Agriculture et Agroalimentaire Canada / Agriculture and Agri-Food Canada
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Division de l'analyse du march

2005-01-14 | Volume 18 Numéro 1 | ISSN 1494-1813 |  d'AAC 2081/F

Perspectives canadiennes et mondiales des céréales et oléagineux pour 2005-2006

On s'attend à ce que les cours mondiaux du blé et des oléagineux fléchissent en 2005-2006 en raison de la hausse de l'offre mondiale et américaine par rapport à la demande. Le prix des céréales secondaires sur le marché mondial devrait cependant augmenter, principalement en raison de l'affaiblissement de la production aux États-Unis (É.-U.). Pour la plupart des grandes cultures, les programmes de soutien nationaux en vigueur aux É.-U. et dans l'Union européenne (UE) devraient continuer à encourager la production, ce qui se traduira par des pressions sur les prix.

Dans l'Ouest canadien, on s'attend à une légère expansion de l'ensemble de la superficie réservée à tous les blés, la hausse des superficies en blé de printemps venant contrebalancer le recul des surfaces de blé d'hiver. Les superficies en céréales secondaires devraient connaître un léger repli, la contraction des surfaces d'orge et de seigle contrebalançant largement le progrès des superficies en avoine. Les superficies en oléagineux devraient se contracter quelque peu, l'expansion des surfaces en lin n'arrivant pas à compenser le repli des superficies en canola. On s'attend à ce que le déclin des jachères se poursuive. Dans l'Est canadien, la faible hausse des superficies en maïs et en soja devrait plus que compenser pour le recul des surfaces en blé.

L'ensemble de la production canadienne des céréales et oléagineux devrait régresser, passant de 64 millions de tonnes (Mt) à 61  Mt, en raison notamment du fléchissement du rendement prévu pour l'Ouest canadien. Selon les projections, les exportations totales des céréales et oléagineux augmenteront. Les prix du blé, du blé dur et du soja devraient régresser à cause, en partie, de l'appréciation de la devise canadienne relativement au dollar américain, alors que les prix des céréales secondaires devraient s'accroître quelque peu dans l'ensemble.

Les perspectives de marché demeurent flottantes en raison de la grande incertitude vis-à-vis de l'offre et de la demande mondiales. Nos projections supposent des conditions météorologiques normales. La présence de perturbations météorologiques dans l'un ou l'autre des grands pays importateurs ou exportateurs pourrait grandement modifier ces perspectives. Le taux de change et les taux de fret maritime seront des facteurs à surveiller en 2005-2006.

BLÉ

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) estime qu'à l'échelle mondiale, la superficie de la récolte de blé (y compris le blé dur) en 2005-2006 sera relativement inchangée à 217 millions d'hectares (Mha), soit tout près de la moyenne quinquennale. L'expansion des emblavures au Canada, en Australie, en Ukraine et en Iran sera contrebalancée par la contraction des superficies ensemencées dans les 25 pays membres de l'Union européenne (UE-25), au Pakistan et en Inde. Moyennant des conditions de croissance normales et des rendements moyens, la production est prévue à 613 Mt, en baisse de 8 % par rapport au sommet enregistré en 2004-2005 (621 Mt). Cette diminution est surtout attribuable à l'affaiblissement du rendement en UE-25 et au Canada comparativement au rendement supérieur à la normale en 2004-2005. L'accroissement des stocks de report compensant l'affaiblissement de la production, on prévoit que l'offre augmentera légèrement.

On prévoit que la consommation mondiale de blé fléchira par rapport à 2004-2005, en grande partie à cause d'une réduction de l'utilisation fourragère. Le volume de blé destiné à la consommation humaine croîtra quelque peu pour s'établir à 495 Mt, légèrement au delà de la moyenne quinquennale, tandis que le volume de blé servant à l'utilisation fourragère chutera de 2 %, pour atteindre 107 Mt environ, en raison d'une production moindre de blé de qualité inférieure. Les échanges mondiaux devraient se replier quelque peu pour s'établir à 105 Mt, en baisse par rapport à la moyenne quinquennale de 109  Mt. On s'attend à ce que la progression des importations par la Chine fasse contrepoids à la réduction des importations par bon nombre de pays importateurs de blé. Les stocks de fin de campagne mondiaux devraient progresser de 7 %, pour s'établir à 156 Mt, tout en demeurant bien en deçà de la moyenne quinquennale de 183 Mt. On estime toutefois que les stocks des principaux exportateurs se situeront à 52 Mt, en hausse de 8 % et le plus important volume enregistré depuis 2001-2002.

En 2005-2006, la superficie ensemencée en blé d'hiver aux États-Unis s'est contractée de 4 %, pour atteindre 16,8 Mha, la plupart du repli etant attribuable au blé tendre roux d'hiver (SRW) dont l'ensemencement a été entravé par une humidité excessive dans plusieurs régions. La superficie en blé SRW a régressé de 19 % par rapport à l'an dernier tandis que celle en blé de force rouge d'hiver a reculé de 1 %. Par contre, la surface des emblavures de blé tendre blanc d'hiver s'est accrue de 4 %. D'après les prévisions d'AAC, les emblavures de blé de printemps devraient à peine progresser, alors que celles de blé dur devraient reculer de 3 %. On s'attend à ce que les paiements versés en vertu de programmes relevant du Farm Security and Rural Investment Act -FSRIA (loi sur la sécurité agricole et l'investissement rural) favorisent l'expansion des superficies. Supposition faite d'un taux d'abandon normal, la superficie totale de la récolte de blé, tous types confondus, devrait se contracter de 2 % pour s'établir à 19,9  Mha. Selon les prévisions d'AAC, la production diminuera légèrement pour s'établir à 58 Mt (quelque 2,13 milliards de boisseaux [Gboiss.]), supposé un rendement conforme à la tendance de 43 boisseaux l'acre (boiss./acre). Les conditions de croissance des variétés SRW et HRW sont actuellement supérieures à la moyenne : il est fort possible que les rendements le soient aussi. Les disponibilités totales grossiraient légèrement grâce aux stocks de report accrus.

