Agriculture et Agroalimentaire Canada / Agriculture and Agri-Food Canada
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Division de l'analyse du march

2004-10-29 | Volume 17 Numéro 16 | ISSN 1494-1813 |  d'AAC 2081/F

Le Blé en Chine

En 2003-2004, le plus important marché d'exportation du blé canadien était la Chine, la valeur des expéditions canadiennes étant estimée à 400 millions de dollars (M$). En 2004 2005, les exportations de blé canadien en Chine devraient atteindre environ 2 millions de tonnes métriques (Mt), soit légèrement plus qu'en 2003-2004. On s'attend à ce que la Chine table largement sur ses stocks reportés et les importations de blé pour combler le manque à gagner attribuable à une consommation supérieure à la production intérieure. Compte tenu du rôle important des échanges et de l'incidence des nouveaux contingents tarifaires appliqués par la Chine sur les importations de blé par suite son accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce numéro du Bulletin bimensuel traite de la situation et des perspectives concernant les exportations de blé canadien vers ce pays en 2004 2005 et à moyen terme.

Politique agricole : érosion de la protection accordée au blé

Le gouvernement chinois s'est efforcé de réduire la superficie affectée à des productions inefficaces afin d'accroître les emblavures des cultures à fort apport économique exigeantes en main-d'oeuvre, secteur où la Chine jouit de certains avantages. Bien que la politique de protection des prix ait été supprimée dans de nombreuses provinces, elle demeure en vigueur dans les principales provinces productrices de blé. Toutefois, les prix protégés ont toujours été largement inférieurs au prix du blé sur les marchés intérieurs.

Le ministère de l'Agriculture des États-Unis (USDA) estime que, après avoir culminé à 103 millions de tonnes (Mt) en 1999-2000, les stocks de blé de la Chine ont diminué pour atteindre leur niveau le plus bas depuis 25 ans. Dans la foulée de son accession à l' OMC, en décembre 2001, la Chine s'est engagée à ouvrir ses marchés aux denrées agricoles importées. En 2004-2005, les importations de blé en Chine devraient atteindre des sommets inégalés les dix dernières années.

La COFCO (Cereals, Oils and Foodstuffs Import Export Corporation), organisme d'achat centralisé des denrées, continue d'assurer un rôle essentiel dans l'importation du blé, du riz et des huiles alimentaires. À titre de commissionnaire d'achat du grain nommé par le gouvernement, l'organisme contrôle 90 % des importations de blé en Chine. Les 10 % restant sont répartis entre les entreprises commerciales privées et les minoteries qui doivent présenter une demande à cet effet.

Production moindre par suite du repli des superficies récoltées

Au cours des cinq dernières années, les régions de Chine productrices de blé d'hiver et de printemps représentent respectivement 90 % et 10 % des emblavures de blé. La culture du blé d'hiver est concentrée dans la province de Henan, dans le centre-est du pays. Cette province représente, tant en superficie qu'en volume, près de 33 % de la production totale de blé de la Chine. La production de blé de qualité supérieure représente près de 40 % de la récolte de cette province.

Les superficies récoltées chutent continuellement depuis 1997-1998. Elles devraient s'établir à 21,5 millions d'hectares en 2004-2005, soit le plus faible niveau enregistré depuis les temps modernes. Pour 2004-2005, la production de blé de la Chine devrait atteindre 90 Mt, soit une légère augmentation par rapport à 2003-2004. Cette situation est principalement attribuable au rendement record attendu pour le blé d'hiver.

La Recherche débouche sur des variétés de meilleure qualité en réponse à la demande intérieure

En raison des mesures incitatives gouvernementales offertes aux semenciers et de l'accroissement de la demande, on prévoit que la production de blé de qualité supérieure représentera 30 % de la récolte 2004-2005, comparativement à un volume pratiquement nul il y a cinq ans.

Les meuniers chinois rapportent que la production intérieure offre désormais des variétés de blé possédant des propriétés à la mouture qui n'étaient auparavant présentes que chez les variétés de blé importées. L'accroissement de la teneur en protéines et en gluten est l'amélioration a plus notable. La plupart des meuniers doivent encore utiliser le blé importé en mélange, mais en plus faible proportion.

La Consommation dans les régions urbaines s'axe de plus en plus sur l'équilibre alimentaire

Les stocks de blé ont chuté de près de 40 % depuis 1999-2000 à cause de la réduction des emblavures, alors que les importations de la Chine sont demeurées relativement faibles jusqu'en 2003-2004. En fait, la consommation de blé par habitant a fléchi, passant de 85 kilogrammes (kg) en 1993 à 70 kg en 2003. Le Service de recherche économique de l'USDA estime la consommation de blé par habitant dans les centres urbains à 26 kg. Les gens incorporent plus de légumes, de fruits et de viandes à leur régime alimentaire et délaissent les céréales. Ce virage est plus prononcé dans les régions urbaines où les habitants sont mieux nantis, ont accès à des denrées de remplacement et disposent de réfrigérateurs et de congélateurs pour entreposer les denrées périssables.

