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Les importations de légumes des Philippines,
vues de plus près*

 

Ditas R. Macabasco
Spécialiste du commerce agroalimentaire
Center for Food and Agri Business (Centre du commerce agroalimentaire) Université de l'Asie-Pacifique

Les producteurs de légumes locaux se plaignent depuis l'an dernier de l'afflux de légumes importés.

Rien qu'en 2002, le pays a importé pour environ 6,4 millions de dollars (328,7 millions de pesos philippins1) de légumes à l'état frais ou réfrigéré, comparativement à 5,8 millions de dollars (295 millions de pesos philippins2) l'année précédente, selon le National Statistics Office. Le chiffre exclut la valeur des légumes qui sont entrés au pays de façon illégale (contrebande). Des reportages font état d'une contrebande quasi-endémique au cours des quelques derniers mois.



Tendances des importations

Les Philippines importent plus de 30 sortes de légumes à l'état frais ou réfrigéré, notamment : tomates, oignons et échalotes, ail, poireaux, choux, choux-fleurs et brocoli, choux de Bruxelles, laitue pommée, chicorée witloof, carottes, navets, radis, concombre, pois, haricots, champignons, truffes, céleri et épinards.

Depuis l'accession du pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les importations de légumes à l'état frais ou réfrigéré ont septuplé environ, passant de 3 900 tonnes en 1996 à 27 500 tonnes en 2002, avec un sommet de 37 800 tonnes en 1999 (figure 1). La valeur des importations a de même augmenté au cours de la période, de 2,6 millions de dollars à 6,4 millions de dollars. Le taux de croissance annuel moyen était de 60 % en volume et de 25 % en valeur.

Figure 1. Volume et valeur des importations des légumes frais, Philippines, 1996 à 2002

Figure 1. Volume et valeur des importations des légumes frais, Philippines, 1996 à 2002

Source : National Statistics Office (NSO)

Le volume et la valeur des importations ont augmenté de 3 % et 10 % respectivement en 2002. Les augmentations ont été substantielles pour les pois, les concombres et cornichons ainsi que les carottes (tableau 1).

L'ail (intra-contingent) représente le gros des importations, avec des parts de 60 % et de 59 % respectivement du volume et de la valeur des importations à l'état frais et réfrigéré, suivi des oignons (intra-contingent) avec 24 % du volume et 16 % de la valeur.

Tableau 1. Importations de légumes frais aux Philippines, 2001-2002 (volume en kilogrammes; valeur en $CAF)
  2002 2001 Taux de croissance en  %
  Volume Valeur Volume Valeur Quantité Valeur
Ail, frais ou réfrigéré, intra-contingent 16 610 360 3 762 341 7 396 838 1 866 771 124,6 101,5
Oignons, frais ou réfrigérés, intra-contingent 6 602 175 987 655 16 476 168 2 472 994 (59,9) (60, 1)
Autres légumes, frais ou réfrigérés, n.s.a. 1 814 076 454 953 129 579 132 296 1 300, 0 243, 9
Carottes, état frais ou réfrigéré 646 966 135 638 31 956 21 711 1 924, 6 524, 7
Chou-fleur et brocoli pommé, frais/réfrigéré 609 724 213 556 309 590 222 168 96, 9 (3, 9)
Laitue, état frais/réfrigéré, excluant le sous-article 545401 215 333 201 034 369 197 453 179 (41, 7) (55, 6)
Ail, frais ou réfrigéré, extra-contingent 203 940 48 407 202 220 42 735 0, 9 13, 3
Laitue pommée, état frais ou réfrigéré 171 186 108 030 84 917 79 515 101, 6 35, 9
Tomates, état frais ou réfrigéré 129 895 29 917 29 816 12 049 335, 7 148, 3
Échalotes, état frais ou réfrigéré, intra-contingent 99 400 11 840 285 190 51 784 (65, 1) (77, 1)
Pois (pois potagers), verts, état frais ou réfrigéré 72 333 16 625 193 588 37 378, 2 2 727, 4
Chou, état frais ou réfrigéré, intra-contingent 69 422 18 199 35 742 6 908 94, 2 163, 4
Champignons, état frais ou réfrigéré 61 586 289 185 78 894 82 793 (21, 9) 249, 3
Oignons, état frais ou réfrigéré, extra-contingent 50 000 5 861 1 163 750 138 704 (95, 7) (95, 8)
Autres légumes alliacés, état frais ou réfrigéré 48 600 12 636 0 0    
Autres racines comestibles, état frais ou réfrigéré 28 337 7 465 3 852 2 576 635, 6 189, 8
Navets, état frais ou réfrigéré 25 000 4 750 4 000 2 197 525, 0 116, 2
Concombres et cornichons, état frais ou réfrigéré 23 060 5 803 588 905 3 821, 8 541, 2
Chicorée, état frais ou réfrigéré, excluant le sous-article 0545403 22 621 7 401 3 761 2 462 501, 5 200, 6
Truffes, état frais ou réfrigéré 8 028 10 962 42 828 58 645 (81, 3) (81, 3)
Céleri, excluant le céleri-rave, état frais ou réfrigéré 5 511 22 990 24 105 42 763 (77, 1) (46, 2)
Asperges, état frais ou réfrigéré 3 030 1 349 8 093 5 852 (62, 6) (76, 9)
Radis, état frais ou réfrigéré 2 998 2 241 3 831 4 486 (21, 7) (50, 0)
Épinards, tétragones (épinards de N.-Z.) et arroches (épinards géants), état frais ou réfrigéré 2 647 1 463 1 074 7 948 146, 5 (81, 6)
Haricots (espèces vigna et phaséolus) [rose], état frais ou réfrigéré 1 579 2 214 1 617 22 772 (2, 4) (90, 3)
Poireau, état frais ou réfrigéré 1 107 7 258 2 258 11 413 (51, 0) (36, 4)
Autres légumes à cosse, état frais ou réfrigéré 1 050 432 5 924 3 550 (82, 3) (87, 8)
Artichauts, état frais ou réfrigéré 768 707 0 0    
Choux de Bruxelles, état frais ou réfrigéré - - 1 399 741 (100, 0) (100, 0)
Autres brassicas comestibles, état frais ou réfrigéré - - 1 285 832 (100, 0) (100, 0)
Chicorée witloof, état frais ou réfrigéré - - 2 849 2 184 (100, 0) (100, 0)
Piments (du genre capsicum ou pimenta), état frais ou réfrigéré - - 54 360 31 506 (100, 0) (100, 0)
TOTAL 27 530 732 6 370 912 26 755 874 5 785 027 2, 9 10, 1