On prévoit que la production de blé en UE-25 reculera de 5 % par rapport au volume record enregistré en 2004-2005 pour s'établir à 129 Mt, tout en demeurant de loin supérieure à la moyenne quinquennale de 121 Mt. Les stocks de report devraient plus que doubler pour s'établir à 19,3 Mt. On prévoit que les exportations augmenteront légèrement en raison du repli de la concurrence livrée notamment par le blé SRW américain et de la réintroduction de subventions à l'exportation. Les stocks de fin de campagne de l'UE devraient grossir d'un autre 9 % pour atteindre 21 Mt, le plus important volume depuis le début des années 1990.

Blé dur

Monde

Selon les prévisions, la production de blé dur devrait se contracter de 8 %, pour s'établir à 37 Mt, des suites de l'affaiblissement de la production dans les principaux pays exportateurs, notamment au Canada et en UE-25. Les modifications aux paiements visant le blé dur prévues par la nouvelle politique agricole commune de l'UE devraient décourager la production de cette denrée. La production en Afrique du Nord, la plus importante région importatrice de blé dur, devrait diminuer d'environ 1 Mt, malgré le très bon état des emblavures en ce moment. La baisse de la production sera en partie neutralisée par l'ampleur des stocks de report chez les principaux exportateurs, de sorte que les disponibilités mondiales (celles des principaux exportateurs) ne baisseraient que de 4 %, pour se chiffrer à 41 Mt. Les échanges devraient augmenter de 10 %, pour s'établir à 6,8 Mt, supposition faite d'un retour à des rendements normaux (et donc plus faibles) et d'une demande accrue en Afrique du Nord, la principale région importatrice du blé dur. Les stocks de fin de campagne des principaux pays exportateurs devraient diminuer de 14  % pour s'établir à 3,8 Mt.

Prix : blé et blé dur

Bien que l'on ne s'attende qu'à une légère hausse des stocks de blé à l'échelle planétaire, les approvisionnements des cinq principaux exportateurs, soit le Canada, les É. U, l' UE, l'Australie et l'Argentine, sont appelés à grossir de 8 % d'ici la fin de 2005-2006. Les stocks de fin de campagne en UE devraient augmenter de 9 % pour s'établir à 21 Mt, et aux É.-U., ils grossiraient de 7 % pour se chiffrer à quelque 17 Mt, donnant un ratio stock-utilisation de 29 %, comparativement à 27 % en 2004-2005. Par conséquent, les cours mondiaux du blé devraient baisser en 2005-2006.

Les prix du blé US Hard Winter Ordinary (HWO), franco à bord (FAB) sur la côte du golfe du Mexique, devraient reculer pour s'établir entre 140 $US et 150 $US la tonne (/t) pour 2005-2006 (calcul fondé sur la campagne agricole canadienne, soit d'août à juillet). À titre comparatif, le prix pour 2004-2005 est estimé à entre 150 et 160 $US/t, et s'établissait à 161 $US/t en 2003-2004. D'après les prévisions, le prix du blé US Dark Northern Spring à 14 % de protéine (DNS 14), FAB sur la côte nord-ouest du Pacifique, se situera entre 160 $US/t et 170 $US/t, en baisse d'environ 10 $US/t par rapport à 2004-2005. Les primes que commande le blé de printemps coté au Minneapolis Grain Exchange par rapport au blé HRW coté au Kansas City Board of Trade devraient être les mêmes qu'en 2004-2005, la qualité de la récolte de blé CWRS compensant le repli de la production de blé de printemps au Canada et aux É.-U. On s'attend à une baisse de la prime accordée pour la teneur protéique, en supposant que la teneur protéique du blé de printemps américain et canadien retourne à la normale après avoir atteint des valeurs anormalement faibles en 2004-2005. En général, le prix du blé roux de printemps de l'Ouest canadien (CWRS) à forte teneur protéique concurrence celui du blé américain DNS 14, tandis que le blé CWRS renfermant moins de protéine, tout comme le blé de printemps Canada Prairie (CPS), rivalise avec le blé américain HWO US Hard Winter.

Les cours mondiaux du blé dur ne régresseraient que légèrement en 2005-2006, alors que les primes accordées pour le blé commun augmenteront en raison du repli des stocks dans les principaux pays exportateurs. Les disponibilités dans ces pays reculeraient de 6 %, jusqu'à 20 Mt, comparativement à la moyenne quinquennale de 19 Mt. La demande mondiale à l'importation est appelée à s'intensifier, supposition faite d'une production réduite en UE et en Afrique du Nord. On prévoit que le prix du blé dur américain Hard Amber Durum (HAD) n° 3, FAB sur la côte du golfe du Mexique, variera entre 180 $US/t et 190 $US/t (d'août à juillet), comparativement à la fourchette 185-195 $US/t de 2004-2005.

