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Malcolm Saravanamuttoo
Vice-présidant à la technologie
Les Associés de recherche EKOS
tél.: 613 235 7215
téléc.: 613 235 8498
courriel: malcolm.saravanamuttoo@ekos.com

Les résultats exposés dans le présent rapport sont tirés de l'étude Repenser l'autoroute de l'information effectuée par les Associés de recherche EKOS. Lancée il y a plus de quatre ans, cette étude constitue une des initiatives de recherche continue les plus exhaustives de toutes celles qui visent à analyser comment la révolution numérique transforme les milieux de travail privés et publics.

Étant donné l'étendue de l'étude, les principaux résultats sont présentés en six volumes distincts. Le présent rapport - L'autoroute de l'information : perspectives rurales et urbaines - porte sur les différences entre les populations rurales et urbaines du Canada ainsi que les attitudes et les attentes liées à ces différences. Le rapport a également été conçu de façon à ce que la question posée aux répondants au titre du sondage figure au bas de la page où paraissent les résultats relatifs à la question.

Voici les six volumes principaux composant l'étude globale:
• Volume 1:
  Convergence in Canada: Technology Uptake and Diversification (La convergence au Canada : application et diversification des technologies)
• Volume 2:
  Navigating the Internet (Naviguer dans Internet)
• Volume 3:
  The Evolution of the Electronic Marketplace (L'évolution du cybermarché)
• Volume 4:
  Security, Privacy and the Internet (Internet : sûreté et confidentialité)
• Volume 5:
  Canadians, Technology and Government Service Delivery (La population canadienne, les technologies et la prestation de services gouvernementaux)
• Volume 6:
  The Information Highway and Public Policy Issues (L'autoroute de l'information et les questions de politique publique)

La méthodologie de recherche a été élaborée à l'aide d'un concept fondé sur l'échantillonnage : un sondage a d'abord été mené auprès d'un échantillon aléatoire de 5 008 Canadiennes et Canadiens âgés de 16 ans et plus, après quoi un second sondage a été expédié par la poste à environ 75 p. 100 des gens qui avaient composé le premier échantillon. En tout, 2 006 questionnaires à remplir soi-même, soit 58 p. 100, ont été remplis et retournés à EKOS.

On a effectué des entrevues au titre de la première enquête durant six semaines, c'est-à-dire jusqu'au début octobre 2000. On a ensuite recueilli les réponses au sondage autoadministré sur une période de huit semaines, de la mi-octobre jusqu'au début décembre 2000.

On a pondéré statistiquement les données extraites du premier sondage selon l'âge, le sexe et la région afin que les résultats soient représentatifs de la population canadienne de 16 ans et plus. Pour le sondage autoadministré, les méthodes statistiques comprenaient aussi une pondération selon l'utilisation d'Internet pour que l'échantillon soit représentatif de la même population.

Pour les besoins du présent rapport, on a regroupé les résultats obtenus, d'une part, par milieux urbains et ruraux, et d'autre part, selon la taille des villes. On a défini le Canada rural en fonction du code postal rattaché au numéro de téléphone des personnes appelées. Les codes postaux comportant un zéro comme deuxième caractère sont définis comme ruraux (p. ex., K0A 1S4). Les autres codes postaux sont définis comme urbains. Pour la taille de la collectivité, on s'est fondé sur les affirmations des répondants.

Avec des échantillons de 1 263 répondants au sondage téléphonique et de 549 répondants au sondage autoadministré, les résultats se rapportant aux régions rurales peuvent être jugés exacts à ± 2,8 et 4,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Avec des échantillons de 3 532 et 1 300 répondants, les résultats concernant les milieux urbains peuvent être jugés exacts à ± 1,6 et 2,7 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

On assiste depuis quelques années à une hausse importante de l'adoption des technologies et de l'utilisation d'Internet, notamment en ce qui concerne les foyers canadiens. Bien que cette hausse soit perceptible à la fois dans les collectivités rurales et urbaines, elle est légèrement plus faible en milieu rural. Toutefois, cet écart est beaucoup Moins important que celui relevé entre les divers groupes démographiques. Il n'en demeure pas moins que les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales adoptent en grand nombre les nouvelles technologies : le taux de pénétration dans les foyers est très élevé et, à bien des égards, les populations rurales suivent la même courbe de croissance que les milieux urbains - il y a simplement un décalage d'environ un an entre les deux.

• Les attitudes générales envers la technologie et le degré d'aisance avec les ordinateurs dépendent davantage de l'accès effectif d'une personne à Internet que de la région où elle vit.
• À l'heure actuelle, les populations rurales du Canada adoptent plus lentement la plupart des technologies que les populations urbaines. Toutefois, les résidants des régions rurales utilisent presque autant le téléphone cellulaire que les Canadiennes et les Canadiens des milieux urbains, et ils sont beaucoup plus habitués aux communications par satellite que les résidants de la ville.
• En région rurale, on est un peu moins à l'aise avec les ordinateurs, ce qui reflète une utilisation moins répandue d'Internet (50 p. 100 par rapport à 63 p. 100). Les gens moins à l'aise avec un ordinateur ont en général moins d'expérience avec Internet (56 p. 100 des utilisateurs en milieu rural ont accès à Internet depuis au moins deux ans, tandis que cette proportion monte à 65 p. 100 en milieu urbain).
• En ce qui concerne la fréquence de l'utilisation, les utilisateurs des régions rurales sont, encore une fois, seulement un peu moins susceptibles d'utiliser Internet quotidiennement que s'ils vivaient en ville (48 p. 100 en région rurale par rapport à 55 p. 100 en milieu urbain). En fait, les utilisateurs des régions rurales sont susceptibles d'avoir accès à Internet à la maison dans la même proportion que les utilisateurs des milieux urbains; en revanche, ils sont moins susceptibles d'avoir accès à Internet au travail ou à l'école.
• Le type d'accès Internet diffère largement entre les collectivités rurales et urbaines : en milieu rural, seulement 14 p. 100 des ménages ont un accès à large bande, tandis que la proportion est de 34 p. 100 dans les milieux urbains. L'écart est encore plus prononcé entre les petites et les grandes villes : la proportion passe de 7 p. 100 dans les petites collectivités à 37 p. 100 dans les grandes villes.
• Toutefois, si on se tourne vers l'avenir, on se rend compte que les proportions de résidants en région rurale et en milieu urbain prévoyant avoir accès à Internet à la maison ou obtenir un accès à large bande sont essentiellement les mêmes.

