Enracinement de la pomme de terre (1)
Rosalie B. Bernardino La pomme de terre est une plante à tubercule originaire de l'Amérique du Sud. Elle constitue l'un des aliments les plus nourrissants au monde, car elle contient, en quantités élevées, des hydrates de carbone, du potassium, du fer, des fibres, du phosphore, ainsi que les vitamines B1, B6 et C. À un poids donné de 100 grammes, la pomme de terre ne contient que 77 calories, comparativement à 138 et à 129 pour le riz et les pâtes alimentaires, respectivement. Elle est également faible en gras et contient davantage de potassium qu'une banane, et plus de fer que n'importe quel autre légume. RendementProduction. De 1996 à 2000, la production a décliné d'une moyenne de 6 % par année, les superficies plantées diminuant elles-mêmes de 4 % par année. Une baisse abrupte a été enregistrée en 1998, associée à une perte de 1 500 hectares dans la superficie plantée. En 2000, la production a été de 63 520 tonnes, répartie comme suit : Benguet (67%), Davao Sur (14%) et Bukidnon (10%). La récolte moyenne a été inférieure à 13 tonnes par hectare, ce qui est plutôt faible comparativement à la norme mondiale.
P-Données préliminaires Ces cinq dernières années, 70 % de tout l'approvisionnement en pommes de terre a servi à l'alimentation; 25 % est allé à la transformation, et le reste, réparti entre semences, alimentation du bétail et déchets. La consommation par habitant a à peine atteint un kilo par année. Commerce. Le pays est un importateur net de pommes de terre. Les importations ont grimpé de presque 18 % par année de 1996 (25 359 tonnes, pour 25,5 millions $) et 2000 (47 053 tonnes, pour 33,8 millions $). Une bonne partie de cette croissance est imputable aux importations de pommes de terre apprêtées/en conserve, qui ont bondi de 36 tonnes (112 000 $) seulement en 1996 à 29 587 tonnes (19,8 millions $) en 2000. En 2000, les importations se composaient surtout de pommes de terre apprêtées/en conserve (63 %), de fécule (11 %), et de produits congelés (11 %). Sur le plan quantitatif, les principales sources ont été les États-Unis, à 66 %, et le Canada, à 11 %. Pour le premier semestre de 2001, les importations atteignaient déjà 22 978 tonnes (15,8 millions $). Par contraste, les exportations sont relativement modestes et fluctuantes, allant d'un creux de huit tonnes (36 000 $) en 1996 à 482 tonnes (1,2 million $) en 1998. Elles ont été de 407 tonnes en 2000, Singapour et la Corée étant, en volume, les principales destinations, avec 53 % et 37 % respectivement. Pour le premier semestre de 2001, les exportations ont été de 76 tonnes (114 000 $).
* Jusqu'à juin Demande.La pomme de terre se prête à de nombreuses utilisations : Fraîche. Ingrédient dans les aliments, soupes, salades et produits de boulangerie. La pomme de terre peut être mise en purée, hachée, émincée, bouillie ou rôtie. Transformée. La pomme de terre peut être transformée en croustilles, en flocons, en frites ou en fécule destinée aux industries du textile, du savon et des pâtes alimentaires. Elle donne aussi du sucre, pour les préparations pharmaceutiques, ainsi que du vinaigre, de l'alcool et du vin. La transformation de la pomme de terre peut s'avérer une industrie lucrative. Les fabricants de grignotines à base de pomme de terre et les chaînes de restauration rapide ont affiché une croissance d'environ 15 à 17% et 15 à 20% par année, respectivement, entre 1993 et 1998. Grignotines. L'industrie des grignotines dispose d'un immense marché - 60 % de la population, c'est-à-dire tous les moins de 30 ans. Selon des sources industrielles, le taux de récupération oscille entre 15 % et 20 % lorsque des pommes de terre fraîches sont transformées en croustilles, c'est-à-dire qu'on obtient un kilo de croustilles pour chaque 5 à 5,6 kilos de pommes de terre. En 1998, l'industrie des croustilles a utilisé de 50 000 à 70 000 caisses de pommes de terre fraîches par mois, soit environ 700 à 800 tonnes. Ce volume permet de produire de 1 260 à 1 920 tonnes de croustilles par année. Toujours selon des sources industrielles, la production peut passer de 20 à 80 tonnes par jour si le fabricant dispose d'approvisionnements suffisants. Il existe toutefois des entreprises qui se contentent d'importer des croustilles prêtes à manger et les réemballent pour le marché local. La principale entreprise de l'industrie des grignotines est la Universal Robina Corporation, dont la part du marché était estimée à 51 % en 1999. En 1998, on comptait 34 importateurs de grignotines ou de produits à base de pommes de terre prêts à manger (National Statistics Office - NSO). Les principaux importateurs sont Alliance Global Group, Benby Enterprises, Inc. et Rustan's Marketing Corp.
