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Bureau de la biotechnologie

ÉVALUATION PAR L’ACIA DE L’INNOCUITÉ POUR L’ENVIRONNEMENT ET LE BÉTAIL D’UNE NOUVELLE MÉTHODE D’HYBRIDATION DU COLZA (Selon le document de décision DD95-04)


Qu’est-ce qu’un VCN?

Les VCN — végétaux à caractères nouveaux — sont de nouvelles variétés créées soit par les techniques de sélection traditionnelles soit par la biotechnologie moderne. Les VCN possèdent des caractéristiques qu’on ne retrouve pas chez les autres variétés cultivées au Canada.

Pour une définition scientifique plus précise des VCN, se reporter à la directive DIR 94-08, qui se trouve à l’adresse suivante : www.inspection.gc.ca/francais/plaveg/pbo/dir/dir9408f.shtml.

Quel est le rôle de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en matière de VCN?

L’ACIA évalue l’innocuité de tous les VCN avant qu’ils puissent être cultivés ou servir à l’alimentation du bétail au Canada.

Les évaluateurs de l’ACIA amorcent leur examen des caractères nouveaux du VCN par une caractérisation minutieuse de la plante au niveau moléculaire — c’est-à-dire les nouveaux gènes introduits dans la plante et leur effet probable.

Les évaluateurs de la biosécurité végétale de l’ACIA déterminent si le VCN peut nuire à l’environnement.

Les évaluateurs de l’innocuité des aliments du bétail de l’ACIA évaluent les VCN qui peuvent servir à l’alimentation du bétail et déterminent la salubrité ces produits pour le bétail.

Il revient à l’entreprise qui a créé les VCN de décider si les VCN autorisés par l’ACIA seront ou non cultivés commercialement.

Les renseignements qui suivent décrivent les principaux aspects de l’évaluation, faite par l’ACIA, de la nouvelle méthode d’hybridation du colza conçue par Plant Genetic Systems Inc.

Pour l’évaluation officielle complète, se reporter au document de décision DD95-04, qui se trouve à l’adresse suivante : www.inspection.gc.ca/francais/plaveg/pbo/dd/dd9504f.shtml.

Quels sont les caractères nouveaux du colza?

  • Stérilité mâle; restauration de la fertilité

    Les scientifiques ont mis au point une nouvelle méthode pour obtenir des hybrides de colza dont le rendement en ce qui a trait à la production de semences pour la récolte pourrait être de 20 à 25 p. 100 plus élevé que celui des variétés traditionnelles. La méthode consiste à introduire des gènes dans deux lignées parentales de colza oléagineux (colza ou colza canola) — à raison d’un nouveau gène par lignée — et à croiser ces lignées en vue de créer un hybride.

    La première lignée parentale contient un gène qui cause la stérilité mâle du VCN. Le gène inséré est présent dans Bacillus amyloliquefaciens, bactérie du sol. Il amène le végétal à produire l’enzyme barnase, lequel stoppe le développement des anthères (partie de l’étamine). Cela empêche le végétal de produire du pollen viable; le végétal est donc stérile. La seconde lignée parentale contient un autre gène, aussi isolé chez Bacillus amyloliquefaciens, qui produit l’enzyme barstar. Ce dernier inhibe l’activité de l’enzyme barnase. Le croisement des deux lignées permet de restaurer la fertilité. Le résultat donne des graines de colza hybride véritables à 100 p. 100 et, puisqu’il y a restauration de la fertilité, les hybrides issus de ces graines sont pleinement fertiles et produisent eux-mêmes des semences qui présentent le rendement vigoureux propre aux hybrides.

  • Tolérance à l’herbicide « glufosinate-ammonium »

    Les deux lignées parentales contiennent aussi un gène qui fait en sorte que le VCN tolère l’herbicide « glufosinate-ammonium ». Ce gène a été inséré comme moyen de sélection au champ pour garantir que seules les deux lignées parentales s’hybrident par pollinisation croisée, ce qui permet d’obtenir des semences hybrides pures à 100 p. 100. Selon des études menées en laboratoire, l’enzyme produit par le gène introduit n’est pas nuisible pour les animaux.

