Partenariat rural canadien
Des solutions rurales aux questions rurales
Atelier rural national
Rapport final
AVERTISSEMENT
Des solutions rurales aux questions rurales
Atelier rural national
2-4 octobre 1998
Table des matières
Résumé
L'Atelier rural national s'est tenu du 2 au 4 octobre 1998 près de Belleville, Ontario. Il faisait partie des
diverses initiatives mises en œuvre dans le cadre du Dialogue rural, un élément clé du Partenariat rural
canadien (PRC) du gouvernement fédéral. L'Atelier a réuni plus de 200 Canadiens et Canadiennes vivant
dans une région rurale ou isolée pour discuter d'enjeux importants pour eux et leurs communautés.
L'événement visait non seulement à en savoir plus sur les principaux problèmes auxquels les Canadiens et
les Canadiennes vivant en milieu rural font face, mais aussi à déterminer les mesures concrètes que le
gouvernement fédéral pourrait prendre pour régler ces problèmes, y compris l'élaboration d'une politique
rurale fédérale.
Au cours de l'Atelier, les discussions ont porté sur les points suivants :
1. Les dix problèmes principaux auxquels les communautés rurales et isolées font face. La liste de
points de discussion a été établie après l'analyse de tous les commentaires formulés par les
Canadiens et Canadiennes vivant en milieu rural dans le cadre du Dialogue rural, entre le 1er mai et
le 31 juillet 1998.
2. Les principes directeurs dont le gouvernement fédéral doit tenir compte pour élaborer et mettre
en oeuvre des politiques et des programmes.
3. Des suggestions d'interventions fédérales.
Nous résumons ci-dessous les discussions touchant chacun des points :
1. Problèmes principaux
Partenariats
Les participants ont reconnu l'importance des partenariats au niveau rural. Cependant, la mise sur
pied de nouveaux partenariats ou le soutien de partenariats actuels devient de plus en plus difficile
en raison des pressions accrues qui s'exercent sur les ressources communautaires. Quelques
participants croient que l'on encourage l'établissement de partenariats pour composer avec les
transferts de responsabilités de l'État, ce qui accroît les pressions. Les participants s'interrogent sur
la capacité locale de soutenir des partenariats puisque le temps et les ressources que les Canadiens
et les Canadiennes vivant en milieu rural peuvent consacrer à leur communauté deviennent de plus
en plus limités. Les partenariats sont aussi difficiles à soutenir parce que les gouvernements ne s'y
engagent pas à long terme. Tous les paliers de gouvernement et les communautés rurales devraient
coopérer pour établir des objectifs à long terme.
Certaines compétences nécessaires pour mettre sur pied et gérer des partenariats font défaut aux
citoyens ruraux. Même si bon nombre des personnes prenant part à l'établissement de partenariats
au niveau local sont extrêmement dévoués, les participants à l'Atelier admettent que dans de
nombreux cas, elles ne possèdent pas les compétences nécessaires pour tirer le maximum de
bénéfice de ces partenariats. Les participants estiment que les communautés pourraient acquérir
des compétences ou profiter du leadership d'un « champion » (organisme ou personne), ce qui
aiderait à diriger les efforts de partenariat.
Les participants à l'Atelier aimeraient que le gouvernement fédéral mette les communautés rurales
au défi « d'aller de l'avant » en fournissant l'information et les connaissances nécessaires pour
établir des partenariats et en faisant preuve de leadership dans la promotion des partenariats. Tous
les paliers d'administration publique ont ici une occasion de prouver leur engagement envers les
partenariats en participant à des discussions et à des activités plus horizontales.
Diversification économique
On voit la réduction des activités industrielles dans les collectivités à guichet unique,
particulièrement celle qui a une incidence sur les emplois des secteurs primaires et des ressources
comme un élément moteur du besoin de diversification de l'économie rurale. Le défi des
communautés rurales consiste à établir ou à créer des possibilités économiques pour remplacer
celles qu'elles ont perdues. Selon de nombreux participants à l'Atelier, leurs communautés ne
possèdent malheureusement pas les actifs nécessaires pour générer de nouvelles idées et de
nouvelles possibilités. Les mécanismes, le leadership et la mentalité collective nécessaires pour
diversifier leur économie leur font défaut. Des réglementations restrictives et des infrastructures
limitées figurent parmi les autres obstacles auxquels elles font face.
Malgré ces obstacles, les participants sont optimistes et croient que des possibilités s'offrent à eux
et à leurs communautés. Pour cerner ces possibilités, ils reconnaissent que les communautés
doivent définir une nouvelle vision qui tient compte de ce qu'elles désirent être à l'avenir. Selon
les participants, les communautés doivent examiner les possibilités commerciales à valeur ajoutée
et de transformation secondaire, acquérir de nouvelles compétences, encourager de nouvelles
formes d'activités commerciales, explorer des partenariats et travailler en collaboration.
Les participants veulent trouver des solutions à long terme et durables aux défis économiques
auxquels ils font face. Les initiatives qui n'aboutissent qu'à des résultats à court terme n'obtiennent
que peu d'appui. Les participants sont d'avis que le gouvernement fédéral doit faciliter la diffusion
des réussites dans toutes les communautés et coordonner les interventions des divers acteurs
engagés dans le développement économique.
En plus des nouvelles compétences, des nouvelles idées et des nouveaux partenariats, les nouvelles
possibilités d'affaires nécessitent l'accès à des capitaux. Les participants croient que le
gouvernement pourrait fournir la mise de fond initiale pour de nouvelles entreprises commerciales
et travailler étroitement avec les établissements financiers pour faciliter l'accès au financement.
Possibilités pour les jeunes des régions rurales
Les participants à l'Atelier se soucient de la migration des jeunes des régions rurales vers les
régions urbaines. Ils croient que la perception erronée du manque de possibilités en matière
d'éducation et en matière d'emploi pour les jeunes dans les communautés rurales est la raison la
plus souvent invoquée pour expliquer cette migration. Les jeunes ne voient pas d'avenir pour eux
dans le Canada rural et le pessimisme généralisé dont font preuve les jeunes Canadiens et
Canadiennes vivant dans des milieux ruraux face aux avantages qu'ils peuvent avoir à rester dans
une communauté rurale est susceptible d'être renforcé par le pessimisme que leurs parents
expriment souvent.
Pour soutenir le maintien et le retour des jeunes dans les communautés rurales, les participants
croient qu'il est important d'examiner et de parler avec eux des possibilités qui pourraient mener à
un avenir viable dans la communauté. Les jeunes ont aussi besoin de ressentir qu'ils représentent
un élément important de la communauté. On peut y parvenir en satisfaisant à leurs besoins
d'éducation et de services sociaux et récréatifs et en leur donnant une voix au chapitre pour trouver
des solutions à leurs préoccupations.
Selon les participants, le moyen de loin le plus important pour garantir que les jeunes demeurent
dans les communautés rurales est de leur fournir des possibilités d'emploi. C'est une chose
possible grâce à des initiatives visant, par exemple, à attirer des entreprises dans des régions rurales
et à soutenir des projets d'entreprise de jeunes ruraux. Le gouvernement fédéral a un rôle à jouer
en fournissant une aide financière et en travaillant avec les communautés pour cerner les stratégies
d'emploi qui profiteront le plus aux jeunes ruraux.
Insuffisance et accessibilité des ressources financières
Les participants croient que leur accès à des ressources financières diminue à une époque où le
besoin de soutenir de nouvelles entreprises commerciales critiques pour l'avenir des communautés
rurales se fait plus croissant. Les préoccupations relatives aux fermetures des points de service des
banques dans les communautés rurales renforcent leur conviction. Les participants disent de plus
que les banques et d'autres établissements financiers hésitent en général à investir dans des
initiatives rurales en raison du risque potentiel perçu ou d'une méconnaissance des possibilités qui
existent dans les communautés rurales.
Les participants croient que le gouvernement fédéral doit collaborer avec d'autres paliers de
gouvernement, les communautés et les établissements locaux pour communiquer les formes d'aide
financière et les possibilités disponibles et créer des mesures qui encouragent l'investissement dans
des projets ruraux. Le gouvernement doit aussi assurer un leadership pour garantir l'accès à des
ressources financières et adapter les programmes de financement, au lieu de prévoir simplement
des programmes d'aide financière génériques qui peuvent favoriser les projets urbains au détriment
des projets ruraux. Il faut simplifier les programmes en améliorant leur souplesse générale et en
réduisant le fardeau administratif inhérent à leur exécution. Les participants estiment aussi qu'ils
sont bien placés pour aider à prendre des décisions relatives au financement local et ils aimeraient
jouer un plus grand rôle à cet effet.
Leadership en matière de ressources humaines et renforcement des capacités de la communauté
Les participants ont exprimé le besoin de soutenir et de promouvoir le leadership au sein des
communautés rurales et isolées. Ils craignent actuellement que le leadership sera miné par un
facteur d'épuisement, puisque bon nombre des personnes qui jouent un rôle de chefs de file dans
les communautés rurales sont des bénévoles qui assument ce rôle depuis longtemps. Un manque de
planification de la relève, l'inexistence d'outils pour développer des compétences de leadership et
les pressions croissantes qui s'exercent sur les représentants publics poussent de nombreux
participants à croire que les communautés rurales feront face à une pénurie de dirigeants solides.
Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle pour favoriser un leadership solide en abordant le
développement communautaire dans une perspective ascendante au lieu de descendante. Le
gouvernement fédéral peut aussi agir comme catalyseur pour aider à attirer de nouveaux chefs de
file, y compris des Autochtones et des personnes âgées. Les programmes de perfectionnement et
d'encadrement en matière de leadership peuvent faciliter l'acquisition d'aptitudes au leadership
parmi ces groupes, et au sein des communautés en général. Ces programmes pourraient aussi aider
à renforcer l'assurance des communautés.
Pour ce qui a trait au renforcement des capacités communautaires, les participants croient que la
restructuration de l'appareil d'État et la disparition des alliances existantes entre les paliers de
gouvernement sont en partie responsables de l'érosion des capacités. La collaboration au niveau
communautaire est la clé du renforcement des capacités de la communauté. Elle doit aussi être
présente entre les organismes locaux, les secteurs public et privé et d'autres intermédiaires. Les
participants ont aussi souligné l'importance de partager les réussites, de développer des
compétences et de créer des emplois pour renforcer les capacités des communautés.
Selon les participants, le moyen le plus efficace que le gouvernement fédéral peut prendre pour
aider à renforcer les capacités communautaires passe par le soutien financier, y compris le maintien
des paiements de transferts aux provinces et la création d'un fonds pour soutenir les programmes
communautaires. Le gouvernement fédéral peut aussi aider à promouvoir la valeur et l'importance
des affaires rurales au Canada.
Infrastructure rurale
Les participants croient que l'érosion de l'infrastructure du Canada rural est due aux compressions
et à la réduction de la taille de l'État de même qu'à la décroissance de l'assiette fiscale des
communautés rurales. Cette érosion est particulièrement préoccupante par rapport au transport et
aux télécommunications, même si on reconnaît la valeur des initiatives fédérales concernant
l'autoroute de l'information. Selon les participants, les décideurs ne comprennent pas bien les
conséquences de cette érosion sur les communautés rurales. Cette compréhension limitée peut être
due à une « mentalité urbaine », qui fait en sorte que les programmes et les politiques de l'État ne
sont pas adaptés aux réalités rurales.
Le gouvernement fédéral peut gérer les problèmes relatifs à l'infrastructure en adoptant une
perspective à long terme dans ses décisions touchant l'infrastructure. Il doit s'assurer que les
programmes d'infrastructure mis en œuvre sont complets et satisferont aux besoins des
communautés rurales. La participation de la masse devra être sollicitée pour trouver des solutions.
Les participants suggèrent aussi que le gouvernement fédéral établisse un programme
d'infrastructure à long terme conçu explicitement pour les communautés rurales, un programme
durable et accessible pour chaque communauté.
Accès aux soins de santé en région rurale
Selon les participants, la population des communautés rurales et éloignées n'a pas facilement accès
aux soins de santé. Elle doit parcourir des distances de plus en plus longues pour recevoir des soins
de santé, surtout dans les communautés isolées et nordiques. Les participants se soucient aussi de la
disponibilité des soins de santé pour une population vieillissante.
Il faut attirer et maintenir en poste des professionnels de la santé et améliorer l'infrastructure
nécessaire pour fournir des services de santé. Les participants croient aussi que plusieurs services
essentiels devraient être maintenus dans chaque communauté afin d'assurer une norme de soins
minimale. L'examen de modes auxiliaires de prestation des soins de santé, comme l'utilisation
innovatrice de la technologie et la création de services de santé communautaires et de programmes
de soutien communautaires s'avère nécessaire afin de déterminer comment ces approches
pourraient contribuer à maintenir l'accessibilité des soins de santé.
De nombreux participants ont dit que tous les paliers de gouvernement doivent s'allier afin
d'adopter une approche holistique aux soins de santé. Le gouvernement fédéral devrait établir des
normes nationales concernant l'accessibilité des soins de santé et financer les études sur les soins
de santé.
Accès à l'éducation en région rurale
Les participants entretiennent les mêmes préoccupations à propos des soins de santé et à propos de
l'inexistence de services pédagogiques de qualité pour les jeunes dans leurs communautés. Ils se
soucient aussi du nombre de jeunes qui ne terminent pas leurs études, en particulier leurs études
secondaires. Ils suggèrent de trouver des idées originales pour garder ces jeunes à l'école et
satisfaire à leurs besoins. Les participants croient également qu'il faut attirer des enseignants
compétents et faire en sorte que le système d'éducation offre aux étudiants un éventail de
possibilités suffisant. Il faut aussi faire en sorte que les communautés conservent leurs écoles.
Autrement, les étudiants devront parcourir de longues distances pour aller à l'école ou pour obtenir
la formation qu'ils recherchent.
Les participants croient que la disponibilité de ressources financières suffisantes aiderait à
maintenir ou à améliorer l'accès à l'éducation. La mise en place d'une infrastructure de
télécommunications et la mise en œuvre de mesures d'encouragement pour attirer des enseignants
seraient aussi des solutions possibles pour soutenir l'éducation dans les communautés rurales. De
plus, les participants souhaitent mettre en œuvre des programmes pédagogiques qui permettent aux
étudiants d'acquérir des compétences pratiques et qui favorisent une meilleure adéquation entre ce
que l'on enseigne à l'école et les besoins des employeurs.
Dans l'ensemble, les participants veulent que les administrations publiques aient plus de comptes à
rendre de leurs décisions concernant les dépenses en matière d'éducation. Le niveau des paiements
de transferts fédéraux doit être uniformisé afin d'harmoniser les normes applicables à l'éducation
et sa qualité. De plus, les participants croient que le gouvernement fédéral doit aider à établir des
normes en matière d'éducation, en plus de financer et d'exécuter des études dans le domaine.
Les télécommunications rurales et l'utilisation de l'autoroute de l'information
Les participants croient que les services de télécommunications sont insuffisants dans les
communautés rurales et isolées. De nombreuses communautés rurales ne disposent que de
systèmes téléphoniques à ligne partagée. De plus, l'accès à des services de téléphonie cellulaire ou
à des services à distance est souvent impossible. Là où des services de télécommunications sont
disponibles, ils coûtent souvent chers. La réception des signaux de télévision et de radiodiffusion
est souvent limitée dans les régions isolées en raison des coûts élevés inhérents à la prestation de
services à ces populations. Même si l'Internet peut améliorer l'accès à l'information et aux
services, des obstacles liés à la technique, aux coûts et à la connaissance limitent son utilisation
dans les communautés rurales.
Selon les participants, pour répondre aux besoins de télécommunication des résidents ruraux, on
doit d'abord se pencher sur l'infrastructure : « Les Canadiens et Canadiennes ont besoin d'un
système de télécommunications accessible à tous. Ce système doit offrir un niveau de service de
base à un coût raisonnable ». Les participants demandent une révision des coûts des services
disponibles.
Les participants croient que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
(CRTC) doit jouer un rôle de premier plan pour garantir l'équité de la prestation des services de
télécommunications à tous les Canadiens et Canadiennes. Ils croient que le gouvernement fédéral
doit diffuser au grand public l'information sur la technologie, financer l'accès aux services de
télécommunications pour en garantir l'accès à tous les Canadiens, et être responsable de la
législation, de la réglementation et de la normalisation de la technologie.
Accès à l'information sur les programmes et les services fédéraux
Selon les participants, l'information sur les programmes et les services fédéraux est généralement
difficile à obtenir et à comprendre. L'accès à l'information par téléphone est une source de
frustration particulière pour les participants qui disent qu'il est difficile d'obtenir une réponse
rapide et cohérente. Quand ils finissent par obtenir l'information, elle est souvent compliquée. En
général, la connaissance des programmes fédéraux se transmet de bouche à oreille. Pour certains,
cela signifie qu'ils entendent parler trop tard des programmes pour en tirer profit.
Les participants souhaitent que l'on fasse en sorte que les communautés rurales soient informées
des programmes et des services fédéraux et y aient accès de la même façon que leurs vis-à-vis
urbains. L'information distribuée doit être facile à comprendre, concise et opportune. Un meilleur
accès aux programmes et aux services publics serait possible si on simplifiait la façon dont
l'information est communiquée, en harmonisant les mécanismes employés par tous les paliers de
gouvernement.
Les participants suggèrent que le gouvernement fédéral joue un rôle de leadership en créant un
guichet unique où les communautés pourraient avoir accès à tous les services et programmes
publics. Le choix de ce guichet doit rester souple et être fondé sur les besoins et les caractéristiques
de chaque communauté. L'accès à l'information sur les programmes et services publics se fera
grâce à l'utilisation « des outils » disponibles, notamment Référence Canada et l'Internet.
2. Principes directeurs
D'après les commentaires pertinents formulés sur chacun des dix points susmentionnés, nous
avons établi une liste préliminaire de vingt principes directeurs dont le gouvernement fédéral
pourrait se servir pour l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques et des programmes. Les
participants se sont identifiés davantage à 8 de ces 20 principes, que nous avons regroupés comme
suit en guise de résumé des discussions.
Renforcement des capacités - aider les communautés à s'aider elles-mêmes et guider la
démarche. Les Canadiens et Canadiennes vivant dans des communautés rurales sont ceux qui
connaissent le mieux les défis auxquels leur communauté fait face et ils sont donc les mieux placés
pour guider son développement.
Créer les conditions propices - le rôle du gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral peut
créer un environnement favorable pour permettre aux communautés de régler leurs problèmes
elles-mêmes. Son rôle est d'être le « catalyseur ou facilitateur » du développement communautaire.
Reconnaître le caractère unique du milieu rural - les programmes et les services doivent être
fondés sur les besoins ruraux. Il faut prévoir un certain degré de souplesse dans les programmes et
services fédéraux pour faire en sorte qu'ils soient pertinents pour les diverses communautés.
Pas de solutions rapides - investir dans des solutions à long terme. Un engagement à long terme
du gouvernement fédéral est nécessaire pour appuyer pleinement les mécanismes qui soutiendront
la communauté à long terme.
Viser des objectifs communs - travailler ensemble en partenariat. Le « transfert » des
responsabilités des administrations publiques à tous les paliers a modifié et compliqué la
dynamique des rapports entre les partenaires, ce qui a eu des répercussions négatives sur les
citoyens ruraux. La réussite du développement communautaire repose sur la mise en place de
partenariats « véritables ».
3. Interventions fédérales suggérées
À la question suivante : « Quelle mesure particulière le gouvernement fédéral pourrait-il prendre
pour aider votre communauté? », les participants ont mentionné plus de 20 interventions
concrètes :
- élaborer une vision à long terme pour le Canada rural
- appliquer une lentille rurale aux critères applicables des programmes et aux politiques
fédérales
- désigner des facilitateurs / mentors pour aider les communautés à trouver leurs propres
solutions
- élaborer un programme pour faciliter la communication des connaissances et de
l'information dans les communautés
- faire la promotion des milieux ruraux et isolés du Canada
- soutenir le développement et l'entretien de l'infrastructure rurale
- créer et mettre en œuvre des stimulants fiscaux
- établir une liste de normes minimales pour les citoyens ruraux
- fournir un soutien financier
- régler les revendications territoriales et les droits issus de traités des Autochtones et des
Premières nations, des Métis et des Inuits
- maintenir une présence fédérale dans les communautés rurales
- revoir les accords commerciaux
- créer un ministère des Affaires rurales
- mettre sur pied un comité consultatif national sur les affaires rurales
- accroître le nombre de députés ruraux
- établir des programmes supplémentaires destinés aux jeunes
- élaborer des lignes directrices en matière de sécurité des sites d'enfouissement des déchets
- créer des programmes de financement de partenariat plus nombreux et communiquer les
interventions.
Avant-propos
Le gouvernement du Canada s'engage à soutenir les collectivités rurales et les Canadiens et Canadiennes
des régions rurales. Dans le discours du Trône de septembre 1997, le gouvernement a déclaré officiellement
qu'il « explorera des politiques et des mesures innovatrices destinées à élargir les possibilités des Canadiens
des collectivités rurales. Il adaptera ses programmes afin de refléter les réalités socio-économiques des
milieux ruraux du Canada ». Le Partenariat rural canadien (PRC) a été établi en réponse à cet engagement.
Le PRC vise d'abord et avant tout une gestion différente au sein du gouvernement fédéral. Son objectif
consiste également à coordonner les efforts que déploient les ministères et organismes du gouvernement
pour soutenir les collectivités rurales et éloignées. En outre, le gouvernement fédéral, d'autres ordres de
gouvernement, des organismes d'intervenants et des Canadiens et Canadiennes des régions rurales sont en
train d'élaborer des partenariats et des réseaux innovateurs visant à répondre aux besoins des régions
rurales. Par l'entremise du PRC et de chacun des programmes et services qu'offrent les ministères et
organismes fédéraux, le gouvernement du Canada respecte son engagement de bâtir des collectivités rurales
et éloignées plus solides.