Les subventions à l'exportation pourraient jouer un rôle significatif sur le marché mondial du blé en 2005-2006. On s'attend à ce que les É.-U. se limitent aux programmes de crédit et d'aide alimentaire pour stimuler l'exportation, tout en versant des paiements compensatoires (Loan Deficiency Payments - LDP) pour soutenir les prix à la production. Par contre, en raison de l'accroissement des stocks de fin de campagne en UE, celle-ci aura probablement recours aux subventions à l'exportation. Le taux de change entre l'euro et le dollar américain et l'état des emblavures au printemps de 2005 constitueront des facteurs déterminants du recours aux subventions à l'exportation.

La persistance de taux de fret élevés pourrait freiner la demande des pays importateurs et avantager les exportateurs situés plus à proximité des principaux marchés d'importation.

Canada

La superficie affectée au blé autre que le blé dur devrait progresser de 4 % en 2005, en raison des prix prévus relativement plus élevés et des faibles disponibilités du blé comparativement au canola. Dans l'hypothèse d'un retour à des rendements quasi normaux (et donc moindres) à raison de 36 boiss./acre, on estime que la production régressera de 5 %, jusqu'à 19,9 Mt. Ce repli de la production sera contrebalancé par le gonflement des stocks de report de sorte que les disponibilités reculeront d'à peine 2 %. Selon les projections, l'utilisation intérieure diminuera de plus de 10 % sous l'effet du fléchissement de l'utilisation fourragère, à condition que la qualité de la récolte retourne à la normale en 2005. Les exportations sont appelées à progresser de 6 %, pour atteindre 13,3 Mt en raison de l'accroissement des stocks de blé CWRS de haute qualité. On s'attend à ce que les stocks de fin de campagne décroissent de 6 %, jusqu'à 4,5 Mt.

La superficie affectée au blé dur ne devrait pas varier par rapport à celle de l'année précédente, l'importance des stocks et l'affaiblissement des possibilités de livraison contrebalançant les prix prévus plus intéressants que ceux offerts pour le blé CWRS. Selon les prévisions, la production devrait chuter de 10 % pour s'établir à 4,5 Mt, en raison d'un rendement moindre. La hausse des stocks de report compensera la chute de production, faisant quelque peu augmenter les disponibilités en blé dur lesquelles s'établiront à 6,8 Mt, soit le volume le plus important depuis 2000-2001. On prévoit que les exportations grossiront de 3 %, pour atteindre 3,4 Mt sous l'effet d'une légère hausse de la demande mondiale à l'importation. Les stocks de fin de campagne devraient augmenter de 9 %, jusqu'à 2,5 Mt.

Les recettes générées par les comptes de mise en commun de la Commission canadienne du blé sont appelées à fléchir en raison de la baisse des prix mondiaux et de l'appréciation probable du dollar canadien. Les recettes provenant du blé CWRS n° 1 à 11,5 % de protéine devraient régresser de 9 % par rapport à 2004-2005 pour s'établir à 170 $/t en entrepôt à Vancouver ou sur le Saint-Laurent. Vu la baisse probable des primes accordées en fonction de la teneur protéique, les recettes du compte de mise en commun du blé CWRS à 13,5 % de protéine devraient décliner de 11 %, à 189 $/t. Les recettes des comptes du blé dur ne baisseraient que légèrement, le prix du blé CWAD n° 1 à 11,5  % de protéine se situant à 195 $/t, soit 2 $/t de moins qu'en 2004-2005. La prime commandée par rapport au blé CWRS n° 1 à 11,5 % augmentera à 27 $/t, comparativement à 10 $/t en 2004-2005.

La superficie ensemencée en blé d'hiver en Ontario a reculé de 5 %, à 0,3 Mha, en raison de la baisse des cours de blé et de la tardivité de la récolte de soja. Selon les prévisions d'AAC, la production baisserait de 5 %, à 1,4 Mt, tandis que les exportations reculeraient de 0,5 Mt en 2005-2006.


par Glenn Lennox, Analyste du blé

Céréales secondaires

En 2005-2006, la production mondiale de céréales secondaires est appelée à diminuer de 2 % par rapport à 2004-2005 en raison du ralentissement de la production de maïs aux É U. et d'orge en UE-25 ainsi que de l'affaiblissement de la production de céréales secondaires en Ukraine et ce, malgré des productions accrues en Chine et en Australie. On s'attend à une faible augmentation de l'offre, alors que le recul de la production est largement contrebalancé par l'accroissement des stocks de report. La consommation mondiale devrait continuer de progresser vu la vigueur de la demande dans les secteurs de l'alimentation animale et industriel. On prévoit que les échanges mondiaux afficheront une légère hausse en raison de l'accroissement de la demande d'importation dans les pays en développement comme en UE et aux É. U., et du gonflement des stocks exportables en Australie et au Canada.

Maïs

Aux États-Unis, les superficies ensemencées en maïs devraient augmenter, passant de 81 millions d'acres en 2004-2005 à 82 millions d'acres en raison de la perspective de recettes supérieures par rapport aux autres cultures. On prévoit que le rendement moyen devrait retrouver son niveau habituel de 145 boiss./acre comparativement au rendement record enregistré en 2004-2005 (160 boiss./acre). La production de maïs devrait donc reculer de 8 %, pour atteindre 10,8 Gboiss. Les disponibilités gonfleraient légèrement en raison de l'ampleur des stocks reportés. La consommation nationale devrait régresser quelque peu, l'affaiblissement de la demande fourragère faisant contrepoids à la demande accrue chez les producteurs d'éthanol. On prévoit un léger recul des exportations qui atteindront 1,9 Gboiss. comparativement au volume estimatif de 1,95 Gboiss. pour 2004-2005. Cette baisse est principalement attribuable à l'intensification de la concurrence entre les principaux exportateurs, y compris la Chine, sur les marchés asiatiques. Les stocks de fin de campagne sont appelés à diminuer légèrement à 1,93 Gboiss. Les paiements de programmes gouvernementaux en vertu du FSRIA devraient continuer de favoriser la production de maïs, même si le prix aux producteurs est prévu à 2,00 $US/boiss., au-delà du taux de prêt fixé à 1,95 $US/boiss.

