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Service d'exportation agroalimentaire

Rapport sur le marché de la Russie
Produits de la mer

2006


Jane Barnett
Agente principale de développement des marchés
Section des fruits de mer
Agriculture et Agroalimentaire Canada
1084, Freely Court
Mississauga, Ontario
Canada
L5J 4S5
Courriel : barnettj@agr.gc.ca



Consommation de produits de la mer

La consommation de poissons et de produits de la mer a progressé rapidement en Russie au cours des deux dernières années, passant de 14,2 kg par habitant en 2003 à 15 kg en 2004, et on prévoit que ce modèle de croissance se sera maintenu en 2005. On attribue l'augmentation de la consommation de poissons et de produits du poisson aux facteurs suivants : l'augmentation du revenu disponible des consommateurs, surtout à Moscou et à Saint-Pétersbourg, les nouvelles préférences des consommateurs en raison de perceptions favorisant la consommation d'aliments sains, nourrissants et faibles en gras, des prix plus élevés des autres protéines concurrentielles, de l'augmentation des investissements dans les nouvelles installations de transformation, ce qui a entraîné une plus grande disponibilité des produits et l'améliorations des canaux de distribution.


Les marchés de détail des produits de la mer

La diversité des produits du poisson et de la mer dans les marchés de détail de Moscou et de Saint-Pétersbourg correspond aujourd'hui à celle des autres marchés de l'Union européenne. On trouve une vaste gamme de produits dans les marchés locaux, depuis les produits à faible valeur ajoutée ou à valeur ajoutée nulle (du poisson entier congelé ou du poisson étêté et éviscéré) jusqu'aux produits à forte valeur ajoutée (le poisson pané, les bâtonnets de poisson, le surimi).

Selon les analystes de marchés du USDA Foreign Agricultural Service, on assiste en général à une augmentation annuelle de 17 p. 100 de la consommation de poisson et de produits du poisson. Toutefois, la dynamique de la croissance est surtout visible dans les segments de marché du prêt-à-manger comme la crevette, le crabe, le pétoncle, le calmar et la moule, où la croissance progresse à raison de plus de 30 p. 100 par année et la consommation estimée à plus de trois millions de kilogrammes par année. Les clients disposant d'un pouvoir d'achat élevé consomment des produits de la mer de premier choix au moins une ou deux fois la semaine, tandis que d'autres catégories de consommateurs achètent des produits de la mer coûteux uniquement à l'occasion de fêtes et de célébrations.

Chaque année, les épiceries fines et d'autres établissements commerciaux du prêt-à-manger achètent près de 4 000 tonnes métriques de poissons et de produits de la mer, et ce marché est loin d'être saturé. L'augmentation des quotas alloués pour les produits de la mer en Russie traduit l'évolution du marché intérieur des produits de la mer, mais la Russie exporte toujours sa production en vrac, surtout vers la Chine et le Japon. Récemment, le gouvernement russe a pris des mesures pour stimuler la transformation des prises en simplifiant le fardeau administratif de la déclaration des prises dans les ports russes, mais le nombre des installations de transformation est insuffisant dans les zones côtières. La nouvelle législation à laquelle il est fait référence ci-dessus mise sur le fait que toutes les prises débarquées pourraient stimuler l'investissement dans de nouvelles installations de transformation, surtout dans les ports de l'extrémité orientale du pays.

Actuellement, le nombre des marques est limité dans le marché du prêt-à-manger des produits de la mer, et les marques sont majoritairement russes. La part du marché la plus importante appartient à la société Ledovo qui représente une part de 30 pour cent dans le marché du poisson en général, et une part de marché de 80 pour cent en ce qui concerne d'autres produits de la mer de spécialité. Certaines marques étrangères y sont représentées, la majorité en provenance du Danemark.

Selon le rapport du USDA Foreign Agricultural Service, de plus en plus, les consommateurs russes exigent une plus grande diversité et plus de qualité. Par conséquent, les commerces de détail locaux et les restaurants offrent maintenant une vaste sélection de produits traditionnels (hareng, maquereau, saumon) et de produits plus exotiques, comme le calmar, la crevette, la moule et l'huître. Bien que les produits canadiens représentent moins de quatre pour cent des importations de poissons et de produits de la mer de la Russie, le revenu croissant du consommateur et l'évolution de ses habitudes de consommation suscitent de nouvelles perspectives commerciales pour le poisson et les produits de la mer canadiens.