Le PRC est conçu et mis en oeuvre par un groupe de travail interministériel (GTI) formé de représentants de
25 ministères et organismes fédéraux. Le ministre Vanclief, à titre de ministre à la coordination des affaires
rurales, et le Secrétariat rural assument le leadership et la coordination de cette approche
intergouvernementale. Il existe également un volet local du PRC. Chaque province et territoire compte son
équipe rurale formée de représentants de divers ministères et organismes fédéraux. Ces équipes rurales se
composent également d'autres intervenants clés, notamment des représentants de tous les ordres de
gouvernement. Le Dialogue rural est un élément clé du PRC. Il consiste à faire participer les Canadiens et
Canadiennes des régions rurales à un dialogue qui leur permettra de mieux comprendre les questions locales
et régionales, et de déterminer le rôle approprié que doit jouer le gouvernement fédéral lorsqu'il aborde des
problèmes ruraux clés. Il consiste également à inciter les Canadiens et Canadiennes des régions rurales à
prendre des mesures en collaboration avec le gouvernement fédéral. À ce jour, le Dialogue rural est
composé d'un certain nombre d'éléments :
1. Groupes de discussion précédant le Dialogue
Au printemps de 1998, les questions rurales et le processus de Dialogue rural ont été testés et
validés par des groupes de discussion qui ont été formés dans cinq collectivités rurales situées
partout au pays. La rétroaction obtenue de ces groupes s'est révélée essentielle pour déterminer la
forme des séances régionales du Dialogue rural et concevoir le document de travail pour le
Dialogue rural.
2. Document de travail pour le Dialogue rural et séances régionales
De mai au 31 juillet 1998, on a invité des Canadiens et Canadiennes des régions rurales à formuler
leurs préoccupations et priorités et à les transmettre au gouvernement du Canada en participant à
une série de séances animées et en se prononçant dans le document de travail pour le Dialogue
rural. Les objectifs de cette étape du Dialogue rural étaient les suivants :
a) élaborer une compréhension commune des enjeux principaux et des priorités des
Canadiens et Canadiennes des régions rurales;
b) comprendre ce que les Canadiens et Canadiennes des régions rurales attendent du
gouvernement fédéral au chapitre du soutien du développement durable du Canada rural;
et
c) déterminer de meilleurs moyens grâce auxquels le gouvernement du Canada pourra
répondre aux besoins des Canadiens et Canadiennes des régions rurales.
Plus de 1 400 documents de travail ont été remplis par des citoyens, des familles, des amis et des
organismes dans le cadre de groupes locaux officieux et d'ateliers organisés à l'échelle locale.
Ainsi, près de 6 000 personnes ont rempli ce document. Huit cent cinquante-cinq autres personnes
ont participé à 33 ateliers animés organisés par le Secrétariat rural, qui se sont tenus d'un bout à
l'autre du pays. Au total, près de 7 000 personnes ont participé à cette étape du Dialogue rural. Les
commentaires obtenus ont été analysés et résumés dans un document intitulé « Les collectivités
rurales s'expriment » qui a servi de document-ressource à l'Atelier rural national.
3. Atelier rural national
L'Atelier rural national a eu lieu du 2 au 4 octobre 1998, près de Belleville, en Ontario. Des
citoyens et citoyennes des régions rurales, des organismes ruraux ainsi que tous les ordres de
gouvernement du pays ont participé à l'Atelier, au cours duquel on a validé et débattu une série de
questions clés cernées par des Canadiens et Canadiennes des régions rurales et élaboré une série de
principes directeurs. On utilise actuellement les résultats de l'Atelier rural national, ainsi que
d'autres renseignements obtenus du Dialogue rural, afin de déterminer l'orientation des futures
mesures du gouvernement fédéral, y compris le Cadre d'action fédéral qui a été annoncé le 14 mai
1999.
Des citoyens et citoyennes ruraux ont clairement indiqué qu'ils aimeraient poursuive le Dialogue,
afin que le gouvernement puisse continuer à entendre leur point de vue et à les informer de ses
initiatives et activités en région rurale. Le gouvernement du Canada a déjà mis en branle ce
processus permanent grâce à divers moyens, comme le Service canadien de l'information rurale
(1-888-757-8725), le site Web du Partenariat rural canadien (www.rural.gc.ca) et le groupe de
discussion en direct du Dialogue rural sur Internet. On met en oeuvre actuellement d'autres
moyens de poursuivre le dialogue, grâce notamment à un bulletin rural, à une conférence rurale
nationale et à des activités d'« établissement de réseaux » organisées par les équipes rurales dans
chaque province et territoire et à la Conférence rurale nationale qui se tiendra du 28 au 30 avril
2000, à Magog - Orford, au Québec.
1. Introduction
Le présent rapport expose les discussions qui se sont tenues durant l'Atelier rural national, qui a eu lieu du 2
au 4 octobre 1998, près de Belleville, en Ontario. Le présent document, combiné aux commentaires et aux
renseignements obtenus de près de 7 000 citoyens venant du milieu rural de mai au 31 juillet 1998 grâce au
document de travail pour le Dialogue rural et aux séances animées qui se sont tenues dans tout le pays, ont
permis d'établir l'orientation des futures mesures du gouvernement fédéral, y compris le Cadre d'action
fédéral qui a été annoncé le 14 mai 1999.
1.1 Objectifs
Les objectifs de l'Atelier rural national consistaient à fournir aux Canadiens et Canadiennes des régions
rurales l'occasion :
- de valider les observations exprimées dans le cadre du Dialogue rural à ce jour;
- de discuter des solutions aux questions principales cernées par la population rurale;
- de suggérer des mesures et recommandations concrètes à propos de la façon dont le gouvernement
fédéral et d'autres intervenants peuvent conclure des partenariats afin de contribuer au
développement des collectivités rurales; et
- de participer à l'élaboration d'éléments et de principes directeurs clés qui pourraient servir de
fondements à une politique rurale fédérale.
1.2 Participants
Au total, 224 personnes de tout le pays ont participé à l'Atelier rural national. Notre objectif consistait à
obtenir une représentation des Canadiens et Canadiennes d'un grand nombre de secteurs ruraux. Cent
quarante-cinq citoyens et citoyennes ruraux et 16 groupes d'intervenants ont participé à l'Atelier,
représentant un grand nombre de régions du pays, de secteurs de l'économie, d'organismes
communautaires, de groupes d'âge et de cultures. En outre, 63 représentants de divers ministères fédéraux,
provinciaux et territoriaux ont assisté à l'Atelier à titre d'« observateurs », et écouté ce que les Canadiens et
Canadiennes des régions rurales avaient à dire. Les renseignements présentés dans le rapport sont fondés sur
les commentaires, points de vue et opinions des citoyens et citoyennes ruraux et des groupes d'intervenants
qui ont participé à l'Atelier et ne représentent pas nécessairement le point de vue de tous les Canadiens et
Canadiennes de régions rurales.
1.3 Ce dont on a discuté
La première journée de l'Atelier consistait à discuter de dix questions clés qui avaient été cernées à la suite
de l'analyse des observations obtenues dans le cadre du dialogue de mai à la fin juillet 1998. On reconnaît
que le Canada rural est constitué de nombreuses régions et collectivités diverses, dont les besoins, les défis
et les possibilités diffèrent de façon considérable. Plus souvent qu'autrement, cependant, les Canadiens et
Canadiennes vivant en milieu rural éprouvent de nombreux problèmes communs avec ceux des autres
régions rurales du pays. Toutefois, l'importance accordée à chacun de ces problèmes varient d'une région à
l'autre. Les dix questions clés sont les suivantes :
- l'absence de ressources financières et l'accès à ces dernières;
- les possibilités offertes aux jeunes des milieux ruraux;
- le leadership en matière de ressources humaines et le renforcement des capacités;
- l'infrastructure rurale;
- les télécommunications rurales et l'utilisation de l'autoroute de l'information;
- l'accès aux soins de santé en milieu rural;
- l'accès à l'éducation en milieu rural;
- l'accès à l'information sur les programmes et services du gouvernement;
- la diversification de l'économie;
- les partenariats en matière de développement communautaire.
Les cinq questions suivantes ont servi à guider les discussions des participants relatives aux dix questions
clés :
1. Ce problème existe-t-il au sein de votre collectivité/région-dans l'affirmative, pourquoi? Quelle en
est la cause dans votre collectivité/région? Plus particulièrement, quels sont les besoins auxquels
on doit répondre?
2. Parmi les aspects précis qui ont été déterminés-lequel, à votre avis, doit faire l'objet d'une attention
particulière en raison de son impact important sur le Canada rural?
3. Si vous étiez chargé de régler cette question, que feriez-vous (quelle serait la prochaine étape)?
4. Comment mettriez-vous en oeuvre les suggestions dont on a discuté-et qui doit participer à cette
mise en oeuvre? (Quels intervenants-ministères/organismes gouvernementaux, ordres de
gouvernement, organismes non gouvernementaux, organismes communautaires, secteurs précis)?
5. Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la mise en oeuvre de ces suggestions,
et quelles directives établiriez-vous en ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral?
On a utilisé les réponses obtenues à la question 5 pour élaborer une série préliminaire de principes
directeurs dont le gouvernement fédéral pourrait se servir pour concevoir une politique rurale fédérale. Ces
principes directeurs ont été présentés aux participants le deuxième jour de l'Atelier. On a demandé à ces
derniers de répondre aux deux questions clés suivantes :
1. Hier, au cours des réunions en petits groupes, on a fait part des principes directeurs suivants
concernant les mesures fédérales [liste préliminaire de 20 principes directeurs]. Quels sont les trois
principes les plus importants?
2. Quelle mesure particulière le gouvernement fédéral devrait-il adopter pour aider votre collectivité?
À la fin de l'Atelier, on a demandé aux participants de répondre à la question suivante : « Quel est le
message final que vous aimeriez transmettre au gouvernement fédéral à la fin de cet atelier? »
1.4 Présentation du rapport
Le rapport, qui présente les conclusions détaillées de l'Atelier rural national, est structuré comme suit :
- Chapitre 2 - Questions clés - résume les discussions relatives à chacune des dix questions qui ont
eu lieu durant l'Atelier.
- Chapitre 3 - Principes directeurs - présente les principes directeurs clés déterminés par les
participants et dont le gouvernement fédéral devrait tenir compte au cours de l'élaboration de son
Cadre d'action fédéral.
- Chapitre 4 - Suggestions de mesures à prendre par le gouvernement fédéral - souligne les
mesures que devrait adopter le gouvernement fédéral en réponse à la question « Quelle mesure
particulière le gouvernement fédéral devrait-il adopter pour aider votre collectivité ? »
ANNEXE A - Approche de l'Atelier
Cette annexe décrit l'approche de l'Atelier, y compris la sélection et le profil des participants.
2. Questions clés
La section suivante résume les discussions qui ont eu lieu pendant l'Atelier rural national sur chacune des
dix questions clés auxquelles font face les collectivités rurales et éloignées. Il est important de noter que la
présente section traite des questions qui ont été soulevées le plus fréquemment au cours des séances.
2.1 Partenariats en matière de développement communautaire
« Ce problème existe-t-il au sein de votre collectivité/région - dans l'affirmative, pourquoi? Quelle en est
la cause dans votre collectivité/région? Plus particulièrement, quels sont les besoins auxquels on doit
répondre? »
Manque de partenariats efficaces Pour de nombreux participants, les partenariats efficaces semblent être limités par les intérêts personnels des décideurs. Souvent, ces groupes sont
incapables de jouer efficacement leur rôle de partenaire parce qu'ils imposent
« leurs propres intérêts ». L'efficacité de certains partenariats peut être limitée
parce qu'ils sont structurés en fonction de groupes d'intérêt particuliers, plutôt
que d'être axés sur les intérêts de l'ensemble de la collectivité, ce qui ne facilite
pas l'établissement d'un large consensus à propos des objectifs.
Expérience limitée à l'échelle régionale/locale Selon de nombreux participants, le gouvernement fédéral devrait davantage écouter les gens et organismes de base populaires et discuter avec eux, notamment en utilisant davantage les conseils communautaires. Les participants des régions rurales croient que les décideurs des milieux urbains ne comprennent pas leurs problèmes. Ils estiment que les gouvernements ont une vision étroite des partenariats avec les collectivités (« Si vous investissez xxx $, nous contribuerons xxx $ »), ce qui limite les possibilités de travailler à l'échelle locale.
Ressources limitées Les participants à l'Atelier ont soutenu qu'on faisait la promotion des
partenariats comme solution à la rationalisation permanente du gouvernement.
Cette dernière a engendré un plus grand nombre de contraintes en matière de
ressources communautaires. Les gouvernements devraient reconnaître que, dans
certains cas, la collectivité ne peut investir de l'argent en raison des exigences de
plus en plus nombreuses en matière de ressources; cependant, elle peut investir
des ressources non monétaires en établissant des relations.
Déséquilibre des pouvoirs Les participants ont soutenu que les partenariats sont parfois difficiles parce qu'ils ne sont pas équilibrés. Au sein de certains partenariats, les intérêts de
quelques groupes surpassent ceux d'autres groupes; on ne veut pas toujours
partager les responsabilités, le pouvoir et le contrôle. Par exemple, certains
groupes communautaires « sont parfois plus intéressés à protéger leur
" territoire" et à ménager les jaloux » qu'à vraiment collaborer.
Conflits avec les citadins nouvellement arrivés De nombreuses collectivités rurales considèrent les différences entre les intérêts et les visions des citadins nouvellement arrivés et ceux des résidants ruraux de longue date comme une source de conflit. Ces « disputes » ne facilitent pas
toujours l'établissement et le maintien de partenariats.
Les partenariats sont souvent dirigés par des bénévoles Les participants ont soutenu que, dans certaines collectivités, nombre des partenariats existants sont dirigés par des bénévoles. Voilà un aspect positif des partenariats; cependant, comme nombre des bénévoles font face à des contraintes de temps et de ressources, ils ne peuvent accomplir autant de choses grâce aux partenariats.
Manque de connaissances et de compétences L'établissement de partenariats est limité dans certaines collectivités, parce que les gens ne possèdent pas les connaissances, les compétences et le « savoir-faire » qui leur permettraient d'en créer. On manque notamment de compétences
en négociation, en communication et en recherche. On peut également observer
une connaissance limitée des différents organismes gouvernementaux (à tous les
niveaux), des programmes et des fonds qui pourraient permettre de créer un
partenariat nécessaire ou d'en soutenir un qui existe déjà. Les participants
estiment également que les collectivités ne connaissent pas les programmes qui
existent déjà ni les partenariats qui pourraient être établis entre divers groupes.
Restructuration gouvernementale Selon les participants, la restructuration des gouvernements a modifié les relations entre les intervenants clés, ce qui a un impact sur la capacité de savoir
où et comment créer le partenariat approprié à chaque situation.
« Parmi les aspects précis qui ont été déterminés, lequel, à votre avis, devrait faire l'objet d'une attention
particulière en raison de son incidence importante sur le Canada rural? »
Nécessité d'une vision à long terme Les participants à l'Atelier ont soutenu que les collectivités rurales n'ont pas le choix de maintenir des partenariats, parce que les gouvernements ne s'engagent
pas à long terme envers ces derniers. En effet, les programmes et le soutien
financier des partenariats ne font pas long feu. Par conséquent, les
gouvernements devraient s'efforcer de soutenir à long terme des initiatives qui
font la promotion des partenariats. Selon les participants, on doit financer davantage le soutien des partenariats et le renforcement des capacités communautaires. Le gouvernement fédéral, par l'entremise du Secrétariat rural
ou d'une autre entité semblable (p. ex. un ministère des Affaires rurales), devrait
continuer de jouer un rôle en soutenant et en établissant des partenariats.
« Si vous étiez chargé de régler cette question, que feriez-vous (quelle serait la prochaine étape)?
Comment mettriez-vous en oeuvre les suggestions dont on a discuté, et qui devrait participer à cette mise
en oeuvre? »
Les participants à l'Atelier ont discuté simultanément de ces deux questions.
Analyser la conjoncture Les participants estiment qu'on doit d'abord déterminer quels partenariats existent déjà, quels programmes et ressources sont actuellement accessibles, y compris les sources de financement, et qui a les compétences nécessaires pour
favoriser au maximum la participation de la collectivité. En effectuant ce type
d'analyse de la conjoncture dans chaque collectivité, on pourrait créer une vision
à plus long terme qui permettrait d'établir et de développer des partenariats.
Créer le bon environnement Certains participants ont soutenu que les partenariats doivent se développer dans un environnement neutre. On devrait fournir à chaque partenaire les mêmes
renseignements, afin qu'ils soient tous sur un pied d'égalité lorsqu'on détermine
les orientations et qu'on prend des décisions. Cela permettra aux partenaires de
se faire confiance.
Coordonner les efforts Selon les participants, on doit établir des objectifs coordonnés à long terme entre les gouvernements et les collectivités rurales. On pourra ainsi cerner des objectifs
communs. La collectivité sera alors en mesure de mettre l'accent sur des projets
mutuellement avantageux.
S'engager dans le cadre d'un financement à long terme Les participants ont souligné la nécessité pour les gouvernements d'octroyer un financement à long terme afin de soutenir le développement des collectivités. Ils se sont dit d'avis qu'il est difficile de planifier l'avenir ou de réaliser des objectifs à long terme lorsque le financement est incertain. On devrait favoriser les « marges de manoeuvre financières ».
Déterminer un catalyseur Un petit groupe a soutenu qu'on doit déterminer un catalyseur possédant les compétences et ressources nécessaires pour élaborer des partenariats. En raison
d'une pénurie de ressources dans de nombreuses collectivités, les partenariats
sont souvent établis et gérés par des bénévoles qui s'y consacrent à temps partiel.
S'engager à revitaliser le milieu rural Certains participants ont exigé une revitalisation rurale. Le gouvernement fédéral devrait soutenir une telle initiative en encourageant les organismes
communautaires à travailler ensemble.
Assurer la redditionde comptes Les participants voulaient s'assurer que ceux qui s'engagent dans des partenariats sont responsables de leurs activités. Cela pourrait signifier
l'introduction de mesures de rendement visant à déterminer les résultats des
partenariats et initiatives qui sont établis. La reddition de comptes est également
nécessaire lorsque les fonds sont investis. Par contre, certains participants
estiment que le gouvernement fédéral met trop l'accent sur la mesure du
rendement. Ces participants ont soutenu que le gouvernement fédéral insiste sur
la nécessité de mesurer le rendement afin de limiter le financement. Par
conséquent, de l'avis des participants, on ne distribue pas suffisamment de fonds
à l'échelle communautaire.
Faire participer tous les ordres de gouvernement Les participants estiment qu'on doit faire participer tous les ordres de gouvernement afin que leurs suggestions soient mises en oeuvre. On considère que les administrateurs des programmes gouvernementaux sont un élément important du processus. En plus des gouvernements, les chefs de file
communautaires des organisations locales devraient également jouer un rôle.
Trouver des maîtres d'oeuvre chargés de diriger les efforts despartenariats Peu importe qui participe à la stimulation d'un niveau plus élevé de partenariats, il serait nécessaire, selon certains participants, de nommer un coordonnateur ou un « maître d'oeuvre » pour diriger les efforts des partenariats.
Créer de nouvelles approches Selon les participants, on pourrait créer de nouveaux organismes afin de soutenir des partenariats plus efficaces. On pourrait par exemple établir un
ministère des Affaires rurales afin de faciliter la coopération et de fournir des
capitaux de lancement pour les projets à risque élevé, ou établir des organismes
qui soutiendraient l'apprentissage et le perfectionnement des compétences (p. ex.
un centre d'excellence local).
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la mise en oeuvre de ces suggestions, et
quelles directives établiriez-vous en ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral? »
Mettre au défi les collectivités rurales Selon les participants, le gouvernement fédéral devrait inciter les collectivités rurales à aller de l'avant, en fournissant aux régions rurales les renseignements et les connaissances nécessaires pour établir des partenariats. Il peut également
jouer un rôle de chef de file en augmentant le niveau d'enthousiasme et d'intérêt
à l'égard des partenariats.
Faire preuve de leadership De nombreux participants des régions rurales aimeraient que le gouvernement joue un rôle de chef de file en faisant la promotion des partenariats. Il pourrait
s'engager dans un plus grand nombre de discussions horizontales entre les
ministères afin de promouvoir les initiatives fédérales et créer des priorités grâce
à l'établissement d'une vision relative aux partenariats ruraux. Cependant, cela
ne signifie pas que les participants des milieux ruraux veulent que tous les
partenariats soient imposés ou dirigés par le gouvernement fédéral. Les
partenariats devraient plutôt être établis après consultation des membres de
chaque collectivité ou région.
Étaler les meilleures pratiques Les participants croient que le gouvernement fédéral devrait favoriser la participation aux partenariats en soulignant des activités qui constituent de bons
exemples d'efforts coordonnés. Parmi les exemples cités, mentionnons le Plan
d'action pour les enfants de Santé Canada.
2.2 Diversification de l'économie
« Ce problème existe-t-il au sein de votre collectivité/région? Dans l'affirmative, pourquoi? Quelle en est
la cause dans votre collectivité/région? En particulier, quels sont les besoins auxquels on doit
répondre? »
Réduction de l'activité La réduction de l'activité industrielle dans les collectivités à guichet unique,
particulièrement celle qui a une incidence sur les emplois des secteurs primaires
et des ressources (pêches, agriculture, foresterie, mines, etc.) est considérée
comme la raison principale justifiant la nécessité de diversifier l'économie des
collectivités rurales. Cette réduction d'activité a engendré un taux de chômage
élevé dans de nombreuses régions rurales. Des participants soutiennent que,
parce qu'on a investi des capitaux trop importants dans de nombreuses industries
primaires, un grand nombre de collectivités rurales sont maintenant criblées de
dettes.
Manque de processus visant à élaborer de nouvelles idées Un certain nombre de participants ont discuté de l'absence, dans les collectivités rurales, de processus visant à générer, à analyser et à élaborer de nouvelles possibilités. On a soutenu qu'on n'utilise pas de mécanismes pour établir des réseaux, et qu'on ne finance pas la recherche et le développement afin
de générer de nouvelles idées. Les participants estiment également que de
nombreuses collectivités rurales sont en train de perdre leur capital intellectuel
(les jeunes), ce qui réduit leur capacité d'avoir de nouvelles idées.
Manque de leadership Les participants estiment que de nombreuses collectivités rurales sont privées
d'un leadership collectif et avisé. Sans ce leadership, un grand nombre de
collectivités ne sont pas en mesure de reconnaître et d'élaborer de nouvelles
possibilités.
Attitudes ancrées Un certain nombre de petits groupes ont discuté de l'attitude ancrée des
collectivités rurales qui ne mettent pas l'accent sur la diversification de
l'économie. Les participants ont affirmé que les mentalités rurales n'ont pas
suivi les changements économiques et technologiques, et que les collectivités
rurales croient qu'elles peuvent s'adapter aux nouvelles réalités sans modifier
leur façon de penser. Certaines de ces collectivités ne recherchent pas activement
l'innovation et sont davantage intéressées à répéter ce qui a été fait dans le passé.