Tableau 3.1 : Attitudes générales face à l'apprentissage de la technologie (en pourcentage)

Q : Je suis le genre de personne qui aime arriver par moi-même à comprendre le fonctionnement des ordinateurs ou de l'équipement électronique.
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 1974, octobre-novembre 2000}

Les attitudes générales et le degré d'aisance envers les technologies dépendent davantage de l'accès effectif d'une personne à Internet que de la région où elle vit.

Bien que les indicateurs d'utilisation tracent le portrait des utilisateurs et révèlent la nature des technologies ainsi que les fins auxquelles on les utilise, il demeure néanmoins tout aussi important de comprendre les attitudes et les perceptions générales des gens face aux technologies. Les attitudes et les perceptions générales servent de baromètre pour saisir le climat technologique actuel : elles permettent également de déterminer si les Canadiennes et les Canadiens vivant en milieu rural sont plus ou moins ouverts aux nouvelles technologies que les populations urbaines.

De façon générale, les résultats de l'étude confirment qu'Internet et l'autoroute de l'information ont une importance grandissante dans les régions rurales autant que dans les milieux urbains du Canada, et qu'un usage accru des technologies va de pair avec des attitudes et des attentes de plus en plus positives. Si on se penche sur la question, on découvre que bon nombre de grands indicateurs révèlent des inégalités entre les collectivités rurales et urbaines, bien qu'elles ne soient pas toujours particulièrement prononcées. Cela est également vrai pour les différences relatives à la taille des villes.

Avec l'importance grandissante de l'autoroute de l'information, beaucoup de Canadiennes et de Canadiens se perçoivent comme des technophiles - ils aiment travailler avec les technologies de l'information et des communications et se tenir au courant des dernières nouveautés. La situation est la même dans les régions rurales comme dans les milieux urbains du Canada. Effectivement, une majorité (51 p. 100) de Canadiennes et de Canadiens des régions rurales affirment qu'ils aiment « se tenir à jour sur le plan des nouvelles technologies », tandis que cette proportion n'est qu'un peu plus élevée en milieu urbain, où elle atteint 59 p. 100.

Si on questionne les gens sur leurs façons d'interagir avec les technologies, presque six sur dix affirment qu'ils aiment « trouver par eux-mêmes comment utiliser un ordinateur ou un autre appareil électronique ». Ici encore, les Canadiennes et les Canadiens vivant en région rurale ne sont qu'un peu moins nombreux à partager cet avis (52 p. 100 par rapport à 58 p. 100). Il existe également des différences relatives à la taille des villes, malgré qu'elles soient quasinégligeables. Il y a toutefois, comme nous avons pu le constater en observant le tableau 3.1, des écarts beaucoup plus importants entre les utilisateurs et les non-utilisateurs qu'entre les autres catégories de population. En revanche, les internautes des régions rurales du Canada sont aussi susceptibles que ceux des milieux urbains d'aimer trouver par eux-mêmes comment utiliser un ordinateur ou un appareil électronique (70 p. 100 dans les deux cas). Les non-utilisateurs des milieux ruraux et urbains se disent d'ailleurs peu à l'aise avec les appareils électroniques dans des proportions semblables (34 p. 100 et 36 p. 100 respectivement). Bref, l'attitude des gens dépend non pas de l'endroit où ils vivent, mais de leur utilisation des technologies.

Tableau 3.2 : Degré d'aisance avec les ordinateurs (en pourcentage)

Q : Dans quelle mesure vous sentez-vous à l'aise de vous servir d'un ordinateur?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 5 008, septembre-octobre 2000}
Le total peut ne pas être de 100 étant donné que certains répondants ne se sont pas prononcés ou ne savaient que répondre.

* Les écarts ne sont pas statistiquement significatifs relativement à la moyenne globale.

Tableau 3.3 : Perceptions générales des incidences d'Internet (en pourcentage)

Q : Internet va aider les Canadiens des petites collectivités rurales.
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 1974, octobre-novembre 2000}
Le total peut ne pas être de 100 étant donné que certains répondants ne se sont pas prononcés ou ne savaient que répondre.

Dans beaucoup de cas, on peut expliquer les attitudes par les divers degrés d'aisance avec les ordinateurs. Comme on pouvait s'y attendre, de plus en plus de Canadiens et de Canadiennes sont à l'aise avec les ordinateurs : pas moins de 43 p. 100 de la population canadienne se dit « très » à l'aise avec les ordinateurs. Les conclusions générales de l'étude révèlent par ailleurs des différences importantes entre les divers groupes démographiques. Comme le tableau 3.2 nous permet de le constater, il y a des différences d'attitudes, d'une part entre les Canadiennes et les Canadiens des milieux ruraux et ceux des milieux urbains, d'autre part entre les résidants des petites et des grandes villes. Tandis que 46 p. 100 des gens qui vivent dans les villes se disent « très » à l'aise avec les ordinateurs, cette proportion est de seulement 34 p. 100 dans les régions rurales. Néanmoins, même si les résidants des régions rurales se disent moins à l'aise que les utilisateurs des milieux urbains avec les ordinateurs, la très grande majorité d'entre eux se dit moyennement ou très à l'aise avec les ordinateurs (la proportion est de 77 p. 100).