Metro Cash & Carry (MCC), une partie du Groupe Metro basé en Allemagne, est la troisième plus importante chaîne de magasins de détail du monde, ses ventes annuelles dépassant les 79 milliards de dollars canadiens, et constitue le principal magasin de détail en Russie. MCC offre 20 000 produits alimentaires et 30 000 autres produits; il réalise 50 pour cent des ventes mondiales de Groupe Metro. Le Groupe possède 544 établissement dans 28 pays. MCC a ouvert son 23e établissement en Russie en juin 2006, à 450 km de Moscou, ce qui montre la portée géographique grandissante de cette chaîne. MCC ouvrira au moins sept autres établissements en Russie cette année. L'entreprise prévoit desservir toutes les régions du pays, y compris la Sibérie. MCC vend actuellement du homard vivant du Canada et est à la recherche d'autres produits frais et congelés. L'entreprise négocie des ententes d'approvisionnement générales directement avec les fournisseurs étrangers, mais laisse la logistique de l'importation et de la distribution à d'autres entreprises.

Auchan, Carrefour et Wal-Mart sont d'autres détaillants de taille qui font des affaires en Russie.

Selon des observations obtenues au cours d'une récente conférence sur les produits de la mer qui s'est déroulée à Moscou parallèlement à la foire commerciale Seafood Russia, les chaînes de magasins appartenant à des intérêts russes prennent rapidement de l'importance, particulièrement celles lancées afin de desservir les villes de taille moyenne (population entre 500 000 et un million d'habitants). Pyaterochka, la plus importante chaîne de magasins de détail russe, compte maintenant 1 600 établissements pour répondre aux consommateurs qui exigent dorénavant des commerces de détail plus près de chez eux. En 2004, la croissance des supermarchés s'établissait à 18 pour cent.

On a récemment signalé que Pyaterochka et Perekrestok, une chaîne de magasins de détail russe, avaient fusionné afin de créer le détaillant dominant de Russie, les prévisions des ventes étant de six milliards de dollars US en 2008. D'autres fusions sont prévues.


La restauration comme marché des produits de la mer

Les produits de la mer figurent au menu de presque tous les restaurants moscovites, le sushi constituant le segment de marché de la restauration dont la croissance est la plus rapide. Par comparaison, toutefois, les produits de la mer se situent à la limite supérieure des prix du menu. Pour un simple repas au sushi pour deux personnes (sans alcool ni dessert), l'addition peut dépasser les 70 dollars canadiens. Japan Foods vend des produits de la mer aux restaurants russes haut de gamme et de grande qualité depuis 11 ans et étend maintenant ses activités en Sibérie, car le marché des produits alimentaires japonais à Moscou est saturé.

Comme il a été signalé lors de la conférence de Moscou sur les produits de la mer de la Russie, l'expansion au-delà des principales villes russes présente d'importants problèmes de distribution et de vente. Les protocoles de salubrité et de températures ne sont pas bien compris dans les régions, et il se pourrait que ces problèmes l'emportent sur les avantages considérables que présente l'expansion de la distribution des produits de la mer. Japan Foods s'efforce de renseigner les détaillants et les chefs sur ces questions, mais il est difficile de transmettre de l'information à des membres du personnel autres qu'aux cadres.

Une chaîne de restaurants spécialisés dans les produits de la mer et offrant un menu à « prix moyen » sera lancée à Moscou et deviendra ainsi le premier grand projet de sa catégorie dans la capitale russe. Le concept, qui s'appellera Goodman-Fishhouse, ressemble à celui que le propriétaire a déjà lancé dans le secteur de la viande. On prévoit que l'addition moyenne oscillera entre 35 et 40 dollars US; les restaurants sont conçus pour accueillir 250 personnes. Les experts mettent cependant en doute la viabilité d'une telle initiative et ils affirment que les restaurants ne peuvent pas servir des produits de la mer peu coûteux, puisque le poisson frais est livré exclusivement par la voie des airs. Les consommateurs russes ont l'habitude de penser que les produits de la mer coûtent cher, mais pour réussir, Goodman-Fishhouse devra modifier ce postulat.