Selon les participants, cette attitude ancrée doit changer. L'ensemble de la
collectivité doit participer à la détermination des possibilités. Les solutions
doivent venir de la collectivité et être fondées sur la collaboration entre le
gouvernement, les entreprises et d'autres groupes.
Règlements contraignants Certains petits groupes étaient d'avis que les règlements de zonage restreignent parfois les possibilités de développement commercial. On considère que les
règlements gouvernementaux en général éloignent les industries de certaines
collectivités rurales. Les participants ont suggéré que certains règlements ne
soient appliqués que dans les régions urbaines.
Infrastructure limitée Les participants estiment que peu d'infrastructures soutiennent les entreprises dans de nombreuses collectivités rurales. Les coûts de transport sont élevés, et
l'accès aux écoles, aux hôpitaux et aux installations culturelles est souvent
limité. Selon les participants, il est essentiel de disposer d'infrastructures solides
pour attirer et retenir les entreprises dans les régions rurales.
« Parmi les aspects précis qui ont été déterminés, lequel, à votre avis, doit faire l'objet d'une attention particulière en raison de son impact important sur le Canada rural? »
Élaborer une nouvelle vision Les petits groupes ont discuté de la nécessité pour les collectivités rurales de déterminer leurs ressources fondamentales durables et non durables. Elles
doivent ensuite reconnaître la nécessité de diversifier leur économie et se
montrer prêtes à agir. Ces collectivités doivent élaborer une nouvelle vision de
leur avenir. On a suggéré d'avoir recours à des tables rondes et à des
consultations communautaires pour faciliter l'élaboration de cette nouvelle
vision.
Tourisme De nombreux participants considèrent le tourisme comme une industrie
susceptible éventuellement de soutenir la diversification des économies rurales.
Même si le tourisme est en croissance dans de nombreuses régions rurales, des
participants se sont montrés préoccupés par la nature saisonnière des activités
touristiques, qui laissent de nombreuses personnes sans emploi durant la « basse
saison ».
Acquérir de nouvelles compétences Selon des participants, les citoyens des régions rurales doivent s'adapter davantage et acquérir de nouvelles compétences afin de pouvoir développer de
nouvelles entreprises et des économies locales et en tirer profit. Ils devront
recevoir une formation dans des domaines comme l'expansion des entreprises, le
leadership et la technologie.
Encourager la transformation à valeur ajoutée On devrait encourager les collectivités qui dépendent grandement d'une économie axée sur les ressources naturelles à élaborer des activités de traitement secondaires et à valeur ajoutée, afin d'offrir de nouvelles possibilités.
Favoriser les nouvelles entreprises Tous les petits groupes ont discuté de la nécessité de rendre les collectivités attrayantes, par exemple en offrant des incitatifs financiers et en fournissant des
travailleurs qualifiés afin d'encourager les entrepreneurs et de soutenir
l'établissement de nouvelles entreprises. Les infrastructures, y compris des
hôpitaux et des écoles, sont également considérées comme essentielles pour
attirer de nouvelles entreprises dans les collectivités rurales.
Offrir des incitatifs fiscaux La fiscalité et les règlements sont considérés par les participants comme des obstacles au commerce qu'ils doivent surmonter. Les participants croient
sincèrement qu'on doit réduire la paperasserie et le nombre de règlements qui
empêchent les entreprises rurales de soutenir la concurrence sur les marchés
mondiaux.
Explorer des partenariats créatifs Les participants appuient massivement l'établissement de parternariats. On soutenait que de nombreuses ressources clés des collectivités rurales pourraient
collaborer pour élaborer de nouvelles idées. Selon les participants, on doit
effectuer des recherches pour déterminer le type de diversification possible
compte tenu des réalités de la collectivité. Ces recherches pourraient être
effectuées à l'échelle communautaire, en collaboration avec l'industrie locale.
Soutenir les coopératives communautaires On considère les coopératives communautaires comme des modèles de mise en oeuvre fructueuse de nouvelles idées commerciales dans de nombreuses collectivités.
« Si vous étiez chargés de régler cette question, que feriez-vous (quelle serait la prochaine étape)? »
Se montrer proactif Les participants ont soutenu que les collectivités doivent prendre l'initiative et
cesser d'attendre que les autres prennent les choses en main à leur place. On ne
considère pas les subventions comme une solution à long terme. Il faut
commencer à diversifier lorsque les choses vont bien, et non seulement lorsque
l'économie est faible. Selon les participants, des collectivités doivent devenir
plus proactives, souples et promptes à explorer et à soutenir de nouvelles idées et
à établir de nouvelles entreprises. Cela signifie que les organismes et collectivités
rurales doivent participer directement au processus qui consiste à analyser, à
classer par ordre de priorité et à mettre en oeuvre des idées. Un petit groupe a
soutenu qu'on devrait mettre sur pied des sociétés de développement rural
permanentes chargées d'analyser les enjeux et de cerner des solutions possibles
dans les régions rurales.
Dresser l'inventaire De nombreux Canadiens et Canadiennes des régions rurales ne savent pas au
juste quelles sont les assises économiques de leur collectivité. Les participants
ont soutenu qu'on devrait tout d'abord dresser un inventaire détaillé des assises
économiques de la collectivité. De nombreux citoyens et citoyennes des régions
rurales ne comprennent pas leur propre économie locale.
Échanger des expériences et des idées Les participants considèrent que l'échange d'expériences et d'idées entre les régions et les provinces est un bon moyen de savoir « qui fait quoi » et d'obtenir de nouvelles idées à propos des types d'initiatives qui fonctionnent dans d'autres
collectivités.
Soutenir les entreprises locales Un certain nombre de groupes ont discuté de la nécessité de reconnaître les ressources de la collectivité et d'en tirer profit. Des entrepreneurs pourraient
jouer un rôle de chef de file et offrir une formation en entrepreneuriat à d'autres
membres de la collectivité. Les participants croient qu'on devrait favoriser les
entreprises à domicile et utiliser la technologie pour permettre l'établissement de
ces entreprises. On a également suggéré que les banques fournissent un meilleur
soutien financier en accordant des prêts de lancement. Ce type de soutien ne doit
cependant pas être limité aux nouvelles entreprises. Selon les participants, les
entreprises existantes ont également besoin de soutien pour assurer leur
croissance.
Résoudre la question des revendications territoriales On s'est dit préoccupé par le fait que les négociations relatives aux revendications territoriales minent la confiance des gens et les empêchent d'investir dans un certain nombre de régions rurales.
« Comment mettriez-vous en oeuvre les suggestions dont on a discuté, et qui doit participer à cette mise
en oeuvre? »
Trouver des solutions appropriées Les participants estiment qu'on doit élaborer des solutions adaptées à chacune des collectivités. Selon eux, un type de solution ne peut convenir à toutes les
collectivités rurales, et on doit reconnaître les différences qui existent entre les
diverses régions du Canada : « On ne veut pas de programmes généraux dans nos
collectivités ».
Mettre sur pied une « taxe rurale » On a soutenu la mise en place d'une taxe qui favoriserait et faciliterait le développement économique des collectivités rurales. Les participants estiment
que cette taxe devrait servir à fournir des incitatifs visant à favoriser
l'investissement et les achats locaux.
Travailler ensemble La coordination entre tous les ordres de gouvernement, les organismes non
gouvernementaux et les intervenants des milieux ruraux et communautaires est
considérée comme importante, afin qu'on puisse cerner des solutions axées sur
les collectivités. Les participants croient que, plutôt que de solliciter la
participation de nouveaux intervenants, on devrait plutôt améliorer la
coordination entre les groupes qui existent déjà. Cela signifie que le
gouvernement devrait travailler avec et non pour les collectivités rurales.
Mettre l'accent sur des solutions durables Les projets ponctuels de création d'emplois et les « méga-initiatives » de courte durée ne sont pas considérés comme la meilleure approche de la diversification
économique des collectivités rurales. En effet, ils ne constituent que des
solutions à court terme. Les participants ont déterminé la nécessité de trouver des
solutions durables à long terme, y compris la protection et la gestion des
ressources naturelles. Les capitaux de lancement devraient également faire partie
des projets durables qui engendrent des emplois à long terme pour les résidants
des collectivités.
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la mise en oeuvre de ces suggestions, et
quelles directives établiriez-vous en ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral? »
Coordonner les efforts Les participants croient que le gouvernement fédéral devrait favoriser et faciliter
les communications entre les divers intervenants participant au développement
économique. En plus de jouer ce rôle d'animateur, il pourrait offrir des
compétences spécialisées afin d'aider les collectivités à définir leurs besoins, à
reconnaître les possibilités, à générer des idées et des initiatives et à en établir les
priorités. Les participants veulent que le gouvernement fournisse des outils et un
soutien plutôt que de diriger et de contrôler.
Élaborer un programme d'échange Les collectivités doivent être exposées aux idées innovatrices et créatives. Certains participants ont suggéré qu'un « spécialiste des histoires de réussite »
appelé à vivre et à travailler avec les collectivités pourrait les informer des
possibilités qui leur sont offertes. Cela pourrait faire partie d'un programme
d'échange entre les collectivités. Le gouvernement fédéral pourrait soutenir ce
type de programme.
Devenir un partenaire financier Des nouvelles entreprises commerciales doivent obtenir un financement initial ou de lancement qui pourrait leur être fourni grâce à un programme du
gouvernement fédéral. Les participants ont soutenu que les régions et
collectivités devraient contrôler l'élaboration des programmes et les fonds
disponibles. Le financement des programmes doit être plus souple et répondre
aux besoins des projets. On a également suggéré que le gouvernement fédéral
collabore avec des établissements financiers afin de mieux soutenir l'expansion
des entreprises dans les collectivités rurales, en procurant un meilleur accès au
financement et aux capitaux.
Modifier la fiscalité Un certain nombre de participants considèrent les incitatifs fiscaux comme un
moyen de favoriser l'investissement dans les collectivités. La fiscalité devrait
favoriser les nouvelles entreprises en croissance. On a suggéré d'accorder un
allégement fiscal aux sociétés qui créent des emplois et réinvestissent leurs
profits à l'échelle locale.
Réduire la paperasserie et le nombre de règlements Les participants estiment que le gouvernement fédéral doit atténuer l'incidence de la paperasserie et des clients sur la capacité des organisations des collectivités rurales de faire des affaires.
2.3 Possibilités offertes aux jeunes des milieux ruraux
« Ce problème existe-t-il au sein de votre collectivité/région-dans l'affirmative, pourquoi? Quelle en est la
cause dans votre collectivité/région? Plus particulièrement, quels sont les besoins auxquels on doit
répondre? »
Migration externe Certains groupes ont discuté du fait que de nombreux jeunes des milieux ruraux
quittent leur collectivité pour trouver du travail ou étudier. La réduction de la
population des jeunes de nombreuses collectivités rurales est considérée comme
un problème clé.
Absence de possibilités Les participants ont soutenu que les jeunes quittent les collectivités rurales parce
que celles-ci leur offrent peu de possibilités. Manque de débouchés, manque
d'installations et manque d'établissements d'enseignement : voilà les problèmes
qu'on a mentionnés le plus fréquemment durant les réunions en petits groupes.
L'absence de transport en commun dans de nombreuses collectivités rurales
limite également la capacité des jeunes de participer aux activités, de rendre
visite à leurs amis et d'occuper un emploi à temps partiel.
Qualité et accessibilité de l'éducation De nombreux jeunes des milieux ruraux doivent quitter leur collectivité ou voyager durant de longues périodes afin d'avoir accès à l'enseignement
postsecondaire et même secondaire. Selon les participants, nombre des écoles
rurales n'offrent pas les mêmes choix fondamentaux de cours que ceux qui sont
offerts dans les écoles urbaines. Par conséquent, certains participants soutiennent
que de nombreux étudiants des milieux ruraux ne sont pas aussi bien préparés
que les jeunes citadins pour les études postsecondaires. On a suggéré de
promouvoir la formation en entrepreneuriat dans le système d'éducation et de
s'assurer que les cours offerts correspondent aux réalités du marché du travail
des collectivités rurales.
Manque de sentiment d'appartenance Certains petits groupes ont soutenu que les jeunes n'ont pas l'impression d'avoir un avenir dans les collectivités rurales. Les jeunes ne participent pas souvent aux
discussions relatives aux questions qui les touchent, et ils ont souvent
l'impression qu'ils ne font pas partie de la collectivité. Les participants estiment
que les collectivités doivent montrer qu'elles se soucient de leurs jeunes, qu'elles
les écoutent et qu'elles répondent à leurs besoins.
Manque de sensibilisation aux possibilités En dépit des nombreux défis, les participants croient également que les collectivités ne connaissent pas suffisamment les types de possibilités qui sont vraiment offertes aux jeunes dans les régions rurales. « Souvent, nous ne
savons même pas ce que font les résidants de notre collectivité qui habitent à
deux rues de chez nous. » Les raisons d'une telle situation sont attribuées en
partie à l'absence, au sein de la collectivité, de modèles de comportement auxquels les jeunes peuvent s'identifier, ainsi qu'à une absence d'orientation de
la part des parents et des éducateurs. Pour ces raisons, les participants croient que
les jeunes acquièrent rapidement la perception que le milieu rural leur offre des
possibilités limitées, ce qui engendre un manque de motivation et une pauvre
estime de soi. Selon les participants, on doit faire connaître un plus grand
nombre d'occasions aux jeunes, qui doivent se montrer plus ouverts envers les
différents types de possibilités. Cela n'est pas facile, parce que les collectivités
ne possèdent généralement pas les connaissances nécessaires qui leur
permettraient de régler les problèmes auxquels les jeunes doivent faire face.
Attentes élevées On est parvenu à un consensus général, au sein des groupes, sur le fait que les
adultes ont des attentes très élevées à l'égard des jeunes. « Il y a un écart entre
nos attentes [celles des générations âgées] et la réalité dans laquelle doivent vivre
les jeunes. »
Influence des parents et situation familiale On a également soutenu que de nombreux jeunes des milieux ruraux sont peu motivés parce que leurs parents leur transmettent leur propre manque
d'optimisme. L'éclatement de la famille et les défis que doivent relever les
parents pour concilier vie familiale et travail ont également un impact
considérable sur les jeunes.
« Parmi les aspects précis qui ont été déterminés-lequel, à votre avis, doit faire l'objet d'une attention particulière en raison de son incidence importante sur les milieux ruraux du Canada? »
Déterminer les possibilités, succès et modèles de comportement des collectivités Les participants étaient en général d'avis que les collectivités doivent tabler sur leurs succès et sur leurs forces. On doit d'abord déterminer les succès et possibilités qui caractérisent déjà la collectivité. Les jeunes doivent voir les possibilités qui s'offrent dans leur propre collectivité. On doit pour ce faire identifier d'éventuels modèles locaux et des entrepreneurs qui ont du succès.
Acquérir une confiance envers l'économie L'expansion de débouchés locaux est considérée comme un mécanisme clé permettant d'aborder les problèmes auxquels les jeunes des milieux ruraux
doivent faire face. Il est important de lancer des initiatives visant à attirer les
entreprises dans les régions rurales et de soutenir les idées commerciales des
jeunes.
Convaincre les jeunes qu'ils font partie de la collectivité Les participants ont transmis un message clair selon lequel les jeunes ont besoin de participer à leur collectivité et aux décisions qui les touchent. Ils croient qu'on doit demander aux jeunes ce qu'ils pensent et que ces derniers doivent
participer à la détermination et à l'élaboration des possibilités. En s'assurant que
les jeunes peuvent étudier dans leur propre collectivité et avoir accès à des
installations récréatives et sociales, on les aide à se sentir engagés dans leur
collectivité.
Augmenter le nombre d'options en matière d'éducation Les participants ont reconnu la nécessité d'établir des fondements en matière d'éducation qui permettront d'élaborer des possibilités et d'attirer et de perfectionner les employeurs. On doit explorer différentes options en matière
d'éducation. L'enseignement à domicile par les parents, le téléenseignement et
une plus grande utilisation de la technologie (p. ex. Internet) constituent tous des
moyens de répondre aux besoins et aux priorités des collectivités rurales. Les
participants ont également soutenu que les jeunes doivent être mieux préparés à
quitter l'école, et ont suggéré que toutes les écoles offrent des cours de
planification professionnelle et de dynamique de la vie.
Élaborer des programmes destinés aux jeunes Certains petits groupes se sont dits préoccupés par le fait que de nombreux jeunes n'étaient pas admissibles à des programmes gouvernementaux parce que la plupart de ces derniers sont destinés aux bénéficiaires de l'assurance-emploi
(a.-e.). Selon les participants, il est également important d'offrir des programmes
destinés aux jeunes qui ne sont pas admissibles à l'a.-e., mais qui ont tout de
même besoin d'un soutien et d'une aide.
« Si vous étiez chargés de régler cette question, que feriez-vous (ensuite)? »
Dresser un inventaire De nombreux petits groupes ont discuté de la nécessité de dresser un inventaire
de ce qui se passe actuellement dans les collectivités rurales concernant les
jeunes. On doit évaluer ce qui a déjà été fait afin de déterminer ce qui fonctionne
et ce qui ne fonctionne pas. Cela permettra de cerner des histoires de réussite et
d'identifier des modèles locaux. Les nouvelles possibilités ne seront fructueuses
que si elles sont fondées sur les réalités de la collectivité.
Bâtir la confiance Certains participants ont souligné la nécessité d'établir la compétitivité des
économique collectivités, afin qu'elles puissent offrir des possibilités significatives aux
parents et à leurs enfants. Les parents qui occupent un emploi constituent
d'excellents modèles pour leurs enfants. Une économie locale solide permet
également de soutenir l'expansion d'autres possibilités pour les jeunes.
Les participants ont également suggéré d'accorder des prêts aux jeunes qui
veulent lancer leur propre entreprise.
Favoriser l'enseignement local et les programmes travail-études Les participants ont manifesté un désir sincère d'avoir accès, au sein de leur collectivité à des écoles qui permettraient aux jeunes élèves de ne pas voyager sur de longues distances. Ils ont également appuyé fortement les programmes coopératifs et de travail-études dans les écoles, et suggéré que ces dernières
offrent une formation en entrepreneuriat. Selon eux, on devrait également
conclure des partenariats avec les entreprises afin d'aider les jeunes à connaître
et à cerner les possibilités qui s'offrent à eux.
Soutenir les parents et les jeunes Les participants étaient presque tous d'accord pour encourager les parents à participer aux activités des jeunes dans leur collectivité. Parmi les moyens qu'on
a cernés pour soutenir les jeunes, mentionnons l'amélioration des installations
communautaires comme les centres communautaires et les patinoires. Les
participants soutiennent également l'idée visant à établir des groupes d'aide pour
les parents. On a formulé certains commentaires concernant l'importance des
parents en tant que modèle de comportement. Tant les collectivités que le
gouvernement doivent renforcer et soutenir des programmes qui offrent des
avantages aux jeunes (p. ex. les 4H et des prix d'excellence pour la jeunesse).
Créer de nouveaux ministères Certains petits groupes ont suggéré de créer un nouveau ministère fédéral et de nouveaux ministères provinciaux chargés des questions rurales. Ces ministères
auraient la responsabilité de s'assurer que le gouvernement examine les
préoccupations des milieux ruraux, y compris celles des jeunes, et qu'il réponde
à ces préoccupations.
« Comment mettriez-vous en oeuvre les suggestions dont on a discuté-et qui doit participer à cette mise en
oeuvre? »
Augmenter les possibilités de développement devrait économique De nombreux petits groupes croyaient fermement au développement économique comme moyen d'offrir davantage de possibilités aux jeunes. On déterminer les possibilités d'introduire le traitement secondaire des produits et de faire des affaires axées sur l'entreprise, notamment en établissant
des incitatifs destinés à l'expansion des petites entreprises dans les collectivités
rurales, comme l'accès des jeunes aux prêts commerciaux.
Nommer un coordonnateur Certains petits groupes ont discuté de la nécessité de nommer un coordonnateur ou un « protecteur des jeunes » dans les collectivités rurales. Cette personne
collaborerait avec la collectivité pour cerner les besoins de ces jeunes et servirait
d'intermédiaire entre les initiatives de programmes disponibles et les besoins de
la collectivité. Ce coordonnateur serait considéré comme une personne ressource
qui aiderait les collectivités à établir une correspondance entre leurs besoins et
les programmes disponibles, en utilisant les programmes et les ressources
humaines déjà en place.
Établir un conseil de jeunes Les participants se sont dits convaincus que les jeunes doivent se rassembler et faire entendre leurs voix au sein de leur collectivité. On a suggéré d'établir un
conseil des jeunes formé de jeunes et de membres de la collectivité qui
collaboreraient pour aider les jeunes à élaborer leurs propres solutions et
initiatives. Des études pilotes constitueraient un moyen d'examiner les besoins
des jeunes. Ces derniers pourraient ensuite élaborer et mettre en oeuvre des
initiatives visant à répondre aux besoins qui ont été déterminés. Un groupe a
discuté de la nécessité d'élaborer une stratégie nationale à l'intention des jeunes.
Élaborer des programmes d'encadrement On considère que les programmes d'encadrement constituent un important mécanisme permettant d'exposer les jeunes à diverses possibilités. « Il existe quelques excellents programmes d'encadrement au pays. » Les participants ont
suggéré que des collectivités se rassemblent et proposent à des entreprises
d'engager des jeunes à un salaire peu élevé afin qu'ils puissent acquérir une
expérience de travail. On pourrait faire participer les écoles à ce genre
d'activités.
Coordonner les efforts Il est important d'utiliser au maximum les groupes et organismes
communautaires existants et les divers ordres de gouvernement. Les participants
aimeraient s'assurer qu'il y a une coordination entre les diverses entités et qu'on
utilise les ressources locales (p. ex. la GRC).
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la mise en oeuvre de ces suggestions, et
quelles directives établiriez-vous en ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral? »
Fournir un soutien financier Les participants croient que l'aide aux étudiants qui veulent acquérir une formation postsecondaire constitue un rôle important pour le gouvernement
fédéral. Ils ont également suggéré que ce dernier soutienne financièrement des
programmes concernant les jeunes, comme les 4H, les programmes d'emploi des
jeunes, des clubs de jeunes, des programmes d'entrepreneuriat, etc.