En Chine, la production de maïs est appelée à poursuivre sa progression par rapport à 2004-2005. La superficie consacrée à cette culture continue de s'étendre aux dépens des autres cultures grâce à une forte productivité, conjuguée à la vigueur des prix intérieurs du maïs. L'amenuisement des disponibilités totales se poursuivra de façon plus modérée. L'utilisation nationale est appelée à progresser sous l'effet de la demande accrue d'aliments pour porc et volaille et la production élevée d'éthanol dans les régions du Nord et du Nord-Est de la Chine. L'amélioration de l'offre interne et l'accroissement probable des prix à l'exportation devraient soutenir les programmes d'exportation chinois mis en place par la Cereals, Oils and Foodstuffs Import Export Corporation (COFCO) et le Jilin Grain Group. Les exportations de maïs devraient s'établir à 4,5  Mt, en hausse par rapport à 2004-2005 (4,1 Mt) quoique bien en deçà du sommet atteint en 2002-2003 (15,3 Mt). Les principaux marchés d'exportation chinois se situent dans les pays asiatiques avoisinants, particulièrement la Corée du Sud. Parallèlement, la Chine augmentera probablement ses importations de maïs (0,2 Mt en 2004-2005) en réponse à la croissance rapide des marchés du Sud et de l'Est de la Chine. La pénurie de wagons de train et les forts taux de fret restreignent l'écoulement des stocks internes sur les marchés en question. Il est donc plus économique d'importer du maïs. Le déclin des stocks de fin de campagne se poursuivra, mais à un rythme un peu plus lent.

Orge

On s'attend à ce que la production mondiale d'orge se contracte pour s'établir à 145 Mt comparativement à 151 Mt en 2004-2005, le fléchissement du niveau de production en Europe et en Amérique du Nord neutralisant la hausse de production en Australie. Après deux années de très bonnes récoltes, la production d'orge en Afrique du Nord est appelée à diminuer. Étant donné que le repli de la production sera contrebalancé par des stocks de report accrus, les disponibilités mondiales en orge ne devraient pas beaucoup varier par rapport à celles de 2004-2005, à 172 Mt. Cependant, les échanges mondiaux sont appelés à diminuer légèrement, en partie à cause de l'amenuisement des volumes exportables en Europe. La demande accrue d'orge fourragère importée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et d'orge brassicole en Chine et, dans une moindre mesure, aux États-Unis, exercera des pressions haussières sur les cours de l'orge. On s'attend à ce que les programmes de conservation de l'eau du gouvernement saoudien nuisent à l'irrigation des cultures fourragères locales, favorisant ainsi l'accroissement des importations d'orge en Arabie saoudite. Les stocks mondiaux de fin de campagne devraient diminuer de 1 Mt comparativement à 2004-2005.

Quant à l'Europe, la production d'orge en UE-25 devrait reculer de 9 %, pour s'établir à 56 Mt, en raison d'une part, du retour à la normale des rendements par rapport au sommet de 2004-2005 et d'autre part, de la contraction des emblavures d'orge. La production d'orge en ancienne Union Soviétique (AUS) et en Europe de l'Est est appelée à diminuer légèrement, passant de 37,2 Mt en 2004-2005 à 35,5 Mt. La diminution de la production européenne devrait amplement contrebalancer les stocks de report accrus qui se chiffreraient à 13,2 Mt en 2005-2006 comparativement à 8,3 Mt en 2004-2005. Par conséquent, les disponibilités d'orge en Europe sont appelées se replier. La demande européenne devrait être comparable à celle de 2004-2005. Sur le marché mondial de l'orge, l'UE-25 et, dans une moindre mesure, les pays en périphérie de la mer Noire devront faire face à une concurrence féroce sur les marchés moyen-orientaux et nord-africains, et les exportations de l'UE sont appelées à diminuer. On prévoit que la part du marché d'exportation de l'orge brassicole détenue par l'UE diminuera énormément, la quantité et la qualité de l'orge brassicole produite en Australie et au Canada retournant à des niveaux normaux. Les subventions de l' UE visant l'exportation de l'orge joueront un rôle plus important sur le marché mondial de cette denrée, l'Ukraine et la Russie faisant concurrence à l'UE en matière d'exportation.

Selon les prévisions du Australian Bureau of Agricultural and Resource Economics, la production australienne d'orge, que la sécheresse avait minée en 2004-2005, passera de 6,2 Mt à 8 Mt. Étant donné la croissance constante de l'utilisation fourragère et industrielle de l'orge, les exportations australiennes de cette denrée devraient se rétablir en partie pour se chiffrer à 4,5 Mt, en hausse par rapport aux 3,2 Mt estimées pour 2004-2005 et à la moyenne quinquennale de 3,9 Mt. Il est à prévoir que le gonflement des stocks d'orge exportables de l'Australie exercera des pressions baissières sur les cours mondiaux de l'orge en 2005-2006.