Commerce des produits de la mer

En 2005, la Russie a importé des produits de la mer d'une valeur supérieure à un milliard de dollars US, surtout du hareng, du maquereau, du merlu, du saumon et de la crevette. Ce chiffre représente une augmentation de 49 pour cent par rapport à l'importation de 759,4 millions de dollars US en 2004. Les volumes progressent également (18 %), mais la plus forte augmentation en valeur laisse supposer que des produits de plus grande valeur (comme le saumon d'élevage) sont importés

IMPORTATIONS RUSSES, 2004- 2005 en millions de dollars US
Pays 2005 2004
Norvège 448 $ 306 $
Chine 80 $ 40 $
Danemark 64 $ 39 $
États-Unis 45 $ 23 $
Mauritanie 39 $ 26 $
Canada 34 $ 18,5 $
TOTAL 1 071 $ 759 $

Source : World Trade Atlas et Statistique Canada

et que les produits traditionnels se vendent plus cher. En 2004 et 2005, la Norvège a été le plus important fournisseur de produits de la mer auprès de la Russie; cependant, l'interdiction des importations de poisson réfrigéré (visant à faire cesser les importations de saumon et de truite d'élevage) pourrait influer sur la position de la Norvège en 2006. La Chine est le deuxième plus important fournisseur de produits de la mer auprès de la Russie, en fonction surtout d'exportations peu coûteuses de goberge de l'Alaska congelée deux fois. Viennent ensuite le Danemark, les États-Unis et le Canada. En 2005, le Canada et les États-Unis ont tous deux fait augmenter de près de 100 pour cent les exportations de produits du poisson vers la Russie.

Selon le Global Trade Atlas, en 2005, les exportations de la Russie ont totalisé à peine 517 millions de dollars, ce qui a fait du pays un importateur net de produits de la mer, malgré son imposante production. Ainsi, le déficit commercial voisinait les 555 millions de dollars en 2005, soit une hausse de près de 56 pour cent par rapport à 2004. [Nota : Il existe une divergence entre les statistiques sur les exportations, car les données internes de la Russie établissent les exportations de 2005 à plus de 1,5 milliard de dollars.]

En ce qui concerne les destinations des exportations, la Chine arrivait en tête du peloton à 127,5 millions de dollars US, soit une hausse supérieure à 81 % par rapport à l'année précédente. Il est probable qu'en raison de l'infrastructure en décrépitude de la Russie, le produit récolté en Russie soit acheminé vers la Chine pour y être retransformé et réexporté, probablement vers le Japon, la deuxième destination des exportations russes. La quantité de produits de la mer qui est transformée à l'étranger inquiète la Russie comme le Canada.

Les exportateurs russes de produits de la mer semblent quelque peu préoccupés par l'intégration de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), une question fréquemment abordée lors de la conférence de Moscou. Tout en signalant qu'il est peu probable que le régime tarifaire soit modifié, les exportateurs et les administrateurs gouvernementaux ont souligné que l'intégration à l'économie mondiale poserait de véritables défis au secteur en ceci qu'il faudra améliorer la compétitivité et prendre des mesures sévères contre le commerce illégal des produits de la mer. On a également signalé que la Russie ne possède pas les structures industrielles répandues dans les autres pays, soit les associations de pêcheurs et de transformateurs, les conseils d'exportation, des organismes industrie-gouvernement, qui pourraient aider le secteur à faire son chemin plus facilement dans le nouvel environnement global. Le secteur souhaiterait créer des structures semblables à celles qui existent en Norvège et en Islande.


Les exportations canadiennes de produits de la mer vers la Russie

Le marché russe connaît une période de forte expansion de la demande de produits de la mer. Après huit années consécutives de croissance économique et parallèlement à la hausse des revenus des consommateurs, la demande de produits de la mer plus diversifiés et de meilleure qualité explose.

Les exportations de produits de la mer canadiens vers la Russie ont considérablement progressé au cours des dernières années, passant de 4,1 millions de dollars en 2002 à plus de 40 millions de dollars en 2005. Les exportations ont presque doublé entre 2004 (alors que fut exportée une valeur de 21,1 millions de dollars) pour atteindre 40,3 millions de dollars en 2005. La croissance réunit une combinaison intéressante de produits de faibles valeurs et de valeurs plus élevées, bien qu'il soit nécessaire de signaler également que les exportations de homard canadien ont légèrement chuté en 2005, passant de 788 000 $ en 2004 à 702 000 $. Cela étant dit, toutefois, la croissance globale des exportations a été portée par les hausses vertigineuses du secteur des mollusques et crustacés, de cinq millions de dollars en ventes à l'exportation en 2004 à près de 14 millions de dollars en 2005, soit une majoration de 180 pour cent. Cela démontre le potentiel d'une croissance importante à mesure que la demande russe de protéines progresse, que les revenus augmentent et que les goûts se raffinent à la faveur d'une économie plus ouverte et davantage occidentalisée.