Source : NSO

Dans cette période, la Chine était le principal fournisseur du pays, représentant 82 % du volume des importations à l'état frais ou réfrigéré en 2002 (figure 2). Les autres sources comprennent Hong Kong, les Pays-Bas, l'Inde et l'Australie (tableau 2).

Figure 2. Volume des importations de légumes à l'état frais ou réfrigéré, 2002

Figure 2. Volume des importations de légumes à l'état frais ou réfrigéré, 2002

Source : NSO

Tableau 2. Principales origines de certains légumes importés à l'état frais ou réfrigéré, 2002
Produits Origines principales (pourcentage du volume)
Ail, état frais ou réfrigéré, intra-contingent Chine (93 %), Hong Kong (6 %)
Ail, état frais ou réfrigéré, extra-contingent Chine (100 %)
Oignons, état frais ou réfrigéré, intra-contingent Chine (60 %), Pays-Bas (14 %), Inde (11 %), Hong Kong (9 %)
Oignons, état frais ou réfrigéré, extra-contingent Chine (100 %)
Échalotes, état frais ou réfrigéré, intra-contingent Pays-Bas (72 %), Chine (28 %)
Carottes, état frais ou réfrigéré Chine (78 %), Belgique (17 %), Danemark (4 %)
Choux-fleurs et brocoli pommé, état frais ou réfrigéré Chine (68 %), Australie (30 %)
Laitue, état frais ou réfrigéré, excluant le sous-article 0545402 Australie (80 %), Chine (14 %), É.-U. (6 %)
Laitue pommée, état frais ou réfrigéré Australie (98 %), Émirats arabes unis (2 %)
Tomates, état frais ou réfrigéré Chine (67 %), Italie (33 %)
Pois (pois potagers), verts, état frais ou réfrigéré Belgique (63 %), Chine (36 %)
Chou, état frais ou réfrigéré, intra-contingent Chine (79 %), Australie (21 %)
Champignons, état frais ou réfrigéré Chine (68 %), Singapour (19 %), Hong Kong (9 %)
Navets, état frais ou réfrigéré Chine (100 %)
Concombres et cornichons, état frais ou réfrigéré Taïwan (96 %), Singapour (4 %)
Chicorée, état frais ou réfrigéré, excluant le sous-article 0545403 Australie (100 %)
Truffes, état frais ou réfrigéré Australie (100 %)
Céleri, excluant le céleri-rave, état frais ou réfrigéré Australie (79 %), É.-U. (21 %)
Asperges, état frais ou réfrigéré Singapour (100 %)
Radis, état frais ou réfrigéré Suisse (100 %)
Épinards, tétragones (épinards de N.-Z.) et arroches (épinards géants), état frais ou réfrigéré Australie (100 %)
Haricots (espèces vigna ou phaséolus), [rose], état frais ou réfrigéré Australie (73 %), Singapour (19 %), Japon (7 %)
Poireaux, état frais ou réfrigéré Australie (100 %)
Artichauts, état frais ou réfrigéré Australie (100 %)
Autres légumes à cosse, état frais ou réfrigéré Australie (100 %)
Autres légumes, état frais ou réfrigéré, n.s.a. Chine (98 %)
Autres légumes alliacés, état frais ou réfrigéré Chine (100 %)
Autres racines comestibles, état frais ou réfrigéré Danemark (98 %)

