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Analyse de la croissance de l'agriculture et des pêches aux Philippines, 1990-2002(1)

 

Rolando T. Dy
Directeur général
Center for Food & Agri Business
University of Asia and the Pacific

Dans le présent rapport, nous tentons de déterminer quels secteurs et sous-secteurs ont contribué à l'expansion de l'agriculture depuis dix ans, et plus particulièrement en 2002. Il y sera question des nombreuses causes, traitées dans divers forums, du sous-développement de l'agriculture.


STRUCTURE

L'agriculture et les pêches constituent directement environ 20 p. 100 de l'économie mondiale, alors que leur contribution directe et indirecte (incluant les effets d'entraînement en amont et en aval) à l'économie est d'approximativement 60 p. 100. Plus important encore, ces deux domaines d'activité emploient environ 10 millions de personnes, soit près de 40 p. 100 de la main-d'oeuvre. Les pauvres du pays sont surtout concentrés dans les collectivités où l'économie est axée sur l'agriculture. Il est donc particulièrement sensé, sur le plan des affaires, de travailler à « enrichir » les pauvres, car ceux-ci contribueront assurément à rendre les secteurs producteurs de biens et de services plus dynamiques.

Le riz, qui compte pour 20 p. 100 de la valeur de la production agricole totale, est sans contredit l'industrie la plus importante au plan de la valeur de production (tableau 1). Il est surprenant de constater que ce ne sont pas d'autres cultures qui se classent deuxième et troisième à ce chapitre, mais le poulet (11,9 p. 100) et le porc (11,6 p. 100), bien avant la noix de coco (7,9 p. 100) et le maïs (4,9 p. 100), qui occupent la quatrième et la cinquième place. L'aquaculture (10 p. 100) représente une part importante de la valeur de la production agricole, mais elle comprend au moins trois produits (les algues, le bangus et le tilapia).

Les trois principales cultures - le palay (riz), la noix de coco et le maïs - s'étendent sur environ 80 p. 100 de toutes les terres agricoles, mais ne représentent que 29 p. 100 de la valeur totale de la production, soit 17 000 pesos par hectare récolté aux prix actuels de 2002! Il va sans dire qu'il y a lieu d'améliorer la productivité et d'appliquer des mesures de diversification agricole.


STRUCTURE DU SECTEUR DE L'AGRICULTURE

VALEUR BRUTE DE LA PRODUCTION AGRICOLE EN DOLLARS CONSTANTS DE 2002
  Valeur en millions de pesos Part en %
Cultures agricoles 126 356 48,0
Bétail 37 753 14,2
Volaille 41 921 15,9
Pêches et aquaculture 57 061 21,7
TOTAL 263 092 100
Principaux composants    
Cultures    
Palay (riz)   20,4
Maïs   4,9
Noix de coco   7,9
Canne à sucre   3,3
Bananes   3,6
Mangues   2,6
Volaille    
Poulet   11,9
Oeufs de poules   2,8
Bétail    
Carabao (buffle des Philippines)   0,6
Bovins   1,9
Porcs   11,4
Pêches     
Commerciale   6,3
Municipale   5,4
Aquaculture   10,0

Source : Bureau of Agricultural Statistics


ANALYSE COMPARATIVE

L'agriculture aux Philippines a connu une croissance moyenne d'environ 2 p. 100 par année entre 1990 et 2000 (tableau 2), ce qui est considérablement inférieur aux taux enregistrés par la Chine, l'Indonésie, la Thaïlande et le Vietnam. Il s'agit là, de l'avis général, d'un bilan décevant que nos décideurs s'efforcent toutefois de redresser.

COMPARAISON DE LA PERFORMANCE AGRICOLE DE DIVERS PAYS
Chiffres exprimés en pourcentage (%) annuel
  1980-1989 1990-1999
Chine 5,9 4,3
Indonésie 3,4 2,6
Laos 3,5 4,6
Birmanie (Myanmar) 0,5 4,9
Thaïlande 3,9 2,7
Vietnam 4,3 4,9
Philippines 1,0 1,5
Échelle mondiale - Pays à revenu moyen 3,5 2,0

Nota :
Les taux annuels moyens de croissance sont calculés à partir de la valeur ajoutée réelle brute des produits agricoles. Le taux annuel de 2,1 p. 100 est fondé sur une période plus longue et a été établi à partir des données du Bureau of Agricultural Statistics.
Source : Banque mondiale


CROISSANCE

Quelles branches d'activité ont contribué favorablement ou défavorablement à ces résultats médiocres? Les sous-secteurs non axés sur la culture du sol - soit la volaille, le bétail et les pêches - ont essentiellement eu une incidence positive sur la croissance, tandis que le sous-secteur des cultures a freiné l'expansion agricole.

Le taux de croissance du secteur de l'agriculture a été plus élevé en 2001 et en 2002, atteignant 4,7 et 3,7 p. 100 respectivement. Les principaux moteurs de cette croissance ont été les pêches, la volaille et le bétail. Il est intéressant de noter que ces sous-secteurs sont régis, en grande partie, par la demande.