EXPORTATIONS DE PRODUITS DE LA MER DU CANADA VERS LA RUSSIE En millions $ CAN
Produit 2005 2004
Merlu (congelé, entier, paré) 16 $ 9,5 $
Crevette (congelée, avec carapace) 11 $ 4,1 $
Crevette (ATC) 1,7 $ 0
Saumon kéta (congelé) 487 k$ 50 k$
Hareng (congelé, entier, paré) 2,5 $ 931 k$
Capelan (congelé, entier, paré) $1,7 $ 950 k$
Maquereau (congelé, entier, paré) 3,4 $ 1,8 $
TOTAL 40,3 $ 21,1 $

Source : Statistique Canada


Défis commerciaux

Au nombre des défis commerciaux, il y a le tarif de 20 pour cent visant presque tous les produits de la mer. Bien qu'il soit possible que ces tarifs élevés soient réduits à la suite des négociations en vue de l'entrée de la Russie à l'OMC, les personnes qui ont pris la parole à la conférence sur les produits de la mer de Moscou semblaient convaincues que les tarifs sur le poisson ne seraient pas touchés par l'accession de la Russie. Un autre défi concerne les limites de conservation après la date de production qui frappent le poisson importé. Ces limites sont plus courtes que ce qui est raisonnable pour des produits de la mer convenablement transformés et manutentionnés et elles rappellent la période où la plupart des échanges se faisaient entre les États soviétiques et où les systèmes de transformation et de distribution étaient moins que satisfaisants. L'Agence canadienne d'inspection des aliments s'efforce de faire lever ces exigences. Le plus grand défi auquel font face les exportateurs canadiens qui souhaitent développer des marchés en Russie est le risque de ne pas être payés, un risque généralement écarté par l'exigence d'être payés en totalité bien avant la livraison.


Défis du marché

Au-delà des principales villes (en réalité, uniquement Moscou et Saint-Pétersbourg), le marché présente des défis considérables. Les problèmes liés à la distribution, à la réfrigération et à la logistique ne sont pas encore réglés, mais il est impossible d'y remédier sans une infrastructure appropriée au sein de laquelle les produits peuvent être vendus; or, le secteur du commerce de détail est en mauvaise posture en Russie. La révolution du commerce qui a permis à Metro, Auchan, Carrefour, WalMart et IKEA de s'installer à Moscou n'a pas pénétré les vastes régions de la Russie, là où les consommateurs font la queue trois ou quatre fois dans les magasins, simplement pour acheter un produit.

La conférence de Moscou sur les produits de la mer a été éclairante à cet égard. Un conférencier a expliqué à un auditoire composé d'acheteurs et de détaillants de produits de la mer que la Russie progressait lentement, mais en suivant le même modèle que celui qui a eu cours dans d'autres marchés développés. Il a signalé que la Russie était à peine passée de l'étape 2 à l'étape 3 au cours de laquelle les consommateurs jouissent d'un certain revenu disponible qu'ils pourraient dépenser en mangeant à l'extérieur, en participant à des activités de loisirs, en achetant des produits fins ou du prêt-à-manger dans les supermarchés. Son message aux détaillants était que les consommateurs pouvaient dorénavant choisir et qu'ils délaisseraient les magasins qui ne sont pas propres et où le personnel est impoli. Sa leçon : dans une économie de marché, ceux qui sont dans le domaine de la vente doivent apprendre à transformer un passant en client et un consommateur en acheteur régulier. C'est un monde nouveau pour les détaillants russes qui, jusqu'à tout récemment, n'ont jamais eu à traiter avec une consommatrice qui n'avait pas plus besoin d'eux qu'eux-mêmes avaient besoin d'elle.


Contexte de l'offre

La Russie possède d'importantes exploitations de pêche dans un certain nombre de régions : dans le nord, dans la mer de Barents et dans l'océan Arctique ainsi que dans l'est, dans la mer de Béring et dans la mer d'Okhotsk. La Russie exploite également une importante flotte de bateaux pêchant à grande distance. Jadis, presque toute la production servait à approvisionner le marché intérieur et à « exporter » vers les États soviétiques.

Les 9,2 millions de tonnes métriques récoltées par l'URSS en 1991 constituaient son total le plus bas en plus d'une décennie. Depuis lors, la situation s'est détériorée; une seule petite hausse a eu lieu en 2005. La Russie a mis du temps à développer des marchés d'exportation légitimes, en partie à cause des problèmes persistants concernant le poisson pêché illégalement ou hors quota.

