Le secteur de la pêche - Profil
Portugal
Février 2002
M. José Araújo Correia
Ambassade du Canada au Portugal - Av. Da Liberdade 198-200
1269-121Lisboa, Portugal
Tél. : (351) 21 316 4600 Téléc. : (351) 21 316 4695 Courriel : jose.correi@dfait-maeci.gc.ca
APERÇU DU MARCHÉ / DÉBOUCHÉS
Près de 20 ans après son entrée en vigueur, la Politique commune de la
pêche se heurte à des défis majeurs. La politique n'a pas permis l'exploitation
durable des ressources de la pêche et devra être modifiée dans ce but.
Elle présente des lacunes sur les plans de la conservation de l'environnement,
de l'économie et de la politique. En ce qui a trait à la conservation
de l'environnement, de nombreux stocks de poisson ne se situent pas actuellement
à l'intérieur des limites biologiques sécuritaires. Ils sont soit trop
exploités, soit comprennent peu de poissons adultes ou les deux. La situation
est particulièrement critique pour les stocks de poisson comme la morue,
le merlan et le merlu. Si la tendance actuelle se poursuit, de nombreux
stocks s'effondreront, alors que la capacité de pêche de la flotte de
l'Union européenne excède de beaucoup la capacité requise pour assurer
une pêche durable.
La diminution actuelle des ressources est causée, en grande partie, par
l'imposition de limites de prises annuelles supérieures aux limites proposées
par la Commission, qui se fonde sur les recommandations scientifiques,
et par l'établissement de plans de gestion de la flotte inférieurs à ceux
demandés. L'application peu rigoureuse des décisions prises contribue
également à la surpêche. La situation précaire du secteur de la pêche
n'est pas exclusive à l'Union européenne. Partout dans le monde, on se
préoccupe du fait que de nombreux stocks de poisson se trouvent dans un
état critique et de la capacité de production excédentaire des flottes
dans le contexte d'un accroissement de la demande de poisson.
Le secteur de la pêche est fragile sur le plan économique à cause du
surinvestissement, de l'augmentation rapide des coûts et de la diminution
des ressources, ce qui se traduit par une faible rentabilité et une diminution
constante des emplois. Dans les années à venir, le secteur de la pêche
de l'Union européenne devra voir sa taille réduite de façon significative
s'il veut survivre.
La Commission sur la pêche de la Communauté européenne a proposé de réduire
les prises de poissons de 40 %. Cette proposition a été refusée par le
Conseil des ministres des pêches, mais les prises de certaines espèces
ont diminué de façon importante par rapport à 1999.
Au cours des six prochaines années, le gouvernement portugais investira
624 millions de dollars canadiens, principalement dans le développement
de la pêche côtière et dans des projets d'aquaculture.
De 2000 à 2006, la pêche portugaise connaîtra de nombreux changements
:
- Pour reconstituer leurs stocks, le secteur portugais de la pêche tentera
de maintenir ou de dépasser seulement légèrement ses prises actuelles
(environ 270 000 tonnes en 2001);
- Les espèces les plus pêchées demeureront les mêmes : le chinchard
et la sardine;
- La pêche des poissons migrateurs pélagiques comme le thon et les espèces
similaires prédominera aux Açores et à Madère, représentant 15 % des
prises;
- Le Portugal continuera à diminuer sa flotte de pêche, surtout dans
les secteurs où les ressources en poissons sont faibles et ne sont pas
assez importantes du point de vue économique;
- L'obtention de permis de pêche dans des pays tiers sera plus difficile.
Les coentreprises devraient être privilégiées chaque fois que possible;
- Le processus d'attribution des permis dépendra de la récupération
des ressources naturelles portugaises. Les activités de pêche seront
soumises à des contrôles plus fréquents et à des inspections plus strictes;
- La forte consommation de poisson portugaise - déjà deuxième au monde
- continuera à augmenter en raison des bienfaits de cet aliment pour
la santé des consommateurs;
- La demande de produits bruts augmentera, spécialement dans les secteurs
des surgelés et des produits du poisson salé et séché.
- La qualité des produits transformés du poisson s'améliorera en raison
de la concurrence et de la meilleure information des consommateurs;
- De nouveaux débouchés dans le secteur des biotechnologies seront créés;
- Le Portugal développera son aquaculture afin de tenter de réduire
sa dépendance vis-à-vis des marchés étrangers et le nombre des permis
de pêches attribués;
- Le nombre de personnes employées diminuera. Des efforts seront déployés
pour accroître le niveau de qualification des travailleurs, mais leur
nombre diminuera.
Importance sociale du facteur géographique
Le Portugal bénéficie d'une zone économique exclusive (ZEE) de 1 700
000 km2 et de 942 km de côte. Le littoral compte de nombreuses communautés
qui dépendent de la pêche en mer et qui sont généralement parmi les plus
pauvres du pays.
La valeur ajoutée brute (VAB), qui n'est pas élevée, ne contribue que
pour 1 % à la VAB totale du Portugal si l'on tient compte de l'aquaculture
et de l'industrie de transformation du poisson.