Source des données de base : NSO

Les principaux importateurs de légumes en 2002 comprennent : Rustan's Supermarket, Leysan Commercial, Santag Commodities, Australasia Food and Beverage Corp., Wendenberg International, commissariat de la Banque asiatique de développement, Philippine Airlines, Tuckerbag Inc., Australian Prime, Macro Asia Eurest, Pacific Alliance, Blue Dairy Corp., AFPC Property Ltd. et Mount Zion Express.



Légumes introduits en fraude

Les statistiques officielles parlent d'une croissance des importations de légumes à l'état frais ou réfrigéré entre 2001 et 2002 de 3 % seulement en volume et de 10 % en valeur. Les chiffres sont bas comparativement aux taux de croissance observés au cours des années antérieures. Pourtant, les producteurs de légumes locaux se plaignent. La raison? Ils ont constaté un ralentissement de la vente de leurs produits, surtout aux mois de juillet et d'août l'an dernier. Le coupable? L'introduction en fraude (de légumes et d'autres produits agricoles comme les fruits et la viande) dans le pays malgré les bas tarifs douaniers. Les légumes introduits en fraude, qu'on dit provenir de la Chine, de Taïwan et de l'Australie, comprennent le brocoli, la laitue, les carottes, le chou, le chou-fleur, le céleri, la pomme de terre et les champignons. On les désigne localement du nom de légumes « Baguio ».

La Trinidad, Benguet et Mountain Province sont les principaux producteurs des soi-disant « légumes Baguio » du pays. Selon le maire Fongwan de La Trinidad, Benguet, les chiffres officiels du Department of Agriculture (DA) concernant les légumes importés sous-estiment la réalité. Par exemple, du mois de juillet au 15 octobre 2002, le DA a estimé que les importations de légumes ne s'élevaient qu'à 300 tonnes tandis qu'un groupe de travail de La Trinidad croit que le volume des légumes introduits en fraude représentait 900 tonnes (Philippine Daily Inquirer, 1er novembre 2002).

Il a été question de la contrebande de produits agricoles dans le pays à une réunion du comité de travail sur les fruits et légumes du Conseil national de l'agriculture et des pêches (NAFC) en février dernier. Le procureur Eden Dandal du Bureau des douanes a mentionné que la contrebande avait augmenté de plus de 100 % après l'expiration du contrat conclu avec la Société générale de surveillance, une organisation internationale qui s'occupe, entre autres choses, d'inspecter dans tous les points d'origine les produits agricoles destinés aux Philippines. Le procureur Dandal a aussi déclaré que lorsque le groupe de travail spécial sur la lutte à la contrebande du Bureau des douanes et le DA ont inspecté les fourgons réfrigérés au port de Manille et au port de conteneurs international de Manille, ils ont constaté que 64 des 670 fourgons réfrigérés, soit environ 10 %, contenaient des légumes alors qu'on avait déclaré des fruits.

Par ailleurs, dans une réunion plus récente du NAFC, le Service du renseignement et des enquêtes des douanes (CIIS) du Bureau des douanes a rapporté avoir appréhendé au 9 juin dernier neuf (9) conteneurs de légumes valant environ 5,4 millions de pesos philippins. Trois (3) des conteneurs renfermaient des carottes évaluées à 1,8 millions de pesos philippins et six (6) conteneurs, des oignons évalués à 3,6 millions de pesos philippins. Les chargements avaient été soit abandonnés ou ne possédaient pas le permis d'importation nécessaire du Bureau des productions végétales (BPI). Les destinataires étaient Magnificent Touch Commercial et Asia Golden Sun, Inc., pour les chargements de carottes, et Carl's International Traders et Asia Golden Luck, Inc. pour les oignons. Tout récemment, le Bureau des douanes a également appréhendé quatre (4) conteneurs de carottes et deux (2) conteneurs de gingembre en provenance de la Chine.