Comme c'est le cas pour les attitudes, les divers degrés d'aisance sont beaucoup plus prononcés entre les utilisateurs et les non-utilisateurs qu'entre les autres catégories de la population. Autrement dit, l'incidence de l'utilisation d'Internet sur le degré d'aisance avec les ordinateurs transcende les frontières entre la ruralité et l'urbanité. Il subsiste néanmoins une légère différence d'aisance entre les utilisateurs ruraux et les utilisateurs des milieux urbains, bien que la plupart des membres des deux groupes affirment être très à l'aise avec les ordinateurs (57 p. 100 et 63 p. 100 respectivement) et que le degré moyen d'aisance diffère très peu d'un groupe à l'autre (5,6 par rapport à 5,8). Un phénomène identique se produit chez les non-utilisateurs, mais à l'inverse.

L'incidence d'Internet est perçue comme positive pour les régions rurales…

Lorsqu'on leur demande s'ils croient que l'Internet aura une incidence positive sur les petites collectivités rurales, la grande majorité des répondants affirme qu'il en aura. En tout, 73 p. 100 des répondants croient à une incidence positive, alors que 9 p. 100 n'y croient pas et que 18 p. 100 refusent de se prononcer.

Ici encore, les utilisateurs ont une perception plus positive d'Internet, ce qui reflète leur plus grande connaissance ou leur compréhension plus approfondie du fonctionnement d'Internet. Cela dit, plus de six non-utilisateurs sur dix partagent également cette perception positive. Comme le tableau 3.3 nous permet de le constater, les utilisateurs des milieux ruraux et urbains du Canada ont essentiellement le même profil, comme c'est le cas également pour les non-utilisateurs des deux groupes. Bien que les Canadiens et les Canadiennes des grandes villes soient davantage disposés à avoir une opinion positive d'Internet, ceux des petites collectivités sont plus enclins à demeurer neutres qu'à exprimer des idées négatives sur le sujet.

Tableau 3.4 : Utilisation des technologies (en pourcentage)

Q : Au cours des trois derniers mois, avez-vous utilisé les produits ou services électroniques ou informatiques suivants, à la maison ou ailleurs?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 5 008, septembre-octobre 2000}

De plus en plus de Canadiennes et de Canadiens vivant en milieu rural utilisent des technologies de plus en plus modernes, bien que le degré d'utilisation soit plus faible en région rurale qu'en milieu urbain.

De façon générale, des différences remarquables subsistent entre les degrés d'utilisation des technologies en région rurale et en milieu urbain au Canada. À l'exception de la télévision par satellite, les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales (ainsi que ceux des petites collectivités) sont moins susceptibles que leurs homologues des milieux urbains d'utiliser un vaste éventail de technologies. Le seul appareil électronique aussi utilisé que la télévision par satellite en milieu rural et urbain est le téléphone cellulaire ou numérique sans fil [tableau 3.4].

Malgré les écarts, beaucoup des technologies énumérées ici servent de plus en plus en région rurale comme en milieu urbain. Par exemple, le pourcentage d'utilisation de téléphones cellulaires est passé de 43 à l'été 1999 à 47 à l'automne 2000 dans les régions rurales du Canada. En outre, la proportion d'utilisation de télévision par satellite est passée de 25 p. 100 à 38 p. 100 au cours de la même période. Bref, la croissance sur le plan de l'utilisation est substantielle à de nombreux égards dans les régions rurales du Canada; en fait, les résidants des régions rurales sont tout simplement légèrement en retard sur leurs homologues des milieux urbains en ce qui a trait à l'adoption des nouvelles technologies.

Toutefois, les écarts qu'on relève entre les milieux ruraux et urbains sont de loin moins prononcés que ceux qui existent entre les divers groupes démographiques. Par exemple, bien qu'il y ait une différence de 9 points de pourcentage entre les milieux ruraux et urbains sur le plan de l'utilisation récente d'un ordinateur (59 p. 100 par rapport à 68 p. 100), cet écart est beaucoup moins important que celui de 52 points de pourcentage entre les moins de 25 ans et les aînés, ou les 41 points de pourcentage d'écart entre la plus faible catégorie de revenu et la plus élevée.

Comme on s'y attendait, les différences relevées entre les utilisateurs des milieux ruraux et urbains et les non-utilisateurs sont, encore une fois, beaucoup moins importantes. En région comme en ville, il y a une proportion à peu près identique d'utilisateurs d'ordinateurs personnels, de courriels et de téléphones cellulaires. Par contre, on note des différences plus importantes lorsqu'on se penche sur les autres technologies ¾ les téléavertisseurs (qui comptent 18 p. 100 d'utilisateurs ruraux par rapport à 26 p. 100 d'utilisateurs des milieux urbains), les DVD (19 p. 100 par rapport à 27 p. 100 respectivement) et les ANP ou ordinateurs à main (11 p. 100 par rapport à 17 p. 100 respectivement). Là encore, les degrés d'utilisation sont à peu près les mêmes chez les non-utilisateurs des milieux ruraux et urbains.

Tableau 3.5 : Utilisation récente d'Internet (en pourcentage)

Q : Au cours des trois derniers mois, avez-vous utilisé Internet, que ce soit à domicile ou ailleurs?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens}

Tableau 3.6 : Lieu où Internet a été utilisé récemment (en pourcentage)

Q : Où avez-vous utilisé Internet dans LES TROIS DERNIERS MOIS?
{RÉPONDANTS : Utilisateurs d'Internet; nbre de répondants = 3 056, septembre-octobre 2000}

Bien que le degré d'utilisation d'Internet en milieu rural au Canada continue d'augmenter, il demeure toujours légèrement moins élevé que celui en milieu urbain…

Il est plutôt surprenant de constater que la croissance fulgurante de l'utilisation d'Internet observée au cours des dernières années a plafonné en 2000. Tout au long de l'année, la croissance sur le plan de l'utilisation récente est demeurée stable ¾ effectivement, en novembre, 60 p. 100 des Canadiens et des Canadiennes affirmaient avoir navigué dans Internet au moins une fois au cours des trois derniers mois, et cette proportion était à peu près la même (59 p. 100) en janvier .