Consommation
La consommation annuelle portugaise de poisson par habitant est de 70
kg; la moyenne annuelle constatée pour la période allant de 1992 à 1994
était de 62 kg/personne. À titre de comparaison, la consommation européenne
moyenne est de 22,5 kg. La consommation de poisson représente 14 % du
revenu des Portugais consacré aux aliments et boissons.
Importations et exportations
La production nationale de produits du poisson satisfait 68 % de la demande
du pays tandis qu'en 1990, elle comblait environ 93 % de la demande. Le
volume et la valeur des exportations portugaises de produits du poisson
en 2000 (67 000 tonnes) ne peuvent compenser les importations (287 000
tonnes) des mêmes produits. Le solde négatif du volume et de la valeur
a augmenté de 65 % et de 83 % respectivement. Au cours des dernières années,
les importations ont augmenté de 35 % en volume et de 52 % en valeur.
Le volume des exportations a baissé de 7 %, mais leur valeur a augmenté
de 12 % de 1990 à 1999. La morue séchée demeure le produit importé le
plus important, représentant 42 % de l'ensemble des ventes et 24 % du
volume.
La conserverie a joué un rôle important dans cette évolution puisque
sa production a chuté de 23 % en volume tout en augmentant de 6 % en valeur.
L'industrie doit faire face à plusieurs problèmes, notamment pour ce qui
est de la sardine, dont le volume et la valeur ont chuté respectivement
de 33 et de 10 %. Par contre, les exportations de thon ont augmenté de
12 % en volume et de 5 % en valeur. Les produits en conserve représentent
25 % des ventes de l'industrie et 32 % du volume.
Flotte et ressources
Entre 1992 et 1999, la flotte de pêche portugaise est passée de 15 000
à 10 933, de sorte que le volume des prises n'était plus que de 112 800.
Entre 1990 et 1998, le nombre de bateaux a diminué de 28 %, le nombre
de tonnes de poissons pêchées de 37 % et la capacité de la flotte de 20
%. En 2000, 585 bateaux ont été démolis et 329 ont été construits; en
2001, 483 bateaux ont été démolis et 300 nouveaux ont été construits.
Le nombre de pêcheurs a diminué de 6 % pour s'établir à 25 021 (40 000
en 1990), ce qui représente 1 % de la population active.
La flotte de pêche se divise en trois secteurs : locale, côtière et en
haute mer. La flotte de pêche locale représente 85 % des bateaux, mais
seulement 13 % du volume des prises. La flotte de pêche côtière représente
14 % des bateaux et 51 % du volume des prises. Finalement, la flotte de
pêche en haute mer représente 2 % du nombre total de bateaux et 36 % du
volume des prises. Il y a 45 ports en opération : 32 sur le continent,
2 sur l'île de Madère et 11 aux Açores.
De 1992 à 1997, les prises ont chuté abruptement de 24 %, passant de
266 000 à 202 000 tonnes. Les prises en haute mer ont diminué de 35 %
et celles de la pêche côtière de 16 %. Pendant ce temps, les prix se sont
accrus de 24 %.
En 1999, les subventions accordées par l'Union européenne et le Portugal
au secteur de la pêche se chiffraient autour de 46 millions de dollars
américains. En 2000, les sommes investies dans des programmes liés à la
pêche s'élevaient à 50 millions de dollars américains.
Nombre de prises:
Aquaculture
Au Portugal, l'aquaculture est exploitée majoritairement par des entreprises
familiales : 962 entreprises sont accréditées. L'aquaculture représente
3 % de la valeur du secteur de la pêche. Les bivalves sont les espèces
produites les plus importantes, suivis par le bar, la dorade royale, la
truite et les huîtres, qui, ensemble, représentent 64 % de la production,
soit 4 000 tonnes. Les myes et la truite comptent pour presque 50 % de
la production totale. En 2000, à cause d'une série de maladies, la production
des myes a chuté de 57 %, ce qui a fait régresser de 16,7 % dans l'ensemble
la production de l'aquaculture.
On considère que l'aquaculture présente un fort potentiel de croissance
et, dans le futur, pourrait être une des solutions au manque de ressources
naturelles.
Janvier au Juin
|
Année |
Janvier |
Février |
Mars |
Avril |
Mai |
Juin |
Total |
Portugal Poids (tonnes) |
2002 |
13 106 |
10 781 |
10 486 |
7 585 |
14 234 |
13 898 |
155 149 |
|
2001 |
7 852 |
|
|
|
|
|
|
Valeur (Euro) |
2 000 |
20 730 040 |
20 006784 |
22 001 975 |
15 577 458 |
23 129 258 |
22 834 968 |
252326 892 |
Juillet au Décembre
|
Year |
Jul |
Aug |
Sep |
Oct |
Nov |
Dec |
Total |
Portugal poids (tonnes) |
2002 |
16 236 |
15 844 |
17 725 |
16 642 |
12 764 |
5 938 |
155 149 |
|
2001 |
|
|
|
|
|
|
|
Valeur (Euro) |
2 000 |
24 695 484 |
24 775 292 |
23 089 355 |
22 540 677 |
19 478 058 |
13 472 530 |
252 326 892 |
Février 2002
|