Government of Canada/Gouvernement du Canada Symbole du gouvernement du Canada
Omettre tous les boutons de navigation -clé d'accès z Omettre le sous-menu -clé d'accès x Retour au menu principal -clé d'accès m
   English  Contactez-nous  Aide  Recherche  Site du Canada
   Accueil  Communiqués  Principales  initiatives  rurales  Plan du site  Publications
arrow À propos de nous
Index de A à Z

Parcourir par sujet

arrow Programmes
arrow Dialogue rural
arrow Équipes rurales
arrow Recherche
. Profils 
. Recherche
    Notes
 
. Analyse des
   RPV
    Bulletins
 
. Documents de
    travail sur
   les RPV
 
. Programme de     Modèles 
. Rapports
    et études
 
. Liens 
. Personnes
  -ressources
 
arrow La Lentille rurale
arrow Service canadien de l'information rurale
arrow Info-guides
arrow Publications
arrow Événements
Trousse d' outils pour la prise de décision dans les collectivités
*
Partenariat rural canadien
Développement rural



Accès au capital dans les collectivités rurales 
et du Nord du Canada - Examen et analyse

Rapport final

Le 23 fevrier 2004

Préparé par :

Centre syndical et patronal du Canada
en collaboration avec le
New Economy Development Group Inc.

Préparé pour :
Le Secrétariat rural
Agriculture et Agroalimentaire Canada

Cette information est offerte gratuitement au public. On peut la reproduire à condition de le faire avec exactitude et de mentionner la source. Les personnes qui utiliseront cette information doivent dégager Sa Majesté du Chef du Canada ainsi que tous ses représentants de toutes responsabilités quant à son usage.

Tout point de vue exprimé, qu'il soit énoncé clairement, sous-entendu ou interprété à partir du contenu de la présente publication ne reflète pas nécessairement la politique du Secrétariat rural, Agriculture et Agroalimentaire Canada, ni du Gouvernement du Canada

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2004

Pour se procurer des exemplaires supplémentaires, s'adresser à :
Direction de la recherche et de l'analyse
Secrétariat rural, Agriculture et Agroalimentaire Canada
1341 chemin Baseline, tour 7, 6ième étage,
Ottawa (Ontario) K1A 0C5
Téléc. : 1-800-884-9899
Courriel : rs@agr.gc.ca

ISBN 0-662-74244-3, Nº de catalogue A114-16/2005F-HTML
Agriculture et Agroalimentaire Canada Nº de publication 10041 /F

This report is available in English under:
Review and Analysis of Access to Capital in Northern and Rural Communities in Canada
Agriculture and Agri-Food Canada Publication Number 10040/E

 

TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION

2. PORTÉE ET MÉTHODOLOGIE

3. EXEMPLES INSTRUCTIFS --PROFIL DE MÉCANISMES ET D'INSTRUMENTS D'ACCÈS AU CAPITAL

4. PROFIL D'AUTRES MÉCANISMES ET INSTRUMENTS D'ACCÈS AU CAPITAL

5. ANALYSE DES OBSERVATIONS

6. CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

Liste des mécanismes et instruments examinés


1. INTRODUCTION

Ces dix dernières années, différentes questions ayant trait à l'accès au capital dans les collectivités rurales et du Nord ont régulièrement été abordées dans le cadre des travaux touchant la politique publique canadienne et des discussions au sein de la collectivité du développement économique. Les préoccupations concernant la suffisance des capitaux disponibles ont également pris de l'ampleur de la part des entreprises canadiennes et du mouvement syndical, amenant d'ailleurs ce dernier à établir des fonds d'investissement de travailleurs. Les groupes communautaires ainsi que les trois paliers de gouvernement ont eux aussi pris des mesures, ce qu'illustre d'ailleurs le nombre élevé de fonds d'investissement gouvernementaux et communautaires mis en place à l'échelon local ou régional.

Ce sont les instruments d'emprunt qui sont, et de loin, les plus fréquemment utilisés par les petites et moyennes entreprises canadiennes. La moitié de ces entreprises ont contracté un emprunt commercial sous une forme ou sous une autre, et le quart d'entre elles utilisent des cartes de crédit. À titre de comparaison, un peu plus de 2 % des entreprises canadiennes -- presque exclusivement de grandes entreprises -- ont recours à des instruments de capitaux propres conventionnels pour mobiliser du capital grâce à la vente d'actions ou d'autres titres sur le marché libre (Industrie Canada, 2002). Dans le cas des petites et moyennes entreprises, la plus grande partie des capitaux propres est constituée de capitaux (en espèces) injectés par le propriétaire, de revenus réinvestis et d'investissements privés de la part d'amis ou de membres de la famille. Le capital de risque est une forme de capitaux propres qui cible les petites et moyennes entreprises (PME); la disponibilité de ce type de capital est limitée, même si l'importance de cette source de financement augmente.

1.1 Où se situent exactement les obstacles au financement?

Bien que les modalités de financement par capitaux propres et par capitaux d'emprunt évoluent constamment à mesure que de nouvelles institutions apparaissent sur le marché et que de nouveaux produits et services sont offerts, certains ont avancé qu'il existe des obstacles au financement dans certains sous-marchés financiers. Les difficultés qu'éprouvent les petites et moyennes entreprises nouvelles et en développement, qu'elles soient privées ou communautaires, à obtenir un financement externe adéquat à un coup abordable ont différentes causes et sont souvent rattachées à la nature de l'approvisionnement en capitaux propres et en capitaux d'emprunt à l'intérieur de marchés financiers donnés. De plus, les recherches montrent que les défis que doivent relever les entreprises dans toutes les régions du Canada pour obtenir du financement peuvent être écrasants lorsque les entreprises en question sont situées à une certaine distance des grands centres financiers(1). Le problème de l'accès au capital est exacerbé par le fait que les sources locales de capitaux sont souvent insuffisantes :

« […] [I]l semble bien que les ressources en capital des régions et communautés désavantagées quittent celles-ci au lieu de soutenir des investissements productifs locaux. » CCMTP, p. 17.

Les problèmes d'accès au capital peuvent être particulièrement aigus dans le cas des collectivités autochtones, qui doivent surmonter des obstacles particuliers en sus de ceux qui se posent d'ordinaire aux collectivités rurales ou éloignées. Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien fait état d'une demande nettement croissante de capitaux de la part des entreprises et collectivités Innu, Inuit et des Premières nations. Or, cette demande n'est pas comblée à l'heure actuelle par les institutions financières. Outre les investissements strictement commerciaux, [TRADUCTION] « il existe un nombre beaucoup plus important de possibilités d'investissement de moindre ampleur ou assorties de risques plus élevés, offrant un rendement plus bas, mais pouvant donner lieu à une croissance significative de l'emploi et de l'économie » (Growth Connections, 2001, p. 8).

On a fait peu de recherches en vue de mesurer l'importance et les caractéristiques des obstacles financiers. D'abord, il n'y a pas de consensus au sujet de la définition ou de l'interprétation de ce que l'on pourrait appeler le « déficit de financement » (Equinox Management Consultants Ltd., 2002). Sur le plan empirique, plusieurs études ont mesuré l'approvisionnement en capital (Conference Board du Canada, 1999), les conditions d'obtention de capitaux par les emprunteurs et les entités bénéficiaires des investissements (FCEI, 2001) ou encore les caractéristiques sociodémographiques des emprunteurs et des entités bénéficiaires (Industrie Canada, 2002). Cependant, les études en question portaient principalement sur les sources traditionnelles de capitaux -- qui débordent en grande partie le cadre de la présente étude -- et faisaient rarement une distinction entre les entreprises des régions urbaines et celles des régions rurales.

Fait notamment exception une étude effectuée en 1997 sur les fonds de développement régional et local (Lévesque et coll., 1997), dans laquelle on examinait les différences interrégionales au chapitre de l'offre de capitaux d'investissement. Les auteurs ont dressé l'inventaire des fonds fournissant (principalement) des capitaux propres. L'une de leurs observations importantes est que, au regard du capital de risque fourni par les fonds régionaux et locaux, la région métropolitaine de Montréal est désavantagée, tandis que certaines des régions les plus éloignées ou situées le plus au nord reçoivent plus que leur part du capital de risque disponible (montant moyen de capital de risque par PME). Ainsi, en 1997, la part du capital de risque disponible obtenue par la Côte-Nord était estimée à 21 094 $ par PME, ce qui est nettement supérieur à la moyenne provinciale de 2 144 $. Mais la question de l'accès au capital est bien sûr beaucoup plus complexe que ne le laissent entrevoir ces chiffres.

De telles observations semblent aller à l'encontre de la croyance populaire voulant que l'écart entre le capital disponible et les besoins soit particulièrement marqué dans les régions rurales et éloignées; il importe toutefois de se rappeler que l'étude en question n'a porté ni sur les sources privées de capitaux propres, ni sur d'autres formes de financement. En outre, elle ne nous apprend rien au sujet des capitaux injectés dans les faits, étant donné qu'elle s'est intéressée uniquement aux capitaux propres disponibles. À défaut d'autre chose, ces observations laissent penser que les administrations publiques et les groupes communautaires ont pris de promptes mesures à l'égard des écarts perçus entre capital disponible et besoins, et que les fonds d'investissement qu'ils ont mis sur pied représentent de nos jours des intervenants importants dans de nombreuses collectivités rurales ou du Nord.

Il importe aussi, lorsque l'on se penche sur les obstacles au financement, de tenir compte du fait que les relations en la matière ne sont pas unilatérales -- autrement dit, il existe également des obstacles découlant de lacunes en ce qui touche la demande. Sur le plan conceptuel, il existe un débat portant sur les raisons de l'incapacité des entreprises d'obtenir du financement, qu'il s'agisse d'entreprises qui mériteraient d'obtenir des capitaux mais sont incapables d'en recueillir -- ce qui pourrait être attribuable à des imperfections du marché -- ou d'entreprises qui n'ont pas accès au capital uniquement parce qu'elles présentent un risque trop élevé ou que leur profil n'est pas compatible avec le type de capital qu'elles souhaitent obtenir -- ce qui serait attribuable à une prise de décision d'investissement fondée sur la raison. Nous ne tenons pas à nous mêler du débat sur l'imperfection du marché, mais il est clair que, lorsque l'on étudie les enjeux et les obstacles entourant l'accès au capital, les caractéristiques et conditions touchant la demande sont tout aussi importantes que les conditions de l'offre.

1.2 Tendances récentes

En raison des défis qu'elles doivent relever, les entreprises et organisations actives dans les collectivités éloignées, rurales et du Nord ont été amenées à mettre en place des microinstitutions et à adopter des pratiques à l'avenant. Les investisseurs et bailleurs de fonds traditionnels offrent des instruments de financement plus souples, tandis que d'autres intervenants conçoivent et mettent en place des mécanismes nouveaux et innovateurs dans le but de répondre à un large éventail de besoins financiers. En ce qui a trait au financement par capitaux d'emprunt, le réseau des sociétés d'aide au développement des collectivités du Canada étaye la conclusion voulant que l'on fournisse depuis longtemps des capitaux d'emprunt et (dans une faible mesure) des capitaux propres aux entreprises et organisations du Nord et des régions rurales. Pour leur part, les cercles d'emprunt et les fonds d'investissement communautaires (dont certains sont inspirés d'initiatives internationales fructueuses) représentent certaines des innovations les plus récentes et les plus intéressantes. Ces approches commencent à avoir une incidence, ainsi que le montrent les 2,8 millions de dollars accordés par les fonds d'emprunt communautaires du Québec à des particuliers ou groupes désavantagés ainsi que le taux de manquement fort bas enregistré (Réseau québécois du crédit communautaire, 2003).

En matière de financement par capitaux propres, les résultats obtenus par les sociétés d'aide au développement des collectivités (SOLIDE) et de fonds d'investissement appartenant à la collectivité, par exemple la BCA Holdings (Nouvelle-Écosse) ou Waterloo Ventures Inc., laissent croire que l'activité demeure assez restreinte dans ce secteur relativement peu développé du continuum financier. Il convient de faire remarquer qu'une activité peu importante dans ce domaine ne doit pas être perçue comme un problème, étant donné que les PME -- à l'exception peut-être des entreprises axées sur le savoir, secteur qui connaît une croissance rapide -- n'ont habituellement pas recours au financement par capitaux propres pour répondre à leurs besoins financiers.

Une autre tendance mentionnée lorsqu'il est question d'enjeux financiers dans l'optique du développement des collectivités a trait à ce que l'on appelle les entreprises sociales à titre d'instruments légitimes de création d'emplois et de croissance économique -- et donc de cibles de financement judicieuses. De fait, plusieurs fonds d'investissement de la prochaine génération mettent l'accent sur ces organisations, que ce soit de façon exclusive ou en complément d'activités de financement des entreprises à but lucratif traditionnelles. Il est encore trop tôt pour faire état des résultats de ce genre de placements, mais certains des mécanismes et instruments de financement décrits dans le présent rapport et faisant partie de cette catégorie peuvent laisser entrevoir leurs avantages et leur efficacité.

On peut à juste titre dire que, dans l'ensemble, si l'on fait exception des fonds d'investissement parrainés par le secteur public -- ou par les institutions financières traditionnelles --, les capitaux gérés ou contrôlés à l'échelle locale et disponibles dans les régions rurales ou du Nord n'ont pas encore atteint la masse critique. Dans le cadre de son examen, en 2002, des activités d'investissement communautaires au Canada, la Social Investment Organization (SIO) (2003) indiquait que les actifs détenus par 24 fonds de prêts communautaires, organisations de capital de risque pour le développement communautaire et caisses de crédit pour le développement communautaire se chiffraient au total à 69 millions de dollars; 91 % de ces entités offrent des prêts, 35 % offrent des lignes de crédit et 15 % proposent des mécanismes de financement par capitaux propres.

Ces tendances récentes donnent à croire que les solutions que peuvent choisir les PME actives dans les collectivités rurales et du Nord pour relever leurs défis financiers et surmonter les obstacles doivent être adaptées aux conditions et aux besoins locaux. Cette condition préalable a été fort clairement évoquée par le Centre canadien du marché du travail et de la productivité (ainsi qu'il s'appelait à l'époque) dans le cadre de son examen des mécanismes de financement locaux innovateurs en 1998 :

« Lorsqu'ils procèdent à la conception et à la mise en œuvre de structures et moyens stratégiques, les acteurs de la communauté sont ceux qui sont le mieux placés pour déterminer ce qui fonctionne, et ce, même s'ils reçoivent de l'aide de l'extérieur de la communauté. Les approches locales en matière de financement de l'investissement ne peuvent nier les réalités du marché. » CCMTP, p. 18.

Dans le but de répondre aux besoins de financement de leur clientèle, la plupart, voire la totalité, de ces mécanismes d'investissement reposent sur des partenariats avec des entreprises et des organisations de développement local. Dans le cadre de son examen, la SIO a fait l'observation suivante : [TRADUCTION] « il semble y avoir un nombre de plus en plus grand de partenariats conclus entre fonds de prêts communautaires et institutions financières. » Autre tendance décelée dans cette étude nationale : il y a augmentation des emprunts individuels, et diminution des emprunts effectués par le truchement de groupes de crédit d'entraide -- y compris les cercles d'emprunt.

1.3 Objet de l'étude

S'il est sans doute vrai que certains des instruments et mécanismes d'investissement susmentionnés sont bien connus et que leurs résultats et répercussions sont bien documentés, cela n'est toutefois pas le cas pour bon nombre d'entre eux. En outre, on n'a pas tenté d'examiner systématiquement, dans une perspective nationale, leur efficacité à mobiliser des fonds et à les verser à des PME des collectivités rurales et du Nord. Si l'on comprend mieux les caractéristiques et les effets de ces instruments ainsi que les conditions dans lesquelles ils sont utilisés, cela s'avérera fort utile pour aider les collectivités autochtones, rurales et du Nord à assurer leur viabilité à long terme.

Le présent rapport expose des données détaillées sur des instruments et mécanismes financiers à la fois pertinents et révélateurs qui mettent l'accent sur le développement des PME dans le contexte des collectivités rurales et du Nord. Le rapport est essentiellement de nature descriptive : on y fait une distinction entre les exemples « pertinents » et les exemples « instructifs »; ces derniers exemples sont ceux qui s'avèrent les plus innovateurs et les plus à propos dans l'optique des collectivités rurales et du Nord. Le rapport renferme également une analyse des observations en fonction d'un ensemble de considérations entourant l'accès au capital. Pour comprendre plus à fond les exemples et effectuer éventuellement des comparaisons, un modèle commun est utilisé pour la description des différents exemples et structures. Le degré de détail varie d'un exemple à l'autre en fonction de la nature et de la somme des renseignements disponibles au moment de la rédaction du rapport.

2. PORTÉE ET MÉTHODOLOGIE

2.1 Portée

L'objectif du présent rapport est d'évaluer, dans la perspective du développement des collectivités rurales et du Nord, les instruments et mécanismes de financement faisant l'objet d'une gestion ou d'un contrôle communautaire. Nous avons en particulier cherché à acquérir une compréhension générale de ces mécanismes et instruments sous l'angle de la viabilité, des répétitions, des effets sur les collectivités et les entreprises, sans oublier leur pertinence dans différents contextes communautaires.

Sauf lorsque des caractéristiques particulières présentaient suffisamment d'intérêt pour mériter un examen plus approfondi, notre étude n'englobe pas les institutions privées traditionnelles comme les banques, les caisses de crédit, les fiducies, les sociétés privées de capital de risque ni les programmes gérés par les administrations fédérale ou provinciales. De même, nous n'avons examiné, parmi les initiatives urbaines ou adjacentes, que celles qui utilisaient des approches pouvant être utilisées avec profit dans le cadre d'initiatives visant les régions rurales et du Nord.

Voilà pourquoi nous avons aussi examiné certaines initiatives publiques assorties d'un élément important de contrôle communautaire. Dans notre cadre d'évaluation, le facteur déterminant était le degré d'innovation perçu de l'organisation aux fins d'offrir aux PME et à d'autres entreprises un accès à des capitaux.

2.2 Méthodologie

Le projet comportait différentes activités de recherche et d'analyse regroupées en deux grandes phases : d'abord, une phase de recherche combinant la planification et l'élaboration du cadre avec la collecte de données; puis, une phase de regroupement et de rédaction du rapport, au cours de laquelle les observations ont été organisées et analysées.

Nous avons procédé à une revue approfondie de la littérature et des données disponibles afin d'examiner les instruments et mécanismes de financement conçus en vue de répondre aux besoins de capitaux des entreprises privées et des entreprises communautaires dans des régions et collectivités rurales et du Nord. Nous avons ainsi examiné des études canadiennes particulièrement significatives ainsi que des études internationales pertinentes du point de vue du Canada, des documents imprimés et d'autres accessibles sur le Web, des données brutes, des analyses quantitatives, des rapports produits par des administrations publiques et des parties prenantes, des travaux de chercheurs et des études empiriques.

De façon à en évaluer la pertinence dans le contexte de notre étude, chaque mécanisme et instrument de financement a été évalué en fonction des paramètres organisationnels suivants :

  1. la capacité de mobiliser des fonds et de fournir des capitaux propres et des capitaux d'emprunt à des petites et moyennes entreprises de collectivités rurales et du Nord;
  2. la mesure dans laquelle les activités ont pour objet d'accroître la capacité communautaire et de contribuer au développement durable;
  3. la transférabilité de l'instrument ou du mécanisme à d'autres administrations provinciales ou territoriales.

Ces données ont par la suite servi à déterminer les instruments et mécanismes à examiner plus à fond. En vue d'établir une liste préliminaire de cas instructifs, nous avons communiqué avec des membres des organisations concernées, et un guide d'entrevue structurée a été utilisé pour obtenir les renseignements qui nous manquaient, le cas échéant -- nous avons ainsi communiqué avec des représentants de plus de la moitié des organisations dont il est question dans le présent rapport.

Le cadre d'évaluation comporte les éléments suivants : le processus et les critères de détermination, de catégorisation et d'évaluation des instruments et mécanismes; le genre d'information quantitative et qualitative nécessaire à la description et à l'analyse de ces instruments et mécanismes; la présentation de l'information recueillie sur chaque instrument et mécanisme.

Données recueillies sur les instruments et mécanismes de financement

Pour chaque mécanisme, des données ont été recueillies en fonction des thèmes suivants :

  1. Contexte et données de base;
  2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument;
  3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument;
  4. Résultats (pour les cas pouvant être inclus dans les dix exemples les plus instructifs).

Relativement aux dix pratiques innovatrices, des données additionnelles ont été recueillies -- dans la mesure où ces données existaient -- dans le but de répondre aux questions suivantes :

  • Quelle est l'efficacité du mécanisme aux fins de recueillir et de mobiliser du capital à l'intention des collectivités rurales et du Nord? Quelle est la nature et le montant du capital mobilisé (capitaux d'emprunt, capitaux propres, titres de créance assimilables à des titres de participation) à la fois à court et à long termes? Quels sont les principaux points forts et points faibles du mécanisme?
  • Quelle est l'efficacité du mécanisme en vue de fournir du capital aux PME et aux entreprises communautaires? Qu'en est-il des obstacles que rencontrent les entreprises des collectivités rurales qui veulent avoir accès à des capitaux? Quelles sont les catégories et la taille des entreprises ou des organisations auxquelles le mécanisme vient en aide?
  • Quelles sont les capacités que doit avoir la collectivité pour établir et administrer efficacement le mécanisme de financement en question à long terme? Jusqu'à quel point le mécanisme est-il efficace en ce qui touche l'accroissement de la capacité communautaire?

Critères d'évaluation

Les programmes et les organisations ont été évalués en fonction des critères exposés ci-après. Selon l'information disponible, chaque aspect des mécanismes retenus recevait l'une parmi les trois notes suivantes : élevée, moyenne et faible, cette note étant attribuée à la lumière des caractéristiques propres aux mécanismes en question.

Efficacité

  • Ratio des pertes sur investissement
    Il s'agit du ratio des investissements radiés au montant moyen des fonds en circulation (y compris les titres de participation).
  • Facteur d'accroissement
    Le degré d'accroissement de la capacité financière en vue d'offrir à des clients l'accès à des capitaux ou de leur permettre d'accéder à des capitaux plus importants (p. ex., fournir des garanties de prêt ou satisfaire à d'autres conditions de financement); il s'agit du ratio de toutes les garanties de prêt et des autres fonds externes (dont l'accès est assorti de certains engagements) au montant total des fonds pouvant être investis.

Contrôle communautaire

  • Composition du conseil d'administration
    La mesure dans laquelle le conseil d'administration est représentatif des collectivités participant au mécanisme et comprend des spécialistes techniques compétents en ce qui touche les activités de supervision, sans oublier la participation de membres de groupes visés par l'équité en matière d'emploi.
  • Sélection des membres du conseil d'administration
    On déterminera ici si un processus officiel de sélection des membres du conseil d'administration existe, s'il est documenté, s'il tient compte explicitement de la participation des membres de groupes visés par l'équité en matière d'emploi (sous la rubrique « Composition du conseil d'administration ») et s'il prévoit des mesures de prévention des abus d'influence.
  • Origine des fonds
    Le ratio des fonds non gouvernementaux à l'ensemble des fonds pouvant être investis.

Organe de contrôle des décisions (OCD)

  • Degré d'harmonisation fonctionnelle (compétences des membres)
    La mesure dans laquelle l'OCD (p. ex., un comité d'examen des prêts) possède les compétences requises pour s'acquitter de sa tâche, notamment des compétences financières ainsi que des connaissances concernant le profil industriel de la collectivité cible.
  • Représentation de la collectivité
    La mesure dans laquelle les membres de l'OCD sont représentatifs des collectivités participant au mécanisme, possèdent les compétences techniques pertinentes en vue d'exercer des activités de supervision, sans oublier la participation de membres des groupes visés par l'équité en matière d'emploi.
  • Représentation sectorielle
    La mesure dans laquelle l'OCD compte parmi ses membres des représentants des secteurs qui seront probablement touchés par les activités du mécanisme.

Renforcement des capacités des collectivités

  • Nombre d'activités complémentaires
    Le nombre d'activités ou de programmes ayant pour objet de permettre aux clients de perfectionner leurs compétences dans le domaine des affaires et de maximiser leurs chances de succès.
  • Ratio des participants aux clients
    Le ratio des participants à des activités complémentaires (y compris les exemptions) au nombre de clients qui profitent d'un financement sous une forme ou sous une autre.

Degré d'innovation

  • Caractère unique
    La mesure dans laquelle l'organisation offre des mécanismes de financement innovateurs qui lui sont particuliers.
  • Période écoulée depuis la création

La période d'existence du mécanisme de financement innovateur.

3. EXEMPLES INSTRUCTIFS -- PROFIL DE MÉCANISMES ET D'INSTRUMENTS D'ACCÈS AU CAPITAL

Les dix instruments de financement décrits dans la présente section ont été choisis en fonction des critères d'évaluation décrits au chapitre précédent. Il s'agit des instruments les plus innovateurs, et donc de ceux qui peuvent nous en apprendre le plus sur les approches susceptibles ou non de s'avérer efficaces aux fins d'offrir un accès au capital dans les collectivités rurales et du Nord.

3.1 Groupe BCA (Sydney, Nouvelle-Écosse)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le groupe BCA exerce ses activités depuis l'île du Cap-Breton, située au nord de la Nouvelle-Écosse. On observe actuellement dans cette région un taux de chômage élevé ainsi qu'une forte migration de la part des jeunes, ce qui est attribuable en partie à l'évolution des conditions économiques.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Par suite de la fermeture des mines de charbon et de l'aciérie, le chômage était élevé (et l'est encore), la création d'emplois était au point mort et l'on s'inquiétait du fait que les entreprises locales n'aient pas la possibilité de mobiliser des investissements. L'analyse que fait le groupe de ce sous-développement met en lumière deux éléments clés : la pénurie de capitaux et l'exode des cerveaux. Le groupe BCA se veut une solution partielle au problème de la pénurie de capitaux.

Historique et date de création

Le groupe BCA remonte à 1989, année où la BCA Holdings Ltd. a été mise sur pied par une coalition de personnes et d'organisations de la région, notamment des gens d'affaires, une société de développement communautaire et une coopérative d'assurances. On considérait à l'époque qu'une société d'investissement local serait à même de répondre en partie aux besoins en matière de capital de risque et de création d'emplois. La première assemblée du groupe a eu lieu la même année; après avoir effectué une étude de faisabilité et mis à l'essai plusieurs approches de partenariat, le groupe est parvenu, en 1992, à contracter auprès d'un organisme fédéral un important emprunt de contrepartie sans intérêt pour la capitalisation de son fonds d'investissement.

Au milieu des années 1990, la province de la Nouvelle-Écosse a instauré un nouveau programme, le Fonds d'investissement dans le développement économique des collectivités (CEDIF), qui accordait un crédit d'impôt de 30 % aux investisseurs dans les fonds communautaires. La BCA Holdings n'avait pas droit à ce crédit d'impôt, étant donné qu'il s'agit d'une organisation à but non lucratif. C'est pourquoi on a mis sur pied la BCA Investment Co-operative. On a mobilisé trois quarts de million de dollars la première année.

Objet et mandat

La mission principale du groupe est de créer des emplois et de faire en sorte que les entreprises locales continuent d'appartenir à des intérêts locaux. À cette fin, le groupe fournit des capitaux d'emprunt et des capitaux propres aux petites entreprises locales. L'énoncé de mission de la BCA Investment Co-operative indique que cette dernière vise à créer un bassin de capitaux pouvant être investis dans des entreprises des collectivités du Cap-Breton et du nord de la Nouvelle-Écosse.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Depuis sa création, la BCA Holdings a fait uniquement des investissements relativement sûrs, et plus de la moitié de son portefeuille d'investissements est dans le domaine de l'immobilier. Par contre, sa filiale de capital de risque a été créée dans le but d'effectuer des investissements jugés plus risqués sous forme de prises de participation.

La BCA Investment Co-operative investit principalement sous forme de prises de participation, mais elle aura recours à d'autres produits financiers pour répondre aux besoins des entreprises dans lesquelles elle investit.

Autres produits et services fournis

Même si le groupe BCA ne fournit pas d'aide technique aux entreprises dans lesquelles il investit, il s'assure que les personnes appartenant à la collectivité et ayant connu du succès dans le domaine des affaires et du développement communautaire puissent siéger au sein de leur conseil d'administration, de sorte que les entreprises en question disposent des compétences administratives qui leur sont nécessaires. Cette stratégie d'accroissement des capacités a l'avantage d'offrir rapidement une aide au développement des entreprises, et ce, à faible coût. Ainsi que l'a souligné un représentant du groupe BCA, la meilleure façon de transférer des compétences est de recruter des gens qui possèdent ces compétences et qui se dévouent à l'essor régional, puis de les faire siéger au conseil d'administration des entreprises.

Le groupe BCA n'a pas les ressources qui lui permettraient de fournir des services d'aide technique à l'interne (il n'a pas d'employé rémunéré ni de budget d'exploitation); il n'estime pas que son rôle consiste à former des résidents locaux non qualifiés pour en faire des administrateurs qualifiés.

Critères d'admissibilité

Les personnes qui présentent une demande de financement doivent soumettre un plan d'affaires détaillé, à condition que l'entrevue préalable avec l'administrateur de la société ait été concluante. Le plan d'affaires doit contenir l'information habituelle et démontrer la viabilité commerciale du projet. Cela fait, le groupe BCA se fonde sur un ensemble particulier de critères afin de retenir des projets d'investissement. L'entreprise doit démontrer : (1) qu'elle est viable sur le plan commercial; (2) qu'elle contribuera à l'essor de la collectivité; (3) qu'elle sera détenue et contrôlée principalement par des intérêts locaux et qu'elle comptera plus d'un propriétaire. Selon les partisans de l'organisation, ces critères sont un moyen efficace d'assurer l'atteinte d'objectifs communautaires tout en étant conformes aux méthodes commerciales conventionnelles.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Depuis sa mise sur pied, la BCA Holdings a mobilisé des fonds auprès de groupes locaux, de particuliers et d'organismes publics, ce qui lui a permis d'accumuler des actifs de 900 000 $ sous forme d'emprunts remboursables consentis à des sociétés en contrepartie d'intérêts de 5 % par année. Son avoir net se chiffre maintenant à près de 200 000 $.

La BCA Investment Co-operative a commencé à mobiliser des fonds en janvier 2000 au moyen de la vente d'actions d'une valeur de 1 000 $. Les investisseurs ont droit à un crédit d'impôt provincial de 30 %. Ses actifs dépassent maintenant le million et demi de dollars.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

En 1992, la BCA Holdings est parvenue à contracter auprès de la SECB un emprunt de 500 000 $ sans intérêt sur cinq ans, ces fonds devant être utilisés à des fins d'investissement. Conformément à ce partenariat officiel, la société devait, à compter de 1997-1998, commencer à rembourser l'emprunt (à un taux d'intérêt concurrentiel). Il faut par ailleurs remarquer que la BCA Holdings n'a jamais reçu de subventions ni de contributions au titre de ses dépenses d'exploitation. En 2000, la BCA Holdings s'est départie de sa participation dans la station de radio, ce qui a amené l'administration fédérale à demander le remboursement du prêt, ce qui est maintenant chose faite.

À l'heure actuelle, les actifs de la BCA Holdings se chiffrent à 800 000 $ environ : 600 000 $ ont été mobilisés auprès du secteur privé, le reste étant attribuable à la hausse de valeur des investissements effectués au départ.

De même que dans la BCA Investment Co-operative, lors du premier appel public à l'épargne de la BCA Holdings, les investisseurs ont acquis 730 000 $ d'actions ordinaires; en 2001, un montant similaire a été recueilli. Puis, au cours de la campagne de février 2003, on a obtenu 350 000 $ supplémentaires. La BCA Investment Co-operative compte maintenant près de 400 actionnaires, qui ont investi 1,5 million de dollars au total. Il n'y a pas eu de campagne de financement en 2002 en raison de la longueur de la procédure appliquée par la Commission des valeurs mobilières. Toutefois, étant donné les résultats obtenus par le groupe BCA jusqu'ici, les négociations avec la Commission se déroulent désormais beaucoup mieux.

Profil des investissements

À un moment ou à un autre, la BCA Holdings a détenu une participation dans cinq entreprises locales : un fabricant de câbles, un hôtel, une station de radio, une société de services de plomberie et de chauffage et un centre de ski. Elle s'est départie progressivement de ces participations, de manière à conserver un capital de base pouvant être utilisé pour d'autres investissements. Elle a investi plus de 1,2 million de dollars dans les entreprises en question, ce qui représente à peu près 80 % de son capital de base (dont près des deux tiers sont sous forme de capitaux d'emprunt). Jusqu'à maintenant, les pertes se sont chiffrées à 250 000 $ approximativement, tandis que les actifs ont augmenté de 400 000 $, ce qui donne une augmentation nette de 150 000 $ de la valeur du portefeuille. En chiffres relatifs, ce gain net est élevé, considérant la taille du portefeuille et le risque rattaché à plusieurs des investissements effectués.

Voici les investissements faits par la BCA Investment Co-operative :

Nom de l'organisation Nature de l'entreprise Forme et montant du financement
Forest Insight Ltd. Planchers de bois franc • 100 000 $ de prise de participation, ce qui représente 7,5 % des actions privilégiées
Sydney Technologies Pièces automobiles personnalisées • 200 000 $ sous forme de créance de second rang, au taux préférentiel plus 2 %
Laurentian Energy Corporation Immobilier commercial et bâtiments utilisés pour effectuer des réparations en mer • 266 000 $ sous forme de prêts, qui ont été convertis en 139 actions ordinaires
Polysteel Atlantic Ltd. Fabricant de cordes • Billet à ordre de 20 000 $, à un taux d'intérêt annuel de 2,5 %
New Dawn Investments Ltd. Société d'investissement appartenant à une société de développement économique communautaire • 100 000 $ sous forme de créance de second rang, au taux préférentiel plus 1 %
Highland Technical Services de formation technique spécialisée • 75 000 $ sous forme d'actions privilégiées de classe A
Breton Care Givers Maison de soins infirmiers pour les personnes âgées • Garantie de prêt de 30 000 $

Ainsi que le montre ce tableau, la BCA Investment Co-operative a fait preuve de beaucoup de souplesse en ce qui touche la forme et le montant des investissements. La stratégie qu'elle a adoptée consiste à personnaliser le financement en fonction des besoins particuliers des entreprises.

Certains de ces investissements sont en outre importants en ce qu'ils contribuent à la constitution d'actifs importants dans des collectivités défavorisées, souvent en partenariat avec d'autres intervenants locaux. La Laurentian Energy Corporation constitue un bon exemple à cet égard; grâce à un financement obtenu dans le cadre d'un partenariat avec New Dawn Enterprises et une collectivité Mi'kmaq, cet important portefeuille de biens immobiliers (7 millions de dollars) et de promotion de l'immobilier commercial du port de Sydney sert de tremplin pour les projets de fabrication et de service destinés au secteur pétrolier et gazier extracôtier.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

La BCA Holdings a été constituée à titre d'entreprise commerciale à but non lucratif, mais elle suit les principes d'une coopérative, ce qui est d'ailleurs la forme juridique de la BCA Investment Co-operative. À l'heure actuelle, les conseils d'administration des deux entreprises se chevauchent en partie et partagent les mêmes locaux et services, de telle sorte que les deux entreprises fonctionnent un peu à la façon d'une seule entité fonctionnelle. La BCA Holdings se concentre sur la mise en valeur immobilière, et ses investissements sont désormais à faible risque. Pour sa part, la BCA Investment Co-operative investit dans les entreprises qui représentent un risque moyen.

Processus décisionnel en matière d'investissement

La BCA Holdings et la BCA Investment Co-operative étant deux personnes morales distinctes, chacune a son propre conseil d'administration ainsi que son propre processus de prise de décision en matière d'investissement. Toutes les décisions d'investissement de la BCA Holdings sont prises par les huit membres de son conseil d'administration, à la suite d'une présentation et d'une recommandation par le directeur. Les assemblées du conseil ont lieu en moyenne tous les deux mois. Parmi les membres du conseil d'administration, six viennent du milieu local des affaires, et l'un des deux autres représente une société de développement communautaire -- New Dawn Enterprises --, qui présente une impressionnante feuille de route en matière de développement et d'investissement communautaires.

Budget d'exploitation et ressources

L'une des caractéristiques du groupe BCA est qu'il ne compte aucun employé rémunéré. L'organisation compte sur l'appui des membres du conseil, des gens de la collectivité et des organisations locales; elle a aussi le soutien de l'université locale. Par exemple, New Dawn Enterprises assure la tenue des comptes en contrepartie d'honoraires symboliques. Un professeur d'université a effectué bénévolement des travaux juridiques pour le groupe; un professeur de finances fait partie du comité d'investissement de la BCA Investment Co-operative, tandis qu'un autre professeur siège au conseil d'administration de la BCA Holdings. Des fonds prévus au titre de subventions de recherche universitaire sont par ailleurs utilisés pour obtenir les services d'étudiants qui remplissent à l'occasion des activités administratives pour le groupe BCA.

Grâce à cette structure rationalisée, la BCA Holdings a pu, depuis sa création, acquitter l'intégralité de ses dépenses d'exploitation à l'aide de ses revenus d'investissement. Toutefois, cela a également pour conséquence que la société ne peut offrir à ses clients des services spécialisés ou des services de suivi.

Structure redditionnelle

La notion de reddition de comptes s'applique de façon différente dans le cas de la BCA Holdings et dans celui de la BCA Investment Co-operative. Étant donné que la BCA Holdings est une organisation à but non lucratif, elle n'a pas recours à un processus décisionnel communautaire. Par contre, la BCA Investment Co-operative, qui compte 400 actionnaires, doit tenir une assemblée annuelle, lors de laquelle les participants élisent les membres du conseil d'administration. Selon un représentant du groupe BCA, à peu près 20 % des actionnaires assistent habituellement à l'assemblée générale annuelle, ce qui constitue un taux de participation très élevé. De plus, la BCA Investment Co-operative publie un bulletin semestriel et le transmet à tous les actionnaires.

4. Résultats

Incidence sur les collectivités

Selon les estimations, depuis sa création jusqu'en 1998, la BCA Holdings a créé plus de 150 emplois directs et indirects. Les investissements de la BCA Investment Co-operative auraient pour leur part permis de créer ou de sauver plus de 200 emplois à temps plein occupés par des résidents du Cap-Breton.

Études de faisabilité ou évaluations

Selon une étude de 1998 (non publiée), les entreprises dans lesquelles a investi la BCA Holdings avaient créé, au moment de l'étude, l'équivalent de 111 postes à temps plein; de plus, les répercussions indirectes de leurs activités se sont traduites par 42 postes à temps plein additionnels. Il se peut que l'on ne puisse accorder à la société tout le crédit des emplois maintenus ou créés, mais la valeur différentielle de ces investissements demeure élevée, étant donné que plusieurs de ces investissements constituaient, ni plus ni moins, des opérations de sauvetage et que toutes les entreprises ayant bénéficié de ces investissements existent encore.

Prochaines étapes

La BCA Holdings a récemment créé une filiale en propriété exclusive, la Cape Breton Waterside Developments Ltd. Cette filiale mobilisera des fonds sous forme de capitaux propres dans le but de construire un immeuble de 44 logements en copropriété. La valeur de ce projet se chiffre à 7 millions de dollars environ. Un syndicat local accordera à la BCA un prêt d'un demi-million de dollars, et une entreprise locale investira 100 000 $. Une fois construit, l'immeuble sera géré par la New Dawn Enterprises.

EXEMPLES D'INVESTISSEMENT DE LA BCA HOLDINGS

TOMPKINS CENTER (RESERVE MINES) : Le chômage sévit depuis longtemps dans cette ancienne ville minière. La BCA Holdings a financé la construction d'un bâtiment contenant un restaurant Tim Horton, la Credit Union, une bibliothèque et une pizzéria. Ce bâtiment a contribué à revitaliser Reserve Mines et a enclenché d'autres projets de développement. Il a été acheté récemment par le propriétaire du restaurant Tim Horton.

A & B MECHNICAL : Après la faillite de la plus importante entreprise de services industriels de plomberie et de ventilation de la région, la BCA Holdings a fourni aux employés l'argent nécessaire pour acquérir les actifs. La société comptait au départ cinq employés actionnaires; le nombre moyen d'employés était de 25 environ, mais il pouvait y avoir à l'occasion jusqu'à 200 syndiqués inscrits sur la feuille de paye de la société. Celle-ci a investi récemment 1 million de dollars afin de prendre de l'expansion, et elle est maintenant en mesure de conclure d'importants marchés. Il s'agit d'une réussite exceptionnelle.

BRAS D'OR LAKES INN : Par suite de la faillite de cet hôtel de St. Peters, la BCA en a fait l'acquisition. Il s'agit d'un établissement important de cette ville. La BCA Holdings a fait appel à différents administrateurs depuis l'acquisition de l'hôtel. Après avoir essuyé quelques pertes, la BCA a convaincu quelques personnes d'acquérir de ses actions et d'assurer l'administration de l'hôtel. À l'heure actuelle, l'hôtel est exploité par un couple en vertu d'une entente de bail-achat.

EAST COAST ROPE : Vers la fin de 1992, une entreprise de fabrication de cordes à haute résistance du Cap-Breton a fait faillite. De façon inattendue, la Banque Canadienne Impériale de Commerce a mis les actifs de l'entreprise en vente. Quelques semaines plus tard, l'entreprise American Manufacturing Ltd de la Louisiane a acquis la machinerie et a cherché à la transférer aux États-Unis. Des groupes religieux locaux ont tenu une vigile devant l'usine afin que l'entreprise américaine ne transfère pas la machinerie. La BCA Holdings a par la suite mis sur pied un groupe afin de reprendre l'usine, sous le nom East Coast Rope. La BCA Holdings a investi 250 000 $, et on a trouvé des investisseurs externes qui ont fourni 750 000 $ additionnels. On s'est assuré que l'entreprise appartiendrait dans une proportion de 51 % à des intérêts locaux. L'entreprise est très prospère depuis, et une entreprise dérivée de fabrication de cordes spéciales a été mise sur pied.

SYDNEY MINES COMMERCE PLACE : À la fin des années 1990, de nombreux locaux commerciaux sur la rue principale étaient inoccupés. La BCA Holdings a fait l'acquisition de quelques bâtiments du centre-ville et les a démolis. Un groupe local a été constitué, et un nouveau bâtiment a été construit. Cela a donné un regain de vie au centre-ville.

3.2 CEI Community Ventures (Maine)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

La CEI Community Ventures (CCVI), de Portland (Maine), administre dans une perspective de responsabilité sociale un fonds de capital de risque de développement communautaire. Des fonds et des ressources sont accordés à des entreprises axées sur la croissance dans des collectivités ciblées du Maine, du New Hampshire et du Vermont.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

La CCVI a été mise sur pied dans le but de fournir des capitaux propres et une aide opérationnelle à des entreprises admissibles de collectivités du nord de la Nouvelle-Angleterre éprouvant des difficultés.

Historique et date de création

La CCVI est une filiale à but lucratif de la Coastal Enterprises Inc. (CEI), groupe de développement économique et communautaire à but non lucratif du Maine; elle a été mise sur pied en 2003. La CEI a contribué à la mise en œuvre des dispositions législatives ayant conduit au lancement de l'initiative New Markets Venture Capital (NMVC), programme d'association de petites entreprises américaines. Dans le cadre de la Small Business Investment Company (SBIC), programme de longue date de la Small Business Administration (SBA), les fonds du NMVC sont fournis pour une part par la SBA et doivent être investis dans des collectivités américaines sélectionnées du fait qu'il y existe certaines lacunes à ce chapitre.

Objet et mandat

Sa mission comportant des objectifs d'ordre à la fois financier, social et environnemental, la CCVI offre un soutien aux entreprises pouvant démontrer leur capacité d'atteindre ou de dépasser leurs buts financiers, sociaux et environnementaux dans la région cible.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

De façon générale, la CCVI utilise son propre capital pour effectuer des placements minoritaires représentant de 20 à 45 % des actions en circulation d'une entreprise. Les investissements prennent le plus souvent la forme d'actions privilégiées (ou de créances de second rang assorties de garanties), ces titres conférant aux actionnaires minoritaires certains droits et privilèges par rapport aux actionnaires majoritaires détenant des actions ordinaires. La CCVI est tenue d'investir 80 % de son capital dans des régions admissibles; les autres 20 % peuvent être investis partout au pays. La CCVI se doit de choisir avec le plus grand soin les investissements qu'elle effectue à l'extérieur de ses régions cibles (le nord de l'État de New York est souvent la région privilégiée).

Outre la création d'emplois ciblés pour des personnes venant de milieux à faible revenu, la CCVI fait la promotion de produits et de services à valeur sociale ajoutée ainsi que de pratiques de gestion progressistes.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prises de participation (actions privilégiées ou créances de second rang assorties de garanties).

Autres produits et services fournis

La SBA assure le financement conjoint d'un programme d'aide opérationnelle (Operational Assistance Program, ou OAP) doté d'un budget de 3 millions de dollars américains, dont l'objet est de fournir des services professionnels et d'aider les entreprises auxquelles la CCVI a accordé un financement à effectuer les préparatifs requis en vue de lancer un appel public à l'épargne ou de mettre en œuvre leur plan d'affaires. De même que le programme relatif aux capitaux propres, ces ressources de l'OAP doivent être utilisées dans les collectivités cibles de la CCVI. Pour qu'une entreprise ait droit à cette aide, il faut que la CCVI ait déjà une participation dans celle-ci ou qu'elle envisage la chose. Les partenaires dans le cadre de ce programme sont notamment la SBA, des organisations de développement économique des États concernés, une banque, une fondation, des cabinets juridiques, des comptables et des experts-conseils.

Critères d'admissibilité

Différents points sont pris en compte en vue d'établir l'admissibilité à un financement. La CCVI scrute l'équipe de direction des entreprises candidates, les caractéristiques du marché cible envisagé, les conditions de concurrence, la viabilité du produit ou du service, le modèle de l'entreprise, le plan financier (y compris une stratégie de sortie) et un ensemble de critères sociaux (responsabilité civique, considérations relatives à la population active et à l'environnement, etc.). De plus, les investissements sont effectués uniquement dans des entreprises dont les actifs nets valent moins de 6 millions de dollars américains et dont les revenus ont été inférieurs à 2 millions de dollars américains au cours des deux années précédentes.

Pour qu'une entreprise puisse recevoir un financement, son siège social et la plupart de ses employés doivent se trouver dans une collectivité réputée éprouver des difficultés économiques, ce qui est le cas si la collectivité en question satisfait à l'un des trois critères suivants :

  • elle est située dans une zone qui s'est avérée peu favorable aux entreprises par le passé;
  • elle est située dans une zone (rurale ou urbaine) d'encouragement des entreprises qui vise l'autonomisation;
  • elle est située dans un secteur de recensement ou une région de comté présentant l'une des caractéristiques suivantes :
    • o le taux de pauvreté est d'au moins 20 %;
    • o le secteur est admissible au Low Income Housing Tax Credit (crédit d'impôt au titre du logement pour les personnes à faible revenu);
    • o il s'agit d'une région non métropolitaine où le revenu médian des ménages équivaut à tout au plus 80 % du revenu médian des ménages à l'échelle de l'État.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Les investisseurs comprennent notamment une banque, des fondations, une société d'assurances, une organisation de développement économique communautaire et une agence de développement économique d'État, la SBA versant une somme égale aux contributions recueillies. Des frais administratifs de 3 % (soit environ 300 000 $ américains) sont prélevés sur le fonds chaque année afin d'acquitter les dépenses d'exploitation.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

10,2 millions de dollars américains (5 millions de dollars américains injectés par la SBA).

