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Le Cadre stratégique pour l'agriculture - Environnement

L'agriculture écologiquement durable au Canada : Série sur les indicateurs agroenvironnementaux - Rapport n° 2

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L'agriculture écologiquement durable au Canada : Série sur les Indicateurs agroenvironnementaux - Rapport N° 2
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Sommaire

Contexte

Le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire entretient une relation étroite avec l'environnement. L'agriculture écologiquement durable - produire et transformer les aliments et les fibres de façon à préserver ou à mettre en valeur les ressources naturelles dont dépend la production agricole et qui est compatible avec les systèmes naturels environnants - n'est donc pas un nouveau concept pour ce secteur. Les producteurs ont adopté depuis longtemps des technologies, des stratégies de production et des pratiques de gestion bénéfiques qui améliorent leur performance environnementale.

Durant les dernières décennies, la mondialisation, les pressions du marché et les innovations technologiques ont poussé l'agriculture canadienne à accroître sa production et sa productivité. Cette évolution a suscité dans l'industrie des changements structurels caractérisés par l'adoption de nouvelles technologies et une transition graduelle vers des exploitations plus importantes, plus intensives. Les préférences sociales des Canadiens ont aussi évolué : on se préoccupe maintenant de l'impact possible de la production alimentaire sur l'environnement - sur la qualité des sols, de l'eau et de l'air ainsi que sur la biodiversité. Les Canadiens ont avalisé nombre d'accords, de règlements et de programmes de recherche canadiens et internationaux visant à protéger les systèmes environnementaux avec lesquels l'agriculture est en interaction. L'agriculture d'aujourd'hui doit donc tenir compte d'un large éventail d'exigences et d'attentes environnementales en constante évolution. La durabilité environnementale à long terme est devenue aujourd'hui un objectif plus urgent et les enjeux sont de plus en plus complexes.

Les agriculteurs, les gouvernements et les autres intervenants du secteur de l'agriculture au Canada sont de plus en plus conscients de la nécessité d'intégrer les facteurs environnementaux dans leurs processus décisionnels. Les décideurs de tous les niveaux ressentent le besoin d'obtenir de l'information objective sur la performance environnementale actuelle du secteur de l'agriculture afin de déterminer si celle-ci est satisfaisante et quelle incidence peuvent avoir les décisions qu'ils prennent.

Indicateurs agroenvironnementaux

Agriculture et Agroalimentaire Canada a mis au point une série d'indicateurs agroenvironnementaux (IAE) propres au secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire, pour déterminer si les systèmes agricoles et agroalimentaires gèrent bien et conservent les ressources naturelles et dans quelle mesure ils sont compatibles avec les systèmes et processus naturels de l'environnement. Ces IAE constituent un moyen pratique d'évaluer la durabilité de l'environnement en intégrant les connaissances scientifiques actuelles et les données disponibles sur les ressources et les pratiques agricoles. On vise ainsi à faire une évaluation objective, basée sur des données scientifiques, de la durabilité environnementale globale de l'agriculture. Ces indicateurs devraient donc permettre de :

  • suivre les progrès et de mesurer la performance dans l'atteinte des objectifs environnementaux prioritaires,
  • attirer l'attention du public sur des questions environnementales importantes,
  • traduire les connaissances scientifiques et les résultats de la recherche de manière à ce que les citoyens et décideurs puissent les comprendre et les utiliser et,
  • éduquer les étudiants et les citoyens désireux de mieux comprendre les questions agroenvironnementales et leurs implications.

Les indicateurs agroenvironnementaux sont calculés au moyen de modèles ou de formules mathématiques qui intègrent des données biophysiques (sur le sol, le climat et le paysage) à des données sur l'utilisation des sols et la gestion agricole généralisées afin d'évaluer certains paramètres environnementaux du paysage dans le temps. Ils servent principalement à fournir des renseignements à l'échelle nationale, provinciale et régionale, d'une manière à la fois sensible aux variations régionales en agriculture et universelle pour tout le Canada. La réalisation d'évaluations nationales nécessite cependant d'œuvrer à des échelles temporelles et spatiales étendues et d'utiliser des unités qui ne sont habituellement pas homogènes sous l'angle des pratiques de gestion agricole ou des conditions biophysiques. Le résultat cumulatif peut donc éclipser la réalité locale, et c'est pourquoi les indicateurs ne peuvent être interprétés comme une illustration des conditions propres à un site, comme une exploitation agricole individuelle.