En outre, le CISS a aussi déclaré avoir condamné 40 conteneurs de légumes en mai dernier. Il s'agissait de chargements abandonnés contenant des légumes pourris qui se trouvaient au port depuis déjà trois mois à un an.



Qu'est-ce qui explique l'afflux de légumes importés?

La réduction des taux tarifaires est le facteur principal. D'autres raisons comprennent l'évolution du contexte de la commercialisation des produits frais de même que l'augmentation de la demande.

Réduction des taux tarifaires. On attribue principalement l'augmentation des importations à la réduction des taux tarifaires provoquée par l'accession à l'OMC. Les taux ont baissé pour s'établir entre 3 % à 10 % en 2003 pour la plupart des légumes à l'état frais ou réfrigéré, sauf quelques produits, notamment l'ail, les oignons, les échalotes et le chou dont les taux s'établissent à 50 % (tableau 3).

Tableau 3. Taux tarifaires sur les légumes frais importés, 2002-2003
Code S.H. Description 2002 2003* Révisions**
  Pommes de terre, fraîches ou réfrigérées
0701.10 00 Semences 3 3  
0701.90 Autres      
0701.90 10 Intra-contingent 40 35  
0701.90 20 Extra-contingent 50 40  
0702.00 00 Tomates, fraîches ou réfrigérées 7 7  
  Oignons, échalotes, ail, poireaux et autres légumes alliacés, frais ou réfrigérés
0703.10 Oignons et échalotes      
0703.10 10 Intra-contingent      
0703.10 20 Extra-contingent 50 40  
0703.20 Ail      
0703.20 10 Intra-contingent      
0703.20 20 Extra-contingent 50 40  
0703.90 00 Poireaux et autres légumes alliacés 7 7 20
  Chou, chou-fleur, chou frisé, chou-rave et autres produits comestibles similaires du genre Brassica, frais ou réfrigérés
0704.10 00 Chou-fleur et brocoli pommé 7 7 25
0704.20 00 Choux de Bruxelles 3 3  
0704.90 Autres      
0704.90 10 Choux      
0704.90 11 Intra-contingent      
0704.90 12 Extra-contingent 50 40  
0704.90 90 Autres 5 5  
  Laitue et chicorée, fraîche ou réfrigérée
  Laitue      
0705.11 00 Laitue pommée 7 7 25
0705.19 00 Autres 7 7 25
  Chicorée      
0705.21 00 Chicorée witloof 3 3 20
0705.29 00 Autres 7 5 20
  Carottes, navets, betteraves à salade, salsifis, céleri-rave, radis et racines comestibles similaires, frais ou réfrigérés
0706.10 00 Carottes 7 7 25
0706.20 00 Navets 7 7 20
0706.90 00 Autres 7 7 20
0707.00 00 Concombres et cornichons, frais ou réfrigérés 7 7 20
  Légumes à cosse, écossés ou non, frais ou réfrigérés
0708.10 00 Pois 7 7 20
0708.20 00 Haricots 7 7 20
0708.90 00 Autres légumes à cosse 7 7  
  Autres légumes, frais ou réfrigérés
0709.10 00 Artichauts 3 3  
0709.20 00 Asperges 7 7  
0709.30 00 Aubergines 10 7  
0709.40 00 Céleri, excluant le céleri-rave 7 7 20
  Champignons et truffes      
0709.51 00 Champignons 7 7  
0709.52 00 Truffes 3 3  
0709.60 00 Piments du genre Capsicum ou du genre Pimenta 7 7 20
0709.70 00 Épinards, tétragones et arroches 7 7 20
0709.90 Autres      
0709.90.10 Maïs (maïs sucré) 10 7  
0709.90.90 Autres 10 7  

* avant la publication du décret 197
** basé sur le décret 197 daté du 16 avril 2003
Source : Tariff and Customs Code of the Philippines

À la suite de l'afflux de légumes bon marché, en provenance surtout de Taïwan, de la Chine et de l'Australie, les producteurs de légumes locaux ont présenté une pétition au département de l'Agriculture pour réclamer une hausse des taux tarifaires sur les légumes, de 7 % à 40 % en gros. Par conséquent, le 16 avril 2003, Malacañang a publié le décret no 197 modifiant la nomenclature et les taux des droits d'importation sur divers produits en vertu de l'article 104 du Tariff and Customs Code of 1998 (décret présidentiel no 1464, modifié). En vertu du décret, on a haussé les taux tarifaires imposés à la plupart des légumes pour les fixer à 20 % à 25 %. Les taux approuvés étaient inférieurs aux demandes des producteurs parce que des taux plus élevés auraient pu faire augmenter les prix et stimuler encore la contrebande.

