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Produits biologiques vétérinaires > Lignes directrices / Formulaires Ligne directrice produits biologiques vétérinaires 3.6F
Lignes directrices pour l'épreuve d'exclusion du virus de la fièvre
catarrhale du mouton dans les produits biologiques vétérinaires
Afin d'empêcher l'introduction au Canada du virus de la fièvre catarrhale dans les
vaccins destinés aux ruminants, la Section des produits biologiques vétérinaires
impose aux fabricants étrangers de soumettre à une épreuve d'exclusion du virus de la
fièvre catarrhale du mouton tous les vaccins à virus vivants à base de sérum de bovin
ou d'autres ruminants, ou produits sur cellules primaires de bovin ou d'autres ruminants.
À la lumière de l'expérience acquise sur le terrain avec la maladie et des
résultats des études en laboratoire, on comprend mieux à présent la pathogénicité,
la résistance et l'immunologie du virus.
L'irradiation aux rayons gamma est une méthode jugée satisfaisante pour
éliminer le virus de la fièvre catarrhale du sérum de bovin ou d'autres ruminants. La
dose de traitement reconnue ne doit pas être inférieure à 1,5 - 2 mégarads
d'irradiation du sérum congelé (-20° C) aux rayons gamma.
L'épreuve d'exclusion a été abandonnée pour tous les vaccins à virus
vivants lorsque le milieu de culture contient du sérum irradié aux rayons gamma, exception
faite des vaccins destinés aux ruminants et des vaccins produits sur des
cellules primaires de bovin ou d'autres ruminants.
L'épreuve d'exclusion reste obligatoire pour tous les vaccins à virus
vivants destinés aux ruminants lorsque le milieu de culture contient du sérum de
ruminant non irradié ou lorsque le vaccin est produit sur des cellules
primaires de ruminant.
L'épreuve d'exclusion du virus de la fièvre catarrhale du mouton
mentionnée ci-haut pourrait être mise de coté pour les produits biologiques
vétérinaires si les fabricants utilisent des systèmes d'assurance de la qualité pour
prévenir la contamination par le virus de la fièvre catarrhale du mouton. Les épreuves
de contrôle de la qualité assurances doivent être documentées dans un protocole de
production approuvé. Chaque demand d'exemption sera révisée et approuvée de façon
individuelle.
Les fabricants auront le choix entre les deux options suivantes lorsque les vaccins
sont produits à partir de sérum non irradié ou sur des cellules primaires de ruminant
(voir pièce jointe).
a) Effectuer la présente épreuve de passage sur oeuf embryonné de poulet sur le
produit final.
b) Effectuer l'épreuve de séroconversion chez le mouton sur le produit final, sur les
cellules primaires de bovins ou d'autres ruminants et sur le sérum en vrac de bovin ou
d'autres ruminants.
L'épreuve d'exclusion n'est pas nécessaire dans le cas des lignées cellulaires
établies.
Si le fabricant choisit de mettre à l'épreuve le sérum en vrac ou les cellules
primaires au lieu du produit final, il doit mettre à l'épreuve tous les sérums et
toutes les cellules primaires de ruminant qu'il utilise dans son établissement, ce qui
inclut également le sérum et les cellules utilisées dans les laboratoires de recherche
ou de contrôle de la qualité.
Si le fabricant choisit d'utiliser du sérum déjà irradié pour la production de
vaccin, il faut que l'ensemble du sérum de bovin ou de ruminant servant dans son
établissement ait été irradié. Il faudra procéder à des vérifications des méthodes
de production afin de déceler toute modification éventuelle.
