Le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

Notes d'allocution pour le ministre

Sous réserve de modifications

Le ministre Strahl annonce un fonds pour les débouchés de biocarburants dans le secteur de l'agriculture

Calgary (Alberta)
Le 17 juillet 2006

Mot d'ouverture

Merci et bon après-midi, mesdames et messieurs.
Je suis heureux de participer à cet important débat sur le développement et la croissance du secteur des biocarburants au Canada, plus particulièrement le biodiésel.
Je voudrais vous remercier, membres du Conseil canadien du canola et de l'Alberta Canola Producers Commission, des nombreux efforts que vous déployez afin de favoriser le développement du secteur des biocarburants au Canada. Il va sans dire que le leadership dont vous faites preuve ainsi que votre vision contribuent à mettre le secteur sur la voie du succès.
Je tiens également à vous féliciter d'avoir organisé ce forum.
Grâce à des activités de réseautage et à des projets communs tels que cette conférence, nous pouvons nous assurer que nous sommes tous sur la même longueur d'onde et que nous partageons une vision commune quant à la voie à suivre en vue de tirer le maximum du secteur canadien des biocarburants au cours des années à venir.

Aperçu

Cet après-midi, je voudrais aborder brièvement trois points :

Engagement à l'égard des biocarburants

Le gouvernement est très optimiste quant au potentiel des biocarburants au Canada, qui permettent :

de contribuer à rendre l'environnement plus propre et plus sain;
de stabiliser et de diversifier les revenus de la famille agricole en créant de nouveaux débouchés
de favoriser le développement économique et la coopération dans les collectivités rurales et éloignées à l'échelle du Canada.

Cependant, nous devons veiller à ce que les agriculteurs et les collectivités rurales profitent de la production accrue de biocarburants, et qu'ils aient accès à l'expertise dont ils ont besoin pour élaborer des projets d'entreprise solides et viables qui attireront les investisseurs tout en étant rentables.
Je suis donc heureux d'annoncer aujourd'hui que le gouvernement fédéral investira 11 millions de dollars dans des programmes qui aideront les producteurs et les collectivités rurales à tirer profit de la croissance du secteur des biocarburants.
Les fonds seront versés par l'entremise des conseils de l'industrie qui sont actuellement chargés d'exécuter le Programme pour l'avancement du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire (PASCAA) dans leur province ou territoire.
Une somme de 10 millions de dollars sera affectée à l'Initiative de débouchés de biocarburants pour les producteurs; les autres fonds (1 million de dollars) seront versés dans le cadre de l'Initiative de développement coopératif.
Ces fonds, imputés au budget de l'exercice en cours, proviennent du budget dans lequel avait été prévu un investissement supplémentaire de 1,5 milliard de dollars dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Cet investissement permettra aux agriculteurs et aux collectivités rurales d'avoir recours à des experts techniques et financiers ainsi qu'à des spécialistes en planification d'entreprise qui les aideront à élaborer des projets d'entreprise solides et à effectuer des études de faisabilité dans le but d'accroître la capacité de production de biocarburants. Cet investissement facilitera également la mise sur pied de coopératives dans le secteur des biocarburants et favorisera l'expansion de celles qui voudraient intégrer ce secteur.
Comme vous le savez, le gouvernement s'est engagé à exiger que les carburants de transport au Canada contiennent en moyenne 5 % de carburants renouvelables d'ici 2010, ce qui devrait créer une multitude de nouveaux débouchés pour les producteurs.
L'investissement que j'annonce aujourd'hui aidera les producteurs à exploiter ces débouchés.
Afin de respecter l'objectif de 5 p. 100 de carburant renouvelable dans l'approvisionnement canadien, nous devrons plus que doubler la production actuelle pour qu'elle atteigne 3 milliards de litres par année, et pour ce faire, jusqu'à 8 millions de tonnes de céréales, d'oléagineux et de biomasse seront nécessaires.
Il ne fait aucun doute que pour réaliser cet objectif, la production devra enregistrer une hausse marquée.
Pour y arriver, je travaille avec mes collègues de l'Environnement et des Ressources naturelles à l'élaboration d'une stratégie nationale sur les biocarburants qui devrait être présentée au Cabinet cet automne.
Cette stratégie nationale aura besoin d'un volet agricole important, ce qui signifie que les producteurs pourront participer à la chaîne de valeur des biocarburants et en tirer parti.
Nous cherchons continuellement des moyens d'aider les agriculteurs à acquérir des droits de propriété dans les installations de production des biocarburants, afin d'augmenter leur revenu et d'encourager le développement de l'économie rurale. Différentes régions rurales du Canada pourraient accueillir ces installations.
L'investissement de 11 millions de dollars dont j'ai parlé il y a quelques instants nous aidera à atteindre ces objectifs.

Où en sommes-nous?