Prix

Selon les prévisions, le prix moyen au maïsiculteur américain augmentera à 2,00 $US/boiss. À titre comparatif, la prévision courante du département de l'Agriculture des É. U. pour 2004-2005 se situe à 1,95 $US/boiss. On s'attend à ce que le prix à prochain terme à Chicago augmente à 2,20 $US/boiss. par rapport aux 2,15 $US/boiss. prévus pour 2004-2005. Cette situation fera monter le prix rendu golfe du Mexique et Nord-Ouest du Pacifique (PNW), et renforcera l'ensemble des cours mondiaux des céréales secondaires. Le paiement LDP moyen accordé pour le maïs américain en 2004-2005 est à la hausse, se situant à 0,29 $US/boiss. et visant près de 50 % de la récolte alors qu'en 2003-2004, il s'établissait à 0,05 $US/boiss. et visait 8,6 % de la récolte. Pour 2005-2006, les paiements LDP visant le maïs seront probablement inférieurs à ceux versés en 2004-2005, mais demeureront plus élevés que par les années passées.

Si les prévisions se concrétisent, le prix moyen rendu PNW de l'orge fourragère américaine progressera à 120 $US/t, par rapport aux 115 $US/t attendus pour 2004-2005. Les prix de l'orge en UE devraient passer de 130 $US/t (estimation pour 2004-2005) à 135 $US/t, la baisse de la production de cette denrée tant en UE-25 que dans les pays en périphérie de la mer Noire réduisant les pressions baissières sur les cours européens. En Australie, les cours devraient se replier par rapport à 2004-2005 en raison de la production accrue.

Canada

Pour les céréales secondaires, on prévoit que la superficie récoltée augmentera de 5 % par rapport à 2004-2005, malgré la contraction des emblavures et ce, grâce à un taux d'abandon réduit. La production devrait s'établir à 25,9 Mt, en baisse d'environ 2 % à cause de rendements réduits, tandis que les disponibilités totales sont appelées à augmenter de 2 % par suite du gonflement important des stocks de report. La consommation nationale augmentera de 2 % en raison surtout de l'accroissement de l'utilisation fourragère des céréales secondaires, en remplacement du blé. L'effet conjugué de la demande à l'exportation accrue et de la qualité améliorée des cultures entraînera une augmentation considérable des exportations. Établis à 5,2 Mt en 2004-2005, les stocks de fin de campagne devraient chuter à 4,4 Mt.

La production d'orge au Canada devrait reculer de 8 % par rapport à 2004-2005. Selon les prévisions, les producteurs réduiront leurs emblavements d'orge de 4 % en raison de l'abondance des stocks de report et de la faiblesse des prix de l'orge relativement aux autres céréales et aux oléagineux. On s'attend à une diminution des rendements qui passeraient de 3,3 t/ha à 3,0 t/ha environ. L'offre devrait grossir par rapport à 2004-2005, pour s'établir à 15,4 Mt, l'abondance des stocks de report compensant largement le fléchissement de la production. L'offre accrue d'orge et le manque de blé fourrager provoqueront la hausse de l'utilisation canadienne de l'orge fourragère, particulièrement dans l'Ouest canadien, comparativement à 2004-2005. On s'attend à une progression modeste des importations de maïs américain principalement destiné aux marchés de l'Est canadien. Elles demeureraient toutefois largement inférieures à la moyenne quinquennale. Les exportations d'orge fourragère devraient demeurer faibles, en raison du raffermissement de la demande nationale, de l'affaiblissement des prix outre mer et de la concurrence accrue sur les principaux marchés d'importation. Au chapitre de la qualité, la récolte de 2004-2005 est largement inférieure à la normale. Ainsi, on a observé une forte chute du taux de sélection de l'orge brassicole en raison des dommages causés par la germination et la gelée ainsi que le taux élevé de criblures. Pour 2005-2006, les exportations d'orge brassicole progresseront à 1,1 Mt, en hausse par rapport à 2004-2005 (0,6 Mt). La demande à l'importation de l'orge à six rangs s'accélérera aux É.-U. et celle de l'orge à deux rangs demeurera vigoureuse en Chine. Les stocks de fin de campagne devraient diminuer de façon marquée, passant de 3,2 Mt, en 2004-2005, à 2,4 Mt en 2005-2006.

D'après les prévisions, les prix de l'orge hors-Commission se situeront en moyenne à 120 $/t en entrepôt (EE) à Lethbridge, soit 10 $/t de plus qu'en 2004-2005 en raison de la vigueur de la demande interne d'orge fourragère et l'augmentation des exportations d'orge. On estime que la hausse des prix moyens aux maïsiculteurs américains soutiendra les cours de l'orge fourragère dans l'Ouest canadien. Pour 2005-2006, AAC prévoit que les recettes définitives provenant de l'orge fourragère n° 1 de l'Ouest canadien mise en commun par la CCB (Pool A) s'établiront à 125 $/t, EE à Vancouver ou sur le Saint-Laurent, par rapport aux perspectives de rendement de décembre 2004 de 117 $/t pour 2004-2005. Les recettes du compte de mise en commun de l'orge à deux rangs extra spéciale de premier choix devraient progresser par rapport à 2004-2005 (178 $/t) pour s'établir à 185 $/t. Les recettes provenant de l'orge à six rangs extra spéciale de premier choix seraient également à la hausse, passant de 162 $/t en 2004-2005 à 172 $/t. On s'attend à ce que la prime que commande l'orge à deux rangs par rapport à l'orge à six rangs sera moindre qu'en 2004-2005, puisque la concurrence livrée sur le marché mondiale de l'orge à deux rangs est plus féroce et exerce plus de pression sur les cours que celle livrée sur le marché nord-américain de l'orge à six rangs.

