Le ministre

Chronique du ministre

Le nouveau gouvernement du Canada réaffirme son engagement à remplacer le PCSRA

Par M. Chuck Strahl,
ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada
et ministre de la Commission canadienne du blé

Je suis en politique fédérale depuis 13 ans maintenant, donc je ne suis plus étonné de voir des titres d'articles de journaux qui ne correspondent pas à la réalité. Souvent, le titre ne concorde même pas avec l'article qui suit. Et si les lecteurs se donnent la peine de lire l'article au complet ou cherchent un peu pour connaître la vérité, ils constateront que le but de la manchette était évidemment de vendre le journal. La parution d'un article de la Presse canadienne dont le titre était « Unpopular farm program can't be scrapped as promised: Tories » (Un programme agricole impopulaire ne pourra être éliminé comme l'ont promis les Conservateurs) illustre bien mes propos.

Le programme dont il est question ici est, bien entendu, le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole ou le PCSRA. Lorsque le PCSRA a été instauré par les Libéraux fédéraux, ces derniers n'ont pas tenu compte des mises en garde contre les faiblesses du programme : impossible de comprendre les demandes; accès limité à la couverture de la marge négative; non adapté aux besoins des producteurs en cas de catastrophe; système d'évaluation des stocks inefficace; aucun accès à Internet ou à un ordinateur pour les demandeurs; régime de recouvrement agressif qui reprend d'une main ce qu'il donne de l'autre. Certains agriculteurs devaient attendre une année avant de recevoir un paiement. Dans le pire des scénarios, personne - ni les agriculteurs, ni les comptables, ni les banquiers, ni même les bureaucrates - ne pouvait comprendre ou prédire quels seraient les paiements pour les producteurs admissibles. Le PCSRA était véritablement le « vilain petit canard » des programmes agricoles : personne n'en voulait; personne ne l'aimait.

À la suite des élections, la priorité était, de toute évidence, de trouver des solutions à ces problèmes. Notre promesse électorale était de remplacer le PCSRA par deux programmes distincts : un programme de stabilisation du revenu et un programme d'aide en cas de catastrophe. C'est exactement à quoi nous travaillons actuellement. Nous avons commencé par engager une somme de 900 millions de dollars pour améliorer le système d'évaluation des stocks et avons rendu cette mesure rétroactive au début de la mise en œuvre du programme en 2003. Les chèques qui seront émis à la suite de ce changement commenceront à être distribués cet automne. Les provinces et les territoires ont accepté de contribuer au financement de ces changements aux marges négatives (couverture pour les agriculteurs dont les dépenses sont supérieures au revenu dans une année donnée) en y ajoutant une somme de 80 millions de dollars. Nous avons commencé les discussions au sujet du programme d'aide en cas de catastrophe en accordant aux producteurs victimes d'inondations une somme de 50 millions de dollars dans le cadre du Programme de cultures de couverture (qui ne fait pas partie du PCSRA), et nous nous sommes engagés à élaborer un plan fédéral-provincial-territorial pour élargir l'aide en cas de catastrophe.

Toutes ces mesures s'ajoutent à celle qui vise à accélérer le versement des subventions totalisant 755 millions de dollars aux producteurs de céréales et d'oléagineux. Alors que tous ces changements se traduisent par une remise d'argents aux agriculteurs d'ici la fin de l'année, j'impose un moratoire sur la récupération fiscale qui était en train de rendre fous les agriculteurs et leurs comptables. Les agriculteurs et leurs associations m'informent de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas dans tout ce mélange de programmes agricoles, nous travaillons à l'établissement de nouvelles normes de rendement pour les programmes, et d'autres changements se préparent.

Le dossier de l'agriculture est un dossier complexe. Et comme c'est un dossier auquel prennent part les provinces et les territoires, il n'est souvent pas possible ou sage pour le gouvernement fédéral de prendre des décisions unilatéralement. C'est pourquoi nous avons tenu deux réunions fédérales-provinciales-territoriales des ministres de l'agriculture au cours des sept derniers mois en vue de concevoir des programmes améliorés et plus complets pour tous les agriculteurs. Lors de notre rencontre en juin, tous les ministres ont convenu d'aller de l'avant avec des programmes distincts pour l'aide en cas de catastrophe et la stabilisation du revenu. Nous travaillons également à l'amélioration de l'assurance-production et nous instaurerons un programme sur les débouchés dans le secteur des biocarburants cet automne. D'autres consultations sur le remplacement du Cadre stratégique pour l'agriculture, c'est-à-dire, le cadre fédéral-provincial-territorial actuel, commenceront bientôt. Les agriculteurs et leurs représentants y prendront part.

Nous sommes déterminés à remplacer le PCSRA par deux programmes distincts - un programme d'aide en cas de catastrophe et un programme de stabilisation du revenu - adaptés aux besoins des producteurs, prévisibles, transparents pour les agriculteurs, et qui fournissent une aide encaissable. C'est ce que nous avons promis, et c'est ce que nous avons l'intention de réaliser.