PROTOCOLE No 1 DE DÉPISTAGE DU VIRUS
DE LA FIÈVRE CATARRHALE DU MOUTON
ÉPREUVE D'EXCLUSION DU VIRUS DE LA FIÈVRE CATARRHALE DU MOUTON
À L'AIDE D'EMBRYONS DE POULET
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Inoculum
L'inoculum du premier passage sur oeuf embryonné doit être le produit final. S'il
s'agit d'un vaccin à virus vivants, choisir au hasard au moins cinq fioles de chaque
série à soumettre à l'épreuve. À chaque fiole, ajouter environ 10 % du diluant
stérile d'accompagnement afin de reconstituer complètement le vaccin lyophilisé et de
ne pas provoquer la mort inutile d'embryons en raison d'une concentration excessive des
ingrédients, dans le vaccin ainsi que dans le contenu réuni. Inoculer immédiatement
après avoir reconstitué. Si le produit comprend du sérum, choisir au hasard au moins
deux bouteilles de chaque série à contrôler et en réunir des parties aliquotes de
volume égal.
L'inoculum du deuxième et du troisième passage est constitué uniquement des embryons
prélevés et réunis, et non pas du contenu total de l'oeuf.
Les embryons peuvent être homogénéisés dans un mélangeur de verre (Ten Broeck) ou
par passage pendant environ quatre minutes dans un homogénéisateur à haute vitesse,
avant d'être refroidis à l'eau glacée au moyen d'une quantité minimale de diluant
(environ 10 % du volume total). Centrifuger la suspension à faible vitesse dans une
centrifugeuse réfrigérée (à environ 1 200 tr/mn) pendant 5 minutes, puis verser le
surnageant dans un récipient refroidi afin de le conserver comme inoculum. Veiller à
conserver le matériel à basse température, à le protéger de la lumière et à le
traiter rapidement. Le surnageant de la suspension embryonnaire doit être dilué à
raison d'une partie pour 1 000 de solution saline tamponnée aux phosphates. Ne
pas congeler le matériel résiduel conservé entre les passages mais le
réfrigérer, afin de pouvoir l'utiliser dans l'éventualité de résultats non
concluants.
Oeufs
Incuber les oeufs de poulet pendant 8 à 12 jours à 37,5°C.
Les mirer afin de déterminer si les embryons sont viables et localiser un vaisseau
sanguin à proximité de la surface de la chambre à air. Marquer l'emplacement du
vaisseau sur la coquille.
Au moyen d'une petite molette électrique diamantée, découper un carré d'environ 0,5
cm de côté dans la coquille jusqu'à la membrane au niveau de la partie marquée. Si la
membrane est accidentellement entamée, ajouter du collodion pour empêcher que la rupture
ne s'étende.
Soulever doucement le carré de la coquille au moyen d'une pince courbe à bouts
effilés.
Inoculation
La description détaillée de l'inoculation intravasculaire de l'embryon, avec
illustration de techniques à l'appui, est donnée par Foster et Luedke (1,
4) et par Goldsmit et Barzilai (2, 3).
Inoculer un nombre suffisant d'embryons afin que l'on puisse, 24 heures après, choisir
pour chaque passage six embryons viables pour l'examen au cours des sept journées
d'incubation. Le nombre total d'oeufs inoculés à chaque passage doit être déclaré.
Les pertes journalières imputables aux traumatismes, à la contamination ou à d'autres
causes doivent être consignées.
La quantité d'inoculum s'élève à 0,1 mL par oeuf. Après l'inoculation, incuber les
oeufs à 33,5°C pendant sept jours.
OBSERVATIONS
Si l'emploi de témoins viraux positifs est une technique virologique normalisée, il
n'est cependant pas recommandé dans le cas du virus de la fièvre catarrhale du mouton.
En effet, on estime que le risque accru imputable à la conservation et à la manipulation
du virus en laboratoire est beaucoup trop élevé par rapport à l'utilité du témoin.
Examiner quotidiennement (y compris durant les fins de semaine) les embryons inoculés
des trois passages.
Les embryons qui meurent dans les 24 heures qui suivent l'inoculation peuvent être mis
au rebut.