Profil des investissements

Le mécanisme étant encore trop récent, aucun profil n'a été dressé. La CCVI prévoit effectuer des investissements se situant entre 100 000 $ et 500 000 $ américains. En partenariat avec d'autres fonds, elle coordonnera ou organisera des investissements plus importants (pouvant atteindre 5 millions de dollars américains), avec le concours d'investisseurs qui ont la même vision et les mêmes critères.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le comité consultatif et le comité d'investissement du conseil d'administration de la CCVI comptent onze membres, y compris des représentants d'institutions et d'organisations de développement économique de la Nouvelle-Angleterre. La CCVI a un président et un administrateur de fonds, et elle a lancé un appel de candidatures dans le but d'obtenir les services d'un associé à l'investissement ou d'un partenaire (dirigeant).

Processus décisionnel en matière d'investissement

Les décisions d'investissement sont prises par le comité d'investissement du conseil d'administration.

Budget d'exploitation et ressources

300 000 $ américains.

Contrôle communautaire

La CCVI n'est pas une entité soumise à un contrôle communautaire. À cet égard, le contrôle est exercé par les cinq administrateurs tiers parmi les onze membres du conseil d'administration.

Structure redditionnelle (envers les actionnaires et la collectivité)

Le conseil d'administration et le comité d'investissement de la CCVI sont représentatifs. Depuis qu'elle a reçu un permis à titre de société d'investissement dans les petites entreprises (SIPE), la CCVI fait l'objet d'une vérification réglementaire annuelle par l'Office of SBIC Examinations. La vérification a pour objet de s'assurer que les SIPE se conforment à la réglementation et de détecter les lacunes éventuelles à cet égard.

4. Résultats

On ne dispose d'aucune information pertinente sur les résultats, étant donné que le fonds n'existe que depuis six mois.

EXEMPLE D'INVESTISSEMENT : Juno Rising (Burlington, Vermont) (www.junorising.com)

Entreprise de vêtements d'extérieur pour femmes

Avantages sociaux

  • Diversité
  • Importance accordée à l'environnement

Description

Cette nouvelle entreprise de vêtements d'extérieur est exploitée de façon dynamique dans le but de combler les besoins de la femme active d'aujourd'hui. Juno a été fondée en avril 1998 par Carolyn Cooke et Poppy Gall, deux femmes aimant les activités d'extérieur et qui connaissent à fond les besoins des femmes en matière de vêtements et d'équipement d'extérieur. À elles deux, ces cofondatrices possèdent plus de 40 ans d'expérience dans le domaine.

3.3 Community First Development Fund (Saskatoon)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Saskatoon et deux collectivités voisines de plus petite taille.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Un petit groupe de résidents de Saskatoon se sont rendu compte que des idées valables n'étaient pas exploitées en raison de l'incapacité des promoteurs de ces idées de trouver du financement.

Historique et date de création

En 1999, sept organisations ont joint leurs forces afin de mettre sur pied le Community First Development Fund (CFDF), qui gère le seul fonds de développement économique communautaire de ce genre en Saskatchewan. Parmi les organisations fondatrices, mentionnons les diocèses de l'Église catholique romaine et de l'Église anglicane, la Saskatoon Credit Union, la Saskatchewan Cooperative Association, la Quint Development Corporation, le presbytère de River Bend de l'Église unie du Canada et la Grain Services Union. Les activités du fonds ont débuté vers la fin de l'an 2000; le CFDF est une œuvre de bienfaisance inscrite auprès de l'administration publique provinciale à titre d'organisation à but non lucratif.

Objet et mandat

Le CFDF est une œuvre de bienfaisance communautaire locale qui gère un fonds d'investissement local. De concert avec la Saskatoon Credit Union, le CFDF conçoit des solutions de financement adaptables à l'intention de groupes et de particuliers qui ne peuvent recourir à des instruments financiers traditionnels, par exemple, les ménages à faible revenu et les quartiers pauvres, les jeunes à risque, les chefs de famille monoparentale, les personnes ayant une déficience ou une condition médicale particulière, les Autochtones, les femmes et les nouveaux arrivants au Canada.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le fonds mobilise des capitaux communautaires en vendant des certificats de placement à un coût inférieur à leur valeur marchande et en acceptant des dons dans le but de créer un fonds d'investissement pouvant servir à financer des projets de développement économique. Voici certains des obstacles associés aux instruments de financement conventionnels que le CFDF peut permettre de surmonter :

  • l'insuffisance de garanties de revenu ou de cautions pour l'emprunt de fonds de démarrage;
  • le manque d'argent ou d'autres actifs pouvant être investis sous forme de capitaux propres par le propriétaire;
  • la nécessité que la période de remboursement soit plus longue que la moyenne;
  • le manque d'expérience en matière d'exploitation d'une entreprise;
  • la nature peu conventionnelle des projets.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Outre un financement adaptable sous forme de garanties de prêt, de prêts et de capitaux propres, le CFDF contribue à la mobilisation d'autres sources de capital.

Autres produits et services fournis

En mai 2003, le CFDF a embauché un conseiller en projets dont la tâche consiste à assurer l'élaboration de plans d'affaires et à définir différentes solutions de financement de concert avec les clients. Ce conseiller fournit au besoin des services de soutien et de mentorat. Le CFDF participe à d'autres activités ayant pour objet de mobiliser les compétences de la collectivité pour le bien commun. Par exemple, il a conclu un partenariat avec la Quint Development Corporation dans le cadre de l'Urban Issue Project, qui consiste à effectuer des recherches et des travaux de planification en vue de la création de logements abordables additionnels dans les quartiers du centre-ville de Saskatoon. En conjonction avec l'initiative Working for Women, il accorde des bourses d'études pour aider des femmes à faible revenu à hausser leur niveau d'instruction et à accroître ainsi leur employabilité. Le CFDF accorde d'autres bourses, qui sont destinées à aider des personnes à faire des études en développement économique communautaire. Également, dans le cadre du projet appelé Individual Development Accounts, le CFDF, en partenariat avec cinq autres organisations, fournit une aide en matière de gestion financière à des particuliers de façon qu'ils puissent économiser des fonds dans un but particulier; un financement de contrepartie peut être accordé dans une proportion représentant deux ou trois dollars par dollar économisé.

Critères d'admissibilité

Le CFDF effectue des investissements prudents dans des projets prometteurs sur le plan de la viabilité financière et des résultats sociaux. Voici des exemples de projets sociaux et commerciaux pouvant bénéficier d'un financement :

  • coopératives de commercialisation, de consommateurs et de travailleurs;
  • entreprises et organisations communautaires (petits partenariats, entreprises artisanales et entreprises étudiantes);
  • entreprises œuvrant à des fins sociales et services communautaires (services de garderie, formation, conseils par les pairs, programmes récréatifs et programmes de défense de causes ou de droits particuliers);
  • projets en matière de logement abordable et de résidences en milieu urbain, logement des personnes âgées et logement assorti de services dans le cas de personnes ayant une déficience physique ou une condition médicale particulière.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le CFDF émet des certificats de placement ayant des échéances de trois, quatre ou cinq ans, de façon à constituer son fonds d'investissement. Parmi les organisations qui versent une contribution, on retrouve des organisations religieuses, des syndicats, des coopératives, des institutions financières, un fonds commun de placement, des groupes communautaires, des entreprises et des particuliers qui souhaitent réduire la pauvreté grâce au développement économique communautaire. Les investissements doivent être d'au moins 500 $; les dons, y compris les dons d'intérêts tirés d'investissements, sont déductibles dans le calcul du revenu imposable.

En 2003, le CFDF a reçu des fonds opérationnels de 120 000 $ pour deux ans de Diversification de l'économie de l'Ouest, qui avait déjà accordé une aide de 100 000 $ en 2001. La Saskatoon Credit Union a travaillé en collaboration avec plusieurs organisations et particuliers à la mise sur pied du CFDF. Elle a fourni 25 000 $ au titre de la réserve pour pertes sur prêts, verse 10 000 $ par année pendant trois ans pour les dépenses d'exploitation et a offert des services techniques et administratifs ainsi que des locaux à bureaux. D'autres fonds d'exploitation ont été fournis par la ville de Saskatoon (3 000 $ par année) et par l'administration provinciale (10 000 $ pour la promotion des coopératives), à quoi s'ajoutent les intérêts gagnés et les dons de bienfaisance, dont le montant va croissant.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le fonds d'investissement se chiffre actuellement à 512 000 $.

Profil des investissements

Au cours des trois dernières années, le CFDF a surtout accordé des garanties de prêt, un petit montant seulement étant fourni sous forme de prêts directs; les investissements directs et indirects ont totalisé 120 000 $. Des fonds additionnels de 250 000 $ ont pu être obtenus d'autres sources grâce à l'intervention du CFDF. Ce dernier est une petite organisation, et les principaux facteurs limitant la portée de ses activités d'investissement sont le travail de soutien et le processus d'examen rigoureux régissant l'affectation de fonds. Il faut aussi mentionner à cet égard les besoins de liquidités. Il n'y a eu manquement que dans le cas d'un seul investissement, et le CFDF est parvenu à récupérer une petite partie des fonds investis.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

En plus de cinq membres à titre personnel, le conseil d'administration du CFDF comprend des représentants de chacun des sept groupes fondateurs. Le CFDF compte aussi sur trois conseillers, l'un faisant partie de l'administration publique provinciale, les deux autres représentant la collectivité. Le conseil a un comité des finances et de la direction, un comité des projets et un comité des communications et des activités de levée de fonds, sans oublier un comité des candidatures. Il y a un directeur exécutif à temps plein et un conseiller en projets à temps plein, et l'on fait appel à des sous-traitants lorsque la chose est nécessaire.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Le comité des projets examine toutes les demandes et fait des recommandations au conseil d'administration réuni au complet, ce dernier prenant les décisions finales.

Budget d'exploitation et ressources

En 2003-2004, le budget d'exploitation projeté se chiffre à 102 000 $, montant qui couvre toutes les dépenses, y compris les salaires.

Contrôle communautaire

Le contrôle communautaire est associé à la composition du conseil d'administration. De plus, dans le cadre du processus de planification stratégique, il y a consultation des parties concernées, soit les fondateurs, les contributeurs et d'autres intervenants.

Structure redditionnelle

La structure redditionnelle repose sur une communication ouverte avec les parties concernées au moyen, entre autres, du rapport annuel, de présentations à des groupes communautaires, d'un bulletin semestriel et d'un site Web qui sera créé sous peu. Une conférence provinciale a également été organisée, et il se pourrait que l'on tienne de telles conférences tous les six mois.

4. Résultats

Données sur les résultats

Aucuns frais ne sont payables en contrepartie des services de financement. Les projections budgétaires actuelles portent sur un horizon de cinq ans, mais le CFDF essaie de constituer un excédent à court terme et de se préparer à une éventuelle interruption du financement fourni par Diversification de l'économie de l'Ouest.

Profil des clients

Les clients sont généralement des microentreprises (voir l'exemple ci-après).

Incidence sur les entreprises

Le CFDF constate l'existence d'une forte corrélation entre le temps consacré au processus de financement et le degré de réussite des projets. Dans trois cas, des gens ont pu cesser de recourir à l'aide sociale, acquérir d'importantes compétences en affaires et avoir davantage confiance en eux-mêmes.

Incidence sur les collectivités

Le conseil d'administration et le comité des projets accordent la priorité à des projets qui engendrent des avantages économiques et sociaux importants pour la collectivité. Le projet Urban Issues, mené par la Quint Development Corporation (aux termes d'une entente de financement conclue avec le CFDF) est un exemple de l'importance accordée au volet communautaire. Soulignons également l'effet multiplicateur découlant du fait que l'initiative Individual Development Accounts a incité d'autres organisations communautaires à affecter des ressources à ce programme.

INVESTISSEMENTS TYPES DU CFDF

Voici quelques exemples d'aide financière accordée par le CFDF : une entreprise de production vidéographique lancée par une personne d'ascendance autochtone; une épicerie vendant des produits des Indes orientales; un chenil doublé d'une entreprise de toilettage de chiens. Il s'agit dans les trois cas de petites entreprises lancées par des personnes motivées, qui avaient besoin d'un financement additionnel. Le CFDF les a aidées à obtenir ce financement en leur accordant une garantie de prêt et en consentant à deux d'entre elles un petit prêt direct. Dans les trois cas, grâce à l'aide du CFDF, les personnes ayant lancé ces entreprises sont parvenues à obtenir leur indépendance économique et ont cessé de dépendre de l'aide sociale. Le CFDF offre en outre des services continus de mentorat et de consultation pour accroître la viabilité de chaque entreprise.

3.4 Programme de prêts d'initiative locale (Manitoba)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le Programme de prêts d'initiative locale (PPIL) est un instrument d'investissement axé sur la collectivité ayant pour objet d'appuyer le lancement et l'expansion de petites entreprises qui créeront des emplois dans les collectivités rurales et du nord du Manitoba. Ce sont les chefs de file des collectivités qui prennent les décisions en matière de financement; ces mêmes chefs de file participent directement aux activités de mentorat, d'évaluation et de financement des entreprises à domicile et des petites entreprises dans leurs collectivités.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le PPIL est l'un des programmes auxquels on peut avoir accès par l'intermédiaire des initiatives de développement économique rural. Ces initiatives sont financées entièrement à partir des revenus produits par les appareils de loterie vidéo dans les régions rurales du Manitoba, ces revenus étant réinvestis dans l'économie rurale pour encourager la diversification et le développement économiques des collectivités. Les fonds ainsi investis appuient l'essor des entreprises et des coopératives, créent des possibilités pour les jeunes, appuient l'entreprise et aident les collectivités et les organisations à donner suite aux priorités et aux besoins locaux, ce qui se traduit en bout de ligne par une amélioration de la qualité de vie des Manitobains.

Historique et date de création

En créant le PPIL en 1995, l'administration publique a voulu confirmer et améliorer l'aide aux petites entreprises et à la croissance des nouvelles entreprises dans les régions rurales et du nord du Manitoba. Le PPIL sert de complément à d'autres programmes provinciaux; il s'efforce de combler les besoins financiers des microentreprises et des petites entreprises à l'aide d'un instrument d'investissement axé sur la collectivité.

Objet et mandat

Le PPIL appuie le démarrage et l'expansion de petites entreprises et de microentreprises. La création et l'expansion d'entreprises, avec l'aide du PPIL, peut avoir pour conséquence une amélioration des produits et services offerts aux membres de la collectivité, et peut ouvrir de nouvelles perspectives d'emploi. Le programme vise également à renforcer les capacités et le leadership des collectivités en matière de développement communautaire et de développement des entreprises.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le PPIL est un fonds de prêts renouvelables dont les capitaux de départ ont été constitués au moyen d'une contribution communautaire sans condition, étayée par un prêt sans intérêt consenti par la province. Par l'entremise d'une société de développement communautaire, la collectivité doit recueillir entre 10 000 $ et 25 000 $, la contribution de contrepartie fournie par l'administration provinciale étant du double des fonds recueillis. La société de développement communautaire administre le fonds et accorde des prêts commerciaux sur cinq ans, d'un montant maximum de 10 000 $, à des taux d'intérêt concurrentiels (entre taux préférentiel et taux préférentiel majoré de 2 %).

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Les clients approuvés peuvent recevoir des prêts à concurrence de 10 000 $ à un taux concurrentiel pour le lancement ou l'expansion d'une entreprise. La période de remboursement peut aller jusqu'à cinq ans, tout dépendant du plan d'affaires.

Autres produits et services fournis

La société de développement communautaire offre une aide constante et des services de mentorat sans frais aux emprunteurs.

Critères d'admissibilité

Toutes les collectivités du Manitoba peuvent se prévaloir du programme, exception faite des collectivités des Premières nations. Les critères d'admissibilité applicables aux entreprises tendent à varier légèrement d'une société de développement communautaire à l'autre, mais ils sont généralement similaires aux conditions imposées aux petites entreprises par les institutions financières locales.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Les sociétés de développement communautaire, qui sont l'instrument opérationnel du programme dans les collectivités, doivent recueillir des contributions totalisant entre 10 000 $ et 25 000 $ auprès d'entreprises locales, d'administrations municipales, de particuliers, d'organismes de bienfaisance et d'autres sources. L'administration provinciale accorde alors une contribution de contrepartie égale à deux fois le montant obtenu, ce qui permet d'établir un fonds de prêts pouvant atteindre 75 000 $ pour la collectivité. La contribution de la province prend la forme d'un prêt sans intérêt remboursable sur cinq ans. Des dispositions sont prévues pour que la période de remboursement de ce prêt soit prorogée de cinq ans si la chose s'avère nécessaire.

Une fois que les sociétés de développement communautaire ont créé ce fonds initial, elles peuvent recueillir 50 000 $ additionnels, la province versant une contribution égale à ce montant, ce qui signifie que le fonds total à la disposition d'une société de développement communautaire peut atteindre 175 000 $.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Jusqu'ici, le PPIL compte 68 sociétés de développement communautaire, qui représentent 120 municipalités. Sous l'angle de l'accès au capital, cette structure est beaucoup plus décentralisée que celle, par exemple, des SADC, qui ne sont pas toujours directement présentes dans les collectivités rurales et éloignées. La contribution totale des collectivités s'établit à 1 622 367 $, et les prêts sans intérêt accordés par la province se chiffrent à 3 009 092 $, ce qui donne un fonds de prêts total de 4 631 459 $ pour les régions rurales et du nord du Manitoba.

Profil des investissements

Jusqu'ici, le PPIL a accordé 507 prêts à des entreprises, pour une valeur totale de 3 859 194 $. Voici un tableau récapitulatif des activités du programme jusqu'ici.

Description Portée

Nombre de prêts accordés à des entreprises

  
  • Lancement
312
  • Entreprises existantes
195
Montant moyen des prêts 7 600 $
Taux de manquement 11,24 %
Coût de l'investissement par emploi 3 179 $
Secteurs  
  • Services
320
  • Vente au détail
132
  • Fabrication
55
Emploi  
  • Nouveaux emplois
795
  • Emplois maintenus
419

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les sociétés de développement communautaire constituent la structure opérationnelle de base du programme. En général, un conseil municipal conclura un partenariat avec des organisations locales, par exemple, la chambre de commerce ou des tables rondes communautaires, afin d'établir une société de développement communautaire. Cette dernière constitue un fonds de capital en faisant appel à des sources locales, reçoit la contribution de contrepartie de la province, puis gère le portefeuille de prêts. Une société de développement communautaire est une société à capital social constituée en vertu de la partie XXI de la Loi sur les corporations (Manitoba), et son mandat se limite à promouvoir le développement social et économique d'une municipalité ou d'une autre région locale à l'intérieur de la province.

Processus décisionnel en matière d'investissement

L'exécution du PPIL relève des sociétés de développement communautaire, qui sont régies par un conseil d'administration. Les administrateurs peuvent être nommés ou élus, et ils représentent généralement des parties concernées de la collectivité, comme un conseil municipal ou une chambre de commerce. Ces sociétés peuvent aussi avoir un employé, en général un agent de développement économique, qui pourra prendre part aux activités de prêt. La plupart des sociétés de développement communautaire ont un comité de prêt constitué de personnes ayant de l'expérience ou des connaissances en la matière. Le comité examine les demandes de prêt et présente des recommandations au conseil concernant l'approbation finale du prêt. Tous les prêts doivent être approuvés par le conseil d'administration, et cette approbation doit être consignée dans le procès-verbal des travaux du conseil. Toutes les sociétés participant au PPIL doivent avoir une politique en matière de prêts.

En résumé, les sociétés de développement communautaire ont les responsabilités suivantes : a) établir les modalités de prêt; b) gérer le portefeuille de prêts, ce qui comprend les mesures de recouvrement; c) évaluer et approuver les demandes de prêt commercial; d) exercer une surveillance à l'égard des entreprises qui reçoivent des prêts; e) fournir des conseils d'affaires pratiques.

Budget d'exploitation et ressources

Les intérêts sur les prêts servent à acquitter les coûts administratifs ou sont affectés à la capitalisation du fonds. Les sociétés de développement communautaire peuvent également être financées à même les contributions de l'administration municipale ou utiliser les revenus tirés de leurs propres activités commerciales. Toutes les sociétés de développement communautaire sont donc autonomes sur le plan financier, en ce sens que les administrations publiques n'assument aucune partie des dépenses d'exploitation.

Contrôle communautaire

Le fonds de prêts du PPIL est géré à l'échelon local par les sociétés de développement communautaire. Ces dernières doivent faire rapport deux fois l'an à l'administration publique provinciale au sujet des activités rattachées au fonds de prêts.

Structure redditionnelle

Malgré le caractère privé et confidentiel des prêts, on a pu constater dans le cadre du programme que les emprunteurs souhaitent être reconnus à titre de bénéficiaires de prêts du PPIL, et la chose est habituellement communiquée par l'entremise des médias locaux. Les emprunteurs considèrent qu'il s'agit d'une façon efficace de faire connaître leur entreprise (publicité gratuite). Les sociétés de développement communautaire peuvent pour leur part faire connaître ainsi leurs services à la collectivité. Elles sont tenues de préparer un rapport annuel renfermant des chiffres sur leurs activités de prêt et de le mettre à la disposition du public; elles doivent également tenir une assemblée générale annuelle.

3.5 Programme des obligations de développement rural (Manitoba)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le Programme des obligations de développement rural est conçu à l'intention des entreprises situées dans les régions rurales et du nord du Manitoba.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Ce programme a été mis sur pied dans le but de soutenir l'offre de capitaux nécessaires en vue de la création ou de l'expansion d'entreprises rurales, car on jugeait que ces entreprises ne disposaient pas de possibilités de financement comparables à celles existant à Winnipeg. Tant les investisseurs de capital de risque que les banques étaient réticents à accorder des prêts à des entreprises situées à l'extérieur de la ville de Winnipeg. On a utilisé au départ le modèle d'un programme comparable qui existait à l'époque en Saskatchewan.

Historique et date de création

Le Programme des obligations de développement rural, créé en 1991, est un instrument permettant à des résidents des régions rurales d'investir de façon prudente dans des entreprises, ce qui contribue à renforcer et à diversifier l'économie locale et rurale ainsi qu'à créer des emplois et d'autres avantages. Le Programme offre des garanties aux investisseurs, et la responsabilité relative au choix, à la gestion et au contrôle des investissements est assumée directement par la collectivité, par le truchement de sociétés locales émettrices d'obligations de développement communautaire. De cette manière, les collectivités peuvent définir et atteindre leurs propres buts et objectifs économiques.

Objet et mandat

Le Programme donne aux résidents des collectivités la possibilité de participer directement au renforcement de l'économie locale et à la création d'emplois par la mobilisation de capitaux en vue de financer la réalisation de projets admissibles d'expansion ou de lancement d'entreprises. Les Manitobains qui participent au Programme jouent un rôle direct dans la planification et l'orientation de leurs collectivités.

Dans le cadre du Programme des obligations de développement rural, des investisseurs et des entrepreneurs locaux unissent leurs efforts dans le cadre de différentes initiatives, comme des activités de fabrication et de transformation, l'exploitation d'attractions touristiques, la distribution commerciale de gaz et d'eau, l'exportation de marchandises dont la fabrication et la transformation ont eu lieu au Manitoba et la fourniture de produits et de services rattachés à la protection de l'environnement.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le Programme des obligations de développement rural fournit des fonds pour le lancement ou l'expansion d'entreprises. Il sert de catalyseur pour le développement et la diversification de l'économie locale, et il permet aux gens d'une collectivité d'investir de concert dans des entreprises locales. En voici les caractéristiques :

  1. Une collectivité intéressée met sur pied une société émettrice d'obligations de développement communautaire, dont le rôle est de superviser la gestion du processus d'émission d'obligations et des activités d'investissement.
  2. Une fois que le bureau du Programme, se fondant sur un plan d'affaires valable, a donné son approbation, les obligations sont émises et vendues au niveau local.
  3. Le produit de la vente est investi dans des entreprises locales sous forme de prêts convertibles remboursables sur une période de cinq à dix ans et rapportant des intérêts annuels aux détenteurs d'obligations. Les prêts sont intégralement garantis par la province. Le produit de la vente d'une émission obligataire donnée est consacré à un seul projet d'investissement
  4. Après la période de cinq à dix ans, l'entreprise bénéficiaire rembourse le prêt convertible aux détenteurs d'obligations.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le principal instrument d'investissement utilisé dans le cadre du Programme est une obligation non garantie qui rapporte des intérêts payables annuellement et est remboursable sur une période de cinq à dix ans. Tout dépendant des besoins particuliers de l'entreprise bénéficiaire, la créance peut être convertie en actions privilégiées à la fin de la période applicable; toutefois, rares sont les entreprises qui ont opté pour cette solution.

Autres produits et services fournis

L'évaluation des demandes repose en partie sur l'examen d'un plan d'affaires ou d'une étude de faisabilité, l'un ou l'autre document devant accompagner chaque demande. Jusqu'à la moitié du coût de l'étude de faisabilité peut être assumée dans le cadre d'un programme rattaché aux initiatives de développement économique rural qui vise ce genre d'études.

Critères d'admissibilité

Les obligations de développement rural sont émises dans le but d'effectuer des investissements dans des entreprises admissibles qui sont viables sur le plan commercial et qui respectent l'environnement. Les activités principales de l'entreprise doivent être la fabrication ou la transformation de marchandises, l'exploitation d'un site touristique, l'exportation de marchandises fabriquées ou transformées au Manitoba ou la fourniture de produits et de services visant à protéger l'environnement.

Le financement accordé au moyen des obligations de développement rural ne peut représenter plus de 40 % du capital total (actifs) de l'entreprise admissible. Les capitaux propres doivent représenter au moins 20 % du total pour les entreprises existantes (avant et après l'émission des obligations), et même plus dans le cas des entreprises qui démarrent. Les obligations peuvent servir à financer jusqu'à 40 % des coûts de lancement ou 50 % des coûts d'expansion; ces fonds ne peuvent servir au financement de rachats, au refinancement ou à l'achat d'une entreprise existante.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Conformément à la Loi sur les obligations de développement communautaire, qui régit le Programme des obligations de développement rural, les collectivités planifient et gèrent les émissions obligataires afin de recueillir des capitaux pouvant ensuite servir à financer le lancement ou l'expansion d'entreprises admissibles. La gestion des activités est confiée à des sociétés émettrices d'obligations de développement communautaire, qui émettent les obligations sur le marché, investissent dans des projets de lancement ou d'expansion d'entreprises locales et tiennent les investisseurs au courant des derniers développements.

Seuls les résidents et les sociétés du Manitoba peuvent souscrire des obligations de développement rural, et les détenteurs de ces obligations possèdent des droits de vote dans les sociétés émettrices d'obligations, ce qui leur confère un droit de regard concernant les activités de ces dernières.

Les obligations sont d'une valeur de 100 $, et le montant maximum des souscriptions dans le cas d'obligations à cinq ans est le moins élevé des montants suivants : 50 000 $, ou 10 % de la valeur de l'émission. Les obligations rapportent des intérêts payables annuellement au taux préférentiel majoré de quelques points de pourcentage, ce qui suffit à en faire un placement attrayant comparativement, par exemple, à des certificats de placement à long terme. À la fin de la période de cinq ans, les détenteurs peuvent renouveler les obligations pour cinq ans additionnels, demander le rachat de leurs obligations ou les convertir en titres de l'entreprise. Ces titres seront généralement des actions privilégiées sans droit de vote rapportant des intérêts de 1 % supérieurs à celui des obligations; par contre, ces titres ne sont plus garantis par l'État.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

La valeur moyenne des obligations se situe entre 500 000 $ et 600 000 $, et le produit de la vente est généralement investi dans un unique projet d'investissement. Le financement à partir des obligations ne peut dépasser 50 % de la valeur d'un projet et ne peut être supérieur à 2 millions de dollars.

Profil des investissements

Jusqu'ici, il y a eu au total 28 émissions d'obligations de développement rural, et 12 manquements aux engagements. Par contre, 6 des 13 entreprises en question (l'une des émissions obligataires a servi à financer deux projets) continuent d'être exploitées par de nouveaux propriétaires.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les sociétés émettrices d'obligations de développement communautaire sont formées de résidents locaux qui siègent au conseil d'administration à titre bénévole. Souvent, l'organisation de ces sociétés n'existe que sur papier, étant donné qu'elles n'ont aucun employé ni aucune présence matérielle. Cela dit, elles peuvent partager des locaux et des employés avec des organisations locales, comme des sociétés de développement communautaire, quoique de tels arrangements ne soient pas fréquents.

Le bureau provincial du Programme des obligations de développement rural a été mis sur pied pour appuyer les activités des sociétés émettrices d'obligations et est financé par le gouvernement du Manitoba. Le bureau compte trois employés : deux agents de projets et un autre faisant office à la fois de réceptionniste et d'administrateur. Le rôle des agents consiste à examiner et à évaluer les plans d'affaires et les demandes relatives aux obligations, puis de surveiller l'investissement du produit de la vente des obligations.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Les décisions relatives à la mise sur pied d'une société émettrice d'obligations, puis à l'investissement du produit des ventes dans une entreprise locale, sont habituellement prises conformément à la procédure suivante :

  • L'entreprise mettant de l'avant un projet présente un plan d'affaires et une demande au bureau du Programme.
  • Des analystes examinent le projet et en évaluent la viabilité. À cette fin, ils peuvent souvent compter sur l'aide d'un comité spécial du Cabinet du gouvernement du Manitoba, qui peut décider de réacheminer la responsabilité d'un projet de financement particulier à un autre programme ou ministère.
  • Une fois reçue l'approbation requise, une société émettrice d'obligations de développement communautaire est créée et des obligations sont mises en vente.
  • Le produit de la vente est investi dans l'entreprise approuvée (l'investissement ne peut représenter plus de 40 % du capital total).

Budget d'exploitation et ressources

Le budget d'exploitation annuel se chiffre à 300 000 $ environ, somme qui n'inclut pas une éventuelle réserve pour radiations. L'administration provinciale accorde aux sociétés émettrices d'obligations une subvention d'exploitation annuelle fixe de 1 000 $. Cet argent peut servir à rétribuer un organisme local pour son travail.

Contrôle communautaire

Les collectivités planifient et administrent les émissions obligataires pour recueillir du capital, qui sert ensuite à financer le lancement ou l'expansion d'entreprises admissibles. Les activités sont gérées par l'entremise des sociétés émettrices d'obligations de développement communautaire, qui émettent les obligations sur le marché, investissent dans des projets de lancement ou d'expansion d'entreprises locales et tiennent les investisseurs au courant des activités en cours.

Structure redditionnelle

Il incombe aux sociétés émettrices d'obligations de développement communautaire de surveiller les investissements des détenteurs d'obligations. Les agents de projets veillent à ce que les modalités du Programme soient respectées (paiement des intérêts au moment prévu, délivrance de formulaires T5, tenue régulière d'assemblées des sociétés émettrices d'obligations de développement communautaire). Ces agents effectuent aussi au besoin des examens financiers annuels et se penchent sur d'autres rapports et documents.

4. Résultats

Données sur les résultats

Jusqu'ici, le Programme des obligations de développement rural a investi environ 15,3 millions de dollars dans des entreprises des régions rurales du Manitoba, a généré des investissements additionnels de 36,0 millions de dollars et a contribué à la création ou au maintien de près de 900 emplois. Les entreprises qui ont ainsi pu être créées ou prendre de l'expansion ainsi que leurs employés contribuent de façon tangible à l'assiette fiscale provinciale.

Au total, treize garanties ont dû être honorées; cela représente près de 6,4 millions de dollars (taux de manquement de 42 %), ce qui constitue une charge directe pour la province. Par contre, six des sociétés concernées continuent d'être exploitées par de nouveaux propriétaires, et la province perçoit toujours des impôts auprès de ces sociétés et de leurs employés. Le taux de manquement relativement élevé est attribuable à différents facteurs, dont les principaux sont sans doute une mauvaise administration, un manque de capitaux d'exploitation et un partage du risque qui se révèle insuffisant.

Profil des clients

Il s'agit en général d'entreprises de fabrication et de transformation situées dans un rayon de 150 kilomètres de Winnipeg et dont le chiffre de ventes annuel se situe entre 5 et 10 millions de dollars. La plupart de ces entreprises fournissent de l'emploi à 40 à 50 personnes et sont des employeurs importants dans les collectivités où elles se trouvent. Il y a eu peu de projets réalisés dans les régions du nord depuis la création du Programme.

Incidence sur les entreprises

On peut considérer que le financement offert dans le cadre du Programme se situe à mi-chemin entre le capital investi par le propriétaire et les instruments de financement traditionnels. Pour beaucoup des entreprises qui ont reçu de l'aide dans le cadre du Programme des obligations de développement rural, il aurait été difficile de mobiliser des capitaux, ceux-ci n'abondant pas dans les régions rurales du Manitoba. L'aide financière au lancement ou à l'expansion d'entreprises a des répercussions que l'on peut mesurer au niveau des ventes, des revenus et des bénéfices.

Incidence sur les collectivités

Les entreprises qui reçoivent une aide financière dans le cadre du Programme jouent un rôle important au sein de leur collectivité. Elles sont d'importants employeurs locaux et rapportent des revenus fiscaux importants à leur collectivité. En général, les dirigeants de ces entreprises participent très activement à la vie communautaire.

Études de faisabilité ou évaluations

Les études effectuées par le Bureau des statistiques du Manitoba donnent à penser que le Programme des obligations de développement rural a eu des retombées économiques positives. Les impôts et taxes versés par les entreprises financées ainsi que par leurs employés ont plus que compensé le coût d'administration de ce programme.

CRÉDIT D'IMPÔT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'ENTREPRISE COMMUNAUTAIRE DU MANITOBA

Dans le but d'encourager et de promouvoir le développement économique du Manitoba, l'administration publique provinciale instaurera au printemps 2004 le crédit d'impôt pour le développement de l'entreprise communautaire du Manitoba (CIDECM). Cette incitation fiscale innovatrice favorisera les investissements privés locaux dans la province. Grâce à ce crédit, on disposera de la capacité nécessaire pour mobiliser des capitaux propres en vue de la réalisation de projets de développement d'entreprises communautaires, de façon à stimuler les investissements, à créer des emplois et à élargir les perspectives économiques des collectivités.

Le CIDECM est un crédit d'impôt non remboursable sur le revenu des particuliers applicable à un taux de 30 %; il est accordé aux investisseurs résidant dans la province et qui investissent dans des projets de développement d'entreprises communautaires admissibles. Le montant maximum du crédit pour une année donnée sera de 9 000 $, le montant maximum admissible des investissements étant de 30 000 $. Tout montant de crédit inutilisé à l'égard d'une année donnée pourra être reporté rétrospectivement sur trois années d'imposition (mais sur aucune année antérieure à 2003) ou prospectivement sur sept années d'imposition. Les investissements devront être maintenus pendant une période préétablie pour que les investisseurs puissent se prévaloir du crédit d'impôt. Le crédit pourra être demandé sur la déclaration de revenu annuelle produite auprès de l'Agence des douanes et du revenu du Canada.

Les investissements admissibles peuvent être effectués directement dans des entreprises communautaires manitobaines admissibles, ou indirectement dans des fonds d'investissement admissibles destinés au développement communautaire, qui canalisent les investissements visant les entreprises communautaires manitobaines admissibles. Les investisseurs disposent ainsi de la marge de manœuvre nécessaire pour circonscrire à leur guise leurs investissements.

Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Initiatives rurales doit approuver les projets de développement d'entreprises communautaires ainsi que les fonds d'investissement, puis définir les investissements admissibles au regard de chaque projet. Ce ministère participe en outre à l'organisation des émissions admissibles et fournit une aide dans l'optique du respect des exigences de la Commission des valeurs mobilières du Manitoba.

3.6 Investors' Circle (États-Unis)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Investors' Circle (IC) compte 100 investisseurs répartis dans 24 États et 4 pays. Tous les membres sont des investisseurs accrédités ou les mandataires de tels investisseurs. IC mène des activités dans tous les coins du pays, et ses membres ont fait des investissements internationaux.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

IC est issu du Social Venture Network (SVN), réseau mis sur pied en 1987 par certains des chefs de file de la nation qui avaient la vision la plus pénétrante au chapitre de la responsabilité sociale associée aux entreprises et à l'investissement. Le SVN se décrit comme un réseau à but non lucratif qui se consacre à l'avènement d'un monde équitable et viable grâce à l'entreprise; il fait la promotion de nouveaux modèles d'entreprises viables sur les plans social et environnemental. IC a été créé par des membres du SVN dans le but de fournir aux investisseurs la possibilité d'investir dans des entreprises rentables qui se consacrent à des objectifs d'ordre à la fois économique et social.

Historique et date de création

Mis sur pied en 1992, IC est l'un des premiers et des plus importants réseaux d'investissement du pays, et le seul à se consacrer uniquement à l'enjeu de la viabilité. Au cours de la première décennie d'existence du réseau, ses membres ont investi plus de 90 millions de dollars dans 147 entités, soit des entreprises privées aux premières étapes de leur existence et des fonds de capital de risque qui visent à apporter des solutions commerciales à des problèmes environnementaux et sociaux. Au départ réseau d'investissement providentiel, IC compte maintenant en ses rangs des investisseurs institutionnels et supervise un fonds de capital de risque.

Objet et mandat

Investors' Circle est un intermédiaire de capital de risque social dont la mission est d'appuyer les entreprises privées qui en sont aux premières étapes de leur développement et qui peuvent contribuer à la transition vers un essor économique durable, et ce :

  • en faisant croître les mouvements de capitaux à l'intention des entreprises qui apportent des solutions à d'importants problèmes sociaux et environnementaux;
  • en venant grossir les rangs des investisseurs (particuliers et institutions) disposés à faire des investissements de capital de risque concourant à l'atteinte de la mission du réseau;
  • en amenant le milieu financier à souscrire à des cultures d'entreprise donnant lieu à une intégration du capital financier, du capital social et du capital naturel.

Le conseil d'administration d'IC a entériné l'énoncé de responsabilité suivant :

  • Dès le début du processus de gestion des investissements, les investisseurs prennent conscience que leurs responsabilités ne se limitent pas à la maximisation du rendement et à la minimisation du risque.
  • Les investisseurs reconnaissent que la croissance économique peut imposer un lourd tribut à la collectivité et à l'environnement.
  • Les membres d'IC sont conscients que les initiatives prises dans le but de réduire la dégradation de l'environnement et de promouvoir le bien-être social ne porteront fruit que dans la mesure où ces enjeux passent de la périphérie au cœur même du processus décisionnel en matière d'investissement.
  • Les membres sont conscients de la contradiction entre ces enjeux et les objectifs financiers. Ils estiment toutefois que l'instauration de cultures d'entreprise plus saines et, par voie de conséquence, d'une économie plus viable et plus saine également, passe par la prise de conscience de l'importance de ces enjeux de la part des dirigeants, des administrateurs, des employés et des investisseurs.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

IC compte trois composantes :

  • IC Network est un club d'investisseurs (particuliers et institutions) qui investissent dans des entreprises à mission sociale et leur fournissent des services de soutien. Les membres du réseau sont des investisseurs providentiels, des investisseurs institutionnels, des investisseurs de capital de risque et des administrateurs de fondation souhaitant utiliser le capital de risque à titre d'outil de changement social tout en veillant à ce que leurs investissements rapportent un rendement à la fois financier, social et environnemental. Les membres investissent dans des domaines comme le développement communautaire, l'éducation, l'environnement et l'énergie, la santé, les médias, sans oublier les entreprises dirigées par des femmes ou par des membres de groupes minoritaires. Certains membres sont des investisseurs passifs, mais la plupart participent activement aux activités des sociétés faisant partie du portefeuille.
  • IC Model Funds (Commons Capital) crée des instruments d'investissement et en assure la capitalisation dans le but d'aider des entrepreneurs à obtenir des résultats financiers et sociaux probants.
  • L'IC Foundation a pour but d'approfondir la recherche sur l'utilisation du capital de risque comme instrument d'aide à la croissance des entreprises à mission sociale, d'améliorer la compréhension de cet instrument et d'en favoriser l'utilisation.

Au moyen du Commons Capital Fund, les participants peuvent diversifier leurs portefeuilles et tirer parti de services administratifs professionnels. Grâce à un portefeuille diversifié et équilibré constitué d'investissements directs dans des entreprises en croissance ou aux premières étapes de leur développement ainsi que d'investissements indirects dans des fonds de capital de risque, ce fonds cherche à produire des rendements concurrentiels, mais aussi des avantages environnementaux et sociaux à long terme qui soient mesurables. (IC envisage également la création d'autres fonds ciblés.)

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le financement accordé prend le plus souvent la forme d'une prise de participation (investissement providentiel) s'accompagnant d'une participation des investisseurs institutionnels; les particuliers qui investissent peuvent opter pour d'autres solutions, notamment des créances de second rang. En outre, Commons Capital fournit du capital de risque.

Autres produits et services fournis

De concert avec l'IC Foundation, IC offre des programmes d'études, des services de publication et des services d'aide à la recherche à l'intention des personnes qui investissent du capital de risque dans des projets viables. Il appuie également l'organisation de nouveaux fonds de capital de risque viables. L'IC Foundation, œuvre de bienfaisance enregistrée, a été créée en 2002 en vue d'exploiter le capital intellectuel du réseau d'IC afin d'élargir les marchés du capital de risque social. Cette fondation fait la promotion de différentes initiatives (recherche, publications, programmes d'études et groupes de travail) et collabore avec des entreprises à mission sociale et environnementale afin de favoriser la conscientisation et de faire connaître les pratiques exemplaires. La fondation mène des activités dans trois domaines : éducation et recherche, aide technique et innovation stratégique. Des recherches sont aussi en cours sur les pratiques exemplaires dans les médias.

Critères d'admissibilité

Les entreprises examinées par des membres d'IC doivent se consacrer à au moins un des cinq secteurs d'activité suivants : développement communautaire; éducation; médias; environnement et énergie; santé. Les entreprises dirigées par des femmes ou par des membres de groupes minoritaires sont elles aussi fortement incitées à présenter une demande, à la condition que leurs activités n'aillent pas à l'encontre des impératifs de responsabilité sociale et de viabilité environnementale prônés par IC. Les investissements sont effectués uniquement dans des entreprises (les dossiers relatifs à des projets, à des particuliers ou à des technologies ne sont pas considérés), mais celles-ci peuvent en être à différentes étapes de leur développement (prédémarrage, démarrage, expansion et croissance).

Les entreprises doivent prévoir faire des revenus d'au moins 5 millions de dollars d'ici cinq ans, et leurs besoins de capitaux ne doivent pas dépasser 10 millions de dollars, car ce montant est supérieur aux moyens des membres, qui sont principalement des investisseurs providentiels. IC n'investira pas non plus dans des entreprises ayant une orientation religieuse. Les entreprises susceptibles de connaître une croissance à l'échelle nationale ou internationale ainsi que celles dont les besoins de capitaux sont inférieurs à 5 millions de dollars ont tendance à susciter davantage d'intérêt. Par exemple, une entreprise qui vend du café biologique à des détaillants de tout le pays sera une candidate valable, mais non une entreprise qui ouvre uniquement un magasin local de vente de café biologique. IC peut investir dans des entreprises autres qu'américaines, mais ses membres préfèrent investir dans entreprises situées aux États-Unis, étant donné les complications rattachées aux investissements dans des entreprises étrangères.

Les entreprises présentant certaines des caractéristiques suivantes ont plus de chance de présenter de l'intérêt :

  • une équipe de direction solide;
  • une bonne connaissance du marché;
  • une technologie dont l'exploitation est conforme à la loi;
  • une vérification, par des tiers, des produits ou du modèle de l'entreprise;
  • une adhésion sans équivoque à une mission sociale et(ou) environnementale, de concert avec l'objectif de rentabilité.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Les membres et associés du réseau d'IC sont des particuliers dont les avoirs ont une valeur nette élevée, des investisseurs de capital de risque, des entités « familiales » (on appelle ainsi différents spécialistes en matière de finances, d'investissement, de droit et de fiscalité qui travaillent souvent au même endroit et font partie d'une même famille) et des fondations. Tous les membres sont des investisseurs accrédités qui sont invités à se joindre au réseau. (Les investisseurs accrédités doivent satisfaire aux critères de la Commission des valeurs mobilières des États-Unis -- gains de 200 000 $ ou plus pendant deux années de suite ou avoir net d'au moins 1 million de dollars.) Environ 70 % des membres sont des investisseurs privés; il y a également des administrateurs de fonds d'investissement et des investisseurs de capital de risque.

Son financement étant obtenu sous la forme de cotisations versées par les membres et d'autres frais, IC n'impose aucune commission et n'a aucun intérêt financier dans les transactions conclues entre ses membres et les entrepreneurs. Les cotisations versées par les membres sont les suivantes :

  Un an Deux ans
Particuliers 1 195 $ 2 195 $
Institutions 1 795 $ 2 995 $

Les entreprises présentant une demande versent des frais de 350 $ pour que leur document de deux pages exposant leurs activités soit transmis aux membres d'IC; les entreprises ayant déjà fait une demande paient des frais de 100 $ lorsqu'elles en présentent une nouvelle.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Les décisions d'investissement sont prises par les membres (plus de 90 millions de dollars américains ont été investis depuis 1992). À la fin de la première ronde d'investissement de Commons Capital, les investissements totalisaient 13,5 millions de dollars américains.

Profil des investissements

Les membres d'IC ont fait 147 investissements d'une valeur qui varie entre 10 000 $ et 6,5 millions de dollars américains, l'investissement agrégé médian étant de 225 000 $ américains. On ne dispose pas de renseignements sur des investissements bien précis, mais voici néanmoins le profil des investissements :

Développement communautaire 7 %
Éducation 9 %
Environnement/énergie 29 %
Santé 24 %
Médias 3 %
Entreprises dirigées par des femmes ou des membres de groupes minoritaires 23 %
Étrangers 5 %

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

IC compte trois employés permanents (2,5 ETP) et fait actuellement appel à deux sous-traitants. Il existe un comité de dix personnes responsable des présentations lors des rencontres d'investisseurs de capital de risque social ainsi qu'un conseil d'administration composé de neuf personnes. Commons Capital possède un administrateur, un associé et un comité consultatif composé de quatre membres.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Chaque mois, les membres d'IC reçoivent des documents de deux pages décrivant les activités d'entreprises faisant preuve de responsabilité sociale. Ces documents présentent de façon claire l'information essentielle. Les membres procèdent à un vote concernant les entreprises dont ils aimeraient rencontrer des représentants. Si au moins quatre des membres s'intéressent à une entreprise, IC organisera une téléconférence ainsi que des groupes de discussion par courriel pour faciliter les communications entre les investisseurs.