CROISSANCE DU SECTEUR AGRICOLE SELON LE SOUS-SECTEUR
Chiffres exprimés en pourcentage (%) annuel
Sous-secteur 1990-2000 2000-2001 2001-2002
CULTURES 1,1 3,6 1,4
BÉTAIL 4,4 2,9 4,4
VOLAILLE 5,6 7,8 6,1
PÊCHES 1,4 6,3 6,8
TOTAL 2,1 4,7 3,7
Principaux composants      
Palay 2,4 4,6 2,4
Maïs -0,5 0,3 -4,6
Noix de coco 0,2 1,6 3,6
Canne à sucre -0,3 16,5 -4,7

Source des données de base : Bureau of Agricultural Statistics


APPORT À LA CROISSANCE

Qu'est-ce qui est à l'origine de la croissance? Quels sous-secteurs y ont le plus contribué dans les années 1990 et au début des années 2000? L'analyse ci-après indique les sources de la croissance.

Entre 1990 et 2000, environ 86 p. 100 de la croissance a été attribuable aux sous-secteurs non axés sur la culture du sol, soit 36,8 p. 100 pour la volaille, à 27,5 p. 100 pour le bétail et 22 p. 100 pour les pêches. Les cultures, qui couvrent plus de 95 p. 100 des terres agricoles, ne comptaient que pour 13,7 p. 100 de la croissance agricole!

Dans le sous-secteur des cultures, la croissance a été favorisée par le riz, les mangues, les bananes et la canne à sucre, tandis que le maïs, le café, l'ail, les oignons, le tabac et l'abaca l'ont plutôt freinée.

En 2001 et en 2002, les sous-secteurs autres que celui des cultures sont demeurés les plus performants. En 2002, leur part de la croissance totale dépassait 81 p. 100, comparativement à 19 p. 100 pour les cultures. Les mangues, le riz, les bananes, la canne à sucre et l'ail ont été les cultures dominantes.

ANALYSE DES SOURCES DE CROISSANCE
Part de la croissance totale, en pourcentage
Sous-secteur/
composant
1990-2000 2000-2001 2001-2002
CULTURES 13,7 38,3 18,5
BÉTAIL 27,5 8,8 17,0
VOLAILLE 36,8 25,2 25,9
PÊCHES 22,0 27,7 38,6
TOTAL 100 100 100
Principaux composants      
Palay 25,2 16,3 11,1
Maïs -0,2 0,4 -6,5
Noix de coco 3,4 2,8 -6,5
Canne à sucre 4,6 11,4 -4,6
Bananes 8,9 2,0 3,9
Ananas 1,8 1,0 0,4
Café -0,4 0,9 -1,6
Mangues 9,1 2,0 5,9
Tabac -1,2 -0,2 0,3
Abaca 0,0 -0,3 -0,4
Caoutchouc 0,3 1,7 0,2
Ail -0,5 0,7 0,4
Oignons -0,3 -0,1 0,9

Source des données de base : Bureau of Agricultural Statistics


RÉPERCUSSIONS SUR LE PLAN STRATÉGIQUE

De façon générale, le secteur de l'agriculture manque de vitalité. Il faut en stimuler la croissance.

Les cultures, qui accaparent plus de 95 p. 100 des ressources en terres et la majeure partie du budget public, contribuent pour moins de 20 p. 100 de la croissance.

Depuis 1990, la volaille, le bétail et les pêches contribuent à la croissance du secteur agricole de façon soutenue. Ces sous-secteurs ont surtout été régis par la demande. L'accès à des intrants fournis à prix concurrentiel favoriserait la croissance dans une grande mesure.

Il faudrait investir davantage dans l'aquaculture, qui a un potentiel de rendement élevé. Si l'expansion des sous-secteurs les plus dynamiques est entravée, c'est l'ensemble du secteur agricole qui en souffrira et, conséquemment, l'économie nationale.

Il est dit que :

  • Les fonds publics consacrés à l'agriculture ne sont pas suffisants. L'AFMA, qui a été adoptée en 1997, prévoyait l'affectation, au cours des deux premières années de sa mise en oeuvre, d'une somme de 20 milliards de pesos pour le secteur de l'agriculture, en plus du budget courant du ministère de l'Agriculture, et de 17 milliards de pesos durant les cinq années suivantes. Les stipulations de l'AFMA n'ont été respectées qu'en partie.
  • Efficacité des investissements publics. Les capitaux ont surtout été injectés dans des segments à faible rendement, mais ayant une bonne cote sur le plan politique (p. ex., le riz).
  • La gestion et la prestation des services de soutien ont été entravées par le Code local du gouvernement, qui confie le prolongement et la prestation des services agricoles aux bureaux gouvernementaux locaux. La loi doit être modifiée.

Nous devons adopter une approche globale, c'est-à-dire depuis la semence jusqu'à la mise en marché, pour accroître la compétitivité de l'agriculture aux Philippines.

L'expansion du secteur de l'agriculture est une excellente idée sur le plan commercial. À l'heure actuelle, une proportion importante des régions rurales sont exclues du réseau de commercialisation des entreprises de production de biens de consommation. Les consommateurs de ces régions ont à peine les moyens d'acheter des aliments emballés et des produits non alimentaires. La majorité des ménages peuvent dépenser tout au plus entre 2,50 et 5 pesos par achat. La progression de l'emploi et des revenus viendra changer la donne.


1. *Cet aperçu du secteur a été publié par le Center for Food & Agri Business de l'University of Asia and the Pacific située à Manille, dans le numéro de janvier 2003 du Food & Agribusiness Monitor, essentiellement à l'intention des Philippins. Diffusé aux entreprises canadiennes, il vise à fournir des données de base sur le marché des Philippines à celles qui souhaiteraient exporter leurs produits vers ce pays.


Mise à jour : 2003-06-16 Avis importants