Comme le tableau 3.5 nous permet de le constater, les schémas de croissance des milieux ruraux et urbains du Canada sont semblables. Bien qu'il y ait toujours un fossé appréciable entre les deux régions (13 points de pourcentage en septembre-octobre), l'écart semble plutôt variable : il a été de seulement 10 points de pourcentage au cours de l'étude globale.

Les internautes des régions rurales sont aussi susceptibles que les utilisateurs des milieux urbains d'avoir navigué dans Internet à la maison au cours des trois derniers mois; toutefois, ils utilisent moins Internet au travail (38 p. 100 par rapport à 48 p. 100 dans les milieux urbains) [tableau 3.6]. Néanmoins, encore une fois, l'utilisation d'Internet est de plus en plus répandue sur tout le territoire canadien : les régions rurales comptaient 32 p. 100 d'internautes en juin 1999, tandis que les milieux urbains en comptaient 42 p. 100 à la même période. La taille des villes influence également l'utilisation d'Internet à l'école et à la maison : les collectivités les moins nombreuses signalent les plus bas taux d'utilisation.

Tableau 3.7 : Expérience avec Internet (en pourcentage)

Tableau 3.8 : Fréquence d'utilisation d'Internet (en pourcentage)

Q : Combien de fois par mois, en moyenne, allez-vous sur Internet pour vos activités personnelles ou professionnelles, que ce soit à la maison ou ailleurs?
{RÉPONDANTS : Internautes; nbre de répondants = 3 056, septembre-octobre 2000}

La notion selon laquelle les résidants des régions rurales suivent la même courbe que ceux des milieux urbains, mais qu'ils en sont tout simplement à une étape antérieure est renforcée par le fait que l'utilisation d'Internet est à la hausse à la maison et au travail aussi bien en région rurale qu'en milieu urbain au Canada. On le constate si on analyse depuis combien de temps les gens utilisent Internet. Comme le tableau 3.7 nous permet de le constater, il est évident que les utilisateurs des régions rurales ont passablement moins d'expérience avec Internet que les internautes des milieux urbains. Les utilisateurs des milieux urbains ont accès à Internet depuis plus de deux ans dans une proportion de 65 p. 100, tandis que c'est le cas de 56 p. 100 des internautes en région rurale. Ces écarts sont encore plus prononcés lorsqu'on examine la répartition des usagers selon la taille des villes. Les régions les moins populeuses comptent en moyenne 55 p. 100 d'internautes ayant une expérience de plus de deux ans, alors que cette proportion monte à 70 p. 100 dans les régions les plus populeuses.

Les conclusions de la présente analyse sont conformes aux résultats de l'étude à plus grande échelle, selon laquelle les non-utilisateurs se répartissent facilement en deux grands groupes : ceux qui sont enclins à l'utiliser et ceux qui hésitent à le faire. Ces derniers ne se voient pas utiliser Internet et ne sont nullement intéressés à la chose. Les regroupements décrits ici sont également pertinents à l'étude des différences entre les populations rurales et urbaines, puisque les non-utilisateurs, quel que soit leur milieu, ont des attitudes pratiquement identiques. Par exemple, 49 p. 100 des non-utilisateurs en région rurale affirment qu'ils ne sont « nullement intéressés à utiliser Internet », et cette proportion est la même chez les non-utilisateurs en milieu urbain. Dans le même ordre d'idées, seulement 46 p. 100 des non-utilisateurs en région rurale affirment qu'ils ont l'intention de se brancher, comparativement à 44 p. 100 des non-utilisateurs en milieu urbain.

Les internautes des régions rurales naviguent dans Internet un peu moins souvent que ceux des milieux urbains, ce qui reflète des profils d'expérience différents…

On remarque une légère baisse sur le plan de la fréquence d'utilisation d'Internet chez les internautes des régions rurales au Canada. Plus de la moitié des utilisateurs en milieu urbain (55 p. 100) utilisent Internet quotidiennement, tandis que cette proportion chute à moins de 50 p. 100 chez les utilisateurs des régions rurales (48 p. 100). Cet écart est encore un peu plus prononcé lorsqu'on observe la fréquence d'utilisation selon la taille des villes : les régions les moins populeuses comptent 42 p. 100 d'utilisateurs quotidiens, alors que cette proportion monte à 60 p. 100 dans les régions les plus populeuses [tableau 3.8].

Il importe de souligner que les différences décrites ici ne correspondent pas à des caractéristiques propres aux milieux ruraux ou urbains, et ne peuvent pas non plus servir à caractériser une population selon sa taille. Comme les résultats de l'étude à plus grande échelle le signalent, plus un internaute navigue, plus il utilisera Internet fréquemment. Or, les utilisateurs des régions rurales sont nombreux à avoir peu d'expérience avec Internet : il n'est donc pas surprenant de constater que le nombre d'utilisateurs quotidiens va de pair avec l'expérience acquise.

Tableau 3.9 : Temps passé sur Internet au cours de la dernière semaine (en pourcentage)

Q : Combien d'heures avez-vous passées à naviguer dans Internet au cours de la DERNIÈRE SEMAINE?
{RÉPONDANTS : Internautes; nbre de répondants = 1 376, septembre-octobre 2000}

† En moyenne, les répondants disent avoir passé au moins une heure à naviguer dans Internet au cours de la dernière semaine.
* Les écarts ne sont pas statistiquement significatifs relativement à la moyenne globale.
** Les écarts sont statistiquement significatifs relativement à la moyenne globale à partir de 10 p. 100 seulement.

Bien que les utilisateurs des milieux urbains soient davantage susceptibles d'utiliser Internet au travail et à l'école, la comparaison avec les régions rurales révèle des différences minimes en fait de nombre d'heures…

Conformément aux conclusions selon lesquelles les plus importantes différences sont celles qui existent entre les utilisateurs et les non-utilisateurs, on remarque relativement peu d'écart entre le nombre d'heures moyen que les internautes passent à naviguer dans le cyberespace, qu'ils vivent en milieu rural ou urbain, dans une petite ou une grande ville [tableau 3.9].