En 2004-2005, l'utilisation intérieure aux fins de l'alimentation humaine devrait s'établir à 102 Mt, en légère baisse comparativement à 2002-2003 et le niveau le plus faible atteint depuis 1990-1991.

L'Utilisation fourragère régresse à mesure que la qualité du blé s'améliore

En outre, l'utilisation fourragère a chutée, passant de 10 Mt en 2000-2001 à 6 Mt, en 2003-2004. La flambée de l'influenza aviaire à la fin de 2003 a décimé les troupeaux de volailles, ralentissant ainsi la demande de cultures fourragères. Par conséquent, on prévoit que l'utilisation fourragère du blé s'établira à 4 Mt pour 2004-2005, un tiers de moins par rapport à l'année précédente.

La Chine demeurerait un importateur net de blé

Suite à son accession à l' OMC, en décembre 2001, la Chine a dû ouvrir un contingent tarifaire de 9,636 Mt pour le blé au cours de l'année civile 2004. Au titre de ces engagements, le blé visé par le contingent tarifaire sera soumis à un tarif douanier de 1 %, tandis que les importations qui dépasseront le contingent seront soumises à des droits de 65 %.

Selon les données recueillies par l'USDA, on n'a comblé que 5 % du contingent tarifaire du blé en 2003-2004. Le blé intérieur, comme le blé importé, est soumis à une taxe sur la valeur ajoutée s'élevant à 13 %. Néanmoins, la faiblesse des stocks de blé intérieur devrait contribuer à l'augmentation des importations de blé en 2004-2005. Au cours de cette même campagne, l'USDA prévoit des importations de blé de 8 Mt (3,8 Mt en 2003-2004). Il s'agit du plus important volume depuis 1995-1996.

En dépit de taux de fret maritime sans précédent en 2003-2004, les exportations de blé canadien vers la Chine sont passées de 154 000 tonnes (t) en 2002-2003, à 1,8 Mt, en 2003-2004. On prévoit qu'elles atteindront 2 Mt environ en 2004-2005, le plus important volume depuis 1995-1996. Ces exportations sont principalement composées de blé roux de printemps de l'Ouest canadien n 1 et n 2 à forte teneur en protéines. Plus de 50 % du blé acheté en 2003-2004 était de haute qualité, comparativement à seulement 20 % il y a huit ans. La seule autre classe de blé canadien exportée en Chine est le blé roux de printemps Canada Prairie. En 2003-2004, les autres grands fournisseurs de blé de la Chine étaient les États-Unis (1,4 t) et l'Australie (0,3 Mt).

Selon les données de l'USDA, les exportations de blé des États-Unis vers la Chine pour 2003-2004 consistaient en 0,6 Mt de blé tendre rouge d'hiver (SRW), en 0,6 Mt de blé de force roux de printemps (HRS) et en 0,2 Mt de blé tendre blanc d'hiver (SWW). En date du 6 octobre 2004, les contrats d'exportation de blé des États-Unis vers la Chine pour 2004-2005 s'élevaient à 2,0 Mt, soit 0,8 Mt de blé SRW, 0,8 Mt de blé HRS et 0,4 Mt de blé SWW.

La Chine exporte surtout du blé de grade fourrager, principalement en Corée du Sud et aux Philippines. Elle en exporte de plus faibles volumes au Vietnam, à Hong Kong et en Indonésie. Le blé se vend très bon marché, car il entre en concurrence avec les gros volumes de blé exportés par l'Inde et l'Ukraine. En 2004-2005, les exportations de blé de la Chine devraient atteindre 1 Mt, une chute de 63 % par rapport à l'année précédente. Il s'agit là d'un volume largement inférieur à la moyenne quinquennale de 1,4 Mt.

Les stocks continueraient à se contracter par suite des changements à la politique intérieure

Jusqu'en 1999-2000, les politiques gouvernementales favorisaient l'accroissement de la production malgré le déclin de la consommation alimentaire de blé depuis le début des années 1990. Par conséquent, de 1996 à 1999, la production du blé a excédé sa consommation. Selon les estimations, les stocks de blé à la fin de la campagne 1999-2000 correspondaient à la consommation annuelle, entraînant du fait des coûts d'entreposage élevés pour le gouvernement. Pour réduire ses coûts, celui-ci a éliminé les prix protégés et les marchés publics dans de nombreuses provinces, en plus de vendre aux enchères les stocks les plus anciens de blé chinois de faible qualité. Ces stocks ont été écoulés à l'échelle nationale dans les secteurs de l'élevage du bétail et de la volaille.

