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Profils et transitions de groupes à risque d'exclusion sociale : les parents seuls - Novembre 2002

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4. Profil transversal du faible revenu

4.1 Introduction

Cette partie présente le profil du revenu et du faible revenu des parents seuls, selon les données transversales de 1998 de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR). Nous avons choisi 1998 pour notre analyse parce que c'est l'année la plus récente du panel longitudinal 1993-1998.

Comme nous l'avons déjà mentionné, l'échantillon est limité aux principaux soutiens économiques de la famille, âgés de 16 à 55 ans, et tous les résultats les concernent. Notre étude met principalement l'accent sur les parents seuls ayant des enfants de moins de 18 ans. Ils sont comparés aux principaux soutiens économiques des autres types de famille du même groupe d'âge (de 16 à 55 ans en 1998).

4.2 Incidence du faible revenu


L'incidence du faible revenu est plus élevée chez les mères seules que dans tous les autres types de famille. En 1998, 39 % d'entre elles avaient un revenu inférieur au seuil de faible revenu (SFR) après impôt de Statistique Canada.

L'indicateur le plus élémentaire du faible revenu est son incidence, définie le plus souvent comme le pourcentage de familles dont le revenu est inférieur au SFR après impôt de Statistique Canada. Le tableau 4.1 montre des estimations de l'incidence du faible revenu par type de famille. On y trouve également la taille de l'échantillon par type de famille de façon à ce que le lecteur puisse se faire une meilleure idée de la précision des estimations.

Le tableau 4.1 indique qu'en 1998, 11,3 % de toutes les familles avaient un faible revenu. Plus particulièrement :

  • l'incidence était la plus élevée chez les mères seules (39,1 %), qui comptaient pour le tiers de toutes les familles de deux personnes ou plus à faible revenu;
  • l'incidence du faible revenu chez les pères seuls était semblable à la moyenne nationale (16,7 %); elle était cependant trois fois plus élevée que chez les hommes principaux soutiens économiques faisant partie d'un couple avec enfants.

En fait, en termes relatifs, tant chez les pères seuls que chez les mères seules, l'incidence du faible revenu était à peu près trois fois plus élevée que chez les hommes et les femmes principaux soutiens économiques faisant partie de couples avec des enfants (graphique 4.1).

Graphique 4.1 Incidence du faible revenu chez l'ensemble des principaux soutiens économiques, par type de famille et par sexe, 1998

Tableau 4.1 Incidence annuelle du faible revenu chez l'ensemble des principaux soutiens économiques, 19981
 Parents seuls, enfants <18Personnes seulesCouples sans enfants <18Couples avec enfants <18Autres familles économiquesEnsemble familles économiques
Hommes      
Ensemble principaux soutiens110 5451 392 4651 309 6742 551 716361 8975 726 297
Principaux soutiens à faible revenu18 506400 73845 288149 94035 069649 541
Incidence du faible revenu16,7 %28,8 %3,5 %5,9 %9,7 %11,3 %
Écart de faible revenu avant transferts77,7 %68,4 %66,5 %64,4 %61,8 %67,2 %
Écart de faible revenu après transferts36,9 %41,7 %36,2 %24,6 %35,5 %36,9 %
Femmes      
Ensemble principaux soutiens630 731995 847548 226682 179268 6303 125 613
Principaux soutiens à faible revenu246 407349 87941 68285 80545 745769 518
Incidence du faible revenu39,1 %35,1 %7,6 %12,6 %17,0 %24,6 %
Écart de faible revenu avant transferts82,5 %67,5 %61,8 %65,5 %75,6 %72,2 %
Écart de faible revenu après transferts29,7 %43,4 %37,6 %28,7 %33,7 %36,5 %
Ensemble      
Ensemble principaux soutiens741 2762 388 3121 857 9003 233 895630 5288 851 911
Principaux soutiens à faible revenu264 913750 61786 970235 74580 8131 419 059
Incidence du faible revenu35,7 %31,4 %4,7 %7,3 %12,8 %16,0 %
Écart de faible revenu avant transferts82,2 %67,9 %64,3 %64,8 %69,6 %69,9 %
Écart de faible revenu après transferts30,2 %42,5 %36,9 %26,1 %34,5 %36,7 %
Taille de l'échantillon
Hommes      
Ensemble principaux soutiens2963 3353 6216 33784714 436
Principaux soutiens à faible revenu47997103286661 499
Femmes      
Ensemble principaux soutiens1 4252 3791 3371 7895877 517
Principaux soutiens à faible revenu53194675226801 858
(1) Échantillon des principaux soutiens économiques, âgés de 16 à 55 en 1998.