Dans l'ensemble, l'écart entre le nombre d'utilisateurs des milieux ruraux et urbains qui se sont servi d'Internet à la maison au cours de la dernière semaine n'est pas significatif (69 p. 100 par rapport à 71 p. 100 respectivement). Dans le même ordre d'idées, il n'y a pas d'écart statistiquement significatif entre les milieux ruraux et urbains au chapitre du nombre moyen d'heures passées à naviguer dans Internet à la maison au cours de la dernière semaine (9,3 heures par rapport à 9,5 heures respectivement).

Bien que les utilisateurs en région rurale et en milieu urbain consacrent à peu près le même nombre d'heures par semaine à Internet lorsqu'ils sont à la maison, il n'en est pas de même en ce qui a trait à l'utilisation au travail ou à l'école. En région rurale, seulement 30 p. 100 des utilisateurs affirment avoir utilisé Internet au travail au cours de la dernière semaine, alors que cette proportion atteint 41 p. 100 chez les utilisateurs des milieux urbains. Toutefois, une fois qu'un utilisateur est branché, il passe à peu près le même nombre d'heures à naviguer dans Internet où qu'il habite.

De plus, les utilisateurs des régions rurales sont légèrement moins susceptibles d'avoir utilisé Internet à l'école au cours de la dernière semaine que leurs homologues des milieux urbains. Parmi les utilisateurs en milieu urbain, 15 p. 100 affirment avoir utilisé Internet à l'école au cours de la dernière semaine, tandis que cette proportion est de seulement 9 p. 100 chez les utilisateurs en milieu rural. En outre, les écarts en fait de nombre d'heures moyen passées à naviguer dans Internet sont aussi relativement faibles.

Tableau 3.10 : Accès à Internet (en pourcentage)

Q : Avez-vous présentement accès à Internet, à domicile, au travail ou ailleurs?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 5 008, septembre-octobre 2000}

Tableau 3.11 : Type d'accès à domicile (en pourcentage)

Q : Quel genre d'accès à Internet avez-vous à votre domicile?
{RÉPONDANTS : Ménages disposant d'un accès à Internet; nbre de répondants = 2 507, septembre-octobre 2000}

Conformément aux schémas portant sur les utilisateurs occasionnels, les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales sont moins susceptibles d'avoir accès à Internet à partir de la maison que leurs homologues des milieux urbains…

Les écarts au chapitre de l'utilisation récente et hebdomadaire d'Internet trouvent ici leur écho : les résidants des régions rurales sont moins susceptibles que leurs homologues des milieux urbains d'avoir accès à Internet à partir de la maison ou d'ailleurs. Au total, seulement 68 p. 100 des Canadiennes et des Canadiens des régions rurales disent avoir accès à Internet à partir d'un endroit ou d'un autre, alors que cette proportion est de 76 p. 100 en milieu urbain [tableau 3.10].

En ce qui a trait à l'accès à domicile, un peu plus de la moitié (54 p. 100) des Canadiennes et des Canadiens des milieux urbains disent être branchés. Cette proportion est de seulement 43 p. 100 en région rurale. On note toutefois dans les deux cas une augmentation par rapport à l'année dernière, puisque les proportions étaient de 47 p. 100 en milieu urbain et de 35 p. 100 en région rurale en juin 1999. L'écart en fait d'accès à Internet en milieu de travail n'est pas aussi prononcé (30 p. 100 des gens en région rurale ont accès à Internet au travail par rapport à 40 p. 100 en milieu urbain). Par contre, les écarts en fait d'accès à Internet à partir de la maison ou du lieu de travail sont plus prononcés si on choisit d'analyser la situation selon la taille des villes. Dans les plus petites collectivités, 44 p. 100 des répondants sont branchés à Internet à partir de leur domicile, tandis que cette proportion grimpe à 62 p. 100 dans les villes qui comptent 500 000 habitants et plus. De la même façon, les utilisateurs qui ont accès à Internet à partir de leur lieu de travail constituent 28 p. 100 de la population dans les petites collectivités, par rapport à 47 p. 100 dans les grandes villes.

Par contre, les écarts entre les taux d'accès à Internet, que ce soit à partir de la maison ou d'ailleurs, disparaissent pratiquement si on compare les utilisateurs d'Internet et les non-utilisateurs au lieu de mettre en parallèle les groupes ruraux et les groupes urbains. Si l'on fait abstraction de l'accès à partir du lieu de travail, les utilisateurs des milieux ruraux et urbains ont pour ainsi dire un accès identique à Internet. On remarque le même phénomène chez les non-utilisateurs des milieux ruraux et urbains.

Au cours des dernières années, on a assisté à un mouvement assez important vers l'accès à large bande. Toutefois, le changement ne s'est pas produit de façon uniforme : on retrouve de très grands écarts entre les ménages ruraux et les ménages urbains [tableau 3.11]. Dans l'ensemble, les ménages ruraux sont beaucoup moins susceptibles de disposer d'un modem câble ou d'une ligne d'accès numérique (accès DSL) que les ménages urbains, ce qui est en partie lié au fait que les services sont limités en région rurale. Le tiers des ménages urbains ont adopté la large bande (c'est-à-dire 34 p. 100), tandis que seulement 14 p. 100 des ménages ruraux en ont fait autant. L'écart est encore plus important si on analyse la situation selon la taille des villes : dans les petites collectivités, 7 p. 100 des résidants ont un accès à large bande, comparativement à 37 p. 100 dans les grandes villes.

Tableau 3.12 : Attentes face à l'accès Internet (les pourcentages indiqués sont synonymes de réponses affirmatives)

Q : Pensez-vous pouvoir accéder d'ici un an à Internet à partir de votre domicile?
{RÉPONDANTS : Ménages sans accès Internet; nbre de répondants = 2 439, septembre-octobre 2000}

* Les écarts ne sont pas statistiquement significatifs relativement à la moyenne globale.

