Profils et transitions de groupes à risque d'exclusion sociale : les parents seuls - Novembre 2002
10. Conclusion
Le faible revenu et la dépendance envers l'aide sociale (AS) sont très répandus chez les mères seules. Ce problème bien connu est étudié dans de nombreux travaux de recherche. Cependant, le fait que de nombreuses mères seules ne connaissent jamais la situation de faible revenu et que la moitié de celles qui en font l'expérience la quittent en moins de deux ans nous donne raison d'espérer que des politiques mieux ciblées peuvent faire une différence.
En général, on voit le niveau d'éducation comme un facteur positif, mais les données ne sont pas convaincantes. Comme le montrent nos résultats, plus d'un tiers des mères seules à faible revenu possèdent un certificat ou un diplôme d'études postsecondaires. En outre, un niveau élevé d'études ne semble pas présenter d'avantages en ce qui concerne la durée des périodes d'AS.
Le fait que la moitié des bénéficiaires d'AS quittent cette situation en moins de deux ans souligne la nécessité de politiques bien ciblées. Cependant, la meilleure stratégie à cet égard ne consiste pas à attendre de nombreuses années afin de déterminer qui sont les bénéficiaires à long terme. Non seulement perdrait-on ainsi un temps précieux, mais selon les données, plus la période d'AS est longue, plus il est difficile d'en sortir.
Il serait préférable de continuer d'analyser les caractéristiques des bénéficiaires d'AS liées à des périodes prolongées et à mettre au point des programmes axés sur ces caractéristiques. Selon nos résultats, un bon point de départ serait de nous concentrer davantage sur les mères seules qui ont d'autres caractéristiques associées à un risque élevé (immigrantes récentes, handicapées ou Autochtones), des enfants d'âge préscolaire ou qui n'ont pas terminé leurs études secondaires.
De plus, puisque le manque de travail est un facteur commun aux mères seules à faible revenu et à celles qui touchent de l'AS, l'accent devrait être mis principalement sur la prestation de services à l'emploi (présentations et counseling, p. ex.), ainsi que sur un traitement plus généreux quant aux gains de celles qui ont au moins un lien minimal au marché du travail.