Objet
La pollution de l'eau par des sources diverses, dont l'agriculture, peut entraîner des coûts que les agriculteurs, d'autres secteurs et le public doivent supporter et peut avoir des effets environnementaux négatifs sur tous les végétaux et animaux. Les ressources hydrauliques devraient être utilisées dans le cadre du système agroalimentaire de façon à ce qu'il y ait équilibre entre les besoins économiques et écologiques.
Contexte
La qualité de l'eau
On reconnaît depuis longtemps le lien entre l'agriculture et la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines, lien qui constitue aujourd' hui une question importante en matière d'environnement et de santé.
Les intrants agricoles comme les engrais, le fumier et les pesticides peuvent contaminer l'eau lors de leur élimination, de leur entreposage ou de leur épandage incorrect. De fortes concentrations de matière organique, de phosphore et d'azote dans les eaux de surface peuvent causer l'eutrophisation et la désoxygénation de l'eau, ce qui par la suite peut détruire l'habitat aquatique et provoquer des problèmes en matière de goût, d'odeur et d'esthétique. Le recours à l'agriculture intensive dans des zones où le sol est très perméable et la nappe phréatique est près de la surface peut contribuer à la contamination des eaux de surface à cause de la percolation de produits chimiques et d'éléments nutritifs à travers le profil pédologique. De plus, il existe des risques pour la santé dans les régions où les concentrations de bactéries ou de nitrates dans les eaux de surface ou les eaux souterraines sont supérieures à celles que prescrivent les lignes directrices sur l'eau potable.
Comme les agriculteurs ont besoin de sources d'approvisionnement fiables en eau de grande qualité pour l'irrigation, l'abreuvement du bétail et la transformation, le secteur a intérêt à réduire les répercussions de ses activités sur la qualité de l'eau. Biotechnologie peut également l'améliorer par des pratiques de gestion qui réduisent les concentrations de ses sous-produits, comme les pesticides et les éléments nutritifs, dans les cours d'eau. Un des domaines prioritaires énoncés dans le nouveau Cadre stratégique pour l'agriculture (CSA) du Ministère revient à encourager l'élaboration de projets, de moyens d'action et de priorités en matière de recherche qui contribueront à réduire les risques en agriculture et amélioreront la qualité de l'eau et son approvisionnement. Les principaux domaines prioritaires en ce qui a trait à l'eau touchent les éléments nutritifs, les agents pathogènes et les pesticides.
Les indicateurs agroenvironnementaux liés à la qualité de l'eau sont, entre autres, le risque de contamination de l'eau par l'azote et le risque de contamination de l'eau par le phosphore. D'autres indicateurs, comme l'azote résiduel et le risque d'érosion hydrique, peuvent être indirectement liés à la qualité de l'eau. La gestion des éléments nutritifs et des pesticides à la ferme, de bons systèmes d'entreposage et de manutention du fumier ainsi que les pratiques agricoles peuvent aussi être indirectement liés à la qualité de l'eau.
L'utilisation de l'eau
L'utilisation durable de l'eau suppose que les taux de consommation n'excèdent pas les taux de recharge et ne compromettent pas les autres usages. À l'échelle nationale, le secteur agricole utilise environ 9 % de l'eau consommée au Canada. Bien que l'agriculture retourne à la source moins de 30 % de l'eau qu'elle utilise, un pourcentage beaucoup plus élevé revient indirectement dans l'environnement. Cette eau est utilisée principalement pour arroser les cultures, abreuver le bétail, nettoyer les bâtiments et l'équipement agricoles et combler les besoins domestiques.
La conservation de l'eau
La gestion de l'eau est un autre facteur déterminant de la durabilité de l'agriculture. Au Canada, elle a surtout compris la maîtrise des approvisionnements et le maintien des taux de consommation à des valeurs ne dépassant pas le taux de recharge. Aujourd'hui cependant, la gestion de la demande devient plus fréquente. En termes d'agriculture, la gestion de la demande consiste à rechercher des façons d'utiliser plus efficacement l'eau disponible (par exemple l'utilisation de systèmes d'irrigation très efficaces), et à apprendre à pratiquer l'agriculture en consommant moins d'eau.