4.3 Écart de faible revenu


L'écart de faible revenu avant transferts des mères seules est plus élevé que celui de tous les types de famille à faible revenu (83 %); cependant, après les transferts gouvernementaux, il est parmi les plus bas (30 %).

L'écart de faible revenu est un indicateur de la sévérité de la situation de faible revenu chez les personnes touchées. Il s'agit de la différence entre le revenu total des familles à faible revenu et le seuil de faible revenu, exprimée en pourcentage du seuil.

Les différences entre l'écart de faible revenu de différents types de famille sont beaucoup moins importantes que les différences relatives à l'incidence du faible revenu. Le graphique 4.2 compare l'écart de faible revenu de familles ayant des enfants, avant et après les transferts gouvernementaux.

  • L'écart de faible revenu avant les transferts gouvernementaux est important, particulièrement chez les mères seules (83 %).
  • Les transferts gouvernementaux réduisent considérablement cet écart; dans le cas des mères seules, il le réduit à 30 %.

Ces résultats portent à croire que les transferts gouvernementaux réduisent de façon significative la sévérité de la situation de faible revenu.

Graphique 4.2 Écart de faible revenu chez les principaux soutiens économiques à faible revenu, ayant des enfants, par type de famille et par sexe, 1998

4.4 Caractéristiques des mères seules à faible revenu


On estime que 55 % des mères seules à faible revenu n'avaient pas travaillé contre rémunération en 1998. Leurs caractéristiques démographiques les plus communes étaient : de n'avoir pas fait partie d'un couple à la naissance de leur premier enfant (60 %); d'avoir un enfant d'âge préscolaire (47 %); d'être étudiante (25 %) et de ne pas avoir terminé leurs études secondaires (28 %).

Nous examinons ici les caractéristiques des mères seules à faible revenu. Nous mettons l'accent sur ce groupe parce qu'il représente 93 % de toutes les familles monoparentales à faible revenu. Toutefois, on peut voir à l'annexe A des tableaux présentant des données sur tous les parents seuls3.

(a) Effort de travail

En ce qui concerne l'effort de travail (qui correspond ici au total annuel des heures de travail rémunéré), le tableau 4.2 montre que :

