociale. Il s'agit de problèmes de participation des membres, de problèmes de vitalité démocratique. Citons quelques exemples :

  • les membres de nouvelles entreprises collectives font souvent face à une méconnaissance des règles de fonctionnement démocratique;
  • il existe, chez certains leaders, une conception du pouvoir et de son exercice, qui rend difficile une véritable participation des membres; on assiste alors à des phénomènes de concentration de pouvoir;
  • l'individualisme contemporain ambiant ne facilite pas la mobilisation de certaines personnes qui se comportent essentiellement comme des consommatrices de biens et services au sein de leurs organisations.

Ces entreprises éprouvent donc des besoins particuliers en terme d'animation et de formation. Nous proposerons quelques pistes de solution à la fin de ce sommaire.

Ainsi, il y a rentabilité sociale pour les entreprises collectives dans la mesure où on interroge la démocratie et la participation, la solidarité et la citoyenneté, l'individu dans son rapport avec la technique et la communauté. Voilà un ensemble d'éléments que les personnes interrogées ont identifiés comme faisant partie de la rentabilité sociale ou de la richesse sociale produite par les entreprises collectives. Tentons maintenant de cerner des indicateurs qui nous permettront de ¨mesurer¨ l'impact de ces entreprises collectives, coopératives et OBNL, en terme de rentabilité sociale. Pour ce faire, nous avons effectué une revue de littérature et avons choisi de préciser le concept de rentabilité sociale par ceux d'empowerment (Vachon, Leclerc et Comeau, 1997) et de richesse sociale (Méda, 1999).

Dans la Partie II du rapport de recherche, nous présentons les sept caractéristiques de l'empowerment servant à mesurer l'impact des entreprises collectives en terme de rentabilité sociale :

  • Participation et engagement individuel et collectif des participants à l'entreprise collective.
  • Reconnaissance des capacités réflexives des participants. Nous faisons référence ici aux connaissances et habiletés acquises par les participants grâce à leur engagement au sein de l'entreprise collective. Il peut s'agir de compétences techniques, professionnelles et de gestion démocratique. De plus, nous nous référons à la formation, au travers de l'action, d'une nouvelle identité collective.
  • Participation non directive et appropriation du pouvoir par les participants. Nous prenons en compte ici les liens de solidarité qui se tissent entre les participants, de même que l'autonomie du groupe qui se met en place.
  • Remise en question de l'oppression. Il s'agit de l'acquisition par le participant de la capacité de développer une lecture critique de sa situation sociale afin de mieux participer à la transformation de celle-ci.
  • Patrimoine collectif et choix philosophiques. Quel est ou quels sont les projets de société qui permettent aux participants de se mobiliser dans le projet collectif?

Nous sommes rendus au moment de vous résumer les principales recommandations qui ont été énoncées dans la seconde partie du rapport. Rappelons que ces recommandations se situent dans un contexte plus large qui est celui de concevoir l'économie sociale, et ses deux composantes que sont les coopératives et les organismes à but non lucratif, comme un noyau important de la dynamisation de la société civile et de celle de la société prise globalement. De plus, nos recommandations gagneraient à être mises en pratique dans un contexte de concertation avec les organismes et intervenants québécois qui oeuvrent en économie sociale.

Nous recommandons :

  • De mettre en place des programmes d'éducation en économie sociale s'adressant à un large public. L'économie sociale reste encore une réalité souvent méconnue de ce public.
  • De faciliter les conditions de démarrage des nouveaux projets en économie sociale.
  • De mettre en place des programmes de formation et d'animation portant sur les dimensions suivantes des entreprises collectives : la participation et la gestion démocratique, la conception du leadership, la gestion du travail.
  • FDe soutenir financièrement les groupes favorisant la participation à la vie collective.
Mise à jour : 2006-11-30
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