  • Résistance à la kanamycine (antibiotique)

    Les chercheurs utilisent des gènes marqueurs comme outils pour créer des VCN en laboratoire. Il arrive souvent que les chercheurs doivent produire et analyser un grand nombre de plantes avant de trouver celle qui présente le nouveau caractère voulu. Quand ils conçoivent des VCN, les chercheurs insèrent dans les plantes des gènes marqueurs, en plus des gènes qui confèrent les caractères désirés. Ces gènes supplémentaires aident les chercheurs à repérer rapidement, parmi les centaines de jeunes plantes à l’essai, celles qui ont le nouveau caractère voulu.

    Les évaluateurs de l’ACIA en sont arrivés à la conclusion que l’emploi de gènes de la résistance à la kanamycine dans le contexte de la conception de VCN constitue une pratique sécuritaire. Les chercheurs ont recours à la kanamycine, car il s’agit d’un antibiotique peu utilisé par les médecins ou les vétérinaires.

    Les lignées parentales de colza contiennent ce gène marqueur qui exprime la résistance à la kanamycine, en plus des gènes associés à la régulation de la pollinisation et à la tolérance à l’herbicide. Le gène marqueur a permis aux chercheurs de distinguer dès l’étape du développement les plants modifiés de ceux qui ne l’étaient pas. Les évaluateurs de l’ACIA ont confirmé que le gène marqueur ne s’exprimait pas dans le VCN et qu’il ne présentait pas de risques. Ils ont aussi examiné la séquence de nucléotides du gène (ADN et ARN), ainsi que les enzymes produits. Ils n’ont relevé aucune ressemblance avec des toxines ou des allergènes connus.

Lors de l’évaluation de l’innocuité des nouvelles lignées de colza pour l’environnement et le bétail, que cherchaient les évaluateurs et qu’ont-ils découvert?

Les évaluateurs ont mis l’accent sur les préoccupations suivantes en matière d’innocuité pour l’environnement et le bétail :

  • Possibilité que le VCN devienne une mauvaise herbe, envahisse des habitats naturels et nuise aux espèces sauvages apparentées au colza

    Les évaluateurs du gouvernement ont examiné les données fournies par les concepteurs des deux lignées parentales et de l’hybride et constaté que ces lignées survivaient et se reproduisaient de manière semblable aux variétés traditionnelles de colza. Ainsi, en ce qui concerne leur état de santé global, leur capacité de survie aux hivers canadiens, leur capacité de croisement avec d’autres végétaux apparentés, leur sensibilité aux maladies et aux insectes, ainsi que leur rendement et leur qualité, les nouvelles lignées de colza sont semblables aux variétés de colza déjà cultivées, récoltées et vendues au Canada. La seule différence remarquable est que les hybrides produisent plus de semences que les variétés traditionnelles.

    Le colza n’envahit pas les habitats naturels au Canada. Selon l’information fournie par la société Plant Genetic Systems Inc, les lignées parentales et leurs hybrides se comportent à cet égard de la même façon que les variétés classiques de colza. Les évaluateurs ont donc conclu que les nouvelles lignées de colza et leurs hybrides n’envahiront pas les habitats naturels au Canada.

    Le colza n’est pas considéré comme une mauvaise herbe au Canada. Comme les nouvelles lignées ou l’hybride n’ont subi aucune modification qui les rendrait envahissants, les évaluateurs ont conclu, en se basant sur l’information présentée, que le VCN ne manifestera pas davantage de comportement de mauvaise herbe ni de capacité d’envahissement des habitats cultivés que les variétés traditionnelles.

    La lignée parentale caractérisée par une stérilité mâle ne produit pas de pollen; par conséquent, elle ne se croisera pas avec d’autres espèces. Quoique cette lignée puisse recevoir du pollen, sa descendance portera elle aussi le caractère de stérilité mâle, et donc ne produira pas de pollen. La seconde lignée parentale et les plants hybrides se reproduisent normalement.