Jouer un rôle de catalyseur Les participants ont reconnu que les collectivités doivent elles-mêmes promouvoir l'élaboration et la mise en oeuvre d'initiatives concernant les jeunes.
Ils ont suggéré que le gouvernement fédéral fournisse des ressources (humaines)
qui joueraient le rôle de coordonnateur et d'animateur chargé d'amorcer le
processus et de rassembler les membres de la collectivité aux fins de
planification. Cependant, le coût de ce type de coordination/animation est
considéré comme un obstacle.
Communiquer On considère que le gouvernement fédéral est bien placé pour fournir des
moyens de publicité et de communication propres à favoriser l'élaboration de
stratégies d'emploi pour les jeunes. Les participants estiment également que le
gouvernement fédéral devrait mieux communiquer les programmes et activités
qui existent déjà à l'intention des jeunes des milieux ruraux.
Reconnaître la valeur des collectivités rurales Les participants aimeraient que le gouvernement fédéral fasse la promotion de la valeur des collectivités rurales dans le reste du Canada. Cela permettrait de
modifier la perception des jeunes et de les convaincre que les régions rurales ont
beaucoup à leur offrir.
Respecter le caractère unique des collectivités rurales Selon une grande majorité de participants, on doit s'assurer qu'on respecte les besoins des diverses collectivités rurales au cours de l'élaboration de toute mesure ou initiative concernant les jeunes des milieux ruraux.
2.4 Manque de ressources financières et accès à ces dernières
« Ce problème existe-t-il au sein de votre collectivité/région-Dans l'affirmative, pourquoi? Quelle en est
la cause dans votre collectivité/région? Plus particulièrement, quels sont les besoins auxquels on doit
répondre? »
Manque de connaissances renseignements sur la façon d'avoir accès au financement Dans de nombreux cas, les participants estiment que les résidants des milieux / ruraux du Canada ne connaissent pas les ressources financières et les programmes de financement / soutien qui leur sont accessibles : « quelques personnes savent comment avoir accès au financement, et les autres doivent se gratter la tête ». Le manque de sensibilisation est attribué en partie à la fermeture
de succursales bancaires dans de nombreuses collectivités rurales qui a engendré
la réduction des services et des sources possibles de renseignements financiers
offerts aux résidants locaux.
Isolement des collectivités par rapport aux décideurs En outre, on estime que les collectivités rurales sont isolées des décideurs et des employés qui élaborent et mettent sur pied les initiatives et programmes financiers. Les participants soutiennent que cela a engendré un manque
d'enthousiasme à l'égard des projets ruraux, la concentration des efforts dans les
régions urbaines, un délai entre l'obtention du financement et la mise en oeuvre
des projets et une accessibilité réduite au personnel des programmes et au
financement qu'il fournit.
Les banques sont au service des grandes entreprises Les participants croient que les banques mettent l'accent sur les niveaux de profit et les besoins des grandes entreprises, et non sur ceux des collectivités rurales. Certains petits groupes ont discuté de la perception selon laquelle les
banques ne sont pas intéressées à fournir des ressources financières aux petites et
nouvelles entreprises, qui constituent l'assise des économies rurales.
Les jeunes sont désavantagés Alors que le financement reposant sur l'actif est souvent accessible, il est très difficile d'obtenir un prêt pour un fonds de roulement. On estime que cela a un
impact sur les jeunes, dont un grand nombre n'ont pas suffisamment de capital
pour obtenir l'aide financière dont ils ont besoin pour lancer leur propre
entreprise ou devenir propriétaire/responsable d'une entreprise familiale.
Réticence à investir dans des initiatives rurales Les participants à l'Atelier estiment que les banques et d'autres sources de financement sont généralement réticentes à investir dans des régions rurales, en raison du déclin actuel de nombreux secteurs traditionnels (p. ex. mines,
foresterie et pêches). Les participants ont également perçu une réticence à
investir dans des projets risqués comme les entreprises saisonnières et les
exploitations agricoles. On a soutenu que cette réticence est fondée sur un
manque de compréhension des banques et d'autres établissements financiers des
possibilités qu'offrent les milieux ruraux du Canada. Par conséquent, les
participants estiment que le gouvernement fédéral doit fournir des incitatifs afin
de compenser les risques potentiellement plus élevés des projets ruraux.
Manque de compréhension des besoins et possibilités communautaire Les participants pensent également que divers programmes de financement du gouvernement ne reflètent pas la situation des milieux ruraux, qui sont grandement fondés sur les petites entreprises saisonnières. En raison de ce manque de compréhension, on ne soutient pas les petites entreprises et les entrepreneurs ruraux. Selon les participants, l'accessibilité aux programmes de soutien financier public se caractérise par une stabilité limitée.
Défis administratifs Parmi les autres grands obstacles à l'accès au financement grâce aux
programmes publics qui ont été cernés par les participants, mentionnons des
questions bureaucratiques et administratives comme les formulaires multiples, le
manque de souplesse des critères d'admissibilité et l'absence de processus
conviviaux. Parce que les programmes publics sont souvent gérés par l'entremise
de groupes de développement communautaire locaux, on assiste à l'émergence
d'un autre niveau de bureaucratie, ce qui complique davantage le processus.
Les coûts associés à l'administration de programmes publics comme la
TPS/TVQ, le Compte de stabilisation du revenu net (CSRN), l'assurance-emploi,
le recrutement saisonnier et l'indemnisation des accidentés du travail, réduisent,
de l'avis des participants, le montant des ressources financières accessibles pour
l'investissement dans des activités commerciales.
Problèmes particuliers des Premières nations Les Premières nations ont des problèmes particuliers d'accès aux programmes de financement publics. On a fait remarquer que leur incapacité d'obtenir du
financement d'autres sources que le gouvernement fédéral les empêche d'avoir
accès aux fonds provinciaux ou territoriaux.
Réduction des paiements de transfert Les participants ont reconnu que la réduction des paiements de transfert du gouvernement fédéral a un impact sur le niveau des ressources accessibles à
l'échelle communautaire visant à soutenir des initiatives et activités rurales.
Études de conformité environnementale Certaines sources de financement exigent qu'une étude de conformité environnementale soit effectuée dans le cadre du processus d'aide financière.
Certains participants considèrent cette exigence comme très coûteuse.
« Parmi les aspects précis qui ont été déterminés-lequel, à votre avis, doit faire l'objet d'une attention particulière en raison de son impact important sur le Canada rural? »
Sensibilisation aux programmes financiers existants Les participants estiment que les résidants des milieux ruraux doivent être davantage sensibilisés aux programmes et possibilités d'accès au financement.
Investissement et réinvestissement Selon les participants, on doit inciter les banques à réinvestir de l'argent dans les collectivités locales grâce à de petits prêts et au crédit à l'échelle
communautaire. On a déterminé la nécessité de susciter de l'intérêt en
investissant dans des entreprises rurales. On a suggéré de concevoir un crédit
fiscal à l'investissement afin d'encourager les gens à investir dans des entreprises
rurales locales.
Meilleure souplesse On considère que les règlements et exigences des programmes ne sont pas
souples et qu'ils ne répondent pas aux besoins des milieux ruraux. Les
participants ont déterminé la nécessité d'une plus grande souplesse afin de
réduire les obstacles au financement sans augmenter le montant des frais
administratifs. Des critères d'admissibilité souples constituent une nécessité clé.
La réduction de la « paperasserie » et de la complexité de nombre des
programmes est également souhaitable.
Solutions de rechange aux banques Certains participants estiment qu'on doit trouver d'autres mécanismes permettant d'avoir accès au financement à l'extérieur du système bancaire. Toute
solution de rechange devrait mettre l'accent sur le soutien communautaire, et non
sur la génération de profits.
Possibilités d'investissement pour les Premières nations On doit élaborer des possibilités et outils d'investissement précis à l'intention des collectivités des Premières nations afin de résoudre leurs problèmes d'accès aux ressources financières. On craint qu'il ne s'agisse là d'un problème de plus en plus important en raison de l'augmentation du nombre de collectivités des
Premières nations.
« Si vous étiez chargé de régler cette question, que feriez-vous (ensuite)? »
Former des partenariats Un certain nombre de petits groupes ont discuté de la nécessité de former des partenariats au sein du gouvernement fédéral et entre les gouvernements et
d'autres intervenants, afin d'aborder ces questions. Les participants ont fait
remarquer qu'on doit uniformiser les politiques fédérales et provinciales et
combiner les efforts des divers organismes et entre les gouvernements afin de
réduire la concurrence. On a également suggéré de partager le financement des
projets entre les divers organismes et ordres de gouvernement.
Communiquer Les divers petits groupes ont suggéré d'utiliser le personnel de la fonction
publique locale et les ressources des bureaux de poste et des librairies
communautaires des milieux ruraux pour communiquer des renseignements sur
les divers programmes et possibilités de soutien financier offerts aux résidants
des milieux ruraux.
Favoriser / déléguer les dépenses à l'échelle régionale et locale Les participants se sont dits convaincus que les décisions d'affecter des ressources de financement aux collectivités rurales devraient être prises à l'échelle locale. On doit s'assurer que le personnel local chargé du programme a
la souplesse nécessaire pour prendre des décisions de financement fondées sur
les besoins locaux. À cet égard, on a également suggéré que les fonds soient
utilisés de façon holistique et affectés à une région, plutôt qu'à des programmes
précis.
Soutenir le recoursà des investisseurs locaux Les participants ont déterminé la nécessité de trouver d'autres sources et modèles de financement : crédit agricole, coopératives de crédit et autres solutions non associées aux banques. Les participants ont également suggéré
d'élaborer un mécanisme permettant aux citoyens ruraux d'investir dans leur
propre collectivité (p. ex. REER). L'établissement d'un fonds d'actions afin de
soutenir les collectivités rurales pourrait constituer un moyen de fournir un
soutien financier aux petites entreprises rurales.
Plus grande souplesse On a suggéré d'augmenter la souplesse des critères d'admissibilité des
programmes financiers afin de mieux répondre aux besoins des citoyens ruraux.
La réduction de la paperasserie et du nombre de règlements relatifs aux
entreprises pourraient également améliorer l'accès aux ressources financières.
Certains participants ont suggéré d'uniformiser les lois fiscales afin de favoriser
le soutien des entreprises rurales.
Évaluer les programmes Les participants estiment qu'on devrait évaluer les programmes et services de financement offerts aux citoyens ruraux afin d'en déterminer l'efficacité. On
pourrait notamment effectuer des évaluations du service à la clientèle afin de
s'assurer que les programmes s'adressent aux personnes qu'ils sont censés
soutenir. On a également soutenu que les personnes et organismes qui ont accès
à des ressources financières grâce à des programmes financés par les
gouvernements doivent être tenus responsables de l'utilisation de ces ressources.
« Comment mettriez-vous en oeuvre les suggestions dont on a discuté - et qui doit participer à cette mise
en oeuvre?
Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la mise en oeuvre de ces suggestions, et
quelles directives établiriez-vous en ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral? »
Les participants à l'atelier ont discuté simultanément de ces deux questions.
Coordonner les efforts On a manifesté un désir sincère de coordonner les efforts des divers ordres de
gouvernement et d'autres intervenants existants. Cela suppose notamment la
combinaison des fonds des programmes des divers ordres de gouvernement.
Éviter le chevauchement des tâches Les participants considèrent que les gouvernements provinciaux et territoriaux jouent un rôle dans la mise en oeuvre des divers types d'initiatives relatives à l'accès aux ressources financières. Cependant, ils ont fait remarquer que les
provinces et les territoires devraient s'efforcer d'éviter que les tâches ne
chevauchent celles des initiatives fédérales.
Mettre au point des mécanismes permettant d'investir dans l'économie rurale locale Selon les participants, on devrait s'efforcer de mettre au point des outils financiers et un cadre réglementaire permettant d'investir dans l'économie rurale locale.
Communiquer des renseignements sur les programmes actuels Un certain nombre de petits groupes ont fait remarquer que les gens veulent être informés des types de soutien et de possibilités offerts. On a suggéré d'utiliser, à titre de référence, lorsqu'on cherche à obtenir du financement, des directives
écrites à propos des divers programmes de financement disponibles au sein des
collectivités. Il est essentiel de communiquer ce type de renseignements aux
membres de la base de la collectivité.
Espérer voir le gouvernement fédéral assumer le rôle de chef de file La plupart des participants estiment que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de chef de file en assurant l'accès aux ressources financières dans les milieux ruraux du Canada. Les participants veulent que le gouvernement fédéral entende et évalue les besoins particuliers des collectivités rurales, et agisse en
conséquence. On a suggéré que le gouvernement fédéral investisse directement
dans des collectivités rurales grâce à des programmes, et qu'il attire les investisseurs dans ces collectivités. L'accès des entreprises rurales aux
ressources financières est considéré comme une priorité. Les participants ont
également fait remarquer que le gouvernement fédéral doit s'assurer que les
collectivités rurales ont accès aux établissements financiers (notamment aux
guichets automatiques) en réglementant ce secteur.
Tirer profit des idées et besoins locaux Les participants considèrent les gouvernements locaux et les associations communautaires comme une source d'idées et de besoins qui pourraient former
le fondement des décisions en matière d'élaboration de programmes. Cependant,
ils ont fait remarquer que, même si on a besoin d'initiatives locales, le soutien du
gouvernement fédéral est également nécessaire. En outre, les participants
estiment qu'on doit assurer un encadrement local des programmes fédéraux, afin
que ces derniers soient conformes à la situation des collectivités rurales.
2.5 Leadership en matière de ressources humaines et renforcement des capacités
communautaires
« Ce problème existe-il au sein de votre collectivité/région - dans l'affirmative, pourquoi? Quelle en est
la cause dans votre collectivité/région? Plus particulièrement, quels sont les besoins auxquels on doit
répondre? »
Absence de chefs de file pouvant assurer la relève L'absence d'une planification des ressources humaines pouvant assurer la relève des chefs de file des collectivités rurales préoccupe de nombreux participants. Ces derniers estiment qu'il n'existe aucune infrastructure ou
ressource pour assurer le perfectionnement des aptitudes propres aux chefs de
file. On estime que cette situation est liée à la nature « transitoire » des
collectivités rurales et à l'absence de programmes de perfectionnement des chefs
de file et d'engagement de la part des jeunes. Les chefs de file sont importants
parce qu'ils établissent la vision, les buts et l'orientation de la collectivité. Ils
donnent le ton, motivent et inspirent les gens et canalisent l'énergie de la
collectivité vers un but précis.
Épuisement professionnel des chefs de file Ce problème a été mentionné à plusieurs reprises par les participants. Il n'y a pas suffisamment de chefs de file pour partager les responsabilités. Par conséquent, les chefs de file actuels, dont un grand nombre sont bénévoles,
participent à un trop grand nombre d'activités. On croit également que les chefs
de file actuels ne veulent plus investir bénévolement leur temps et leur énergie.
Ils sont découragés, parce que leur travail ne donne pas de résultat et parce qu'ils
ne peuvent plus supporter d'être examinés à la loupe par le public. On croit que
cela décourage d'autres personnes qui voudraient peut-être s'engager dans la
collectivité.
Adaptation à la diversité culturelle et au changement Le changement et la diversité culturelle constituent des questions que les collectivités rurales devraient aborder. Les régions rurales ne sont pas nécessairement ouvertes aux nouvelles idées de l'extérieur de la collectivité, ou
disposées à accepter la diversité culturelle et le changement. On a soutenu, par
exemple, que de nombreuses femmes des collectivités rurales possèdent les
aptitudes voulues pour devenir les chefs de file communautaires. Cependant,
souvent, elles ne participent pas activement à la collectivité parce que, depuis
toujours, on ne les perçoit pas comme des chefs de file. On a suggéré d'élaborer
des programmes afin de surmonter ce type d'obstacles culturels.
Approche ascendante du développement des collectivités Selon les participants, les gouvernements ont toujours eu recours à une démarche descendante pour prendre leurs décisions et n'ont pas soutenu le renforcement des pouvoirs des collectivités locales. Par conséquent, les
programmes et structures du gouvernement ne sont pas adaptés à la réalité des
milieux ruraux. On croit également que les gouvernements n'ont pas adopté une
approche cohérente à l'égard du soutien des collectivités rurales. Le niveau de
financement fourni par les gouvernements pour soutenir les collectivités rurales
n'a donné lieu qu'à un développement communautaire à court terme.
« Parmi les aspects précis qui ont été déterminés - lequel, à votre avis, doit faire l'objet d'une attention
particulière en raison de son incidence importante sur le Canada rural? »
Perfectionnement des qualités de chef Le perfectionnement des qualités de chef est considéré comme un défi clé que doivent relever les collectivités rurales afin de surmonter le problème de
l'épuisement professionnel des chefs de file. On croit déceler un problème
d'estime de soi dans les collectivités rurales, parce que les gens ne possèdent ni
la confiance ni les qualités propres aux chefs de file. Par conséquent, on doit
élaborer des outils de soutien des chefs de file afin de perfectionner, d'encadrer
et de maintenir en poste un nouveau chef de file, afin que les responsabilités
soient partagées, et non confinées à un petit groupe de bénévoles.
Renforcement des capacités communautaires Les collectivités rurales doivent s'engager dans le processus du développement communautaire. L'engagement envers la collectivité devrait supposer la participation active de cette dernière à la détermination de ses besoins et à la
conception et à la mise en oeuvre d'initiatives de développement
communautaire. Les participants croient que cela permettra de s'assurer que les
programmes sont adaptés aux réalités des milieux ruraux.
« Si vous étiez chargé de régler cette question, que feriez-vous (ensuite)? »
Introduire des programmes deperfectionnement des chefs de file L'introduction de programmes de perfectionnement des chefs de file est considérée comme le moyen clé de résoudre le problème de leadership dans les collectivités rurales. De nombreux participants ont suggéré des programmes d'encadrement afin de favoriser le recours à des ressources inexploitées comme
les personnes âgées et les jeunes. L'élaboration de centres de ressources
bénévoles afin de faciliter, de favoriser et de soutenir le perfectionnement des
chefs de file figure également parmi les suggestions, ainsi que des programmes
de formation du personnel et des fonctionnaires élus des municipalités. Parmi les
éléments que doivent comprendre les programmes de perfectionnement des chefs
de file, mentionnons la planification stratégique et commerciale.
Favoriser la collaboration à à l'échelle communautaire La clé du renforcement des capacités communautaires est la collaboration au niveau communautaire. Des organismes et programmes locaux comme Développement des collectivités et la Chambre de commerce peuvent contribuer de façon plus efficace et efficiente au renforcement des capacités
communautaires. La collaboration entre les organisations peut susciter un remue-méninges fructueux et la résolution créative de problèmes. Les participants
croient que la collaboration entre les entreprises et l'industrie est également
essentielle au renforcement des capacités communautaires. Ces intervenants
jouent un rôle clé dans l'élaboration des activités de développement économique
des collectivités rurales. Les participants ont également mentionné l'importance
de partager des histoires de réussite et les meilleures pratiques tant dans la
collectivité que dans d'autres collectivités rurales.
Former des chefs de file autochtones, (Premières nations, Métis et Inuits) Les participants d'un petit groupe ont soutenu qu'on doit accorder une attention spéciale à la formation de chefs de file autochtones (Premières nations, Métis et Inuits). Afin de renforcer et de maintenir les capacités des collectivités autochtones (Premières nations, Métis et Inuits), on doit former et encadrer de
futurs chefs de file. On a soutenu que les modèles autochtones sont importants
pour le perfectionnement fructueux de nouveaux chefs de file.
« Comment mettriez-vous en oeuvre les suggestions dont on a discuté - et qui doit participer à cette mise
en oeuvre? »
Renforcer les capacités communautaires grâce à l'information au perfectionnement des compétences et à la création d'emplois L'information, les aptitudes et la création d'emplois constituent, de
l'avis des participants, trois éléments clés du renforcement des capacités communautaires. Les gouvernements doivent fournir un accès à l'information nécessaire pour soutenir le renforcement des capacités et le leadership, y compris les renseignements sur les programmes et services gouvernementaux et les changements et modifications des politiques gouvernementales. Certains
participants ont suggéré que le gouvernement fédéral mette en oeuvre un
programme visant à former les citoyens des collectivités rurales à communiquer
avec les ministères et établissements gouvernementaux. L'objectif premier de ce
programme consisterait à aider les citoyens ordinaires à participer à l'élaboration
des politiques du gouvernement fédéral et au processus de prise de décisions.
Pour assurer le développement communautaire, on doit créer des emplois afin
d'attirer et retenir des gens dans les collectivités rurales, notamment en aidant les
travailleurs autonomes et en soutenant des programmes de développement
durable. Le perfectionnement de compétences comme la capacité de lire et
d'utiliser un ordinateur est le troisième élément mentionné par les participants.
Le perfectionnement des compétences peut habiliter les gens et aider les
collectivités à identifier de nouveaux chefs de file.
Partenariats entre les gouvernements On croit que la restructuration des gouvernements dans les secteurs de la santé, des services sociaux et de l'éducation a fait disparaître les alliances naturelles
entre les gouvernements. De nouvelles relations doivent s'établir entre tous les
ordres de gouvernement (c'est-à-dire les autorités fédérales, provinciales et
municipales) afin d'uniformiser des initiatives communes. Les participants ont
souligné que les provinces doivent participer à l'élaboration d'une politique
rurale fédérale. En outre, les ministères fédéraux et provinciaux doivent
examiner les règlements et les adapter au contexte et à la réalité des collectivités
rurales.
Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la mise en oeuvre de ces suggestions, et
quelles directives établiriez-vous en ce qui concerne la participation du gouvernement fédéral? »
Soutien financier du gouvernement fédéral La plupart des participants ont reconnu la nécessité d'obtenir un soutien financier du gouvernement fédéral. On a mis l'accent sur le soutien des
programmes existants qui fonctionnent bien (« ne réinventons pas la roue ») et
sur la nécessité de maintenir les paiements de transfert aux provinces. Les
participants croient que le moyen le plus efficace par lequel le gouvernement
fédéral peut aider les collectivités rurales est de fournir un financement que les
collectivités peuvent utiliser pour élaborer et mettre en oeuvre un cadre de
programme communautaire qui permettrait aux chefs de file locaux de mieux
aider leur collectivité.
Promotion des collectivités rurales En général, on s'entend pour affirmer que le gouvernement fédéral devrait promouvoir les collectivités rurales. Il semble qu'on ne reconnaît pas
suffisamment la valeur et l'importance des affaires rurales au Canada.