PRISES RUSSES, 2000-2005 en millions de tonnes métriques
2000 2001 2002 2003 2004 2005
4 036 3 686,8 3 246,6 3 267 2 959 3 250

Source : Seafood International

Au cours des années 1990, après la dissolution de l'Union soviétique, le secteur de la pêche russe se trouvait totalement dans le chaos. Les mécanismes permettant de faire le suivi des prises se sont effondrés de sorte qu'il devenait impossible de savoir vraiment si les prises excédaient les quotas; en outre, il n'y avait aucun moyen de faire respecter les mesures de conservation. Le poisson est devenu un moyen d'obtenir des devises fortes, la plupart se retrouvant dans les poches des capitaines de navires qui débarquaient les prises directement sur les marchés en Grande-Bretagne, en Écosse ou au Japon. Au cours de cette période, nombre des marchés mondiaux de corégones étaient approvisionnés de morue pêchée hors quota dans la mer de Barents, de concert avec la Norvège. À l'Est, les marchés japonais de crabe et d'oursins étaient approvisionnés au moyen de prises récoltées illégalement et non déclarées dans la zone litigieuse voisine des Kouriles. Ces pêches illégales, non réglementées et non déclarées perdurent, gênant les marchés canadiens du crabe des neiges et des oursins au Japon et les marchés du corégone dans le monde entier.

Ces enjeux ont été abordés lors de la conférence de Moscou sur les produits de la mer, particulièrement en ce qui concerne les problèmes dans la région extrême-orientale de la Russie. Les exploitants des pêcheries dans la province Primorsky Krai (dont la capitale est Vladivostok) ont estimé que les pertes de 2005 attribuables à la pêche illégale, non réglementée et non déclarée, se sont élevées à 370 millions de roubles (15,6 millions de dollars canadiens). Dans la région de Kamchatka, les prises légales de crabe ont chuté de 40 000 tonnes métriques à 20 000 tonnes métriques à mesure que le braconnage augmentait. Les prix du caviar ont également décliné en raison d'activités illégales. En outre, la pêche hors-quota se poursuit dans la mer de Barents. Selon des renseignements communiqués à la conférence, le quota légal de la morue dans la mer de Barents est de 480 000 tonnes métriques, mais il se peut que les chalutiers russes excèdent ce quota d'une quantité aussi considérable que 100 000 tonnes métriques par année. Dans le nord et dans l'est, les bateaux peuvent échapper aux restrictions des quotas en déchargeant l'excès des prises dans les eaux internationales sur d'autres navires, habituellement battant pavillons de complaisance.

Il y a trois petites zones dans les eaux internationales adjacentes à la Russie : la zone du Svalbard au nord (parfois désignée « loophole » où se déroulent nombre des transferts illégaux de morue), ce qu'il est convenu d'appeler le « donut hole » dans la mer de Béring, et la zone connue sous le nom de « peanut hole » dans la mer d'Okhotsk. Dans le « donut hole », au cours des années 1970 et 1980, par exemple, la pêche était tellement agressive que les stocks de goberge d'Alaska ont pratiquement été décimés bien qu'ils soient maintenant de retour en force à la suite d'un moratoire rigoureusement surveillé. Le « peanut hole » a souffert de la surpêche pratiquée non seulement par la Russie, mais également par la Chine, Taïwan et la Corée. À peine surveillée, cette zone a été considérablement surpêchée, en même temps que s'exerçaient des effets délétères sur les stocks de goberge d'Alaska et de semblables répercussions dans le marché du corégone.

Dans le cadre d'une démarche très récente (mi-juillet 2006), le gouvernement russe a diffusé des précisions sur un projet de loi qui permettrait la vente privée et la cession de quotes-parts comme moyen de favoriser la survie d'activités de pêche plus importantes et plus efficaces tout en offrant aux plus petits exploitants l'incitatif de vendre. Une autre intervention dans la filière réglementaire en Russie est l'obligation de transformer tous les produits de la mer en provenance directe de l'Extrême-Orient par un port russe ou une gare frontalière. Cette mesure est considérée comme un effort visant à sévir contre les transbordements illégaux de poissons qui se déroulent actuellement en mer. Une fois approuvées et mises en application, ces dispositions rendraient obligatoire de déclarer les expéditions de toutes les prises de la zone économique exclusive (ZEE) aux ports avant de les exporter. Cette loi permettrait également de développer la transformation et les infrastructures terrestres et de mettre fin à la pratique des pêcheurs qui travaillent dans l'illégalité, sans réglementation et sans déclarer leurs prises de couper les prix au profit des producteurs qui oeuvrent dans la légalité. Si la Russie est capable de faire appliquer la loi, les exportateurs canadiens de crabe des neiges et d'oursins, qui ont assisté à l'effondrement de leurs prix en raison de pratiques illégales, sans réglementation et sans déclaration, en sortiront gagnants.