L'entreprise dont le document a été transmis aux membres peut, pendant six mois, participer à l'une des rencontres d'investisseurs de capital de risque organisées par IC (deux rencontres régionales et une rencontre nationale sont organisées chaque année). Les frais de présentation que doivent acquitter les entreprises varient entre 350 $ et 750 $, tout dépendant du coût d'organisation de la rencontre.

Contrôle communautaire

Différentes rencontres régionales d'investisseurs de capital de risque sont tenues de façon à tirer parti de la propension des investisseurs providentiels à investir près de leur lieu de résidence. Ces rencontres servent de cadre à la présentation de plusieurs entreprises locales et permettent aux membres de se réunir dans un environnement plus intime ainsi que d'établir des liens avec des entrepreneurs et d'autres investisseurs locaux. Par le passé, plus de 40 % des entreprises ayant fait une présentation ont obtenu du financement des membres d'IC.

Structure redditionnelle

Le personnel d'IC envoie aux membres des rapports mensuels sur les transactions.

4. Résultats

Données sur les résultats

Une étude effectuée par la Harvard Business School et par McKinsey & Co. nous apprend que, sur un horizon de dix ans, compte tenu de différentes hypothèses au sujet du moment des investissements et de la composition des portefeuilles, un portefeuille composé d'entreprises clientes d'IC a un rendement annuel de 8 à 14 %.

Profil des clients

La plupart des entreprises qui présentent une demande en sont à l'étape du démarrage ou sont encore très jeunes. La plupart ont déjà eu recours à des instruments de financement, et bon nombre ont déjà effectué des ventes, ce que l'on juge réduire grandement les risques, étant donné que les investisseurs peuvent parler avec des consommateurs. On ne dispose pas de données plus précises que celles relatives aux secteurs présentées sous la rubrique « Profil des investissements ».

Incidence sur les entreprises

Les membres d'IC font la plupart du temps des investissements non conventionnels dans des entreprises qui, sinon, ne pourraient obtenir de financement.

Incidence sur les collectivités

IC se penche actuellement sur la méthode la plus efficace et la plus judicieuse pour mesurer le rendement social. Le développement communautaire dans les régions plus pauvres est une priorité pour certains membres. D'ailleurs, la conférence nationale de 2003, dont le titre était « Building Sustainable Communities: From Philanthropy to Venture Capital », avait comme thème central le développement communautaire. Cette conférence a réuni des investisseurs providentiels, des spécialistes de l'investissement de capital de risque, des philanthropes et des fondations; on y a examiné l'ensemble des stratégies employées pour mettre à profit le capital de risque afin d'appuyer l'entreprise sociale au niveau des collectivités.

Études de faisabilité ou évaluations

Voici certaines des observations importantes présentées dans l'étude de la Harvard Business School et de McKinsey & Co. :

  • le rendement est attribuable aux résultats exceptionnels d'un petit nombre d'entreprises;
  • les opérations rapides d'IC rapportent moins que les investissements de capital de risque traditionnels;
  • le pourcentage de radiations correspond à ce que l'on observe habituellement dans le cas d'investissements de capital de risque;
  • les secteurs de la technologie et de la santé sont ceux où les résultats sont les meilleurs;
  • il est crucial de procéder à une diversification et à des tours de table additionnels.

Distribution du rendement tiré des sociétés composant le portefeuille
Source : Mason et Harrison (1999), Sahlman (1990).

BOS1-200210XX - IC Survey Presentation.ppt

INVESTORS' CIRCLE - EXEMPLE DE TRANSACTION

La première fois qu'elle a fait une présentation dans le cadre d'une rencontre d'investisseurs de capital de risque social organisée par IC, l'entreprise Larex Inc., de St. Paul (Minnesota), n'avait aucun revenu, et son usine n'était pas en exploitation. Tout ce qu'elle possédait était un procédé breveté d'extraction d'un composé se prêtant à plusieurs utilisations, l'arabinogalactane (AG), à partir des débris abandonnés à la suite de la coupe de mélèzes. La recherche a permis de constater que ce composé pouvait être utilisé de différentes façons, notamment comme source de fibres dans les compléments alimentaires ou comme ingrédient entrant dans la composition d'encres d'imprimerie, de produits pharmaceutiques et de produits d'hygiène personnelle.

Au moment où elle a communiqué avec IC, Larex disposait de 4,5 millions de dollars environ de capital de risque provenant de Medical Innovation Partners and Northeast Ventures, fonds de développement communautaire doté d'un budget de 10 millions de dollars qui fait la promotion de l'emploi et de l'esprit d'entreprise dans les collectivités rurales du nord-est du Minnesota (cette région subit le contrecoup du fléchissement des activités de l'industrie sidérurgique). À titre de membre d'Investors' Circle, Northeast Ventures a communiqué des renseignements sur Larex aux autres membres du groupe. Cela n'a toutefois pas suffi au départ. Selon Mike Finney, président et chef de l'exploitation de Larex, le concept proposé suscitait beaucoup d'intérêt, mais les investisseurs éprouvaient un certain scepticisme au sujet du procédé de fabrication et des possibilités de commercialisation du produit. Celui-ci n'avait pas encore fait ses preuves, d'après M. Finney. Larex n'a recueilli à ce moment que 50 000 $ d'un investisseur, mais le simple fait de pouvoir présenter son produit s'est avéré utile. Ainsi que l'a indiqué M. Finney, il a été possible de voir, à partir des questions posées, quels faits présenter et souligner. Par ailleurs, l'entreprise était bien heureuse d'obtenir les 50 000 $ en question, qui lui ont conféré une certaine crédibilité au moment même où elle se préparait à un autre tour de table. M. Finney explique que le fait que l'un des membres d'Investors' Circle ait fourni des fonds a donné confiance à d'autres investisseurs.

Depuis, Larex a pu réduire en grande partie le risque entourant le procédé et a apporté des réponses à de nombreuses questions. De même que beaucoup d'autres entreprises ayant fait une première présentation, Larex participera à une autre rencontre d'investisseurs de capital de risque. Elle est d'ailleurs beaucoup plus attrayante pour ces derniers, son usine de fabrication de 1,5 million de dollars ayant ouvert ses portes à Cohasset, ville de 600 habitants située dans les forêts du nord-est du Minnesota. En trois ans, les revenus de l'entreprise sont passés de seulement 250 000 $ à 3,7 millions de dollars; les revenus projetés dépassent les 6 millions de dollars et des bénéfices seront dégagés. L'entreprise, qui compte 21 employés, commercialise maintenant six produits et a conclu des marchés d'approvisionnement avec des sociétés qui fabriquent de l'encre, des cosmétiques et des compléments alimentaires. Les investisseurs externes ont injecté plus de 10 millions de dollars dans l'entreprise.

Greg Sandbulte, membre du conseil d'administration de Larex et président de Northeast Ventures, estime que l'entreprise recevra un très bon accueil des membres d'Investors' Circle. Il estime que Larex a connu une croissance constante au cours des trois années passées depuis la première présentation, et que beaucoup des membres d'IC apprécieront l'importance qu'elle peut avoir dans la région rurale où elle mène ses activités. Le fait que Larex soit en mesure de faire usage des débris de mélèze n'est pas non plus pour lui nuire.

Source : Karen Halperin, « Lender Profile: Members of Investors' Circle », BusinessWeek, 1999, New York,
http://www.businessweek.com/smallbiz/resources/finance/profiles/lp990422.htm
.

3.7 Service de développement des microentreprises de la NLFC (St. John's)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

La Newfoundland-Labrador Federation of Co-operatives (NLFC) exerce des activités dans l'ensemble de la province.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le moratoire sur les pêches imposé au milieu des années 1990 a sonné le glas d'une ère et, plus important encore, a forcé les collectivités rurales, côtières et éloignées à poursuivre la lutte pour inciter leurs jeunes à ne pas s'en aller et pour exploiter les possibilités de développement économique et social. La NLFC a alors pris conscience qu'elle avait un rôle à jouer dans le soutien et le développement de l'emploi et, de façon plus générale, dans l'essor de l'économie.

Historique et date de création

En 1996, de concert avec l'administration provinciale, la NLFC a mis sur pied un fonds d'investissement communautaire de 1 million de dollars devant exercer ses activités dans l'ensemble de la province. Au départ, le fonds devait encourager le développement coopératif dans les collectivités rurales et éloignées de Terre-Neuve-et-Labrador. Toutefois, peu après la création du fonds, on a pris conscience que la demande de services de développement coopératif dans ces régions était peu importante et que les gens ne connaissaient tout simplement pas le rôle que pouvaient jouer les coopératives dans le développement économique communautaire. C'est pourquoi un service de développement des microentreprises a été mis sur pied à l'intention des microentreprises rurales, et le mandat du fonds d'investissement communautaire a été élargi de façon à englober l'aide financière aux microentreprises.

Objet et mandat

Le service de développement des microentreprises mis sur pied par la NLFC a pour objet d'appuyer le processus de développement rural au moyen de partenariats avec les organismes locaux de développement économique communautaire dans le but de promouvoir des approches concertées en matière d'emploi autonome selon le modèle du crédit d'entraide. D'une part, des partenariats officiels de prestation de services sont conclus avec des organismes de développement économique communautaire, et d'autre part, avec des institutions financières locales afin de fournir des services financiers et techniques aux microentreprises situées dans les régions rurales de la province.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Étant donné que ce service de développement est offert dans le cadre d'ententes de prestation conclues avec des organismes locaux de développement économique communautaire (SADC, sociétés de développement communautaire, banques et caisses de crédit locales, etc.), les principaux clients sont les résidents des régions où ces organismes exercent leurs activités.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Grâce aux partenariats conclus avec des institutions financières locales, les entrepreneurs peuvent contracter de petits emprunts en faisant partie de cercles de crédit d'entraide. Le montant maximum des emprunts est fixé pour le moment à 5 000 $, mais il sera porté à 7 500 $ au cours du prochain exercice, et des discussions sont en cours en vue de le faire passer à 10 000 $. Une fois qu'ils ont remboursé l'emprunt, les entrepreneurs peuvent subséquemment contracter de nouveaux emprunts.

Autres produits et services fournis

Outre le financement par capitaux d'emprunt, le service de développement des microentreprises prévoit la prestation de conseils par des pairs ainsi qu'une aide à la commercialisation et à l'établissement de réseaux. Ces services ne sont pas fournis directement par la NLFC, mais plutôt par les organismes de développement économique communautaire avec lesquels elle a conclu des ententes officielles de prestation de services.

Il convient d'observer que les destinataires des services apprécient tout autant, sinon plus, les services non financiers (en particulier les services de formation et d'établissement de réseaux) que la possibilité de contracter des emprunts. Cela concorde avec ce que l'on a constaté relativement à d'autres mécanismes de crédit d'entraide au Canada et ailleurs. De fait, plusieurs membres de cercles d'emprunt participent activement aux activités de ce dernier sans avoir encore contracté d'emprunt.

Critères d'admissibilité

Toute entreprise peut demander une aide financière selon le modèle du crédit d'entraide; il appartient à chaque membre de démontrer à ses pairs la valeur et la faisabilité de son projet (étant donné qu'il incombe à chacun de donner suite ou non aux demandes de financement).

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Au chapitre du capital, le fonds d'investissement communautaire de 1 million de dollars mis sur pied par la NLFC sert de garantie au regard des emprunts contractés par les membres du cercle d'emprunt auprès des institutions financières locales participantes. Ces dernières assument le coût des transactions, ce coût étant jugé bas du fait que les emprunts sont d'un montant peu élevé et sont garantis par la NLFC.

Les frais de prestation de services non financiers à des fins de développement des microentreprises sont acquittés au moyen de fonds fournis relativement à des projets donnés par l'APECA et par DRHC. Les fonds fournis par l'APECA permettent à la NLFC d'acquitter les dépenses de coordination provinciale de tous les services de développement des microentreprises. Les fonds provenant de DRHC servent pour leur part à acquitter le coût des services fournis dans les régions par l'intermédiaire des organismes de développement économique communautaire (se reporter à la rubrique Structure opérationnelle).

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Lors de la création du fonds d'investissement communautaire, la NLFC et la province ont fourni chacune 500 000 $; ce capital de départ n'a pas été majoré et demeure à peu près inchangé, étant donné qu'il sert à accorder des garanties de prêt.

Les fonds versés par l'APECA et par DRHC pour les services de développement des microentreprises ont fluctué au fil des ans. En moyenne, l'APECA a fourni 125 000 $ par année pour le soutien et la coordination du programme, tandis que DRHC verse une contribution de 270 000 $ pour la prestation de services régionaux aux clients à partir de neufs sites de prestation dans la province.

Profil des investissements

Depuis janvier 1997, le fonds d'investissement communautaire a fourni des garanties à l'égard d'activités de financement totalisant plus de 600 000 $. De ce montant, 100 000 $ ont servi à financer des projets de développement coopératif et plus de 505 000 $ ont été affectés à des activités de microcrédit. Le graphique suivant présente des statistiques sur le microcrédit selon le montant des prêts consentis.

Microcrédit - montants accordés

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

L'un des traits innovateurs du service de développement des microentreprises de la NLFC est que cette dernière, au lieu d'assurer directement la prestation des services, opte plutôt pour des partenariats de prestation avec des institutions financières et des organismes de développement économique communautaire locaux. Cette approche a été choisie en fonction des organismes qui ne sont pas toujours en mesure d'appuyer ou de promouvoir systématiquement le développement coopératif, mais qui aimeraient utiliser d'autres approches concertées -- dans le cas présent, le crédit d'entraide -- pour favoriser l'emploi autonome et le développement économique.

L'approche adoptée par la NLFC pour la conclusion de partenariats comporte les quatre éléments suivants :

  1. Un processus décisionnel clair : au départ, tous les organismes compétents de la région sont conviés à une séance d'information. L'objectif clé est d'amener les partenaires éventuels et d'autres organismes à prendre des engagements à l'appui du processus.
  2. Un plan de prestation détaillé : la NLFC et ses partenaires élaborent un document de conception et un plan de projet énonçant les objectifs, les résultats visés, les activités, les échéanciers, les ressources nécessaires et les responsabilités des organismes.
  3. Une entente de partenariat pour la prestation des services : une fois que la NLFC, le conseil d'administration des partenaires et l'organisme de financement du projet (APECA ou DRHC) ont approuvé le plan, un protocole d'entente est signé par la NLFC et les partenaires. L'entente est généralement assortie d'un accord avec une institution financière locale concernant les modalités applicables aux garanties de prêt.
  4. Des communications régulières et l'établissement de réseaux de partenaires : la NLFC organise des rencontres périodiques avec les partenaires et d'autres organismes locaux. Ces rencontres servent à partager l'information sur les pratiques exemplaires et d'autres questions d'intérêt commun.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Du fait que chaque entente de partenariat tient compte du mandat, des besoins, de la situation et des ressources de l'organisme de développement économique communautaire concerné, il n'est pas surprenant que l'on ait eu recours à différentes approches de prestation. Par exemple, certains organismes locaux ont des employés à temps partiel qui organisent et fournissent les services de développement aux microentreprises, tandis que d'autres ont des employés à temps plein qui consacrent tout leur temps à cette activité.

Contrôle communautaire

Une autre facette intéressante de l'approche de la NLFC en matière de développement des microentreprises est l'établissement de comités de représentants bénévoles dans chaque région où a été conclue une entente de partenariat officielle en vue de la prestation des services. Ces comités, dont le nombre et la composition varient d'une région à l'autre, fournissent de l'aide et des conseils spécialisés en matière de développement des microentreprises. Ils peuvent prendre part à l'examen des demandes de prêt ou aux activités de développement; ils peuvent aussi jouer un rôle d'intermédiaire entre les microentreprises et les fournisseurs de services de soutien à l'échelle locale.

Structure redditionnelle

Les partenariats de prestation de services conclus par la NLFC prévoient des exigences redditionnelles qui s'articulent autour des résultats attendus, des échéanciers, des rôles et responsabilités ainsi que des modalités de rapport applicables. Étant donné que ces ententes sont examinées et(ou) signées à la fois par la NLFC et par le conseil d'administration des partenaires, les « actionnaires » de ces derniers sont tenus au courant du déroulement de ces initiatives et peuvent y jouer un rôle.

Lors de l'établissement des partenariats, la NLFC s'efforce dans toute la mesure du possible d'amener les organismes locaux compétents à en apprendre davantage sur l'initiative de développement des microentreprises et à y participer s'ils le souhaitent. Les communications régulières et l'établissement de réseaux qui vont de pair avec le processus de conclusion de partenariats favorisent la reddition de comptes à la collectivité.

4. Résultats

Données sur les résultats

On dispose de peu de renseignements sur les résultats d'ensemble du fonds; toutefois, depuis janvier 1997, les opérations de microcrédit ont donné lieu à un taux de manquement de 1,62 %, ce qui est jugé très bon.

Incidence sur les collectivités et autres répercussions

Même si on n'a pas essayé officiellement de mesurer quelle incidence ont eue les activités de la NLFC en matière de développement des microentreprises sur les collectivités, on peut penser d'après les données empiriques disponibles qu'elles ont eu les répercussions suivantes :

  1. création d'emplois et élargissement des perspectives économiques au niveau local grâce à la création et à la croissance des microentreprises;
  2. visibilité accrue de la NLFC et du secteur coopératif dans le milieu du développement communautaire. La NLFC est maintenant mieux connue et plus intégrée au réseau général des organismes de développement régional et local;
  3. acquisition par la NLFC de connaissances et de compétences en matière de microcrédit et d'autres services pouvant aider les entreprises et microentreprises locales;
  4. intensification de l'activité de développement coopératif, grâce notamment aux échanges d'idées découlant des liens établis entre l'activité des coopératives et le développement de la petite entreprise.

Études de faisabilité ou évaluations

Il y a eu jusqu'ici trois évaluations du programme. Le résultat clé de ces trois évaluations est que, de façon générale, les clients accordent tout autant d'importance, sinon plus, aux services de formation, d'établissement de réseaux et de conseils par les pairs qu'au crédit d'entraide. Cela laisse penser que l'accès au capital ne suffit pas en soi à assurer la création et le développement des entreprises dans les régions rurales et éloignées. L'une des évaluations faisait aussi mention d'indicateurs très positifs ayant trait aux avantages pour les clients et la collectivité.

Profil de client : Darlene Mercer, Inland Knitwear (Whitbourne, Terre-Neuve)

Darlene a adhéré au service de développement des microentreprises en décembre 2000. Elle était l'un des membres fondateurs de son groupe de développement d'entreprise, Ventures 2000. Elle a obtenu trois emprunts commerciaux totalisant 3 300 $, dont l'un n'est pas encore entièrement remboursé.

Outre les emprunts, Darlene a obtenu d'autres services : conseils commerciaux personnalisés, conseils et soutien de pairs, soutien à la commercialisation et formation pour l'acquisition de compétences. À titre de cliente du service, Darlene a également reçu de l'aide en vue de participer à une exposition commerciale provinciale axée sur la réussite des entreprises rurales à Terre-Neuve-et-Labrador.

À l'époque où elle a adhéré au programme, Darlene recevait des prestations d'aide sociale de l'administration provinciale. La croissance de son entreprise lui permet de ne plus avoir besoin de ces prestations; de plus, non seulement a-t-elle un emploi grâce à son entreprise, mais elle fournit aussi un emploi saisonnier à une autre personne. Outre le recours au service de développement des microentreprises, elle a participé à différents autres programmes de soutien du développement des entreprises offerts par l'intermédiaire de la société locale de développement économique de sa région.

L'entreprise de Darlene fabrique à petite échelle des produits de tricot. À titre de propriétaire-exploitante, elle conçoit et fabrique à la machine des chandails, des mitaines, des chaussettes, etc. L'entreprise comprend aussi un petit magasin de vente au détail à Whitbourne, et elle a pris de l'expansion au cours des trois ou quatre dernières années. Darlene fait maintenant partie de la Newfoundland and Labrador Craft Council. L'originalité de ses produits lui a permis de participer à différents événements tenus dans la province. Pour de plus amples renseignements, il suffit de visiter son site Web à l'adresse suivante : www.inlandknitwear.com.

3.8 PARO (Thunder Bay, Ontario)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le PARO est un fonds de prêts communautaire mis sur pied par des femmes dans le nord-ouest de l'Ontario; ses activités couvrent une vaste région dont le point central est Thunder Bay et qui comprend des villes de petite taille ainsi que quelques collectivités des Premières nations.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

La personne qui a eu l'idée de créer le PARO est Rosalind Lockyer, à l'époque agente de développement communautaire et commercial en poste à la SADC de Thunder Bay, après qu'elle a eu compris que le crédit d'entraide était un instrument de financement pertinent dans le cas des Autochtones et des femmes vivant dans des collectivités éloignées et du Nord. À son avis, une approche et un système de soutien de nature communautaire sont des composantes essentielles de toute stratégie d'accès au capital dans un tel contexte.

En 1995, alors qu'elle travaillait encore pour la SADC, Mme Lockyer a conclu un partenariat avec le Northern Women Centre et est parvenue à convaincre l'administration publique de l'Ontario d'établir un programme de crédit d'entraide à l'intention des femmes. Les fonds requis ont été obtenus, et Mme Lockyer a été embauchée à titre de coordonnatrice. En 1996, le groupe a élu les membres du conseil d'administration, tous appartenant à des cercles d'emprunt, et il a été constitué en personne morale en 1997, à la suite de quoi Rosalind Lockyer en est devenue la directrice exécutive.

Objet et mandat

On peut définir le PARO comme étant une organisation de développement économique communautaire et local, enregistrée comme organisme de bienfaisance, qui offre aux femmes des services de mentorat, de commercialisation, de développement d'entreprise, de perfectionnement des compétences, de crédit d'entraide et d'établissement de réseaux.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

L'aspect le plus important du PARO est l'approche intégrée qu'il adopte en matière de financement et de développement. Une enquête portant sur les besoins a révélé d'entrée de jeu que l'accès au capital n'est pas le principal problème des femmes qui vivent dans le nord de l'Ontario. On estimait que la formation, le mentorat et l'accès à des réseaux de personnes-ressources constituaient des priorités plus importantes que le financement. C'est pourquoi la raison d'être et les activités du PARO sont fondées sur un modèle de soutien comprenant cinq éléments centraux : l'accès au capital; l'éducation, la formation et l'accès à l'information; l'accès à un réseau social et familial de soutien; la force intérieure et la confiance en soi; les besoins de base (logement, transports, nourriture, etc.). Cela signifie que les activités de crédit d'entraide doivent être envisagées dans le contexte d'un système de soutien plus général et plus holistique.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

À l'heure actuelle, le PARO appuie 30 groupes de crédit d'entraide dans tout le nord-ouest de l'Ontario; ces groupes accordent des prêts de petit montant à leurs membres.

Autres produits et services fournis

Conformément à son modèle de soutien, le PARO offre toute une palette de services aux femmes du nord-ouest de l'Ontario. Cela dit, ses activités ont principalement trait au crédit d'entraide, à l'établissement de réseaux, aux services de mentorat et à la formation. À ce propos, la formation porte principalement sur le concept de crédit d'entraide, le lancement d'une entreprise et les connaissances dont on a besoin dans la vie de tous les jours. Il est également question de l'établissement d'un réseau de personnes-ressources. En 1999, le PARO a conclu une alliance communautaire regroupant huit partenaires, ce qui a conduit à l'établissement du Thunder Bay Community Mentoring Program, qui a été constitué en 2001.

En 2000, le PARO a mis sur pied PARO PLACE, un centre de microentreprises pour les femmes qui offre des services reliés à l'incubation d'entreprises et d'entités à but non lucratif dirigées par des femmes. PARO PLACE offre des services de centre de ressources, un accès à des ordinateurs et à l'Internet, des locaux pouvant être loués sur une base mensuelle ou occasionnelle, de la formation, de l'équipement et des salles de conférence.

Le réseau du PARO constitue un élément clé du programme et compte actuellement 563 membres. Des repas et d'autres activités sont organisés pour ces derniers. Depuis la création du réseau jusqu'en octobre 2003, on a organisé quatorze repas, auxquels ont assisté plus de 700 femmes.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le PARO conclut des partenariats avec les cinq SADC de la région afin de permettre aux membres de son cercle d'emprunt de contracter des emprunts. Il n'assure pas lui-même l'administration d'un fonds de prêts. Étant donné qu'il ne bénéficie pas d'un financement de base, il doit s'en remettre à son personnel -- dont les membres sont rémunérés à même des fonds affectés directement à des projets donnés -- pour le traitement des demandes d'emprunt. On estime que le PARO assume la moitié environ du coût de traitement de ces demandes, l'autre moitié étant payée par les SADC dans le cadre de leurs activités de financement par capitaux d'emprunt.

Profil des investissements

Les statistiques qui suivent s'appliquent à la période allant jusqu'en octobre 2003.

Description Portée
Nombre de cercles de pairs 30
Nombre de membres des cercles 167
Nombre de membres du réseau 563
Valeur cumulative des prêts accordés (depuis 1996) 174 500 $
Nombre de prêts - première étape (de 500 $ à 1 000 $) 68
Nombre de prêts - deuxième étape (de 1 500 $ à 2 000 $) 26
Nombre de prêts - troisième étape (de 2 500 $ à 3 000 $) 19

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

La structure organisationnelle du PARO est celle d'un cercle d'emprunt. Chaque cercle compte de quatre à sept membres, dont les discussions sont dirigées par un président. Les membres obtiennent soutien et conseils de leurs pairs.

Le conseil d'administration compte neuf membres, qui font tous partie des cercles. Les membres du réseau sont considérés comme des membres associés de l'organisation et ne peuvent siéger au conseil, sauf si un siège est vacant et qu'aucun membre d'un cercle ne peut l'occuper. Le personnel du PARO se limite à quatre employés à temps plein et à deux à temps partiel, auxquels s'ajoutent parfois quelques travailleurs dans le cadre de partenariats de création d'emplois conclus avec DRHC. Le PARO sous-traite certains services (conception et tenue à jour de pages Web, éditique, entretien de réseaux et d'équipement, animation d'ateliers, etc.) à des entreprises membres.

Processus décisionnel en matière d'investissement

La prise de décision dans le cadre du processus d'approbation des emprunts relève au premier chef des membres des cercles d'emprunt. Les demandes d'emprunt doivent être présentées aux autres membres du cercle et être approuvées par ces derniers. Les demandes approuvées sont par la suite examinées par le conseil d'administration du PARO de manière à vérifier qu'elles sont conformes à ses règlements administratifs et que le fonds d'urgence de l'entité est suffisant. Chaque demande est ensuite envoyée à l'une des cinq SADC partenaires, qui verse l'argent directement à l'emprunteur; ce dernier rembourse par la suite la SADC. En cas de problème, la SADC communique avec la directrice exécutive, qui communique à son tour avec les présidents des cercles, et les problèmes sont réglés dans le cadre d'une démarche concertée.

Budget d'exploitation et ressources

Le PARO dispose uniquement des fonds rattachés à des projets donnés, ce qui signifie qu'il doit constamment rédiger des propositions et essayer d'obtenir de l'aide financière. Malgré cela, l'organisation a été à même de connaître une croissance constante et de diversifier ses sources de financement, qui dépassaient les 400 000 $ en 2004 alors qu'elles étaient à peine supérieures à 85 000 $ en 1998.

4. Résultats

Données sur les résultats

Ainsi que c'est le cas de presque tous les programmes et initiatives de crédit d'entraide, le pourcentage de manquement enregistré par le PARO au chapitre des emprunts accordés est presque nul, grâce notamment à la structure redditionnelle qui est inhérente à tous les cercles d'emprunt. Sur les 113 prêts consentis jusqu'ici, il n'y a eu qu'un cas ou l'emprunteuse a demandé que l'on vende son équipement afin d'acquitter le solde du prêt; dans un autre cas, c'est le PARO qui a remboursé le solde (peu élevé) du prêt.

Profil des clients

Le PARO ne tient pas de statistiques détaillées sur ses membres, mais l'on peut déduire de discussions avec des employés clés que, de façon générale, les personnes qui empruntent ont entre 35 et 50 ans, même si cela peut aller de 18 à 60 ans. Le segment constitué par les femmes autochtones correspond au pourcentage de la population qu'elles représentent, et ces femmes ont tendance à s'intégrer à des cercles existants plutôt qu'à des cercles strictement autochtones.

Incidence sur les entreprises

Selon les dossiers du PARO, les membres ont lancé 527 entreprises depuis le début des activités de l'organisation, en 1995. Une étude de suivi effectuée en 2002 a montré que 86 % des entreprises lancées étaient encore exploitées après trois ans.

Incidence sur les collectivités

Bien que la chose soit difficile à mesurer avec exactitude, on considère que l'adhésion au PARO a permis d'améliorer les conditions de vie de beaucoup de femmes qui n'avaient pas une totale autonomie personnelle et financière, et qu'elle a contribué à la formation de chefs de file. Plusieurs des femmes éminentes de la région, tant dans le milieu des affaires que dans le monde politique, sont des membres du PARO ou l'ont été, notamment l'administratrice de l'une des villes importantes de la région et une conseillère municipale de Superior North. Une autre membre résidant à Manitouwadge a reçu l'Influential Woman Award de l'organisation Northern Ontario Business en 2003.

Études de faisabilité ou évaluations

L'organisation a effectué en 2003 une étude de faisabilité concernant la création d'un fonds de prêts à la formation. Cette étude a montré qu'un tel fonds était nécessaire, mais que l'aspect financier devait être intégré à une structure plus large et être adaptable en fonction des collectivités visées. Le PARO a demandé à la FedNor de financer le projet, qui est également examiné par un autre ministère.

Le PARO envisage par ailleurs la mise en place d'un programme d'« accélération » du développement des entreprises à l'intention des femmes qui exploitent déjà une entreprise et qui souhaitent obtenir de l'aide sous une forme autre que les emprunts traditionnels.

Bref, il est clair que le PARO n'est pas un programme conventionnel de crédit d'entraide. La meilleure définition que l'on puisse en donner consiste à dire qu'il s'agit d'un modèle hybride qui conjugue souplesse et soutien communautaire dans le but de favoriser le développement des entreprises et l'habilitation des femmes. On estime qu'un tel modèle est judicieux lorsqu'on l'applique à des collectivités éloignées et isolées.

3.9 Sociétés locales d'investissement dans le développement de l'emploi, ou SOLIDE (Québec)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Les 87 sociétés locales d'investissement dans le développement de l'emploi (SOLIDE) forment un réseau qui couvre toutes les régions du Québec et dont les activités se situent au niveau municipal ou régional(2). Chaque SOLIDE est active dans une région géographique qui circonscrit une municipalité régionale donnée.

Historique et date de création

Les SOLIDE ont été créées en 1991 sous l'égide du Fonds de solidarité des travailleurs et travailleuses du Québec (FSTQ), un fonds d'investissement de travailleurs québécois, en partenariat avec la Fédération québécoise des municipalités.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

À l'époque de la création des SOLIDE, différents fonds régionaux étaient mis sur pied, la plupart ayant pour objet de combler des besoins de financement se situant entre 50 000 $ et 500 000 $(3). On estimait toutefois que l'accès au capital était insuffisant dans le cas de montants plus petits dont avaient besoin les microentreprises et les petites entreprises.

Objet et mandat

Les SOLIDE ont pour mission d'accorder du financement à des petites entreprises locales qui s'efforcent de créer et(ou) de maintenir des emplois locaux.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Chaque SOLIDE coopère étroitement avec les organismes de développement économique local de la région. Ces organismes -- généralement un centre de développement local parrainé par la province, une société d'aide au développement des collectivités (SADC) ou une société de développement économique communautaire -- concluent une entente officielle d'administration avec la SOLIDE et deviennent les administrateurs de cette dernière. Ils jouent ainsi un rôle important dans la définition de la nature et de la portée des instruments financiers offerts par la SOLIDE. Par le fait même, le mécanisme présentera des variations d'une région à l'autre.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Les créances de second rang constituent le principal instrument financier offert par la SOLIDE (ces créances sont souvent assorties d'une option de participation au capital ou de partage des bénéfices). Les SOLIDE peuvent également accorder parfois des prêts non garantis. Elles visent à combler les besoins de financement peu importants, c'est-à-dire entre 5 000 $ et 50 000 $.

Il convient de remarquer que le FSTQ a également mis sur pied un réseau de fonds de solidarité régionaux qui effectuent des investissements se chiffrant entre 50 000 $ et 500 000 $. Il arrivera fréquemment que les SOLIDE contribuent à la désignation de projets d'investissement prometteurs excédant leur limite de financement de 50 000 $ et les portent à l'attention des fonds régionaux adéquats.

Autres produits et services fournis

Les SOLIDE disposent de peu de ressources internes et ne sont donc pas en mesure de fournir une aide technique aux entreprises dans lesquelles elles investissent. Elles font appel à cet égard aux organisations qui leur servent d'administrateurs. Environ 70 % de ces organisations sont des centres de développement local, 20 % sont des SADC et les autres sont des sociétés de développement économique communautaire ou des municipalités régionales. La nature et la portée de l'aide technique offerte dépendra donc des capacités de ces organisations; toutefois, ces services comprendront généralement l'évaluation des projets, l'élaboration des plans d'affaires, la commercialisation, etc. Le conseil d'administration des SOLIDE déterminera quels services doivent être fournis gratuitement aux entreprises bénéficiaires.

Critères d'admissibilité

Les critères sont les suivants : (1) les entreprises doivent être viables sur le plan financier et contribuer à la création ou au maintien d'emplois permanents; (2) elles doivent favoriser l'établissement de relations patronales-syndicales efficaces et constructives; (3) elles doivent avoir un plan d'affaires qui confirme que le promoteur du projet possède les compétences nécessaires, que les capitaux propres sont suffisants et que le rendement économique obtenu sera positif.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Chaque SOLIDE dispose d'un fonds d'investissement de départ de 500 000 $, dont la moitié doit provenir de sources locales, l'autre moitié étant fournie par le FSTQ par le truchement de SOLIDEQ (organisme provincial constitué pour appuyer les activités des SOLIDE; se reporter à la section Structure opérationnelle ci-après). Le FSTQ impose des frais d'intérêt de 5 % à l'égard de la somme versée aux SOLIDE par l'entremise de SOLIDEQ. Ces frais sont acquittés à même les revenus tirés des investissements.

Conformément aux ententes de gestion, les SOLIDE versent en général 1 % environ du solde net des investissements à leurs administrateurs en contrepartie des services d'administration des portefeuilles d'investissement des SOLIDE et d'évaluation des nouveaux projets d'investissement.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le FSTQ a investi 30 millions de dollars dans la province pour la capitalisation des SOLIDE (dans une proportion de 50 %). La même somme a été recueillie auprès de sources locales, en général les municipalités régionales, les caisses populaires Desjardins et les SADC. Les fonds d'investissement local mis sur pied par le gouvernement du Québec sont une autre source de capitaux importante; ces fonds ont tout simplement transféré une partie de leurs capitaux aux SOLIDE.

Profil des investissements

Le tableau suivant dresse le profil statistique des SOLIDE au 30 juin 2003.

Investissements effectués par les SOLIDE Valeur
  • Nombre de SOLIDE en activité
87
  • Nombre de projets d'investissement
1459
  • Versements autorisés
45 500 262 $
  • Investissement moyen par projet
31 186 $
  • Valeur totale des projets dans lesquels les SOLIDE ont investi
519 176 936 $
  • Nombre d'emplois maintenus ou créés
14127

Secteur d'activité

Nombre de projets

% de versements autorisés

  • Primaire
110 7,3
  • Manufacturier
940 66,4
  • Tertiaire
221 15
  • Autres
188 11,3

Type de projet

Nombre de projets

% de versements autorisés

  • Acquisition
53 3,9
  • Fusion
263 17,8
  • Démarrage
555 36,1
  • Expansion
588 42,2

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Chaque SOLIDE est administrée de façon indépendante et possède un conseil d'administration composé de chefs de file locaux dans les domaines de la politique et du développement économique. Le réseau des SOLIDE peut compter sur l'appui de SOLIDEQ, société en commandite qui supervise les activités des SOLIDE, contribue à leur capitalisation et leur fournit des services de soutien administratif et technique (principalement de la formation).

Processus décisionnel en matière d'investissement

Le FSTQ et la municipalité régionale nomment chacun une personne au sein du conseil d'administration des SOLIDE. Les autres membres du conseil sont des représentants locaux du milieu de l'entreprise et du développement. Le nombre d'administrateurs peut varier, mais on en compte en général sept par SOLIDE. C'est au conseil d'administration qu'il incombe en bout de ligne d'administrer les SOLIDE et de prendre les décisions en matière d'investissement, une fois que les organisations faisant office d'administrateurs ont effectué un tri.

Budget d'exploitation et ressources

L'exploitation d'une SOLIDE entraîne des dépenses annuelles de l'ordre de 5 000 $. Les SOLIDE n'ont pas d'employés rémunérés, puisqu'il appartient aux organisations responsables de leur administration de gérer leur portefeuille d'investissements. Ainsi que nous l'avons déjà précisé, ces dépenses sont acquittées par les organisations en question directement à même les revenus tirés des investissements.

Contrôle communautaire

Habituellement, les SOLIDE travaillent en partenariat étroit avec les municipalités régionales, les SADC, les centres de développement local(4) et d'autres organismes de développement local actifs sur le territoire où elles mènent leurs activités. Étant donné que leur conseil d'administration est composé de représentants locaux du milieu des affaires et du domaine social, le degré de contrôle communautaire exercé sur leurs activités est important.

Structure redditionnelle

Chaque SOLIDE doit préparer un rapport annuel sur ses activités et le présenter à ses membres et organisations partenaires.

4. Résultats

Données sur les résultats

On ne disposait d'aucune information sur les résultats au moment de la rédaction du présent document, mais on estime à 15 % le revenu attendu des investissements effectués par les SOLIDE.

Leçons apprises

Les SOLIDE étant présentes dans toutes les régions du Québec, il serait intéressant de comparer les résultats obtenus par celles actives dans les régions rurales et éloignées et ceux des SOLIDE dont les activités se déroulent dans des régions urbaines. On n'a pas procédé systématiquement à de telles comparaisons, quoiqu'une étude menée en 1997 sur les fonds régionaux et locaux, y compris les SOLIDE, ait exposé ses observations empiriques selon les régions(5).

Le représentant d'une SOLIDE a mentionné le fait que, si le nombre de projets étudiés pouvait être relativement plus bas dans les régions rurales et éloignées que dans les régions urbaines, la qualité de ces projets était équivalente.

3.10 VanCity (Colombie-Britannique)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Les activités de VanCity sont menées dans le Lower Mainland ainsi que dans la région de Victoria.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Les initiatives décrites dans la présente section sont conformes à la philosophie d'investissement communautaire de VanCity :

[TRADUCTION]

« Les institutions financières qui participent à l'initiative VanCity mettent à profit leurs compétences et leurs connaissances spécialisées pour apporter des solutions à des problèmes économiques, environnementaux et sociaux. Grâce à des produits de dépôt et à des programmes de prêt innovateurs, VanCity et ses membres veulent contribuer de façon tangible à l'essor des collectivités au Canada et ailleurs. »

Historique et date de création

Le Peer Lending Program a été établi en 1996, tandis que l'initiative Self-Reliance Loans a été lancée en 1997 à l'intention des jeunes, dans le cadre d'un partenariat avec le Youth Entrepreneurship Program du Greater Vancouver Venture Centre (GVVC). De concert avec Westcoast Community Enterprises et le GVVC, VanCity appuie la prestation de services d'aide technique aux microentreprises et aux organismes à but non lucratif.

VanCity Capital a été créée en 1998 à titre de filiale en propriété exclusive ayant pour mission de fournir du capital de croissance (créances de second rang et financement secondaire) à des petites et moyennes entreprises de la Colombie-Britannique connaissant une croissance rapide ainsi qu'à des coopératives et à des organismes à but non lucratif.

En mars 2001, Diversification de l'économie de l'Ouest (DEO) a annoncé qu'il fournirait des fonds, une partie étant remboursable et l'autre non, pour le programme Conseils et prêts pour les entrepreneurs ayant une incapacité (CPEI), dont l'exécution est confiée à la VanCity Credit Union de Vancouver et à la Pacific Coast Savings Credit Union de Victoria.

Objet et mandat

Au moyen de microcrédit et d'autres prêts innovateurs, VanCity offre un accès à des produits de crédit et investit dans le bien-être économique de ses membres et de leur collectivité. Le programme CPEI permet à des entrepreneurs ayant une incapacité d'obtenir des emprunts et des conseils.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Microcrédit

  • Le Peer Lending Program a pour clientèle cible les travailleurs autonomes à temps plein et à temps partiel ainsi que les personnes qui envisagent de lancer une petite entreprise. Ce programme a pour objet d'aider les participants à être en mesure de présenter des antécédents en matière de crédit. Les sommes empruntées peuvent servir à acquérir de l'équipement ou des stocks, à acquitter des frais de publicité ou à payer d'autres dépenses d'entreprise. Voici certains des services offerts par le programme :
    • accès à des services de crédit pour assurer la croissance de l'entreprise;
    • soutien et conseils d'autres personnes exploitant une entreprise;
    • moyens permettant d'établir des antécédents en matière de crédit;
    • possibilités d'établir des réseaux et d'acquérir des connaissances;
    • occasions de rencontrer de nouveaux consommateurs.
  • Prêts d'autodéveloppement
    • Les prêts d'autodéveloppement sont accordés à des personnes qui veulent lancer une entreprise ou lui donner de l'expansion afin de se créer un emploi.
  • Programme Conseils et prêts pour les entrepreneurs ayant une incapacité (CPEI) :
    • Cette initiative lancée conjointement par la VanCity Savings Credit Union et DEO permet aux entrepreneurs handicapés de contracter des emprunts et d'obtenir des conseils. Ce programme a été établi en vue de résoudre le problème de la sous-participation des personnes handicapées à la vie économique, et son but est d'élargir des perspectives d'emploi autonome pour les personnes capables d'exploiter leur propre entreprise.

Conservation Financing Program

Conformément à leur engagement à aider les entreprises membres à améliorer leurs résultats à la fois financiers et environnementaux, VanCity et Éco-fonds Canada ont lancé conjointement le Conservation Financing Program en 2001. Ce partenariat vise à accroître la croissance de l'économie de la conservation en Colombie-Britannique grâce au financement d'entreprises qui s'engagent dans cette avenue économique. Ensemble, la VanCity Credit Union, la VanCity Capital Corporation et Éco-fonds Canada peuvent offrir une gamme complète de produits de financement, notamment des prêts conventionnels d'un montant petit ou élevé ainsi que du capital de croissance.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

  • Microcrédit
    Les entreprises en démarrage ou en expansion peuvent recevoir jusqu'à 25 000 $ de financement du Peer Lending Program (méthode d'emprunt de groupe permettant d'obtenir du crédit de faible montant) et de Self Reliance Loans (dans le cas de personnes qui ont besoin d'un montant plus important pour le démarrage ou l'expansion d'une entreprise).
    • Peer Lending Program
      Au départ, les prêts sont d'un faible montant; ils augmentent régulièrement à mesure que les prêts précédents ont été remboursés et que le groupe de crédit d'entraide prend de l'ampleur. Les prêts peuvent aller de 1 000 $ à 5 000 $ sur une période de 3 à 24 mois. Tous les prêts sont assortis de taux d'intérêt raisonnables.
    • Self-Reliance Loans
      Le prêt maximum est de 35 000 $, la période de remboursement est d'au plus 60 mois et le taux d'intérêt est égal au taux préférentiel majoré de 4 %. Il n'y a pas de frais, et l'emprunteur peut différer jusqu'à deux paiements de remboursement par année, y compris les deux premiers paiements.
    • Programme CPEI
      Ce programme offre deux instruments de financement : le premier prend la forme soit d'un emprunt pouvant atteindre 35 000 $, soit d'une ligne de crédit d'un montant maximum de 15 000 $; le second est un prêt dont le montant peut varier entre 35 000 $ et 75 000 $. Ces prêts peuvent servir :
      • au démarrage ou à l'expansion d'une entreprise;
      • à l'acquisition et à la mise en œuvre de technologies nouvelles;
      • à la modernisation d'installations et d'équipement;
      • à la conception de matériel de marketing et de promotion;
      • à la constitution d'un fonds de roulement en prévision d'une augmentation des ventes.
  • Conservation Financing Program
    • Ce programme accorde des prêts commerciaux à terme conventionnels de montant faible ou important ainsi que des lignes de crédit.
    • Il fournit aussi du capital de croissance (par l'intermédiaire de la VanCity Capital Corporation).
    • Le Conservation Loan Fund est un fonds aux modalités adaptables dont peuvent se prévaloir les entreprises admissibles qui disposent d'un plan d'affaires solide, mais qui ne peuvent obtenir des produits de crédit conventionnels; des conditions particulières s'appliquent.
    • Lorsque la demande est assortie d'un plan d'affaires valable, Green Business Loans peut fournir du financement pour différentes activités, par exemple :
      • l'augmentation de la capacité de service et de production;
      • l'acquisition d'équipement ou d'autres actifs immobilisés;
      • l'apport d'améliorations opérationnelles dans le but d'accroître l'écoefficacité;
      • la constitution d'un fonds de roulement;
      • un financement provisoire lorsque des marchés sont confirmés;
      • des travaux de recherche-développement;
      • la mise au point de produits ou l'exploration de marchés.

Les taux d'intérêt peuvent varier.

Autres produits et services fournis

Les entreprises qui contractent un emprunt dans le cadre du programme CPEI peuvent profiter en tout temps de ressources de formation adaptées à la situation des entrepreneurs handicapés; ils peuvent également recevoir quelques services de conseil commerciaux durant la période de remboursement de l'emprunt.

De plus, VanCity et Éco-fonds Canada cherchent des moyens innovateurs pour fournir de l'aide technique à la fois à des entreprises à titre individuel et à de nouveaux secteurs rattachés à la conservation.

Critères d'admissibilité

Microcrédit

Peer Lending Program

Tous les travailleurs autonomes à temps plein et à temps partiel peuvent présenter une demande. Le processus d'approbation des prêts repose principalement sur la recommandation de l'ensemble du groupe des pairs de l'auteur de la demande. Le manque d'actifs ou de garanties traditionnelles, ou encore, l'absence d'antécédents en matière de crédit ne feront pas nécessairement obstacle à l'obtention de crédit.

Self-Reliance Loans

Sont admissibles uniquement les membres en règle de VanCity depuis au moins six mois ou encore les participants ou anciens participants à un programme d'autonomie d'emploi ou à un programme similaire. Les critères d'approbation portent surtout sur la réputation, la viabilité de l'entreprise et les antécédents en matière de crédit. L'auteur d'une demande doit aussi disposer d'un plan d'affaires solide, d'un curriculum vitae exposant ses qualifications et son expérience, d'états financiers touchant les mois ou années d'exploitation précédents (dans le cas des entreprises existantes), de deux références morales écrites ainsi que de documents démontrant que la personne a investi une somme représentant 10 % au moins du montant à emprunter.

Programme CPEI

L'entrepreneur doit être une personne handicapée exploitant ou lançant une entreprise dans le Lower Mainland ou la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique. Il doit soumettre un plan d'affaires viable et posséder des antécédents en matière de crédit qui soient raisonnables, quoique l'évaluation de la réputation par VanCity soit jugée plus importante. En cas d'indications négatives de la part d'une agence d'évaluation du crédit, des explications convaincantes doivent être présentées.