Selon les participants, en faisant la promotion des milieux ruraux, le
gouvernement fédéral peut attirer des chefs de file et développer des collectivités
rurales. On a soutenu qu'une campagne nationale faisant la promotion des
collectivités rurales pourrait encourager les entreprises, l'industrie et les citoyens
urbains à envisager de vivre et de travailler en milieu rural. On croit que la
reconnaissance fédérale est essentielle au développement et à la croissance de la
collectivité rurale.
Les participants d'un petit groupe ont également suggéré que le gouvernement
fédéral améliore la sensibilisation du secteur public aux affaires rurales, grâce à
des programmes de formation et de sensibilisation appropriés. « La
reconnaissance des affaires et collectivités rurales est essentielle à l'acquisition
de la confiance qui permet le développement local.»
2.6 Infrastructure rurale
« Cet élément est-il un sujet de préoccupation dans votre collectivité/région? Dans l'affirmative,
pourquoi? Quelle en est la cause fondamentale? Plus précisément, quels en sont les aspects qui doivent
être abordés? »
De moins en moins de ressources sont destinées à l'infrastructure rurale Les compressions budgétaires des gouvernements fédéral et provinciaux ont eu une incidence négative sur les collectivités rurales. L'argent des impôts n'est pas affecté à l'infrastructure. Comme les régions rurales produisent moins
d'impôts (leur population est moins importante), on consacre moins d'argent à l'entretien de leurs infrastructures. Selon les participants, le manque de
financement destiné à l'infrastructure a eu beaucoup d'incidences négatives sur
les collectivités rurales, notamment : conditions routières dangereuses,
infrastructure des télécommunications médiocre et coûts de transport élevés.
Souvent, les coûts sont refilés aux collectivités, et celles-ci n'ont pas les moyens
de les acquitter.
Manque de sensibilisation et de compréhension en ce qui concerne les problèmes des collectivités rurales Les participants étaient également d'avis que les gouvernements ne comprennent pas les problèmes des collectivités rurales, qu'ils y sont peu sensiblisés et assez indifférents. Selon eux, les gouvernements ne réalisent pas que l'infrastructure des collectivités rurales se ressent beaucoup plus des compressions budgétaires que les centres urbains, et que la centralisation des activités ne tient pas compte des besoins des collectivités rurales.
Politiques et programmes non adaptés aux réalités Selon les participants, les politiques et les programmes gouvernementaux ne rurales sont pas adaptés aux réalités régionales et rurales. Les gouvernements ne sont pas prêts à utiliser une approche plus personnalisée pour régler les affaires rurales. Les participants à l'atelier ont donné les exemples suivants : politiques
en matière de transport inefficientes; redevances d'exploitation forestière par
volume non pertinentes; abandon des chemins de fer. Les participants ont
l'impression qu'on impose la « philosophie urbaine » aux Canadiens qui vivent
en milieu rural.
Manque de communication entre les gouvernements Un certain nombre de petits groupes se sont entretenus sur le manque de communication entre les ministères fédéraux et à l'intérieur de divers ordres de gouvernements. On a indiqué que ce problème entraîne un dédoublement des efforts, une concurrence entre les ministères, ainsi que des conflits entre les
diverses administrations. On doit veiller à ce que les besoins en matière
d'infrastructure des collectivités rurales soient satisfaits par une orchestration des
efforts, indépendamment du ministère ou de l'ordre de gouvernement qui en est
responsable.
Concurrence entre les collectivités Les participants ont mentionné qu'il existe un manque de cohésion et de coopération à l'échelle locale. Cela crée de la rivalité et des obstacles entre les
collectivités, notamment une concurrence pour obtenir des ressources destinées à
soutenir l'infrastructure, comme les installations de loisirs et les écoles.
Nécessité de tenir compte des incidences des décisions Le gouvernement fédéral doit avoir une vision à long terme des incidences qu'auraient ses décisions en matière d'infrastructure. Les participants croient que les ressources sont insuffisantes et qu'il n'y a aucun cadre de responsabilité pour la prise des décisions importantes en matière d'infrastructure. Ils estiment
que le gouvernement fédéral manque de planification, de projection et de
compréhension lorsqu'il prend des décisions liées à l'infrastructure rurale.
Manque de « voix rurales » Comme il y a moins de citoyens ruraux que de citadins, les collectivités rurales ont moins de voix pour exprimer leurs besoins en matière d'infrastructure. Les
gens doivent quitter les collectivités rurales pour aller travailler, et ceux qui
laissent les grandes villes pour aller s'établir dans une collectivité rurale
s'investissent rarement dans cette dernière. Les participants ont suggéré de
mettre sur pied un organisme qui représenterait les gens qui vivent en milieu
rural et qui s'occuperait de leurs problèmes, notamment en matière
d'infrastructure, afin d'avoir une plus grande influence auprès du gouvernement
fédéral.
« Parmi les aspects déterminés, lesquels, selon vous, ont le plus d'incidence sur les collectivités rurales du
Canada? Lesquels doivent être abordés en premier? »
Réparation des infrastructures Les infrastructures rurales existantes doivent être réparées. On doit avant tout veiller à ce que l'argent des impôts soit affecté aux projets/programmes
d'infrastructure. On a déterminé qu'il fallait s'occuper immédiatement de
l'infrastructure des télécommunications, qui n'est pas en bon état.
« Si vous deviez résoudre ce problème, que feriez-vous (ensuite)? »
Mettre sur pied un programme d'infrastructure rurale à long terme On estime que l'établissement d'un programme d'infrastructure rurale à long terme et que le prolongement des programmes actuels consacrés aux collectivités rurales constituent de bons points de départ. L'un des petits groupes a proposé qu'on pourrait y arriver en créant un organisme représentatif formé de
membres de la collectivité, un conseil consultatif indépendant ou un comité impartial régional. Les participants croient également qu'il est important que
toutes les provinces soient représentées également dans la conception de ce type
de programme.
Nouveaux investissements dans l'infrastructure Il existe diverses priorités liées à l'infrastructure rurale. L'un des petits groupes a mentionné l'harmonisation des taxes sur l'essence, l'inspection alimentaire, les lignes directrices sur le droit d'exploitation agricole et les
politiques en matière de transport et de pollution/environnement. Il faut
également s'assurer immédiatement que l'argent des impôts est affecté à
l'infrastructure, modifier les péages routiers, distribuer de façon plus équitable
les taxes sur l'essence pour la mise en valeur des routes, et consacrer une journée
entière au Parlement aux questions d'ordre rural.
Entretenir le dialogue Les participants jugent qu'il faut entretenir un dialogue constant afin de
sensibiliser davantage les intervenants aux besoins des collectivités rurales,
notamment les besoins en matière d'infrastructure. Ces questions devraient être
prioritaires et on devrait évaluer les décisions, les programmes et les politiques
en fonction des collectivités rurales. En échangeant et en partageant leurs idées,
les collectivités pourraient faciliter ce processus.
Soutien des initiatives technologiques L'un des petits groupes a fait savoir qu'il appuyait fortement le fait qu'on poursuive les initiatives Internet d'Industrie Canada. Il s'est également dit en
faveur de l'établissement de l'infrastructure nécessaire au soutien des professions
et des métiers non traditionnels, laquelle pourrait permettre aux personnes qui
vivent en milieu rural de travailler dans leur collectivité. Quelqu'un a suggéré
qu'on devrait entreprendre des projets pilotes et encourager l'établissement de
partenariats. Le coût de ce projet devrait être réparti dans l'ensemble du
gouvernement fédéral ou entre les provinces et le fédéral.
Nécessité de prendre des mesures coordonnées Les participants ont dit vouloir s'assurer que les gouvernements ne créent pas d'obstacles entre les collectivités. Ils estiment qu'il faudrait coordonner le travail des petites collectivités afin d'entretenir et d'améliorer l'infrastructure
actuelle. Ils ont également mentionné qu'il serait important que le gouvernement
fédéral entretienne des relations plus directes avec les collectivités locales. L'un
des petits groupes a appuyé le concept d'élaboration de normes minimales de
base en matière d'infrastructure pour les collectivités rurales du Canada, ainsi
que la prestation de ressources permettant de respecter ces normes de base.
Élaboration de mesures incitatives L'un des petits groupes a suggéré de créer un fonds local pour aider les jeunes familles à faire l'achat d'une nouvelle maison; cela les incitera à rester à la
campagne. On a également suggéré d'annoncer un programme de financement
pour la revitalisation des collectivités rurales (et non des collectivités urbaines).
De plus, les participants ont dit vouloir que le gouvernement élabore une
politique fiscale qui faciliterait les investissements dans les infrastructures
rurales.
« De quelle façon mettriez-vous en pratique les suggestions qui ont été formulées? Quels intervenants
pourraient vous aider à cet égard? »
Tous les intervenants devraient participer Tous les ordres de gouvernement, les citoyens, les collectivités et les organismes publics et privés devraient participer. Les participants ont indiqué qu'il serait très
important que les collectivités locales soient la plaque tournante de ce processus.
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la concrétisation de ces suggestions?
Quelles lignes directrices aimeriez-vous imposer au gouvernement fédéral à cet égard? »
Programmes complets et souples en matière d'infrastructure Les participants estiment que le gouvernement fédéral devrait assurer que tout programme d'infrastructure mis en place est complet et adapté aux besoins des collectivités rurales. Le gouvernement fédéral doit absolument être à l'écoute des
réalités des situations rurales et élaborer des programmes d'infrastructure qui répondront aux besoins des collectivités rurales. Il devrait préconiser l'égalité
d'accès des collectivités rurales et urbaines aux programmes d'infrastructure.
Présence fédérale constante On a exprimé le désir que la prise de décision relative à l'infrastructure continue de relever des collectivités, et qu'en même temps, le gouvernement
fédéral continue d'être présent dans les collectivités rurales pour les aider à
cerner et à exprimer leurs besoins en matière d'infrastructure locale. L'un des
petits groupes a proposé de redonner le pouvoir décisionnel et l'administration
des budgets aux collectivités locales afin qu'elles puissent répondre elles-mêmes
à leurs besoins.
Mise en application du rapport « Tenir compte de la réalité rurale » Les participants ont suggéré que le gouvernement fédéral applique les reccomandations suivantes, que l'on retrouve dans le rapport « Tenir compte de la réalité rurale »: « Pour combler les lacunes traditionnelles de l'infrastructure, on devrait affecter un minimum de 50 p. 100 des dépenses associées à tout
programme fédéral d'infrastructures futures aux collectivités rurales du
Canada. »
Création d'un programme d'infrastructure à long terme Les participants ont proposé que le gouvernement fédéral crée un programme d'infrastructure à long terme (programme national d'infrastructure rurale) qui soit durable et accessible aux municipalités.
Appuyer les projets de loi C-430 et C-304 Les participants aimeraient également que les gouvernements appuient le projet de loi C-430, qui donne aux collectivités la possibilité de faire des plans,
et le projet de loi C-304, qui porte sur les droits de propriété et sur le crédit-bail.
2.7 Accès aux soins de santé en milieu rural
Pendant l'Atelier, plusieurs petits groupes ont débattu de l'accès aux soins de santé et à l'éducation en
milieu rural ensemble. Il se pourrait donc que certains groupes aient discuté des mêmes aspects de questions
qui touchaient aux deux sujets. Toutefois, les discussions liées à l'éducation et aux soins de santé en milieu
rural ont été présentées séparément, dans la mesure du possible.
« Cet élément est-il un sujet de préoccupation dans votre collectivité/région? Dans l'affirmative,
pourquoi? Quelle en est la cause fondamentale? Plus précisément, quels en sont les aspects qui doivent
être abordés? »
Accès limité aux soins de santé De nombreux participants croient que les collectivités rurales n'ont pas accès rapidement à des soins de santé. Il semble que ce soit particulièrement vrai dans
les collectivités éloignées et les collectivités septentrionales. Comme les
collectivités rurales comptent moins d'habitants, elles remettent moins d'impôts;
elles ont donc moins de ressources. Les participants ont expliqué que, pour
accéder à des soins de santé, les familles doivent parcourir de grandes distances
et payer pour leur transport et leur logement, ce qui constitue une source de
stress. Certains participants croient que la fermeture de certains établissements de
soins de santé influe également sur l'économie et l'emploi des collectivités
rurales. Dans de nombreuses collectivités rurales, les médecins ne sont pas « sur
place », et bien des résidants n'ont pas leur propre médecin.
Nécessité d'adopter des mesures incitatives pour attirer les médecins On a déterminé qu'il est important d'élaborer des mesures incitatives pour attirer et garder les médecins dans les collectivités rurales, afin que celles-ci jouissent d'un meilleur accès aux soins de santé. On croit que les médecins
quittent les collectivités rurales pour aller en ville et que les médecins de la ville
sont peu intéressés à pratiquer dans les collectivités rurales canadiennes. Il
faudrait élaborer des programmes plus efficaces, créer de meilleures conditions
de travail (c.-à-d. réduire le nombre d'heures de travail) et des incitatifs
financiers (p. ex., allégement de dettes) pour attirer des médecins compétents
dans les collectivités rurales. Ces types de mesures incitatives pourraient
contribuer à garder les médecins pendant plus longtemps et ainsi à augmenter le
nombre de médecins dans les collectivités rurales. Toutefois, les membres de
l'un des groupes sont d'avis que les médecins consentiraient à pratiquer dans les
collectivités rurales sans qu'on ait à mettre en place des mesures incitatives.
Soins de santé limités pour les personnes âgées Les participants se sont montrés préoccupés du fait que les collectivités rurales n'ont pas assez de ressources pour fournir des soins de santé adéquats aux
personnes âgées. On a besoin de plus de ressources pour répondre aux besoins
des populations vieillissantes dans les collectivités rurales.
Déchargement des responsabilités du gouvernement On a déterminé que le déchargement des responsabilités en matière de services de santé est un problème auquel il faut trouver une solution, étant donné qu'il a une incidence négative sur les collectivités. Selon les participants, le
gouvernement fédéral s'éloigne de son rôle fondamental qui est de fournir des
soins de santé à l'ensemble des Canadiens et Canadiennes. De plus, les
paiements de transfert aux provinces ne sont pas octroyés de façon régulière. En
conséquence, les gouvernements provinciaux réduisent leurs ressources en soins
de santé.
Amélioration des servicespour les Francophones Les membres de l'un des petits groupes ont indiqué que le niveau de services offerts aux collectivités francophones n'est pas le même que celui offert aux collectivités anglophones. « Cette différence est deux fois plus grande pour les
groupes minoritaires qui vivent en milieu rural. » Selon eux, les collectivités
rurales n'ont pas accès à suffisamment de professionnels bilingues.
Meilleure des collectivités autochtones Autochtones (Premières nations, Métis et Inuits) Dans deux petits groupes, les participants ont fait observer que les représentation (Premières nations, Métis et Inuits) ont besoin de représentants pour exprimer leurs opinions. Au cours de l'une des séances, on a mentionné que d'autres ministères fédéraux que le ministère des Affaires
indiennes et du Nord devraient faire connaître les besoins des Autochtones
(Premières nations, Métis et Inuits). Les participants étaient d'avis que le racisme
envers les collectivités autochtones (Premières nations, Métis et Inuits) sévit
toujours et doit être éliminé. À titre d'exemple, les Autochtones sont peu
représentés dans les professions et les postes de direction, notamment en
médecine.
« Parmi les aspects déterminés, lesquels, selon vous, ont le plus d'incidence sur les collectivités rurales du
Canada? Lesquels doivent être abordés en premier? »
Améliorer l'accès aux soins de santé On croit qu'il faut explorer d'autres moyens d'offrir des soins de santé afin d'en améliorer l'accès. Cela comprend la mise en valeur des infrastructures de
télécommunications des collectivités rurales. On est également d'avis que les
gouvernements doivent faire preuve de leadership dans l'exploration d'autres
moyens de prestation de soins de santé.
Attirer des médecins compétents Même s'ils ont trouvé d'autres façons d'assurer des soins de santé, les participants croient qu'il est important d'attirer des médecins compétents, surtout parce que la population vieillit.
Examiner les paiements de transfert aux provinces Au cours des discussions, les participants ont dit qu'il est important de réviser l'affectation des paiements aux provinces pour s'assurer que tous ont accès aux soins de santé, et pour empêcher que les normes en matière de soins de santé
continuent à décliner. Les membres de l'un des petits groupes ont suggéré que
l'on fournisse du financement directement aux collectivités afin qu'elles puissent
prendre leurs propres décisions concernant l'affectation des ressources.
« Si vous deviez résoudre ce problème, que feriez-vous (ensuite)? »
Assurer des soins de santé essentiels On a fait remarquer qu'il est important de fournir aux collectivités rurales des services essentiels (p. ex. postes infirmiers de base, soins à domicile, numéros
1 800, services médicaux d'urgence et désignation de personnes qui doivent
recevoir une formation en RCR).
Utilisation innovatrice de la technologie et de l'infrastructure des télécommunications pour améliorer l'accès aux soins de santé De nombreux participants ont fait remarquer que l'utilisation de technologies technologies innovatrices pourrait aider les collectivités rurales à mieux accéder aux soins de santé. On a souligné que, pour pouvoir utiliser des technologies
évoluées (p. ex. Internet, satellites, téléconférences), les collectivités rurales doivent avoir recours à l'infrastructure des télécommunications. On a également mentionné que les collectivités rurales doivent travailler de concert avec les gouvernements pour amener les collectivités rurales à être moins résistantes face
au changement et à explorer d'autres moyens de prestation de services, comme
les diagnostics par satellite posés par des médecins qui pratiquent ailleurs.
Explorer d'autres sources de soins de santé Certains participants ont insisté à nouveau sur le fait qu'on devrait mettre en place des mesures incitatives pour attirer des ressources médicales, commes celles d'offrir des services payants. D'autres ont parlé de compenser la
diminution du nombre de médecins par un plus grand nombre de sages femmes
ou de travailleurs paramédicaux. On a également laissé croire qu'en offrant aux
collectivités rurales des services et de la formation en soins de santé spécialisés,
on pourrait aider à régler ce problème (p. ex. médecine préventive). Voici les
autres solutions suggérées : accès à des centres de référence pour les urgences
médicales; actualisation des technologies dans les hôpitaux et les centres
médicaux; établissement de cliniques de santé communautaires et de
programmes d'aide communautaires.
Mettre en place des services de soins de santé pour les collectivités On croit qu'il est important de mettre en place des services de soins de santé dans les collectivités. Les membres de l'un des petits groupes ont indiqué que les gouvernements devraient fournir des ressources humaines et financières aux collectivités qui prennent des mesures pour améliorer les soins de santé
communautaires. Ainsi, on pourrait faire en sorte que les ressources soient
utilisées d'une façon appropriée.
Échanger sur ses expériences Au cours des discussions, les participants ont fait remarquer que les provinces devraient travailler ensemble pour échanger des formules fructueuses en matière
de soins de santé.
Accorder des crédits d'impôt Dans l'un des petits groupes, les participants ont fait remarquer que les résidants des collectivités rurales devraient se voir accorder un certain
allégement fiscal pour reconduire ou accompagner d'autres personnes dans
d'autres collectivités afin que celles-ci puissent accéder à des soins de santé.
Certains participants sont d'avis qu'on devrait rétablir les allocations pour les
habitants des régions septentrionales.
« De quelle façon mettriez-vous en pratique les suggestions qui ont été formulées? Quels intervenants
pourraient vous aider à cet égard? »
Partenariats entre les gouvernements De nombreux participants ont fait savoir que tous les ordres de gouvernement (c.-à-d. fédéral, provincial et municipal) doivent établir des partenariats pour
élaborer une approche holistique des soins de santé et apparier les diverses
initiatives en matière de soins de santé prises par les provinces.
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la concrétisation de ces suggestions?
Quelles lignes directrices aimeriez-vous imposer au gouvernement fédéral à cet égard? »
Établir des stratégies et des normes nationales en matière de santé De nombreux participants ont dit que le gouvernement fédéral doit absolument établir des normes nationales concernant l'accès aux services de santé. Ces normes touchent, entre autres, les services d'urgence, l'accès aux médecins et aux infirmiers et l'accès aux examens médicaux. Pour certains participants, il est
important que les collectivités rurales participent à l'élaboration de ces types de
normes. D'autres croient que le gouvernement fédéral devrait avoir la
responsabilité de maintenir ces normes en les contrôlant et en les évaluant. Au
cours de l'une des séances, les participants ont souligné que le gouvernement
fédéral devrait jouer un rôle dans l'élaboration et le soutien d'un modèle
pluraliste de soins de santé.
Entreprendre des études sur les besoins en soins de santé Selon les participants, le gouvernement fédéral devrait financer des études portant sur la valeur sociale des hôpitaux dans les collectivités rurales et sur l'incidence qu'aurait une réforme dans les services de santé. Selon certains, le gouvernement fédéral devrait financer des projets pilotes et les chercheurs des
collectivités rurales. Les provinces pourraient utiliser ces études pour partager
leurs meilleures pratiques.
2.8 Accès à l'éducation en milieu rural
Pendant l'Atelier, plusieurs petits groupes ont débattu de l'accès à l'éducation et aux soins de santé en
milieu rural ensemble. Il se pourrait donc que certains groupes aient discuté des mêmes aspects de questions
qui touchaient aux deux sujets. Toutefois, les discussions liées à l'éducation et aux soins de santé en milieu
rural ont été présentées séparément, dans la mesure du possible.
« Ces éléments s'appliquent-ils à votre collectivité/région? Dans l'affirmative, pourquoi? Quelle est leur
cause fondamentale dans votre collectivité / région? Plus précisément, quels aspects de ces éléments
doivent être abordés? »
Meilleur accès à l'éducation Pour bon nombre de participants, l'accès à l'éducation n'est pas égal pour tous. On note, entre autres, des différences au chapitre des normes d'éducation et du
nombre d'établissements d'enseignement disponibles. Certains croient qu'il y a
des différences considérables en ce qui concerne le nombre d'écoles, surtout en
Ontario, où les écoles rurales risquent de fermer à cause des réformes de
l'enseignement. Les participants ont souligné que la fermeture des écoles dans
les collectivités rurales signifie que les enfants devront parcourir de plus grandes
distances pour aller à l'école. Cela influe sur la sécurité des enfants et impose un
fardeau financier supplémentaire aux familles.
