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L'eau travaille pour nous!L'eau travaille pour nous de maintes façons, nous rendant la vie plus facile et plus agréable. Nous devons cependant tous veiller à ne pas utiliser cette précieuse ressource excessivement ou abusivement. L'eau est un élément essentiel de la vie, non seulement pour l'être humain mais pour tous les types de plantes et d'animaux. L'eau représente environ 65 % de la masse de notre corps; que l'organisme en soit privé d'aussi peu que 12 % et c'est la mort à court terme. Non seulement l'eau est-elle essentielle à la survie, mais elle contribue de multiples façons à la qualité de notre vie. Depuis la nuit des temps, les êtres humains ont cherché à mettre l'eau en valeur pour améliorer leur existence. D'une certaine façon, l'histoire de la civilisation est celle des moyens de plus en plus ingénieux que l'être humain a mis au point pour mettre l'eau à son service. Près de 5000 ans av. J.-C., nos ancêtres utilisaient déjà l'irrigation pour augmenter la production des récoltes. Des archéologues ont découvert des égouts en maçonnerie remontant à 2750 av. J.-C. et des toilettes à chasse d'eau datant d'une époque presque aussi reculée. L'eau a joué, et continue de jouer, un rôle particulier dans la croissance de notre nation. Le commerce des fourrures, qui a favorisé l'exploration des vastes territoires du Canada, était entièrement tributaire de la présence de cours d'eau pour le transport. L'eau alimentait en énergie les meuneries et les scieries le long des cours d'eau des Maritimes et du Haut-Canada, rendant ainsi possible la production et l'exportation de céréales et de bois de construction, deux produits de base de l'économie d'antan. À mesure que l'industrie canadienne se diversifiait, on trouvait de nouvelles utilisations de l'eau, soit comme liquide de refroidissement, solvant, dispersant et source d'énergie hydroélectrique. Le transport par eau est encore un moyen efficace de déplacer des marchandises en vrac. L'eau est aussi l'élément de base de l'énergie bon marché. Elle se veut une matière première pour des produits chimiques, des médicaments, des boissons et des centaines d'autres produits. L'eau est une partie intrinsèque des procédés de fabrication de produits allant des avions aux fermetures à glissière. En d'autres termes, nous dépendons de l'eau, que ce soit pour la majeure partie de notre technologie, pour notre confort et, évidemment, pour notre hygiène personnelle et l'élimination de nos déchets. Nombreux sont ceux qui croient, bien à tort, que les différentes utilisations de l'eau et la quantité d'eau que nous utilisons sont sans importance. Or, des utilisations particulières peuvent s'avérer incompatibles avec d'autres. Pour certaines utilisations, on retire l'eau du cycle naturel pour des périodes plus longues que d'autres. Et dans la majorité des cas, la qualité même de l'eau est altérée. La qualité de l'eau est l'affaire de tout le monde puisqu'en définitive nous puisons tous à la même source. La plupart des Canadiens vivent en aval de quelqu'un d'autre, outre que la même source de base d'alimentation en eau, réapprovisionnée continuellement grâce au cycle hydrologique, a été utilisée des millions de fois au cours de la longue histoire de la Terre. Nous sommes maintenant conscients des limites de la réutilisation de l'eau ainsi que du moment et de l'endroit où elle retourne à la nature, diminuée en quantité et en qualité. Nous devons par conséquent nous appliquer à mieux comprendre l'utilisation de l'eau : Où l'utilisons-nous? Que faut-il mesurer? Quels en sont les principaux usages? Comment ces usages se font-ils concurrence et interagissent-ils entre eux? Comment gérer la concurrence croissante?