  • Plus de la moitié (55 %) des mères seules à faible revenu n'ont eu aucun revenu durant l'année. Il semblerait donc que les efforts stratégiques devraient viser l'abolition des obstacles à l'emploi — par le renforcement des mesures d'incitation au travail en vertu de l'aide sociale, l'amélioration des services de placement, l'amélioration de l'accès aux services de garde, des investissements accrus dans le perfectionnement des compétences, etc. Nous examinons plus en détail les facteurs susceptibles d'expliquer le faible lien des mères seules à faible revenu au marché du travail.
  • À l'autre bout du continuum de la participation au marché du travail, environ 12 % des mères seules à faible revenu ont travaillé 1 500 heures ou plus4. La faible rémunération horaire est visiblement la plus grande difficulté que ce groupe ait à surmonter. Nous examinons également les raisons du faible taux de rémunération. La solution à court terme la plus évidente est le supplément du revenu. Cependant, une solution à long terme nécessiterait également le perfectionnement des compétences.
  • Dans le cas de la plupart des mères seules restantes, qui représentent environ le tiers d'entre elles, la situation de faible revenu résulte à la fois du petit nombre d'heures de travail et du faible taux de rémunération horaire. Ces mères seules qui doivent vraisemblablement faire face et à des obstacles à l'emploi et à de bas salaires seraient des candidates possibles pour les deux types d'aides déjà mentionnés.
Tableau 4.2 Répartition et incidence de faible revenu selon certaines caractéristiques, 1998.
Mères seules et femmes principaux soutiens économiques de couples ayant des enfants de moins de 18 ans
 Mères seulesFemmes principaux soutiens économiques - couples avec enfants de moins de 18 ans
 Répartition ensemble mères seules Répartition mères seules à faible revenuIncidence de faible revenuRépartition ensemble principaux soutiensRépartition ensemble principaux soutiensIncidence du faible revenu
Âge       
16-29 ans19,2 %30,1 %61,5 %10,4 %22,4 %27,0 %
30-55 ans80,8 %69,9 %33,8 %89,6 %77,6 %10,9 %
Âge, naissance premier enfant      
Moins de 20 ans18,4 %25,2 %52,9 %8,2 %23,8 %34,9 %
20 ans ou plus81,6 %74,8 %35,4 %91,8 %76,2 %10,0 %
État matrimonial, naissance premier enfant      
Pas de conjoint46,4 %60,4 %50,7 %9,0 %16,7 %20,0 %
Mariées49,6 %34,8 %27,3 %85,0 %83,3 %10,5 %
Union de fait4,0 %4,8 %46,7 %*********
Âge du plus jeune enfant       
0-5 ans32,6 %46,8 %56,0 %41,0 %49,4 %15,2 %
6-11 ans36,0 %36,4 %39,6 %35,0 %34,3 %12,3 %
12-17 ans31,4 %16,8 %20,9 %24,0 %16,2 %8,5 %
Aux études durant l'année       
Oui17,5 %25,3 %56,3 %*********
Non82,5 %74,7 %35,4 %91,5 %100,0 %12,5 %
Niveau d'études des non-étudiantes      
Pas de diplôme du secondaire19,0 %28,3 %51,8 %11,6 %36,5 %34,3 %
Diplôme du secondaire17,8 %15,4 %30,1 %*********
Certaines études postsecondaires15,1 %20,0 %46,0 %12,3 %27,9 %24,6 %
Diplôme postsecondaire48,1 %36,3 %26,2 %59,0 %35,6 %6,6 %
Heures travaillées durant l'année      
Aucune26,5 %54,8 %80,9 %9,2 %38,3 %51,7 %
1-749 heures12,5 %19,9 %62,2 %5,9 %17,3 %36,3 %
750-1 499 heures14,2 %13,2 %36,5 %12,8 %17,9 %17,3 %
1 500 heures et plus46,9 %12,1 %10,1 %72,1 %26,6 %4,6 %
Immigrantes, autochtones ou handicapées1      
Oui22,8 %30,1 %51,6 %16,0 %23,9 %18,7 %
Non77,2 %69,9 %35,4 %84,0 %76,1 %11,4 %
Taux d'emploi de la région de l'AE      
Égal ou inférieur à la moyenne41,0 %44,6 %42,5 %36,5 %44,3 %15,3 %
Supérieur à la moyenne59,0 %55,4 %36,7 %63,5 %55,7 %11,0 %
Grande région       
Atlantique8,8 %11,8 %52,7 %8,1 %9,0 %13,9 %
Québec25,7 %24,1 %36,5 %24,2 %29,7 %15,4 %
Ontario37,7 %38,2 %39,6 %39,5 %31,5 %10,0 %
Prairies15,5 %13,6 %34,4 %16,4 %22,2 %17,0 %
C.-B.12,4 %12,3 %38,8 %*********
Ensemble parents seuls 100,0 %100,0 %39,1 %100,0 %100,0 %12,6 %
(1) Ont immigré au cours des 10 dernières années; d'ascendance autochtone ou ont un handicap limitant leur capacité de travailler.
*** Moins de 30 observations

(b) Caractéristiques démographiques

Le tableau 4.2 présente les caractéristiques démographiques des mères seules à faible revenu.