Tableau 3.13 : Probabilité de passer à un accès à large bande (en pourcentage)

Q : Dans quelle mesure est-il probable que vous passiez de votre service Internet actuel à un service offrant une connexion à haute vitesse, soit par modem câble, soit par ligne LNPA/RNIS, au cours de la prochaine année?
{RÉPONDANTS : Ménages disposant d'un accès à bande étroite; nbre de répondants = 1 833, septembre-octobre 2000}

* Les écarts ne sont pas statistiquement significatifs relativement à la moyenne globale.

Les populations rurales et urbaines ont des attentes semblables…

Les Canadiennes et les Canadiens des milieux ruraux et urbains formulent le même type d'attentes en ce qui a trait à l'obtention d'un accès Internet depuis leur domicile; et les résidants des deux groupes qui sont déjà branchés prévoient obtenir un accès à large bande dans des proportions similaires.

Effectivement, lorsqu'on demande aux résidants des milieux ruraux et urbains d'expliquer pourquoi ils n'ont pas accès à Internet à partir de leur domicile, ils donnent pour ainsi dire la même réponse. Les deux motifs les plus couramment évoqués sont, d'une part, l'absence de nécessité ou d'intérêt (dans environ quatre cas sur dix) et d'autre part, les coûts liés à Internet (dans environ quatre cas sur dix également). Comme le tableau 3.12 nous permet de le constater, un Canadien sur trois ne disposant d'aucun accès Internet à l'heure actuelle prévoit se brancher d'ici un an, qu'il vive en milieu rural ou urbain, dans une petite ou une grande ville.

Malgré les grands écarts en fait d'accès à large bande, les résidants des milieux ruraux et urbains et des petites et des grandes villes prévoient moderniser leur système et abandonner l'accès commuté dans des proportions équivalentes (encore que les résidants des petites collectivités soient moins susceptibles de mettre leur système à niveau; mais cela est sans doute lié surtout à l'accessibilité limitée des services). À ce titre, les ménages en région rurale qui ont déjà accès à Internet prévoient passer à un accès à large bande dans une moindre mesure que les ménages urbains ¾ 51 p. 100 des ménages ruraux affirment qu'il est au moins moyennement probable qu'ils passent à un accès à large bande, tandis que cette proportion est de 60 p. 100 pour les ménages urbains [tableau 3.13].

La technologie réduit la distance qui sépare les collectivités les unes des autres en éliminant de nombreux obstacles associés à l'éloignement. Internet et l'autoroute de l'information sont susceptibles de surmonter les obstacles liés à l'éloignement de beaucoup de façons, fournissant ainsi aux résidants des régions rurales du Canada un accès à un grand nombre de marchés et de programmes et de services gouvernementaux et leur permettant de communiquer avec des amis ou des membres de leur famille à l'échelle de la planète avec autant de facilité que les résidants des grandes villes. La présente étude ne porte pas sur le sujet comme tel; néanmoins, on a remarqué que, dès le début de l'expansion de l'autoroute de l'information, les internautes des milieux ruraux et urbains s'en servaient de façon semblable et vivaient les mêmes types de changements dans divers aspects de leur vie quotidienne relativement à la venue du médium.

• Les résidants des régions rurales sont aussi susceptibles que ceux des milieux urbains de communiquer avec le gouvernement fédéral : la fréquence de ce type de communication est la même pour les sous-groupes ruraux et urbains. Toutefois, l'utilisation d'Internet a une influence positive à la fois sur la nature et la fréquence des communications entre les populations rurales et urbaines du Canada et le gouvernement fédéral.
• Bien que, dans l'ensemble, les moyens de communication utilisés par les populations rurales diffèrent de ceux utilisés par les populations urbaines, il n'en demeure pas moins que les utilisateurs des milieux ruraux et urbains utilisent des moyens de communication semblables et ont des préférences semblables par rapport à ces derniers.
• Les internautes des milieux ruraux et urbains se ressemblent aussi sur le plan de leurs activités commerciales en direct : leurs habitudes de magasinage comparatif et d'achats en ligne sont très semblables. Au total, 27 p. 100 des internautes ruraux ont déjà acheté un produit ou un service par Internet, tandis que cette proportion est de 32 p. 100 chez les internautes des milieux urbains, ce qui est en partie révélateur d'une expérience moins vaste du cybermonde chez les internautes ruraux.
• En outre, l'utilisation d'Internet a une incidence positive sur beaucoup d'autres activités, comme la recherche de renseignements ainsi que les services bancaires par téléphone et en direct.

Tableau 4.1 : Fréquence des communications avec le gouvernement fédéral (en pourcentage)

Q : Au cours des trois derniers mois, combien de fois avez-vous communiqué avec le gouvernement fédéral (pour un service ou de l'information) à des fins personnelles plutôt que professionnelles, que ce soit en personne, par la poste, au téléphone ou par courriel ou Internet?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 5 008, septembre-octobre 2000}
Le total n'est peut-être pas de 100 puisque certains répondants ne se sont pas prononcés ou ne savaient que répondre.

Tableau 4.2 : Moyen de communication avec le gouvernement fédéral (en pourcentage)

Q : Par quel moyen avez-vous communiqué avec le gouvernement fédéral LA DERNIÈRE FOIS?
{RÉPONDANTS : Canadiennes et Canadiens ayant communiqué avec le gouvernement fédéral au cours des trois derniers mois; nbre de répondants = 1 672, septembre-octobre 2000}
Le total peut ne pas être de 100 puisque certains répondants ne se sont pas prononcés ou ne savaient que répondre.

La nature et la fréquence des communications avec le gouvernement sont les mêmes dans les milieux ruraux et urbains. Les différences se situent plutôt entre les utilisateurs et les non-utilisateurs.