La flottille hauturière russe est ancienne et coûte cher à exploiter. Néanmoins, elle est toujours en activité. Au cours des dernières années, le ministère des Pêches et des Océans a autorisé les pêcheurs à passer des contrats avec plusieurs bateaux russes pour la transformation des prises du volet de la coentreprise de la pêche au merlu du Pacifique. Le merlu transformé par cette flottille est en concurrence directe avec le merlu canadien transformé dans des usines terrestres plus coûteuses qui commercialisent leurs produits finis à l'échelle mondiale. Ce « poisson en coentreprise » devient un « produit de Russie » dès qu'il est à bord, ce qui lui permet d'entrer en Russie en franchise de droits. Cette économie de 20 pour cent sur les droits confère à ce poisson un avantage considérable par rapport au produit fabriqué par des usines canadiennes terrestres.

En dernier lieu, à mesure que les pénuries de main-d'oeuvre commencent à toucher les secteurs des produits de la mer dans les pays développés, les travailleurs russes les remplacent. Dans l'ensemble du Canada atlantique, les entreprises ont importé des travailleurs russes pour combler les vacances dans les chaînes de transformation, ce qui est le résultat de la migration de sortie des travailleurs vers les champs de pétrole de l'Alberta.


Rapport sur Seafood Russia

À la suite du succès remporté l'an dernier par le stand d'information à la foire Seafood Russia, un kiosque Canada a été utilisé cette année à la foire commerciale du 6 au 8 juin 2006 à Moscou.

Il s'agissait de la troisième exposition internationale spécialisée à se tenir à Moscou et elle comprenait une conférence spécialisée. Contrairement à l'an dernier, l'exposition a eu lieu cette année au Crocus Centre, une vaste installation d'exposition sur le périphérique autour de Moscou. Il y avait 135 exposants (soit 32 % de plus qu'en 2005), et 23 pays étrangers y étaient représentés. Le nombre de visiteurs a augmenté par rapport à la foire de 2005 bien que, en tant que foire industrielle spécialisée, l'activité n'attire pas les foules. Les exposants canadiens ont signalé avoir reçu 66 demandes de renseignements de nature commerciale à la foire même, avoir réalisé des ventes de 300,000 $ passées immédiatement (un ratio de 30 pour 1 par rapport au coût du kiosque) et ils prévoyaient des ventes de 2,9 millions de dollars au cours des six à 12 mois suivants.

Le merlu du Pacifique, le maquereau, le saumon, le caviar de saumon, le capelan et la crevette d'eau froide (cuite et congelée, avec la tête) ont suscité un vif intérêt chez les acheteurs ainsi que des questions individuelles sur d'autres produits de la mer. De nombreuses demandes de renseignements d'ordre général sur les produits de la mer congelés provenaient de sociétés intéressées à participer à la distribution des produits de la mer en Russie.

Les exposants canadiens ont également rencontré les principaux acheteurs de produits de la mer de Metro Cash & Carry (MCC) en Russie. MCC vend actuellement du homard vivant du Canada et est à la recherche d'autres produits, frais et congelés. Les représentants de MCC ont indiqué qu'ils communiqueraient les coordonnées de leurs principaux importateurs pour permettre aux entreprises de produits de la mer canadiennes de discuter de perspectives de ventes particulières. Les pratiques commerciales de Metro en Russie sont identiques à celles utilisée en Europe occidentale en termes de programmes de commercialisation, de référencement, de pénétration de marchés et de publicité. La crevette d'eau froide cuite avec la tête s'achète par le biais d'une mise aux enchères sur Internet tandis que d'autres produits sont achetés lors des négociations d'approvisionnement. Metro a suggéré d'inviter ses entreprises de soutien logistique à visiter le Canada afin de rencontrer des fournisseurs de produits de la mer.

Seafood Russia s'est révélé utile dans la poursuite des objectifs canadiens en matière d'exportation de produits de la mer sur le marché en croissance de la Russie.

 


Mise à jour : 2006-09-18 Avis importants