Premier instrument - Critères :

  • plan d'affaires viable;
  • deux références morales écrites;
  • documents prouvant l'existence d'investissements correspondant à 10 % du montant du prêt (espèces, actifs, investissements antérieurs dans l'entreprise, apport de compétences, etc.);
  • antécédents raisonnables en matière de crédit.

Second instrument - Critères :

  • expérience d'au moins six mois dans l'exploitation d'une entreprise;
  • dossiers de financement provisoire exposant les progrès de l'entreprise, si cette dernière a moins d'un an -- si elle a plus d'un an, états financiers relatifs à chaque année d'exploitation;
  • plan d'affaires viable;
  • au moins deux références morales par des membres du secteur (fournisseurs, clients, etc.);
  • documents démontrant l'existence d'investissements correspondant à 20 % du montant du prêt (espèces, actifs, investissements antérieurs dans l'entreprise, apport de compétences, etc.);
  • antécédents raisonnables en matière de crédit.

Green Business Loans Financing

VanCity tient compte des objectifs environnementaux des auteurs de demandes de crédit. Un engagement confirmé en matière de responsabilité et de leadership environnementaux constitue un point fort et peut être déterminant dans le cadre du processus décisionnel. Le programme vise les entreprises qui veulent apporter des améliorations opérationnelles ou qui ont des objectifs commerciaux à saveur écologique susceptibles d'engendrer des retombées environnementales importantes, par exemple :

  • la prévention de la pollution;
  • la protection ou la restauration de l'écosystème;
  • la conservation des ressources;
  • la conservation énergétique ou l'exploitation d'énergies renouvelables;
  • la réduction des déchets;
  • l'exploitation viable des ressources naturelles.

Caractéristiques que doit présenter l'entreprise :

  • équipe de direction compétente, dévouée et respectant des normes d'éthique élevées;
  • compétence de la haute direction dans les domaines fonctionnels;
  • entreprise exploitée depuis au moins deux ans;
  • ressources de trésorerie positives depuis au moins un an;
  • états financiers préparés par un comptable;
  • existence démontrée d'une demande à l'égard des produits et services proposés;
  • preuves d'une contribution économique ou sociale à la vie communautaire (p. ex., création d'emplois pour les membres des segments traditionnellement sous-employés de la collectivité).

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

VanCity est une institution de dépôt. Le capital et les fonds opérationnels du programme CPEI sont fournis par DEO.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Dans le cas du programme CPEI (VanCity en conjonction avec Coast Capital), DEO a accordé une contribution remboursable de 1 million de dollars pour la création d'un fonds d'investissement de 5 millions de dollars, sans compter une contribution non remboursable de 200 000 $ au titre des coûts d'exploitation.

Profil des investissements

En 2001, la valeur des prêts et des lignes de crédit accordés à plus de 900 petites entreprises par VanCity a totalisé 15 millions de dollars. Voici, à partir de sept catégories de prêt établies selon le montant, le profil des prêts accordés par VanCity en proportion de la valeur totale du portefeuille et en fonction du nombre total de prêts (comparativement à la moyenne des banques à charte canadiennes) :

Prêts approuvés

VanCity, 2001
proportion
Banques, 2000*
proportion
  valeur totale nombre total valeur totale nombre total
1) de 0 à 25 000 $ 3 % 48 % 0 % 43 %
2) de 25 000 $ à 50 000 $ 2 % 17 % 1 % 14 %
3) de 50 000 $ à 100 000 $ 3 % 8 % 1 % 14 %
4) de 100 000 $ à 250 000 $ 10 % 13 % 3 % 14 %
5) de 250 000 $ à 500 000 $ 11 % 7 % 3 % 6 %
6) de 500 000 $ à 1 000 000 $ 14 % 4 % 3 % 4 %
7) 1 000 000 $ et plus 57 % 4 % 88 % 5 %

Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas être égale au total indiqué.
* Source : Association des banquiers canadiens, statistiques agrégées portant sur sept banques.

Prêts à vocation sociale - Données récentes

  2001 1999 1997
Peer Lending 0,10 M$ 0,17 M$ 0,10 M$
Self Reliance Loans 3,72 M$ 3,79 M$ 1,08 M$
Programme CPEI 0,15 M$ - -
Total - microcrédit 3,97 M$ 3,96 M$ 1,18 M$

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

La structure de VanCity est celle d'une caisse de crédit. Le service des investissements communautaires compte 5,5 ETP : deux pour le programme CPEI, deux pour Self Reliance Loans et 1,5 pour le Peer Lending Program. Pour sa part, VanCity Capital compte six employés, dont cinq s'occupent des transactions courantes et de celles ayant trait à la croissance, tandis que le dernier est responsable du portefeuille des entreprises à vocation sociale.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Self-Reliance et programme CPEI

VanCity applique une procédure standard d'approbation des prêts pour les programmes Self-Reliance et CPEI, en sus d'une analyse de la réputation, de manière à respecter la portée et la philosophie de ces initiatives.

Peer Lending

On applique peu d'exigences traditionnelles; l'approbation des prêts est plutôt fondée sur la confiance mutuelle des membres appartenant à un même groupe, sur leur esprit d'initiative et sur leur capacité de remboursement. Les étapes suivantes sont préalables à l'approbation officielle d'un prêt :

  • les membres du groupe répondent des autres membres;
  • ils évaluent et approuvent leurs demandes d'emprunt respectives.

VanCity Capital applique une procédure standard d'approbation des investissements de capital de risque.

Budget d'exploitation et ressources

100 000 $

Contrôle communautaire

Il y a contrôle communautaire dans la mesure où les personnes qui siègent au conseil d'administration de VanCity représentent ses membres, qui représentent eux-mêmes les collectivités. En outre, VanCity consulte son personnel et les chefs de file des collectivités aux fins d'établir ses priorités opérationnelles.

Structure redditionnelle

Outre son rapport annuel, VanCity fait l'objet d'une vérification sociale semestrielle, ce qui donne lieu à l'élaboration d'un compte rendu vérifié par des tiers externes.

4. Résultats

Données sur les résultats

Le pourcentage de manquement dans le cadre du programme de microcrédit a été de 15 % environ. Les données sur la rentabilité sont regroupées avec les données sur les résultats d'ensemble de VanCity.

Profil des clients

Les participants au programme Self Reliance Loans proviennent dans une proportion de 90 % du programme Aide au travail indépendant de DRHC (désormais, RHDC). Les auteurs de demande mènent souvent leurs activités dans le secteur des services; certains sont des spécialistes, et il y a peu d'entreprises de vente au détail.

Incidence sur les entreprises

La plupart des auteurs de demande n'auraient pu assurer le démarrage ou l'expansion de leur entreprise sans l'initiative VanCity's Community Investment.

Incidence sur les collectivités

En 2003, les initiatives appuyées par VanCity ont permis de créer 29 emplois dans le cadre du programme CPEI et de 100 à 150 emplois dans le cadre du programme Self Reliance Loans. Étant donné que la plupart des participants au Peer Lending Program avaient un emploi à l'extérieur de leur entreprise, le principal avantage pour les collectivités est la création de services additionnels.

Études de faisabilité ou évaluations

Une étude portant sur le programme CPEI a été effectuée pour DEO; il se pourrait que l'on décide d'en publier les résultats.

POINTS SAILLANTS DES INVESTISSEMENTS DE VanCity : HEART & SOIL HORTICULTURAL THERAPY

Jardinière-paysagiste certifiée depuis près de quinze ans, Shelagh Smith a décidé de ne plus subir l'insécurité du travail saisonnier pour des services responsables de parcs et de profiter plutôt des avantages possibles du travail autonome. Son entreprise, Heart & Soil Horticultural Therapy, rapproche gens et plantes grâce à un artisanat fondé sur la nature et le jardinage et faisant appel à des fleurs fraîches, à des fleurs séchées sous presse et à du papier fabriqué par l'entreprise. Elle accomplit une grande partie de son travail avec des aînés, qui trouvent dans l'activité physique et les joies du jardinage une source de bien-être pour le corps, l'âme et l'esprit. Shelagh Smith, la dessinatrice de vêtements Ebra Ziron et la photographe Theresa Grech ont décidé de former un groupe de pairs, Wild Indigo, pour faciliter le lancement de leurs entreprises. Elles ont invité une autre dessinatrice de vêtements, Kathleen O'Grady, à se joindre à elles afin de satisfaire à l'exigence voulant que les groupes comptent de quatre à sept membres.

Ces quatre femmes ont accepté de suivre un processus dans lequel l'accès à des services de crédit serait lié au remboursement intégral, dans les délais prévus, des obligations financières de chacune des membres du groupe. Avant d'obtenir un emprunt, chaque membre a dû remplir une demande d'emprunt approuvée par toutes les autres membres. Chaque membre a emprunté le montant maximal prévu pour un premier emprunt, soit 1 000 $. Mme Smith a utilisé ces fonds pour acquérir des outils ainsi qu'une petite caméra afin de prendre des photos de ses clients en pleine activité. Lorsque son vieil ordinateur a rendu l'âme plus tard durant l'année, elle avait déjà remboursé son emprunt et a pu obtenir un nouvel emprunt de 2 000 $, qui lui a permis d'acheter un ordinateur neuf.

4. PROFIL D'AUTRES MÉCANISMES ET INSTRUMENTS D'ACCÈS AU CAPITAL

4.1 Programme de capital d'appoint ConneXion de l'APECA

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Les activités du programme s'étendent à tout le Canada atlantique.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Ce programme a été lancé en raison des nombreuses contraintes importantes avec lesquelles devaient composer les jeunes entrepreneurs du Canada atlantique. Les consultations menées par l'APECA au milieu des années 1990 ont révélé plusieurs obstacles de taille que doivent surmonter les jeunes entrepreneurs lors du lancement ou de l'expansion d'une entreprise. Une étude menée en 1999 sur la première année d'activité du programme a permis de conclure que, dans la pratique, ce dernier était peut-être la seule source de financement dans certaines régions rurales.

Historique et date de création

Le programme a été créé en 1997.

Objet et mandat

Le programme vise à combler trois besoins fondamentaux : (1) l'accès au capital; (2) l'accès, en temps opportun, à des services de formation et à des conseils d'affaires; (3) un guichet unique pour obtenir des renseignements commerciaux correspondant aux besoins des jeunes entrepreneurs.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le programme accorde des prêts personnels remboursables et non garantis, dont le montant peut aller jusqu'à 15 000 $, pour le lancement, l'expansion ou la modernisation d'une entreprise.

Autres produits et services fournis

Le programme de capital d'appoint ConneXion accorde 2 000 $ additionnels à des fins de formation pour aider les entrepreneurs à perfectionner leurs compétences.

La formation et la prestation de conseils sont les principaux services non financiers offerts. Les services de formation comportent plusieurs éléments, notamment la détermination des besoins de formation et d'apprentissage, l'élaboration de plans de formation en fonction de ces besoins, la mise en œuvre de ces plans, ainsi qu'un suivi ayant pour objet de déterminer d'autres besoins de formation.

Les services de mentorat sont une autre composante du programme; toutefois, selon l'étude d'évaluation de 1999, ces services ne sont pas aussi efficaces qu'ils le devraient, se résumant au mieux à une source non officielle de soutien général.

Critères d'admissibilité

  • L'auteur d'une demande doit résider au Canada atlantique et être âgé de 18 à 29 ans (s'il est âgé de moins de 19 ans, il doit présenter la signature d'un adulte).
  • Les entreprises de la plupart des secteurs sont admissibles (p. ex., vente au détail, services personnels et entreprises saisonnières).
  • L'auteur de la demande doit détenir une participation majoritaire dans l'entreprise.
  • La somme empruntée doit être consacrée au lancement, à l'expansion ou à la modernisation de l'entreprise.

Restrictions

  • Le prêt est censé servir à financer les coûts de l'entreprise à long terme (p. ex., actifs immobilisés, coûts de démarrage et fonds de roulement).
  • L'argent emprunté peut servir en guise de capitaux propres afin d'attirer d'autres investisseurs.
  • L'argent emprunté ne peut être utilisé pour acquérir une entreprise existante.
  • Cet argent ne peut non plus servir à refinancer une dette existante ni à payer le coût de restructuration d'une entreprise.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

L'exécution du programme semble se faire entièrement par l'intermédiaire de sociétés locales de développement économique et de centres de développement et d'éducation en entrepreneuriat.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Un conseil d'approbation des prêts, constitué par un groupe de bénévoles, a la responsabilité d'approuver ou de rejeter chaque demande de prêt. Les membres de ce conseil, qui représentent un vaste segment du milieu des petites entreprises, sont généralement des entrepreneurs et des spécialistes du monde des affaires qui résident dans la même région que l'auteur de la demande.

Contrôle communautaire

Le programme est exécuté par l'intermédiaire d'un réseau de sociétés locales de développement économique ainsi que par d'autres organismes de développement communautaire.

Structure redditionnelle

Dans la mesure où le programme est exécuté par l'entremise de sociétés locales de développement économique et de centres de développement et d'éducation en entrepreneuriat, la reddition de comptes au public se fait dans le cadre de la structure redditionnelle de ces organisations.

4.2 Adena Ventures (Ohio, États-Unis)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Adena Ventures mène ses activités dans plus d'un État; son siège social se trouve à Athens (Ohio), et elle compte un autre bureau à Charleston (Virginie occidentale). Elle limite ses investissements à la région centrale des Appalaches, région qui comprend le sud-est de l'Ohio, la Virginie occidentale, l'ouest du Maryland et le nord-est du Kentucky. Cette région compte 4,1 millions d'habitants et 21 630 petites entreprises ayant de 10 à 100 employés.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Adena a été mise sur pied dans le but de fournir une aide en matière d'exploitation et de constitution de capitaux propres à des entreprises admissibles du centre des Appalaches. Sa mission consiste à offrir à ses investisseurs un rendement dont le taux se compare à celui du marché, tout en faisant la promotion d'un développement économique durable et généralisé dans l'ensemble de sa région d'activité. Les caractéristiques démographiques de cette région sont similaires à celles de la région de Washington (D.C.) et de la région métropolitaine d'Atlanta; toutefois, de 1999 à 2000, il y a eu seulement cinq entreprises de la région visée par Adena qui ont profité d'investissements de capital de risque (valeur totale de 23,7 millions de dollars américains), comparativement à 229 dans la région de Washington (valeur totale de 2,7 milliards de dollars américains) et 159 dans la région d'Atlanta (valeur totale de 2 milliards de dollars américains). Adena Ventures veut transformer cet écart en débouché.

Historique et date de création

Fondée officiellement le 24 avril 2002, Adena Ventures est la première entreprise faisant partie du programme New Markets Venture Capital (NMVC) en Amérique; ce programme a été lancé par la Small Business Administration (SBA) en 2001. Le fonds mis sur pied dans le cadre de ce programme fournit du capital d'investissement ainsi qu'une aide opérationnelle à des petites entreprises des régions cibles. Le fonds peut compter sur le soutien de douze investisseurs institutionnels, de la Small Business Administration et de plusieurs partenaires stratégiques des secteurs public et privé, notamment l'Université de l'Ohio, l'Université de Charleston, le Mountain Maryland Entrepreneurial Development Center, Spilman Battle and Thomas LLC, Maple Creative, PricewaterhouseCoopers et Cornerstone Partners Inc.

En principe, le fonds devait disposer de 10 millions de dollars environ en février, mais la participation subséquente du West Virginia Development Office a conduit à un élargissement de sa portée et de sa taille. Il y a eu une contribution de 3,7 millions de dollars américains de l'Université de l'Ohio, de l'Université de Charleston et du Mountain Maryland Entrepreneurial Development Center pour le financement de services d'aide commerciale professionnelle.

Objet et mandat

Les objectifs d'Adena Ventures consistent à favoriser la création d'entreprises et d'emplois, à commercialiser des technologies nouvelles et à générer de nouvelles sources de revenu et de richesse dans une région qui a pris un certain retard à cet égard par rapport au reste du pays.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Adena Ventures investit dans différents secteurs, notamment ceux de la technologie de l'information, des soins de santé et de l'enseignement virtuel. Les investissements dans des entreprises jeunes et en croissance varient entre 200 000 $ et 2 millions de dollars.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le financement prend la forme de prises de participation, et la période d'investissement dans chaque société faisant partie du portefeuille varie entre trois et sept ans.

Autres produits et services fournis

Les entreprises composant le portefeuille d'investissement ou qui pourraient éventuellement en faire partie peuvent profiter d'une aide opérationnelle qui leur est fournie par des universités, des organismes de développement économique communautaire et des cabinets privés d'experts-conseils et de comptables.

Critères d'admissibilité

  • Viabilité de l'entreprise.
  • Entreprises à l'étape du prédémarrage, du démarrage et de la croissance, dont l'équipe de direction est compétente et qui mènent leurs activités dans la région centrale des Appalaches.
  • Large éventail de secteurs : technologie, sciences de la vie, fabrication, énergie et produits alimentaires à valeur ajoutée.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Investisseurs des secteurs public et privé : une université, l'administration publique d'un État, des banques, une entreprise de services publics, une caisse de retraite, un organisme de développement économique communautaire et une importante fondation nationale. Des capitaux sont également fournis par la SBA via le programme New Markets Venture Capital. De façon à mieux cibler le programme incitatif applicable à cet État, la 1987 Capital Company Act de la Virginie occidentale a fait l'objet de modifications récemment de façon à limiter l'application du crédit d'impôt de 50 % au titre des investissements de capital de risque aux investisseurs qui fournissent du financement par l'intermédiaire des fonds de capital de risque approuvés par la SBA.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Depuis décembre 1999, on a mobilisé 34 millions de dollars.

Adena Ventures s'efforce d'investir de concert avec d'autres investisseurs institutionnels lorsque la chose est appropriée. Par l'intermédiaire de la SBA, elle a également reçu des fonds fédéraux correspondant aux sommes recueillies.

Profil des investissements

Le montant cible des investissements va de 200 000 $ à 2 millions de dollars par entreprise. La valeur des investissements d'Adena en novembre 2003 se chiffrait à 2,1 millions de dollars américains.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Adena Ventures compte sept employés.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Adena Ventures est administrée par une équipe de direction compétente. Les membres du commandité font partie du comité d'investissement, qui examine et approuve tous les investissements. Les sommes investies ne sont pas réservées à des comtés particuliers; elles sont versées aux entreprises admissibles, peu importe où elles se trouvent.

Contrôle communautaire

Le contrôle communautaire semble se limiter à l'influence politique des mandants de la région cible ainsi que de l'électorat national (dans la mesure où celui-ci pourrait influer sur la politique fiscale et(ou) sur le programme New Markets Venture Capital de la SBA).

Structure redditionnelle

Les investisseurs ont leur mot à dire et exercent un contrôle important; ils siègent notamment au conseil d'administration des entreprises clientes et contrôlent souvent ces dernières.

4.3 Alberta Women's Enterprise Initiative Association (Alberta)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

L'Association a des bureaux à Edmonton et à Calgary; il y a également un conseiller auprès des entreprises à Lethbridge (auparavant, il y en avait également à Cold Lake et à Grande Prairie). L'Association semble utiliser un modèle semblable à celui des SADC, sauf que sa clientèle est constituée exclusivement de femmes.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

L'Association a été créée au lendemain d'une étude menée en 1994 par Diversification de l'économie de l'Ouest (DEO) au sujet de la participation des femmes à la vie économique, notamment à titre de chefs d'entreprise. Cette étude a mis en lumière le fait que les femmes qui veulent lancer et exploiter une entreprise doivent surmonter des obstacles rattachés à leur sexe, notamment les différences systémiques au niveau des attitudes à l'endroit des femmes et entre femmes, un accès restreint au capital, des lacunes en matière de formation et d'éducation, un accès limité à l'information ainsi qu'à des réseaux de personnes-ressources et à des mentors, sans compter la nécessité de parvenir à un juste équilibre entre vie familiale et responsabilités reliées à l'entreprise. On a pu aussi constater que les femmes ont parfois de la difficulté à obtenir du financement en raison, par exemple, d'antécédents de crédit insuffisants, d'un manque d'actifs à fournir à titre de garanties ou simplement du risque trop élevé du projet pour le bailleur de fonds (selon les données historiques, les femmes tendent à exploiter des entreprises perçues comme présentant un risque plus élevé, comme des restaurants, des entreprises de services et des points de vente au détail).

Historique et date de création

C'est en mai 1995 que DEO a conclu une entente avec l'Alberta Women's Enterprise Initiative Association (AWEIA), entente prévoyant une aide financière sur cinq ans pour la prestation de services et l'offre de prêts à des femmes chefs d'entreprise de la province. L'Association a ouvert officiellement ses portes le 16 novembre 1995. Elle est actuellement en troisième ronde de négociations avec DEO, non seulement pour continuer de disposer de fonds opérationnels, mais aussi pour élargir son capital, étant donné que ses fonds actuels devraient être entièrement engagés d'ici 2007.

Objet et mandat

Le mandat de l'Association est de fournir à des femmes de l'Alberta des services qui permettront à ces dernières de tirer parti des points forts de leurs entreprises et d'accroître leur apport à l'économie albertaine. Conformément aux instructions de DEO, les services fournis doivent être adaptés aux besoins des femmes de chaque province de l'Ouest, compte tenu des services existants et des différences interrégionales. Les services doivent être fournis dans chaque province par des sociétés à but non lucratif sans lien de dépendance avec l'administration fédérale.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Dans le but d'appuyer le démarrage ou l'expansion de petites entreprises, l'Association accorde des prêts pouvant atteindre 100 000 $ à des femmes albertaines qui sont propriétaires d'une entreprise ou qui prévoient en lancer ou en acquérir une; ces femmes doivent avoir une participation d'au moins 50 % dans l'entreprise et en contrôler l'exploitation dans une proportion d'au moins 51 %. L'Association n'accorde pas de prêts de dernier ressort; il n'est pas nécessaire d'avoir essuyé un refus ailleurs pour demander un emprunt. Également, l'Association fournit des renseignements sur les services offerts aux entreprises, et elle offre des conseils confidentiels personnalisés ainsi que des services de soutien, de formation et d'établissement de réseaux. On peut se prévaloir de ces services dans l'ensemble de la province par téléphone, par télécopieur ou par Internet; on peut également rencontrer des conseillers en poste dans la province.

Les femmes qui ont présenté une demande et communiqué avec un conseiller reçoivent une orientation tout au long d'un processus exhaustif de planification d'entreprise. Lorsqu'une demande officielle d'emprunt est présentée, une vérification préalable du crédit est effectuée. Le conseiller formule alors des commentaires et des suggestions; une fois ces suggestions mises en œuvre, le plan d'affaires et la demande d'emprunt sont transmis à l'administrateur du programme de prêt.

L'Association a négocié à un taux très bas une assurance-prêt de groupe. Les personnes qui contractent un emprunt doivent souscrire une assurance ou faire de l'Association le bénéficiaire d'une police existante.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

  • Hypothèques et prêts à terme (mais aucune ligne de crédit).
  • Utilisation autorisée des fonds : fonds de roulement, démarrage, biens durables et améliorations locatives.
  • Montant maximum : 100 000 $.
  • Période de financement : au plus cinq ans.
  • Amortissement : au plus quinze ans; période d'amortissement reliée généralement à la durée de vie utile de l'actif.
  • Taux d'intérêt : taux préférentiel majoré d'un pourcentage déterminé en fonction du montant du prêt et du risque (habituellement, taux préférentiel plus 2 % dans le cas d'entreprises existantes, et taux préférentiel plus 4 % dans le cas d'entreprises en démarrage).
  • Frais de service : frais de 20 $ pour la soumission d'une demande et d'autres coûts (montant additionnel de 10 $ pour chaque coauteur de la demande).
  • Garanties : contrat de garantie générale, garantie personnelle et toute autre modalité jugée nécessaire.
  • Remboursement du principal : aucune pénalité en cas de remboursement anticipé.

L'Association pourra envisager de conclure des ententes de cofinancement avec d'autres bailleurs de fonds ainsi qu'avec des programmes publics; dans certains cas, elle pourra laisser à un autre bailleur de fonds le soin d'être le prêteur principal.

Autres produits et services fournis

Les conseils fournis durant la procédure de demande d'emprunt sont confidentiels et gratuits (le coût est assumé par des parrains). Ces services comprennent notamment :

  • des ateliers de planification des activités commerciales;
  • des séances sur l'exploitation de sa propre entreprise;
  • des services de mentorat par des spécialistes de l'Association agissant à titre bénévole;
  • la prestation de conseils commerciaux (conseils confidentiels fournis gratuitement par des employés et des contractuels);
  • des liens avec des entreprises exploitées par des femmes;
  • l'établissement de cercles d'entreprises exploitées par des femmes;
  • des séances animées par des spécialistes (comptables, avocats, etc.).

Critères d'admissibilité

  • L'auteur de la demande doit avoir au moins 18 ans.
  • Une ou plusieurs femmes doivent détenir une proportion d'au moins 50 % de la propriété effective de l'entreprise.
  • Une ou plusieurs femmes doivent contrôler une proportion d'au moins 51 % des activités de l'entreprise.
  • L'auteur de la demande doit résider en Alberta (citoyen canadien ou résident permanent).
  • L'entreprise doit mener ses activités en Alberta.
  • La vérification préalable du crédit doit avoir été satisfaisante ou la gestion passée des flux de trésorerie doit avoir été adéquate.
  • L'entreprise doit présenter un plan d'affaires justifiant le montant de l'emprunt demandé.
  • Tous les frais et coûts applicables doivent avoir été acquittés, notamment les frais de présentation d'une demande et les coûts de vérification du crédit, d'enregistrement des garanties et d'assurance-crédit, de même que les frais juridiques, le cas échéant.
  • L'apport de capitaux propres par le propriétaire doit équivaloir à une proportion allant de 10 à 25 % (à concurrence de 50 %) de la dette totale de l'entreprise.

L'Association n'est pas en mesure de financer certaines opérations, par exemple, une ligne de crédit renouvelable, une entreprise de commercialisation à paliers multiples, des redevances de franchisage, les activités d'agents indépendants ou de démarcheurs, les études ou la formation, l'acquisition d'un fonds commercial, la rémunération des propriétaires et le refinancement de dette.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

DEO a fourni le capital initial ainsi que des subventions annuelles importantes au titre des coûts de fonctionnement. Cet organisme a également pris des engagements au chapitre du financement des services jusqu'en 2005. Les frais de traitement des prêts et les intérêts perçus constituent d'autres sources de fonds. Également, l'Association impose des frais non remboursables pour l'examen des demandes; ces frais s'élèvent à 20 $ par demande, plus 10 $ pour chaque partenaire additionnel. Les frais de consultation qui ne sont pas assumés par des parrains sont imputés aux participants sans majoration.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

DEO a affecté 5 millions de dollars à la constitution du capital de l'Association en 1995, plus 4,5 millions de dollars au titre des coûts de fonctionnement.

Profil des investissements

De 1995 à 2000, l'Association a consenti pour plus de 4 millions de dollars de prêts directs et a contribué à la mobilisation de 3 millions de dollars de la part d'autres bailleurs de fonds; depuis le début de ses activités jusqu'en 2004, les versements ont totalisé près de 7 millions de dollars. Le montant moyen des prêts est de 23 000 $, et le montant net des radiations jusqu'ici se chiffre à 530 000 $, le taux de pertes sur prêts étant de 8 %. On estime à 4,5 millions de dollars les capitaux mobilisés grâce aux prêts ou aux services de l'Association.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les cinq membres fondateurs faisaient au départ partie du groupe consultatif. Un concours public a été lancé dans la province pour recruter cinq autres administrateurs, le conseil d'administration devant en principe compter onze membres. Tous les sièges ne sont pas occupés à l'heure actuelle, et on cherche de nouveaux membres. On tient également à embaucher trois autres conseillers (un pour la ville de Calgary et deux pour Edmonton) ainsi qu'un directeur des communications.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Conformément à des pratiques prudentes en matière de prêts, les employés de l'Association soumettent chaque demande d'emprunt à une analyse critique poussée, qui porte notamment sur les éléments suivants : viabilité de l'entreprise; capacités en matière de direction et d'exploitation; possibilités de commercialisation des produits ou services et accueil des consommateurs; capacités touchant la trésorerie et le remboursement des emprunts; antécédents en matière de crédit et garanties; capital fourni par le propriétaire et capacité de ce dernier de faire un apport financier à l'entreprise; évaluation générale du risque; perspectives d'activité économique et d'emploi. Le conseil d'administration de l'Association définit les critères d'octroi des prêts; tous les prêts d'un montant supérieur à 25 000 $ doivent être approuvés par le comité des finances. La directrice exécutive examine toutes les décisions, et les personnes dont la demande a été rejetée peuvent en appeler officiellement de la décision.

Budget d'exploitation et ressources

En 1999, DEO a pris des engagements additionnels totalisant 4,4 millions de dollars (850 000 $ par année pendant cinq ans) au titre des coûts de fonctionnement; on cherche actuellement à obtenir du financement pour cinq années de plus. L'Association fait par ailleurs état de plus de 11 600 heures de travail effectuées à titre bénévole.

Contrôle communautaire

Le contrôle communautaire s'exerce au niveau des membres bénévoles du conseil de l'Association; ces membres sont recommandés par le personnel de l'Association ainsi que par les administrateurs déjà nommés.

Structure redditionnelle (reddition de comptes aux actionnaires et aux collectivités)

Le modèle redditionnel de l'Association est similaire à celui des SADC, le personnel relevant d'une directrice exécutive, qui relève à son tour du conseil d'administration, dont les membres siègent à titre bénévole; enfin, le conseil rend compte à DEO. L'Association rend public un rapport annuel comprenant les résultats d'une vérification financière, et les employés établissent des statistiques opérationnelles trimestrielles et les présentent à DEO ainsi qu'au conseil d'administration.

4. Résultats

Données sur les résultats

L'Association mène ses activités à la manière d'un organisme à but non lucratif et n'impose généralement pas de frais pour ses services; lorsqu'elle impose de tels frais, ceux-ci correspondent au prix coûtant des services. Le financement fourni par DEO est essentiel à la poursuite de ses activités.

Profil des clients

Voici le profil des clients de l'Association :

Calgary : 47 %
Edmonton : 31 %
Régions rurales : 22 %

Secteur Démarrage Expansion Total
Vente au détail 12 % 13 % 25 %
Services 25 % 21 % 46 %
Vente de gros 1 % 6 % 7 %
Fabrication 3 % 10 % 13 %
Services d'accueil 3 % 2 % 5 %
Autres (technologie, environnement) 1 % 2 % 3 %
Total 45 % 54 % 99 %

Incidence sur les entreprises

Étant donné que l'Association n'est pas un prêteur de dernier recours, certaines personne préféreront s'adresser à elle plutôt qu'à des prêteurs traditionnels de manière à obtenir également des services consultatifs. De toute manière, si ce n'était de l'Association, la plupart de ses clients seraient incapables d'obtenir le financement nécessaire au démarrage ou à l'expansion d'une entreprise, ou du moins, la portée de leur projet et les progrès de leur entreprise en seraient-ils grandement réduits.

Incidence sur les collectivités

En moyenne, les entreprises en démarrage comptent de 1 à 1,5 ETP, et le montant moyen du prêt à l'expansion correspond à l'addition de 1 ou 1,5 ETP additionnel. Dans bien des cas, les entreprises clientes fournissent des services dont les collectivités ne bénéficieraient pas sinon.

Études de faisabilité ou évaluations

Une étude menée en 2001 a permis de constater que les clientes de l'Association sont plus jeunes, plus instruites et plus enclines à exploiter leur propre entreprise que la population de contrôle, mais qu'elles possèdent moins d'expérience directe en administration.

UNE PHOTO VAUT MILLE MOTS - PATRICIA COULTER PHOTOGRAPHY

Patricia Coulter faisait de la photographie en dilettante depuis plus de vingt ans, mais il aura fallu que la Compagnie pétrolière impériale Ltée fasse appel à ses services pour que cette résidente de Cold Lake décide de transformer son passe-temps en entreprise. Malgré son expérience pratique et la formation qu'elle avait suivie au College of Art and Art History de l'Université de la Saskatchewan, Patricia a pris conscience qu'elle avait besoin d'aide pour réaliser son rêve. Elle a communiqué avec l'AWEIA pour obtenir une aide financière ainsi qu'un soutien en matière de planification d'affaires; elle a ainsi pu recevoir des conseils sur la manière d'exploiter une entreprise à domicile et a été mise en relation avec un conseiller qui lui a offert une orientation tout au long du processus de démarrage.

Patricia offre maintenant un large éventail de services photographiques professionnels (mariages, portraits de famille, contrats commerciaux, paysages, etc.) Ses photographies ont déjà été publiées dans des revues comme Photo Life et Western People, et elle continue d'élargir son marché en organisant des ateliers pour les personnes qui veulent se perfectionner en photographie. Depuis le lancement de son entreprise, Patricia a doublé le nombre de ses engagements, ce qu'elle attribue à son site Web. Elle a en outre conclu des partenariats stratégiques avec d'autres photographes de la région à des fins de mise en commun des ressources et de promotion mutuelle, ce qui leur est bien plus profitable que s'ils se faisaient concurrence.

L'avantage concurrentiel de Patricia repose d'abord sur sa capacité d'adaptation et d'innovation. Par exemple, elle crée des photographies en couleur en employant une technique manuelle innovatrice et peu répandue; de plus, en raison d'une hausse de la demande de souvenirs de mariage exclusifs, elle propose des produits innovateurs pour les fiançailles. Elle modifie ses produits en fonction des besoins de ses clients et, outre les mariages, elle se tourne de plus en plus vers les contrats commerciaux.

Pour en apprendre davantage sur Patricia et sa photographie, il suffit de composer le 780-639-4660 ou de visiter son site Web à l'adresse suivante : http://www.patriciacoulterphotography.com 

4.4 Bridges Community Ventures (Royaume-Uni)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

BCV investit dans toute l'Angleterre, en ciblant les quartiers faisant partie des 25 centiles les plus bas selon l'Index of Multiple Deprivation (IMD), qui sert à déterminer les quartiers les plus défavorisés. L'IMD contient six variables « pondérées » qui sont mesurées au niveau des quartiers : le revenu (25 %); l'emploi (25 %); la santé/l'incapacité (15 %); l'éducation, les compétences et la formation (15 %); le logement (10 %); l'accès géographique aux services (10 %). L'IMD est la somme des valeurs pondérées de ces variables. À partir de ces valeurs, on établit les six indices de district suivants :

  • Concentration locale - moyenne, pondérée par la population, du rang occupé par les quartiers qui, à la fois, sont les plus défavorisés du district et où résident 10 % de la population de ce dernier (indicateur d'intensité).
  • Degré - proportion de la population du district vivant dans les quartiers les plus défavorisés (dont le score fait partie des 10 % les plus bas).
  • Échelle de revenu - nombre de personnes ayant un faible revenu.
  • Échelle d'emploi - nombre de personnes privées d'emploi.
  • Rang moyen des quartiers - moyenne, pondérée par la population, du rang qu'occupent les quartiers faisant partie du district.
  • Score moyen des quartiers - moyenne, pondérée par la population, du score combiné obtenu par les quartiers du district.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le capital de risque s'est avéré être un outil efficace de formation et de croissance des entreprises au Royaume-Uni. Selon les estimations, plus de deux millions de Britanniques travaillent pour des entreprises financées par des investisseurs de capital de risque. Depuis sa création, le secteur britannique du capital de risque a vu la valeur de ses investissements passer de 111 millions de livres en 1984 à plus de 8 milliards de livres en 2000, au profit de plus de 1 500 entreprises; le Royaume-Uni se classe maintenant au deuxième rang à ce chapitre, derrière les États-Unis.

Bridges Community Ventures a été mis sur pied de façon que cet outil profite également aux régions du pays qui avaient pris un certain retard. Étant donné que le secteur traditionnel du capital de risque a appuyé efficacement l'entreprise et la création d'emplois au sein de l'économie depuis les deux ou trois dernières décennies, on espère que ce fonds saura, de même, faire office de catalyseur dans les régions dont l'économie n'a pas connu le même rythme de croissance.

Historique et date de création

Bridges Community Ventures Ltd. a été lancé en mai 2002 par deux importantes entreprises de capital de risque, Apax et 3i. L'idée de créer des fonds de capital de risque pour le développement communautaire (Community Development Venture Funds) a été mise de l'avant par le Social Investment Task Force qui, dans son rapport présenté au chancelier de l'Échiquier en octobre 2000, recommandait la création d'un programme d'action en cinq points touchant le secteur public, le secteur des entreprises, le secteur financier et le secteur communautaire et bénévole et dont l'objet serait d'appuyer l'investissement, l'esprit d'entreprise et la création de richesse dans les collectivités où le niveau des investissements était insuffisant. L'un des cinq points du programme était la création de fonds de capital de risque pour le développement communautaire; BCV a été mis sur pied pour administrer le premier de ces fonds. Pour favoriser sa création, l'État a versé une contribution égale à chaque livre investie dans le fonds par le secteur privé. Aux entreprises possédant une capacité de croissance appropriée et situées dans des collectivités où les investissements sont insuffisants - ou qui sont directement utiles à ces collectivités -, BCV offre des conseils d'affaires, des réseaux de personnes-ressources et un financement adéquat pour leur permettre de connaître une croissance à la mesure de leur potentiel.

BCV s'inspire du secteur américain d'investissement de capital de risque dans le développement communautaire, ce secteur comptant actuellement environ 60 fonds similaires qui obtiennent déjà de bons résultats financiers et qui ont des retombées sociales bénéfiques.

Objet et mandat

BCV investit dans des entreprises au fort potentiel de croissance situées dans les régions de l'Angleterre où les investissements sont inférieurs à la moyenne. Son objectif est d'investir dans des entreprises qui prospéreront et de montrer qu'il est possible d'obtenir un rendement élevé en appuyant des entrepreneurs de ces collectivités, dans l'espoir que cela incitera d'autres investisseurs du secteur privé à injecter des fonds dans les régions en question.

Mission et objectifs :

Le but de BCV est de stimuler l'esprit d'entreprise dans les collectivités où les investissements sont insuffisants, de façon à stimuler la croissance économique et la création d'emplois, à favoriser l'accroissement de la richesse et à proposer des modèles à suivre en matière de réussite commerciale.

BCV offre financement et soutien à des entrepreneurs qui se démarquent afin de les aider à réaliser leur vision et à créer de la richesse, à la fois pour eux-mêmes et pour leur collectivité.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

BCV investit dans des entreprises qui se démarquent, leur fournissant ainsi la possibilité de réaliser leur vision et de créer de la richesse, au bénéfice à la fois des entrepreneurs et de leur collectivité. Il met l'accent sur les sociétés en croissance (de tous les secteurs) qui en sont à l'étape du lancement ou de l'expansion ainsi que sur les rachats d'entreprise par un tiers ou par des employés. Certaines entreprises en démarrage pourront aussi recevoir une aide si leur direction a une grande expérience du secteur dans lequel elles se spécialisent. Le montant maximum des investissements dans une entreprise est de 2 millions de livres, et le montant minimum est généralement de 100 000 livres. Aucun échéancier n'est fixé à proprement parler en ce qui touche les investissements, mais les fonds mis sur pied ont une existence de dix ans, et tous les investissements doivent être recouvrés à l'intérieur de cette période.

BCV doit se conformer aux limites fixées par la Commission européenne en matière d'aide étatique au secteur privé; toutefois, dans la plupart des cas, les subventions reçues d'ailleurs par les auteurs de demandes de financement n'auront aucune incidence à cet égard. BCV vise à obtenir un taux de rendement interne de 10 à 15 % environ, ce qui est inférieur au taux de référence de la plupart des fonds de capital de risque à vocation commerciale. BCV administre le fonds à titre de commandité (société de gestion qui est une entité juridique distincte du fonds).

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le financement accordé prend la forme d'une prise de participation (capital de risque). Au besoin, BCV peut, en complément, accorder des prêts ou souscrire des titres de créance comportant des caractéristiques proches de celles de titres de participation. Tous les investissements comportent un élément associé aux capitaux propres, et tout au plus 35 % du capital sera investi sous la forme de prêts ordinaires.

Autres produits et services fournis

BCV communique des connaissances ainsi que des renseignements sur des personnes-ressources aux entreprises dans lesquelles il investit. Par l'intermédiaire de réseaux d'investisseurs ainsi que de cercles d'entrepreneurs et de spécialistes en investissement, BCV permet aux entreprises faisant partie de son portefeuille de tirer parti d'une somme d'expérience, de conseils et de personnes-ressources dont la valeur est inestimable. De même que la plupart des autres investisseurs de capital de risque, BCV compte un représentant au sein du conseil d'administration de chacune des entreprises de son portefeuille et peut souvent compter sur un autre administrateur. Le but est de faire en sorte que les entrepreneurs qui ont investi ainsi que d'autres personnes jouent un rôle actif. BCV souhaite que vingt entrepreneurs participent au fonds (son « Enterprise Club ») de façon à offrir des services de mentorat à ses entreprises. À mesure que le portefeuille prendra de l'expansion, BCV fera de plus en plus appel à l'Enterprise Club pour fournir un appui à ses entreprises, servir de modèle et maximiser les chances de réussite des entreprises.

Critères d'admissibilité

Pour que Bridges Community Ventures investisse dans une entreprise, celle-ci doit :

  • être située dans une circonscription faisant partie des 25 centiles inférieurs de l'indice des régions défavorisées (Index of Multiple Deprivation), selon la liste publiée par le bureau du vice-premier ministre en 2000;
  • être une petite ou moyenne entreprise;
  • avoir des retombées positives directes, de la nature indiquée ci-après, sur des régions défavorisées :
    1. Employés : au moins 35 % de ses employés actuels ou des personnes qui seront embauchées en conséquence directe de l'investissement doivent vivre dans les régions cibles, et les plans prévus pour l'avenir ne doivent pas avoir une trop forte incidence à cet égard;
    2. Marchés : le principal marché cible des services et(ou) produits figurant dans le plan d'affaires est constitué par les gens qui résident dans les régions cibles;
    3. Fournisseurs : au moins la moitié des dépenses non salariales vont à des entreprises locales, c'est-à-dire à des entreprises dont au moins la moitié du personnel réside dans les régions cibles (création de réseaux d'approvisionnement locaux).

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Les fonds proviennent d'investisseurs privés et institutionnels, le Phœnix Fund de l'administration publique du Royaume-Uni versant une contribution égale aux autres capitaux recueillis. Cette contribution de l'État consiste pour une part en créances de second rang et est assortie d'un plafond au chapitre du rendement éventuel. Au total, 70 % de la participation de l'État consiste en créances de second rang, le reste prenant la forme d'investissements de rang égal à ceux des investisseurs privés.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

BCV a mobilisé 40 millions de livres, dont 20 millions proviennent d'investisseurs privés, l'État fournissant le même montant.

Profil des investissements

Jusqu'ici, plus de 200 plans d'affaires ont été reçus par Bridges Community Ventures; mentionnons toutefois que la moitié des entreprises en question sont situées à Londres et dans les West Midlands. À la fin de mars 2003, BCV a mené à terme ses trois premiers investissements, au titre desquels il a puisé 2,1 millions de livres à même le Phœnix Fund (ce qui signifie que la valeur totale des investissements s'est élevée à 4,2 millions de livres).

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

BCV compte sept administrateurs, dont trois sont des directeurs exécutifs. Les quatre autres siègent au comité d'investissement nommé par le conseil d'administration. Les membres du conseil sont choisis par les actionnaires, qui appartiennent tous au secteur privé. Tous les administrateurs sont choisis en fonction de leur grande expérience en matière d'investissement de capital de risque ou d'exploitation d'entreprise. Un comité distinct composé de représentants d'investisseurs a également été mis sur pied pour évaluer le rendement de la société de gestion du fonds (dont le contrat peut être résilié s'il y a lieu) et pour résoudre les éventuels conflits d'intérêts. Ce dernier comité ne prend pas de décisions en matière d'investissement.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Une fois qu'une entreprise ayant présenté une demande a franchi une procédure rigoureuse de présélection menée par les directeurs exécutifs, une entente de financement est présentée au comité d'investissement du conseil d'administration de BCV (les quatre administrateurs qui ne sont pas des directeurs exécutifs) pour approbation finale.

Budget d'exploitation et ressources

La structure de rémunération applicable à la société de gestion du fonds est similaire aux régimes de rémunération en fonction des bénéfices utilisés dans le secteur du capital de risque à la grandeur de la planète. Le principal facteur rattaché aux bénéfices est constitué par la fraction des bénéfices attribuée aux administrateurs du fonds plutôt qu'aux investisseurs. De façon à maximiser la recherche de bénéfices, cette fraction est fixée à 20 % des gains réalisés, une fois que le fonds a remboursé aux investisseurs le capital qu'ils ont investi. L'ordre de priorité des attributions est le suivant :

  1. Obligations du fonds (honoraires de gestion, intérêts bancaires).
  2. Capitaux de rang égal fournis au départ par les investisseurs privés et l'État.
  3. Distributions de bénéfices :
    1. fraction attribuée aux administrateurs du fonds (20 %);
    2. rendement privilégié des capitaux de rang égal des investisseurs privés et de l'État (10 %).
  4. Capital fourni au départ par l'État sous forme de créances de second rang.
  5. Rendement, à concurrence de 5 %, sur les créances de second rang de l'État.
  6. Distributions subséquentes de bénéfices :
    1. fraction attribuée aux administrateurs du fonds (20 %);
    2. rendement des capitaux de rang égal des investisseurs privés et de l'État (80 %).

Contrôle communautaire

Il n'existe aucune forme directe de contrôle communautaire, sauf dans la mesure où les investisseurs privés qui prennent part aux activités ont des liens avec les collectivités cibles.

Structure redditionnelle

La responsabilisation de la direction de BCV passe d'abord par la procédure de rapports au conseil ainsi qu'au comité des investisseurs. La gestion des fonds est également réglementée par la Financial Services Authority et par la British Venture Capital Association. Enfin, il faut rendre compte aux organismes de réglementation de l'Union européenne concernant l'aide de l'État à l'entreprise privée.

Pour mesurer l'incidence sociale des activités de BCV, des spécialistes externes mènent des vérifications sociales ainsi que des évaluations des répercussions sociales. BCV s'efforce d'être ouvert et transparent ainsi que d'aller plus loin en matière de vérification sociale. Voici certaines des répercussions sociales attendues des activités :

  • la création d'emplois durables;
  • la possibilité d'offrir des modèles à suivre;
  • la dynamisation de l'économie;
  • l'élargissement des perspectives d'avancement personnel.

La charte de BCV en matière d'éthique

BCV rend compte aux personnes qui ont investi dans ses fonds ainsi qu'à ses actionnaires, et il tient compte des intérêts de toutes les parties concernées. BCV veut mener des activités commerciales dans un esprit d'équité, maintenir son intégrité et son professionnalisme et respecter les besoins des investisseurs, du personnel, des fournisseurs, des collectivités locales et des entreprises dans lesquelles il investit. Ses normes se reflètent dans sa culture, dans ses décisions en matière de recrutement et dans la procédure d'examen annuel des résultats.

Le conseil est responsable du respect des normes d'éthique, tandis que les directeurs exécutifs veillent à l'observation des normes et des valeurs d'entreprise.

