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Animaux > Maladies animales > Encéphalopathie spongiforme bovine > Le cas n°6 - Manitoba 2006 Rapport de lenquête sur le sixième cas dencéphalopathie spongiforme bovine (ESB) au Canada(Province du Manitoba)Le 8 août 2006ContexteLe 15 juin 2006, un éleveur de bovins du Manitoba a euthanasié une vache de race croisée Charolais qui était malade. Le vétérinaire de pratique privée de léleveur a prélevé un échantillon de tissus à des fins danalyse dans le cadre du Programme national de surveillance de lESB. Le laboratoire provincial du Manitoba a reçu léchantillon le 22 juin 2006 et la analysé à légard de lESB à laide dune épreuve de détection rapide (BioRad ELISA). Les résultats préliminaires obtenus le 29 juin 2006 ne rejetaient pas la possibilité de la présence de lESB. Par conséquent, conformément aux procédures normales dexploitation, on a refait lépreuve le 30 juin à laide des tissus originaux et de nouveaux tissus prélevés. Lépreuve a donné des résultats identiques. Le personnel du Laboratoire national de référence pour lESB a prélevé le cerveau pour les besoins de lépreuve de confirmation réalisée au Centre scientifique canadien de santé humaine et animale, situé à Winnipeg. Le 30 juin, les épreuves de détection rapide Prionics-Check Priostrip et Prionics-Check Western ont donné des résultats positifs. La technique immunohistochimique a permis de confirmer la présence de lESB le 3 juillet 2006. Parallèlement, on a effectué lépreuve de transfert Western hybride. Les différences observées dans les structures immunobiochimiques, notamment le poids moléculaire apparent de la protéine PrPres, la distribution des glycoformes ainsi que la détection à laide de lanticorps monoclonal P4, ont confirmé la présence de lESB. Le phénotype correspond à une souche moins fréquente de la maladie qui a déjà été signalée en Europe et aux États-Unis. LACIA a alors entrepris immédiatement une enquête épidémiologique en se fondant sur les trois critères énoncés dans les lignes directrices sur lESB de lOrganisation mondiale de la santé animale (OIE), à savoir :
Enquête sur lanimalEn plus de léchantillon prélevé sur lanimal touché, on a pris un second échantillon sur une autre vache de la même exploitation, aux fins de la surveillance de lESB. Pour garantir lintégrité des échantillons et permettre lidentification du reste des carcasses, on a procédé à une analyse de lADN sur les deux échantillons et sur les parties animales associées. Lanalyse dADN a confirmé lhypothèse initiale et lidentité du cuir des animaux. La vache touchée était âgée de 16 ou 17 ans au moment de la destruction, daprès les registres du propriétaire. L'âge de l'animal a limité la portée de l'enquête parce que le temps écoulé depuis sa naissance dépassait la durée normale de conservation des renseignements, y compris des registres papier (les registres de vente aux enchères sont conservés sept ans), et la capacité normale de la mémoire humaine. Létat de la vache infectée sétait détérioré durant la semaine précédant sa mort; lanimal était devenu non ambulatoire. Étant donné le sombre pronostic concernant lanimal, l'éleveur a décidé de le détruire. Comme létat de la vache remplissait les critères du Programme national de surveillance de lESB, un vétérinaire de pratique privée a été appelé afin de prélever des échantillons pour des analyses en laboratoire. La ferme de référence est une exploitation de naissage denviron 125 têtes. L'éleveur garde certaines génisses de remplacement dans ses stocks et achète des génisses. Il achète aussi des vaches de réforme âgées et les garde dans une unité de production non traditionnelle. La vache atteinte de lESB était un animal âgé qui avait été acheté par lexploitation de référence en janvier 1992 comme génisse pleine. Les registres de lexploitation indiquent quelle a eu son premier veau au printemps 1992. Ainsi, la vache avait deux ou trois ans en 1992 et elle est née en 1989 ou en 1990. Elle a été achetée en 1992 auprès de négociants locaux de bovins; elle faisait partie dun groupe de génisses. Pour affirmer que la vache faisait partie de lenvoi de 1992, on se fonde sur les éléments suivants : la dentition de la vache au moment de leuthanasie, laquelle cadre avec la dentition dune vache âgée; la découverte dune seule marque de négociant sur le cuir; et des registres et des étiquettes qui viennent étayer ce fait. On a essayé de retracer la ferme où est née la vache, mais ce ne fut pas possible, car les registres nécessaires navaient pas été conservés. La date de naissance de lanimal est antérieure à la mise en oeuvre du programme didentification obligatoire des animaux en 2001. Lenquête de lACIA ne pouvait exclure la possibilité que dautres vaches de lenvoi de janvier 1992 fassent partie de la cohorte de naissance et dalimentation. La cohorte incluait une vache portant la même marque unique que lanimal de référence. Cette vache a été localisée à lexploitation de référence; elle a été détruite et, le 