Les embryons qui meurent entre 24 et 168 heures (7e jour) après
l'inoculation doivent être examinés et être inclus dans le matériel de passage
constitué de tous les embryons prélevés jusqu'au 7e jour de
l'incubation. Toutefois, si les embryons présentent des lésions qui évoquent le virus
de la fièvre catarrhale du mouton, il faut les mettre en culture séparément. S'il
apparaît que la mort des embryons ne serait pas causée par le virus de la fièvre
catarrhale, il faut déterminer la cause du décès. Cela est particulièrement important
lorsqu'au moins la moitié des embryons meurent. S'il y a lieu, consulter un laboratoire
de diagnostic compétent.
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
L'échantillon mis à l'épreuve peut être considéré comme négatif si, à la fin du
troisième passage, les six embryons sont viables ou exempts de lésions indicatrices de
la présence du virus de la fièvre catarrhale du mouton.
NOTA : Les embryons morts ou moribonds qui sont infectés par le virus de la fièvre
catarrhale du mouton sont habituellement de couleur rouge vif en raison d'hémorragies
massives. Toutefois, il arrive souvent que les hémorragies soient minimes ou absentes.
RÉFÉRENCES
- Direct assay for bluetongue by intravascular inoculation of
embryonating eggs. Foster N.M., Luedke A.J. Amer J Vet Res 1968; 29 (3) : 749.
- Isolation and propagation of a Bluetongue Virus Strain in
embryonating eggs by the intravenous route of inoculation, rapport préliminaire.
Goldsmit L. Barzilai E. Refuah Veterinarith 1965; 22 (4) : 285.
- An improved method for the isolation and identification of
Bluetongue Virus by intravenous inoculation of embryonating chicken eggs. Goldsmit
L, Barzilai E. J Comp Path 1968; 78(4) : 477.
- Bluetongue in sheep and cattle. Efficacy of embryonating chicken eggs in
viral isolations. Foster N.M. et al, Amer J Vet Res 1972; 33: 77.
PROTOCOLE No 2 DE DÉPISTAGE DU VIRUS
DE LA FIÈVRE CATARRHALE DU MOUTON
ÉPREUVE D'EXCLUSION DU VIRUS DE LA FIÈVRE CATARRHALE DU MOUTON PAR SÉROCONVERSION
CHEZ LE MOUTON
Choisir au moins six moutons sains, bien identifiés, pratiquer un premier saignement
de ces sujets et recueillir le sérum avant injection sous-cutanée du matériel
d'épreuve.
Pour l'épreuve du produit final, administrer aux six moutons dix fois la dose
recommandée du vaccin destiné à l'importation ou à la vente au Canada. Chaque animal
doit recevoir un vaccin d'une fiole distincte de la même série de produit.
Pour l'épreuve du sérum bovin, chaque mouton doit recevoir 75 à 100 mL de la série
de sérums destinés à servir à la production des produits biologiques. Chaque animal
doit recevoir du sérum d'une fiole distincte de la même série.
Pour l'épreuve des cellules bovines primaires, chacun des moutons doit recevoir les
cellules et le surnageant d'un récipient de culture monocouche équivalant à au moins
75 cm2 que l'on aura incubé pendant 5 à 7 jours à la température
optimale. Chacun des sujets doit recevoir par injection du matériel d'un récipient
séparé du même lot de cellules primaires.
Quel que soit l'inoculum utilisé, chacun des moutons doit être saigné à nouveau
35 jours après l'injection. Soumettre les échantillons de sérum prélevés avant
et après l'injection à un laboratoire compétent pour la mise en évidence des anticorps
dirigés contre le virus de la fièvre catarrhale du mouton. Si les résultats des
épreuves sont négatifs, le matériel éprouvé est acceptable.
Les résultats des épreuves susmentionnées doivent accompagner les résultats
d'autres épreuves lorsque l'on soumet une demande d'importation de chaque série de
produits biologiques vivants pour utilisation chez les ruminants. |