4. Résultats

Étant donné que BCV existe depuis peu de temps, on ne dispose pas encore de données significatives sur les résultats.

QUELQUES POINTS SAILLANTS DES INVESTISSEMENTS EFFECTUÉS PAR BRIDGES COMMUNITY VENTURES

TrusttheDJ

TrusttheDJ collabore avec certains des disc-jockeys les plus connus de l'industrie, ce qui a été rendu possible par ses activités de prospection de nouveaux artistes. L'entreprise est dirigée par Matthew Bannister, ancien chef de la direction de la BBC Production et directeur et contrôleur de Radio One. Cette entreprise créée en 2000 a connu une progression très rapide et gère maintenant la carrière de plus d'une trentaine de disc-jockeys; de plus, elle est responsable du site Web officiel de plus de 70 des disc-jockeys les plus éminents de la planète, et elle a produit plus de 35 disques.

TrusttheDJ accorde beaucoup d'importance à la dimension communautaire. Elle s'efforce d'offrir un soutien à des jeunes qui vivent souvent dans des régions défavorisées. Par exemple, certains de ses disc-jockeys enseignent à des jeunes les compétences nécessaires pour faire ce métier; de plus, l'entreprise fait don des vinyles inutilisés aux collèges de l'est de Londres qui donnent des cours sur le mixage et le scratching.

TrusttheDJ a obtenu un financement de 1,1 million de livres, dont 800 000 livres de Bridges Community Ventures, le reste provenant des membres de l'équipe de direction, d'investisseurs providentiels existants et de Lynx Capital Ventures (la première institution de capital de risque à fournir une aide à l'entreprise, en 2001). Ce nouvel investissement a pour objet de financer l'expansion de l'entreprise dans deux domaines clés : la syndication et la production d'émissions de radio; la gestion d'artistes.

Simply Energy

Simply Energy, conçue par Karen Darby, vise à offrir des services téléphoniques à des consommateurs pour les aider à réaliser des économies au chapitre de leurs coûts énergétiques en leur permettant de comparer rapidement le coût de différentes sources énergétiques (en fonction de leur niveau d'utilisation) et de changer de fournisseurs sans frais et sans trop de formalités. L'entreprise repose sur un modèle simple : se fondant sur une base de données détaillées sur les coûts énergétiques selon différents secteurs et différentes tailles de résidences, Simply Energy fournit un service gratuit à ses clients, qui peuvent ainsi savoir quels fournisseurs de gaz naturel et d'électricité ont les meilleurs prix. Ses revenus prennent la forme d'une commission standard versée par le fournisseur auquel un client décide de faire appel. Simply Energy assure l'exécution de la procédure requise, le consommateur n'ayant d'autres coûts à assumer que celui de l'appel téléphonique. Il s'agit d'un service impartial fondé sur un moteur de comparaison des prix accrédité par OFGEM/energywatch.

Les partenaires par affinité de Simply Energy offriront des services de vérification des prix à titre de service complémentaire lorsqu'ils communiquent avec leurs consommateurs. Le cofondateur de l'entreprise, Alistair Tillen, a indiqué que des ententes avaient déjà été signées avec différents détaillants importants à titre de partenaires privés par affinité, de même qu'avec un organisme de bienfaisance national; l'entreprise est persuadée que le nombre de ses partenaires continuera d'augmenter. Par son intermédiaire, les partenaires par affinité peuvent offrir à leurs consommateurs un service utile et recevoir jusqu'à 20 livres par contrat. Des fonds totalisant 125 000 livres ont été injectés dans Simply Energy à titre de capitaux propres pour en assurer le lancement.

4.5 Calgary Angel Network

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Région de Calgary.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le Calgary Angel Network (CAN) œuvre à la prospérité et à la croissance économique de la région de Calgary en mettant en relation des investisseurs de qualité et des entreprises aux premières étapes de leur développement et dont le potentiel de croissance est élevé. Ces services sont offerts pour deux raisons : d'abord, les entreprises prometteuses de tous les secteurs de l'économie locale ont besoin de davantage d'aide financière et stratégique; ensuite, de nombreux investisseurs existants ou éventuels peuvent et veulent aider ces entreprises.

Historique et date de création

Mis sur pied en 2002, le Calgary Angel Network est un organisme à but non lucratif constitué en personne morale par et pour des investisseurs providentiels, soit des particuliers qui investissent directement leur propre argent et qui, souvent, mettent également leurs compétences au service des entreprises faisant partie de leur portefeuille.

Objet et mandat

Le Calgary Angel Network se consacre à un petit nombre d'objectifs interreliés :

  • accroissement et maintien du nombre et de la qualité des investisseurs providentiels au niveau local;
  • accroissement et maintien du nombre et de la qualité des possibilités d'investissement pour ces investisseurs;
  • mise en relation des investisseurs providentiels et d'autres parties -- aux niveaux local, régional, national et international -- prenant part à des activités de création et de croissance d'entreprises, de manière à canaliser le capital de façon exhaustive, efficace et harmonieuse.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Les activités de l'organisation englobent l'éducation, l'établissement de réseaux, la création de possibilités à saisir, sans oublier les activités de promotion et de défense pour le compte des investisseurs providentiels. Le CAN n'est pas lui-même un fonds et n'effectue donc pas d'investissements au nom de son groupe d'investisseurs providentiels.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Capitaux propres.

Autres produits et services fournis

Les investisseurs prennent part à un degré variable aux services de mentorat offerts aux entreprises. Le Calgary Angel Network offre à toutes les entreprises qui suivent sa procédure d'investissement une rétroaction complète. Il organise également des activités éducatives pour ses investisseurs.

Critères d'admissibilité

La viabilité de l'entreprise est le premier facteur considéré. Si les investisseurs providentiels de Calgary sont disposés à investir dans n'importe quel secteur, les membres du CAN accordent un intérêt tout particulier aux produits et aux services de haute technologie (p. ex., logiciels ou matériel informatique, communications sans fil, télécommunications et géomatique). Le CAN n'attend pas des entreprises qu'elles disposent déjà d'un modèle ou d'une équipe de direction lorsqu'elles présentent une demande de financement, mais ces entreprises doivent être conscientes de leurs lacunes et demander une aide aux investisseurs providentiels afin de les combler.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Les investisseurs providentiels fournissent des fonds sur une base ponctuelle.

Profil des investissements

L'importance des investissements peut varier beaucoup, allant de 10 000 $ à 1 million de dollars et même plus. Souvent, plusieurs investisseurs providentiels investiront de concert dans une entreprise, et un ou deux d'entre eux rempliront un rôle actif dans la prestation de services de mentorat ou de conseils.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le conseil d'administration du CAN est composé d'entrepreneurs, d'investisseurs et de bâtisseurs d'entreprise expérimentés qui offrent leurs services à titre bénévole. Le directeur exécutif du CAN rend compte au conseil en ce qui concerne l'efficacité et l'efficience de la gestion des activités et de l'administration de l'organisation. Il représente donc la première personne-ressource pour les membres éventuels, pour les entreprises qui envisagent de présenter une demande ainsi que pour toutes les autres parties.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Les décisions d'investissement sont prises par chacun des membres. La procédure d'investissement appliquée par le Calgary Angel Network est la suivante :

  • Les entreprises souhaitant obtenir un financement envoient au directeur exécutif par courriel, par courrier ou en personne un résumé concis et, si la chose est possible, un plan d'affaires. Tout dépendant de l'étape de développement de l'entreprise, le résumé doit englober ce qui suit :
    • une description de l'entreprise;
    • les possibilités à saisir sur le marché;
    • une description des produits et services;
    • un plan de marketing;
    • un plan opérationnel;
    • un plan de gestion des ressources humaines;
    • un plan financier.
  • Le directeur exécutif fournit des commentaires et, si l'entreprise est admissible à ce stade de la procédure, organisera une réunion de gestion au cours de laquelle il y aura une présentation d'au plus quinze minutes par l'entreprise, suivie d'une séance de questions et réponses.
  • Le CAN formulera d'autres commentaires et, si l'entreprise est autorisée, avec ou sans condition, à faire une présentation aux investisseurs providentiels, fournira des conseils sur les préparatifs requis.
  • Lors de la rencontre avec les investisseurs du CAN, les représentants des entreprises :
    • feront une présentation de quinze minutes;
    • répondront aux questions des membres et des invités;
    • seront priés de quitter la salle pour un moment de manière à permettre aux membres et aux invités de discuter en privé de leur dossier et d'indiquer s'ils souhaitent obtenir de plus amples renseignements;
    • seront mis en rapport par le CAN avec les membres et invités ayant fait part de leur intérêt.
  • À la suite de cette rencontre, le CAN organisera une rencontre de suivi entre les entreprises et les membres et invités intéressés de façon à fournir une aide sur différents aspects, comme les contrôles préalables et la conclusion de transactions.
4.6 Canadian Alternative Investment Cooperative

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

La CAIC est une initiative nationale de services de financement offerts au niveau local.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Les membres fondateurs estimaient que les organisations offrant des instruments de financement conventionnels, comme les banques et les sociétés de prêts hypothécaires, ne posaient aucun jugement éthique formel dans le contexte de leurs décisions de financement. La CAIC a été fondée de façon que ses membres puissent affecter leurs actifs financiers à un mécanisme les habilitant à avoir directement leur mot à dire au sujet de la dimension éthique de la procédure d'approbation des clients.

Historique et date de création

La Canadian Alternative Investment Cooperative (CAIC) a été créée en avril 1984 par des communautés religieuses qui souhaitaient mettre leurs ressources en commun afin d'effectuer des investissements susceptibles de promouvoir une évolution sociale positive ainsi que des structures économiques différentes.

Objet et mandat

La CAIC tient à obtenir un taux de rendement raisonnable et à protéger le capital des investisseurs; elle investit dans des groupes qui veulent apporter des changements sociaux positifs et contribuer au développement économique communautaire, mais qui n'ont pas accès à des instruments financiers traditionnels. On accorde un intérêt aux investissements qui font la promotion de structures économiques différentes et qui favorisent une évolution structurelle.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

La CAIC accorde des prêts à des groupes, à des organisations et à des coopératives qui veulent réaliser un projet générant des avantages sociaux ou favorisant le développement économique. La structure de la coopérative comprend trois fonds :

  • un fonds hypothécaire social (prêts hypothécaires non garantis par la SCHL);
  • un fonds de capital de risque communautaire (prêts ou prises de participation dans le cas d'organisations qui appuient le développement économique de groupes défavorisés et l'adoption de structures économiques différentes);
  • un fonds d'investissements autorisés (projets de logement coopératif dont le financement est garanti par la SCHL) -- ce fonds n'existe plus (la SCHL a mis fin à sa participation).

Les montants de l'aide financière accordée par la CAIC sont les suivants : prêts hypothécaires -- de 200 000 $ à 600 000 $; prêts -- de 10 000 $ à 250 000 $; prises de participation -- de 10 000 $ à 20 000 $.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

La coopérative offre différents instruments : lignes de crédit, prêts hypothécaires, prises de participation, etc.

La CAIC applique en général un taux d'intérêt correspondant au taux hypothécaire résidentiel des banques (ce taux est majoré de 2 % dans le cas de prêts hypothécaires de deuxième rang), mais préfère fixer les taux en fonction de chaque dossier; il lui est arrivé de demander aussi peu que 3 %. Par contre, elle ne garantit pas un financement à 100 %, le taux ne pouvant dépasser 90 % au moyen de prêts hypothécaires de deuxième rang. La période d'amortissement est de 15 ans (plutôt que 25) et la coopérative accorde des prêts à terme de 5 ans, ce qui permet au groupe d'emprunteurs de disposer plus rapidement de capitaux propres.

Autres produits et services fournis

La CAIC fournit uniquement des services de financement; elle mettra les emprunteurs en rapport avec d'autres organisations offrant des services consultatifs aux entreprises.

Critères d'admissibilité

Peuvent présenter une demande de financement à la CAIC les groupes, les organisations et les coopératives dont le mandat est de favoriser le développement économique ou d'offrir des services sociaux, et qui ont besoin d'une aide financière sous la forme d'un emprunt hypothécaire, d'un emprunt ou de capitaux propres; le mandat de la CAIC ne prévoit pas l'octroi de prêts à des particuliers. La coopérative fonde ses décisions d'investissement sur la solidité financière de l'entreprise ainsi que sur les avantages sociaux qu'elle produira. Les entreprises présentant une demande doivent avoir essuyé un refus de la part d'au moins un bailleur de fonds conventionnel; cela dit, la CAIC s'efforce d'atténuer le risque pour ses membres.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital est constitué par les contributions des membres. Les dépenses d'exploitation sont acquittées à partir du rendement annuel des investissements. La CAIC impose des frais de 1 % pour couvrir les coûts additionnels de traitement des demandes relatives à des projets de logement, et les emprunteurs doivent acquitter tous les coûts juridiques applicables.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le capital dont dispose la coopérative se chiffre à 7 millions de dollars.

Profil des investissements

Une grande variété d'organisations peuvent recevoir du financement, mais la plupart sont des organismes de bienfaisance enregistrés. Le taux de manquement est extrêmement bas, car il n'y a eu aucun manquement au cours des trois ou quatre dernières années. Jusqu'ici, des fonds ont été versés par l'intermédiaire du fonds hypothécaire social sous forme de treize prêts hypothécaires d'un montant moyen de 175 000 $ (la valeur des prêts va de 15 000 $ à 350 000 $). Également, quinze prêts ont été effectués par l'intermédiaire du fonds de capital de risque communautaire; le montant des prêts varie entre 3 000 $ et 250 000 $, la moyenne étant de 50 000 $.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les 52 organisations membres sont représentées par un conseil d'administration comptant cinq administrateurs. Les travaux d'analyse financière et administrative requis sont effectués par deux employés contractuels à temps partiel, l'un effectuant des tâches générales d'administration et l'autre étant responsable de la gestion financière.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Le conseil d'administration examine les demandes d'emprunt; il peut compter sur l'aide d'un comité consultatif de cinq personnes du milieu des affaires.

Budget d'exploitation et ressources

Le budget d'exploitation annuel est de 100 000 $ environ, ce qui représente à peu près 1,5 % des actifs.

Contrôle communautaire

La CAIC mène ses activités à l'échelle nationale, de sorte que le contrôle exercé par les collectivités se fait par le truchement des organisations membres qui représentent ces dernières. Tout organisme de bienfaisance enregistré canadien peut être membre, mais l'ensemble des organisations membres à l'heure actuelle ont une vocation religieuse.

Structure redditionnelle (aux membres et à la collectivité)

Les 52 organisations membres de la CAIC nomment les cinq membres de son conseil d'administration. La CAIC compte aussi un conseil consultatif bénévole, qui compte actuellement parmi ses membres un avocat, un comptable agréé, un spécialiste de la commercialisation, un banquier et une personne possédant une maîtrise en administration des affaires.

4. Résultats

Données sur les résultats

La CAIC offre à ses membres un rendement correspondant à celui d'un CPG; le rendement obtenu a été de 3,5 % en 2003 et de 3,2 % en 2002. Lorsque l'on tient compte des dépenses d'exploitation de 1,5 %, les investissements ont rapporté un taux de rendement de 5 % approximativement en 2003. Bien qu'il soit arrivé à un certain moment que les fonds soient presque entièrement investis, le taux moyen d'investissement à un moment quelconque est en général de 50 %.

Profil des clients

La plupart des clients sont des organismes de bienfaisance enregistrés, mais quelques-uns sont des coopératives de petite taille. Les représentants de la CAIC reconnaissent que la plus grande partie de leurs clients sont situés dans des régions urbaines, expliquant la chose par la difficulté qu'il y a à faire connaître leur organisation dans les régions rurales et du Nord du Canada.

Incidence sur les collectivités

Concernant les quelques clients de régions rurales qui ont obtenu du financement, le personnel de la CAIC estime que les retombées ont été importantes et palpables. Il semble plus difficile de déterminer les répercussions sur les collectivités situées en région urbaine.

Études de faisabilité ou évaluations

On a envisagé de procéder à une évaluation officielle, mais cela n'a pas encore été fait.

4.7 C-CAP (Cincinnati)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Région de Cincinnati.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

C-CAP a été créé en raison de la nécessité de plus en plus grande d'assurer un mouvement efficient de capitaux entre investisseurs et entreprises émergentes au fort potentiel de croissance.

Historique et date de création

Depuis la création de C-CAP en mai 2001, le nombre de ses membres a sans cesse augmenté, passant de 7 à 24. Le cercle d'investisseurs Queen City Angels constitue le noyau du réseau de C-CAP; depuis 2000, ses membres ont effectué neuf investissements dans huit entreprises, et plus de la moitié ont été effectués depuis que le cercle s'est joint à C-CAP.

Objet et mandat

C-CAP est un réseau dont l'objet est de combler les besoins d'investissements providentiels des entreprises en croissance. La plus grande partie des investisseurs providentiels qui ont joint le réseau sont d'anciens cadres d'entreprises en croissance qui effectuent des investissements providentiels parce qu'ils veulent prendre part à la prestation de services de mentorat à des entreprises nouvelles.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

C-CAP établit un lien entre les investisseurs privés (providentiels) et les entrepreneurs; le réseau aide également les entrepreneurs à trouver les ressources dont ils ont besoin pour prospérer.

Les membres investissent à la façon d'investisseurs privés. Ils peuvent aussi se regrouper et former une entité juridique unique pour mettre en commun leurs investissements, ou encore, constituer un groupe effectuant des investissements selon les mêmes modalités. Chaque membre décide s'il souhaite ou non investir dans une entreprise donnée.

Le modèle de C-CAP et de Queen City Angels permet à chaque investisseur de tirer profit des connaissances de ses pairs en matière d'évaluation des transactions, chacun décidant en bout de ligne s'il participera à une transaction donnée. Chaque investisseur peut choisir les transactions qui lui plaisent et participer à plusieurs transactions, de manière à diversifier le risque. Dans le cadre d'une initiative de Circuit (association de technologie de l'information métropolitaine de Cincinnati), C-CAP fait partie d'un réseau de plus de 200 entreprises membres qui souhaitent étayer la prospérité des entreprises en croissance de la région.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prises de participation.

Autres produits et services fournis

Il est fréquent que des investisseurs fournissent des services de mentorat ainsi que des conseils d'ordre commercial; ces services sont même parfois fournis à des entreprises dans lesquelles ils n'investissent pas. C-CAP établit également des liens avec des programmes de développement de l'entreprise mis sur pied par des universités locales; dans le cadre de ces programmes, des groupes d'étudiants sont affectés à de jeunes entreprises et leur fournissent gratuitement des services d'aide au développement. Il existe dans la région de Cincinnati au moins quatre incubateurs pour les entreprises en démarrage ou aux premières étapes de leur développement. C-CAP aide ces entreprises à trouver les incubateurs et à établir le contact avec eux.

C-CAP organise des camps d'« entraînement » à l'intention des entrepreneurs, leur offrant ainsi une aide à faible coût pour rendre leur entreprise attrayante aux yeux des investisseurs providentiels et pour réussir dans le monde des affaires. C-CAP organisera des camps du même genre à l'intention des investisseurs providentiels afin de les aider à prospérer. Ils apprendront les dix règles à suivre pour effectuer des investissements providentiels fructueux et ils auront l'occasion de rencontrer d'autres investisseurs providentiels. Une trousse sera fournie aux investisseurs membres pour les aider à prendre part de façon efficace aux activités du réseau d'investisseurs providentiels.

Critères d'admissibilité

Toute entreprise laissant présager un excellent rendement des investissements peut faire appel à C-CAP. Les investisseurs providentiels membres du réseau veulent investir dans des entreprises dont l'équipe de direction est crédible et qui possèdent un avantage concurrentiel durable ou des technologies brevetées. Les investisseurs opteront généralement pour des entreprises locales, mais ils peuvent aussi investir dans des entreprises situées à l'extérieur de la région de Cincinnati.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital est fourni par des investisseurs providentiels membres de C-CAP. Bien que la plupart des dépenses de C-CAP soient payées par les parrains et les investisseurs membres, les entrepreneurs doivent verser 200 $ à titre de contribution au paiement des dépenses.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le capital est fourni par les membres en fonction de leurs paramètres d'investissement.

Profil des investissements

C-CAP effectue des transactions dont la valeur peut aller de 200 000 $ à plus de 2 millions de dollars.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Processus décisionnel en matière d'investissement

Les projets présentés à C-CAP doivent consister en un résumé du plan d'affaires et respecter un format précis. Le personnel de C-CAP examine les résumés afin de s'assurer qu'ils respectent le format applicable, puis il les transmet aux investisseurs providentiels. C-CAP n'évalue pas les projets et ne fait pas de recommandations aux investisseurs, qui prennent eux-mêmes leurs décisions en matière d'investissement. Si des investisseurs se montrent intéressés, C-CAP communique avec l'entrepreneur pour la suite de la procédure. Habituellement, les investisseurs providentiels examineront le plan d'affaires et rencontreront l'entrepreneur. Si des membres de Queen City Angels font part de leur intérêt, l'entrepreneur sera en outre généralement convié à faire une présentation lors d'une rencontre de cette organisation.

4.8 Initiative Rising Tide de Coast Capital Savings (Colombie-Britannique)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Lower Mainland et île de Vancouver.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

L'initiative a été lancée parce que l'on estimait qu'une somme de plus en plus grande de l'activité économique, malgré sa valeur, ne satisfaisait pas aux critères d'emprunt appliqués par la plupart des institutions financières. De par leur nature même, les caisses de crédit sont axées sur la collectivité et préfèrent donner un coup de main que faire la charité lorsqu'elles rendent à la collectivité une partie de ce qu'elles lui doivent. Coast Capital Savings comprend l'importance pour l'économie locale de compter sur des petites entreprises qui gagnent en force et en diversité. CCS vise trois objectifs complémentaires : appliquer des pratiques financières responsables, appuyer le bien-être social et contribuer à la qualité de l'environnement.

Historique et date de création

CCS est la deuxième caisse de crédit en importance au Canada; elle compte 6,1 milliards de dollars d'actifs, 300 000 membres et 42 succursales disséminées dans la vallée du Fraser, le Lower Mainland et l'île de Vancouver. CCS a été mise sur pied en décembre 2000 par suite de la fusion de deux caisses de crédit, soit la Pacific Coast Savings (île de Vancouver) et la Richmond Savings (Lower Mainland). Le 27 juin 2002, CCS s'est fusionnée à son tour avec la Surrey Metro Savings.

Objet et mandat

Fournir du financement à l'appui d'activités économiques de grande valeur qui ne peuvent obtenir du financement auprès des bailleurs de fonds conventionnels.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Les prêts sont accordés pour des initiatives communautaires et des petites entreprises locales qui ne peuvent obtenir des services de crédit conventionnels. Grâce aux prêts de Rising Tide, CCS appuie diverses initiatives -- petites entreprises, entreprises communautaires, organismes à but non lucratif et même nouvelles entreprises technologiques.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Les prêts de Rising Tide sont de trois ordres :

  • Microcrédit : prêts pouvant atteindre 35 000 $ à des petites entreprises.
  • Prêts aux entreprises sociales : jusqu'à 150 000 $ pour des initiatives qui contribueront au bien-être économique, social ou environnemental de la collectivité.
  • Prêts dans le cadre du programme CPEI : jusqu'à 75 000 $ à l'intention d'entrepreneurs ayant une incapacité.
  • Autres.

Les taux d'intérêt correspondent au taux préférentiel majoré d'un pourcentage important (de 3 à 5 %).

Autres produits et services fournis

CCS aide les clients de Rising Tide à obtenir des services consultatifs de tiers et peut fournir une aide financière pour le paiement du coût de ces services.

Critères d'admissibilité

Peut demander un emprunt toute entreprise en mesure de présenter un plan d'affaires viable sur le plan financier et de démontrer qu'elle contribuera à la stabilité économique et sociale de la collectivité.

Pour se prévaloir des services de microcrédit de Rising Tide (première catégorie), l'auteur de la demande doit :

  • avoir terminé, ou suivre à ce moment, un programme d'aide au travail indépendant ou un programme similaire;
  • avoir l'appui de membres de la collectivité (deux lettres de référence et documents faisant le point sur l'appui accordé);
  • être membre/client de CCS;
  • avoir un plan d'affaires viable sur le plan financier;
  • présenter des preuves documentaires de l'apport fait à titre personnel à l'entreprise (actifs financiers ou autres);
  • demander un emprunt dont le montant ne dépasse pas 35 000 $.

Pour avoir droit à un prêt aux entreprises sociales de Rising Tide (deuxième catégorie), l'auteur de la demande doit :

  • être membre/client de CCS;
  • avoir un plan d'affaires viable sur le plan financier et exposant les retombées positives de l'entreprise sur le bien-être économique, social ou environnemental de la collectivité;
  • démontrer qu'il a le soutien de la collectivité (deux lettres de référence et documents faisant le point sur l'appui accordé);
  • présenter des preuves documentaires de l'apport fait à titre personnel à l'entreprise (actifs financiers ou autres);
  • demander un emprunt dont le montant ne dépasse pas 150 000 $.

Pour obtenir un emprunt de Rising Tide au titre du programme CPEI (troisième catégorie), l'auteur de la demande doit :

  • être membre/client de CCS;
  • être handicapé et disposer de preuves documentaires à cet égard;
  • avoir un plan d'affaires viable sur le plan financier;
  • avoir l'appui de membres de la collectivité (deux lettres de référence et documents faisant le point sur l'appui accordé);
  • exposer une stratégie efficace de gestion des limitations fonctionnelles;
  • présenter des preuves documentaires de l'apport fait à titre personnel à l'entreprise (actifs financiers ou autres).

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Coast Capital est une institution de dépôt qui applique des frais de services.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Les actifs totalisent 6,1 milliards de dollars, dont 2,5 millions ont été utilisés au cours des dernières années dans le cadre de l'initiative Rising Tide. DEO fournit une réserve pour pertes sur prêts pouvant atteindre 80 % de la valeur des prêts faisant partie de la première et de la troisième catégories.

Profil des investissements

Bien que les résultats aient été relativement bons pour les autres catégories de prêts, les pertes rattachées aux prêts dans le cadre du programme CPEI ont été « élevées ». Une évaluation indépendante de cette initiative (à laquelle ont participé Coast Capital Savings et VanCity, qui assurent l'exécution de l'initiative) devrait donner lieu à des recommandations en vue d'obtenir un meilleur taux de réussite.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le conseil d'administration de CCS compte douze membres nommés pour une durée de trois ans, de telle manière que seulement trois administrateurs dans chaque région voient leur nomination expirer au cours d'une année donnée. Aucune restriction ne s'applique au nombre de nominations successives d'un administrateur. Responsable de la stratégie et des politiques d'ensemble, le conseil d'administration rend compte aux membres de CCS. Il tient des assemblées mensuelles, et des comités se réunissent fréquemment. Le président ainsi que le premier, le deuxième et le troisième vice-présidents (qui forment le comité exécutif du conseil) sont nommés par l'ensemble du conseil lors de la première assemblée régulière suivant l'assemblée générale annuelle. Le président et les vice-présidents sont nommés pour une période d'un an, et il en va de même des membres des comités.

CCS compte trois employés responsables du développement économique communautaire : l'un travaille à Victoria et les deux autres, dans le Lower Mainland. Il y a aussi un directeur et un agent des prêts communautaires. Le groupe responsable du développement économique communautaire relève du directeur chargé du volet responsabilité sociale de l'institution.

Processus décisionnel en matière d'investissement

L'auteur d'une demande d'emprunt doit avoir un plan d'affaires comportant une analyse de marché et fournissant des précisions opérationnelles ainsi que des renseignements financiers (plus précisément, un état de l'évolution de la situation financière) à propos de son entreprise. Le plan d'affaires doit aussi exposer les répercussions sociales et environnementales des activités de l'entreprise. Conformément aux critères établis par un groupe de conseillers communautaires, un comité de représentants de CCS prend les décisions en matière de prêts. L'absence de garanties n'est pas forcément un obstacle, CCS se fondant davantage sur la réputation, à partir des lettres de référence et des lettres de soutien communautaire ainsi que sur la qualité du plan d'affaires.

Contrôle communautaire

Il y a contrôle communautaire dans la mesure où une caisse de crédit est une organisation constituée par ses membres.

Structure redditionnelle

La structure redditionnelle au chapitre du programme correspond dans les faits à la structure hiérarchique de CCS; l'organisation rend compte à son conseil d'administration et à ses membres. CCS doit également présenter des rapports trimestriels à DEO.

4. Résultats

Données sur les résultats

Les prêts de Rising Tide faisant partie des deux premières catégories ont donné des résultats relativement bons, mais ceux destinés aux entrepreneurs handicapés ont posé davantage problème. Un examen est en cours, et des améliorations doivent être apportées à l'initiative de manière à obtenir de meilleurs résultats.

Profil des clients

La clientèle est composée d'un large éventail de petites entreprises.

Incidence sur les entreprises

La plupart des prêts sont consentis à des entreprises en démarrage qui, sans Rising Tide, n'auraient pu être lancées.

Incidence sur les collectivités

Au niveau des collectivités, les activités menées dans le cadre de l'initiative ont pour premier résultat la création d'emplois; il n'y a pas de données disponibles sur les autres retombées.

Études de faisabilité ou évaluations

DEO a effectué une étude portant sur Rising Tide, et le Caledon Institute a publié un article sur le programme CPEI.

La clientèle du programme d'emprunts Rising Tide de CCS : Deux exemples caractéristiques

Gelinas Carr Furniture Makers - Cette société de personnes conçoit et construit à la main des meubles contemporains. Les sources d'inspiration pour la conception des meubles sont variées : les arts et l'artisanat, les styles d'ameublement chinois et japonais, la période Art Deco, l'architecture moderne, et même la forme et les attributs d'objets de tous les jours, par exemple, le vase sur le tour d'un potier ou les ailes de la coccinelle. Un recours subtil à des joints apparents ainsi que l'usage de bois primaire et secondaire pour mettre en lumière certains aspects de la conception sont devenus des marques de commerce de l'entreprise, tout comme le degré de détail exceptionnel de chaque meuble produit.
(http://www.gelinascarr.com)

Innovative Design Products and Consulting Inc. - Charles Reid a communiqué avec des représentants du programme CPEI à Victoria deux mois après le lancement de ce dernier. Spécialiste de la conception assistée par ordinateur (CAO) et très bon joueur de hockey en salle et du jeu de boules, Charles est quadriplégique. Il voulait lancer une entreprise d'importation et de distribution d'équipement sportif spécialisé à l'intention des personnes handicapées. Pour assurer la viabilité de son entreprise, il devait importer des stocks adéquats depuis l'Europe et la Nouvelle-Zélande, puis établir un système de distribution pour l'Amérique du Nord. Grâce à un prêt dans le cadre du programme CPEI, il a pu disposer du capital nécessaire à l'acquisition des stocks dont il avait besoin au départ; le réseau de personnes-ressources dans le domaine du sport qu'il a constitué en Amérique du Nord tient lieu de réseau de distribution. Son entreprise est maintenant le distributeur exclusif de cet équipement en Amérique du Nord; parallèlement, Charles continue de travailler comme expert-conseil en CAO et se spécialise dans la conception de résidences, de bureaux et d'autres bâtiments reposant sur les principes de l'adaptabilité et de l'accessibilité.
(www.idpci.net)

4.9 Fonds de développement économique communautaire de Co-operators (Guelph)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Ce fonds d'investissement de portée nationale est administré à partir du siège social de la compagnie Co-operators, à Guelph (Ontario). Il a été décidé il y a trente ans d'établir le siège social dans cette région principalement rurale, étant donné les origines rurales et communautaires de la compagnie.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

En 1995, pour marquer le cinquième anniversaire de son existence, Co-operators a créé son fonds de développement économique communautaire (FDEC). Le but était d'établir un programme mettant l'accent sur la diversité des groupes communautaires et tenant compte des nombreux défis que ces groupes doivent relever. Le fonds rappelle également les origines rurales de la compagnie.

Objet et mandat

Le FDEC veut aider les membres de groupes défavorisés sur le plan économique ou social; son mandat est de fournir une aide financière aux entreprises et initiatives communautaires qui favorisent la création d'emplois et l'autonomie. De ce fait, l'accent n'est pas vraiment mis sur le développement des petites entreprises, mais plutôt sur les projets qui visent directement les groupes et particuliers défavorisés en fonction d'objectifs sociaux et économiques.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

S'il s'agit en principe d'un fonds national, la plus grande partie de ses activités d'investissement se sont déroulées jusqu'ici dans des régions urbaines de l'ensemble du pays.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le FDEC offre à la fois des prêts et des subventions, ces dernières constituant toutefois, et de loin, l'instrument de financement le plus utilisé. Le montant des subventions se situe en général entre 10 000 $ et 20 000 $, tandis que les prêts peuvent aller de 10 000 $ à 25 000 $. De façon générale, les taux d'intérêt applicables sur les prêts sont de 1 à 2 % inférieurs au taux préférentiel.

Autres produits et services fournis

Un aide technique de portée limitée peut être offerte, tout dépendant du projet de financement. Les services d'aide sont fournis par le personnel de Co-operators sur une base ponctuelle.

Critères d'admissibilité

Le FDEC investit uniquement lorsque d'autres partenaires financiers participent au projet. Voici certains des critères applicables :

  • capacité d'obtenir des services d'aide technique, stratégique et administrative;
  • plan d'affaires et de commercialisation valable;
  • documents démontrant l'existence de partenariats communautaires solides et à long terme;
  • capacité avérée d'accroître les capacités locales grâce au perfectionnement des compétences.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital du FDEC provient entièrement d'affectations annuelles de Co-operators. Chaque année, le conseil d'administration de la compagnie se réunit et décide de la somme à affecter au FDEC. La décision reposera notamment sur les résultats financiers de l'organisation.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Depuis 1995, le FDEC a investi environ 3,2 millions de dollars, ce qui donne une moyenne de 150 000 $ à 200 000 $ environ par année, les investissements au cours d'une année donnée pouvant être aussi bas que 100 000 $ ou aussi élevés que 400 000 $, tout dépendant de la situation financière de Co-operators.

Profil des investissements

Jusqu'ici, le capital du FDEC a été versé dans une proportion de 95 % sous la forme de subventions, les prêts représentant l'autre tranche de 5 %. On ne dispose pas de données détaillées sur les entreprises bénéficiaires, mais il semble qu'il s'agisse notamment d'organismes de bienfaisance et d'organismes à but non lucratif, de sociétés d'aide au développement des collectivités et de fondations.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le FDEC compte sur des organismes locaux pour fournir des services, étant donné qu'il leur accorde des fonds afin que ceux-ci puissent en retour offrir aux entreprises et aux initiatives communautaires les services de soutien nécessaires.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Une des dirigeantes travaillant au siège social de la compagnie est expressément responsable du FDEC, mais elle peut compter sur un comité consultatif de quatre personnes au regard des décisions d'investissement et d'affectation des fonds. Il existe aussi un conseil d'administration formé de sept représentants de Co-operators et du FDEC; ce conseil décide du montant annuel des versements.

Budget d'exploitation et ressources

Le FDEC ne dispose pas d'employés qui lui sont affectés exclusivement ni d'un budget distinct pour ses dépenses d'exploitation.

Structure redditionnelle

Des rapports sur les activités du FDEC sont préparés quatre fois l'an par la dirigeante responsable et sont présentés au conseil d'administration de Co-operators. Également, un rapport annuel est préparé et transmis aux 28 propriétaires de la compagnie. Enfin, un bulletin présentant des exemples d'investissements effectués par le FDEC ainsi que certaines des entreprises auxquelles les fonds sont destinés est envoyé une fois l'an aux employés et aux propriétaires de la compagnie.

Présentation de l'un des clients du FDEC de Co-operators : Future Foundations

Future Foundations est un programme innovateur du Comité central mennonite dans la région d'Abbotsford (Colombie-Britannique). Son objet est de doter des particuliers à faible revenu de l'ensemble des outils et ressources pouvant leur permettre d'économiser, de recueillir des actifs et d'acquérir des compétences financières leur permettant de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. En 2001 et en 2002, le FDEC a accordé une subvention de 15 000 $ à cette organisation, qui a aussi reçu l'aide de plusieurs autres organismes et fondations.

Le programme s'adresse aux particuliers qui sont prêts à mettre de l'argent de côté chaque mois; ils doivent participer à des ateliers portant sur des notions financières de base, à des rencontres de groupes de pairs ainsi qu'à des consultations individuelles. Ils doivent déposer entre 15 et 50 $ par mois; à la fin de la période d'épargne (en général un an), les fonds leur sont affectés dans une proportion égale à trois fois les sommes épargnées. Cet argent doit servir à des investissements pouvant rapporter un rendement élevé, comme le lancement ou l'expansion d'une petite entreprise, des études ou l'acquisition d'une résidence.

Ce financement de contrepartie encourage les participants à économiser; d'autres services, notamment des conseils personnels et l'enseignement de concepts et de principes financiers, leur permettent par ailleurs d'acquérir des compétences, de la confiance ainsi que les ressources dont ils ont besoin pour mettre en application de bonnes pratiques de gestion financière et pour avoir de meilleures perspectives d'avenir.

4.10 Coopérative de crédit alternatif (Belgique)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

La Coopérative de crédit alternatif (Crédal) a un bureau à Louvain-la-Neuve et un autre à Charleroi, où elle offre des services aux emprunteurs et aux entreprises dans lesquelles elle a investi; ceux-ci doivent se rendre au bureau de la coopérative pour obtenir du financement ou des services commerciaux. Les activités de la Crédal s'étendent en principe à l'ensemble du pays, mais on ne sait trop quelle proportion de ses activités d'investissement se déroulent à l'extérieur des régions urbaines.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Dans les années 1980, les débats entourant l'éthique et les investissements en Afrique en Sud ont amené un groupe de petites coopératives de crédit belges à réévaluer leurs activités sous l'angle de l'éthique. Cette réflexion a permis de voir que l'on pouvait renforcer l'éthique et la transparence associées aux activités bancaires et commerciales.

Historique et date de création

Nombreux sont ceux qui ont évoqué la nécessité de mettre en place de nouveaux modes de gestion du crédit; cela a amené deux organismes à but non lucratif à vouloir créer une nouvelle coopérative de crédit fondée sur des normes d'éthique rigoureuses et sur des valeurs communes. C'est ainsi que la Crédal a été créée en 1984.

Objet et mandat

Les activités de la Crédal s'articulent autour de quatre objectifs centraux :

  1. Soutenir des projets sociaux qui n'ont pas accès à des capitaux.
  2. Mettre en commun des ressources financières et investir dans des projets visant des particuliers et des groupes défavorisés.
  3. Offrir à des particuliers ainsi qu'à des groupes la possibilité d'investir leurs épargnes dans des instruments qui peuvent rapporter à la fois un rendement social et un rendement financier.
  4. Cultiver avec les membres et les emprunteurs une relation de confiance fondée sur la transparence.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

La Crédal fournit une aide financière à des organismes à but non lucratif, à des entreprises et à des particuliers qui ont peine à obtenir du financement auprès de bailleurs de fonds conventionnels; elle offre également des services techniques en contrepartie de frais.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

1. Capitaux d'emprunt à des organismes à but non lucratif : ce type de financement est accordé uniquement aux organisations et aux projets qui visent à favoriser l'inclusion économique et sociale de groupes et de particuliers défavorisés. Le montant des prêts varie entre 2 500 et 275 000 euros. Ce financement peut prendre différentes formes :

Description

Modalités au 1er janvier 2003
Prêts à long terme Intérêts de 4,75 % + frais de 75 
Prêts à court et à moyen termes Intérêts de 5 % + frais de 75 
Prêts d'exploitation (de 1 à 5 ans) Intérêts de 5 % + frais de 75 
Financement provisoire Intérêts de 5,5 % + frais de 75 
Lignes de crédit Intérêts de 6 % + frais de 75 

2. Microcrédit à l'intention des particuliers : ce service vise les particuliers qui veulent procéder au démarrage ou à l'expansion d'une microentreprise. Il y a deux catégories de financement offertes :

Description

Modalités au 1er janvier 2003

Prêts d'exploitation (échéance pouvant aller jusqu'à 3 ans), montant maximum : 10 000  Intérêts de 5 %; 3 % de la valeur du prêt placé à titre de garantie
Lignes de crédit (échéance pouvant aller jusqu'à 1 an), montant maximum : 5 000  Intérêts de 8 %; 1 % de la valeur du prêt placé à titre de garantie

3. Financement assimilable à une prise de participation à l'intention des entreprises à vocation sociale : les entreprises à vocation sociale admissibles, qu'elles soient nouvelles ou en phase d'expansion, peuvent obtenir du financement à des conditions favorables; ce financement, accordé selon des conditions souples, peut être utilisé par l'entreprise pour le financement d'actifs, l'établissement d'un fonds de roulement, etc. Il présente certaines caractéristiques propres aux capitaux d'emprunt (paiements d'intérêts réguliers) et d'autres qui sont associées aux capitaux propres (garantie limitée ou nulle, présence lors de l'assemblée annuelle de l'entreprise bénéficiaire, présentation de rapports périodiques, etc.).

Description

Modalités au 1er janvier 2003
Créances de second rang (échéance pouvant atteindre 10 ans), montant maximal : 75 000  Intérêts de 4,75 %

Autres produits et services fournis

La Crédal offre aussi des services d'aide technique dans deux domaines (dont chacun comporte plusieurs thèmes) : des services de gestion financière ainsi que de commercialisation et de gestion de projet sont offerts en contrepartie de frais horaires; les frais sont moins élevés dans le cas de projets dont les objectifs sont à la fois économiques et sociaux.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital provient de la vente de deux catégories de parts à des groupes et à des particuliers. La part des « bâtisseurs » se vend 100 euros et est remboursable sur demande; elle ne rapporte pas d'intérêt et n'augmente pas de valeur. La part des « investisseurs » se vend 500 euros; sa valeur augmente uniquement en fonction de l'inflation.

Les dépenses d'exploitation sont acquittées à même le revenu tiré des investissements et des activités d'aide technique de la coopérative. De 2000 à 2002, les revenus tirés de ces sources sont passés de 265 271 à 352 128 euros; au cours de ces trois années, les revenus ont été supérieurs aux dépenses.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Au 31 décembre 2002, la Crédal comptait 665 membres ayant acquis des parts d'une valeur totalisant 3 888 373 euros, soit une hausse de 12 % par rapport à 2001. L'organisation estime que ses activités de mobilisation de capitaux, lorsque mesurées à l'aune des normes qu'elle s'impose, donnent de bons résultats.

Profil des investissements

Voici les données disponibles en 2002 au sujet des capitaux d'emprunt mis à la disposition d'organismes à but non lucratif :

 

Montant des prêts accordés

Voici maintenant les données cumulatives au 31 décembre 2002 pour les activités de microcrédit :

Description Activité
Demandes présentées par téléphone 379
Premières rencontres 156
Demandes présentées au comité responsable des décaissements 69
Demandes acceptées 60
Demandes rejetées 9
Nombre de décaissements 37

Le taux de versement, que l'on estime à 61 % (ratio des demandes acceptées au nombre total de versements), constitue pour la Crédal un problème. Deux facteurs peuvent expliquer ce taux de versement relativement faible : la difficulté d'obtenir du cofinancement et le manque de motivation des auteurs de demande. Le taux global de manquement au chapitre du microcrédit au 31 décembre 2002 était estimé à 10 %. Dans le cas du financement assimilable à une prise de participation, la Crédal a investi 50 817 euros sous forme de prises de participation directes, à quoi s'ajoutent des créances de second rang de 405 672 euros entre 1998 et 2000.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

La Crédal est une coopérative. Son conseil d'administration, composé de douze membres, se réunit chaque mois.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Le processus de décision varie selon le type d'investissement. L'auteur d'une demande de microcrédit rencontre un agent de crédit qui l'aidera à suivre la procédure. Les demandes retenues sont transmises à un comité interne des décaissements qui prendra la décision concernant l'investissement. Pour ce qui est du financement assimilable à une prise de participation, la procédure comporte les étapes suivantes : (1) la présentation d'une demande à un agent de la Crédal; (2) la présentation et la défense de la demande devant un comité consultatif de crédit composé de bénévoles provenant du milieu associatif et du milieu financier; (3) la présentation de la demande approuvée au conseil d'administration de la Crédal pour approbation finale. Le comité consultatif de crédit et le conseil d'administration se réunissent au moins une fois par mois.

Budget d'exploitation et ressources

Bien que l'on ne dispose d'aucune information sur la dotation et l'infrastructure, les états financiers de la Crédal indiquent que les dépenses d'exploitation de cette dernière se sont élevées à 284 090 euros en 2002.

Contrôle communautaire

En tant que coopérative, la Crédal a un mode de fonctionnement fondé sur le principe « une personne, une voix », ce qui se traduit par une gestion transparente et par la présentation régulière de rapports aux membres.

Structure redditionnelle

La transparence est l'un des principes sous-jacents de la Crédal et l'un des facteurs déterminant la manière dont la coopérative mène ses activités et fait rapport à ses membres et aux autres parties concernées :

  • les membres sont informés tous les trois mois des investissements prévus ou effectués;
  • les personnes qui présentent une demande d'aide financière reçoivent copie de leur profil de crédit avant que le comité consultatif de crédit se réunisse pour discuter de leur dossier; ces personnes peuvent ainsi émettre des commentaires s'il y a lieu préalablement à la prise d'une décision;
  • des états financiers clairs sont présentés lors de l'assemblée générale annuelle et sont accessibles sur le site Web de la coopérative.
4.11 Fonds de placement Crocus (Manitoba)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le Fonds de placement Crocus (FPC) est un fonds d'investissement de travailleurs qui exerce ses activités dans l'ensemble du Manitoba et qui est parrainé par la Fédération du travail du Manitoba.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Avant la création du FPC, on estimait que l'argent fourni par les banques et d'autres mécanismes de financement du Manitoba était en grande partie transféré vers des centres financiers situés hors de la province au lieu d'être utilisé dans celle-ci pour créer des emplois et appuyer l'entreprise. La province pâtissait d'un manque flagrant de capitaux provenant des sources conventionnelles ainsi que de l'absence de capital de risque. Au début des années 1990, la Fédération du travail du Manitoba, préoccupée par les perspectives économiques de la province, a demandé la création d'un fonds semblable au Fonds de solidarité des travailleurs du Québec pour assurer la sauvegarde des emplois et des entreprises du Manitoba.

Historique

Le Fonds de placement Crocus a été constitué en personne morale le 21 mars 1992 aux termes de la Loi sur le Fonds de placement Crocus et de la Loi sur les corporations. Son fonds de lancement a été constitué par l'administration fédérale et par l'administration provinciale; le FPC peut être défini comme une corporation à capital de risque de travailleurs au sens de la Loi de l'impôt sur le revenu du Manitoba. Tant dans la loi fédérale que dans la loi provinciale, un crédit d'impôt est accordé aux particuliers qui font l'acquisition d'actions du Fonds.