La production d'avoine devrait progresser de 7 % au Canada comparativement à 2004-2005, pour se chiffrer à 4,0 Mt. Selon les prévisions, les exportations devraient augmenter par suite de stocks d'exportation accrus ainsi que du retour à la normale de la qualité des cultures au Canada et du raffermissement de la demande d'importation aux É.-U. Les stocks de fin de campagne sont appelés à grossir par rapport à 2004-2005 et à demeurer exceptionnellement élevés. Dans l'Ouest canadien, le prix moyen de l'avoine devrait s'établir à 130 $/t, inchangé par rapport à 2004-2005. On s'attend à ce que la production américaine recule légèrement par rapport à 2004-2005, conformément à la tendance bien établie. Les disponibilités américaines devraient cependant diminuer de 8 % par rapport à 2004-2005 en raison de la réduction des stocks de report et la faiblesse des récoltes. Un léger gain de production par rapport à 2004-2005 est prévu pour l' UE. Les subventions à l'exportation risquent d'être plus élevées qu'en 2004-2005, en raison de l'accroissement de la production d'orge au Canada et en Scandinavie, de la vigueur de l'euro et des taux de fret maritime élevés. Les prix des contrats à terme à Chicago devraient augmenter légèrement par rapport à 2004-2005 pour se situer à 1,60 $US/boiss. en 2005-2006, ce qui laisse entendre un prix moyen au producteur d'environ 120 $/t au Manitoba et de 105 $/t en Saskatchewan. On s'attend à ce que le prix de l'avoine concurrence celui du maïs américain (CboT) et l'on prévoit que l'écart entre les deux se chiffrera, tonne pour tonne, à 20 $US/t, en faveur de l'avoine.

La production de maïs au Canada devrait progresser légèrement par rapport à 2004-2005. La superficie réservée au maïs est appelée à demeurer pratiquement inchangée par rapport à 2004-2005. Selon les taux de rétention prévus, la superficie récoltée devrait augmenter de 8 %. On s'attend à ce que les rendements diminuent de 7 %, à 122 boiss./acre, comparativement à 131 boiss./acre pour 2004-2005. L'offre totale de maïs devrait décroître légèrement, en raison de l'amenuisement des stocks de report. Selon les prévisions, les importations de maïs américain totaliseront quelque 2,2 Mt, dont 1,75 Mt pour l'Est canadien et 0,45  Mt pour l'Ouest du pays, comparativement à 2,1 Mt (estimatif) pour 2004-2005. L'utilisation nationale devrait progresser légèrement par rapport à 2004-2005. Le prix du maïs rendu Chatham devrait s'établir en moyenne à 115 $/t, soit 10 $/t de plus que les estimations pour 2004-2005, à cause de la hausse des prix américains défiant l'appréciation du dollar canadien. L'écart entre les prix à Chatham et ceux de Chicago devrait se resserrer par rapport à 2004-2005 alors que le marché composait avec une production américaine record.

La production de seigle progresserait de 3 % par rapport à 2004-2005 pour s'établir à 0,43 Mt. Bien que les emblavures de seigle doivent grandement diminuer, on s'attend à ce que la superficie récoltée à titre de céréale augmente considérablement. Selon les prévisions, les rendements chuteraient de 40 boiss./acre pour se stabiliser à 34 boiss./acre, soit le niveau normal. L'utilisation fourragère est appelée à augmenter en raison de l'ampleur de l'offre, tandis que l'utilisation industrielle et les exportations demeureront inchangées par rapport à 2004-2005. En se fondant sur la tendance générale des prix des céréales secondaires au Canada, on peut prévoir que le seigle procurera aux producteurs des Prairies entre 75 $/t et 95 $/t, tout comme en 2004-2005. Le prix du seigle concurrence habituellement celui de l'orge, compte tenu de leurs valeurs nutritives relatives; cependant, des primes seront probablement offertes pour le seigle au Manitoba et peut être en Alberta en vue d'assurer la présence de disponibilités de qualité pour le marché de la consommation humaine.


par Joe Wang, Analyste des céréales secondaires

Oléagineux

La production mondiale des huit principaux oléagineux est appelée à augmenter pour atteindre la quantité record de 394 Mt en 2005-2006, comparativement aux 360 Mt en 2004-2005. Cette progression est en grande partie attribuable à l'accroissement de la culture du soja en Amérique du Sud et à l'abondance continue des disponibilités américaines. L'utilisation des oléagineux devrait également atteindre un nouveau sommet, à 389 Mt, grâce aux progrès de la consommation d'huile végétale et de tourteau protéique en Chine et en Inde. On s'attend à ce que les échanges augmentent pour se chiffrer à 77 Mt, alors que les stocks de fin de campagne s'établiraient à 71 Mt, comparativement à 66 Mt de 2004-2005.

La demande mondiale d'oléagineux et de produits d'oléagineux devrait poursuivre sa croissance accélérée et établir de nouveaux records en raison de l'accroissement de la demande mondiale de protéine et de matières grasses. Les huiles végétales représentent la principale source de graisses alimentaires dans l'alimentation humaine, et la consommation moyenne par habitant à l'échelle planétaire devrait atteindre 20 kilogrammes environ par année.