  • Âge — 30 % des mères seules à faible revenu avaient moins de 30 ans. L'incidence du faible revenu était deux fois plus élevée chez les jeunes mères seules que chez les plus âgées (62 % par rapport à 34 %). Cependant, l'analyse de régression montre que dans une grande mesure cette différence reflète la corrélation entre l'âge et la présence d'enfants d'âge préscolaire, la faible scolarisation et la situation d'étudiante.
  • Âge à la naissance du premier enfant — Environ 25 % des mères seules à faible revenu étaient adolescentes lorsqu'elles ont eu leur premier enfant. L'incidence du faible revenu était également relativement plus élevée chez ce groupe en 1998 que chez les autres groupes de mères seules à faible revenu (53 % par rapport à 35 %).
  • État matrimonial à la naissance du premier enfant — La caractéristique la plus commune des mères seules à faible revenu était qu'elles ne faisaient pas partie d'un couple lorsque leur premier enfant est né (60 %). En 1998, l'incidence du faible revenu était considérablement plus élevée pour ce groupe que pour les autres mères seules (51 % par rapport à 29 %)5.
  • Âge du plus jeune enfant — Près de la moitié des mères seules à faible revenu avaient un enfant de moins de six ans en 1998. La présence d'enfants d'âge préscolaire était fortement liée à la probabilité de faible revenu. Ainsi, l'incidence du faible revenu était 2,5 fois plus élevée chez les mères seules ayant des enfants de moins de six ans que chez celles dont le plus jeune enfant avait de 12 à 17 ans (56 % par rapport à 21 %).
  • Statut d'étudiante — Le quart des mères seules à faible revenu étaient étudiantes en 1998. L'incidence du faible revenu était plus élevée chez elles que chez les autres mères seules. Toutefois, il y a peut-être moins lieu de se préoccuper de ce groupe que des autres groupes puisque que l'on peut supposer qu'à long terme leurs perspectives d'emploi et de revenu s'amélioreront.
  • Niveau d'études — Vingt-huit pour cent des mères seules qui n'étaient pas étudiantes n'avaient pas terminé leurs études secondaires. L'incidence de faible revenu de ce groupe était de 52 %. Cependant, si un niveau élevé d'études est lié à un revenu élevé et à un risque moindre de faible revenu, il ne constitue pas une garantie contre le faible revenu. En fait, 36 % des mères seules à faible revenu, qui n'étaient pas aux études, avaient un diplôme postsecondaire.
  • Immigrantes récentes, Autochtones ou personnes handicapées — Environ 30 % des mères seules à faible revenu appartenaient également au moins à un autre groupe considéré comme à risque élevé de faible revenu et d'exclusion sociale — les immigrantes récentes, les personnes d'ascendance autochtone et celles dont la capacité de travailler est limitée par un handicap. En raison de la présence de facteurs négatifs additionnels, ce groupe pose, du point de vue de l'élaboration de politiques, des défis particuliers.
  • Région — L'incidence du faible revenu était plus élevée dans la région de l'Atlantique, ce qui reflète les conditions salariales relativement moins favorables prévalant sur le marché du travail de cette région. La comparaison des taux de faible revenu des régions de l'assurance-emploi où le taux d'emploi est élevé et de celles où le taux d'emploi est faible vient renforcer cette conclusion6.

4.5 Analyse multivariée de l'incidence du faible revenu en 1998


L'analyse de régression logit multivariée montre que, par ordre décroissant d'importance, les caractéristiques les plus susceptibles d'entraîner une situation de faible revenu sont :

  • avoir un enfant d'âge préscolaire;
  • être étudiante;
  • avoir abandonné ses études secondaires;
  • vivre dans la région de l'Atlantique;
  • ne pas avoir fait partie d'un couple à la naissance du premier enfant;
  • être une immigrante récente, avoir un handicap limitant la capacité de travailler ou être d'ascendance autochtone.