Les légumes importés seraient moins chers que les légumes locaux d'environ 30 % à 50 % (Business World, 17 janvier 2003). Par ailleurs, les produits importés sont mieux emballés (surtout ceux en provenance de l'Australie), ce qui les rend plus attrayants pour les supermarchés. (Cependant, les producteurs philippins soutiennent que les légumes locaux ont meilleur goût et sont plus nutritifs.) En outre, quelques sociétés se tournent vers les importations pour s'assurer d'un approvisionnement à l'année d'une plus grande variété de légumes.

Évolution du contexte de la mise en marché des produits frais. Dans le passé, les légumes et autres produits de la terre à l'état frais étaient vendus surtout dans les marchés traditionnels de produits frais. De nos jours, les supermarchés, les chaînes d'alimentation, les hôtels et les restaurants ainsi que les fournisseurs de services alimentaires aux transporteurs aériens sont devenus des acheteurs importants.

De nombreux supermarchés (par exemple, SM, Rustan's, Robinson's) ont maintenant une « section de produits frais » offrant des produits allant de la viande au poisson et aux fruits et légumes. On se tourne vers les importations pour s'assurer d'un approvisionnement à l'année d'une plus grande variété de produits frais de qualité.

Entre-temps, l'urbanisation rapide et les modes de vie accélérés font que les gens mangent plus souvent au restaurant et par conséquent la demande de produits frais dans le secteur de la restauration a également augmenté.

Demande accrue. La consommation de légumes frais a également augmenté en partie à cause de leur plus grande visibilité dans les supermarchés, les restaurants et les hôtels. En fait, de nombreux grands hôtels et supermarchés ont commencé à importer directement des légumes frais pour s'assurer d'un approvisionnement stable de légumes de qualité. En outre, on prévoit que la hausse du revenu personnel et la sensibilisation accrue à la santé chez les consommateurs stimulera encore la demande.



Conclusion

Les légumes importés, de provenance légale et illégale, ont effectivement trouvé un marché lucratif dans les Philippines comme en témoigne l'augmentation du volume depuis environ un an, ce qui a une incidence sur le commerce et les prix des légumes locaux.

Ce sont là les motifs qui ont incité les agriculteurs à réclamer des taux tarifaires plus élevés et un contrôle plus rigoureux de la contrebande. C'est une bonne chose que Malacañang ait répondu à l'appel des agriculteurs en haussant les tarifs sur les importations de légumes. C'est aussi une bonne chose que le département de l'Agriculture, par l'intermédiaire du Bureau des productions végétales et en coordination avec le Bureau des douanes, ait intensifié les mesures visant à freiner la contrebande en renforçant les procédures d'inspection et de délivrance des permis d'importer.

Dans d'autres pays, l'inspection de quarantaine est la première ligne de défense contre les fruits et légumes importés qui ne respectent pas leurs normes sanitaires et phytosanitaires. Par conséquent, le NAFC a présenté une résolution pressant le Bureau des productions végétales d'imposer une inspection de quarantaine obligatoire à tous les fruits et légumes importés, en coordination avec le Bureau des douanes. Selon ce dernier, c'est ce qu'on fait déjà. De plus, le Department of Agriculture et le Department of Finance comptent également recommander la publication d'un décret pour pénaliser la contrebande de produits agricoles.

Il reste cependant beaucoup à faire pour que l'industrie locale des légumes devienne compétitive. Il faut se pencher sur la filière d'approvisionnement. Par exemple, il faut améliorer les techniques de production afin d'accroître l'approvisionnement et d'améliorer la qualité. Il faut développer l'infrastructure de mise en marché (par exemple, les chaînes frigorifiques et les établissements de conditionnement pour diminuer les pertes postérieures à la récolte, les routes de la ferme aux marchés pour diminuer les coûts de transport et de fret, etc.). Dans l'ensemble, il faut continuer à travailler sur le coût, la qualité, la fiabilité de l'approvisionnement, l'innovation des produits et le service à la clientèle qui sont les facteurs même de la compétitivité.


Mise à jour : 2003-09-08 Avis importants