À cause du repli de la production du blé qui est passée de 114 Mt en 1999-2000 à 86 Mt, en 2003-2004, on prévoit que les stocks chuteront à 141 Mt en 2004-2005, par rapport au volume record de 212 Mt enregistré en 1999-2000. La consommation intérieure totale devrait se situer à 102 Mt, bien en deçà de la moyenne décennale, mais on s'attend à ce qu'elle surpasse la production pour la cinquième année consécutive. Par conséquent, le ministère de l'Agriculture des États-Unis prévoit que les stocks de fin de campagne chuteront à 38 Mt, en baisse de 12 % par rapport à 2003-2004. Il s'agirait du plus faible niveau depuis 1983-1984. Enfin, le rapport stocks-utilisation devrait s'établir à 37 %, contre 40 % en 2003-2004.

Faibles exportations de farine vers la Chine en raison du contingent tarifaire de celle-ci

En 2004-2005, les exportations de farine canadienne en Chine devraient atteindre 1 400 t, sans changement par rapport à l'année précédente. Le tarif d'importation imposé sur la farine de blé est compris dans le contingent tarifaire applicable au blé. Toutefois, le tarif en-deçà de la limite du contingent s'élève à 6 %, alors qu'au-delà de cette limite, il est fixé à 65 %.

La Chine continuerait d'importer du blé à mesure qu'elle réduit ses stocks de report

Des délégations chinoises d'acheteurs de blé ont récemment visité plusieurs des principaux pays exportateurs de blé. La Chine s'est engagée à acquérir 5 Mt de blé auprès du Canada, des États-Unis et de l'Australie en 2004-2005, soutenant ainsi les cours mondiaux du blé. Au cours des dernières années, la Chine a dû puiser dans ses importantes réserves de blé pour répondre à la demande du marché. Bien que nous ne connaissions pas la taille exacte de ces stocks, ils finiront par s'épuiser. Le gouvernement aura fort probablement recours au blé importé pour combler le manque à gagner. Il est peu probable que les importations de blé de la Chine pour 2004-2005 dépassent les prévisions actuellement formulées par l'USDA, qui se situent à 8 Mt.

Selon les projections agricoles de base de l'USDA, la croissance économique de la Chine, pays possédant l'économie la plus vigoureuse en Asie, devrait atteindre en moyenne 7 % au cours des 10 prochaines années. Pendant la même période, le taux de croissance démographique devrait ralentir pour s'établir à 0,6 %, alors qu'il a atteint 1,5 % de 1981 à 1990. La population urbaine augmenterait toutefois de 300 millions de personnes dans les vingt prochaines années.

À moyen terme, la Chine va probablement demeurer déficitaire au chapitre du blé. Les données du Food and Agricultural Policy Research Institute des É.-U. indiquent que les stocks de blé chinois devraient décliner de 11 % d'ici à 2013-2014, atteignant 119 Mt. La consommation de blé demeurerait relativement stable, s'accroissant légèrement pour s'établir à 108 Mt en 2013-2014. C'est pourquoi on s'attend à ce que les stocks de blé chinois se replient jusqu'à 21,5 Mt la même année. La chute de ces stocks devrait contribuer à l'augmentation des importations de blé.

La Commission canadienne du blé prévoit que les importations de blé de la Chine augmenteront de 5 à 10 Mt par année au cours de la prochaine décennie. La demande de blé de haute qualité à forte teneur en protéines sera la plus importante. Compte tenu de l'augmentation prévue des importations, le Canada est bien placé pour continuer à desservir ce marché en essor.

Zhengzhou Commodity Exchange(CZCE) : nouveaux contrats à terme sur le blé

La CZCE, la Bourse de Chine, a annoncé le 4 mars 2003 son intention de négocier des contrats à terme sur le blé de haute qualité à partir du 28 mars 2004. Les mois d'échéance sont janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre. Les contrats à terme, libellés en yuan/tonne courte, comptent chacun 10 tonnes courtes. L'évolution journalière des cours ne peut dépasser 3 %. La CZCE, située dans la province du Henan, négocie déjà des contrats à terme sur le blé de qualité inférieure.


by Bobby Morgan, Analyste du marché

titre de graphique : 'Chine : rendements du bl et superficie ensemence'[D]

titre du tableau : 'Chine : bilan du bl'[D]

titre de graphique : 'Chine : bilan du bl'[D]

titre de graphique : 'Taux de fret maritime des grains lourds* en provenance du Golfe du Mexique ? destination de la Chine'[D]

titre de graphique : 'Chine : importations de bl'[D]

titre du tableau : 'Canada : exportations de bl ? la Chine'[D]

titre du tableau : 'Zhengzhou Commodity Exchange : prix du bl et volume'[D]

Bien que la Division de l'analyse du marché assume l'entière responsabilité de l'information présentée dans ce document; elle tient à reconnaître les organismes suivants qui ont contribué à sa préparation : Commission canadienne du blé, Direction générale des services à l'industrie et aux marchés (AAC).

Mise jour: 2006-12-08
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