Certains participants sont d'avis que la fermeture des établissements comme les
écoles a également une incidence sur l'économie et l'emploi des collectivités
rurales. Pour de nombreux participants, l'accès à l'éducation après la 12e année
est limité dans les collectivités rurales. Ils ont expliqué que les jeunes doivent
quitter la collectivité pour entreprendre des études postsecondaires. Un grand
nombre de ces jeunes ne reviennent pas dans les collectivités rurales pour y
travailler. Qui plus est, à la fin de leurs études postsecondaires, les jeunes doivent
rembourser des prêts étudiants élevés.
Nécessité d'avoir plus de ressources et de ressources On a déterminé que les collectivités rurales ont besoin de plus de ressouces d'enseignement, notamment des enseignants, des établissements d'enseignement et des technologies. Au cours de l'une des séances, les participants ont fait francophones savoir que les collectivités francophones ne jouissent pas du même niveau de
services que les collectivités anglophones. Ils ont indiqué que les collectivités
rurales manquent de professionnels bilingues, de matériel d'enseignement, de
logiciels et d'écoles.
Élargissement du programme d'études Selon les participants, le système d'enseignement ne fournit pas suffisamment de choix aux jeunes des milieux ruraux. Selon eux, on accorde beaucoup trop
d'attention aux professions, et pas assez aux métiers. Ils sont également d'avis
que le système d'enseignement n'offre pas assez de programmes d'études en
agriculture, en pêche et en sylviculture. Les membres de l'un des petits groupes
se sont dit préoccupés par le fait qu'on pourrait « perdre » certains jeunes des milieux ruraux parce qu'ils ne terminent pas leurs études secondaires. D'après
eux, si le programme d'études offrait plus de débouchés, cela encouragerait les
jeunes. Or, d'autres membres du même groupe étaient d'avis qu'aujourd'hui, les
jeunes pensent encore qu'ils peuvent trouver un emploi payant sans avoir à
poursuivre leurs études. Certains participants ont affirmé que le système
d'éducation doit établir des relations plus solides avec les employeurs afin de
former les gens pour les emplois où il y a une demande.
Paiements de transfert fédéraux inégaux On a déterminé que le problème du déchargement progressif des responsabilités en matière de services d'éducation doit être résolu, car il nuit aux collectivités.
Les participants ont fait valoir que le montant des paiements de transfert
fédéraux n'est pas octroyé aux provinces de façon régulière, ce qui force les
gouvernements provinciaux à réduire leurs services, notamment en récupérant le
Crédit d'impôt pour enfants. Selon les participants, il faut réviser l'allocation des
paiements octroyés aux provinces afin de s'assurer que les normes et la qualité
de l'éducation sont les mêmes pour toutes. Les membres de l'un des petits
groupes ont avancé que le gouvernement devrait octroyer des fonds directement
aux collectivités afin que celles-ci puissent prendre elles-mêmes leurs décisions
concernant l'affectation des ressources en éducation.
Plus de voix pour les Autochtones Dans deux petits groupes, les participants ont souligné que les collectivités autochtones ont besoin de représentants qui exprimeraient leurs opinions. Dans
l'un des groupes, on a suggéré que d'autres ministères fédéraux que le ministère
des Affaires indiennes et du Nord fassent valoir les besoins des Autochtones.
Selon eux, le racisme à l'endroit des collectivités autochtones est encore bien
vivant, et on doit y remédier. Par exemple, les Autochtones sont peu représentés
dans les professions et dans les postes de direction. Les participants à l'une des
séances ont indiqué que la méthode avec laquelle on enseigne aux Autochtones
n'est pas très efficace. Quelqu'un a fait remarquer que les enfants de certaines
collectivités autochtones ne se rendent qu'à la huitième année.
« Parmi les aspects déterminés, lesquels, selon vous, ont le plus d'incidence sur les collectivités rurales du
Canada? Lesquels doivent être abordés en premier? »
Meilleur accès à l'éducation On a déterminé qu'il était prioritaire d'améliorer l'accès à l'éducation des collectivités rurales. Selon les participants, il faut augmenter le financement et
explorer de nouvelles façons d'enseigner. On a suggéré qu'on pourrait améliorer
l'accès à l'éducation des collectivités rurales en élaborant l'infrastructure des
télécommunications et en mettant en place des mesures incitatives pour attirer
des enseignants compétents et chevronnés. Certains ont souligné que les
gouvernements doivent faire preuve de leadership dans la recherche d'autres
moyens d'enseignement.
Responsabilisation accrue On a débattu le besoin d'avoir une meilleure responsabilisation au chapitre de l'affectation des ressources. Dans certaines séances, les participants ont affirmé
que l'éducation devient trop politique. Les membres d'un groupe ont indiqué que
les représentants du secteur de l'éducation devraient être à l'écoute des besoins
des employeurs et devraient s'occuper davantage d'offrir de la formation qui
corresponde aux besoins des employeurs. On a mentionné que les écoles
devraient recevoir de l'aide financière pour trouver de l'emploi aux jeunes. Cela
les encouragerait à mettre en oeuvre des programmes qui donneront des résultats.
Les participants de deux groupes ont fait remarquer que les provinces et les
municipalités doivent avoir plus de responsabilités à l'égard des services
d'éducation. Par exemple, ils croient que même si certaines provinces dépensent
des millions pour construire de nouvelles écoles, elles ne réussissent pas pour
autant à offrir meilleurs services d'éducation. On estime également que de
nombreuses commissions scolaires ne sont pas responsables des fermetures
d'écoles et des différences de salaires gagnés par corps enseignant.
« Si vous deviez résoudre ce problème, que feriez-vous (ensuite)? »
Améliorer l'accès à l'éducation On a laissé entendre que l'apprentissage à distance et la réduction des frais de scolarité pourraient améliorer l'accès à l'éducation des Canadiens et
Canadiennes qui vivent en milieu rural.
Utilisation innovatrice de l'infrastructure des technologies/télécommunications De nombreux participants ont dit que l'utilisation de technologies innovatrices pourrait contribuer à rendre l'éducation plus accessible pour les collectivités rurales. On a fait remarquer que pour que les collectivités rurales puissent\utiliser des technologies plus évoluées (p. ex. Internet, satellites,
téléconférences), elles doivent disposer d'une infrastructure de
télécommunications. La technologie pourrait servir à dispenser des cours à
distance, comme des cours de niveau postsecondaire par satellite, par
téléconférence ou par Internet.
Mettre l'accent sur la mise en valeur des habiletés pratiques Au cours des discussions, les participants ont fait savoir qu'il est important de mettre en place des programmes d'études qui offrent aux membres des collectivités rurales la possibilité de perfectionner leurs habiletés pratiques. Cela
devrait comprendre des programmes de dynamique de la vie, de stages et de
métiers. Dans l'un des groupes, les participants ont donné à entendre que
Développement des ressources humaines Canada devrait contribuer à
promouvoir les métiers.
Fournir des crédits d'impôt Dans deux des petits groupes, les participants ont fait savoir que les résidants des collectivités rurales devraient se voir accorder un allégement fiscal sous une
forme quelconque. Certains estiment que les familles qui vivent en milieu rural
devraient obtenir des crédits d'impôt à l'éducation qu'elles pourraient utiliser
pour payer leurs coûts de subsistance et d'éducation élevés (p. ex. frais de
transport et de logement, frais de déménagement des enfants qui doivent
déménager dans d'autres collectivités pour poursuivre leurs études
postsecondaires).
Élaborer des méthodes d'enseignement communautaires On est également d'avis qu'il faut élaborer des programmes d'études communautaires. Les participants ont souligné que les gouvernements provinciaux devraient octroyer du financement et des ressources humaines aux
collectivités qui prennent des mesures pour améliorer l'accès des collectivités à
des services d'éducation de qualité. Ainsi, on pourrait s'assurer que les
ressources sont utilisées d'une façon appropriée.
« De quelle façon mettriez-vous en pratique les suggestions qui ont été formulées? Quels intervenants
pourraient vous aider à cet égard? »
Partenariats entre les gouvernements On a fait remarquer qu'il était important que tous les ordres de gouvernent (c.-à-d. fédéral, provincial et municipal) établissent plus de partenariats pour
élaborer une approche d'éducation holistique et pour apparier les diverses
initiatives en matière d'éducation entreprises par les provinces.
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la concrétisation de ces suggestions?
Quelles lignes directrices aimeriez-vous imposer au gouvernement fédéral à cet égard? »
Établir des stratégies et des normes nationales en matière d'éducation De nombreux participants ont affirmé qu'il est important d'élaborer des normes en matière d'éducation, et que le gouvernement fédéral devrait participer à leur élaboration. Ainsi, il pourrait contrôler et évaluer le maintien des normes nationales.
Entreprendre des études portant sur l'éducation Selon les participants, le gouvernement fédéral devrait financer et mener des études portant sur l'éducation. Voici des idées d'études : examen du programme de prêt étudiant; examen de la qualité de l'éducation dans les régions rurales et
urbaines; études d'impact de l'offre de nouveaux services ou de changement de
services. Certains participants croient également que le gouvernement fédéral
devrait financer des projets pilotes et des chercheurs qui habitent des collectivités
rurales. Les provinces pourraient se servir de ces études pour partager leurs
meilleures pratiques.
2.9 Télécommunications rurales et utilisation de l'autoroute de l'information
« Cet élément est-il un sujet de préoccupation dans votre collectivité/région? Dans l'affirmative,
pourquoi? Quelle en est la cause fondamentale? Plus précisément, quels en sont les aspects qui doivent
être abordés? »
Insuffisance de services et de normes Les télécommunications rurales constituent un aspect important des collectivités des participants. La principale frustration de ceux-ci a trait au fait qu'on ne
fournit pas suffisamment de services aux collectivités rurales. Ce manque
d'infrastructure a pour conséquence que les entreprises de télécommunications
ne servent pas les régions rurales ou ne leur offrent pas suffisamment de
services. Ainsi, les services de télécommunications ne suffisent pas à répondre
aux besoins des résidants ruraux. La qualité des services qu'offrent les
entreprises de télécommunications aux régions rurales est souvent médiocre,
surtout au chapitre de l'entretien et des réparations. De nombreux participants
ont mentionné que certaines entreprises n'offrent pas de services de téléphonie
cellulaire ou de téléphonie sans fil à l'extérieur des grandes villes. On s'est
également dit préoccupé par le fait que les résidants de collectivités rurales aient
à partager des lignes téléphoniques. Nombre de participants sont d'avis que les
lignes partagées ont nui à l'essor des entreprises dans les régions rurales. Ils ont
également signalé que l'industrie des télécommunications a peu de normes
minimales en place.
L'un des petits groupes a également parlé du fait que les collectivités n'ont pas
suffisamment de véhicules de communication en français (autres que Radio-Canada), ce qui a pour effet de limiter l'échange d'informations avec les
collectivités rurales francophones.
Manque d'accès à Internet Comme les collectivités rurales n'ont souvent pas accès à des lignes téléphoniques ou y ont accès de façon limitée, leur capacité de communiquer est
médiocre. De plus, le gouvernement fédéral met la clé dans la porte de nombreux
bureaux en milieu rural sous prétexte que l'information gouvernementale est
accessible via Internet. Toutefois, les participants ont clairement indiqué que ce
ne sont pas toutes les collectivités qui y ont accès. Certains ont dit que Postes
Canada devrait offrir cet accès, étant donné que certaines collectivités ne se
partagent qu'un seul ordinateur.
Difficulté d'encourager les entreprises à s'établir en milieu rural Les participants ont fait remarquer qu'il est très difficile d'encourager les entreprises à s'établir dans les régions rurales lorsque celles-ci ne disposent pas de technologies de communication modernes. La déréglementation du secteur
des télécommunications a eu pour effet de déplacer le centre d'attention vers les
grandes villes au détriment des régions rurales. Selon les participants, il faut investir dans la recherche dans le domaine des télécommunications et dans les
domaines susceptibles de répondre aux besoins des collectivités rurales
canadiennes.
Coûts élevés des services de télécommunications Les coûts élevés des services téléphoniques et des canaux de télévision dans les régions éloignées préoccupent beaucoup de participants. Ceux-ci ont mentionné que la privatisation des compagnies de téléphone augmente les frais. Les frais
élevés des services téléphoniques nuisent aux entreprises établies en milieu rural
et augmentent les coûts d'accès à Internet. De plus, le prix des appels
interurbains varie d'une région à l'autre. La situation semble inéquitable.
Peur de la technologie Les participants ont avancé que les collectivités rurales éprouvent plus de
difficultés car elles ont peur des nouvelles technologies et n'ont souvent pas les
connaissances nécessaires pour utiliser différents outils de télécommunications.
L'un des petits groupes a cité l'exemple du Programme d'accès communautaire
fédéral comme un bon moyen d'informer les citoyens de collectivités rurales sur
les différents outils existants. Toutefois, ces programmes ne sont pas très connus,
on n'incite pas beaucoup les gens à les utiliser, et ils ne sont pas toujours
accessibles, en raison des heures d'ouverture limitées et de l'emplacement des
établissements qui les offrent. Les participants estiment qu'ils disposent de peu
de ressources compétentes et de soutien financier pour montrer aux résidants des
collectivités rurales comment se servir d'Internet. L'analphabétisme a également
été cerné en tant qu'obstacle à l'utilisation d'Internet, surtout pour les personnes
âgées et les jeunes des collectivités rurales, qui ne savent peut-être pas bien lire
ou n'ont peut-être pas les connaissances en informatique nécessaires pour s'en
servir.
Traitement différent Les règlements du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC) semblent poser problème dans certaines régions. Les
participants ont avancé que même si tout le monde paie pour obtenir des
services, ce n'est pas tout le monde qui peut accéder aux systèmes de
télécommunications. Les membres de l'un des petits groupes ont dit qu'on les
traite tous comme des contribuables, mais que le gouvernement fédéral ne les
traite pas tous de la même façon lorsque vient le temps de leur fournir des
services.
Préoccupation à l'égard des services médicaux On s'est également dit préoccupé par le rôle que jouent les télécommunications dans le cadre de la prestation de services de santé aux collectivités rurales. Les participants ont affirmé que le service 911 est de moins bonne qualité dans la
plupart des régions rurales que dans les centres urbains. La désuétude des
télécommunications limite également les types de services qui sont offerts
(comme les téléconférences médicales).
« Parmi les aspects déterminés, lesquels, selon vous, ont le plus d'incidence sur les collectivités rurales du
Canada? Lesquels doivent être abordés en premier? »
L'accès aux services est prioritaire Les participants étaient tous d'accord pour dire que l'accès aux services est prioritaire. Tout d'abord, on devrait aborder la question de l'infrastructure, afin
que les Canadiens et Canadiennes qui vivent en milieu rural puissent avoir accès
au reste du monde, notamment par l'accès aux services de télécommunications.
« Les Canadiens et Canadiennes ont besoin d'un système de télécommunications
auquel tous peuvent accéder. Celui-ci devrait offrir un niveau de services de base
à un coût raisonnable. » Ce niveau de services de base doit être suffisamment
flexible pour pouvoir s'adapter à toutes les régions du Canada. L'un des petits
groupes s'est également dit préoccupé par le fait que les touristes et les
voyageurs commerciaux qui visitent les régions rurales n'ont pas suffisamment
accès à la technologie. Ce groupe estime qu'il est nécessaire de mettre en place
des stratégies de marketing et d'offrir aux voyageurs l'accès à l'autoroute de
l'information.
Financement du coût des services Les participants sont d'avis que le coût des services doit être révisé. Selon eux, le CRTC doit s'employer à assurer l'équité. Sans règlements, les régions rurales
paieront toujours plus, car l'industrie est menée par les profits et les coûts. Il faut
encore subventionner les petites collectivités.
Nécessité de tenir compte des besoins futurs Les participants ont souligné que la situation actuelle doit être améliorée, et qu'on doit également examiner les capacités et les besoins futurs. Par exemple, même si l'accès à Internet est prioritaire, on ne devrait pas pour autant ignorer
d'autres facettes, comme la vitesse du transfert d'informations.
« Si vous deviez résoudre ce problème, que feriez-vous (ensuite)? »
Consultation avec le CRTC Les participants ont convenu qu'il faut consulter le CRTC et les citoyens des collectivités rurales pour examiner les questions liées à la privatisation et à la
déréglementation des services de télécommunications et en déterminer les
incidences sur les collectivités rurales canadiennes. Le CRTC doit établir des
relations avec les collectivités pour connaître leurs besoins. Il devrait offrir une
bonne qualité de services, établir des normes minimales et créer une
infrastructure fiable de lignes téléphoniques privées pour les particuliers et les
entreprises. Selon les participants, le coût de base de tels services devrait être le
même pour tous. En d'autres termes, les entreprises de télécommunications
devraient offrir un service universel aux collectivités rurales.
Meilleur accès à la technologie Les participants sont d'avis que l'accès à la technologie constitue une prochaine étape importante, étant donné qu'elle permet à certaines personnes de travailler à
la maison. Cela permettrait à certaines personnes de réaliser des économies et à
la collectivité de conserver plus d'argent. Selon les participants, la participation
des collectivités au processus décisionnel ne devrait pas être une démarche
descendante, mais plutôt ascendante. Ils estiment également qu'il faut établir une
échéance pour l'amélioration des services de télécommunications dans les
régions rurales canadiennes (c.-à-d. 1999) et s'engager à la respecter.
Présence de Postes Canada Les participants sont d'avis que Postes Canada doit continuer à être présent dans les collectivités rurales. Si les bureaux de poste venaient à disparaître, cela
creuserait un fossé plus prononcé entre les citoyens des régions rurales et
urbaines.
Démontrer la valeur des télécommunications La valeur des télécommunications pour les entreprises et les intervenants des milieux ruraux doit être démontrée. Il faut commercialiser davantage les services
de télécommunications pour en promouvoir les divers avantages auprès de tous
les intervenants. Les participants ont fait savoir qu'il serait important d'informer
les sociétés de pétrole, les banques et les épiceries à cet égard.
« De quelle façon mettriez-vous en pratique les suggestions qui ont été formulées? Quels intervenants pourraient vous aider à cet égard? »
Tous les intervenants doivent participer Tous les participants se sont entendus sur le fait qu'un groupe d'intervenants doivent contribuer à mettre ces suggestions en pratique. Ces intervenants
pourraient être des Chambres de commerce, des organismes communautaires,
des associations de bénévoles, des entreprises privées, des administrations
municipales, provinciales et fédérales (notamment les employés du Programme
d'accès communautaire), d'autres groupes d'intérêt, le CRTC, des compagnies
de téléphone privées et l'industrie des télécommunications dans son ensemble
(câble, téléphonie sans fil, satellites).
Parmi les autres groupes précis, on pourrait compter des organismes
d'enseignement, des universités (R et D), des organismes de tourisme, des
établissements financiers, des bibliothèques, des réseaux de soins de santé et des
administrations autochtones.
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la concrétisation de ces suggestions?
Quelles lignes directrices aimeriez-vous imposer au gouvernement fédéral à cet égard? »
Lois et règlements Les participants sont d'avis que le gouvernement fédéral devrait être responsable
d'élaborer des lois, des règlements et des normes portant sur la technologie.
Entre autres, il devrait veiller à ce que les questions liées à la sécurité et à la
protection des renseignements personnels soient abordées à la lumière des
services. Il devrait également veiller à ce que les infrastructures de
télécommunications soient établies dans toutes les collectivités (c.-à-d. lignes
téléphoniques, canaux de télévision).
Présence dans les collectivités Selon l'un des petits groupes, il est important que le gouvernement fédéral continue à être présent dans toutes les collectivités. Les participants citent le
bureau de poste en exemple. On a parlé du fait que si tous les bureaux de poste
offraient l'accès à Internet, cela pourrait peut-être régler les problèmes de
télécommunications mentionnés ci-dessus.
Recherche et mise en marché Les participants ont dit que le gouvernement fédéral pourrait également aider les collectivités rurales en diffusant à grande échelle l'information sur la
technologie. Il pourrait également aider les petites entreprises à faire de la
publicité sur Internet (c.-à-d. site Web gratuit). On a également déterminé qu'il
faut réaliser des activités de recherche et de développement pour informer
davantage les collectivités rurales.
Soutien Le gouvernement fédéral pourrait également fournir un certain soutien en
octroyant du financement et en permettant aux gens d'accéder aux services de
télécommunications. Il ne serait pas chargé de trouver des solutions aux
problèmes, mais devrait être sur place pour coordonner les collectivités et les
aider à trouver leurs propres solutions. Les ressources financières, l'aide à
l'accès à Internet et la prestation de séances de formation et de perfectionnement
aux collectivités rurales ont été désignées comme autant de rôles différents que
pourrait jouer le gouvernement fédéral.
Celui-ci devrait également entreprendre d'aider les gouvernements provinciaux
et municipaux afin de créer un partenariat pour répondre aux besoins des
collectivités rurales.
Programme d'accès communautaire Les participants ont suggéré d'améliorer le Programme d'accès communautaire. On a qualifié le Programme d'« insuffisant », en ce sens qu'il ne fournit aucune
viabilité ou formation. Les gens ont besoin de beaucoup plus qu'un simple accès
aux services.
2.10 Accès à l'information sur les programmes et services du gouvernement
fédéral
« Cet élément est-il un sujet de préoccupation dans votre collectivité/région? Dans l'affirmative,
pourquoi? Quelle en est la cause fondamentale? Plus précisément, quels en sont les aspects qui doivent
être abordés? »
Obstacles aux télécommunications Bien des collectivités rurales n'ont pas accès aux réseaux de télécommunications évolués auxquels ont déjà accès les citadins. De nombreuses personnes n'ont
toujours pas accès aux téléphones à clavier et doivent utiliser des lignes
partagées (ce qui signifie qu'elles ne peuvent utiliser de répondeurs ni de
télécopieurs). De plus, nombre de collectivités n'ont pas accès à un serveur
Internet.
Accès téléphonique difficile à l'information du gouvernement Tous les groupes qui ont débattu de la question de l'accès ont dit qu'il était difficile d'obtenir de l'information du gouvernement fédéral par téléphone. Le temps d'attente pour communiquer avec un agent sur une ligne 1 800 est souvent très long et, lorsqu'on réussit finalement à être en communication,
l'agent ne peut répondre aux questions qui lui sont posées et dit à son
interlocuteur de consulter une autre personne. En conséquence, non seulement
les participants des milieux ruraux ont eu l'impression que les employés du
gouvernement n'ont pas les compétences nécessaires pour les aider, mais en
plus, ils ont senti que ces derniers n'étaient pas intéressés à le faire.