En ce qui a trait à la nature et la fréquence des communications avec le gouvernement, il n'y a pratiquement pas de différences entre les Canadiennes et les Canadiens des milieux ruraux et urbains et entre les Canadiennes et les Canadiens des petites et des grandes villes. Au total, environ un résidant sur trois affirme avoir communiqué avec le gouvernement au cours des trois derniers mois, alors que un sur cinq dit avoir communiqué plusieurs fois avec le gouvernement durant le même laps de temps. En réalité, seuls les résidants des grandes villes sont légèrement plus susceptibles que les autres d'avoir communiqué avec le gouvernement au cours de cette période [tableau 4.1].

Il y a, toutefois, des différences remarquables entre les utilisateurs et les non-utilisateurs des sous-groupes ruraux et urbains. Les utilisateurs des milieux ruraux et urbains ont des schémas de comportement pratiquement identiques et sont beaucoup plus susceptibles que les non-utilisateurs (toutes catégories confondues) d'avoir communiqué avec le gouvernement au cours des trois derniers mois, et à plus forte raison de l'avoir fait plus d'une fois. Les utilisateurs des milieux ruraux et urbains ont communiqué avec le gouvernement au cours des trois derniers mois dans des proportions de 37 p. 100 et de 36 p. 100 respectivement, tandis que ces proportions sont de 24 p. 100 et de 29 p. 100 respectivement chez les non-utilisateurs.

Les non-utilisateurs des régions rurales sont davantage susceptibles d'avoir récemment communiqué avec le gouvernement par la poste…

Les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales utilisent pratiquement les mêmes moyens que leurs homologues des milieux urbains pour communiquer avec le gouvernement fédéral, mais ils sont légèrement plus susceptibles de communiquer avec lui par la poste [tableau 4.2].

Il est intéressant de constater que les utilisateurs des milieux ruraux et urbains se servent du téléphone, de la poste, d'Internet et des rencontres en personne à peu près dans les mêmes proportions. Toutefois, il y a des différences importantes entre les habitudes des non-utilisateurs des régions rurales et ceux des milieux urbains. En région rurale, les non-utilisateurs sont beaucoup moins susceptibles de communiquer par téléphone que leurs homologues des milieux urbains (59 p. 100 par rapport à 71 p. 100 respectivement). Les non-utilisateurs des régions rurales ont davantage tendance à utiliser la poste que les non-utilisateurs en milieu urbain (28 p. 100 par rapport à 17 p. 100 respectivement). On peut expliquer ces chiffres par le fait que des frais d'interurbain s'appliquent lorsqu'on tente de rejoindre un bureau du gouvernement à partir d'une région rurale pour obtenir des renseignements à propos d'un programme pour lequel il n'existe pas de numéro sans frais.

Tableau 4.3 : Moyens privilégiés de communication avec le gouvernement fédéral (en pourcentage)

Q : Si vous deviez rejoindre le gouvernement fédéral pour vous inscrire à un programme, quel moyen privilégieriez-vous?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 1 009, septembre-octobre 2000}

Les moyens privilégiés de communiquer avec le gouvernement fédéral sont à peu près les mêmes partout…

Les moyens utilisés par les citoyens pour communiquer avec le gouvernement ne correspondent pas nécessairement aux moyens qu'ils privilégient. Ainsi, au titre de l'étude, on a interrogé les répondants sur les moyens de communication qu'ils privilégient lorsqu'ils doivent s'adresser au gouvernement fédéral pour effectuer diverses transactions bien précises. Comme de nombreux schémas de comportement nous permettent de le constater, le téléphone demeure le moyen privilégié de communication à la fois dans les milieux urbains et dans les régions rurales .

Un phénomène semblable se produit en ce qui a trait au moyen de communication privilégié. Là encore, on décèle des tendances semblables chez les utilisateurs des milieux ruraux et urbains : les préférences des deux sous-groupes sont à peu près identiques pour chaque type de communication. Il n'en est pas de même relativement aux moyens effectifs de communication; les non-utilisateurs des milieux ruraux et urbains ont des préférences très semblables, bien que peu de non-utilisateurs des régions rurales préfèrent les rencontres en personne (11 p. 100 par rapport à 17 p. 100) [tableau 4.3].

Tableau 4.4 : Services bancaires par téléphone et par Internet (en pourcentage)

Q : Effectuez-vous des opérations bancaires par téléphone ou par Internet?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 5 008, septembre-octobre 2000}

Tableau 4.5 : Commerce électronique (pourcentage des internautes)

Q : Avez-vous déjà acheté un produit ou un service par Internet?
{RÉPONDANTS : Internautes; nbre de répondants = 3 054, septembre-octobre 2000}

À quelle fréquence naviguez-vous sur Internet pour comparer divers produits ou services que vous songez acheter?
{RÉPONDANTS : Internautes; nbre de répondants = 3 054, septembre-octobre 2000}

Les résidants des milieux ruraux et urbains du Canada ont un profil semblable en ce qui a trait aux services bancaires par Internet et par téléphone…

Dans l'ensemble, il y a peu de différences au chapitre de l'utilisation des services bancaires par téléphone ou par Internet dans les milieux ruraux et urbains; toutefois, il y a des écarts légèrement plus grands si on analyse la situation en fonction de la taille des villes. Dans les milieux urbains, 43 p. 100 des résidants utilisent les services bancaires par téléphone ou par Internet ou les deux, tandis que cette proportion est de 38 p. 100 en région rurale. Dans le même ordre d'idées, ces deux types de services bancaires personnels sont un peu moins exploités dans les petites villes. Là encore, les utilisateurs des milieux urbains et ruraux ont des schémas de comportement semblables : près de 50 p. 100 des répondants utilisent l'un ou l'autre des services. De plus, une proportion équivalente de non-utilisateurs des milieux ruraux et urbains n'utilisent pas ces deux types de services ¾ c'est-à-dire environ trois sur quatre [tableau 4.5].