Objet et mandat

Le FPC a été créé dans le but d'investir dans des entreprises manitobaines afin de faire fructifier le capital à long terme ainsi que de promouvoir :

  • le maintien du capital au Manitoba et la stabilité économique de la province;
  • l'actionnariat des employés manitobains;
  • la viabilité des entreprises, la création et le maintien des emplois et la possession des entreprises manitobaines par des intérêts locaux;
  • les investissements et d'autres formes d'aide financière;
  • la prestation d'autres services aux entreprises manitobaines pour les aider à créer, à maintenir et à préserver des emplois.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

La loi portant création du FPC énonce des règles applicables aux investissements admissibles. On y précise que le Fonds de placement Crocus doit « favoriser a) la rétention de capitaux et la stabilité économique au Manitoba; b) la prise en charge d'entreprises manitobaines par les travailleurs; c) le maintien des entreprises, la création d'emplois et leur conservation ainsi que la prise en charge d'entreprises manitobaines par les Manitobains ». Il doit aussi favoriser la responsabilité sociale des entreprises et l'acquisition par les travailleurs de connaissances en économie.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le FPC dispose d'un portefeuille équilibré; une partie de ses actifs consistent en liquidités et le reste prend la forme de capitaux d'emprunt et de capitaux propres investis dans des entreprises manitobaines bien établies. Le FPC s'efforce de contrôler le risque en investissant dans des entreprises qu'il comprend ainsi qu'en diversifiant ses investissements entre différents secteurs, de façon à minimiser le risque associé aux cycles sectoriels.

Autres produits et services fournis

Le FPC a créé le Fonds du Manitoba pour la science et la technologie en 1998 en vue d'investir dans des entreprises manitobaines à vocation scientifique et technologique. Il s'agit du premier d'un ensemble de fonds sectoriels. Le FPC devait ainsi annoncer la création d'un fonds sectoriel pour les Autochtones avant la fin de février 2004.

De concert avec le département de l'éducation permanente de l'Université du Manitoba, Crocus offre un cours de gestion participative à l'intention, entre autres, des entreprises dans lesquelles il a investi.

Critères d'admissibilité

Les grands objectifs d'investissement du FPC sont énoncés dans la Loi sur le Fonds de placement Crocus. Le conseil d'administration s'est doté de politiques d'investissement tenant compte d'éléments comme la plus-value du capital, la répartition géographique, la diversification sectorielle, l'innovation technologique, la prise en charge par les travailleurs et la participation à l'administration et à la régie des entreprises.

Aux termes de ses politiques d'investissement, le FPC fonde ses décisions d'investissement sur la présence du plus grand nombre possible des caractéristiques suivantes :

  • un concept commercial valable;
  • une équipe de direction expérimentée;
  • une attente raisonnable de bénéfices, d'après les résultats passés et d'autres facteurs;
  • la probabilité que l'entreprise dispose d'un avantage concurrentiel durable pouvant découler d'outils technologiques supérieurs, de produits brevetés, d'une position bien établie sur le marché ou de la prestation de services de haute qualité grâce à la création d'emplois de haut niveau;
  • l'engagement à cultiver des relations de travail reposant sur l'innovation et la coopération ainsi qu'à adopter des pratiques d'emploi conformes à l'éthique;
  • l'engagement à assurer la sécurité en milieu de travail et à appliquer des pratiques qui protègent l'environnement;
  • l'engagement à appuyer la prise en charge par les travailleurs et à favoriser la participation des travailleurs aux activités de régie de l'entreprise;
  • des attentes raisonnables concernant la possibilité de se dessaisir de l'investissement ou de le recouvrer à l'intérieur d'une période de cinq à sept ans.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital provient de la vente d'actions ordinaires à titre d'investissements dans le cadre d'un REER. Crocus vend ses actions ordinaires au Manitoba, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest. Les particuliers qui acquièrent ces actions ont droit à un crédit d'impôt fédéral ainsi qu'à un crédit d'impôt du Manitoba. Les ventes sont effectuées par l'entremise des caisses de crédit du Manitoba, de représentants syndicaux et de mandataires (courtiers).

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le FPC a reçu au départ une contribution de 2 millions de dollars de Diversification de l'économie de l'Ouest. Cette contribution doit être remboursée. Voici les renseignements financiers les plus récents disponibles :

  • Les actifs nets pour l'exercice se terminant en septembre 2003 se chiffraient à 174 millions de dollars.
  • Les ventes brutes d'actions ordinaires de Crocus au cours de l'exercice 2003 se sont chiffrées à 29 millions de dollars.
  • Chaque dollar investi a donné lieu à des investissements additionnels de quatre dollars provenant d'autres sources, générant ainsi plus de 500 millions de dollars d'investissements dans des entreprises manitobaines.
  • Le pourcentage des dépenses de gestion est estimé à 4,04 %.

Profil des investissements

En 2003, Crocus a investi 14,8 millions de dollars dans des entreprises manitobaines. Au cours de la période allant jusqu'en septembre 2003, le FPC a investi dans 51 entreprises manitobaines et a contribué à la création, à la conservation ou à la sauvegarde de plus de 13 400 emplois, principalement au Manitoba. Les pertes subies durant le plus récent exercice se sont établies à 4 millions de dollars, soit un ratio de pertes de 2,3 %.

Crocus investit dans différents secteurs afin de minimiser le risque rattaché aux cycles sectoriels. Voici la composition actuelle de son portefeuille :

  • sciences, technologie et santé : 42 %;
  • divertissement et accueil : 19 %;
  • fabrication : 17 %;
  • services financiers : 8 %;
  • transports : 8 %;
  • secteurs de services : 6 %.

Un certain nombre des entreprises de ces secteurs sont situées dans de petites collectivités à l'extérieur de Winnipeg.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le conseil d'administration compte neuf membres, dont cinq représentent la Fédération du travail du Manitoba, un autre représente la province et les trois derniers sont élus lors de l'assemblée générale annuelle. Étant donné qu'elle est le principal propriétaire de Crocus et compte tenu de l'exigence voulant que le Fonds soit admissible à titre de corporation à capital de risque de travailleurs aux termes de la Loi de l'impôt sur le revenu du Manitoba, la Fédération du travail du Manitoba a le droit d'élire la majorité des administrateurs siégeant au conseil, dont font également partie six cadres supérieurs du Fonds.

Différents comités ont été mis sur pied :

  • Le comité d'investissement examine des projets d'investissement recommandés par le comité d'employés et fait par la suite des recommandations au conseil d'administration; il examine et approuve les investissements de moindre envergure pour lesquels le facteur temps est de première importance.
  • Le comité responsable du développement des entreprises examine les initiatives relevant de sa compétence.
  • Le comité de la direction et du personnel est composé de trois des membres du conseil d'administration; il a principalement pour tâche d'évaluer la structure de régie, de faire des nominations, d'évaluer le rendement du président-directeur général et d'établir la rémunération de ce dernier.
  • Le comité responsable des affaires du travail fournit des conseils et une orientation au conseil d'administration ainsi qu'au FPC au sujet du mouvement ouvrier provincial, et il veille à ce que les objectifs de l'organisme qui parraine le FPC soient atteints.
  • Le comité des finances et de la vérification approuve les rachats spéciaux; il procède à un examen et fait rapport au conseil d'administration en ce qui concerne toutes les questions touchant les finances et la vérification, ce qui comprend l'examen des états financiers mensuels et trimestriels, du plan financier annuel et de toutes les activités assujetties à des exigences de vérification.
  • Le comité d'évaluation compte trois membres votants du conseil et bénéficie du soutien d'un expert en évaluation d'entreprise de l'extérieur et d'employés du fonds; il examine toutes les évaluations présentées et fait des recommandations.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Le comité d'investissement, composé de membres du personnel et présidé par le directeur des investissements, a pour responsabilité de trouver des sources de capitaux et d'évaluer la viabilité des investissements, de négocier les modalités des investissements et d'assurer un suivi des transactions.

Le comité consultatif en matière d'investissement a été mis sur pied dans le but de fournir une orientation au conseil d'administration en ce qui concerne la valeur des investissements envisagés sur le plan financier. Ses membres sont choisis en fonction de leur expérience et de leurs compétences dans des secteurs donnés ou encore en gestion des investissements. Ils sont nommés pour une période de deux ans et ne sont pas des employés du FPC.

Structure redditionnelle

Crocus fournit différents services aux entreprises dans lesquelles il investit, dans le but à la fois d'accroître leur rentabilité et d'appuyer la prise en charge des entreprises par les employés ainsi que la participation des employés aux activités de gestion et de régie.

En contrepartie de ses investissements, le FPC peut nommer au sein du conseil d'administration des entreprises un de ses représentants, en général un membre du comité d'investissement constitué par ses employés. Il fournit également de l'aide en matière de financement d'entreprise, de planification organisationnelle stratégique, de réorganisation et de stratégie organisationnelle.

À des fins de contrôle préalable, Crocus effectue une vérification de responsabilité sociale à l'égard des entreprises dans lesquelles il est susceptible d'investir; la vérification comprend un examen portant sur les propriétaires, les administrateurs et les employés des entreprises, sans oublier les pratiques en matière d'emploi, la sécurité en milieu de travail et la viabilité sur le plan environnemental.

Les investissements du FPC sont aussi assujettis de la condition que le chef de l'exploitation des entreprises faisant partie de son portefeuille accepte de participer à des tables rondes organisées périodiquement. Les dirigeants des entreprises peuvent ainsi discuter de questions d'intérêt commun.

4.12 Deal Generator (Alberta)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Deal Generator (DG) mène à partir d'Edmonton des activités qui englobent l'ensemble de l'Alberta.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

C'est parce que les entreprises ainsi que les investisseurs s'entendaient sur la nécessité de trouver une méthode plus efficace de mettre en relation les investisseurs, les entrepreneurs et les fournisseurs de services que l'on a décidé de concevoir un processus crédible et de haute qualité pour la conclusion des transactions portant sur des entreprises aux premières étapes de leur développement. Au départ, DG a donc eu pour but de faciliter les transactions mettant l'accent sur des entreprises en démarrage ou aux premières étapes de leur développement dans le domaine de la technologie.

Historique et date de création

DG a été mis sur pied le 25 juillet 2002 selon un concept défini par des investisseurs providentiels et des spécialistes en matière d'investissement possédant une grande expérience; il mène ses activités de concert avec Economic Development Edmonton (EDE).

Objet et mandat

DG est l'une des initiatives principales de la Greater Edmonton Competitiveness Strategy; il vise à hausser la quantité et la qualité des transactions auxquelles sont parties des entrepreneurs, des investisseurs providentiels et des spécialistes de la prestation de services. Limité au départ au secteur de la technologie, DG étend maintenant ses activités aux entreprises de tous les secteurs qui en sont à leurs premières étapes de développement (des capitaux de démarrage seront fournis si une équipe de direction de première force est en place). Il a deux grands objectifs : faire le tri des transactions éventuelles à l'intention de ses membres et aider les personnes qui demandent un financement à se préparer adéquatement en vue de la conclusion d'une transaction.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

DG a mis sur pied un programme rigoureux à l'intention des entrepreneurs, programme qui comprend un arrangement original conclu avec des fournisseurs locaux de services professionnels (comptabilité, marketing, droit, etc.), dans le but d'aider les nouveaux entrepreneurs à élaborer des plans d'affaires viables et de repérer les plans dont la qualité ne suffit pas encore à justifier des investissements. Outre les excellentes occasions pouvant être offertes par Deal Generator, les investisseurs providentiels disposent d'un réseau officiel et peuvent également participer aux activités organisées périodiquement par DG.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le principal instrument de financement est la prise de participation par des investisseurs providentiels. D'autres modalités de financement sont possibles selon les préférences des investisseurs et des personnes qui demandent du financement, par exemple, l'émission de titres d'emprunt et les emprunts convertibles.

Autres produits et services fournis

Des cours de formation et des séminaires sont offerts par des tiers. Des services de mentorat peuvent être obtenus, bien que la plupart des investisseurs tendent à demeurer passifs. L'amélioration des plans d'affaires (ce qui comprend le plan d'affaires lui-même, l'offre et la présentation) fait partie de la procédure du traitement des demandes. Des liens sont aussi proposés pour obtenir des conseils en matière de commercialisation de la technologie et de réduction des coûts opérationnels. Deal Generator collabore avec Venture Prize (www.ventureprize.com), qui organise des concours de plans d'affaires, les trois meilleures présentations se partageant 140 000 $ en argent et en nature, soit 100 000 $ pour celle qui se classe au premier rang, et 20 000 $ pour chacune des deux autres.

Critères d'admissibilité

Au début de la procédure, chaque demande doit démontrer la viabilité de l'entreprise sous l'angle de ses produits, de son marché et de son équipe de direction. L'auteur de chaque demande fait l'objet d'un examen portant sur 82 éléments, les notes allant de « insuffisant » à « excellent »; les éléments sont regroupés en sept sections et l'auteur d'une demande doit obtenir une note de passage dans chaque cas avant d'être autorisé à faire une présentation aux investisseurs. À l'étape suivante, une présentation est faite à un comité de sélection (composé de trois investisseurs qui sont membres de DG); ce comité décide si l'auteur de la demande peut être présenté aux investisseurs.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital est fourni de façon ponctuelle par des investisseurs providentiels, seuls ou en groupe. Une partie des dépenses d'exploitation est acquittée au moyen de frais d'utilisation; des frais de 250 $ sont demandés pour l'enregistrement et le processus d'examen initial, tandis qu'il en coûte 1 250 $ pour une seconde évaluation. EDE et Diversification de l'économie de l'Ouest fournissent le reste du budget d'exploitation, et différentes autres personnes offrent un soutien relativement à d'autres aspects de l'initiative.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Deal Generator compte maintenant 80 investisseurs affiliés, dont 73 sont des investisseurs providentiels, six sont des entreprises de capital de risque et le dernier, une entreprise d'investissement. On s'attend à ce que le nombre de membres franchisse le cap de la centaine en 2004.

Profil des investissements

Il y a eu 12 demandes présentées avant 2004, mais une seule s'est traduite par l'octroi d'un financement, qui s'est chiffré au départ à 400 000 $ et qui a été suivi d'investissements supplémentaires de 600 000 $. À l'heure actuelle, quatre demandes présentées à DG sont examinées par les membres.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le conseil d'administration de Deal Generator compte huit membres; EDE fournit les services de secrétariat. Le personnel comprend notamment un directeur exécutif et un adjoint administratif.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Une fois la procédure de sélection franchie, les investisseurs providentiels prennent les décisions en matière de financement à l'égard de chaque dossier.

Contrôle communautaire

Il y a contrôle communautaire uniquement dans la mesure où les investisseurs membres sont les représentants de leur collectivité.

Structure redditionnelle

Un rapport mensuel est présenté au conseil d'administration, à EDE, à Industrie Canada ainsi qu'à deux parrains de l'initiative, Ernst & Young et Bennett Jones.

4.13 Filaction (Québec)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Ce fonds d'investissement a pour mandat d'investir dans des entreprises privées ou collectives. Il conclut de nombreux partenariats avec différents intervenants, dont l'administration provinciale, des organismes de développement à but non lucratif et d'autres fonds d'investissement, pour offrir à faible coût des produits et services financiers à de petites entreprises, à des coopératives et à des entreprises sociales.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Filaction a été créé parce qu'on a pris conscience de la nécessité de combler plusieurs lacunes associées aux marchés financiers de la province, particulièrement au chapitre des prises de participation et du financement assimilable à des prises de participation de faible montant pour de petites entreprises privées et collectives. On a aussi pris conscience que certains groupes défavorisés, notamment les femmes, devaient surmonter des obstacles additionnels pour participer à la vie sociale et économique.

Historique et date de création

Filaction a été créé en 2000 par Fondaction, l'un des fonds d'investissement de travailleurs du Québec. Fondaction a été mis sur pied en 1996 par la Centrale des syndicats nationaux; son mandat est de contribuer à maintenir ou à créer des emplois en mettant l'accent sur des entreprises dont le processus décisionnel est démocratique ou décentralisé. Puisqu'il s'agit d'un fonds agréé d'investissement de travailleurs, les investisseurs ont droit à des crédits d'impôt au titre de leur participation.

Objet et mandat

Les activités de Filaction sont définies en fonction des trois grands objectifs suivants : (1) mener à une plus petite échelle des activités similaires à celles de son entité mère, Fondaction, et investir dans de petites entreprises québécoises afin de maintenir ou de créer des emplois dans la province; (2) offrir un accès au capital à des entreprises sociales; (3) accroître la capitalisation des fonds de prêts communautaires du Québec.

Filaction participe également au Fonds de financement coopératif, en partenariat avec le Réseau d'investissement social du Québec, ou RISQ (décrit dans la suite du présent rapport), un fonds de capital de risque à but non lucratif qui investit essentiellement dans des entreprises collectives, c'est-à-dire des coopératives et des entreprises sociales.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Filaction offre les produits de financement suivants :

  1. Financement de petites entreprises : les modalités de financement peuvent varier, allant d'une prise de participation à des garanties de prêt en passant par des titres de créance assimilables à des titres de participation. Dans le cas d'un premier investissement, le montant peut aller de 50 000 $ à 250 000 $, et il peut atteindre 500 000 $ lorsqu'il s'agit d'investissements réitérés. Les conditions sont relativement souples, de façon à pouvoir être adaptées en fonction des besoins financiers de l'entreprise.
  2. Financement d'entreprises sociales : le financement accordé peut aller de 50 000 $ à 150 000 $.
  3. Capitalisation des fonds de prêts communautaires : Filaction offre un financement de contrepartie pouvant atteindre 50 % de l'ensemble des capitaux nécessaires à des fonds de prêts communautaires ou à des cercles d'emprunt du Québec. Le financement varie entre 250 000 $ et 500 000 $ (la partie supérieure de cette fourchette s'applique uniquement dans le cas des réinvestissements).

En ce qui touche les fonds de prêts communautaires, Filaction a conclu un partenariat avec le gouvernement du Québec et avec un réseau de femmes exploitant une entreprise. Le gouvernement rembourse à Filaction certains des coûts de transaction engagés, tandis que le Réseau des femmes entrepreneurs en région fournit une aide d'ensemble, une orientation ainsi que l'accès à son réseau de personnes-ressources. Jusqu'ici, Filaction a joué un rôle actif dans la capitalisation de cinq fonds, toutes ses activités se déroulant en 2003.

Autres produits et services fournis

L'autre fonds de Filaction, c'est-à-dire le Fonds de financement coopératif, investit des sommes pouvant aller de 100 000 $ à 250 000 $ dans des coopératives et des entreprises sociales. Les quelques employés que compte Filaction fournissent aussi différents services techniques en conformité avec le rôle de développement que remplit l'organisme; ses services comprennent notamment le traitement de demandes, des conseils à des fins d'orientation et une aide à l'élaboration de plans d'affaires.

Critères d'admissibilité

Les critères applicables aux investissements de Filaction dans des entreprises privées sont de portée relativement générale, étant donné que l'organisme investit dans des entreprises de tous les secteurs et à toutes les étapes de développement. Les critères d'investissement habituels sont appliqués, notamment un bon plan d'affaires, une équipe de direction compétente et un fort potentiel de croissance et de rentabilité à long terme. Dans certains cas, Filaction pourra demander aux entreprises dans lesquelles il investit d'avoir voix dans le cadre du processus décisionnel; il peut également exiger que les entreprises offrent à leurs employés une formation sur les concepts économiques de base.

En ce qui touche ses activités d'investissement dans des entreprises sociales, Filaction appuiera des organisations qui appliquent un processus décisionnel démocratique, qui peuvent produire un taux de rendement social élevé et qui ont une crédibilité reconnue par des organismes de financement et des partenaires locaux.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

La capitalisation de Filaction a été assurée par son organisation mère, Fondaction. Lors de sa création, Filaction a pu obtenir une subvention quinquennale du gouvernement du Québec pour couvrir une partie de ses dépenses d'exploitation. On supposait que, une fois cette période écoulée, le revenu tiré des investissements serait suffisant pour acquitter ses dépenses. Toujours conformément à une entente spéciale, le gouvernement du Québec rembourse à Filaction le coût des transactions effectuées dans le cadre des activités d'investissement de son fonds de prêts communautaires.

De façon plus générale, Filaction compte sur le revenu pouvant être produit par ses différents investissements pour couvrir la totalité ou une partie de ses dépenses d'exploitation. Le taux de rendement attendu des investissements est fixé selon une échelle dégressive, ce taux étant plus bas dans le cas des petits investissements et de ceux visant des entreprises sociales. À l'heure actuelle, Filaction prévoit un rendement de 10 % sur les investissements inférieurs à 100 000 $, et un rendement pouvant aller de 13 à 15 % pour les investissements supérieurs à ce montant (le pourcentage inférieur de cette fourchette correspond aux investissements dans des entreprises sociales).

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Fondaction a affecté 7 millions de dollars à la constitution du capital de Filaction et s'attend à obtenir un taux de rendement comparable à celui du marché. Filaction a également reçu une subvention de 200 000 $ du gouvernement du Québec pour hausser le capital investi dans des fonds de prêts communautaires. Filaction a affecté 400 000 dollars à même son propre capital aux investissements dans ces fonds communautaires.

Fondaction a également constitué 80 % du capital de 6 millions de dollars du Fonds de financement coopératif; c'est le RISQ qui a fourni le reste du capital.

Profil des investissements

Il convient de souligner que ce fonds d'investissement est encore jeune, et une partie de sa stratégie de croissance consiste à éviter d'effectuer des investissements si cela ne doit servir qu'à obtenir des résultats rapides; c'est pourquoi il commence à peine à investir. Jusqu'ici, Filaction a consacré environ 2,5 millions de dollars au financement de petites entreprises et d'entreprises sociales. Ce sont ces dernières qui ont bénéficié de la plus grande partie de ces fonds, quoiqu'il existe actuellement cinq ou six dossiers ouverts qui concernent des entreprises à but lucratif. Filaction a aussi pris des engagements de 2,5 millions de dollars pour la capitalisation de fonds de prêts communautaires; toutefois, cet argent n'a pas encore nécessairement été versé.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Quatre employés seulement assurent l'exécution des activités de Filaction, soit un directeur exécutif, deux analystes et agents de projets et deux adjoints administratifs. On compte aussi deux autres employés qui administrent le Fonds de financement coopératif, ce qui signifie que le personnel compte six membres. Filaction utilise Internet pour certaines de ses fonctions de gestion des investissements. Par exemple, une bonne part de la procédure du traitement des demandes est effectuée via ce moyen de communication, qui sert également à transmettre les rapports financiers périodiques de Filaction aux entreprises dans lesquelles il investit.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Ce sont les dix membres du conseil d'administration de Filaction qui prennent toutes les décisions en matière d'investissement, selon les recommandations formulées par le personnel. Étant donné son mandat étendu, le conseil d'administration de l'organisme comprend des chefs de file en matière d'investissement et de développement social et économique.

Observations

Filaction estime être d'abord et avant tout un fonds d'investissement, par opposition à d'autres instruments de nature similaire qui peuvent accorder plus d'importance à leur mission d'aide au développement qu'à leur mandat d'investissement. Cela signifie dans la pratique que Filaction cherchera à maximiser le rendement de ses opérations en investissant dans des entreprises qui ont des chances raisonnables d'atteindre l'autonomie financière et de dégager des bénéfices ou des excédents. Bien sûr, Filaction est conscient d'avoir pour mandat d'appuyer le développement économique et social, mais pas au détriment de l'impératif de viabilité financière.

4.14 Kilkenny County Enterprise Board (Irlande)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Comté de Kilkenny, en Irlande.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

On a mis sur pied des conseils d'entreprises dans le but de combler certaines lacunes concernant les services de soutien offerts aux petites entreprises en une époque marquée par une conjoncture économique difficile, en particulier des taux de chômage élevés.

Historique et date de création

Établi en 1993, le Kilkenny County Enterprise Board (KCEB) fait partie d'un réseau national comptant 35 conseils d'entreprises de villes et de comtés. Ces conseils ont pour rôle d'appuyer la création d'emplois et d'entreprises dans des domaines non visés jusqu'alors par des organismes publics de développement, comme Enterprise Ireland. C'est à partir de ces principes qu'a été élaborée la directive opérationnelle approuvée par le ministère de l'entreprise, du commerce et de l'emploi. Des fonds ont été accordés aux conseils de 1994 à 1999 aux termes du National Development Plan, par l'intermédiaire de l'Operational Programme for Local Urban & Rural Development (OPLURD). Le KCEB constitue le premier interlocuteur des entreprises en démarrage et en expansion du comté de Kilkenny.

Objet et mandat

L'objectif central du KCEB est de faciliter l'établissement, le développement et la croissance de microentreprises dans le comté en offrant une aide financière adaptée ainsi que des services de soutien afin d'accroître les compétences des propriétaires et des administrateurs de petites entreprises.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

L'aide financière accordée par le KCEB s'apparente à des subventions; cette aide va des subventions non remboursables au titre du coût d'études de faisabilité ou en guise de subventionnement des salaires, à des « subventions de capital » remboursables au regard des coûts en capital et dont le montant peut atteindre 63 500 euros. Seules les microentreprises, c'est-à-dire les entreprises comptant moins de dix employés, peuvent obtenir de l'aide.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le KCEB accorde des subventions de capital (prêts) pouvant représenter jusqu'à 50 % des coûts en capital admissibles. Ces subventions sont remboursables sur cinq ans; le taux d'intérêt appliqué actuellement est de 3 %.

Autres produits et services fournis

Subventions à l'emploi

Plutôt que des subventions de capital, le KCEB peut accorder des subventions à l'emploi lorsque l'investissement envisagé donne lieu à la création d'emplois. Il n'est pas possible d'obtenir simultanément une subvention de capital et une subvention à l'emploi. Le montant maximum de cette subvention au titre de nouveaux employés d'entreprises en démarrage ou existantes est de 4 500 euros. Les subventions à l'emploi sont versées en deux temps : une moitié est versée lors de la création d'un emploi à temps plein, et l'autre, six mois après, à la condition que l'emploi existe toujours.

Subventions au titre du coût d'études de faisabilité :

Le KCEB accorde une aide sous forme de subvention pour contribuer à acquitter le coût d'études de faisabilité et d'études de marché; la subvention peut représenter jusqu'à 50 % du coût des études, jusqu'à concurrence de 5 000 euros. Il peut s'agir d'études de marché, de négociations avec d'éventuels coentrepreneurs, de la sélection d'installations et de matériel, d'analyses de coûts, de projections financières et de plans d'affaires.

Le KCEB offre aussi des conseils et des renseignements de base, de la formation, des services de recherche et de mentorat ainsi que des services de soutien du perfectionnement des compétences administratives à ses clients. Au total, 378 personnes ont participé à plus de 35 programmes de formation et de perfectionnement des compétences administratives organisés et offerts par le KCEB en 2002, le coût de ces activités s'établissant à 325 000 euros environ. Les sujets abordés étaient, par exemple, le lancement d'une entreprise, les comptes informatisés, la formation financière, les ventes et la commercialisation.

Ossory Youth Services coordonne pour le compte du KCEB le Young Entrepreneurs Scheme, programme qui permet à des jeunes d'acquérir une connaissance et une expérience directes de l'exploitation de sa propre entreprise. À peu près 350 étudiants d'établissements secondaires de tout le pays participent à ce programme chaque année. Ils se font ainsi une idée des défis associés à la conception d'une idée commercialisable, aux études de marché et à la préparation d'un plan d'affaires, à la mise sur pied d'une entreprise et à la vente de ses propres produits ou services.

Critères d'admissibilité

Sont admissibles les entreprises :

  • qui comptent au plus dix employés;
  • qui peuvent devenir viables sur le plan commercial sans avoir besoin d'une aide permanente de la part de l'État et de l'UE;
  • dont les activités permettent d'ajouter de la valeur à un produit, à un procédé ou à un service, de manière à produire un revenu pour les participants ou à hausser le revenu qu'ils ont déjà;
  • qui n'ont pas à être déplacées et qui ne posent pas de risque pour des entreprises existantes ni pour le secteur;
  • qui ne reçoivent pas un financement important d'autres programmes ou organismes publics;
  • qui se conforment aux politiques existantes en matière de certification et de fiscalité.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Des fonds ont été fournis aux conseils par l'Exchequer et l'UE de 1994 à 1999 dans le cadre du National Development Plan, par l'intermédiaire de l'Operational Programme for Local Urban & Rural Development.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le montant total mis à la disposition des 35 conseils d'entreprises par le Ministre en 1995 a été limité à 100 millions de livres (126,97 millions d'euros), soit quelque 2,85 millions de livres (3,62 millions d'euros) par conseil.

Profil des investissements

Le KCEB a approuvé l'octroi d'une aide financière totalisant 450 000 euros environ pour 45 projets en 2002, l'aide prenant la forme de subventions de capital (prêts) ainsi que de subventions à l'emploi et de subventions au titre du coût d'études de faisabilité. Depuis l'établissement du KCEB en 1993, une aide a été accordée pour 480 projets, ce qui représente une somme de près de 4,6 millions d'euros. Les 45 projets ayant obtenu un aide en 2002 pourraient engendrer 74 emplois à temps plein une fois leur réalisation achevée. Ainsi, le nombre total d'emplois créés au cours des neuf dernières années se monte à 764, à un coût unitaire de création d'emploi de 6 000 euros seulement. Les 45 entreprises ayant obtenu une subvention en 2002 font partie de tous les secteurs de l'économie, depuis la prestation de services et les activités manufacturières à l'échelon local, jusqu'aux entreprises artisanales et aux entreprises de transformation des aliments à petite échelle, en passant par les entreprises actives dans le domaine du tourisme et des loisirs, et d'autres qui pourraient mener des activités commerciales à l'échelle internationale.

Les investissements approuvés en 2003 totalisent plus de 840 000 euros.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le KCEB compte sur un comité d'évaluation composé de spécialistes pour le conseiller en matière d'évaluation de projets et faire des recommandations concernant l'affectation de l'aide financière. Le personnel comprend quatre personnes : un directeur exécutif, un analyste en entreprise, un agent de soutien des entreprises et un administrateur.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Les demandes sont d'abord examinées par l'analyste en entreprise, puis présentées au comité d'évaluation. Ce dernier est composé de représentants du milieu des affaires, d'institutions financières et d'administrations locales, qui se réunissent toutes les six semaines. Le comité présente ensuite des recommandations écrites au conseil d'administration du KCEB, qui examine le dossier, en discute et prend une décision finale. Le directeur exécutif informe, par écrit, l'auteur de la demande de la décision prise par le conseil et envoie une lettre d'offre officielle ainsi qu'un document énonçant les modalités applicables.

Contrôle communautaire

Le contrôle communautaire s'exerce par l'entremise de la structure de l'organisation et des membres du conseil d'administration.

4.15 Murex Investments (Philadelphie)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Murex Investments administre un fonds de capital de risque pour le développement communautaire selon une philosophie de responsabilité sociale. Il mène ses activités depuis Philadelphie (Pennsylvanie). Des fonds et d'autres ressources sont fournis à des sociétés mettant l'accent sur la croissance dans des collectivités ciblées à faible revenu à l'intérieur d'une région englobant l'est de la Pennsylvanie, le sud du New Jersey et les deux tiers du Delaware.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Murex a été mis sur pied dans le but de fournir des capitaux propres et une aide opérationnelle à des entreprises admissibles de la Pennsylvanie, du New Jersey et du Delaware.

Historique et date de création

Créé en 1998, Murex Investments Inc. est une filiale à but lucratif en propriété exclusive de Resources for Human Development (RHD), groupe de développement économique et communautaire à but non lucratif de Philadelphie. Le fonds proprement dit s'appelle Murex Investments 1, LP. À titre de parrain du fonds, Murex Investments Inc. en est également le copropriétaire, de concert avec des membres du conseil d'administration, conformément aux exigences de la Small Business Administration (SBA) des États-Unis. Murex fait partie du programme Small Business Investment Company (SBIC), qui a été créé il y a déjà un certain temps par la SBA; à ce titre, la SBA a contribué à la capitalisation du fonds, qui doit être investi dans des collectivités ciblées des États-Unis où les services offerts sont jugés inférieurs à la moyenne. Certains des investissements actuels du fonds ont été transférés à ce dernier par un fonds antérieur de RHD.

Objet et mandat

Étant donné l'importance qu'il accorde à la prise en charge par les employés et à la participation de ces derniers, Murex prend en compte à la fois la rentabilité de l'entreprise et la création de richesses au sein de la collectivité. Sa mission sociale est d'ailleurs d'appuyer la création d'entreprises appartenant à leurs employés (participation des employés d'au moins 10 %). Les investissements dans les collectivités qui éprouvent des difficultés permettent d'obtenir une incidence maximale au niveau régional.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Fondé sur un modèle traditionnel d'investissements de capital de risque, Murex dispose d'une marge de manœuvre limitée; pour des raisons de prudence, il peut décider de ne pas investir dans des entreprises dont le taux de croissance est insuffisamment élevé. Murex doit investir 80 % de son capital dans des régions admissibles, mais le solde peut être investi n'importe où aux États-Unis. Cela signifie que 80 % des investissements seront effectués dans des régions éprouvant des difficultés, l'accent étant mis sur les zones de développement économique et les incubateurs de technologie. Murex applique également un modèle opérationnel pour établir un système intégré de contrôle et de responsabilisation à l'égard de chaque entreprise faisant partie de son portefeuille. Les stratégies de sortie comprennent les fusions, les acquisitions, les PAPE, l'actionnariat des salariés et les leviers défensifs.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prises de participation ou créances de second rang dont le montant peut atteindre 1 million de dollars
(actions privilégiées convertibles ou créances subordonnées convertibles).  

Autres produits et services fournis

La SBA assure aussi le financement conjoint d'un programme d'aide opérationnelle consistant en services professionnels offerts aux entreprises en vue de mobiliser des capitaux propres ou de mettre en œuvre leurs plans d'affaires. Grâce au partenariat conclu entre Murex et RHD, un fonds subventionné de 3,3 millions de dollars peut être utilisé pour fournir de nombreux services d'aide opérationnelle aux entreprises composant le portefeuille, et ce, sans frais pour ces dernières ni pour les investisseurs. De même que dans le cadre du programme relatif aux prises de participation, les ressources de ce programme doivent être utilisées dans les collectivités cibles de Murex, et elles peuvent être mises à la disposition uniquement des entreprises faisant partie du portefeuille ou dans lesquelles on envisage d'investir.

Critères d'admissibilité

Murex investit dans des entreprises dont les objectifs sont à la fois financiers et sociaux, conformément à sa philosophie. Sur le plan financier, Murex souhaite que ses investissements offrent un taux de rendement interne de 10 à 12 % pour l'ensemble du fonds; en outre, il doit exister une stratégie de sortie clairement établie, et le risque de manquement doit être faible. Sur le plan social, Murex appuiera les entreprises qui investiront dans les collectivités défavorisées et y créeront des emplois, offriront des salaires décents et des prestations de maladie, favoriseront l'habilitation des employés et mettront en œuvre des initiatives de prise en charge par les employés ou de participation des employés aux bénéfices. On favorisera les entreprises des secteurs de la fabrication et de la technologie ainsi que les entreprises de services à forte valeur ajoutée qui sont susceptibles de rapporter un rendement interne de 20 à 30 % (d'une transaction à l'autre).

Pour qu'une entreprise puisse obtenir du financement, son siège social et la plupart de ses employés doivent se trouver dans une collectivité réputée éprouver des problèmes économiques, ce que l'on déterminera au moyen des trois critères suivants :

  • elle est située dans une zone qui s'est avérée peu favorable aux entreprises par le passé;
  • elle est située dans une zone (rurale ou urbaine) d'encouragement des entreprises et vise l'autonomisation;
  • elle est située dans un secteur de recensement ou une région de comté présentant l'une des caractéristiques suivantes :
    • le taux de pauvreté est d'au moins 20 %;
    • le secteur est admissible au Low Income Housing Tax Credit;
    • il s'agit d'une région non métropolitaine où le revenu médian des ménages équivaut à tout au plus 80 % du revenu médian des ménages à l'échelle de l'État.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Parmi les investisseurs, on retrouve des banques, une société de fiducie, une société d'assurances, une organisation de développement économique communautaire et un fonds de développement social. Les dépenses d'exploitation sont acquittées au moyen des frais de gestion de 3 % qui sont imposés.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Les capitaux mobilisés se chiffrent à 11 millions de dollars américains (dont 5,5 millions de dollars recueillis auprès de la SBA à un taux d'intérêt peu élevé).

Profil des investissements

Murex effectue des investissements pouvant atteindre 1 million de dollars américains. En partenariat avec d'autres fonds, il peut aussi organiser ou coordonner des opérations de financement de plus grande envergure (jusqu'à 5 millions de dollars américains), de concert avec des investisseurs qui ont la même philosophie et les mêmes critères que lui. Jusqu'ici, cinq transactions d'une valeur moyenne de quelque 400 000 $ américains ont été effectuées, à quoi s'ajoutent quelques opérations de financement complémentaire. Il n'y a eu aucun manquement.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le conseil d'administration et le comité d'investissement de Murex comptent des représentants d'institutions et d'organisations de développement économique de sa région cible, dont la plupart possèdent une vaste expérience en matière de capital de risque. Le personnel de Murex correspond à 3,5 ÉTP; il y a notamment un gestionnaire de fonds, un spécialiste du développement des entreprises et un adjoint aux opérations.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Le comité d'investissement de Murex est composé de sept spécialistes chevronnés de la finance et de l'investissement qui prennent les décisions finales en matière d'investissement. Pour leur part, les cinq membres du « conseil des administrateurs » fournissent une orientation opérationnelle à la fois à Murex et aux entreprises faisant partie de son portefeuille. Les demandes sont présentées aux employés de Murex, qui rédigent une description du dossier à l'intention du comité. Si celui-ci décide de donner suite à une demande, le personnel procède à un contrôle préalable et rédige une description détaillée de l'investissement pour approbation finale du conseil.

Budget d'exploitation et ressources

Le budget d'exploitation se chiffre à 360 000 $ américains par année, somme consacrée principalement aux salaires.

Contrôle communautaire

Un certain contrôle communautaire est exercé dans la mesure où certains des administrateurs siégeant au conseil viennent de l'extérieur de l'organisation.

Structure redditionnelle

Le fonds fait l'objet de deux vérifications, l'une à l'interne et l'autre par la SBA. Toute société d'investissement dans la petite entreprise qui reçoit un permis fait l'objet d'une vérification annuelle par l'Office of SBIC Examination aux termes de la réglementation applicable. Ces vérifications visent à s'assurer que la société se conforme à la réglementation et à déceler les infractions. Le personnel prépare des livrets-portefeuilles trimestriels qui donnent des détails sur le rendement des investissements du fonds.

4. Résultats

Profil des clients

Des cinq entreprises constituant actuellement le portefeuille, quatre se situent dans des régions où les revenus sont bas.

Incidence sur les entreprises

Aucune des transactions effectuées par Murex n'avait pour but de redresser une entreprise; l'une des entreprises dans lesquelles il a investi a acquis des actifs supplémentaires et a transféré ses activités à l'incubateur de Camden; trois autres voulaient obtenir du financement pour assurer leur expansion (l'une avait atteint le seuil de rentabilité, une autre était en dessous de ce seuil, tandis que la troisième offrait de bonnes perspectives); la cinquième entreprise avait transféré ses activités dans une région où le revenu est peu élevé.

Incidence sur les collectivités

Les investissements de Murex contribuent à la création d'une masse critique dans les collectivités où sont exploitées les entreprises de son portefeuille, de manière à hausser encore plus le niveau d'activité économique.

4.16 New Markets Growth Fund (Washington, D.C.)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Maryland, Washington (D.C.) et nord de la Virginie.

Historique et date de création

À l'initiative du Dingman Center for Entrepreneurship de la Robert H. Smith School of Business de l'Université du Maryland, le fonds a été créé au début de 2003 dans le cadre du programme New Markets Venture Capital de la SBA.

Objet et mandat

L'objet du fonds est d'investir dans des entreprises à l'étape du démarrage et de l'expansion situées essentiellement dans des régions éprouvant des difficultés économiques au Maryland, en Virginie et à Washington (D.C.). Le fonds doit investir 80 % de son capital dans les régions admissibles. Le reste peut être investi n'importe où au pays.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le New Markets Growth Fund fait des investissements sous forme de prises de participation et offre une aide opérationnelle à des entreprises aux premières étapes de leur développement ainsi qu'à des petites et moyennes entreprises connaissant une forte croissance. L'accent est mis sur des entreprises en démarrage ainsi que sur des entreprises à une étape ultérieure de leur développement qui peuvent commercialiser des produits et des procédés innovateurs sur les marchés intérieurs et étrangers, sans oublier des entreprises qui ont franchi encore plus d'étapes de leur développement et qui veulent obtenir du capital pour étendre leurs activités à de nouveaux marchés verticaux et géographiques. Le fonds éprouve plus d'attrait pour des entreprises qui ont déjà fait leurs preuves sur le marché, qui ont entamé leur cycle de développement et qui sont prêtes à expédier des produits. Il peut s'intéresser à des transactions transfrontalières dans différents secteurs, notamment dans la technologie de l'information, les services de télécommunications, le logiciel, l'impartition, la fabrication et le marketing direct. Le fonds peut compter sur le soutien des meilleurs spécialistes de la région dans des domaines comme les sciences, l'investissement et l'entreprise. En outre, le Dingman Center fournit une équipe d'excellents étudiants à la maîtrise en administration des affaires de la Smith School pour donner un coup de main aux administrateurs du fonds.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prises de participation allant de 200 000 $ à 2 millions de dollars.

Autres produits et services fournis

La SBA participe également au financement d'un programme d'aide opérationnelle offrant des services professionnels de soutien aux entreprises pour les aider à se préparer à la mobilisation de capitaux ou à la réalisation de leur plan d'affaires.

Critères d'admissibilité

Pour être admissibles, les entreprises doivent compter sur une bonne équipe de direction et offrir des produits de qualité supérieure à l'intérieur de marchés en pleine croissance.

Seules les petites entreprises, c'est-à-dire celles dont le revenu net est inférieur à 2 millions de dollars américains et dont la valeur comptable est de moins de 6 millions de dollars américains, peuvent obtenir du financement par l'entremise de ce programme. En outre, leur siège social et la plupart de leurs employés doivent se trouver dans une collectivité réputée éprouver des difficultés économiques, c'est-à-dire satisfaire à l'un des trois critères suivants :

  • elle est située dans une zone qui s'est avérée peu favorable aux entreprises par le passé;
  • elle est située dans une zone (rurale ou urbaine) d'encouragement des entreprises et vise l'autonomisation;
  • elle est située dans un secteur de recensement ou une région de comté présentant l'une des caractéristiques suivantes :
    • le taux de pauvreté est d'au moins 20 %;
    • le secteur est admissible au Low Income Housing Tax Credit;
    • il s'agit d'une région non métropolitaine où le revenu médian des ménages équivaut à tout au plus 80 % du revenu médian des ménages à l'échelle de l'État.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Parmi les investisseurs du fonds, on retrouve plusieurs banques et sociétés de capital ainsi que les trois paliers de gouvernement (y compris des organismes de développement économique).

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Les capitaux mobilisés s'élèvent à 20 millions de dollars américains (dont 10 millions proviennent de la SBA).

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

L'équipe de direction du fonds compte cinq membres, soit trois directeurs administratifs et deux vice-présidents; trois d'entre eux siègent au conseil d'investissement, qui compte pour sa part sept membres. Le conseil consultatif est formé de 21 personnes représentant le milieu universitaire ainsi que le monde des affaires et du développement économique communautaire; quant aux 15 membres du conseil consultatif scientifique, il s'agit d'ingénieurs, d'experts-conseils et d'universitaires.

Études de faisabilité ou évaluations

En 2003, le fonds a été en lice pour l'obtention du Purple Cow, prix régional accordé à des organisations d'exception qui font preuve d'innovation et qui accomplissent un travail remarquable.

4.17 Northeastern Community Investments Inc. (Nouvelle-Écosse)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Situé à Antigonish (Nouvelle-Écosse), NCII étend ses activités à Pictou, à Guysborough, à Inverness et à Richmond.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le fonds a été mis sur pied dans le but de stimuler la création d'emplois et le développement économique au niveau régional.

Historique et date de création

Le fonds a été créé le 20 décembre 2000 par l'Antigonish Regional Development Authority et a reçu l'approbation de la Commission des valeurs mobilières de la Nouvelle-Écosse le 9 février 2001.

Objet et mandat

L'objet du fonds est d'accroître le niveau d'activité économique et la prospérité dans les comtés d'Antigonish, de Pictou, de Guysborough, d'Inverness et de Richmond.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

NCII est un fonds d'investissement de développement économique communautaire qui offre du financement à des entreprises nouvelles ou existantes. Les œuvres de bienfaisance, les organismes non imposables et les organisations à but non lucratif ne peuvent pas participer au programme Community Economic Development Investment Funds (CEDIF, ou fonds d'investissement pour le développement économique communautaire). Les investissements sont immobilisés pour quatre ans, conformément aux exigences du programme provincial du crédit d'impôt pour capital de risque. Les fonds peuvent être retirés plus tôt (la chose est laissée à la discrétion du conseil), mais l'investisseur doit alors rembourser le crédit d'impôt pour capital de risque de 30 %. À la fin de la période de quatre ans, l'investisseur peut vendre ses actions ou les faire racheter par le fonds (tout dépendant des liquidités disponibles). Entre 10 et 20 % des capitaux mobilisés sont investis dans des titres liquides (CPG, titres du marché monétaire, etc.). Dans le cadre du programme CEDIF, les investissements de NCII doivent être soit des prises de participation, soit des créances de second rang.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prises de participation et créances de second rang (le conseil d'administration a une préférence pour ce dernier type de financement).

Autres produits et services fournis

NCII est un investisseur passif; il n'offre pas de services, mais peut suggérer des organisations susceptibles de fournir de l'aide.

Critères d'admissibilité

Toutes les entreprises exploitées activement dans les comtés d'Antigonish, de Guysborough, d'Inverness et de Richmond peuvent recevoir du financement. Elles doivent engager au moins 25 % de leurs coûts de main-d'œuvre en Nouvelle-Écosse, et 90 % de leurs actifs doivent être consacrés à l'exploitation active d'une entreprise. Tous les actifs, y compris d'éventuelles sociétés affiliées, doivent représenter une valeur inférieure à 50 millions de dollars. Les fournisseurs de services professionnels (médecins, avocats, etc.), les œuvres de bienfaisance, les organismes non imposables et les organisations à but non lucratif ne peuvent obtenir de financement.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Toute personne résidant en Nouvelle-Écosse et âgée de plus de 19 ans peut investir dans un fonds d'investissement pour le développement économique communautaire (CEDIF) à l'intérieur de la province. Les investisseurs obtiennent les avantages suivants :

  • un crédit d'impôt de 30 % en vertu du programme du crédit d'impôt pour capital de risque;
  • une garantie de 20 % au cours des quatre années suivant le moment où l'investissement est effectué;
  • une approbation préalable permettant de transférer l'investissement à un REER autogéré.

L'investissement minimum est de 1 000 $ (dix actions d'une valeur unitaire de 100 $). Les investisseurs qui n'investissent que le montant minimum sont informés du coût associé à un compte REER autogéré (ils peuvent alors décider de ne pas se prévaloir de l'option REER). Un investissement minimum non transféré à un REER donne également droit au crédit d'impôt pour capital de risque de 30 %.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

À la fin de février 2001, 49 investisseurs avaient investi au total 258 000 $ dans le fonds. Des capitaux additionnels de 480 000 $ ont été recueillis en 2002, et de 600 000 $ en 2003, ce qui donne près de 1,4 million de dollars fournis par 150 investisseurs.