Livraison plus lente du courrier et des colis De nombreux participants ont souligné qu'il faut plus de temps pour livrer du courrier à une adresse rurale ou à une boîte postale rurale qu'à celles des grandes villes. En conséquence, la livraison du courrier en milieu rural peut se
révéler plus lente qu'en ville. Le courrier livré en retard n'est plus tellement
utilisable. De plus, les participants ont mentionné que les collectivités rurales
dépendent de Postes Canada pour la livraison de tout leur courrier et leurs colis.
Cela signifie que lorsqu'une grève des postes survient, leur accès aux véhicules
de communication clés est réduit à néant.
Obstacles linguistiques On a souligné que l'accès aux services et aux programmes du gouvernement
fédéral est limité en raison de la complexité de la langue utilisée dans les
documents. Certains participants ont trouvé que l'information était difficile à
interpréter. La langue parlée est également importante. Par exemple, certains
Autochtones canadiens qui vivent en milieu rural ou dans des régions éloignées
pourraient éprouver de la difficulté à accéder à l'information et aux programmes
parce que leur langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais.
Fardeau administratif Comme pour la question de la langue, si une personne ou une entreprise (surtout
les petites entreprises) qui essaie d'accéder à un programme du gouvernement
fédéral ne peut en comprendre les formalités administratives, elle ne pourra
continuer d'y participer.
Publicité ou promotion insuffisante Les participants sont souvent informés des programmes du gouvernement fédéral grâce au bouche à oreille. Quelquefois, ils sont informés trop tard des
possibilités. Cela pourrait limiter leur capacité d'utiliser le programme si les
ressources ont déjà été affectées. Il faut faire plus de publicité pour informer les
gens de la façon dont ils peuvent accéder aux programmes et services dont ils ont
besoin. À cette fin, le gouvernement fédéral pourrait créer une ligne 1-800 et
utiliser les stations de radio ou les journaux locaux. L'information pourrait
également être jointe aux formulaires de déclaration d'impôt.
Aucune reconnaissance de la différence des besoins des collectivités urbaines et rurales Les participants ont l'impression que les programmes et services du gouvernement fédéral sont destinés aux collectivités urbaines plutôt qu'aux collectivités rurales. Dans certains cas, les critères d'admissibilité sont trop stricts et ne répondent pas aux besoins des collectivités rurales. Il faudrait établir une certaine équité, mais il faudrait également comprendre clairement les
besoins des collectivités rurales afin d'assurer la pertinence des programmes.
La distance entrave l'accès Certains participants ont fait remarquer que, pour accéder aux programmes et aux services dont ils ont besoin, ils doivent se rendre en ville. Pour certains, cela
signifie parcourir de grandes distances. Dans certaines collectivités, la
suppression d'un bureau de poste local oblige certaines personnes à se déplacer
pour accéder aux services du gouvernement fédéral.
Qualité de l'information Même si les participants veulent avoir accès à la plus grande quantité d'informations possible, ils veulent que celles-ci soient pertinentes, concises et
pas trop générales. Ils veulent aussi que les inégalités soient supprimées entre
ceux qui connaissent les programmes et les services et qui peuvent y accéder, et
ceux qui ne les connaissent pas et qui n'y ont pas accès.
« Parmi les aspects déterminés, lesquels, selon vous, ont le plus d'incidence sur les collectivités rurales du
Canada? Lesquels doivent être abordés en premier? »
Meilleure compréhension des programmes et services Les participants ont fait remarquer qu'il faut s'employer à rendre les programmes du gouvernement fédéral plus faciles à comprendre pour les Canadiens et Canadiennes qui vivent en milieu rural. Pour ce faire, on pourrait simplifier les formulaires et les documents d'information, et on pourrait mettre à
leur disposition des personnes ou des ressources qui pourraient répondre à leurs
questions.
Information sur les programmes et services Pour de nombreux participants, l'accès des Canadiens et Canadiennes qui vivent en milieu rural à de meilleures informations sur les programmes et
services du gouvernement fédéral semble être prioritaire. On pourrait bonifier
l'information en améliorant l'accès, car ainsi, les gens pourraient connaître les
programmes et services qui leur sont offerts.
Meilleure formation en service à la clientèle Selon de nombreux participants, les représentants du gouvernement fédéral doivent être mieux formés afin de pouvoir répondre aux demandes de
renseignement de façon plus adéquate.
« Si vous deviez résoudre ce problème, que feriez-vous (ensuite)? »
Harmoniser la prestation des programmes et services En simplifiant l'information et les processus de prestation, surtout en les harmonisant entre tous les ordres de gouvernement, on faciliterait l'accès aux programmes et services gouvernementaux. Une telle démarche réduirait le temps perdu et serait plus efficiente, plus simple. Si les gouvernements
harmonisaient leurs méthodes, ils pourraient travailler à partir de leurs
infrastructures existantes, sans avoir à créer de nouveaux paliers.
Mettre sur pied un centre d'information à guichet unique Les groupes ont exprimé un grand désir d'obtenir un point central où ils pourraient accéder à un vaste éventail d'informations et de services gouvernementaux. Bien des participants ont avancé que les principaux établissements communautaires, comme les bibliothèques, les écoles, les bureaux de poste, les chambres de commerce ou les églises pourraient constituer des centres appropriés. Le choix du meilleur emplacement devrait demeurer flexible, en fonction de la collectivité à laquelle il sera destiné. On a même suggéré de créer un « comptoir d'information » dans les collectivités ou les régions, lequel fournirait l'accès à Internet ainsi que de l'information bilingue sur les programmes et services. Quelle que soit la nature exacte du centre, l'élément humain y serait très important.
Répondre aux besoins des entreprises en des matière d'information Les entreprises ont des besoins uniques, différents de ceux des particuliers. Ainsi, le gouvernement fédéral devrait s'assurer que l'information destinée aux entreprises est accessible à un point central, comme un centre de
service d'information aux entreprises.
Nommer un agent d'information « impartial » à l'échelle locale Il serait utile de nommer une personne, ou un réseau de résidants d'une collectivité, qui serait responsable de répondre aux questions des gens et d'appuyer leurs efforts pour qu'ils puissent accéder aux programmes et services du gouvernement fédéral. Cette personne pourrait jouer le rôle d'agent
d'information, de protecteur du citoyen ou d'agent de développement
communautaire, serait formée pour aider les gens et saurait où les diriger pour
qu'ils obtiennent des ressources. On devrait penser à embaucher une personne
qui vit en milieu rural pour occuper ce poste.
Reconnaître les différences Pour bien des participants, il n'est pas question d'adopter, face aux programmes et services, une approche qui viserait à répondre aux besoins de tout un chacun.
On doit reconnaître les différences intrinsèques entre les collectivités urbaines et
rurales, et on devra faire preuve de souplesse pour répondre à leurs besoins
différents.
Veiller à ce que l'information soit accessible de diverses façons Même si on accorde davantage d'attention aux données électroniques, bien des collectivités rurales ont encore besoin d'information sur support papier, étant donné qu'elles n'ont pas accès à Internet. De plus, Internet offre de l'information gratuitement, alors que dans d'autres cas, les documents sur
support papier s'assortissent de certains frais, ce qui rend l'accès à l'information
inéquitable. Dans l'ensemble, les participants croient que l'information du
gouvernement fédéral sur les programmes devrait être gratuite.
Certains ont suggéré que l'information soit accessible à partir d'un certain
nombre de sources, afin qu'elle soit largement répandue.
Résoudre les problèmes en matière de compétences Les participants ont reconnu que différents ordres de gouvernement, et même certains organismes, pourraient être responsables des mêmes secteurs. Ainsi, il pourrait s'écouler beaucoup de temps avant qu'on ait décidé comment fournir
d'une manière rationalisée l'information et l'accès aux programmes et services
offerts par les diverses compétences.
Les programmes devraient en matière de compétences être durablesLes programmes fédéraux devront être stables et durables afin que les gens les connaissent bien et qu'ils puissent les utiliser le plus possibles. Le financement devrait être octroyé suivant un modèle de trois à cinq ans.
« De quelle façon mettriez-vous en pratique les suggestions qui ont été formulées? Quels intervenants
pourraient vous aider à cet égard? »
Entreprendre des consultations communautaires On devrait entreprendre des consultations dans les collectivités rurales pour déterminer leurs besoins et choisir les programmes et services qui pourraient répondre à ces besoins. Tous les services du gouvernement fédéral devraient
passer par ce processus. On a suggéré que le Secrétariat rural et la Fédération
canadienne des municipalités puissent intervenir dans ce processus. Ils
pourraient non seulement le faciliter, mais aussi appuyer l'élaboration de réseaux
entre les collectivités rurales.
Diminuer la quantité de bureaucratie Les participants ont fait remarquer que pour mettre en pratique les suggestions qui ont été faites, on devra réduire la bureaucratie et la gestion, et
que les fonctionnaires devraient être autorisés à prendre plus de risques et à
prendre des décisions à l'échelle locale.
Promouvoir différentes sources d'information Les participants ont donné quelques exemples d'« outils » qui facilitent leur accès à l'information. Parmi ces exemples, le Répertoire des programmes et
services, Référence Canada (le service 1-800 du gouvernement fédéral) et
InfoCan. Les participants ont suggéré que le gouvernement fédéral utilise ces
ressources existantes ainsi que des moyens électroniques (c'est-à-dire Internet)
pour faciliter la diffusion d'informations aux collectivités rurales.
« Le gouvernement fédéral doit-il jouer un rôle particulier dans la concrétisation de ces suggestions?
Quelles lignes directrices aimeriez-vous imposer au gouvernement fédéral à cet égard? »
Le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership et jouer un rôle d'intermédiaireLe gouvernement fédéral devrait jouer un rôle de leader en rassemblant les autres ordres de gouvernement, pour soutenir l'établissement et le financement d'un bureau d'information qui tiendrait lieu de point unique d'accès à l'information sur les programmes et services gouvernementaux. Selon les participants, le gouvernement fédéral doit jouer un rôle d'intermédiaire et réunir
les parties, notamment le gouvernement provincial, pour entreprendre des
consultations communautaires. Cette stratégie aiderait à harmoniser la prestation
des services et des programmes gouvernementaux aux collectivités rurales.
Universalité des programmes Dans le cadre de sa démarche consistant à offrir des programmes et des services à la collectivité, le gouvernement fédéral devrait s'assurer que ceux-ci répondent
également aux « voix de toutes les collectivités », et non uniquement à celles qui
se font entendre « haut et fort ».
Formation du personnel Les personnes qui fournissent les programmes et services du gouvernement fédéral devraient être formées afin d'être plus renseignées et d'être davantage en
mesure d'aider les résidants de collectivités rurales à accéder aux programmes et
services. À leur tour, ces employés formés pourraient partager leurs
connaissances avec les membres des collectivités rurales (p. ex. techniques de
rédaction de propositions et de demandes de financement).
Les mesures prises par le gouvernement fédéral ne devraient pas être politiques Les participants ruraux désirent s'assurer que les décisions prises pour offrir des services ou des programmes fédéraux aux collectivités rurales sont fondées sur de véritables besoins, plutôt que sur ceux qui pourraient être souhaitables sur le plan politique.
3. Principes directeurs
Un principe directeur est un critère que le gouvernement fédéral devrait prendre en compte lorsqu'il élabore
et met en place des politiques et des programmes.
Les discussions tenues au cours de l'Atelier rural national ont permis d'établir une ébauche de 20 principes
directeurs, qui sont énumérés à la Figure 1 ci-dessous. Même si tous les principes directeurs dont on a parlé
à l'Atelier sont importants, certains ne figurent pas dans cette liste. Toutefois, on a tenu compte de leur
nature globale pour élaborer des groupes de principes directeurs, lesquels sont présentés à la fin du présent
chapitre.
Figure 1
Principes directeurs clés (déterminés par les participants)
|
1. Souplesse de l'exécution des programmes à l'échelle locale |
2. Les collectivités doivent être habilitées à trouver leurs propres solutions |
3. Le gouvernement doit être à l'écoute des collectivités rurales pour savoir comment travailler
avec elles
|
4. Les programmes gouvernementaux doivent intégrer des cadres de responsabilités |
5. Il faut équilibrer le développement social, économique et culturel |
6. Il faut exploiter les capacités et le leadership que possèdent déjà les collectivités |
7. Il faut s'employer à améliorer les capacités des collectivités |
8. Faisons bien ce à quoi nous nous consacrons actuellement avant d'entreprendre de nouvelles
initiatives
|
9. Il faut mettre l'accent sur les initiatives durables à long terme et non sur les programmes à
court terme
|
10. On doit poursuivre les partenariats |
11. Les programmes des diverses administrations devraient être harmonisés |
12. Les collectivités rurales doivent choisir les critères des programmes |
13. Il faut apprendre du succès des autres |
14. Il faut reconnaître que le développement est un processus long; le financement ne devrait pas
être fondé sur le cycle budgétaire du gouvernement |
15. On doit trouver des solutions qui s'appliqueraient à tous-vision à long terme |
16a) Les collectivités devraient être les experts en la matière, et
16b) Le gouvernement devrait fournir de l'expertise tout au long du processus |
17. On doit établir un niveau de services de base qui sera accessible à tous les Canadiens et
Canadiennes et qui sera le même pour tous
|
18. Il faut faire la promotion des collectivités rurales auprès du reste du Canada, car elles jouent un
rôle précieux
|
19. Le gouvernement devrait agir comme un catalyseur / facilitateur |
20. Il faut créer un environnement qui favorisera le développement communautaire |
On a invité les participants à l'atelier à déterminer, à partir des 20 principes directeurs initiaux, les trois qui,
à leurs yeux, sont les plus importants pour eux et pour leur collectivité. Certains participants ont suggéré
d'apporter des modifications à leur libellé pour qu'il reflète mieux la signification du principe. D'autres
principes directeurs ont également été suggérés. La Figure 2, qui se trouve à la page suivante, résume ces
suggestions.
Figure 2
Commentaires généraux
- Le terme « rural » doit être défini, ainsi que des catégories comme « régions éloignées » et
« collectivités isolées ».
- Il faut ajouter un principe qui porte sur la responsabilité du gouvernement fédéral à l'égard
des Collectivités rurales.
- Les principes doivent être précisés en ce qui concerne la façon dont ils seront mis en pratique.
|
Commentaires sur le regroupement des principes semblables
- Il faut combiner les principes 9 et 15.
- Les principes 2 et 19 sont semblables.
- Les numéros 9 et 14 sont semblables-on propose de les reformuler comme suit : « Adopter
une vision à long terme ».
- Il faut regrouper les principes 2, 12, 7, 20 et 6 sous un nouveau principe qui serait :
« Habiliter les collectivités rurales ».
- Il faut combiner les numéros 2, 6 et 7.
|
Commentaires concernant des principes directeurs particuliers
- Principe no 1-« souplesse » est trop général. La souplesse devrait comprendre l'exécution et
l'administration des programmes. Ce terme signifie également qu'il faut envisager de
nouvelles possibilités, et non simplement recycler les possibilités existantes.
- Principe no 3-on doit préciser qu'il faut reconnaître les traités existants signés avec les
Premières nations.
- Principe no 4-il faut ajouter « d'évaluation » après « responsabilité ».
- Principe no 5-devrait comprendre des considérations environnementales.
- Principe no 6-on doit remplacer le terme « exploiter » par « utiliser ou accroître ».
- Principe no 11-remplacer « des diverses administrations » par « multilatéraux ou non ».
- Principe no 13-remplacer par « apprendre des succès et des erreurs/échecs des autres et agir en
conséquence ».
- Principe no 16-le gouvernement ne possède pas toujours l'expertise voulue-prévoir « des
ressources » (personnes, argent).
- Principe no 19-le terme « catalyseur » doit être précisé.
|
Lorsque cela était possible, on a intégré ces suggestions à la liste définitive des groupes de principes
directeurs proposés, laquelle sera présentée plus loin dans le présent chapitre. Même si tous les principes
sont importants, la majorité des participants des diverses séances ont déterminé que les huit principes
directeurs suivants étaient les plus importants pour eux :
1. Il faut mettre l'accent sur les initiatives à long terme durables et non sur les programmes à court
erme (principe 9)
2. Souplesse de l'exécution des programmes à l'échelle locale (principe 1)
3. On doit établir un niveau de services de base qui sera accessible à tous les Canadiens et
Canadiennes et qui sera le même pour tous (principe 17)
4. Les collectivités doivent être habilitées à trouver leurs propres solutions (principe 2)
5. Il faut reconnaître que le développement est un processus long; le financement ne devrait pas être
fondé sur le cycle fiscal du gouvernement (principe 14)
6. Le gouvernement doit être à l'écoute des collectivités rurales pour savoir comment travailler avec
elles (principe 3)
7. On doit trouver des solutions qui s'appliqueraient à tous-vision à long terme (principe 15)
8. Les collectivités rurales doivent choisir les critères des programmes (principe 12)
En se fondant sur leurs similitudes, on a regroupé les principes directeurs énumérés à la Figure 1 afin de
résumer les échanges qui ont eu lieu. Les groupes et les principes directeurs connexes sont présentés à la
Figure 3 ci-dessous.
Figure 3
Groupes principaux de principes directeurs
|
Principes
directeurs** |
Augmenter la capacité à aider la collectivité à se prendre en main et diriger le
processus |
2,6,7,8*** et 16a* |
Créer les conditions appropriées-rôle du gouvernement fédéral |
3***, 5***, 16b*,
17, 18, 19 et 20 |
Reconnaître le caractère unique des collectivités rurales-les programmes et
services devraient être fondés sur les besoins des collectivités rurales |
1, 3***, 4, 5***,
8*** et 12 |
Pas de solutions éphémères-il faut investir dans des solutions à long terme |
9, 14 et 15 |
Il faut atteindre des objectifs communs-il faut travailler ensemble en
partenariat |
10, 11 et 13 |
* Le principe directeur no 16 a été divisé en deux parties afin qu'on puisse faire la différence entre le
rôle du gouvernement fédéral et celui de la collectivité.
** Indique le numéro du principe directeur tel qu'il est présenté à la Figure 1 de la page 50.
*** Indique que le principe directeur a été affecté à plus d'un groupe.
Voici les messages clés qui ont été formulés par les participants à l'atelier relativement à chacun de ces
groupes :
3.1 Augmentation des capacités-il faut aider les collectivités à se prendre en main,
et il faut diriger le processus
Ce groupe de principes a pour thème le fait que les collectivités rurales doivent s'occuper de leur
développement. Elles sont les mieux placées pour connaître les difficultés auxquelles se butte leur
collectivité ainsi que les types de programmes, d'informations et de services dont elles ont besoin pour
surmonter ces difficultés. Chaque collectivité devrait se servir de ses capacités et structures actuelles et en
tirer profit pour se mettre davantage en valeur. Les membres de la collectivité savent plus que toute autre
personne ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans leur collectivité.
Selon les participants, le gouvernement fédéral doit aider les collectivités rurales à surmonter certains des
obstacles auxquels elles font face, comme le manque de leadership, la résistance au changement et la
quantité limitée de ressources humaines et financières. Toutefois, le gouvernement doit également
comprendre que les réalités de nos collectivités rurales sont différentes de celles des grandes villes, où les
responsabilités sont plus réparties et où l'on passe plus inaperçu. Les collectivités rurales doivent améliorer
leurs propres capacités, en commençant par les ressources qu'elles possèdent déjà. Elles devraient prendre
leurs propres décisions concernant la mise en place de nouvelles initiatives. Le gouvernement peut les aider
à atteindre cet objectif en réglant les problèmes de ressources et en aidant leurs membres à acquérir les
bonnes compétences.
3.2 Créer les conditions appropriées-le rôle du gouvernement fédéral
Selon les participants, le rôle principal du gouvernement fédéral est d'aider à créer des conditions
appropriées pour que les collectivités rurales règlent leurs propres problèmes. Pour commencer, le
gouvernement devrait reconnaître que bien des collectivités rurales n'ont pas de niveau de services de base,
ce qui entraîne dès le départ de nombreuses difficultés et inégalités. De plus, l'un de leurs messages clés est
que le gouvernement doit écouter et comprendre ce que les citoyens des régions rurales ont à dire. En bout
de ligne, le gouvernement saura mieux comment travailler avec les collectivités de façon à ce qu'il facilite
(et non dicte) le processus de formulation et de mise en application de solutions.
Les participants de l'Atelier rural national ont indiqué que le rôle du gouvernement fédéral dans la mise en
valeur des collectivités rurales devrait être celui d'un « catalyseur ». Les participants ont reconnu que bien
des collectivités ne sont pas autosuffisantes, et qu'elles ont donc besoin de l'aide du gouvernement fédéral.
Toutefois, ils ont répété que le rôle du gouvernement devrait se limiter à aider les collectivités à trouver
leurs propres solutions et stratégies. Le gouvernement doit accorder une attention égale à la mise en valeur
sociale, économique, environnementale et culturelle. Il ne devrait pas dicter ni imposer aux collectivités
rurales canadiennes des solutions qui se sont révélées fructueuses pour les régions urbaines. Il devrait
également offrir son expertise (le cas échéant) et travailler avec ces collectivités rurales pour résoudre les
problèmes ruraux en habilitant les collectivités.
Ces principes, liés à la promotion des valeurs des collectivités rurales auprès du reste du Canada, créeront
un environnement propice au développement communautaire. En promouvant l'importance des collectivités
rurales du Canada, il sera de plus en plus urgent de répondre aux besoins de ces collectivités.
3.3 Reconnaissance du caractère unique des collectivités rurales-les programmes
et services devraient être fondés sur les besoins des collectivités rurales
Selon les participants, les programmes et services devraient être conçus pour répondre aux besoins uniques
des collectivités. En d'autres termes, pour que les programmes et services soient plus adaptés aux
différentes collectivités, ils doivent être plus souples. Pour ce faire, le gouvernement fédéral doit être à
l'écoute des collectivités rurales et reconnaître la diversité de leurs besoins. Cela signifie non pas qu'il faut
créer de nouveaux programmes et services, mais qu'il faut passer en revue les programmes et services
existants pour les adapter davantage aux collectivités.
Les participants sont d'avis que les collectivités rurales doivent avoir leur mot à dire dans la conception et
l'élaboration des critères des programmes pour que ceux-ci répondent à leurs besoins. Ce sont les
collectivités qui connaissent leurs besoins. Les personnes qui ont à traiter quotidiennement avec les
problèmes et les difficultés des collectivités sont celles qui sauront ce qui fonctionnera et ce qui ne
fonctionnera pas dans celles-ci. Ainsi, les collectivités rurales doivent participer à l'élaboration des critères
(c'est-à-dire diriger l'établissement des critères des programmes), et le gouvernement doit les aider à cet
égard.