Une première série de résultats issus des IAE, publiée en 2000, couvrait une période de 15 ans (1981 à 1996). En s'appuyant sur ces travaux préliminaires et compte tenu des besoins actuels et futurs relativement à ce genre d'information, AAC a mis sur pied le Programme national d'analyse et de rapport en matière de santé agroenvironnementale (PNARSA) pour renforcer sa capacité de développer des IAE et des outils permettant de les intégrer dans l'élaboration de politiques. Le présent rapport, le deuxième de la Série sur les indicateurs agroenvironnementaux, peut être considéré comme un nouveau jalon dans la production de rapports périodiques sur l'agriculture écologiquement durable au Canada. Les travaux sur les indicateurs agroenvironnementaux s'inscrivent dans une démarche d'amélioration continue; la plupart des indicateurs du premier rapport ont été mis à jour, pour étendre la couverture temporelle jusqu'à 2001. Les méthodologies et les ensembles de données existants ont aussi été améliorés; les résultats et les tendances pour ces indicateurs ont donc été réévalués pour toute la période couverte, soit 20 ans (1981 à 2001). Ce deuxième rapport donne également des renseignements sur les nouveaux indicateurs qui en sont à divers stades d'élaboration et vont probablement produire des résultats dans un avenir rapproché.

Résumé des résultats

Les IAE figurant dans le présent rapport portent sur quatre volets principaux de la durabilité de l'environnement dans le secteur agricole primaire : la qualité des sols, la qualité de l'eau, la qualité de l'air et la biodiversité. Les résultats font ressortir quelques tendances nationales systématiques, ainsi que des différences marquées dans les divers paramètres agroenvironnementaux pour l'ensemble du Canada. En gros, ils montrent que des progrès considérables ont été réalisés dans le sens de la durabilité de l'environnement, mais que l'expansion et l'intensification des cultures et de l'élevage ont le potentiel d'exacerber les risques environnementaux à moins que des mesures de gestion appropriées ne soient prises. Les principaux résultats des IAE pour la période de 1981 à 2001 peuvent se résumer ainsi :

Gestion agroenvironnementale : Ce volet se compose de cinq indicateurs, dont trois qui ont actuellement une envergure nationale (couverture des sols, azote résiduel dans le sol et utilisation efficace de l'énergie). Les résultats sont mitigés : la couverture des sols affiche dans l'ensemble une amélioration, tandis que l'efficacité de l'utilisation de l'azote et de l'énergie a diminué. Les deux autres indicateurs sont encore en cours d'élaboration (utilisation efficace de l'eau - irrigation et lutte intégrée).

Qualité du sol : Il y a cinq indicateurs de la qualité du sol pour lesquels on a obtenu des résultats, soit les indicateurs servant à évaluer les risques d'érosion hydrique, éolienne et attribuable au travail du sol. L'indicateur du taux de variation du carbone organique dans le sol suit l'évolution de la teneur en carbone du sol et permet d'estimer la séquestration du CO2 dans les sols agricoles. L'indicateur du risque de salinisation du sol vise à évaluer l'évolution de la salinité du sol dans les Prairies. Les cinq indicateurs ont tous mis en évidence une amélioration, la majorité des terres se classant dans la catégorie de risque dit faible pour l'érosion et la salinité, et la plupart, dans les catégories en hausse pour le taux de variation du carbone organique dans le sol. On est en train de mettre au point un autre indicateur, l'indicateur du risque de contamination des sols par des éléments traces, afin de mieux comprendre comment les pratiques de gestion agricole peuvent affecter les niveaux d'éléments traces dans le sol et modifier leur biodisponibilité.

Qualité de l'eau : En ce qui concerne la qualité de l'eau, deux indicateurs distincts ont servi à évaluer le risque de contamination par l'azote et par le phosphore, en tenant compte de l'évolution de l'utilisation des sols (p. ex. variations des superficies en culture) et des pratiques de gestion (p. ex. épandage d'engrais). On a obtenu des résultats mitigés pour ces deux indicateurs. Tandis que près des deux tiers des sols affichent un risque faible ou très faible de contamination de l'eau par l'azote, la tendance se détériore sur une période de 20 ans. Par contraste, on constate une amélioration dans la tendance du risque de contamination de l'eau par le phosphore (Québec seulement) bien que seulement le tiers des terres agricoles se situe dans les catégories à faible risque. Deux indicateurs additionnels, qui ont trait aux pesticides et aux pathogènes, sont encore en voie d'élaboration.