Profil des investissements

NCII doit investir au moins 40 % de son capital à l'intérieur de la première tranche de 12 mois, 60 % à l'intérieur de 24 mois et 80 % à l'intérieur de 36 mois suivant la fin de la période de validité de chaque offre. Jusqu'ici, le fonds a investi dans une seule compagnie, qui a reçu 700 000 $. Aucune perte n'a été essuyée, et des décisions seront prises sous peu concernant des investissements éventuels dans trois autres entreprises.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les actionnaires du fonds nomment les sept membres bénévoles du conseil d'administration lors de chaque assemblée annuelle; aucun administrateur ne vient de l'extérieur, mais au moins six d'entre eux doivent faire partie de la collectivité.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Un comité d'investissement composé de quatre membres présente des recommandations au conseil en séance plénière, qui prend les décisions finales. Si plus de 40 % des fonds disponibles en vertu d'une offre donnée doivent être investis dans une unique entreprise, tous les actionnaires doivent voter au sujet de la décision à prendre.

Budget d'exploitation et ressources

L'ARDA fournit des services de secrétariat et les administrateurs de NCII offrent des services administratifs. Les sorties de fonds n'ont pas dépassé 15 000 $.

Contrôle communautaire

Personne ne peut détenir plus de 20 % du fonds; la majorité des actionnaires vivent actuellement à l'extérieur de la région couverte par les activités du fonds.

Structure redditionnelle

Le programme prévoit deux exigences visant à tenir les investisseurs au courant des activités : d'abord, un rapport annuel de vérification doit être transmis aux actionnaires; ensuite, une assemblée générale annuelle doit être tenue. Les renseignements opérationnels sur le fonds sont fournis uniquement aux actionnaires.

4. Résultats

Données sur les résultats

Le taux de rendement obtenu par le fonds est actuellement de 6 % environ, ce qui est supérieur au rendement minimum visé, soit 3,5 %.

Profil des clients

Le client actuel du fonds est une entreprise de façonnage du bois qui écoule ses produits sur le marché de la construction. Le comité d'investissement se penche également sur des projets consistant à financer l'expansion d'entreprises spécialisées dans le traitement des eaux et le tourisme.

Incidence sur les entreprises

Le client actuel du fonds a reçu du financement en vue de son expansion, financement qu'il n'aurait probablement pas pu obtenir de sources conventionnelles.

Incidence sur les collectivités

Les activités du fonds jusqu'à maintenant ont permis d'éviter des mises à pied à l'échelle locale.

4.18 Réseau Accès Crédit (Rimouski, Québec)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le Réseau Accès Crédit (RAC) est un fonds de prêts communautaires de Rimouski dont les activités s'étendent à la municipalité régionale de Rimouski-Neigette, une région rurale et semi-rurale du bas Saint-Laurent.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le RAC a été mis sur pied afin de servir d'outil communautaire de lutte contre la pauvreté, l'exclusion économique et sociale ainsi que l'exode vers les grands centres urbains.

Historique et date de création

Le RAC a été établi officiellement en juin 2002, et il offrait déjà l'ensemble de ses services en décembre.

Objet et mandat

La mission première du RAC est de contribuer à l'exploitation du potentiel humain et économique des collectivités en offrant de l'aide technique, des conseils et un accès à du financement à des particuliers ou à des organisations qui ne peuvent vraiment obtenir de capitaux auprès de fournisseurs de services financiers conventionnels.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le RAC est un fonds de prêts communautaires qui met des capitaux d'emprunt à la disposition de particuliers et d'entreprises pour qui il est difficile, voire impossible, d'obtenir des fonds en s'adressant aux sources conventionnelles.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le RAC fournit du financement pouvant atteindre 15 000 $ sous forme de prêts, de garanties de prêt ou de prises de participation. La plus grande partie des investissements qu'il a effectués jusqu'ici ont été sous forme de prêts.

Autres produits et services fournis

L'un des éléments clés du concept sur lequel repose ce fonds de prêts communautaires est la prestation de services, d'aide technique et de conseils sous les formes suivantes : aide à l'élaboration des plans d'affaires; formation; services personnalisés de conseil; évaluation de la viabilité des projets; suivi; etc.

Critères d'admissibilité

Les emprunteurs admissibles peuvent être des travailleurs autonomes, des entreprises à but lucratif ou à but non lucratif ainsi que des coopératives. Les projets peuvent porter sur n'importe quel secteur de l'économie, mais ceux qui peuvent avoir des effets positifs importants sur la collectivité ont la préférence. Les projets doivent également reposer sur un plan d'affaires solide et offrir de bonnes possibilités de viabilité financière à long terme.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le RAC a obtenu des fonds d'exploitation de l'administration provinciale en 2002-2003 et en 2003-2004. Parmi ses autres partenaires financiers, on retrouve des fondations, des organismes de bienfaisance ainsi qu'une caisse de crédit. Le RAC tire aussi des revenus de ses investissements, qui rapportent le taux du marché plus 5 % sur des périodes pouvant atteindre cinq ans.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Le RAC a reçu 80 000 $ et 60 000 $ lors du présent exercice et de l'exercice antérieur, respectivement. Les contributions en nature de partenaires en 2002-2003 et en 2003-2004 sont estimées à 8 000 $ et à 9 000 $, respectivement.

Profil des investissements

Le tableau ci-dessous renferme des données sur les décaissements et sur les activités d'investissement du fonds jusqu'ici. Le financement accordé par l'organisation s'élève en moyenne à 35 000 $ par an.

Prêts, garanties de prêt ou financement provisoire Exercice en cours Cumulatif
Nombre de prêts individuels 5 8
Nombre de prêts collectifs 1 1
Valeur totale des prêts 14 960 $ 19 170 $
Valeur moyenne des prêts 2 493 $ 2 130 $
Valeur totale des projets 164 820 $ 178 357 $
Projets situés dans des régions rurales 2 4
Projets situés dans des régions semi-rurales 4 5
Nombre d'emplois créés 16 19
Nombre d'emplois maintenus 16 19
Nombre de projets en cours en 2003-2004 (soutien) 6 9
Solde impayé des prêts en 2003-2004 12 460 $ 15 420 $
Taux de manquement 0 % 0 %
Taux d'échec des projets 0 % 0 %

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Des sept membres bénévoles du conseil d'administration du RAC, cinq sont élus par les membres du RAC, un autre est nommé par ATENA Groupe Conseil (partenaire et organisme de soutien), et le dernier est choisi par le conseil.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Les décisions en matière d'investissement sont prises par le comité responsable des prêts. Ce comité est composé de cinq membres nommés par le conseil d'administration : le premier travaille dans le domaine du développement social, le deuxième dans le domaine du développement économique et commercial, le troisième est analyste financier, le quatrième est un délégué du conseil et le cinquième a contracté un prêt auprès du RAC ou a recours aux services du Réseau.

Le processus décisionnel est le suivant : (1) l'analyste du RAC procède à l'évaluation préliminaire d'un projet en se fondant sur le plan d'affaires détaillé qui lui aura été fourni; (2) l'analyste formule une recommandation à l'intention du comité responsable des prêts, qui recommandera l'approbation ou le rejet de la demande en se basant sur l'évaluation effectuée par l'analyste; (3) le conseil d'administration du RAC donne son approbation finale conformément à la recommandation du comité.

Contrôle communautaire

La composition du conseil d'administration du RAC offre une certaine assurance concernant le fait que l'organisation est sensible aux priorités et aux enjeux locaux. Par ailleurs, le RAC travaille en étroit partenariat avec plusieurs organismes locaux de développement afin que toutes les ressources locales soient mises en commun pour maximiser le potentiel de développement économique et social de la région. Notamment, il travaille avec le centre local de développement, une société d'aide au développement des collectivités et d'autres parties pour fournir des services aux entreprises et appuyer leur développement en temps opportun, les services ainsi offerts étant complémentaires de ceux disponibles par ailleurs.

4.19 Réseau d'investissement social du Québec (RISQ)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le Réseau d'investissement social du Québec (RISQ) mène ses activités dans l'ensemble de la province à partir de ses bureaux de Montréal. Il a également des bureaux dans toutes les autres régions de la province.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

En 1996, les forces sociales et économiques du Québec se sont mobilisées dans le contexte d'un sommet provincial sur l'emploi et l'économie dans le but d'apporter des solutions à certains des problèmes économiques et sociaux du Québec. Un consensus a été dégagé concernant le fait que des entreprises sociales étaient essentielles au développement économique et social des collectivités et des quartiers défavorisés de la province, et que ces entreprises sociales souffraient d'un sous-financement chronique. Le gouvernement du Québec, qui était l'hôte du sommet, a par la suite accepté de fournir le capital de démarrage d'un fonds d'investissement se spécialisant dans le financement des entreprises sociales, mais à la condition que le secteur privé fournisse un montant équivalent.

Historique et date de création

Le Fonds de développement de l'économie sociale a été établi en novembre 1997, dans la foulée du sommet sur l'emploi et l'économie. C'est la Banque Nationale qui a été le premier investisseur privé à prendre des engagements envers ce fonds. Elle a été bientôt suivie d'autres investisseurs importants du secteur bancaire et du milieu des entreprises. En août 1998, le Fonds de développement de l'économie sociale est devenu le RISQ.

Objet et mandat

Le RISQ est un fonds de capital de risque à but non lucratif qui a pour mission de fournir du financement à des entreprises collectives. Il vise à soutenir l'essor de ces entreprises par l'injection de capital pouvant servir de levier financier pour la réalisation de leurs projets.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le RISQ offre à la fois une aide à la capitalisation et une aide technique.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Le soutien à la capitalisation a pour objet de fournir du capital en sus de celui obtenu auprès d'autres institutions financières. Ce soutien prend la forme de prêts ou de garanties de prêt d'un montant pouvant atteindre 50 000 $. Les modalités de remboursement sont adaptables en fonction des besoins particuliers des personnes qui ont présenté une demande d'aide financière. Dans certains cas, il pourra y avoir moratoire sur le remboursement du capital.

Le soutien financier au titre de l'aide technique a pour objet d'aider les personnes présentant une demande à obtenir les services d'experts-conseils et de spécialistes en vue de réaliser leurs projets. L'aide peut aller de 1 000 $ à 5 000 $; elle peut prendre la forme d'une avance de fonds remboursable uniquement si le projet est réalisé. Il faut que l'auteur de la demande assume lui-même 10 % des coûts de l'aide technique.

Autres produits et services fournis

Le RISQ a conclu des partenariats avec différentes organisations dans le but de promouvoir le développement social et économique de la province de Québec. Par exemple, il a investi dans un fonds de développement coopératif avec le fonds d'investissement Filaction, créé par un fonds d'investissement de travailleurs du Québec. Il a aussi conclu un partenariat officiel avec la fondation McConnell pour coordonner le volet québécois des activités du Programme d'assistance technique au développement économique communautaire, programme pancanadien géré par l'Université Carleton.

Critères d'admissibilité

Les entités qui présentent une demande doivent être des organismes à but non lucratif ou des coopératives; aucune sûreté n'est exigée.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le capital du RISQ a été constitué à l'aide de contributions du secteur privé, le gouvernement du Québec ayant fourni un montant correspondant à la valeur de ces contributions.

Le RISQ tire un revenu de ses activités d'investissement en appliquant des intérêts correspondant au taux d'un certificat de placement garanti de trois ans majoré de 2 à 6 %. Un montant additionnel égal à 1 % de la somme accordée est également retenu à titre de commission d'engagement. L'auteur d'une demande d'aide financière dans le cadre du volet soutien technique verse 50 $ pour le traitement de sa demande. En 2002, les intérêts rapportés par les activités d'investissement se sont élevés à près de 390 000 $, comparativement à 322 000 $ environ l'année précédente.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

La capitalisation du RISQ atteint environ 10 millions de dollars, la moitié de cette somme provenant d'investisseurs du secteur privé.

Profil des investissements

Depuis sa création jusqu'au 31 décembre 2003, le RISQ a investi dans 294 projets d'économie sociale. Le tableau suivant présente des données financières sur les investissements du RISQ :

Description Capitalisation Soutien technique
Nombre de projets 136 158
Participation du RISQ 5 643 700 $ 778 843 $
Investissements mobilisés 60 124 338 $ 2 313 304 $
Ratio d'investissement (moyenne) 91 % 66 %
Emplois créés 667 593
Emplois maintenus 1199 632
Autres emplois 331 380
Total 2197 1605
Nombre d'emplois par projet 16 10
Coût moyen par emploi 2 569 $ 485 $
Investissement du RISQ par projet 41 498 $ 4 929 $

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Le RISQ mène ses activités à partir de son bureau central et compte neuf employés, dont trois analystes financiers, deux agents de projets et un agent de développement communautaire. Son conseil d'administration comprend quinze membres, dont neuf viennent du milieu de l'économie sociale, les six autres représentant les principaux investisseurs ayant contribué à son capital.

Le RISQ a conclu des partenariats officiels avec plusieurs fonds de prêts communautaires et sociétés de développement économique communautaire en vue de l'évaluation et du traitement des demandes présentées dans le cadre de son volet soutien technique. Ces partenariats permettent d'offrir un accès plus facile et plus décentralisé au RISQ.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Formé de dix membres, le comité d'investissement supervise les activités d'investissement du RISQ. Certains des membres de ce comité sont également des administrateurs siégeant au conseil du RISQ, mais la plupart font partie des communautés de l'investissement, du développement social et du développement économique communautaire de la province. Le processus décisionnel en matière d'investissement est le suivant : les projets d'investissement sont élaborés par le personnel du RISQ, puis transmis au comité d'investissement pour approbation; cela fait, ils sont soumis au conseil d'administration pour que celui-ci donne son aval.

Budget d'exploitation et ressources

En 2002, le RISQ a engagé des dépenses de plus de 582 000 $ (sans inclure les provisions pour pertes), en hausse par rapport aux dépenses de 377 000 $ de l'année précédente.

Profil d'un investissement : Recyclage Vanier

Recyclage Vanier se spécialise dans le recyclage du papier et dans la destruction de documents confidentiels. Créé en 1984, cet organisme à but non lucratif compte 35 employés qui éprouvent de graves difficultés à se trouver du travail et les aide à acquérir et à perfectionner leurs compétences ainsi qu'à améliorer leur comportement en fonction du marché du travail. En 1998, Recyclage Vanier a dû faire l'acquisition de nouveau matériel et réorganiser sa zone de production de manière à garantir sa croissance et sa viabilité économique. Ce projet nécessitait un investissement de 110 000 $, et le RISQ à accordé un prêt à long terme de 46 000 $. Grâce à l'aide du RISQ, Recyclage Vanier continuera de contribuer à la pureté de l'environnement au bénéfice des générations à venir.
www.fonds-risq.qc.ca/francais/lesvoletsdefinancement.html.
4.20 Small Business Financing Program (Nouvelle-Écosse)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Le programme est offert à partir de 39 caisses de crédit de la Nouvelle-Écosse.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Selon la perception actuelle, les grandes institutions de prêt préconisent de plus en plus une prise de décision centralisée et essaient de réduire les coûts administratifs associés aux prêts de petit montant. Selon le ministre du Développement économique de la Nouvelle-Écosse, Cecil Clarke, l'accès au capital constitue le plus grand enjeu pour les petites entreprises de la province.

De par leur nature même, les coopératives et les caisses de crédit appuient l'essor de leurs collectivités. Le Small Business Financing Program s'inscrit dans cet engagement; il contribue à l'établissement de nouvelles entreprises et à la croissance d'entreprises existantes, et il habilite les entrepreneurs afin qu'ils puissent créer des emplois pour eux-mêmes et pour d'autres.

Historique et date de création

La création du programme a été annoncée en juin 2003.

Objet et mandat

Le programme mettra aussi l'accent sur les jeunes entrepreneurs et sur les entrepreneurs handicapés dans les régions rurales.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Le programme est offert exclusivement par l'intermédiaire de caisses de crédit de la Nouvelle-Écosse. L'aide peut prendre la forme d'un prêt pour l'établissement d'un fonds de roulement, ou encore, d'une ligne de crédit. Le prêt maximum pouvant être accordé est de 150 000 $. Les taux d'intérêt ainsi que les modalités du prêt seront négociés par l'emprunteur et par la caisse de crédit où il fera affaire. La période de prêt ne peut dépasser sept ans.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prêts d'un montant pouvant atteindre 150 000 $.

Autres produits et services fournis

Le Nova Scotia Co-operative Council est un organisme de développement qui possède un département d'aide technique pouvant aider les personnes qui présentent une demande d'aide financière à élaborer un plan d'affaires, à constituer leur entreprise en personne morale, à procéder à une analyse commerciale, etc. Si le plan d'affaires présente des faiblesses, la caisse de crédit peut demander à la personne présentant une demande d'emprunt de se trouver un mentor avant de lui accorder le prêt. Le Nova Scotia Co-operative Council aidera ces personnes à trouver un mentor compétent.

Critères d'admissibilité

Les résidents de la Nouvelle-Écosse qui veulent lancer une petite entreprise et les entreprises et coopératives de la province qui veulent assurer l'expansion de leurs activités peuvent faire appel au programme. Toutes les catégories d'entreprises sont admissibles, exception faite de l'immobilier résidentiel et commercial ainsi que des bars et tavernes. Aucune aide ne sera fournie s'il existe des doutes entourant la nature juridique ou la dimension éthique d'une entreprise. Chaque demande est évaluée selon ses qualités propres, le plan d'affaires soumis et la viabilité de l'entreprise.

Il est nécessaire de présenter un plan d'affaires démontrant la viabilité de l'entreprise envisagée ainsi que tous les renseignements requis en temps normal lors du traitement d'une demande de prêt, par exemple, l'avoir net de l'auteur de la demande et ses antécédents de crédit. La décision reposera également sur d'autres facteurs, de manière à permettre aux personnes dont les antécédents de crédit ne sont pas immaculés de pouvoir néanmoins participer au programme.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

La province fournira des garanties pouvant atteindre 75 % de la valeur de chaque prêt, la caisse de crédit étant responsable du solde du prêt (25 %). Des frais administratifs correspondant à 1 % de la valeur totale du prêt s'appliquent; il s'agit de frais de garantie payables au ministère des Finances de la Nouvelle-Écosse par la caisse de crédit qui accorde le prêt. La province fournit également 50 000 $ par année pour les dépenses opérationnelles du programme durant l'essai pilote de trois ans.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

La province accorde des garanties de prêt d'une valeur totale de 6 millions de dollars, tandis que les caisses de crédit fournissent 2 millions de dollars.

Profil des investissements

Le programme n'existe que depuis peu de temps, aussi ne dispose-t-on pas encore de données sur l'aide financière accordée.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les organisations participantes sont fondées sur le modèle opérationnel standard des caisses de crédit. Les prêts sont traités par le personnel en place.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Des représentants des caisses de crédit et du ministère du Développement économique de la Nouvelle-Écosse approuvent les garanties de prêt dans le cadre des travaux de comités régionaux, ce qui fait en sorte que les intérêts locaux sont pris en compte dans le processus. Une fois l'approbation obtenue, la caisse de crédit octroie le prêt et fait un suivi pour s'assurer que les modalités applicables sont respectées. La caisse de crédit évalue les demandes de prêt selon les critères habituels. Si la demande ne satisfait pas à ces critères mais que la caisse de crédit estime que l'entreprise est en mesure de prospérer, elle peut demander une garantie de prêt de façon à éliminer le risque. La caisse de crédit collaborera avec l'auteur de la demande afin d'obtenir une sûreté concernant le solde (25 %) du prêt qui n'est pas garanti par le gouvernement -- il peut arriver qu'un deuxième garant soit requis.

Contrôle communautaire

Un contrôle communautaire est exercé dans la mesure où toutes les décisions de prêt sont prises dans les succursales locales de chaque caisse de crédit. Concernant les garanties de prêt, des représentants des caisses de crédit et du ministère du Développement économique de la Nouvelle-Écosse fourniront les approbations requises par l'intermédiaire de comités régionaux, de sorte que le processus décisionnel continue de se dérouler au niveau local.

4.21 Programme Small Business Loans Association (Saskatchewan)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Collectivités rurales de l'ensemble de la Saskatchewan.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Le programme Small Business Loans Association (SBLA) a été créé après que l'on ait eu réalisé que le maintien et la croissance des entreprises au sein des collectivités sont des facteurs essentiels pour éviter l'érosion de la population et de l'assiette fiscale de ces collectivités, sans compter qu'une population stable est un élément important pour conserver écoles et hôpitaux.

Historique et date de création

Le programme a été mis sur pied en 1989.

Objet et mandat

L'objet du programme est de favoriser la diversification de l'économie de la Saskatchewan et d'appuyer le développement économique des collectivités en fournissant du financement par l'intermédiaire d'organisations communautaires à l'intention d'entreprises en démarrage et d'entreprises non traditionnelles.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Il est possible de constituer une association en personne morale dès que l'on réunit au moins quatre groupes d'intérêts communautaires, qu'il s'agisse de particuliers, de sociétés de personnes, de coopératives ou de sociétés. L'association peut se constituer en personne morale, à but lucratif ou non lucratif, en vertu de la Business Corporations Act ou de la Co-operatives Act. L'association peut alors avoir accès à une ligne de crédit renouvelable, sans intérêt, d'un montant maximum de 100 000 $, qu'elle peut utiliser pour accorder des prêts allant jusqu'à 10 000 $ à des entreprises nouvelles ou existantes.

Les entreprises peuvent utiliser ces prêts pour faire l'achat d'actifs, par exemple du matériel, mais non pour acquitter leurs dépenses d'exploitation ou pour rembourser des dettes. Les taux d'intérêt varient, à concurrence de 10 % par année, et la période du prêt n'excède pas cinq ans. Le principal est remboursé au ministère de l'Industrie et des Ressources de la Saskatchewan, l'association conservant les intérêts pour payer ses coûts administratifs. Les entreprises ne peuvent obtenir d'emprunts de plus d'une association si le montant total des emprunts est supérieur à 10 000 $.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prêts d'un montant maximum de 10 000 $.

Autres produits et services fournis

Le programme a pour seul objet de fournir du financement, mais des services consultatifs sont souvent offerts aux entreprises par l'une des organisations fondatrices des associations (bien souvent, une SADC).

Critères d'admissibilité

Les associations évaluent les entreprises en fonction de leur capacité de créer des emplois et de fournir des services additionnels aux collectivités. Elles viendront en aide, notamment, aux entreprises qui ont de la difficulté à obtenir du financement par les moyens conventionnels. La capacité d'une entreprise d'obtenir du financement auprès d'une banque ou d'une caisse de crédit est l'un des facteurs pris en compte, étant donné que le programme a pour but d'aider les entrepreneurs qui, sinon, risquent de ne pas pouvoir lancer leur entreprise. Les entreprises menant directement des activités agricoles primaires, les entreprises d'exploration (extraction de minerai et d'hydrocarbures, etc.), les entreprises dans le domaine de l'immobilier résidentiel, les entreprises de commercialisation à paliers multiples ainsi que les organismes de bienfaisance ne sont pas admissibles.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Le ministère de l'Industrie et des Ressources accorde à chaque association une avance de fonds sans intérêt d'un montant maximum de 100 000 $. Les garanties fournies par l'emprunteur sont cédées par l'association à ce ministère. Des frais administratifs de 30 $ sont également applicables au titre des frais d'exploitation.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Les capitaux confiés à chaque association s'élèvent à 100 000 $.

Profil des investissements

Depuis le lancement du programme jusqu'en 2003, 279 associations ont été mises sur pied. En 2001-2002, ces associations ont accordé des prêts totalisant plus de 3,4 millions de dollars à 495 entreprises, soit une moyenne d'un peu moins de 7 000 $ par entreprise. Depuis 1989, des prêts de plus de 42,5 millions de dollars ont été accordés à plus de 8 000 entreprises nouvelles et existantes.

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

La structure varie d'une association à l'autre; étant donné la participation fréquente des SADC, c'est ce modèle qui tend à être le plus fréquent.

Processus décisionnel en matière d'investissement

L'association qui reçoit un formulaire de demande rempli, un plan d'affaires et un billet à demande accompagné d'un contrat de sécurité générale examinera la demande d'emprunt et décidera de l'approuver ou non. Lorsqu'une demande est approuvée, l'association la transmet à l'administration provinciale pour approbation finale.

Par exemple, la SADC de South Central gère quatre fonds de prêt aux petites entreprises dans la région :

  • elle accorde des prêts d'un montant maximum de 10 000 $;
  • elle fournit du financement pour l'acquisition d'immobilisations et de stocks;
  • le taux d'intérêt applicable est égal au taux préférentiel, moins 1 % (taux minimum de 6 %).

Budget d'exploitation et ressources

Les dépenses d'exploitation du programme sont acquittées à même les intérêts tirés des prêts.

Contrôle communautaire

La structure générale d'une association (constitution en personne morale d'au moins quatre groupes d'intérêts communautaires) permet aux collectivités d'exercer un contrôle important.

4. Résultats

Incidence sur les entreprises

Les clients sont des entreprises en démarrage ou en expansion qui, à défaut de ces prêts, ne pourraient mener leurs activités.

Incidence sur les collectivités

Au cours de 2002-2003, il y a eu plus de 1 100 emplois créés ou maintenus, principalement dans des régions rurales. Depuis 1989, près de 17 000 emplois ont été créés.

Cornerstone Regional Small Business Loans Association (selon le modèle des SADC)

OBJET

Offrir des possibilités de développement d'entreprise aux entrepreneurs non traditionnels et répondre à des besoins de financement qui ne sont pas comblés par des bailleurs de fonds conventionnels, de manière à contribuer à la réussite des petites entreprises.

Accroître l'assise économique des régions rurales de la Saskatchewan en amenant les associations et les entreprises à aider les petites entreprises existantes ou en démarrage de leur collectivité.

Favoriser la création de nouvelles petites entreprises, aider les entreprises existantes à poursuivre leurs activités et les inciter à demeurer dans leur collectivité en leur fournissant une aide financière dans le cadre du programme SBLA. À cette fin, des prêts de petit montant sont accordés pour aider à la création d'entreprises et au développement d'entreprises existantes.

ADMISSIBILITÉ

Les entreprises des quatre secteurs suivants ne peuvent recevoir de prêts en vertu de l'Industrial Development Act : activités agricoles primaires, ventes directes ou commercialisation à paliers multiples, activités d'exploration (minerai ou extraction pétrolière), œuvres de bienfaisance et immobilier résidentiel.

TAUX D'INTÉRÊT

Le taux d'intérêt est fixe durant toute la période du prêt. Le taux est celui applicable à l'égard de l'association au moment de l'approbation du prêt, et une lettre d'offre est soumise au client. Le taux applicable à l'heure actuelle est de 6 %. Les intérêts sont calculés sur une base mensuelle.

MONTANT DES PRÊTS

Le montant maximum des prêts, des garanties de prêt et(ou) des prises de participation pour une personne ou une entreprise est de 10 000 $, ainsi que cela est stipulé dans le contrat conclu avec Saskatchewan Economic & Co-operative Development.

DURÉE DU PRÊT

La période maximum de remboursement et d'amortissement d'un prêt est de cinq ans. Le remboursement de tous les prêts est, en temps normal, réparti sur la période convenue. Cette période ne peut excéder la durée de vie estimative des actifs acquis au moyen du prêt. Le calendrier de remboursement du prêt est adaptable à la discrétion du comité responsable des prêts. Aucune pénalité ne s'applique en cas de remboursement anticipé.

SÛRETÉ

Tous les prêts sont garantis au moyen d'un billet à ordre assorti d'une sûreté et documenté par un avocat lorsque la chose est jugée appropriée. L'association peut faire preuve de souplesse lorsqu'elle accepte des sûretés; elle peut accepter des hypothèques grevant des biens immobiliers ainsi que des biens personnels, des accords de sûreté mobilière incluant la cession de comptes débiteurs, des garanties personnelles, des obligations générales ou garanties ainsi que toute autre sûreté adéquate, notamment la cession du produit d'une assurance.

Des chèques postdatés de six mois devront être présentés au titre du remboursement du prêt tout au long de la période de remboursement.

Des frais administratifs de 30 $ sont applicables.

4.22 Social Capital Partners (Toronto, Ontario)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Social Capital Partners (SCP) est établi à Toronto, mais cet organisme a un mandat de portée nationale, de sorte qu'il ne limite pas ses interventions à des collectivités ou à des régions géographiques données.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

La création de SCP est attribuable dans une grande mesure à Bill Young, son président, qui fut un homme d'affaires prospère pendant 20 ans avant de fonder l'organisme. Il s'est intéressé au concept d'entreprise sociale et à la possibilité d'atteindre ainsi de façon efficace des objectifs de développement à la fois économique et social.

Historique et date de création

SCP a été mis sur pied au début de 2001 dans le but de réaliser une vision de changement social à grande échelle grâce à des investissements dans des organismes à but non lucratif entrant dans la catégorie des entreprises sociales. La stratégie d'investissement appliquée au départ reposait sur le concept de philanthropie d'entreprise. Dans le cadre de cette vision, SCP devait devenir un vecteur central en vue de la mise en place des conditions permettant aux entreprises sociales de prospérer au Canada.

Objet et mandat

SCP a pour mission d'investir dans des entreprises sociales produisant un revenu et fournissant des emplois à l'extérieur des grands centres économiques du Canada, ainsi que de favoriser l'incubation de ces entreprises. Une attention particulière est accordée aux entreprises capables de croître, d'atteindre l'autonomie financière, de produire des résultats d'ordre social et de contribuer à l'autonomie financière des gens à qui elles fournissent de l'emploi.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

Outre un large éventail de solutions de financement, l'organisme offre différentes formes d'aide non monétaire. Cette aide est adaptée en fonction des besoins et de l'étape de développement des organisations auxquelles elle est offerte.

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Les modalités de financement offertes par SCP sont très souples, de manière à répondre aux besoins particuliers des organisations selon leur taille, la portée de leurs activités et leur étape de développement. L'aide financière peut être fournie sous une ou plusieurs des formes suivantes : subventions; prêts assortis d'un taux d'intérêt bas; titres de participation ou titres de créance assimilables à des titres de participation (créances de second rand ou créances convertibles). Les montants peuvent varier, mais ils se situeront généralement à l'intérieur des fourchettes suivantes :

  • subventions : entre 20 000 $ et 100 000 $;
  • prêts : entre 30 000 $ et 200 000 $ pour chaque tour de table;
  • titres de participation et titres de créances assimilables à des titres de participation : entre 100 000 $ et 500 000 $ par tour de table.

Autres produits et services fournis

SCP fournit une vaste gamme de services d'aide non financière, par exemple : l'élaboration d'une stratégie ou d'un plan d'affaires; des analyses financières et des analyses de marché; des services d'examen et de conseil; une aide à la mobilisation de fonds; des services d'aide juridique; un soutien au recrutement de l'équipe de direction; la planification des activités du conseil; l'intégration de la mission sociale.

Ces services sont fournis conformément à un modèle d'intervention en trois phases : chaque phase est assortie d'un ensemble particulier d'objectifs et de résultats attendus. La phase 1, qui concerne la viabilité, doit permettre à SCP d'évaluer la faisabilité du plan d'affaires de la personne demandant une aide financière ainsi que d'établir une relation à long terme. La phase 2, qui consiste à examiner et à formuler une stratégie, dure de trois à six mois et met l'accent sur l'orientation stratégique de l'entreprise sur le plan à la fois social et financier. La phase 3, qui concerne le soutien permanent, peut durer jusqu'à cinq ans et a pour but d'aider l'entreprise à mettre en œuvre sa stratégie de croissance. Une grande partie de l'aide non financière fournie par SCP est rendue possible par le partenariat conclu avec la Monitor Company, entreprise internationale de conseil en stratégie, mise sur pied par Michael Porter et ses collaborateurs.

Critères d'admissibilité

Les deux catégories d'organisations suivantes peuvent recevoir l'aide de SCP : (1) les entreprises sociales, c'est-à-dire les entreprises qui offrent de l'emploi à des membres de groupes devant surmonter d'importants obstacles pour trouver du travail et qui offrent un environnement de travail favorable aux groupes à risque; (2) les entreprises de développement économique communautaire, c'est-à-dire les entreprises qui créent de l'emploi dans les collectivités géographiques éprouvant des difficultés économiques. Ces dernières sont particulièrement utiles en ce qui touche le dossier de l'accès au capital dans les collectivités rurales et éloignées.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Les dons privés, notamment du fondateur de SCP, constituent la principale source de revenu à la fois pour les investissements et pour le paiement des dépenses d'exploitation.

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

On estime à 10 millions de dollars le capital pouvant servir à effectuer des investissements et à payer les dépenses d'exploitation. On ne dispose d'aucune information pour le moment au sujet des capitaux mobilisés grâce aux activités de SCP.

Profil des investissements

Bien que son mandat ne le lui interdise pas, SCP n'a pas encore investi dans des entreprises sociales ni dans des entreprises de développement économique communautaire situées dans des régions rurales ou éloignées. Jusqu'ici, SCP a investi 540 000 $ sous forme de prêts, de subventions et de prises de participation, et son portefeuille comprend six entreprises sociales. Le tableau suivant donne des précisions sur les investissements effectués par SCP jusqu'ici :

Nom de l'organisation Endroit Type et montant du financement
Pivotal Services London Prêt de 200 000 $
Inner City Renovations Winnipeg
  • Prise de participation/subvention de 50 000 $
  • Créance de second rang non garantie de 25 000 $
  • Prise de participation/subvention de 25 000 $ lors d'un deuxième tour de table
Turnaround Couriers Toronto Prêt de 60 000 $
Montrealite Montréal Prêt de 30 000 $

Prise de participation/subvention de 30 000 $

Evergreen Gardens Toronto Prise de participation/subvention de 60 000 $
LEF Helpdesk Toronto Prise de participation/subvention de 60 000 $

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

SCP est un organisme à but non lucratif enregistré, mais qui n'a pas été en mesure jusqu'ici de se conformer aux exigences applicables aux organismes de bienfaisance enregistrés. Il mène ses activités depuis un petit bureau situé à Toronto, et son personnel comprend notamment un président, un directeur des investissements sociaux, un directeur du rendement social et quelques employés de soutien administratif. SCP a conclu un partenariat officiel avec le Monitor Group, qui fournit une orientation générale ainsi que des conseils spécialisés portant sur tous les aspects des services d'aide et de soutien offerts aux entreprises sociales.

SCP comprend en outre deux organes consultatifs, soit un conseil consultatif et un groupe consultatif de jeunes. Composé de chefs de file du milieu communautaire et du monde des affaires, le conseil consultatif fournit des conseils à propos de projets de financement particuliers. Pour sa part, le groupe consultatif de jeunes veille à ce que les besoins des jeunes, en particulier ceux qui sont dans une situation difficile et qui vivent dans une collectivité défavorisée, soient pris en compte dans la définition des priorités et des activités de l'organisation.

Processus décisionnel en matière d'investissement

Pour obtenir du financement et d'autres formes d'aide de SCP, les entreprises sociales doivent se soumettre à un processus de sélection rigoureux. Un contrôle préalable est effectué au moyen d'un processus officiel en plusieurs étapes. Une fois le financement approuvé, il est prévu que SCP et les membres compétents de l'entreprise bénéficiaire se rencontrent au moins une fois par mois. SCP tient compte pour l'essentiel des qualités du promoteur ou du propriétaire de l'entreprise sociale, et il fondera également sa décision sur l'existence d'un plan d'affaires qui, d'une part, énoncera la mission sociale, économique et financière de l'entreprise, et d'autre part, démontrera la faisabilité du projet. Pour avoir droit à une subvention, l'entreprise sociale doit mener ses activités en coordination avec un organisme de bienfaisance enregistré. Des critères particuliers s'appliquent pour les autres types de financement.

Contrôle communautaire

Étant donné son organisation et la nature de ses activités, SCP ne comporte pas à proprement parler de mécanisme de contrôle communautaire. Cela dit, le fait qu'il ait recours à deux organes consultatifs pour définir son orientation générale et obtenir des conseils sur des projets particuliers indique qu'il est bien conscient des enjeux rattachés aux groupes communautaires de l'ensemble du pays.

Structure redditionnelle

Du fait que son capital provient essentiellement de dons privés et que l'organisation ne dépend pas d'un financement public ou de fonds provenant de sources multiples, aucun processus redditionnel officiel n'existe.

4.23 Waterloo Ventures (Waterloo)

1. Contexte et données de base

Environnement communautaire

Étant donné que Waterloo Ventures (WV) préconise une intervention directe auprès des entreprises dans lesquelles il investit, il ne se penchera que sur des projets situés dans la région de Waterloo ou à proximité, soit à peu près entre London et Guelph. Les entreprises situées à l'extérieur de cette région, mais prêtes à y transférer leurs activités, peuvent également présenter une demande.

Waterloo fait partie de ce que les autorités locales appellent le « triangle technologique », qui correspond à une région située à quelque 70 milles au sud-ouest de Toronto et comprenant Kitchener, Waterloo et Guelph, où vivent environ 325 000 personnes. Les principaux employeurs de la ville sont des sociétés d'assurances, dont certaines des plus importantes au Canada. C'est au cours des années 1980 que la haute technologie a commencé à y jouer un rôle important, en raison surtout de deux grandes universités de la région, soit l'Université de Waterloo et l'Université Wilfrid-Laurier.

Raisons justifiant la création du mécanisme ou de l'instrument

Injecter davantage de capitaux de lancement dans la collectivité.

Historique et date de création

Waterloo Ventures a été créé en septembre 1999 par le Fonds de relance canadien, un fonds national existant depuis dix ans et dont les investissements totalisent plus de 500 millions de dollars; cette création s'est effectuée dans le cadre du programme ontarien des fonds locaux d'investissement dans les petites entreprises. Aux termes des lois provinciales, les fonds d'investissement communautaire doivent être parrainés par une municipalité ou par un établissement d'enseignement. L'Université Wilfrid-Laurier et le collège Conestoga ont accepté de parrainer conjointement WV. Ce fonds est administré actuellement par Tech Capital Partners, société privée d'investissement.

Objet et mandat

La mission de WV consiste à aider les entrepreneurs à mettre sur pied des entreprises technologiques concurrentielles à l'échelle internationale. Il fournit du financement à des entreprises de haute technologie aux premières étapes de leur développement dans la région de Kitchener-Waterloo; pour qu'une entreprise puisse avoir droit à ce financement, la valeur totale de ses revenus et de ses actifs doit être inférieure à 1 million de dollars, et l'entreprise doit compter moins de 50 employés.

Nature et portée du mécanisme ou de l'instrument

L'accent est mis principalement sur les entreprises aux premiers stades de leur développement dans les domaines de la technologie sans fil, de l'Internet et de la photonique. WV porte un intérêt particulier aux entreprises qui se spécialisent dans l'Internet et la réseautique. Les premiers investissements ne dépassaient pas 250 000 $. Au départ, WV prévoyait investir dans des sociétés « affiliées » à l'Université de Waterloo, à l'Université Wilfrid-Laurier et au collège Conestoga, c'est-à-dire des entreprises utilisant des technologies mises au point à ces établissements d'enseignement, fournissant de l'emploi à leurs diplômés ou ayant des liens avec leurs professeurs (on ne sait pas au juste si cette condition s'applique encore). Le fonds ne peut investir plus de 20 % de ses actifs dans un seul projet.

L'administrateur du fonds de WV, Tech Capital, s'attend en général à investir entre 1 et 3 millions de dollars dans une entreprise, ce qui inclut le capital de démarrage et les tours de table suivants (à même les fonds de Waterloo Tech Capital). WV s'intéresse de façon générale aux secteurs technologiques, mais il limite ses investissements dans les secteurs particuliers où son expérience et son réseau de personnes-ressources s'avéreront les plus utiles. Il est ainsi peu susceptible d'investir dans des secteurs comme la biotechnologie, le matériel médical, les entreprises de services ou les entreprises de développement de produits de consommation.

WV est, aux termes de la réglementation fédérale, un fonds d'investissement de travailleurs qui prévoit notamment que les fonds de capital de risque de travailleurs n'ont pas à payer d'impôt de pénalité s'ils ne peuvent pas respecter les échéances applicables relativement aux investissements de fonds publics (les fonds de travailleurs sont conçus dans le but de répondre aux besoins des entreprises qui sont de trop petite taille pour obtenir du financement auprès des grands investisseurs de capital de risque et des autres bailleurs de fonds conventionnels).

2. Caractéristiques financières du mécanisme ou de l'instrument

Types de produits et services de financement

Prises de participation.

Autres produits et services fournis

Tech Capital joue un rôle actif dans le développement des entreprises en déterminant si un actif relevant de la propriété intellectuelle peut être commercialisé en aidant à la transformation de cet actif en une technologie commercialisable et en mettant ses compétences en marketing et en finance au service de l'entrepreneur. Les partenaires collaborent avec l'entrepreneur sur des aspects comme le recrutement des membres de l'équipe de direction, la définition plus poussée de la stratégie, la planification financière, l'établissement d'alliances commerciales et le règlement des problèmes administratifs. WV met à profit un réseau étendu de personnes-ressources, notamment des avocats, des spécialistes du recrutement, des comptables, des entreprises de services financiers et des partenaires technologiques éventuels. Lorsque l'entreprise est prête pour un nouveau tour de table, WV aide également à trouver des partenaires prêts à investir du capital de risque.

Critères d'admissibilité

WV sera peu enclin à investir dans des technologies dont la commercialisation demandera plus d'une année ou deux. Comme tout fonds de capital de risque, WV a une durée d'existence limitée et doit fournir un rendement à ses investisseurs à l'intérieur de cette période. WV souhaite investir dans des entreprises comptant sur une équipe technique de première force, mais il n'exige pas, et même ne souhaite pas vraiment, qu'elles aient une équipe de direction complète. L'un des volets de sa tâche consistera à aider l'entreprise à faire appel aux services de gens compétents.

Méthodes de mobilisation de capitaux et de paiement des dépenses d'exploitation

Investisseur principal : Fonds de relance canadien Inc.
Établissements parrains : Université de Waterloo, Université Wilfrid-Laurier et collège Conestoga

Capitaux mobilisés et effet de levier financier

Fonds de départ : 5 millions de dollars
Valeur actuelle du fonds : 10 millions de dollars environ

3. Caractéristiques organisationnelles du mécanisme ou de l'instrument

Structure opérationnelle

Les six membres du conseil d'administration de WV représentent les entités suivantes :

  • Tech Capital Partners (administrateur du fonds);
  • School of Business and Economics, Université Wilfrid-Laurier;
  • Waterloo Ventures (président);
  • School of Business, collège Conestoga (vice-président);
  • Open Options Corp. (président);
  • Fonds de relance canadien (vice-président).

EXEMPLES D'INVESTISSEMENTS DE WATERLOO VENTURES

COVARITY INC. (KITCHENER, ONTARIO)
Covarity aide les institutions financières à réduire le risque de crédit et à automatiser l'administration du crédit commercial au moyen de solutions de gestion des processus administratifs. Son produit phare, CleanCredit TM, est un programme de gestion, d'examen et de surveillance des prêts en temps réel axé sur le flux du travail, qui permet une gestion automatisée du risque de crédit. L'entreprise a été fondée en décembre 2001 par Jeff Fedor, qui est maintenant responsable du volet technologie. Ron Shuttleworth, entrepreneur chevronné dans le domaine de la technologie, est à la tête de l'équipe de direction. Covarity a reçu du financement de démarrage de Tech Capital Partners (Waterloo Tech Capital et Waterloo Ventures).
FINANCEMENT DE DÉMARRAGE : 2 millions de dollars (mars 2003).

SANDVINE INCORPORATED (WATERLOO, ONTARIO)
Sandvine aide les fournisseurs de services à établir des relations plus rentables avec leurs abonnés ainsi qu'à gérer plus efficacement le fardeau croissant des échanges de fichiers d'égal à égal. L'entreprise a été fondée par Don Bowman, Dave Caputo, Tom Donnelly, Marc Morin et Brad Siim, qui travaillaient en étroite collaboration à la PixStream Incorporated. Cette dernière a été fondée par Marc Morin et Brad Siim en 1996 et a été vendue à Cisco Systems en décembre 2000. Sandvine a reçu un financement de démarrage de Celtic House, VenGrowth, Tech Capital Partners (Waterloo Ventures et Waterloo Tech Capital) ainsi que de la Banque de développement du Canada.
FINANCEMENT DE DÉMARRAGE : 19,5 millions de dollars (septembre 2001).

SiRiFIC WIRELESS CORPORATION (WATERLOO, ONTARIO)
La SiRiFIC Wireless Corporation est une entreprise non fabricante du secteur des semi-conducteurs et des circuits intégrés de radiofréquences dont la technologie exclusive de radiofréquences reconfigurables constitue la plate-forme d'émetteurs-récepteurs innovateurs et adaptables à toutes les normes. Cette technologie, qui sera brevetée sous peu, permet de construire un émetteur-récepteur de radiofréquences pouvant satisfaire à plusieurs normes, qui est intégré à un CMOS de radiofréquences de 0,18 m. L'entreprise a été fondée en 2000 par Taj Manku, professeur agrégé au département de génie électrique et informatique de l'Université de Waterloo. SiRiFIC a reçu du capital de démarrage de Tech Capital Partners (Waterloo Ventures) et de Solowave Investments.
FINANCEMENT DE DÉMARRAGE : 1 million de dollars (juin 2000).
ÉMISSION D'ACTIONS ORDINAIRES : 10 millions de dollars (novembre 2000).
PREMIÈRE ÉMISSION D'ACTIONS PRIVILÉGIÉES : 18 millions de dollars (novembre 2002).

VIDEOLOCUS INC. (WATERLOO, ONTARIO)
Acquise par la LSI Logic Corporation (novembre 2002), VideoLocus a mis au point des technologies de traitement et de compression vidéo de la prochaine génération. L'entreprise a été fondée par quatre anciens membres de l'équipe d'ingénierie de pointe de PixStream/Cisco : Mate Prgin, Lowell Winger, Guy Côté et Michael Gallant. VideoLocus a reçu des capitaux de démarrage de Tech Capital Partners (Waterloo Ventures et Waterloo Tech Capital).
FINANCEMENT DE DÉMARRAGE : 600 000 $ (juin 2001).

5. ANALYSE DES OBSERVATIONS

Dans le présent chapitre, nous nous penchons sur les conclusions que l'on peut tirer de la description des mécanismes et instruments de financement qui se trouve aux chapitres 3 et 4. Il convient de faire ici une importante mise en garde : l'échantillon des mécanismes et instruments de financement décrits dans le présent rapport n'est pas forcément représentatif de l'ensemble des instruments de financement visés par le projet. Ces exemples ont été choisis en fonction de critères touchant l'efficacité, le contrôle communautaire, le processus décisionnel, le renforcement des capacités et l'innovation, ainsi que cela est expliqué au chapitre 2. C'est pourquoi les considérations générales et les comparaisons présentées ici doivent être interprétées de façon prudente, leur objet étant essentiellement d'alimenter les discussions sur les méthodes qui s'avèrent efficaces ou non ainsi que sur le contexte particulier dans lequel elles sont employées.