Si les prévisions se concrétisent, la production mondiale du soja augmentera quelque peu à 232 Mt, comparativement aux 231 Mt prévues pour 2004-2005.

D'après les prévisions, le volume de soja trituré à l'échelle mondiale établira un nouveau record à 185 Mt, car la Chine et le Brésil continuent d'accroître leur capacité de transformation. On prévoit que le volume de soja trituré en Chine s'élèvera à 30 Mt en 2005-2006, suite à une hausse considérable au cours des cinq dernières années. Par contre, le resserrement des marges bénéficiaires de trituration devrait ralentir la croissance du secteur. L'ensemble mondial des stocks de fin de campagne de soja devrait diminuer légèrement pour s'établir à 58 Mt.

Aux États-Unis, on s'attend à ce que le retour aux rendements normaux entraîne une chute de la production de soja qui s'établirait autour de 3 Gboiss, bien qu'on ne connaisse pas encore les répercussions de la rouille asiatique du soja, récemment arrivée en Amérique. La superficie réservée aux oléagineux serait légèrement à la baisse sous l'effet combiné des faibles cours comparativement à ceux du maïs et du blé, de l'incertitude créée par la maladie et des stocks de report onéreux. Par conséquent, les disponibilités de soja au É.-U. sont appelées à augmenter et exerceront des pressions négatives sur les cours mondiaux de cette denrée. Les exportations devraient s'accroître quelque peu en réponse au grossissement des stocks et à la dépréciation de la devise américaine.

En Amérique du Sud, l'expansion des superficies réservées au soja devrait se poursuivre au Brésil, en Argentine et au Paraguay. Elles seront récoltées entre mars et mai, soit peu avant la période des semis en Amérique du Nord. L'ensemble de la production de soja du Brésil et de l'Argentine devrait dépasser de quelque 35 % celle des É.U.

La demande chinoise est appelée à s'accroître légèrement, pour s'établir à 23 Mt. Parallèlement, on estime que les taux de fret maritime élevés exerceront des pressions négatives sur les exportations de soja depuis l'Amérique du Sud en raison des grandes distances qui séparent ce continent des marchés européens et asiatiques.

Il est à prévoir que la production du canola/colza à l'échelle mondiale reculera de 5 %, à 41 Mt en raison d'une contraction probable des superficies au Canada et en Australie, motivée par la perspective de meilleures recettes par hectare pour le blé et les autres cultures spéciales. Les échanges mondiaux devraient s'établir au même niveau que l'année précédente, soit 6 Mt, en raison de la légère progression des exportations canadiennes. Le volume mondial du canola/colza trituré devrait totaliser 40 Mt en 2005-2006 en dépit des marges inférieures à la normale. Les stocks de fin de campagne devraient tomber à 2,5 Mt. Les prévisions entourant le lin indiquent une production accrue, attribuable à la progression de la production au Canada, le plus important producteur et exportateur de lin au monde. L'augmentation considérable prévue pour les superficies ensemencées en lin au Canada est attribuable aux prix beaucoup plus élevés de cette denrée en 2004-2005. On s'attend à une hausse des rendements moyens, en supposant des conditions de croissance normales en 2005- +2006.

Tourteaux protéiques et huiles alimentaires

La production de tourteau de soja, qui représente 70 % de la production mondiale des tourteaux protéiques, est prévue à 144 Mt, en hausse par rapport aux 142 Mt en 2004-2005 en raison de l'intensification des activités de trituration aux É. U, au Brésil, en Argentine et en Chine. La demande du tourteau de soja devrait s'accroître, soutenue par l'interdiction relative à l'utilisation des farines animales dans les rations du bétail étatsunien, l'industrialisation du secteur de l'élevage et de l'aquaculture en Chine, la dépréciation de la devise américaine par rapport à l'euro et, peut-être, au renminbi chinois. Ceci dit, on s'attend à ce que les prix du tourteau de soja reculent encore quelque peu par rapport aux niveaux déjà faibles enregistrés en 2004-2005.

La production d'huile alimentaire est appelée à augmenter à 108 Mt, comparativement à 106 Mt en 2004-2005, sous l'effet d'une légère hausse de la production d'huile de palme et de l'intensification des activités de trituration du soja et du colza/canola. La demande des huiles alimentaires devrait maintenir sa vigueur actuelle, surtout en Chine et en Inde. Le léger gain prévu pour la demande d'huiles alimentaires en Chine sera comblé au moyen d'une intensification des activités de trituration et d'une augmentation des importations d'oléagineux, d'huile de palme, d'huile de soja et d'huile de On s'attend à ce que la production d'huile de palme en Malaisie progresse à un rythme modéré en raison de la maturation des palmiers à huile et du repli des activités de plantation et de replantation de cette culture. Cette situation soutiendra les prix des huiles végétales.

Prix aux É.-U.

D'après les prévisions, le prix au producteur du soja américain tombera à 4,85 $US/boiss., comparativement à 5,10 $US/boiss. pour 2004-2005, sous l'effet des disponibilités américaines accrues et de la production record en Amérique du Sud. De plus, les prix du tourteau de soja devraient augmenter, tout en demeurant faibles, pour s'établir à 175 $US la tonne courte (/tc), comparativement à 158 $US/tc en 2004-2005. Les prix mondiaux de l'huile végétale demeureraient bas. Le prix moyen de l'huile de soja aux É.-U. sera de 0,22 $US la livre (/lb), en hausse par rapport au prix estimé pour 2004-2005 (0,225 $US/lb). En 2005-2006, les paiements de programmes devraient continuer de s'accroître, les prix demeurant inférieurs au prix d'objectif de 5,80 $US/boiss. et du taux de prêt de 5,00 $US/boiss.