Utilisations par prélèvementLes utilisations par prélèvement sont mesurables directement, en termes de quantité d'eau tirée, d'évacuation et de consommation. Le prélèvement est la quantité tirée d'une source pour une activité particulière au cours d'une période donnée. Cette mesure est importante car elle représente la demande imposée à la source d'eau à un endroit donné et pour cette utilisation précise. Généralement, la plus grande partie de l'eau prélevée est toutefois retournée à sa source ou à proximité de celle-ci : c'est ce qu'on appelle l'évacuation. La consommation correspond à la différence qui existe entre le prélèvement et l'évacuation. Elle enlève l'eau d'un réseau hydrographique et la soustrait en vue d'usage ultérieur aux utilisateurs situés en aval. L'irrigation des récoltes est de loin l'utilisation qui consomme le plus d'eau, suivie par l'évaporation dans les grands réservoirs à ciel ouvert et les étangs de refroidissement. Toutefois, comme l'évaporation est difficilement mesurable, elle est rarement considérée comme de la consommation. Par ailleurs, si l'on considère le cycle hydrologique tout entier, l'eau n'est jamais vraiment perdue. Par exemple, l'eau qui s'évapore des tours de refroidissement industrielles ou d'un champ irrigué retourne dans l'atmosphère pour retomber plus tard, sous forme de précipitation, quelque part sur la terre. Deux autres mesures permettent de déterminer le degré d'efficacité de l'utilisation de l'eau pour un procédé particulier ou dans un secteur économique donné : l'utilisation brute de l'eau et la quantité d'eau qui est recirculée. L'utilisation brute de l'eau représente la quantité d'eau totale utilisée durant un procédé. Normalement, celle-ci devrait correspondre au prélèvement d'eau, sauf que de plus en plus d'utilisateurs (spécialement les industries) réutilisent la même eau une ou plusieurs fois. En pareils cas, l'utilisation brute de l'eau pourrait être de plusieurs fois supérieure au prélèvement. La différence entre l'utilisation brute de l'eau et le prélèvement correspond à la quantité d'eau recirculée, ce qui peut s'exprimer en termes de taux de recyclage, soit le nombre de fois que l'eau est recirculée. Ce taux indique le degré d'efficacité d'une utilisation particulière. En 1996, on estime que cinq utilisations principales par prélèvement représentaient au Canada une utilisation brute de 64 421 millions de mètres cubes d'eau, soit un prélèvement de 44 611 millions de mètres cubes et une recirculation de 19 810 millions de mètres cubes pour les utilisations industrielles. Environ 10 % du prélèvement étaient consommés (soit surtout par les utilisations industrielles et l'agriculture), alors que le reste était évacué dans les milieux récepteurs. Utilisation de l'eau au Canada en 1996 : Les paragraphes qui suivent donnent plus de détails sur ces utilisations, en commençant par la plus importante.
Utilisation sur placeContrairement aux utilisations par prélèvement, les utilisations sur place ne peuvent être mesurées quantitativement car l'eau n'est pas retirée de son milieu naturel. Ces utilisations sur place sont plutôt décrites en termes de certaines caractéristiques de l'eau ou des bienfaits que l'écosystème et nous-mêmes en retirons. Les débits et les niveaux sont des facteurs très importants pour les utilisations sur place. Lorsque ces conditions sont modifiées par un barrage, par exemple, des conflits peuvent en résulter. Parmi ceux-ci, le plus courant est celui qui peut opposer un projet d'aménagement hydroélectrique aux autres types d'utilisation reliés à la vie aquatique, à la faune, à l'approvisionnement en eau et au transport par eau. L'emmagasinage de la crue printanière (important écoulement causé par une fonte des neiges rapide) neutralise la variabilité naturelle des débits dont dépendent plusieurs processus biologiques, notamment les écosystèmes hautement productifs des deltas, des estuaires et des terres humides. Afin d'utiliser l'eau de façon optimale, il faut évaluer avec le plus grand soin tous les besoins et en tenir compte. Les principales utilisations sur place sont les suivantes :