Comme on explique en détail dans le volume 3, il y a des différences entre les milieux ruraux et urbains en ce qui concerne l'utilisation des guichets automatiques, l'utilisation des cartes de débit et de crédit et les transactions effectuées en personne, mais les schémas de comportement relativement à l'utilisation des services bancaires par téléphone et par Internet sont pratiquement identiques partout. Il s'agit bien là d'un autre exemple de l'efficacité de la technologie lorsqu'il s'agit de réduire les distances.

En ce qui a trait au magasinage en direct, les habitudes des utilisateurs des milieux ruraux et urbains sont très semblables…

Cela reflète en partie les différences quant à l'expérience avec Internet selon les régions : les utilisateurs ruraux sont légèrement moins susceptibles d'avoir déjà acheté un produit ou un service par Internet que les utilisateurs des milieux urbains (27 p. 100 par rapport à 32 p. 100). Par contre, les utilisateurs des milieux ruraux et urbains ont un profil quasi-identique en ce qui a trait au magasinage comparatif. Une faible majorité d'utilisateurs des milieux ruraux (52 p. 100) et urbains (54 p. 100) pratiquent le magasinage comparatif en direct au moins occasionnellement [tableau 4.6].

Tableau 4.7(a) : Activités de recherche (en pourcentage)

Q : Dans les 12 derniers mois, avez-vous participé à l'une ou l'autre des activités suivantes?
{RÉPONDANTS : Tous des Canadiennes et des Canadiens; nbre de répondants = 1 995, octobre-novembre 2000}

Tableau 4.7(b) : Utilisation d'Internet pour effectuer des recherches (pourcentage d'internautes)

Q : Dans l'affirmative, avez-vous utilisé Internet pour effectuer vos recherches?
{RÉPONDANTS : Internautes ayant effectué une forme ou une autre de recherche; octobre-novembre 2000}

* Les écarts ne sont pas statistiquement significatifs relativement à la moyenne globale.

Bien que les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales entreprennent des recherches particulières à une moindre fréquence, dans l'ensemble, beaucoup d'entre eux utilisent Internet autant que les Canadiennes et les Canadiens des milieux urbains...

Au titre de la présente étude, on a également interrogé les répondants sur certaines activités associées aux types de renseignements ayant fait l'objet de recherches, et sur le degré d'utilisation d'Internet au courant de la recherche.

De façon générale, les Canadiennes et les Canadiens vivant en région rurale et ceux habitant une petite collectivité sont moins susceptibles d'avoir effectué des recherches dans plus d'un des domaines suggérés dans le questionnaire de l'étude. On décèle la même tendance entre les utilisateurs et les non-utilisateurs, peu importe où ils habitent, quoique l'écart soit encore plus prononcé [tableau 4.7(a)].

On a ici une autre preuve que certains obstacles liés à l'éloignement peuvent être surmontés par Internet : les utilisateurs ruraux ont tendance à utiliser les ressources en direct pour obtenir les renseignements qu'ils désirent dans une proportion quasi équivalente aux utilisateurs des milieux urbains. Par exemple, les utilisateurs des milieux ruraux et urbains utilisent Internet dans des proportions équivalentes lorsqu'ils désirent trouver des renseignements sur les programmes et les services gouvernementaux [tableau 4.7(b)].

Il est manifeste que les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales continuent d'utiliser les technologies dans une moindre mesure que leurs homologues des milieux urbains (à l'exception des téléphones cellulaires et numériques sans fil et de la télévision par satellite). Par contre, l'écart est mince en comparaison des différences qui existent entre les divers groupes démographiques. Bien qu'on ait mis du temps à éliminer le clivage entre les milieux ruraux et urbains, l'utilisation globale des technologies est à la hausse dans les deux milieux.

Bien que le taux d'adoption des technologies demeure plus faible dans les régions rurales du Canada, il est important de rappeler que la moitié des résidants des régions rurales ont navigué récemment dans Internet et que presque la moitié des utilisateurs ruraux visitent quotidiennement le cyberespace. En fait, les internautes du Canada rural ont beaucoup plus de choses en commun avec les internautes des milieux urbains qu'avec les non-utilisateurs ruraux au chapitre de l'utilisation, de l'attitude et des attentes dans le domaine du cybergouvernement et du commerce électronique. À bien des égards, les Canadiennes et les Canadiens des régions rurales suivent la même tendance que ceux des milieux urbains : ils sont tout simplement à un stade antérieur d'apprivoisement des technologies. À ce titre, ils ont moins d'expérience de navigation virtuelle et utilisent moins Internet au travail. Il y a une forte corrélation entre l'utilisation d'Internet au travail et le taux de pénétration d'Internet dans les foyers. En outre, les internautes ruraux sont moins susceptibles que leurs homologues des milieux urbains d'utiliser un accès à large bande. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment le manque d'accessibilité, bien qu'il ne s'agisse pas de l'unique facteur. Par exemple, le fait que les utilisateurs des régions rurales aient moins d'expérience est important, puisqu'une expérience de navigation virtuelle accrue a plus de chances de mener à l'adoption d'un accès à large bande.

L'incidence d'Internet et de l'autoroute de l'information sur notre vie est énorme et touche de nombreux aspects de la vie quotidienne. S'il est vrai que la communication instantanée rapproche les gens, l'expansion de l'utilisation d'Internet et des services de téléphonie cellulaire dans les régions rurales du Canada a considérablement réduit l'isolement des collectivités éloignées. Bien que la présente étude ne vise pas à régler la question de façon définitive (l'autoroute de l'information est encore trop jeune pour nous permettre d'en arriver à une réponse satisfaisante), on peut déjà relever des indices nous invitant à explorer cette voie. Une des conclusions les plus révélatrices est probablement la grande similitude des profils des internautes, qu'ils habitent en milieu rural ou urbain. Ils utilisent Internet à un degré équivalent pour gérer leurs finances personnelles, explorer les marchés et effectuer divers types de recherche. À cet égard, il faudra comprendre les incidences de ces questions sur le plan social à mesure qu'Internet et l'autoroute de l'information prendront une importance de plus en plus grande.

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