Canada

Les prévisions relatives au canola indiquent que la superficie ensemencée se contractera de 1 %, à 5,0 Mha en raison des prix avantageux du blé. La production est appelée à décroître, passant de 7,7 Mt en 2004-2005 à 6,9 Mt. On s'attend à ce que les disponibilités totales de canola grimpent légèrement à 8,8 Mt, car les stocks de fin de campagne, les deuxièmes en importance de tout temps, compenseront amplement la baisse de production. Les activités internes de trituration devraient ralentir légèrement, tandis que les exportations se poursuivraient au rythme actuel en raison de la concurrence féroce découlant des disponibilités mondiales excédentaires. On prévoit un faible repli des stocks de fin de campagne, à 1,45  Mt, alors que les prix devraient demeurer inchangés 300 $/t.

Quant au lin, la superficie ensemencée devrait s'accroître de 37 %, à 1,0 Mha par suite de prix très intéressants en 2004-2005. Dans l'hypothèse de rendements améliorés, la production devrait s'élever à 1,2 Mt, en hausse par rapport à 0,5 Mt en 2004-2005. Les disponibilités devraient atteindre 1,3 Mt. On s'attend à ce que les exportations augmentent quelque peu, à 0,7 Mt, tandis que l'utilisation nationale totale devrait augmenter. Les stocks de fin de campagne grossiront beaucoup à 0,3 Mt, de 0,05 Mt en 2004-2005, entraînant une chute des prix qui passeront de 525 $/t (estimatif) en 2004-2005, à 340 $/t.

D'après les prévisions, la superficie affectée au soja atteindra un sommet inégalé de 1,2 Mha étant donné le rendement financier élevé de cette culture relativement au blé et les faibles coûts des intrants comparativement au maïs. On s'attend à ce que les rendements moyens tombent à des niveaux plus habituels et que la production diminue à 3 Mt après le sommet de 3,05 Mt atteint en 2004-2005. Les disponibilités devraient augmenter de façon modérée, les exportations devant être exceptionnellement basses. Les exportations sont appelées à augmenter à 0,9  Mt. La transformation interne se maintiendra à un niveau quasi-record grâce à l'ampleur des disponibilités et au caractère adéquat des marges de trituration. Les prix sont appelés à reculer par rapport aux 230 $/t attendus pour 2004-2005 pour s'établir à 200 $/t EE Chatham, en raison de la baisse des prix du soja américain et de la stabilisation du dollar canadien.


par Chris Beckman, Analyste des oléagineux

Monde : bilan des céréales et oléagineux
Culture
et
Campagne agricole
Superficie
(Mha)
Rendement
(t/ha)
Production
(Mt)
Offre totale
(Mt)
Commerce
(Mt)
Utilisation
(Mt)
Stocks de fin de campagne
(Mt)
Ratio
stock-utilisation
(%)
Prix
mondiaux 1/
(US$/t)
BLÉ
2001-
2002
215 2,70 581 787 111 585 202 34 127
2002-
2003
214 2,65 567 769 110 601 168 28 161
2003-
2004
211 2,62 553 720 106 589 131 22 159
2004-
2005e
217 2,86 621 752 107 607 145 24 150-160
2005-
2006
9
217 2,83 613 758 105 602 156 26 140-150
CÉRÉALES SECONDAIRES
2001-
2002
301 2,96 891 1099 102 905 195 22 94
2002-
2003
292 2,98 872 1067 105 901 166 18 109
2003-
2004
303 2,99 906 1072 102 942 132 14 116
2004-
2005e
302 3,30 996 1128 101 969 159 16 90-100
2005-
2006
9
315 3,10 977 1135 102 985 150 15 90-105
OLÉAGINEUX 2/
2001-
2002
193 1,68 325 363 63 326 39 12 174
2002-
2003
193 1,71 330 369 71 324 45 14 232
2003-
2004
191 1,76 337 382 67 339 43 13 294
2004-
2005e
213 1,83 390 403 74 337 66 20 186
2005-
2006
9
219 1,80 394 460 77 389 71 18 175

Note : les totaux peuvent être inexacts en raison de l'arrondissent des chiffres.
/1 Blé : Hard Winter Ordinary, au golfe du Mexique; campagne de juin à mai.
Céréales secondaires : prix au golfe du Mexique du maïs jaune n° 3; campagne de septembre à août.
Oléagineux : prix comptant à Chicago du soja jaune n° 1; campagne de septembre à août.
/2 Les huit principaux oléagineux sont le soja, la graine de coton, l'arachide (entier), la graine de tournesol, le canola/colza, le coprah, le palmiste et le lin.

e : estimation de l'USDA (FAS) janvier 2005, et d'AAC; p : prévision d'AAC, janvier 2005.
Source : USDA, Oil World

COMMISSION CANADIENNE DU BL PRIX RELS FINALS DU BL[D]

CANADA : PRIX DE L'ORGE ET DU MA?S[D]

CANADA : PRIX DES OLAGINEUX[D]

Bien que la Division de l'analyse du marché assume l'entière responsabilité de l'information présentée dans ce document; elle tient à reconnaître les organismes suivants qui ont contribué à sa préparation :  Commission canadienne du blé, Statcom, Direction générale des services à l'industrie et aux marches (AAC)

Mise jour: 2006-12-08
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