(a) Méthode de régression logit

Nous avons examiné plus à fond l'incidence du faible revenu chez les mères seules en 1998 en utilisant l'analyse de régression logit multivariée. La méthode de régression logit plutôt que celle des moindres carrés ordinaires (MCO) a été utilisée parce que la variable dépendante ne prend que les valeurs de 1 ou de zéro. Les résultats de la régression logit figurent au tableau 4.3.

Il est plus difficile d'interpréter les résultats d'une régression logit que ceux d'une régression selon les MCO. Afin de fournir une interprétation plus intuitive des résultats de la régression logit, nous présentons également une approximation linéaire des coefficients logit. La forme linéarisée de la régression logit se prête à une interprétation similaire à celle des coefficients linéarisés de régression selon les MCO et, en fait, dans la plupart des cas, les deux sont assez rapprochées. L'encadré A fournit des directives simples pour l'interprétation des résultats de la régression logit ainsi qu'une explication de la façon dont les coefficients logit linéarisés ont été calculés.

Le lecteur ne doit pas oublier que les estimations obtenues par tableaux croisés de l'effet de différentes caractéristiques sur l'incidence du faible revenu sont habituellement différentes des estimations obtenues par régression. Par exemple, selon le tableau 4.3, l'incidence du faible revenu est 27,7 % plus élevée chez les jeunes mères seules que chez les plus âgées (61,5 % - 33,8 %). Alors que, selon les résultats de la régression logit, le jeune âge n'augmente que de 3,6 % l'incidence du faible revenu. Ces résultats laissent entendre que ce n'est pas en raison de l'âge comme tel que l'incidence du faible revenu est significativement plus élevée chez les jeunes mères seules, mais plutôt en raison d'autres caractéristiques négatives qui lui sont associées, par exemple une plus grande probabilité d'être aux études ou d'avoir un enfant d'âge préscolaire.

Encadré A : Interprétation des résultats de la régression logit

Nos présentons dans cet encadré des explications simplifiées sur la façon d'interpréter les résultats du logit. Nous utilisons la première ligne des résultats du tableau 4.4 à titre d'exemple.

Le coefficient-b est 0,155 Le coefficient positif signifie que les jeunes mères seules sont plus susceptibles d'avoir un faible revenu que les mères seules plus âgées (ce qui est le cas dans le groupe omis ou de référence). Il est toutefois difficile d'interpréter la taille du coefficient puisque la variable dépendante n'est pas l'incidence du faible revenu, mais sa transformation logit. Par conséquent, les coefficients -b ne peuvent pas être interprétés directement comme les coefficients de la régression selon les MCO.

L'écart type est de 0,187 et la statistique t est 0,829 (ce dernier correspond simplement au ratio du coefficient b et de l'écart type). La statistique t est utilisé de la même façon qu'avec les MCO — c'est-à-dire que s'il est supérieur à 1,96, il existe une chance d'au moins 95 % que le coefficient ne soit pas équivalent à 0. Dans ce cas, le coefficient n'est pas significatif. Ce qui signifie que l'incidence élevée du faible revenu chez les jeunes mères seules (tableau 4.4) est attribuable à d'autres caractéristiques qu'à l'âge — comme, par exemple, la présence d'enfants d'âge préscolaire.

Le rapport des cotes est 1,168 Ce résultat signifie que les probabilités de faible revenu sont sensiblement plus élevées pour les mères seules de moins de 30 ans. Un rapport de 1 aurait signifié que l'âge n'a pas d'effet. Les risques sont calculés en divisant la probabilité que quelque chose se produira par la probabilité que rien ne se produira. Le rapport des cotes est le rapport entre les risques rattachés à une variable et ceux de la variable omise, et il permet une interprétation plus intuitive des coefficients logit b.