À cause de récentes tendances climatiques, les agriculteurs de nombreuses régions du Canada, en particulier des provinces de l'Ouest, ont dû faire face à des conditions d'exploitation difficiles. L'Administration du rétablissement agricole des Prairies (ARAP) d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) participe de longue date directement à la gestion de l'eau nécessaire au secteur agricole et agroalimentaire de l'Ouest du Canada.
Activités
En raison de la mise en oeuvre du CSA, on prévoit l'élaboration au cours des prochaines années de nouveaux projets et moyens d'action concernant l'effet de l'agriculture sur la qualité de l'eau et sa quantité. On s'attend également à ce que, grâce à la planification agroenvironnementale, on puisse se pencher davantage sur le maintien et l'amélioration de la qualité de l'eau par des mesures à la ferme. Ces activités aideront à corriger les pratiques de gestion agricole qui peuvent avoir un effet sur l'eau et l'environnement.
AAC conserve de nombreuses initiatives pour aborder les questions relatives à l'eau, comme la recherche scientifique, et des rapports tels La santé de l'eau et L'agriculture écologiquement durable au Canada : Rapport sur le projet des indicateurs agroenvironnementaux. Parmi les programmes financés par le Fonds canadien d'adaptation et de développement rural (FCADR), citons l'Initiative de gestion agroenvironnementale et l'Initiative environnementale dans le secteur de l'élevage. En outre, AAC participe avec différents intervenants à des activités conjointes qui visent à établir et à promouvoir des normes et les meilleures pratiques de gestion.
Pour ce qui est des activités dans l'Ouest canadien, l'ARAP, grâce à son Programme de l'aménagement hydraulique rural, a assuré une aide technique et financière pour la construction de plus de 1 000 barrages, 150 000 mares-réservoirs, 100 000 puits et 800 aqueducs dans des régions rurales des Prairies. Par le truchement de différents programmes d'infrastructure fédéraux-provinciaux, l'ARAP a joué un rôle important dans l'élaboration, l'amélioration et la modernisation de réseaux d'aqueducs et d'égouts municipaux. Ces dernières années, l'ARAP a commencé à délaisser le financement de l'infrastructure au profit du financement de la recherche sur la qualité de l'eau. Elle communique les résultats de ses recherches à ses clients à l'aide de ses 22 bureaux de district dans la région des Prairies.
La Direction générale de la recherche d'AAC participe également à des initiatives visant à améliorer la qualité de l'eau et les pratiques de conservation. Les activités comprennent avant tout des enquêtes sur la mise en oeuvre de meilleures pratiques de gestion, l'élaboration de stratégies de gestion de l'irrigation et les effets des pratiques agricoles sur la qualité et la quantité des eaux de surface et des eaux souterraines.
AAC participe également à des initiatives fédérales-provinciales et des initiatives binationales liées à la qualité de l'eau. Le Ministère est signataire de l'Accord Canada-Ontario concernant l'écosystème du bassin des Grands Lacs; de l'Accord Canada-États-Unis relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs; et du Plan d'action Saint-Laurent, le plan de mise en oeuvre de l'accord Canada-Québec sur le St-Laurent.
Renseignements supplémentaires
Personnes-ressources au Bureau de l'environnement:
Dossiers concernant l'eau: Patricia Story
Dossiers connexes: Isabelle Proulx - produits toxiques
Dossiers connexes
La santé de l'eau
Summaire executif: Les concentrations grandissantes de personnes et d'animaux, l'augmentation de la demande mondiale d'aliments et les utilisations conflictuelles des ressources en eau sont parmi les questions pour lesquelles il faut trouver des solutions réfléchies afin de parvenir à une utilisation judicieuse des ressources en eau. Agriculteurs, public canadien et décideurs des secteurs public et privé, tous prennent de meilleurs décisions quant aux mesures à prendre lorsqu'ils disposent de renseignements exacts.
Ce rapport comprend un aperçu de l'information sur l'agriculture et les eaux rurales qui est actuellement disponible, et un repère permettant de mesurer les progrès qui seront réalisés à l'avenir. Il a pour objet de définir ce qu'est une eau rurale de qualité, de décrire les facteurs qui contribuent à la qualité de l'eau et d'évaluer la qualité des eaux rurales du Canada. On y désigne et décrit les questions importantes et les principaux problèmes en plus d'y évaluer la situation actuelle, proposer des façons de l'améliorer et prédire les tendances futures.
Liens connexes
L'ARAP et l'environnement
Environnement Canada sur la salubrité de l'eau
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