Qualité de l'air : Un indicateur de la qualité de l'air est actuellement disponible - le bilan des gaz à effet de serre d'origine agricole estime les émissions de gaz à effet de serre (oxyde nitreux, méthane et dioxyde de carbone) provenant de sources agricoles. Cet indicateur montre une tendance nationale positive, avec une réduction de 4 p. cent des émissions nettes de GES durant la période à l'étude. Cette tendance est largement attribuable à un accroissement de la séquestration du carbone dans le sol, qui a compensé une hausse des émissions de méthane et d'oxyde nitreux. Les travaux se poursuivent en vue de l'élaboration d'indicateurs servant à mesurer les émissions d'ammoniac et de particules en suspension.

Biodiversité : La biodiversité est évaluée au moyen de l'indicateur de disponibilité de l'habitat faunique des terres agricoles, qui fournit des indications sur les tendances de l'accès de la faune à un habitat naturel sur les terres agricoles au Canada. Les résultats obtenus pour cet indicateur sont globalement assez négatifs, puisqu'une plus grande proportion de terres agricoles affichent une tendance à la baisse plutôt qu'à la hausse pour la capacité de l'habitat. Plusieurs autres indicateurs sont actuellement en cours d'élaboration : risques de dommages causés par la faune, espèces exotiques envahissantes et biodiversité du sol.

Secteur de la transformation des aliments et des boissons : L'approche scientifique utilisée par AAC pour la production d'indicateurs agroenvironnementaux est élargie pour inclure aussi des indicateurs d'écoefficacité pour le secteur de la transformation des aliments et des boissons. Ces indicateurs, encore en cours d'élaboration, porteront sur les enjeux environnementaux suivants : utilisation d'énergie et émissions des gaz à effet de serre, utilisation de l'eau et production d'effluents; résidus organiques solides et déchets d'emballage.

Résumé des résultats liés aux indicateurs
Enjeux Résultats liés aux indicateurs
(Aperçu national de 2001)
Tendance (1981-2001)
Gestion agroenvironnementale
Couverture des sols 32 % des terres agricoles dans les catégories de couverture des sol « élevée » et « très élevée » (300 jours de couverture ou plus) Amélioration
Utilisation efficace de l'azote 28 % des terres agricoles dans les catégories « faible » ou « très faible » relativement à l'azote résiduel dans le sol Détérioration
Utilisation efficace de l'énergie Déclin de 3 % dans le taux d'efficacité de l'utilisation de l'énergie Détérioration
Qualité du sol
Érosion hydrique 86 % des terres agricoles dans la catégorie « très faible » relativement à l'indicateur de risque d'érosion hydrique Amélioration
Érosion éolienne 86 % des terres agricoles (Prairies) dans la catégorie « très faible » relativement à l'indicateur du risque d'érosion éolienne Amélioration
Érosion attribuable au travail du sol 50 % des terres agricoles dans la catégorie « très faible » relativement à l'indicateur du risque d'érosion attribuable au travail du sol Amélioration
Carbone organique du sol 31 % des terres agricoles dans la catégorie « augmentation importante » relativement à l'indicateur de variation du carbone organique du sol Amélioration
Salinisation du sol 70 % des terres agricoles et adjacentes (Prairies) dans la catégorie « très faible » relativement à l'indicateur de risque de salinisation du sol Amélioration
Qualité de l'eau
Azote 65 % des terres agricoles dans les catégories « faible » ou « très faible » relativement à l'indicateur de risque de contamination de l'eau par l'azote Détérioration
Phosphore 29 % des terres agricoles (Québec) dans les catégories « faible » ou « très faible » relativement à l'indicateur de risque de contamination de l'eau par le phosphore Amélioration
Qualité de l'air
Gaz à effet de serre 4,4 % (2,5 Mt CO2 éq.) de réduction du bilan des GES d'origine agricole (émissions nettes) Amélioration
Biodiversité
Habitat faunique sur les terres agricoles 19 % des terre agricoles affichent une hausse « modérée » ou « élevée relativement » à l'indicateur de capacité d'habitat faunique Détérioration
 

 

Mise jour: 2006-07-27   Avis importants