Le coefficient logit linéarisé est 3,6 % Les coefficients logit linéarisés sont une approximation linéaire des coefficients logit et ont une signification similaire à celle de la régression selon les MCO. En fait, les coefficients logit linéarisés sont habituellement proche des coefficients linéaires des MCO. Dans cet exemple particulier, le coefficient logit linéarisé de 3,6 % peut être expliqué de la façon suivante : en prenant les mères seules de 30 à 55 ans (c.-à-d. la catégorie omise) et en ne changeant que le groupe d'âge pour cibler les 16 à 29 ans, la probabilité de faible revenu augmente de 3,6 points de pourcentage7.

Le R2de Nagelkerke est 21,1 % Cet indicateur mesure la qualité de l'ajustement de la régression logit. Il est comparable au R2 ajusté plus connu de la régression par les MCO.

(b) Résultats de la régression logit

Selon les résultats de la régression logit, les facteurs qui contribuent le plus à la situation de faible revenu sont :

  1. l'âge du plus jeune enfant — Ce facteur semble en fait avoir la plus grande influence. Par exemple, l'incidence du faible revenu est 26 % plus élevée chez les femmes ayant un enfant d'âge préscolaire que chez celles dont les enfants ont de 12 à 17 ans8.
  2. le statut d'étudiante — L'incidence du faible revenu est 17 % plus élevée chez les étudiantes que chez les mères qui ne sont pas étudiantes et qui possèdent un diplôme d'études secondaires.
  3. le niveau d'études — Parmi les mères qui ne sont pas aux études, l'incidence du faible revenu est 14 % plus élevée chez celles qui n'ont pas terminé leur secondaire que chez celles qui l'ont terminé. Il est très intéressant de noter qu'un diplôme d'études postsecondaires ne semble pas avoir un effet statistiquement significatif — un diplôme d'études secondaires serait suffisant pour éviter la situation de faible revenu.
  4. la région — La région a aussi un effet significatif. Ainsi, les mères seules de la région de l'Atlantique ont 14 % plus de risques de vivre une situation de faible revenu que celles de l'Ontario (incidence moyenne de faible revenu); la différence est encore plus importante par rapport à la région des Prairies (qui a l'incidence la plus faible).
  5. l'état matrimonial à la naissance du premier enfant — Le fait de ne pas avoir fait partie d'un couple à la naissance du premier enfant augmente de 12 % la probabilité de faible revenu.
  6. le fait d'appartenir à un autre groupe à risque élevé — Chez les mères seules qui étaient également immigrantes récentes, avaient un handicap qui limitait leur capacité de travailler ou qui étaient d'ascendance autochtone, la probabilité de faible revenu était 12 % plus élevée que chez les autres.

L'âge actuel de la mère ou son âge à la naissance du premier enfant n'avait pas d'effet statistiquement significatif sur la probabilité de faible revenu.