Outre ces programmes, politiques et mesures, les participants aimeraient que le gouvernement établisse des
cadres redditionnels afin de contrôler le succès ou l'échec de ces initiatives dans les collectivités rurales et
de les modifier, au besoin. Ils ont également indiqué que les cadres redditionnels doivent absolument figurer
à l'échelle locale, et non uniquement à l'échelle fédérale. Il est essentiel que tous les ordres de
gouvernement évaluent les programmes, les politiques et les mesures pour que chaque administration puisse
résoudre ses propres problèmes.
3.4 Pas de solutions éphémères-il faut investir dans des solutions à long terme
Le message clé émanant de ce groupe de principes porte que les problèmes des collectivités rurales ne
peuvent être résolus en deux temps trois mouvements. Le gouvernement fédéral doit avoir la volonté de
s'engager à long terme pour soutenir totalement les processus qui aident la collectivité à long terme. Ce ne
sont pas des problèmes dont on peut se débarrasser simplement en ouvrant son portefeuille. Pour mettre en
oeuvre toutes leurs stratégies, et non pas seulement certaines parties d'entre elles, les collectivités doivent se
voir accorder un financement continu. L'un des problèmes qui ont été soulevés est celui selon lequel le
gouvernement travaille en fonction d'un « cycle budgétaire » qui ne donne pas aux collectivités
suffisamment de temps ni ne les assure que le financement leur sera octroyé pour le prochain exercice.
Les participants étaient également d'avis que les solutions à long terme doivent être complètes, afin qu'elles
puissent s'articuler autour d'autres programmes ou politiques et ainsi former une stratégie orchestrée pour
répondre aux besoins de la collectivité. Le lancement d'un programme qui vise à résoudre un problème
n'éliminera pas les nombreuses difficultés auxquelles font face les régions rurales. Les solutions doivent
être mises en oeuvre d'une façon coordonnée et s'articuler autour d'autres programmes et politiques. De
cette façon, elles pourront vraiment régler les problèmes. Plus précisément, les programmes, les politiques
et les services doivent inclure un équilibre de considérations sociales, économiques, environnementales et
culturelles qui sont uniques à chaque collectivité.
3.5 Atteindre des objectifs communs-travailler ensemble en partenariats
Les participants ont mentionné que la restructuration et le « déchargement » des responsabilités de tous les
ordres de gouvernement ont modifié et compliqué la dynamique entre les différents partenaires. Cela a eu
une incidence négative sur les citoyens des collectivités rurales. Les partenariats, « dans le vrai sens du
terme », sont considérés comme étant essentiels au succès du développement communautaire. Ceux-ci
comprennent tous les ordres de gouvernement, l'industrie privée, les collectivités et les organismes
communautaires. Les partenariats devraient être formés d'une façon plus orchestrée et coopérative afin
qu'ils puissent encourager le partage des succès et des échecs d'autrui. Les partenariats peuvent être
volontaires. Toutefois, les rôles et responsabilités de chacun devraient être précisés au tout début de
l'entente de partenariats, afin que tous les intervenants sachent ce qu'on attend d'eux. Les participants de
l'Atelier ont indiqué qu'à une époque où les ressources sont de moins en moins accessibles, le seul moyen
d'obtenir du succès est de travailler de concert avec les autres partenaires pour atteindre des objectifs
communs.
4. Suggestions relatives aux mesures que devrait prendre le
gouvernement fédéral pour aider les collectivités locales
L'Atelier rural national avait pour objectif clé de déterminer quelles mesures concrètes les citoyens des
collectivités rurales aimeraient que le gouvernement fédéral entreprenne afin de résoudre leurs problèmes.
On a demandé aux participants de répondre à la question suivante : « Quel rôle le gouvernement fédéral
devrait-il jouer pour vous aider à relever ces défis? » Certaines mesures suggérées par les participants sont
liées directement aux sujets du chapitre 2 et aux principes directeurs résumés au chapitre 3, alors que les
autres sont plus généraux. Les paragraphes suivants résument ces mesures :
«Le gouvernement fédéral, par l'entremise du Premier Ministre ou avec sa collaboration, devrait aligner / harmoniser tous ses programmes avec une vision attrayante et durable à laquelle souscriront les Canadiens et Canadiennes de toutes les collectivités du pays. Faites que cette vision soit visible et réelle pour tout le monde. » |
Élaborer une vision à long terme pour les collectivités rurales canadiennes. Certains participants jugent que gouvernement fédéral doit adopter une vision à long terme des collectivités rurales canadiennes, la communiquer pour démontrer son engagement envers les citoyens des collectivités rurales canadiennes et formuler de quelle façon il entend résoudre les problèmes et les difficultés des collectivités rurales. Les participants ont également recommandé que le gouvernement fédéral,dans le cadre de cette vision, établisse des projets de mise en valeur à long terme. Plus précisément, on a mentionné que le gouvernement doit établir des projets à long
terme pour soutenir la reconstruction des collectivités qui ont été touchées par la crise des pêches. On a fait
savoir que ces initiatives devraient être durables, et non éphémères.
« Il y a une chose que vous ne devez pas oublier : moi! Je suis un Canadien. Je vis dans une collectivité rurale du Canada. J'ai les mêmes rêves, aspirations et responsabilités que tout autre Canadien. Lorsque vous administrez, soyez à l'écoute des Canadiens et Canadiennes qui vivent en milieu rural comme vous l'êtes dans le cas des autres minorités. Laissez-moi réaliser mes rêves et mes aspirations même si je demeure en milieu rural. » |
Adapter les critères des programmes et les politiques fédérales aux réalités rurales. Les participants ont appuyé fortement la notion selon laquelle le gouvernement fédéral devrait non seulement examiner les programmes et politiques futurs, mais également tous les programmes et activités existants dans une perspective rurale. Dans ce contexte, on a souligné qu'il faut examiner la disponibilité des programmes fédéraux et leur accessibilité pour les citoyens des collectivités rurales. On a également mentionné qu'il faut étudier les incidences combinées des politiques fédérales et provinciales sur les collectivités rurales canadiennes. Quelqu'un a proposé de former un comité rural national qui aurait pour mandat de
mener cette étude/évaluation. Cette activité devrait également inclure une rationalisation de tous les mandats
opposés des ministères fédéraux liés aux collectivités rurales.
Notre conseil « municipal actuel n'a aucune expérience du développement économique. Il a besoin d'aide professionnelle ou gouvernementale pour se lancer dans cette voie... On devrait former une équipe composée d'un animateur du gouvernement fédéral et d'une société de développement provincial et régional pour qu'elle rencontre notre collectivité le plus tôt possible. » |
Fournir aux collectivités des animateurs / conseillers pour les aider à trouver leurs propres solutions. Pratiquement tous les petits groupes ont
indiqué que le gouvernement doit aider les collectivités en leur fournissant des ressources humaines. Ce projet aurait pour objectif de fournir des outils d'information et de l'expertise aux collectivités. On croit aussi que cette présence physique permettrait au gouvernement fédéral et aux citoyens des collectivités rurales d'échanger plus d'informations. La personne choisie travaillerait avec les groupes ruraux pour informer les gouvernements des besoins des collectivités rurales. Elle donnerait aux résidants des informations sur les programmes gouvernementaux
pour qu'ils puissent déterminer quelle est la meilleure façon d'y accéder et de les utiliser. Selon les
participants, ce projet aiderait les personnes vivant en milieu rural (notamment les chefs locaux, les
représentants des programmes de développement économique et les entrepreneurs) à perfectionner leurs
compétences.
Élaborer un programme qui faciliterait le partage des connaissances et des renseignements
communautaires. Cette mesure comprend deux concepts clés. Premièrement, on a fait remarquer que les
collectivités rurales doivent dresser un inventaire des forces et des besoins de leur collectivité. Cette activité
comprendrait également le recensement des succès et des échecs de la collectivité. Deuxièmement, on a
indiqué qu'il faut faciliter l'échange des connaissances et de l'information entre les collectivités. Divers
intervenants de différents ordres du gouvernement et des collectivités participeraient à l'exécution de ce
programme.
« Il faut mettre en oeuvre une campagne nationale pour promouvoir les collectivités rurales et les technologies qui permettent aux gens de vivre et de travailler dans les collectivités rurales. Par exemple, ça prend 10 minutes pour se rendre au chalet, et 10 secondes pour communiquer avec Tokyo.» |
Promouvoir le caractère unique des collectivités rurales et éloignées du Canada. On aimerait beaucoup que le gouvernement fédéral élabore une diversité de programmes et activités qui serviraient à amener les gens à être conscients du fait que la contribution et le rôle des collectivités rurales canadiennes sont des forces précieuses du pays. On a suggéré que le gouvernement fédéral prenne des mesures pour faire connaître les programmes et les programmes d'échange campagne-ville pour les jeunes. En mettant en place des kiosques d'information ruraux, on pourrait communiquer cette information aux Canadiens et Canadiennes.
Soutenir la mise en valeur et l'entretien de l'infrastructure rurale. Les participants ont indiqué qu'il faut
prendre des mesures pour s'assurer que les collectivités rurales possèdent l'infrastructure nécessaire pour
soutenir et assurer la pérennité de la mise en valeur. Les routes, les quais, les chemins de fer et les systèmes
de communication sont tous des aspects qui doivent être étudiés. Selon les participants, le gouvernement
fédéral devrait prendre des mesures pour s'assurer qu'on a établi les priorités en matière d'infrastructure
pour répondre aux besoins des collectivités rurales.
Élaborer et mettre en oeuvre des incitatifs fiscaux. Les participants ont proposé divers incitatifs fiscaux
qui, selon eux, doivent être mis en oeuvre pour résoudre les problèmes des collectivités rurales. On a
proposé quatre types d'incitatifs fiscaux à mettre en oeuvre par le gouvernement fédéral :
Allégement fiscal pour les citoyens des collectivités rurales, à la lumière du fait que les collectivités
différentes ont besoin de différents allégements. :
- Incitatifs fiscaux pour les entreprises, afin d'encourager l'établissement d'entreprises dans les
milieux ruraux.
- Incitatifs fiscaux pour le développement communautaire, afin d'encourager le secteur privé et les
membres du grand public à s'engager dans les projets de développement communautaire et à les
appuyer.
- Allégement fiscal pour aider les personnes qui étudient loin de chez elles, afin d'aider les jeunes
qui vivent en milieu rural à s'instruire davantage.
Dresser une liste des normes minimales s'appliquant aux citoyens des collectivités rurales. Certains
participants ont suggéré que le gouvernement fédéral définisse des niveaux de services et de normes de base
qui s'appliqueraient aux citoyens de chacune des collectivités rurales.
Octroyer du financement. Les participants ont proposé que le gouvernement fédéral octroie du
financement pour soutenir les diverses initiatives et activités. Certaines de ces suggestions étaient fondées
sur le besoin des collectivités rurales d'obtenir d'autres fonds, alors que d'autres découlaient de l'idée qu'il
faut changer la façon dont le financement est actuellement géré. Voici certaines de ces suggestions :
Il faut octroyer d'autres fonds ou réaffecter le financement pour :
-
Soutenir le marché de l'habitation. Selon les participants, on devrait inciter les gens à demeurer
dans les collectivités rurales canadiennes en leur octroyant des fonds pour les aider à acheter une
maison dans une région rurale ou éloignée. On a également suggéré de financer les
déménagements des gens de centres urbains vers les campagnes.
- Fournir des capitaux de lancement/capitaux à risque pour encourager l'élaboration de projets et
l'établissement d'entreprises dans les petites villes (p. ex. pour aider les agriculteurs à mettre sur
pied de petites usines de transformation, aider les entrepreneurs, etc.). Ce capital pourrait être
remboursable.
- Financer des projets pilotes pour mettre à l'essai des solutions innovatrices. Les participants ont
souligné que même si on a de très bonnes idées pour soutenir le développement communautaire,
celles-ci sont souvent limitées par un manque de ressources. On a suggéré d'offrir du financement
pour soutenir les projets pilotes innovateurs dans les collectivités.
On a formulé les suggestions suivantes pour mieux adapter les processus de financement aux besoins des
collectivités rurales :
- Offrir aux collectivités un financement global. Laisser aux collectivités le soin de gérer les fonds
qu'elles pourraient affecter à des priorités locales.
- Créer des commissions nommées à l'échelle régionale, qui pourraient prendre des décisions
concernant les priorités de mise en valeur régionale et le financement.
Régler les revendications territoriales et accorder les droits conférés par traité aux Autochtones et
aux Premières nations. Certains participants ont indiqué que les négociations continues avec le
gouvernement fédéral pour régler les revendications territoriales et accorder les droits conférés par traités
minaient la capacité des collectivités de se concentrer sur leur mise en valeur.
Maintenir la présence fédérale dans les collectivités rurales. Les participants ont fait remarquer que la
prestation des programmes et services fédéraux devrait être orchestrée par un point unique dans les petites
collectivités rurales, et que l'endroit où seraient offerts ces programmes et services devrait être déterminé à
l'échelle locale. Le bureau de poste se révélerait un bon point central où l'on pourrait fournir de
l'information gouvernementale.
Révision des accords commerciaux. Certains participants ont fait remarquer que les accords commerciaux
conclus avec les États-Unis et l'Union européenne devraient être révisés afin qu'on puisse évaluer leur
incidence sur les collectivités et les citoyens ruraux du Canada. Les participants ont déterminé que le
gouvernement fédéral devait prendre des mesures pour résoudre les problèmes suivants :
- On accorde de meilleurs espaces d'étalage aux produits importés des États-Unis alors qu'on
dispose déjà de produits saisonniers locaux. On doit faire en sorte que les producteurs locaux
reçoivent un certain appui.
- Le prix du bétail et du grain est en chute libre. C'est pourquoi le gouvernement doit octroyer
d'autres fonds sous la forme de subventions. Les producteurs canadiens doivent pouvoir vendre
leurs produits à prix raisonnable.
- Ententes relatives aux pêches : le programme des pêches ne devrait pas être fondé sur le principe
selon lequel les pêcheurs canadiens en zone côtière se verraient accorder une priorité d'accès aux
stocks de poissons. On a soulevé la question selon laquelle les pêcheurs européens contribuent à
l'effondrement de l'industrie de la pêche canadienne.
« Il faut établir concrètement la mise en valeur des régions rurales comme une priorité en créant un ministère fédéral dont cette priorité serait l'unique mission. » |
Créer un ministère rural fédéral. Le concept d'un ministère rural fédéral émane des discussions de quelques petits groupes. On a proposé que ce ministère se consacre au secteur rural, mais nomme des délégués dans d'autres ministères fédéraux.
Établir un comité consultatif rural national. On a suggéré d'établir un comité consultatif national qui
contribuerait à l'élaboration d'une stratégie rurale globale et qui s'entretiendrait continuellement avec le
gouvernement fédéral concernant les affaires rurales. Certains participants considèrent que ce projet se
traduirait par l'établissement de groupes ruraux dans chaque province, lesquels seraient des interlocuteurs
politiques auprès du gouvernement fédéral.
Augmenter le nombre de député représentant le milieu rural. Selon certains participants, comme les
collectivités rurales du Canada comptent moins d'habitants que les centres urbains, elles ne sont pas
suffisamment représentées sur le plan politique pour exprimer les préoccupations des Canadiens et
Canadiennes qui vivent en milieu rural.
Établir d'autres programmes pour les jeunes. On a recommandé trois types de mesures en ce qui
concerne les jeunes. Premièrement, on a proposé que le gouvernement fédéral s'attache à créer des
débouchés pour les jeunes des milieux ruraux afin que ceux-ci puissent accéder à un système
d'enseignement intéressant au sein de leur collectivité. Deuxièmement, on a proposé d'établir un
programme d'action communautaire pour faire en sorte que les jeunes s'investissent dans leur collectivité et
contribuent à trouver et à appliquer des solutions aux difficultés auxquelles ils font face. Troisièmement, on
a indiqué qu'il faut établir des programmes, comme des programmes d'apprentissage, qui aideraient les
jeunes à obtenir un emploi.
Élaborer des lignes directrices sécuritaires pour les sites d'enfouissement. Certains participants se sont
dits préoccupés par le fait que les collectivités rurales du Canada souffrent des pratiques dangereuses en
matière d'enfouissement des déchets. On devrait étudier l'incidence des pratiques en matière
d'enfouissement des déchets sur les collectivités rurales, et on doit établir des lignes directrices pour réduire
au minimum l'incidence qu'ont ces décisions sur les collectivités et les citoyens venant des milieux ruraux
du Canada.
Élaborer plus de programmes de financement en partenariat. Certains participants considèrent ces types
de programmes comme un bon moyen de partager les ressources limitées et d'encourager l'acceptation,
l'appui et l'engagement des divers organismes et partenaires.
Informer la population des mesures qui sont prises. Enfin, certains participants se sont dits fortement en
faveur du fait que le gouvernement fédéral fasse un suivi et fasse rapport des mesures et des activités
entreprises en réponse aux commentaires des collectivités rurales.
Atelier Rural National
Annexe A - Approche de l'Atelier
1. Participants
Invitation des participants
L'Atelier rural national constituait une phase distincte dans le cadre des activités du Dialogue rural. Trois différents groupes de participants ont
été invités à participer à l'atelier. Ces trois groupes étaient les suivants :
1. Un échantillon de Canadiens et de Canadiennes vivant en milieu rural qui ont rempli le questionnaire du Dialogue ou qui ont participé à un
atelier régional du Dialogue.
2. Des représentants des ministères fédéraux et provinciaux qui offrent des programmes et des services ayant une incidence sur les collectivités
et les citoyens ruraux du Canada.
3. Les délégués d'organismes qui représentent les collectivités et les citoyens des milieux ruraux du Canada (intervenants).
Au total, 224 personnes ont participé à l'atelier. La répartition des participants est illustrée dans le tableau qui figure ci-après.
Les participants qui, lorsqu'on leur a téléphoné, se sont montrés intéressés à prendre part à l'atelier, ont reçu une lettre d'invitation et un
formulaire d'inscription. Pour les aider à se préparer à l'atelier, on leur a remis des documents d'information sur l'atelier, notamment le document
de travail intitulé « Les collectivités rurales s'expriment » (préparé pour Agriculture et Agroalimentaire Canada, septembre 1998). Ce document
de travail présentait les informations et les résultats recueillis jusqu'à ce jour par le truchement des activités du Dialogue, lesquels serviront
d'assises aux échanges de l'Atelier rural national.
Divers citoyens des milieux ruraux, qui représentaient différents coins du pays, groupes démographiques et secteurs de l'économie, ont participé
à l'atelier. Les tableaux suivants illustrent la diversité des participants ruraux.
Citoyens des milieux ruraux ayant participé à l'Atelier national rural
ÂGE |
T-N |
ÎPÉ |
N-É |
N-B |
QC |
ON |
MB |
SK |
AB |
C-B |
YN |
TN |
TOTAL* |
|
Moins de
19 ans |
|
2 |
|
|
3 |
|
|
|
|
|
|
|
|
De19 à
24 |
|
|
3 |
|
|
1 |
|
|
1 |
|
|
|
|
De 25 à
34 |
1 |
|
2 |
1 |
|
|
1 |
1 |
1 |
|
|
|
|
De 35 à
54 |
5 |
4 |
8 |
4 |
5 |
8 |
9 |
9 |
6 |
5 |
6 |
3 |
|
De 55 à
64 |
3 |
1 |
4 |
1 |
|
4 |
|
1 |
1 |
5 |
2 |
1 |
|
De 65 à |
1 |
|
|
|
|
|
1 |
|
3 |
|
|
|
|
SEXE |
Femme |
5 |
5 |
11 |
4 |
6 |
8 |
4 |
6 |
3 |
6 |
3 |
2 |
|
Homme |
5 |
6 |
7 |
4 |
7 |
9 |
13 |
5 |
9 |
9 |
6 |
2 |
|
LANGUE |
Français |
|
3 |
2 |
4 |
13 |
3 |
5 |
1 |
|
1 |
|
|
|
Anglais |
10 |
8 |
16 |
4 |
|
14 |
12 |
10 |
12 |
14 |
9 |
4 |
|
TOTAL* |
10 |
11 |
18 |
8 |
13 |
17 |
17 |
11 |
12 |
15 |
9 |
4 |
145 |
*Nota - Ce total représente le nombre total de participants des milieux ruraux provenant de chaque province / territoire. Dans certains cas, il a été
impossible de connaître l'âge du participant
SECTEUR |
T-N |
ÎPE |
N-É |
N-B |
QC |
ON |
MB |
SK |
AB |
C-B |
YN |
TN |
Total |
Agriculture |
|
|
1 |
|
2 |
2 |
|
3 |
5 |
1 |
|
|
14 |
Foresterie |
|
|
|
|
|
|
|
1 |
|
1 |
|
|
2 |
Pêche |
|
|
|
|
|
|
|
1 |
|
2 |
|
|
3 |
Exploitation
minière |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 |
|
1 |
Tourisme |
1 |
1 |
|
|
1 |
|
|
|
1 |
1 |
1 |
|
6 |
Développement
économique |
3 |
1 |
3 |
1 |
1 |
1 |
4 |
2 |
2 |
2 |
2 |
|
22 |
Services |
|
|
3 |
1 |
1 |
2 |
2 |
1 |
1 |
1 |
1 |
|
12 |
Développement
communautaire |
|
3 |
3 |
2 |
1 |
3 |
1 |
|
2 |
1 |
4 |
|
20 |
Petites
entreprises |
1 |
|
2 |
|
1 |
1 |
1 |
2 |
1 |
|
|
1 |
9 |
Personnes au
foyer |
1 |
|
|
|
|
|
|
|
|
1 |
|
|
2 |
Bénévoles |
|
|
1 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 |
Services
communautaires |
1 |
1 |
2 |
1 |
|
1 |
|
1 |
1 |
1 |
|
|
9 |
Autochtones |
|
|
|
1 |
|
|
2 |
|
1 |
1 |
|
|
5 |
Enseignement |
3 |
1 |
1 |
1 |
|
1 |
3 |
1 |
|
1 |
|
|
12 |
Autres |
|
1 |
3 |
1 |
|
1 |
2 |
|
|
3 |
1 |
2 |
14 |
Nota: Dans certains cas, il a été possible de classer certains participants dans plusieurs catégories et impossible d'obtenir de l'information sur
d'autres participants.
La carte suivante recense les collectivités qui ont été représentées à l'Atelier rural national.
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