Le gouvernement du Canada, ainsi que les provinces et l'industrie, travaillent d'arrache-pied à développer le secteur des biocarburants. Au mois de mai, j'ai rencontré mes homologues des provinces et des territoires avec la ministre Ambrose et le ministre Lunn.
À la fin de cette réunion, toutes les parties appuyaient fermement l'élaboration d'une stratégie nationale sur les biocarburants et s'engageaient à faire en sorte que le secteur agricole soit un intervenant clé dans le dossier.
Comme le carburant est une compétence partagée, les provinces et les territoires doivent participer à chacune des étapes du projet. Une grande partie de notre travail consistera à dégager un consensus sur une vision collective commune de la voie à suivre.
En plus des provinces et des territoires, le gouvernement consulte aussi l'industrie et les associations de producteurs.
Le mois dernier, j'ai organisé une table ronde avec un certain nombre d'intervenants de premier plan, notamment le Conseil canadien du canola.
J'ai été ravi des idées proposées lors de cette rencontre pour inciter les agriculteurs à participer à la production de biocarburants. Tout le monde a convenu que la stratégie sur les biocarburants devait principalement cibler des éléments qui stimuleront la participation des agriculteurs et des producteurs.

Se tourner vers l'avenir

Donc, que faisons-nous maintenant?
Cet été, la ministre Ambrose, le ministre Lunn et moi-même travaillons avec nos collègues des provinces et des territoires et consultons les intervenants de nos secteurs respectifs afin de préparer notre contribution à une stratégie nationale sur les carburants renouvelables qui sera cohérente et compatible avec la sphère de compétence de chacun.
Les aspects agricoles du dossier ont fait l'objet de nombreuses discussions le mois dernier, lorsque j'ai rencontré mes collègues des provinces et des territoires à l'occasion de notre réunion annuelle à Terre Neuve.
Nous, les trois ministres fédéraux, et nos homologues provinciaux responsables des carburants renouvelables prévoyons nous réunir de nouveau à l'automne pour examiner les recommandations sur les éléments d'une stratégie nationale sur les carburants renouvelables.
Il est évident que les agriculteurs, leur famille et les collectivités rurales pourront tirer parti d'une production accrue de biocarburants au Canada.
Le gouvernement fédéral veut faire en sorte que les agriculteurs soient prêts à bénéficier des possibilités engendrées par notre stratégie en matière de biocarburants en étant aptes à élaborer le type de propositions de projets solides et viables pouvant générer des profits intéressants pour les investisseurs au fil du temps.
En plus de contribuer à offrir de nouvelles possibilités aux agriculteurs, ces initiatives vont permettre d'établir les assises d'une stratégie nationale sur les biocarburants pour le Canada.
L'essentiel est d'offrir la chance aux agriculteurs et aux producteurs de carburants renouvelables de participer à des projets qui leurs conviennent et d'en retirer des profits intéressants à long terme. Ces initiatives contribueront également à assurer notre sécurité énergétique en mettant au point de nouvelles sources d'approvisionnement.
Alors, je suis impatient d'entendre vos idées sur les moyens que nous pouvons prendre pour y arriver.
En plus de devoir répondre aux exigences immédiates en matière de capacités, nous devons également mettre l'accent sur le rôle de la science pour nous permettre de trouver d'autres produits que les biocarburants et sur la recherche de nouveaux moyens pour le secteur des oléagineux et de l'agriculture dans son ensemble, afin de pouvoir contribuer à la nouvelle bioéconomie.
Par exemple, nous pourrions explorer tout le domaine de la bioraffinerie de même qu'utiliser plus efficacement les matières premières tirées de la biomasse et, ultérieurement, mettre au point des variétés d'oléagineux particulières à ces nouvelles applications industrielles, tout en veillant à ne pas porter atteinte à l'intégrité de l'huile de canola destinée à l'usage alimentaire. Comme je le mentionnais précédemment, mes collègues du Cabinet et moi travaillons activement à l'élaboration d'une stratégie nationale en matière de biocarburants qui pourra être présentée au Cabinet cet automne.
Nous considérons l'utilisation des biocarburants comme la première étape en vue d'extraire un plus grand nombre de produits permettant d'exploiter encore davantage le potentiel qu'offre la biomasse agricole.

Conclusion

Peut importe les orientations qui seront prises, il est essentiel que les solutions retenues soient axées sur les marchés et que les agriculteurs et les producteurs de carburants renouvelables aient la possibilité de mettre au point des propositions de projets et des études de faisabilité solides pour soutenir leur participation à la capacité de production des biocarburants.
Le biocarburants permettent de répondre aux préoccupations concernant les changements climatiques et la qualité de l'air, de diversifier les produits et d'établir un secteur prometteur axé sur les marchés qui offre des avantages à long terme pour les collectivités rurales du Canada.
Pour y arriver, toutes les parties doivent collaborer afin de mettre en place un secteur compétitif établi sur des assises économiques solides qui procure une valeur tant aux producteurs qu'à tous les intervenants de la chaîne.
Il ne fait aucun doute que cette réunion constitue un pas réel dans la bonne direction.
Je suis impatient de collaborer avec le secteur canadien des oléagineux à la mise au point d'une stratégie nationale en matière de biocarburants qui profitera aux agriculteurs, aux producteurs et à l'ensemble des Canadiens.
Je vous remercie encore une fois pour tout ce que vous accomplissez pour le secteur et je vous souhaite une bonne fin de conférence.