La qualité de l'eau est l'affaire de tout le mondeLe n° A-3 de la collection Eau douce intitulé : « L'eau propre la vie en dépend! », traite en détail de la façon dont l'eau polluée peut se regénérer et des limites à ce que la nature peut accomplir par elle-même. Une bonne compréhension des modes d'utilisation de l'eau peut nous aider à prédire et à prévoir les pénuries d'eau saine même là où les réserves semblent suffisantes. L'utilisation de l'eau sous-entend la responsabilité de la nettoyer après usage, avant qu'elle passe à l'utilisateur suivant en aval. Il nous faut agir envers les autres comme nous voudrions qu'ils agissent envers nous. L'eau est-elle vraiment un droit acquis?Comme nous sous-estimons cette précieuse ressource, nous avons tendance à l'utiliser avec excès et, en fait, à en abuser. L'apparente abondance de l'eau est trompeuse; la capacité de nos lacs et cours d'eau et même des océans à purifier les déchets que nous y déversons est beaucoup plus limitée que ce que l'on croyait jadis. Il y a un prix à payer pour la dépollution et la prévention de la pollution : des milliards et des milliards de dollars. Il devient tout à fait clair que l'eau n'est pas une ressource gratuite. Tôt ou tard, nous aurons une facture à payer : le prix de la négligence. Dans bien des cas, nous payons l'eau moins cher que le coût réel de son traitement et de sa distribution. Par exemple, les frais facturés pour l'eau d'irrigation ne couvrent que 10 % environ des coûts réels de ce service. Une sous-évaluation moins importante vaut aussi pour les coûts de l'usage domestique. Cette utilisation excessive de l'eau commence à la maison. Comparativement à d'autres pays, il nous en coûte moins cher pour amener l'eau aux robinets de nos cuisines et salles de bain. Néanmoins, notre consommation par habitant est plus élevée que dans la plupart des autres pays. Prix types de l'eau fournie par les municipalités au Canada et dans d'autres pays : Utilisations domestiques moyennes de l'eau par habitant et par jour : Qu'entend-on par juste prix?Considérons un instant l'apport considérable de l'eau à la qualité de notre vie en réalité, à notre vie même. La plupart d'entre nous comptons sur le service d'eau municipal, et notre santé dépend de la qualité de l'eau fournie. La majorité des Canadiens ont par inadvertance mis ce service en péril en ne payant pas un prix suffisant pour sa fourniture. Selon la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, les besoins à combler en matière d'infrastructure d'eau et d'égout variaient entre 38 et 49 milliards de dollars en 1996 au Canada et les coûts en immobilisations pour les 20 prochaines années seraient de l'ordre de 70 à 90 milliards de dollars. Il existe une solution bien concrète à ce problème. Nous devons payer, pour ces services de distribution d'eau, un prix suffisamment élevé pour couvrir leur coût réel. En d'autres mots, le prix à payer doit permettre de recouvrer la pleine valeur, en termes de quantité réelle utilisée, de l'eau au robinet. La tarification doit donc être proportionnelle à l'utilisation. L'expérience démontre qu'une telle mesure a pour résultat de faire prendre conscience aux utilisateurs de la valeur réelle de cette ressource et d'inciter, de cette manière, à une utilisation plus efficace et plus judicieuse. Au Canada, le prix de l'eau varie considérablement suivant les régions. Selon une analyse effectuée en 2001, à partir d'une enquête sur la tarification de l'eau dans les municipalités réalisée en 1999, l'utilisateur d'eau domestique (en supposant que sa consommation s'élève à 25 000 litres par mois) paie en moyenne 1,14 $ par 1 000 litres. Depuis les dernières années, ce prix a augmenté de façon importante; il s'élevait à environ 82 cents par 1 000 litres en 1991. Sur le plan national, il comprend actuellement un volet consacré au traitement des eaux usées qui est évalué à environ 39 %. Des changements seraient requis en vue de résoudre la question de la sous-estimation des ressources en eau. Toutefois, la fixation de prix rationnels sur le plan économique entraînerait, dans certains cas, une augmentation de l'installation des compteurs d'eau, ce qui réduirait la demande suffisamment pour reporter de plusieurs années la demande visant l'aménagement de nouvelles stations