    On sait que les variétés de colza dont la culture commerciale est approuvée au Canada se croisent avec d’autres de la même espèce et avec quelques autres espèces apparentées. Pour ce qui est du colza tolérant l’herbicide, le transfert à des espèces sauvages apparentées de gènes associés à la tolérance, ainsi que la production d’une descendance, ne surviendraient que dans les zones où l’on utilise l’herbicide pour lutter contre les mauvaises herbes. Dans ces zones, s’il y a lieu, on pourra détruire les plants tolérants par des moyens mécaniques ou par d’autres produits chimiques. Les évaluateurs en sont arrivés à la conclusion qu’un flux génétique des lignées parentales et de leurs hybrides vers des espèces apparentées au colza est possible, mais que cela n’aggraverait pas le comportement de mauvaise herbe ou la capacité d’envahissement de ces dernières.

  • Incidence possible sur des organismes non visés

    Les enzymes barnase et barstar produits par les gènes introduits ne sont synthétisés que dans une partie précise des anthères, à un stade précis de leur développement. Par ailleurs, les études approfondies menées sur le comportement de pollinisation, au champ et en serre, n’ont pas révélé d’effets négatifs sur les abeilles domestiques qui se nourrissent à même les fleurs de colza.

    Les essais réalisés avec des canaris et des lapins, nourris soit de colza modifié soit de colza traditionnel, n’ont permis de constater aucune différence sur les plans de la consommation d’aliments, du comportement et du poids corporel. De même, on a trouvé les mêmes microorganismes dans le sol autour des racines des variétés modifiées et autour des racines des variétés non modifiées.

    À la lumière de ces renseignements, les évaluateurs de l’ACIA ont déterminé que les nouvelles lignées de colza, par comparaison avec les variétés traditionnelles, n’auront pas d’incidence sur les organismes non ciblés, soit les microorganismes, les insectes et les animaux (notamment les humains).

  • Incidence possible sur la biodiversité

    Les lignées parentales et leur hybride ne présentent aucun caractère qui pourrait conduire à en étendre l’utilisation au-delà des régions où l’on cultive actuellement le colza au Canada. Comme on ne retrouve les hybrides que dans les habitats modifiés, il n’y aura pas de transfert de caractères nouveaux aux espèces sauvages apparentées et probablement aucun effet négatif ne se fera sentir sur la biodiversité.

  • Évaluation de l’utilisation pour l’alimentation du bétail

    Les évaluateurs de l’innocuité des aliments du bétail n’ont pas relevé de différences sur le plan de la composition nutritive (par exemple, protéines, matières grasses, fibres et cendres) entre les lignées parentales et leur descendance hybride et le colza classique. Ils ont aussi découvert que les concentrations de glucosinolates et d’acide érucique (deux facteurs antinutritionnels présents en grande quantité dans le colza et certains végétaux de la famille de la moutarde) détectées dans les plants modifiés étaient dans une plage acceptable et qu’elles étaient semblables aux concentrations détectées dans les plants non modifiés. Ces constatations montrent que l’introduction de nouveaux gènes dans les plants de colza n’a pas nui à leur composition ni à leur valeur nutritive.

Quel est le résultat de l’évaluation de l’innocuité réalisée par l’ACIA?

Après examen des données et des renseignements présentés par Plant Genetic Systems Inc. et après comparaison des lignées parentales et de l’hybride avec les plants de colza traditionnels, les évaluateurs de la biosécurité végétale ont conclu que les caractères du VCN n’auraient pas d’effet négatif important sur l’environnement.

Après avoir analysé les données présentées par Plant Genetic Systems Inc, les évaluateurs de l’innocuité des aliments du bétail ont conclu que les caractères des nouvelles lignées de colza ne suscitent pas d’inquiétudes quant à leur valeur nutritive ou leur innocuité pour le bétail; le VCN peut servir d’ingrédient dans les aliments du bétail.

Par conséquent, l’ACIA autorise la dissémination des deux lignées parentales et de leur hybride en milieu ouvert dans l’environnement, et leur utilisation pour l’alimentation du bétail.



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