Source : UA&P- Center for Food and Agri Business Databank Restauration rapide et restaurants. La demande de pommes de terre frites continue d'augmenter en même temps que le rythme de croissance de l'industrie de la restauration rapide. La consommation de pommes de terre frites des chaînes de restauration rapide varie cependant selon l'endroit, le nombre de places, les heures d'ouverture, etc. de chaque franchise. Les préférences des consommateurs jouent aussi pour beaucoup, par exemple la taille des portions, la salinité, le « croquant », etc. Certaines chaînes n'utilisent que de 20 à 25 kilos de pommes de terre frites par jour et par franchise. D'autres ont une consommation hebdomadaire moyenne de 35 caisses (une caisse = 13,64 kilos), soit environ 70 kilos par jour. Selon le NSO, on comptait en 1998 aux Philippines 44 importateurs de pommes de terre frites (cuites à la vapeur/bouillies, non cuites, congelées) Les pommes de terre transformées localement sont également consommées dans les hôtels et les restaurants. Un des principaux acteurs de l'industrie de la restauration a indiqué que son entreprise consommait environ deux tonnes de pommes de terre fraîches par mois et par succursale. Obstacles à la croissanceLe marché de la pomme de terre est énorme. La production locale n'arrive cependant pas à fournir la quantité et la qualité requises, surtout pour la transformation. L'approvisionnement limité en semences de qualité, la faible qualité des pommes de terre (contenu et taille), le manque de connaissances techniques chez les agriculteurs, l'insuffisance des infrastructures et autres services de soutien aux producteurs, ainsi que l'accès limité au crédit comptent parmi les obstacles à la croissance. PerspectivesLa fréquentation des restaurants étant à la hausse, la demande pour des pommes de terre fraîches et transformées continuera de croître. Selon l'industrie, la demande pour les croustilles devrait à elle seule augmenter de 10 % par année au cours des cinq prochaines années. Les fabricants d'aliments prêts à manger et de grignotines continueront de compter sur les importations jusqu'à ce qu'il y ait des améliorations importantes dans la production et la qualité des pommes de terre locales. Les recherches devraient porter sur le développement de variétés non seulement adaptées aux conditions locales, mais aussi propres à satisfaire aux exigences de la transformation. Le Agricultural Research Center de Mindanao mène des expériences sur la reproduction des semences locales. Si elles réussissent, ces expériences aideront à réduire la dépendance par rapport aux semences importées. Références UA&P- Center for Food and Agri Business Databank. 1.* Ce document d'information a été publié dans le numéro de septembre 2001 de la revue Food and Agribusiness Monitor par le Center for Food and Agribusiness, qui relève de la University of Asia and the Pacific, à Manille. Destiné d'abord essentiellement à un auditoire philippin, il est présenté aux gens d'affaires canadiens pour les informer des conditions du marché au cas où ils seraient intéressés à exporter des produits agroalimentaires aux Philippines.
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