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Bureau de la biotechnologie

ÉVALUATION PAR L’ACIA DE L’INNOCUITÉ POUR L’ENVIRONNEMENT ET LE BÉTAIL D’UN COTONNIER RÉSISTANT AUX INSECTES (Selon le document de décision 96-14)


Qu’est-ce qu’un VCN?

Les VCN — végétaux à caractères nouveaux — sont de nouvelles variétés créées soit par les techniques de sélection traditionnelles soit par la biotechnologie moderne. Les VCN possèdent des caractéristiques qu’on ne retrouve pas chez les autres variétés cultivées au Canada.

Pour une définition scientifique plus précise des VCN, se reporter à la directive DIR 94-08 qui se trouve à l’adresse suivante : www.inspection.gc.ca/francais/plaveg/pbo/dir/dir9408f.shtml

Quel est le rôle de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en matière de VCN?

L’ACIA évalue l’innocuité de tous les VCN avant qu’ils puissent être cultivés ou servir à l’alimentation du bétail au Canada.

Les évaluateurs de l’ACIA amorcent leur examen des caractères nouveaux du VCN par une caractérisation minutieuse de la plante au niveau moléculaire — c’est-à-dire les nouveaux gènes introduits dans la plante et leur effet probable.

Les évaluateurs de la biosécurité végétale de l’ACIA déterminent si le VCN peut nuire à l’environnement.

Les évaluateurs de l’innocuité des aliments du bétail de l’ACIA évaluent les VCN qui peuvent servir à l’alimentation du bétail et déterminent la salubrité ces produits pour le bétail.

Il revient à l’entreprise qui a créé les VCN de décider si les VCN autorisés par l’ACIA seront ou non cultivés commercialement.

Les renseignements ci-dessous décrivent les principaux aspects de l’évaluation, faite par l’ACIA, d’une variété de cotonnier résistant aux insectes, nouvelle variété créée par Monsanto Canada pour sa culture aux États-Unis et dont les graines pourraient être importées au Canada pour l’alimentation du bétail.

Pour l’évaluation officielle complète, se reporter au document de décision DD96-14, qui se trouve à l’adresse suivante : www.inspection.gc.ca/francais/plaveg/pbo/dd/dd9614f.shtml.

Quels sont les caractères nouveaux du cotonnier résistant aux insectes?

  • Résistance au ver de la capsule du cotonnier, au ver rose de la capsule du cotonnier et à la noctuelle verdoyante

    Les scientifiques ont créé trois lignées de cotonnier. Chacune de ces lignées cible, de manière semblable, le ver de la capsule du cotonnier, le ver rose de la capsule du cotonnier, la noctuelle verdoyante et d’autres insectes de la même famille, car ces insectes ravageurs peuvent gravement endommager les cultures cotonnières des États-Unis, pays producteur de coton. La nouvelle variété de cotonnier renferme un gène qui lui permet de produire une protéine issue de Bacillus thuringiensis (Bt), bactérie commune dans le sol. Lorsque les trois espèces de vers de la capsule du cotonnier, les ravageurs ciblés, attaquent les capsules de ce VCN, la protéine de Bt produite par le végétal agit comme insecticide.

    Le Bt est utilisé sans risque en pulvérisation depuis longtemps au Canada pour la lutte contre les insectes nuisibles. Des études de laboratoire montrent que la protéine Bt n’est pas toxique pour les animaux parce qu’elle ne persiste pas dans leur tube digestif et qu’il est peu probable qu’elle provoque des allergies.

  • Résistance à la kanamycine (antibiotique)

    Les chercheurs utilisent des gènes marqueurs comme outils pour créer des VCN en laboratoire. Ils doivent souvent produire et analyser un grand nombre de plantes avant de trouver celle qui présente le nouveau caractère conférant l’effet souhaité - dans le cas présent, la résistance au ver de la capsule du cotonnier, au ver rose de la capsule du cotonnier et à la noctuelle verdoyante. Quand ils conçoivent des VCN, les chercheurs insèrent dans les plantes des gènes marqueurs, en plus des gènes qui confèrent les caractères désirés. Ces gènes supplémentaires aident les chercheurs à repérer rapidement, parmi les centaines de jeunes plantes à l’essai, celles qui ont le nouveau caractère voulu.

    Les évaluateurs de l’ACIA en sont arrivés à la conclusion que l’emploi de gènes de la résistance à la kanamycine dans le contexte de la conception de nouveaux VCN constitue une pratique sécuritaire. Les chercheurs se servent de la kanamycine parce qu’il s’agit d’un antibiotique peu utilisé par les médecins ou les vétérinaires.

    Le cotonnier résistant aux insectes contient ce gène marqueur codant la résistance à l’antibiotique kanamycine, en plus du gène Bt.

Lors de l’évaluation de l’innocuité du cotonnier résistant aux insectes pour l’environnement et le bétail, que cherchaient les évaluateurs et qu’ont-ils découvert?

Les évaluateurs ont mis l’accent sur les préoccupations suivantes en matière d’innocuité pour l’environnement et le bétail :

  • Possibilité que le VCN devienne une mauvaise herbe, envahisse des habitats naturels et nuise aux espèces sauvages apparentées au cotonnier

    Le cotonnier ne peut être cultivé au Canada en raison du climat. De surcroît, les variétés traditionnelles de cotonnier ne sont pas envahissantes dans les habitats naturels. Comme rien n’a été ajouté au VCN pour lui permettre de pousser au Canada ou pour le rendre envahissant, celui-ci ne deviendra pas une mauvaise herbe dans ce pays et n’envahira pas les habitats naturels canadiens.