11 juillet, 2006, on a appris que les résultats de lépreuve de détection de lESB sur cette vache étaient négatifs. Par ailleurs, selon le propriétaire, deux vaches de lexploitation de référence sont mortes, une a été abattue (aux États-Unis en novembre 1995) et 17 vaches ont été vendues par lexploitation de référence. Leur âge et les pratiques classiques de gestion des bovins de boucherie donnent à penser qu'elles sont déjà mortes. Lenquête a révélé que la vache touchée a donné naissance à deux femelles (en 2004 et 2005) durant la période de deux ans précédent lapparition des symptômes cliniques. Elle était gravide au moment de sa mort. La date de naissance des veaux na pas été enregistrée dans la base de données de lAgence canadienne didentification du bétail. Il sagit dune exigence dexportation vers certains pays. Le veau né en 2004 a été vendu en décembre 2005 à un parc d'engraissement de l'Ouest du Canada (Saskatchewan ou Alberta); il y est mort ou a été abattu dans un abattoir canadien à un jeune âge. Une étiquette de lAgence canadienne didentification du bétail (ACIB) a été assignée à ce veau, mais la base de données de lACIB ne contient rien sur le retrait de létiquette. On suppose que la génisse née en 2005 est également morte . Elle avait été envoyée au pâturage avec lanimal de référence, mais elle nest pas revenue à la fin de la saison. La carcasse et le cuir de lanimal atteint de lESB, de même que dautres matières contaminées, ont été placés sous surveillance et enfouis en profondeur dans une zone conforme à la réglementation provinciale en matière denvironnement. Aucune partie de la carcasse de lanimal ne s'est retrouvée sur la chaîne d'alimentation des humains ni des animaux. Enquête sur les alimentsComme l'animal touché a séjourné à l'exploitation de référence pendant longtemps, l'ACIA a fait enquête sur les méthodes de gestion et dalimentation du bétail qui y sont utilisées. Les entretiens avec les propriétaires de la ferme, lexamen de leurs dossiers et la visite des lieux indiquent quil sagit dune exploitation spécialisée dans le naissage. Aucune autre espèce danimal commercial ne sy trouve. Tous les renseignements disponibles révèlent que les bovins ne consommaient que des aliments appropriés pour eux. Les aliments du bétail consommés avant 1997, à lexploitation de référence ou ailleurs, ont pu contenir de la farine de viande et d'os, parce que celle-ci n'était pas interdite à l'époque. Il ny avait aucun renseignement disponible sur la composition et les sources de la farine de viande et dos qui a pu être utilisée. Il a donc été impossible détablir des liens avec les aliments du bétail identifiés dans les cas précédents. Vue densemble de lenquêteLe Canada vient de confirmer son sixième cas dESB. Les cinq cas précédents détectés au Canada étaient semblables à la majorité des cas dESB signalés à léchelle mondiale. Toutefois, ce sixième cas correspond à une souche moins fréquente de la maladie qui a déjà été signalée en Europe et aux Etats-Unis. Les méthodes de diagnostic se sont peaufinées et améliorées et ce nest que tout récemment que les scientifiques ont démontré lexistence de plus dune souche dESB. On sait, toutefois, que plusieurs souches interviennent dans les maladies à prions chez les humains (maladie de Creutzfeldt-Jacob) et chez les moutons (tremblante). Cette souche dESB moins répandue est plus difficile à détecter et elle touche principalement les animaux âgés. Sur les plus de 200 000 cas dESB répertoriés dans le monde, moins dune centaine sont reconnus comme ayant été infectés par des souches dESB distinctes. Selon certaines hypothèses, la découverte de ces souches distinctes serait le résultat du renforcement des programmes de surveillance de la maladie partout au monde. Considérations pertinentesLes mesures de santé publique mises en application en 2003 après le dépistage du premier cas dESB au Canada garantissent la salubrité des viandes actuellement produites au pays. Lélimination des matières à risque spécifiées (MRS) chez tous les animaux abattus pour lalimentation humaine est la mesure la plus efficace qui permet de protéger les consommateurs du pays et de létranger contre lexposition à linfectiosité de lESB dans les produits carnés. Le 26 juin dernier, lACIA annonçait quelle interdisait les tissus du bétail susceptibles de transmettre lESB dans tous les aliments du bétail, y compris les aliments pour animaux de compagnie, et dans tous les engrais. Depuis 1997, ces tissus ne pouvaient entrer dans la composition des aliments destinés aux bovins, aux moutons, aux chèvres et aux autres ruminants. Le renforcement de linterdiction fera considérablement progresser l'éradication de la maladie au sein du cheptel national en diminuant de plus de 99 p. 100 les risques de contamination par lESB de la chaîne alimentaire animale du Canada. On réduit ainsi le risque de contamination croisée pendant la production, le transport ou l'entreposage des aliments. |
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