d'épuration, ce qui se traduirait par des économies substantielles pour chaque année de report. Même en exigeant un prix plus élevé, l'eau potable demeurerait le bien le plus avantageux qui soit, en comparaison avec les autres produits liquides que nous consommons et qui ne sont pas, comme l'eau, amenés à l'année longue directement dans nos demeures. Prenons pour exemple la demande d'eau embouteillée, qui est élevée en dépit de son prix de 1 500 dollars par 1 000 litres, soit 1 000 fois celui d'une eau potable de la meilleure qualité! Prix types des boissons de consommation courante : En 2001, la consommation individuelle moyenne d'eau douce était de 335 litres par jour au Canada. On estime qu'au moins la moitié de cette quantité représente un usage inutile et même un gaspillage. Les causes les plus courantes de gaspillage domestique sont les fuites des robinets, les défectuosités de la plomberie et l'utilisation excessive de l'eau pour l'arrosage des pelouses et le lavage des voitures. Si le prix de l'eau était plus réaliste, ce gaspillage serait en grande partie résolu. Plus notre consommation serait efficace, moins nous produirions d'eaux usées et mieux nous serions en mesure de traiter ces eaux. Elles deviendraient en réalité plus faciles à traiter si elles étaient moins diluées lorsqu'elles arrivent à la station d'épuration, car moins d'eau devrait être retirée des boues. Il en résulterait donc un environnement plus sain ainsi que de multiples économies. Et le même principe vaut pour les usagers industriels, agricoles et commerciaux. Si les grandes industries dotées de leurs propres sources d'alimentation en eau devaient elles aussi payer en fonction de la quantité d'eau qu'elles retirent de leurs sources, les coûts d'utilisation à la hausse auraient pour conséquence d'entraîner une exploitation plus efficace. En fait, on croit que le recyclage représente une solution automatique au problème de la qualité de l'eau. Plus l'évacuation exigée par les règlements est propre, plus il s'avère facile et économique de la réutiliser cette eau au lieu d'en pomper de nouvelles quantités. Enfin, une tarification plus réaliste des services d'eau pour les utilisateurs agricoles à volumes élevés, telle que l'irrigation, amènerait également une plus grande efficacité d'utilisation et, par conséquent, un meilleur taux de conservation des ressources.
Utilisations futures de l'eauAvec le temps, de plus en plus d'utilisateurs devront se partager une ressource en eau qui demeurera quant à elle limitée, ce qui exigera une amélioration du taux d'efficacité et de conservation de l'eau ainsi qu'un effort encore plus grand de regénération de sa qualité après usage. Et la conservation de l'eau ne se limite pas non plus aux utilisations proprement dites dont elle fait l'objet : la conservation de l'énergie, mesure souhaitable en soi, contribue indirectement à la conservation de l'eau. En effet, la consommation réduite en énergie se traduit par une demande moins élevée en production d'électricité, cette utilisation de l'eau étant de beaucoup supérieure à toutes les autres. Nous devons apprendre d'une part à n'utiliser que le nécessaire et d'autre part à accorder nos besoins avec la disponibilité des ressources. Sachons ménager ces ressources afin de mieux en jouir plus tard. Si nous assumons les dépenses reliées à la longue détérioration qu'ont subi nos réseaux de distribution d'eau et d'assainissement et si nous rattrapons les années d'indifférence et de négligence dont ont souffert nos ressources en eau, nous serons vraiment en mesure de relever le défi de la conservation de l'eau, tant pour notre bien-être que pour celui des générations à venir. Toutefois, si nous ne savons pas tirer la leçon que nous enseignent les erreurs passées, nous ne ferons qu'hypothéquer encore plus lourdement nos ressources environnementales.
Collection Eau douce A-4Nota : Un guide de ressources, intitulé Ne prenons pas l'eau pour acquis, a été rédigé pour aider les enseignants de la 5e à la 7e année à utiliser l'information contenue dans les fiches d'information sur l'eau douce.
Publié avec l'autorisation du ministre de l'Environnement |
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