    Comme la distance d’autopollinisation du cotonnier est normalement très faible et que ce dernier ne compte, au Canada, aucune espèce sauvage apparentée avec laquelle il pourrait se croiser naturellement, les évaluateurs de l’ACIA ont conclu qu’il est impossible qu’il y ait flux génétique de ce VCN vers d’autres variétés de cotonnier au Canada.

  • Incidence possible sur des organismes non visés et sur des insectes autres que ceux que cible le caractère nouveau

    Des 10 espèces d’insectes étudiées, seules les quatre espèces de la famille ciblée (ver de l’épi de maïs, noctuelle verdoyante, sphinx du tabac et pyrale du maïs) ont réagi à la protéine du Bt. Les études alimentaires ont également ciblé des insectes bénéfiques pour le cotonnier (abeille domestique, coccinelle, chrysope verte et guêpe parasite) et six autres espèces d’insectes (chrysomèle méridionale des racines du maïs, anthonome du cotonnier, doryphore de la pomme de terre, moustique de la fièvre jaune, puceron vert du pêcher, noctuelle verdoyante et blatte germanique). Les résultats ne montrent aucune incidence négative.

    Dans le cadre d’études de courte durée sur la toxicité alimentaire, on a donné à manger à des souris et à des cailles la protéine insecticide ou des graines brutes du cotonnier résistant aux insectes. Aucune incidence négative n’a été observée. Ces résultats n’ont pas étonné les évaluateurs, parce que des études expérimentales antérieures avaient montré que la protéine Bt ne persistait pas dans le tube digestif des animaux. Les protéines produites par ce VCN se sont révélées équivalentes à celles produites naturellement par la bactérie Bt que l’on retrouve couramment dans le sol.

    À la lumière de ces facteurs, les évaluateurs de l’ACIA ont déterminé que, comparativement aux variétés traditionnelles de cotonnier, le cotonnier résistant aux insectes ne nuira pas aux animaux—et notamment aux humains—ni aux insectes non visés.

  • Incidence possible sur la biodiversité

    Les trois lignées de cotonnier résistant aux insectes ne possèdent aucun caractère qui provoquerait leur propagation au-delà des régions actuelles de production de coton des États-Unis et leur pénétration au Canada. Comme le cotonnier ne peut se croiser avec des espèces sauvages au Canada, il n’y aura pas de transfert de caractères nouveaux à des espèces sauvages apparentées et probablement aucun effet négatif important ne se fera sentir sur la biodiversité.

  • Possibilité que les insectes deviennent résistants au VCN

    Comme les trois lignées de cotonnier ne peuvent être cultivées au Canada, on n’a pas eu à vérifier si les insectes développeraient une résistance au VCN. Les évaluateurs de l’ACIA ont relevé un faible risque que les chenilles d’insectes nuisibles de la même famille qui se nourrissent de graines de cotonnier entreposées puissent devenir résistantes à la protéine insecticide. Toutefois, aucun de ces insectes ne s’attaquent aux cultures et normalement on n’utilise pas contre eux d’insecticide à base de Bt.

  • Évaluation de l’utilisation pour l’alimentation du bétail

    Les graines de cotonnier renferment de nombreux facteurs antinutritionnels et doivent être traitées de manière à réduire les teneurs en toxines et à rendre leur tourteau propre à l’alimentation du bétail. Les évaluateurs de l’innocuité des aliments du bétail de l’ACIA ont mis les trois nouvelles lignées de cotonnier à l’essai pour déterminer la teneur en substances chimiques et pigments divers normalement trouvés dans le cotonnier, dont certains sont toxiques pour le bétail s’il sont présents en quantités suffisantes. Ils ont conclu que les teneurs en gossypol, en anthocyanine, en flavonoïdes et en tannin se situaient dans les limites normales acceptables, tout comme les teneurs en acides gras cyclopropénoïdes. Les teneurs en aflatoxine (une substance toxique produite par une moisissure) correspondaient à celles des témoins ou y étaient inférieures. Les évaluateurs ont également déterminé que la semence des trois nouvelles lignées de cotonnier avait une composition nutritive essentiellement équivalente (notamment en ce qui concerne les protéines, l’huile, les glucides et les cendres) à celle des variétés traditionnelles de cotonnier. L’introduction de gènes nouveaux dans le cotonnier n’a pas d’incidence sur sa composition ni sur sa valeur nutritive.

Quel est le résultat de l’évaluation de l’innocuité réalisée par l’ACIA?

Après examen des données et des renseignements fournis par Monsanto Canada, et après comparaison des trois lignées de cotonnier résistant aux insectes avec des variétés de cotonnier traditionnelles, les évaluateurs de la biosécurité végétale ont conclu que les caractères du VCN n’auraient pas d’effet négatif important sur l’environnement.

Les évaluateurs de l’innocuité des aliments du bétail ont conclu que les caractères du cotonnier résistant aux insectes ne suscitent pas d’inquiétudes quant à sa valeur nutritive ou à son innocuité pour le bétail; le VCN peut servir d’ingrédient dans les aliments du bétail.

Par conséquent, l’ACIA autorise la dissémination en milieu ouvert dans l’environnement des trois lignées de cotonnier résistant aux insectes.



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