5.1 Typologie des mécanismes et instruments de financement

La figure 1 donne un aperçu des principales caractéristiques des mécanismes et instruments décrits. L'accent est mis sur les aspects suivants : le type de financement fourni; la population cible; la structure opérationnelle; et la valeur ainsi que la source des capitaux. Ces aspects fonctionnels sont commentés dans la présente section, exception faite de la source des capitaux, dont nous traitons plutôt dans les sections suivantes, qui portent sur le degré d'efficacité avec lequel les mécanismes ou les instruments parviennent à mobiliser des capitaux. L'examen de chacun de ces aspects permet de faire certaines observations utiles.

Types de financement

Dans l'ensemble, la majorité des mécanismes étudiés ont recours principalement au financement par capitaux d'emprunt. En effet, près de 70 % de tous les mécanismes fournissent des capitaux d'emprunt, et près de la moitié d'entre eux offrent uniquement ce type de financement. Cette observation concorde avec les études sur le sujet qui soulignent que les petites et moyennes entreprises ainsi que les travailleurs autonomes (qui constituent un important groupe cible pour la majorité des mécanismes examinés) préfèrent ce genre de financement - probablement parce que cela leur permet de conserver le contrôle et la propriété de leur entreprise.

Au total, 61 % des mécanismes examinés offrent du financement sous forme de capitaux propres, mais seulement trois des vingt mécanismes en question offrent exclusivement ce type de financement, dont deux sont des fonds de capital de risque américains, ce qui laisse penser que le niveau des investissements spécialisés de capital de risque de cette nature est relativement limité au Canada, du moins dans les collectivités rurales et du Nord.

Les garanties de prêt sont un autre type de financement offert, quoique plus rarement. Seulement six des trente-trois mécanismes décrits (18 %) proposent ce type de financement, ce qui est quelque peu surprenant, étant donné que les spécialistes du développement économique communautaire considèrent que les garanties de prêt constituent des instruments importants sur le plan stratégique pour mobiliser les fonds existants au profit des microentreprises, des petites et moyennes entreprises ainsi que des travailleurs indépendants qui ne peuvent offrir aucune garantie, ou si peu (Réseau canadien de DEC, 2003).

Observation encore plus intéressante, peut-être : un seul des mécanismes, le groupe BCA, de Sydney (Nouvelle-Écosse), propose tous les types de financement (en privilégiant les prises de participation). Cela donne à croire qu'il est sans doute difficile pour les organisations locales ou pour celles qui visent les marchés financiers locaux et régionaux de parvenir à une masse critique de ressources et d'expertise nécessaires à la diversification et à la souplesse opérationnelle. Bien qu'il dispose d'un capital relativement peu élevé et qu'il mène ses activités sur un marché local de petite taille, le groupe BCA est en mesure d'offrir un plus large éventail de produits financiers : (1) en ayant recours à des bénévoles locaux disposant de compétences techniques -- professeurs universitaires en finances, en droit, etc.; (2) et en assurant la concordance entre cette structure opérationnelle duelle et la nature des investissements dans lesquels il se spécialise, l'un des volets du groupe mettant l'accent sur les investissements immobiliers, l'autre sur des entreprises plus spéculatives d'ordre commercial et industriel.

Principales caractéristiques des mécanismes et instruments de financement décrits

Population cible

On peut voir à la figure 1 les populations cibles des mécanismes de financement examinés. Étant donné les critères utilisés pour choisir les exemples instructifs et les exemples pertinents, huit des dix exemples instructifs accordent beaucoup d'importance aux clients des régions rurales ou nordiques. En outre, trois de ces huit mécanismes offrent de l'aide uniquement aux clients de ces régions. Les mécanismes figurant parmi les exemples pertinents ont tendance à cibler les clients relevant de différentes administrations publiques, étant donné qu'ils sont de portée nationale ou régionale, ou qu'ils mènent leurs activités dans des provinces ou des États hautement urbanisés. À l'opposé, la plupart des exemples dits instructifs sont situés dans des provinces ou des États à prédominance rurale.

Il convient de remarquer que très peu des mécanismes décrits (à l'exception du Programme de prêts d'initiative locale et du programme des obligations de développement rural du Manitoba, du service de développement des microentreprises de la NLFC, du programme SBLA de la Saskatchewan et du Kilkenny County Enterprise Board de l'Irlande) choisissent leur clientèle exclusivement dans les régions rurales et éloignées. Cela signifie qu'il est plus difficile pour un mécanisme donné de répondre exclusivement aux besoins financiers de clients des régions rurales et nordiques, la raison étant peut-être que la demande insuffisante empêche toute économie d'échelle et rend plus difficile l'accès à des ressources spécialisées.

Structure opérationnelle

Les mécanismes de financement examinés adoptent des structures très variées pour s'acquitter de leur mission, ce qui n'a rien de surprenant. Cela dit, les données sur la structure opérationnelle à la figure 1 permettent de formuler quelques observations. D'abord, la plupart des mécanismes décrits sont relativement spécialisés, du fait qu'ils ont dès le départ un mandat d'investissement et de financement clairement circonscrit. Les fonds d'investissement et de prêts communautaires et les cercles d'emprunt, qui représentent près de la moitié des mécanismes examinés, font partie de cette catégorie. Dans la mesure où ces mécanismes parviennent à s'acquitter de leur mandat, cette constatation laisse penser qu'il est peut-être plus efficace d'établir des entités hautement spécialisées pour combler des besoins financiers spécifiques, au lieu de confier à ces entités un mandat de portée plus générale.

Également, la majorité des mécanismes examinés, qu'il s'agisse d'exemples instructifs ou d'exemples pertinents, sont des organismes à but non lucratif, qu'il s'agisse de fonds d'investissement communautaire (la structure opérationnelle la plus fréquente), d'organisations de développement économique communautaire, de groupes d'investisseurs providentiels ou de cercles d'emprunt. Cette constatation concorde avec la nature du mandat de ces organisations, mandat qui est souvent étroitement lié à l'atteinte d'objectifs de développement économique et social (sans but lucratif).

À cet égard, il peut être utile d'envisager plusieurs des mécanismes de financement les plus spécialisés à titre de fonds de développement, par opposition à des fonds d'investissement au sens strict. Pour ces derniers, la viabilité financière est la grande priorité, tandis que les fonds de développement intégreront généralement à leur mandat l'atteinte d'objectifs sociaux et économiques. Bien sûr, plusieurs des fonds d'investissement décrits ont également des objectifs de développement, mais les résultats financiers demeurent le facteur déterminant. Au contraire, pour plusieurs fonds de développement, le financement n'est qu'un des différents produits et services fournis, et ces fonds ne prévoient pas nécessairement tirer un bénéfice ou dégager un excédent grâce à leurs activités d'investissement. Ces fonds comptent généralement dans une plus large mesure sur le financement de l'État, et certains observateurs ont soutenu qu'il n'est pas raisonnable d'attendre d'eux qu'ils parviennent à l'autonomie financière (nous reviendrons sur ce point à la section suivante).

Capital

Comme on peut le voir à la figure 1, le capital des mécanismes décrits peut varier de 140 000 $ pour le Réseau Accès Crédit du Québec à 174 millions de dollars pour le Fonds de placement Crocus (ce montant ne correspond toutefois pas aux investissements de Crocus dans les entreprises des régions rurales et du Nord). Étant donné la taille de leur marché et la région que couvrent leurs activités, les mécanismes américains sont ceux qui disposent des capitaux les plus importants et qui tendent à effectuer les investissements les plus élevés en moyenne.

Si l'on examine uniquement les mécanismes canadiens qui mettent essentiellement l'accent sur les régions rurales et nordiques, notamment le groupe BCA, le Programme de prêts d'initiative local, le Programme des obligations de développement rural, Northeastern Community Investments et le programme SBLA, il ressort clairement que les mécanismes de financement spécialisés menant leurs activités dans les collectivités rurales et du Nord du Canada tendent à être très petits (à l'exception du programme SBLA, qui compte sur un financement de l'État). Cela semble confirmer la rareté du capital destiné spécifiquement aux petites et moyennes entreprises dans les régions rurales et nordiques, si l'on ne tient pas compte des sources traditionnelles de capitaux.

5.2 Efficacité des mécanismes de financement en matière de mobilisation de capitaux

Il semble ressortir de la figure 1 que très peu des mécanismes décrits dépendent entièrement de sources publiques en ce qui touche leur capitalisation. Ainsi, au Canada, seul le PARO (nord de l'Ontario), la Women's Enterprise Initiative Association de l'Alberta et le programme Small Business Loans Association de la Saskatchewan sont dans cette situation. Cela dit, si l'État n'est pas l'unique ni même la plus importante source de capitaux pour plusieurs mécanismes, il fournit néanmoins très souvent des fonds de base ainsi que du financement pour des projets donnés; autrement dit, l'État demeure une source de capitaux importante, mais il n'est certes pas la seule source disponible.

Les mécanismes de financement qui font partie des exemples instructifs sont généralement plus à même de diversifier leurs sources de capitalisation que les mécanismes constituant des exemples simplement pertinents. L'État peut contribuer pour une part importante à leur capital, mais il demeure que la majorité des mécanismes faisant partie des exemples instructifs ont également accès à d'autres sources. Cela dit, les sources privées de capitaux, y compris les particuliers et les entreprises privées, ne sont pas exploitées très à fond au Canada. Cette caractéristique est observable pour la quasi-totalité des mécanismes constituant des exemples pertinents.

Il n'est pas surprenant que plusieurs des mécanismes de financement qui dépendent entièrement de sources privées pour leur capital soient des groupes d'investisseurs providentiels. Ces groupes ne mènent pas vraiment d'activités de mobilisation de capitaux, étant donné que leur fonction première consiste à faciliter la conclusion de transactions ou à mettre en relation les investisseurs et les entreprises souhaitant obtenir des capitaux. Hormis ces groupes, rares sont les organisations qui ont tiré parti de l'épargne des particuliers à l'échelle locale en vue de constituer leur capital. C'est le cas, notamment, du groupe BCA, du Programme des obligations de développement rural et de Northeastern Community Investments; leur capacité d'accès à l'épargne locale semble attribuable en grande partie aux incitations offertes aux investisseurs sous la forme de crédits d'impôt(6).

L'autonomie financière : un objectif réalisable?

L'autonomie financière est un enjeu particulièrement important pour les mécanismes et instruments de financement communautaire de petite taille qui ne peuvent compter sur un soutien financier gouvernemental au titre de leurs coûts. Quelques mécanismes, notamment le groupe BCA de Sydney et les sociétés émettrices d'obligations de développement communautaire du Manitoba, mènent leurs activités sans faire appel à des employés rétribués, mais il est plus fréquent que des ententes de prestation de services à contrat soient conclues avec différents ministères provinciaux et fédéraux, qui assument ainsi une partie des coûts.

L'un des éléments cruciaux de la problématique de l'autonomie financière est le fait que, toutes proportions gardées, les coûts de transaction (préparation et évaluation des propositions, évaluation du risque, contrôle préalable, etc.) sont beaucoup plus élevés dans le cas des petits investissements que dans celui des investissements plus importants. Une façon pour les fonds d'investissement menant leurs activités dans des régions rurales et éloignées de résoudre ce problème difficile est de bien connaître les entreprises dans lesquelles ils investissent et de se fier essentiellement à leurs réseaux sociaux pour évaluer la réputation des personnes demandant du financement. En effet, la proximité est un facteur qui peut réduire sensiblement le coût d'accès à l'information, diminuer le risque, du fait que les investisseurs connaissent personnellement les personnes demandant du financement, et, en bout de ligne, limiter les pertes.

Ce point a été corroboré par les résultats d'études récentes sur l'investissement communautaire. Par exemple, dans son étude portant sur l'investissement communautaire au Canada en 2003, l'Association pour l'investissement responsable soulignait qu'il s'est avéré très difficile pour les fonds d'investissement communautaire d'acquitter leurs coûts opérationnels à partir uniquement des intérêts produits par leurs opérations d'investissement et des frais administratifs imposés. L'Association indique également que de nombreux fonds d'investissement déploient des efforts constants pour se constituer un fonds de fonctionnement, ce qui a pour effet de menacer leur stabilité et de les empêcher de se consacrer plus à fond à des activités de prêt.

Ainsi que l'indique l'Association (2003), l'une des solutions s'offrant aux fonds régionaux et locaux à cet égard consiste à devenir des organismes de bienfaisance, de manière à pouvoir obtenir des fonds de fondations de bienfaisance et à fournir aux particuliers des reçus aux fins d'impôt. Une autre solution a consisté à faire appel aux compétences de bénévoles pour l'évaluation de projets et les activités de contrôle préalable.

5.3 Capacité des mécanismes de financement de fournir des capitaux aux petites et moyennes entreprises

On peut considérer plusieurs indicateurs lorsque l'on veut évaluer le degré d'efficacité avec lequel les mécanismes de financement décrits sont en mesure de fournir des capitaux aux petites et moyennes entreprises, mais aucun de ces indicateurs ne saurait dépeindre la situation dans son ensemble. Par exemple, le ratio d'investissement peut nous donner une idée de la capacité des mécanismes d'investir l'ensemble de leur capital. Malheureusement, le manque de données nous empêche de formuler quelque considération générale que ce soit à partir de ce seul indicateur (se reporter à la figure 2 concernant ces données).

Aspects qualitatifs des mécanismes et instruments de financement

Âge

Dans le cas des mécanismes pour lesquels on dispose de l'information requise, les résultats varient. Si l'on considère, par exemple, les activités de microcrédit de Crédal, le ratio d'investissement est de 61 %, ce que l'organisation juge bas, attribuant la chose à la difficulté d'obtenir du cofinancement et au manque de motivation personnelle. Les ratios d'investissement d'Adena Ventures, en Ohio, et de Bridges Community Ventures, au Royaume-Uni, sont inférieurs à 25 %, ce qui peut toutefois s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'organisations relativement nouvelles. Au Canada, le Community First Development Fund de Saskatoon, Filaction, le Réseau Accès Crédit et le programme SBLA présentent également des ratios d'investissement peu élevés. Si la chose peut s'expliquer dans les trois premiers cas par la création relativement récente de ces organisations, il semble bien dans le cas du programme SBLA que la demande de la part des petites et moyennes entreprises des régions rurales de la Saskatchewan ne suffise tout simplement pas pour que la totalité du capital disponible puisse être utilisée.

Différentes mesures du rendement des fonds, par exemple, les pertes sur prêts, le taux de manquement ou les arriérés sur prêts, sont d'autres indicateurs possibles de la capacité des mécanismes de fournir efficacement du capital à leurs clients. Ici encore, la difficulté qu'il y a à obtenir des renseignements adéquats sur les résultats des fonds rend impossible la formulation de conclusions générales. Néanmoins, ainsi qu'on peut le voir à la figure 2, certains des mécanismes au sujet desquels nous disposons de données, dont le groupe BCA, le Programme des obligations de développement rural, le Programme de prêts d'initiative locale, VanCity, la Women's Enterprise Initiative et Coast Capital Savings, ont comme caractéristique commune des taux de manquement relativement élevés. Dans certains cas, cela tient au risque plus élevé qui est associé à une clientèle défavorisée, cette clientèle étant celle visée par les mécanismes en question.

Il convient à cet égard de remarquer que, à une exception près, ces mécanismes offrent peu d'aide technique ou autre. Ce fait laisse penser qu'une aide technique, des services de conseil et de mentorat ainsi que d'autres formes de soutien peuvent contribuer efficacement à améliorer les résultats des activités d'investissement. D'ailleurs, les études menées au Canada et ailleurs sur l'investissement communautaire confirment ces observations. Il ressort des activités de microcrédit menées dans d'autres pays que la plupart des programmes et institutions de microcrédit reconnus présentent des taux de manquement très bas, et ce, même si leur clientèle comporte certains des groupes les plus défavorisés qui soient. Leur réussite est attribuable en grande partie à l'existence de services d'aide de nature non financière.

Une précision doit être apportée concernant le Programme des obligations de développement rural. Le taux de manquement relativement élevé enregistré par ce programme peut s'expliquer en partie par l'absence d'incitation à obtenir des résultats, étant donné que tant les investisseurs que les entreprises recevant des capitaux n'assument absolument aucun risque financier. Il s'ensuit que les mécanismes d'investissement à l'égard desquels le risque financier est partagé entre les parties prenantes locales et d'autres parties, notamment les administrations publiques, peuvent avoir de meilleures chances de réussite que dans les cas où c'est le gouvernement qui assume seul le risque financier.

Mentionnons enfin que, même si les mécanismes et instruments de financement de nature coopérative ne constituent pas un sujet prioritaire dans le cadre du présent projet (étant donné que ces mécanismes et instruments ne mettent généralement pas l'accent sur le développement des petites entreprises), plusieurs mécanismes financés ou parrainés selon des principes coopératifs jouent un rôle actif dans le financement ou le soutien des entreprises non coopératives. Des exemples comme Crédal (en Belgique), le réseau québécois des SOLIDE (auquel le Mouvement Desjardins a fourni une part importante de son capital de départ), le Small Business Financing Program et, peut-être le plus pertinent, le service de développement des microentreprises de la NLFC, donnent du poids à la notion selon laquelle les coopératives peuvent jouer un rôle actif et important dans le financement des petites entreprises en développement dans les collectivités rurales et éloignées.

5.4 Conditions nécessaires à la réussite

Dans son étude des instruments de financement à l'appui du développement rural et communautaire, Ninacs (2003) a abordé plusieurs facteurs qui expliquaient les bons résultats (perçus) des mécanismes de financement qu'il décrivait. Il est utile de récapituler ces facteurs, car ils peuvent contribuer à mettre en lumière les caractéristiques des mécanismes de financement efficaces.

  • La planification stratégique et la supervision doivent être effectuées à l'échelon local par des personnes et des organismes qui seront touchés par les résultats, en partenariat avec des services spécialisés d'assistance technique et avec l'aide d'un financement adéquat.
  • Les processus de mise en oeuvre concurrentiels doivent être basés sur des partenariats locaux dès le départ, de concert avec certains services d'assistance technique en cours de processus.
  • Les programmes de renforcement des capacités dans les régions très défavorisées demandent un engagement à moyen et à long termes de la part des bailleurs de fonds.
  • Les organismes de développement économique communautaire ou leurs équivalents doivent disposer d'un financement pluriannuel ou permanent pour assurer de façon constante le bon fonctionnement des partenariats et la prestation d'une aide technique aux projets et aux entrepreneurs locaux.
  • Les différents paliers de gouvernement doivent collaborer, et ce, autant lors de l'établissement des objectifs et de la définition des paramètres des programmes que pendant la durée des initiatives visées.
  • La notion de développement doit être élargie de manière à inclure les dimensions sociale, culturelle et environnementale, notamment en ce qui a trait aux enjeux de la santé et de l'éducation.

Dans le document intitulé Capital, communautés et emploi, préparé en 1998 par le Centre canadien du marché du travail et de la productivité (nom que cet organisme portait alors), on énonce plusieurs conditions nécessaires à la réussite des mécanismes de financement local. Voici quelques observations qu'il convient de mentionner :

  • Les assises des mécanismes doivent reposer sur les ressources locales : la force des mécanismes de financement locaux repose dans la réduction des coûts et des risques associés aux investissements grâce à des ententes de financement personnalisées et éclairées entre les entrepreneurs et les investisseurs locaux.
  • Les partenariats peuvent se traduire par de nouveaux regroupements de capitaux et par le partage d'autres ressources : ces partenariats peuvent engendrer l'injection de capitaux dans des collectivités et des régions et permettre de combiner des compétences diverses dans une optique stratégique pour la réalisation de projets d'investissement.
  • Les coinvestissements et la syndication peuvent garantir la réussite : ces stratégies peuvent réduire le coût moyen et le risque pour les partenaires de financement.
  • Une vision à long terme change tout : cela est particulièrement vrai dans le cas des entreprises innovatrices connaissant une croissance rapide, qui sont cruciales pour les économies faisant l'objet d'une restructuration en profondeur.
  • Les administrations publiques jouent un rôle de facilitation important : ces administrations ont aussi tendance à s'en remettre aux compétences des autorités locales et des équipes de gestion de ces nouveaux réservoirs de capitaux.
  • Les obstacles particuliers en matière de financement nécessitent des solutions adaptées : de nombreux mécanismes et instruments de financement local ont pour mandat de donner suite aux préoccupations et de répondre aux besoins particuliers de financement des entreprises locales.
  • Les pratiques locales portant fruit peuvent être adaptées afin d'être utilisées dans d'autres collectivités et régions : certains faits laissent penser que les pratiques de financement local ayant donné de bons résultats peuvent être reprises dans d'autres collectivités, dans la mesure où il est tenu compte des caractéristiques locales particulières.

On peut se demander de quelle manière ces observations s'appliquent aux exemples décrits dans le présent rapport. Si l'on considère principalement la figure 2 et que l'on met l'accent sur les exemples les plus instructifs, les observations qui suivent donnent une meilleure idée des facteurs et conditions qui sous-tendent la réussite ou le caractère innovateur des mécanismes de financement exposés.

Efficacité

Il existe de nombreuses manières de mesurer l'efficacité; dans la présente étude, nous avons employé à titre d'indicateurs le ratio des pertes sur prêts (ou le taux de manquement, tout dépendant des données disponibles), le ratio d'investissement et l'effet de levier financier (nous avons déjà traité des résultats obtenus par les fonds ainsi que du ratio d'investissement). Bien que nos données soient quelque peu sommaires, l'une des principales constatations que l'on peut en tirer est que la prestation de services de soutien aux clients et le partage du risque financier rattaché aux investissements constituent des éléments importants pour obtenir un taux de remboursement élevé. Pour leur part, les ratios d'investissement dépendent bien sûr de la durée de vie des mécanismes de financement ainsi que de la capacité des emprunteurs et des entreprises d'obtenir tout le capital disponible (masse critique).

Les études de cas ne fournissent pas suffisamment de données pour qu'il soit possible de formuler des conclusions concernant l'effet de levier financier; toutefois, on remarquera à cet égard que les mécanismes les plus efficaces, dont le groupe BCA, le service de développement des microentreprises de la NLFC et les SOLIDE, ont le plus souvent conclu des partenariats officiels avec des organisations locales de manière à offrir à leurs clients un accès plus direct à des sources additionnelles de financement et(ou) d'aide technique.

Contrôle communautaire et dimension locale du processus décisionnel

Le profil des personnes siégeant au conseil d'administration des mécanismes, la manière dont les administrateurs sont choisis ainsi que la source des capitaux dont disposent les mécanismes sont autant de facteurs qui revêtent de l'importance sous l'angle du contrôle communautaire. Ainsi, parmi les dix mécanismes présentés à titre d'exemples instructifs, un seul, soit le Programme des obligations de développement rural, n'a pas un conseil d'administration vraiment représentatif des parties prenantes; considérant le taux de manquement élevé enregistré par ce programme, on peut en conclure qu'un conseil représentatif est un important facteur de réussite.

Le mode de sélection des membres du conseil d'administration ne semble pas importer autant que la composition même du conseil, car on n'y a accordé une importance élevée que dans un seul cas, soit celui des SOLIDE. Ce n'est pas tant la manière dont les membres du conseil d'administration sont choisis que la mesure dans laquelle le conseil est représentatif des parties prenantes et est en mesure de répondre à leurs besoins qui compte vraiment.

Nous avons déjà abordé le troisième point pouvant être rattaché au contrôle communautaire, soit la source des capitaux. Nous avons indiqué que, si la majorité des mécanismes constituant des exemples instructifs étaient parvenus dans une certaine mesure à obtenir des capitaux de sources multiples aux fins de leur capitalisation, la chose semble avoir eu peu d'incidence sur leur efficacité mesurée par le ratio des pertes, l'effet de levier financier ou le ratio d'investissement.

L'importance de la dimension locale dans le processus décisionnel et la mesure dans laquelle les décisions prises tiennent compte des priorités locales peuvent expliquer la capacité, ou au contraire l'incapacité, des mécanismes de financement décrits à atteindre leurs objectifs. Il semble que le point commun soit l'importance accordée à la représentativité communautaire. Dans un bon nombre des exemples instructifs, on semble s'efforcer de faire en sorte que les groupes cibles soient représentés et de mettre à profit les compétences techniques appropriées dans le cadre du processus décisionnel. L'exemple du PARO constitue un cas limite, les emprunteurs prenant la plupart des décisions en matière de prêts et étant représentés sur une base paritaire au sein du conseil d'administration.

Renforcement des capacités

On aura compris que la question du renforcement des capacités doit être examinée et commentée sous l'angle à la fois de l'offre et de la demande. En ce qui touche la demande, les mécanismes de financement qui offrent des services d'aide technique et d'autres formes de soutien non financier à leurs clients peuvent obtenir un taux de réussite plus élevé. De ce fait, plus la clientèle est défavorisée, plus il semble important de lui offrir des services non financiers.

Dans certains des exemples (service de développement des microentreprises de la NLFC et PARO, notamment), l'accès des microentreprises à des capitaux n'est d'ailleurs pas la priorité absolue pour les clients. Ceux-ci accordent plus d'importance à la capacité d'obtenir un accès à des réseaux commerciaux et sociaux, à des services d'aide technique, à des modalités de soutien permanent ainsi qu'à d'autres moyens permettant de combler les besoins essentiels. Dans le cas particulier du microcrédit, le taux de réussite peut chuter brutalement si ce service de financement ne s'inscrit pas dans un contexte plus holistique de développement communautaire et de développement des entreprises.

Dans l'optique de l'offre, nombreux sont ceux qui considèrent que la possibilité de compter sur le labeur de bénévoles et sur des compétences locales - grâce, par exemple, à une présence au sein du conseil d'administration des entreprises bénéficiant des investissements - constitue la meilleure approche stratégique, voire la seule approche possible, pour renforcer les capacités à l'interne au moyen de l'acquisition de compétences spécialisées et du partage de telles compétences à un coût très bas, ou même nul. L'exemple du groupe BCA est particulièrement pertinent à cet égard, tandis que le Programme des obligations de développement rural montre comment une capacité interne insuffisante d'évaluer les projets et d'assurer un suivi adéquat se traduit par des taux de manquement relativement élevés.

Certains des mécanismes de financement décrits ici ont cherché à combler leurs lacunes en la matière en faisant appel dans une large mesure à des partenaires externes en ce qui touche les compétences techniques ou les produits financiers spécialisés dont leurs clients avaient besoin et qu'ils ne pouvaient fournir eux-mêmes. Les SADC et d'autres organismes de développement local ont joué un rôle important sous ce rapport, et il pourrait être approprié pour les administrations publiques de favoriser la conclusion de partenariats locaux et régionaux auxquels participeraient par exemple des SADC ou des programmes et institutions de financement provinciaux.

6. CONCLUSION

Il ressort clairement des commentaires précédents ainsi que de l'examen des caractéristiques propres aux exemples les plus instructifs qu'il n'existe aucune approche universelle garantissant la conception et la mise en place d'un mécanisme ou d'un instrument efficace pour assurer le financement des petites et moyennes entreprises dans les collectivités rurales et du Nord. Cela dit, les observations faites dans le cadre de la présente recherche pourraient nous aider à déterminer les conditions permettant de hausser le taux de réussite des mécanismes et instruments de financement menant leurs activités dans ces collectivités.

On a pu voir que, dans la perspective de l'offre, les capitaux d'emprunt sont la forme de financement la plus fréquente et que rares sont les organisations qui fournissent exclusivement du financement sous forme de prises de participation, même si cette forme de financement constitue également une composante importante des activités de nombreux mécanismes. Les garanties de prêt semblent être relativement peu utilisées, malgré le fait qu'elles peuvent générer un puissant effet de levier financier au regard des sources de financement de base. La plupart des mécanismes ont généralement tendance à limiter l'éventail des produits et services de financement qu'ils offrent, ce qui peut dénoter soit un manque de ressources, soit certaines préférences relativement au modèle d'entreprise en place. Dans ce contexte, l'un des rôles utiles des administrations publiques consiste à évaluer soigneusement les besoins de financement au niveau local ou régional avant d'opter pour des catégories de produits de financement particulières.

La plupart des mécanismes circonscrivent jusqu'à un certain point leurs activités de financement à des collectivités données, mais la situation particulière de chacun semble laisser place à une certaine marge de manœuvre dans les décisions d'investissement. L'important, à cet égard, est d'intégrer des critères d'affaires pertinents au processus décisionnel, tout en tenant compte des besoins particuliers ainsi que des conditions associées à la demande dans de tels environnements.

La structure organisationnelle adoptée varie nettement d'un mécanisme à l'autre, mais la situation la plus fréquente dans les exemples examinés ici comprend une orientation à but non lucratif jumelée à un mandat relativement spécialisé. Il pourrait donc être utile d'opter pour le modèle organisationnel le plus à même de mettre à profit les capacités locales pour la fourniture de produits et services financiers et non financiers spécialisés, en conformité avec les impératifs de développement social et économique.

Autre enseignement clé pour les administrations publiques : la mobilisation de l'épargne locale pour la capitalisation des fonds d'investissement actifs dans les collectivités rurales et du Nord est certes un objectif louable, mais qui a peu de chance d'être réalisé en l'absence d'incitations efficaces, notamment des crédits d'impôt, pour influer sur le comportement des investisseurs. Ainsi que l'ont démontré des études antérieures, l'existence de telles incitations peut être gage d'un rendement financier positif, mais des recherches complémentaires seront nécessaires, notamment des analyses des coûts et des avantages d'ordre financier, avant qu'il ne soit possible de prendre des décisions à ce sujet.

En bout de ligne, les exemples décrits ici attestent de l'esprit d'initiative et de l'innovation des organisations, des groupes et des particuliers qui, au Canada comme ailleurs, veulent vaincre les obstacles à l'acquisition de capitaux. Les mécanismes, instruments et modèles traités dans la présente étude offrent un enseignement et une orientation utiles aux administrations publiques, aux groupes locaux et aux autres parties prenantes qui s'efforcent de créer un effet de levier financier et de le canaliser davantage à l'appui du développement économique et social des collectivités rurales, éloignées et du Nord du Canada. Nous espérons que ces considérations pourront être l'amorce d'un débat et engendreront des réactions constructives de la part des intervenants en développement dans les régions rurales et du Nord.

BIBLIOGRAPHIE

Arora, Ashish, Richard Florida, Gary J. Gates et Mark Kamlet (2000), Human Capital, Quality of Place, and Location, Pittsburgh, Carnegie Mellon University.  Barkley, David L. (2003), Policy Options for Financing Rural Entrepreneurs, Kansas City, Federal Reserve Bank of Kansas City.

BC Funders Council for co-op and community economic development (1999), Funding Directory. BC, Colombie-Britannique, Funders Council for co-op and community economic development.

Bouchard, Marie et Julie Rondeau (2002), Le financement de l'économie sociale, à la croisée des intérêts privés et public : Le Réseau d'investissement du Québec, Cahiers du Crises, Montréal (Québec), Centre de recherche sur les innovations sociales.

Bruce, Doug (2001), Investir dans l'entrepreneuriat : Résultats du sondage de la FCEI sur les banques, Toronto (Ontario), Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.

Cabaj, Mark (2000), « Struggle for Sustainability: Commercial enterprise is just one possible ingredient in the nonprofit funding mix », Making Waves, Port Alberni (C.-B.), Canadian Centre for Community Renewal.

Centre canadien du marché du travail et de la productivité, (1998), Capital, communauté et emploi - Des solutions trouvées localement pour promouvoir l'investissement et l'emploi dans la nouvelle économie canadienne, Ottawa (Ontario), CCMTP.

Cerac Inc. (2000), Évaluation du programme « Entreprises rurales », Ottawa (Ontario), gouvernement du Canada (Développement économique Canada).

Collins Management Consulting & Research Ltd. (1999), Review of ACOA's Seed Capital

ConneXion Program for Young Entrepreneurs, Dartmouth (N.-É.), gouvernement du Canada (APECA).

Corporation for Enterprise Development; National Community Capital Association (2003),

Community Development Financial Institutions: Providing Capital, Building Community,

Creating Impact, Washington (D.C.), Corporation for Enterprise Development.

Equinox Management Consultants Ltd. (2002), Les lacunes dans le financement des PME : cadre d'analyse, Ottawa (Ontario), gouvernement du Canada (Industrie Canada).

Florida, Richard (2000), Economic Geography of Talent, Pittsburgh, Carnegie Mellon University.

Folkins, Ray (2002), La transformation du paysage bancaire au Canada atlantique et ses incidences sur le marché des PME et sur l'économie en général, Moncton (N.-B.), Agence de promotion économique du Canada atlantique.

Gouvernement de la Nouvelle-Écosse (2003), Community Development & Small Business Financing Partnership, Halifax (N.-É.).

Growth Connections (2001), Risk Capital Financing for Aboriginal Businesses: Analysis and Design Considerations, Ottawa, gouvernement du Canada (Industrie Canada, Entreprise autochtone Canada).

Industrie Canada (2002), Financement des petites et moyennes entreprises (PME) au Canada, Ottawa (Ontario), gouvernement du Canada.

Infanti, Jennifer (2003), Répertoire du soutien gouvernemental provincial et territorial en matière de développement économique communautaire au Canada, Victoria (C.-B.), Réseau canadien de DEC.

Jackson, Edward T. et François Lamontagne (1995), Adding Value: The Economic and Social Impacts of Labour-Sponsored Venture Capital Corporations on their Investee Firms, Ottawa, Centre canadien du marché du travail et de la productivité.

Lamontagne, Francois (2000), Le crédit communautaire : un outil essentiel de développement social et économique, Québec (Québec), Groupe Econov Développement inc.

Lévesque, Benoit, Margie Mendell et Solange Van Kemenade (1997), Profil socio-économique des Fonds de développement local et régional au Québec, Ottawa (Ontario), gouvernement du Canada (Agriculture et Agroalimentaire Canada).

Microenterprise Fund for Innovation, Effectiveness, Learning and Dissemination (2000), Business Capital for Microentrepreneurs: Providing Microloans, fiches d'information sur les microentreprises, Arlington, Aspen Institute.

Microenterprise Fund for Innovation, Effectiveness, Learning and Dissemination (2000), Microenterprise Development Works!: Outcomes for Clients, fiches d'information sur les microentreprises, Arlington, Aspen Institute.

Microenterprise Fund for Innovation, Effectiveness, Learning and Dissemination (2000), Ten Grantees Expected to Shed Light on: Institutional Models for Microenterprise Development Programs, Field Forum, Washington (D.C.) Aspen Institute.

Ninacs, William A. (2003), Financement du développement communautaire en milieu rural, Ottawa, gouvernement du Canada (Agriculture et Agroalimentaire Canada).

Parker, Kathryn et Mark Lyons (2003), Community Development Finance Institutions: Evidence from Overseas and Australia, Sydney, Australie, Australian Centre for Co-operative Research and Development.

Programme d'assistance technique au développement économique communautaire (2003), Community Loan Funds, Ottawa (Ontario), Université Carleton.

Programme d'assistance technique au développement économique communautaire (2003), Financial Equity, Ottawa (Ontario), Université Carleton.

Programme d'assistance technique au développement économique communautaire (2003), Individual Development Accounts, Ottawa (Ontario), Université Carleton.

Réseau canadien de DEC (2003), Financement et exécution du DEC au Canada, Victoria (C.-B.), Réseau canadien de DEC. Réseau québécois du crédit communautaire (2003), Le crédit communautaire: une réponse novatrice, Québec (Québec), Réseau québécois du crédit communautaire.

Rice, Michael L. (2001), Debt and Equity Capital Instruments, Ottawa (Ontario), Association nationale des sociétés autochtones de financement (ANSAF).

Schmitt, Brian (2002), Assessing the Availability of Traditional Venture Capital in the US: A Preliminary Analysis, New York, Community Development Venture Capital Alliance.

Shutt, Theresa et Pierre Vanasse (1999), Sources du financement par emprunt des petites et moyennes entreprises de la région de l'Atlantique, Ottawa (Ontario), Conference Board du Canada.

Smith, Ross (2000), Strategies, Initiatives, and Models for Community Economic Development, Burnaby (C.-B.), Université Simon Fraser.

Social Investment Organization / Riverdale Community Development Corp. (2003), National Study of Community Investment in Canada, Toronto (Ontario), Riverdale Community Development Corp.

Takahashi, Dean (2003), At Long Last, Angels Are Trying Their Wings, TechComm, Albuquerque, Technology Ventures Corporation.

Waterfield, Charles et Jeremy Black (2003), Microenterprise Support within Community Development Financial Institutions, Washington (D.C.), Aspen Institute.

Wehrell, Roger, Marion Campbell, Gordon Cunningham, Alison Mathie et Nancy Lee (2002), Étude des impacts socio-économiques du micro-crédit au Canada atlantique, Antigonish (N.-É.), gouvernement du Canada (APECA).

Williams, Kelly (2002), Working with Angel Investors: a Shared Experience from Northeastern Minnesota, Community Development Venture Capital Alliance. 

Liste des mécanismes et instruments examinés

Adena Ventures
143, Technology & Enterprise Building
Athens (Ohio) 45701
Téléphone : (740) 597-1722
Télécopieur : (740) 597-1399
Site Web : http://www.adenaventures.com/

Alberta Women's Enterprise Initiative Association (AWEIA)
250 - 815 8TH Avenue SW
Calgary (Alberta) T2P 3P2
Téléphone : (403) 777-4254
Télécopieur : (403) 777-4258
Numéro sans frais : (800) 713-3558
Site Web : http://www.aweia.ab.ca/web/webhome.nsf

BCA Holdings
188, rue Charlotte
Sydney (Nouvelle-Écosse) B1P 6J9
Téléphone : (902) 567-0000
Télécopieur : (902) 539-5107

Bridges Community Ventures Ltd.
1, Craven Hill
Londres (Royaume-Uni) W2 3EN
Téléphone : (207) 262-5566
Télécopieur : (207) 262-6389
Site Web : http://www.bridgesventures.com/index.htm

Calgary Angel Network
Alastair Ross Technology Centre
3553 - 31e rue Nord-Ouest
Calgary (Alberta) T2L 2K7
Téléphone : (403) 260-5238
Site Web : http://www.calgaryangelnetwork.com/

Canadian Alternative Investment Cooperative's Community Venture Fund
146, promenade Laird, bureau 111
Toronto (Ontario) M4G 3V7
Téléphone : (416) 467-7797
Télécopieur : (416) 467-8946
Site Web : http://www.caic.ca/

C-CAP
4500, Cooper Road, bureau 20
Cincinnati (Ohio) 45242
Téléphone : (513) 791-2884
Télécopieur : (513) 791-4808
Site Web : http://www.c-cap.net/about.html

CEI Community Ventures
2, Portland Fish Pier, bureau 201
Portland (Maine) 04101
Téléphone : (207) 772-5356
Télécopieur : (207) 772-5503
Site Web : http://www.ceicommunityventures.com

Community First Development Fund
309 - 22e rue Est
Saskatoon (Saskatchewan) S7K 0G7
Téléphone : (306) 934-4177
Télécopieur : (306) 934-5490

Coopérative de crédit alternatif
Place de l'Université, 16
Louvain-le-Neuve (Belgique) 1348
Téléphone : 010 - 48 33 50
Télécopieur : 010 - 48 33 59
Site Web : http://www.credal.be

Deal Generator
9797, avenue Jasper
Edmonton (Alberta) T5J 1N9
Téléphone : (780) 401-7680
Télécopieur : (780) 426-0535
Site Web : http://www.dealgenerator.com/index.html

Filaction
210, boul. Charest Est, bureau 500
Québec (Québec) G1K 3H1
Téléphone : (418) 522-3334
Télécopieur : (418) 522-0990
Site Web : http://www.filaction.qc.ca

Fonds de développement économique communautaire de Co-operators
Priory Square
Guelph (Ontario) N1H 6P8
Téléphone : (519) 824-4400
Télécopieur : (613) 567-0658
Site Web : http://www.cooperators.ca/group/

Fonds de placement Crocus
The Crocus Building
5e étage, 211, avenue Bannatyne.
Winnipeg (Manitoba) R3B 3P2
Téléphone : (204) 925-7777
Numéro sans frais : (800) 361-7777
Site Web : http://www.crocusfund.com/

Initiative Rising Tide de Coast Capital Savings
300 - 5611, chemin Cooney
Richmond (Colombie-Britannique) V6X 3J5
Téléphone : (604) 273-8138
Télécopieur : (604) 273-7612
Site Web : http://www.coastcapitalsavings.com/

Investors' Circle
320, Washington Street
Brookline (Massachusetts) 02445
Téléphone : (617) 566-2600
Télécopieur : (617) 739-3550
Site Web : http://www.investorscircle.net/

Kilkenny County Enterprise Board
42, Parliament Street
Kilkenny (Irlande)
Téléphone : (056) 775-2662
Télécopieur : (056) 775-1649
Site Web : http://www.kceb.ie/

Murex Investments
4700, Wissahickon Avenue, bureau 126
Philadelphie (Pennsylvanie) 19144
Téléphone : (215) 951-0300
Site Web : http://www.murexinvests.com

New Markets Growth Fund
2518, Van Munching Hall
College Park (Maryland) 20742
Téléphone : (301) 405-9499
Télécopieur : (301) 314-7971
Site Web : http://www.newmarketsfund.com

Northeastern Community Investments Incorporated
20, rue St. Andrews
Antigonish (Nouvelle-Écosse) B2G 2H1
Téléphone : (902) 863-3267
Télécopieur : (902) 863-4095
Site Web : http://www.antigonishrda.ns.ca/ncii/index.html

PARO (fonds d'emprunt communautaire pour les femmes du Nord-Ouest de l'Ontario)
PARO Place
105, rue May Nord, bureau 110
Thunderbay (Ontario) P7C 3N9
Téléphone : (807) 625-0328
Télécopieur : (807) 625-0317
Site Web : http://www.paro.ca/

Programme de capital d'appoint ConneXion de l'APECA
Blue Cross Centre, 3e étage
644, rue Main
Moncton (Nouveau-Brunswick) E1C 9J8
Téléphone : (506) 851-2271
Télécopieur : (506) 851-7403
Numéro sans frais : (800) 561-7862
Site Web : http://www.seedconnexion.ca/fr/index_fr.php

Programme de prêts d'initiative locale (Affaires intergouvernementales Manitoba)
Initiative de développement économique rural
604 - 800, avenue Portage
Winnipeg (Manitoba) R3G 0N4
Téléphone : (204) 945-2150
Télécopieur : (204) 945-5059
Numéro sans frais : (800) 567-7334

Programme des obligations de développement rural du Manitoba
604 - 800, avenue Portage
Winnipeg (Manitoba) R3G 0N4
Téléphone : (204) 945-2157
Télécopieur : (204) 945-5059
Numéro sans frais : (800) 567-7334
Site Web : http://www.gov.mb.ca/ia/programs/redi_bonds.fr.html

Programme Small Business Loans Association
Bureau de gestion du programme
Saskatchewan Industry and Resources
3e étage, 2103 - 11e Avenue
Regina (Saskatchewan) S4P 3V7
Téléphone : (306) 787-7154
Télécopieur : (306) 787-3872
Site Web : http://www.ir.gov.sk.ca/Default.aspx?DN=3877,3148,2936,Documents

Réseau Accès-Crédit
12, rue St-Pierre, bureau 10
Rimouski (Québec) G5L 1T3
Téléphone : (418) 722-8535
Télécopieur : (418) 722-8627

Réseau d'investissement social du Québec (RISQ)
4200, rue Adam
Montréal (Québec) H1V 1S9
Téléphone : (514) 866-2355
Télécopieur : (514) 288-0755
Site Web : http://www.fonds-risq.qc.ca/

Service de développement des microentreprises de la NLFC
Boîte postale 13369
Station A
St. John's (Terre-Neuve) A1B 4B7
Téléphone : (709) 726-9431
Télécopieur : (709) 726-9433
Site Web : http://www.nlfc.nf.ca/default.html

Small Business Financing Program (Développement économique Nouvelle-Écosse)
Boîte postale 2311
14e étage sud, Maritime Centre
1505, rue Barrington
Halifax (Nouvelle-Écosse) B3J 3C8
Téléphone : (902) 424-0377
Télécopieur : (902) 424-7008
Site Web : http://www.gov.ns.ca/econ/business.asp

Social Capital Partners
Bureau 601, 205, rue Richmond Ouest
Toronto (Ontario) M5V 1V3
Téléphone : (416) 646-1871
Télécopieur : (416) 646-1875
Site Web : http://www.socialcapitalpartners.ca/

Sociétés locales d'investissement dans le développement de l 'emploi
5050, boul. des Gradins, bureau 130
Québec (Québec) G2J 1P8
Téléphone : (418) 624-1634
Télécopieur : (418) 624-0462
Site Web : http://www.solideq.qc.ca/solideq.nsf

VanCity Savings Credit Union
Boîte postale 2120
Station Terminal
Vancouver (Colombie-Britannique) V6B 5R8
Téléphone : (604) 709-6934
Site Web : http://www.vancity.com/Community/CommunityInvestments

Waterloo Ventures
8, rue Erb Ouest
Waterloo (Ontario) N2L 1S7
Téléphone : (519) 883-8416
Télécopieur : (519) 883-1265
Site Web : http://www.techcapital.com/990902rec.htm


1 Centre canadien du marché du travail et de la productivité (CCMTP), Capital, communautés et emploi - Des solutions trouvées localement pour promouvoir l'investissement et l'emploi dans la nouvelle économie canadienne, Ottawa, 1998. Retourner

2 Les municipalités régionales de comté (MRC) sont des entités administratives qui regroupent des villes et des municipalités occupant un territoire commun. Il en existe actuellement 86 dans la province. Retourner

3 Mentionnons par exemple les fonds d'intervention régionale du Québec et les fonds d'aide aux entreprises. Les fonds de solidarité régionaux du Fonds de solidarité du Québec ont également été créés durant cette période. Retourner

4 Les centres de développement local ont été mis sur pied par l'administration publique du Québec; leur mandat consiste à promouvoir ainsi qu'à appuyer financièrement ou par d'autres moyens utiles le développement des collectivités, des entreprises et de l'économie dans l'ensemble de la province. De même pour l'essentiel que les centres d'aide aux entreprises, ces centres mènent leurs activités à partir d'une région géographique donnée; en bout de ligne, ces activités s'étendent à la plus grande partie de la province. Retourner

5 Développement économique Canada, Profil socio-économique des fonds de développement local et régional au Québec, B. Lévesque, M. Mendell et S. Van Kemenade, Montréal, mai 1997. Retourner

6 Il faudra voir si ces crédits d'impôt peuvent être considérés comme étant de « bons investissements » sous l'angle de la politique publique. Compte tenu du taux de manquement relativement élevé associé au Programme des obligations de développement rural et du coût financier qui en découle pour le gouvernement, il semble difficile de conclure à l'efficacité des incitations fiscales; cela dit, dans une étude portant sur les investissements des fonds d'investissement de travailleurs (qui peuvent tirer parti des crédits d'impôt dans la même mesure que les mécanismes de financement commentés ici), Jackson et Lamontagne (1995) ont constaté que les investissements rapportaient un rendement financier positif après une période relativement courte. Cette observation pourrait s'appliquer également aux crédits d'impôt inhérents aux activités du groupe BCA et de Northeastern Community Investments. Retourner

En haut de la page

Mise à jour : 2005-09-26
*