Tableau 4.4 Estimation de régression logit des déterminants de l'incidence de faible revenu chez les mères seules ayant des enfants de moins de 18 ans, 1998
VariableExplicationCoeff. bÉcart-typeStatistique tRapport de cotesCoefficient linéarisé
Dépendante     
LICOFA27Revenu 1998< SFR     
Âge      
GAGE(1)- 16-29 ans0,1550,1870,8291,1683,6 %
GAGE(2)- 30-55 ans  (omise)  
Âge, naissance du premier enfant     
CAGE(1)- 16-19 ans0,1940,1771,0961,2144,5 %
CAGE(2)- 20-55 ans  (omise)  
État matrimonial, naissance du premier enfant     
CSPOUSE(1)- pas de conjoint0,5680,1344,2391,76512,2 %
CSPOUSE(2)- conjoint  (omise)  
Âge du plus jeune enfant     
YKID(1)- 0-5 ans0,3960,1562,5381,4869,7 %
YKID(2)- 6-11 ans  (omise)  
YKID(3)- 12-17 ans-0,7700,164-4,6950,463-16,3 %
Niveau d'éducation     
STEDUC(1)- étudiante0,7260,2293,1702,06717,0 %
STEDUC(2)- non-étudiante : pas de diplôme secondaire0,6070,2312,6281,83514,0 %
STEDUC(3)- non-étudiante : diplôme du secondaire  (omise)  
STEDUC(4)- non-étudiante : certaines études postsec.0,4500,2411,8671,56910,2 %
STEDUC(5)- non-étudiante : diplôme postsecondaire-0,1800,202-0,8910,835-3,7 %
Immigrantes, autochtones ou handicapées     
HIGHRISK(1)- oui0,5080,1483,4321,66212,3 %
HIGHRISK(2)- non  (omise)  
Grande région     
REGION(1)- Atlantique0,5820,2282,5531,79014,4 %
REGION(2)- Québec0,0520,1630,3191,0531,2 %
REGION(3)- Ontario  (omise)  
REGION(4)- Prairies-0,3280,200-1,6400,721-7,5 %
REGION(5)- C.-B.0,2390,2151,1121,2705,8 %
Constante -1,1070,216-5,1250,330 
R2 de Nagelkerke (similaire à la valeur R2 rajustée des MCO)
Nombre de cas
  21,1 %
1 262
  

3 En raison de la petite taille de l'échantillon, les caractéristiques des pères seuls ne peuvent pas être étudiées séparément.

4 Les 1 500 heures de travail annuelles correspondent approximativement au nombre d'heures minimales pour qu'un emploi soit considéré comme à plein temps — 50 semaines à 30 heures semaine (selon l'Enquête sur la population active).

5 Il est intéressant de noter que l'incidence du faible revenu chez les mères seules qui avaient un conjoint de fait à la naissance de leur premier enfant est à peu près la même que celle des femmes qui n'étaient pas mariées. L'échantillon n'est toutefois pas suffisamment important pour que des conclusions définitives puissent en être tirées.

6 Le taux d'emploi a été calculé en divisant les semaines de travail de chacune des femmes (0 à 52) par 52. Le ratio est la moyenne de chacune des 54 régions du programme d'assurance-emploi.

7 On évalue fréquemment les approximations linéaires des coefficients logit : en évaluant la probabilité prédite de chacune des caractéristiques (en supposant que le reste des caractéristiques sont égales aux valeurs moyennes de l'ensemble de l'échantillon); en soustrayant de chaque probabilité estimée la probabilité estimée de la catégorie de référence.
Notre méthodologie utilise une légère variation. Plutôt que de faire correspondre les caractéristiques restantes à la moyenne de l'ensemble de l'échantillon, nous les avons fait correspondre aux caractéristiques moyennes de la catégorie de référence. Ainsi, par exemple, lorsque nous avons évalué l'effet de l'âge, nous avons maintenu toutes les autres caractéristiques (le niveau d'études, etc.) égales à celles de la catégorie de référence (de 30 à 55 ans). La méthode de calcul utilisée est la suivante : nous sommes partis de la probabilité observée pour la catégorie omise, puis nous avons calculé la probabilité du groupe le plus jeune à partir du rapport des cotes de la régression logit.
D'un point de vue pratique, il n'y a pas beaucoup de différence entre les deux méthodes puisque les estimations se ressemblent beaucoup. Cependant, notre méthode est intuitivement plus intéressante; en fait, elle répond à la question suivante : si l'on englobe toutes les mères seules de 30 à 55 ans, en gardant intactes toutes leurs caractéristiques (à l'exception de l'âge), quelles seraient les répercussions d'une diminution de leur âge à 16-29 ans?

8 Estimé en soustrayant du coefficient des mères seules avec enfants d'âge préscolaire, le coefficient des mères seules dont le plus jeune enfant a de 12 à 17 ans (soit 9,7 % - (-16,3 %)) = 26,0 %.

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