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Animaux > Confinement des biorisques > Information sur les agents pathogènes  

FICHE SIGNALÉTIQUE DE PATHOGÈNE

Peste porcine classique


SECTION I : MALADIE / AGENT INFECTIEUX

SYNONYMES / RENVOIS : fièvre porcine, fièvre porcine classique, choléra porcin, choléra du porc, peste du porc, PPC. (1, 2, 3)

ÉTIOLOGIE / TAXONOMIE : (1)

Famille : Flaviviridæ
Genre : Pestivirus

CARACTÉRISTIQUES DE L'ORGANISME :

  • Petit virus (40-50 nm de diamètre), à ARN monocaténaire. (4)
  • Enveloppe lipidique. (2)
  • Un seul sérotype, mais les souches peuvent présenter une variabilité antigénique mineure. (5)
  • Modérément fragile. (6)

SURVEILLANCE :

La peste porcine classique est une maladie à déclaration obligatoire au Canada. Les propriétaires d'animaux, les vétérinaires et les laboratoires doivent immédiatement signaler au vétérinaire de district de l'ACIA la présence de tout animal infecté ou suspect. Des mesures de lutte ou d'éradication seront prises sur-le-champ (http://lois.justice.gc.ca/fr/H 3.3/tdmcomplete.html).

DISTRIBUTION : (2)

  • La peste porcine classique est une maladie non indigène au Canada.
  • On retrouve cette maladie en Europe, à l'exception de l'Irlande, de l'Islande, de la Suisse et des pays scandinaves; la prévalence de la maladie a diminué en Europe occidentale ces dernières années.
  • Des épizooties sont survenues au Royaume-Uni en 1986 et en 2000, mais la maladie y a été éradiquée depuis.
  • La peste porcine classique est également présente en Afrique orientale et centrale, dans le sous-continent indien, en Chine, en Asie orientale, en Asie du Sud-Est, au Mexique et dans la plupart des pays d'Amérique centrale ainsi que dans la majorité des pays d'Amérique du Sud.

SECTION II : RISQUES ZOOSANITAIRES ET ÉPIDÉMIOLOGIE

MALADIE CLINIQUE / PATHOGENÈSE :

1) Signes cliniques

Forme suraiguë (2)

  • Mort de porcs sans signes cliniques. Cette forme est actuellement rare.

Forme aiguë (2)

  • Fièvre allant jusqu'à 42 °C.
  • Hyperémie ou cyanose des extrémités, plus particulièrement des oreilles et du groin.
  • Inappétence ou appétit variable.
  • Incapacité de se tenir debout ou réticence à le faire; convulsions possibles.
  • Incoordination et/ou démarche raide.
  • Pelotonnement et entassement des animaux les uns sur les autres.
  • Respiration laborieuse et toux.
  • Dysenterie ou diarrhée.
  • Conjonctivite.
  • Jetage.
  • Vomissements.
  • Avortement.
  • Leucopénie grave.
  • Mort pouvant survenir en 10-20 jours.

Forme atténuée (2)

  • Mêmes signes cliniques que dans la forme aiguë, mais plus légers et de plus longue durée (3-4 semaines).
  • Fièvre pouvant fluctuer de façon irrégulière (> 40,5 °C).
  • Taux de mortalité plus faible.

Forme chronique (2)

  • Retard de croissance.
  • Pneumonie.
  • Inappétence, fièvre, diarrhée, alopécie, dermatite.
  • Mort souvent attribuable à une infection bactérienne secondaire.
  • Dans la forme chronique, les porcs peuvent devenir porteurs et ne présenter aucun symptôme clinique.

Forme congénitale (porcelets) (3)

  • Tremblements congénitaux ou malformations congénitales des viscères et du système nerveux central.
  • Virémie persistante; signes cliniques apparaissant au bout de plusieurs mois.
  • Anorexie légère, dépression, retard de croissance, dermatite, diarrhée, conjonctivite, ataxie, parésie; mort possible.

2) Dose infectieuse : inconnue.

3) Période d'incubation : de 2 à 14 jours.

SOURCE / MODE DE TRANSMISSION / TRANSMISSIBILITÉ :

  • Le sang, tous les tissus, les sécrétions et les excrétions des animaux malades ou morts sont sources d'infection. (7)
  • Les porcelets infectés de façon congénitale présentent une virémie persistante et peuvent excréter le virus pendant des mois. (7)
  • L'infection peut se transmettre par les muqueuses, la conjonctive, les lésions cutanées, l'insémination ou l'exposition percutanée à du sang contaminé. (3)
  • Le contact direct avec des porcs infectés ou l'ingestion de produits issus de porcs infectés peut entraîner l'infection. (2)
  • Le virus se transmet également par contact indirect : lieux, matériel, véhicules, vêtements, vecteurs passifs, appareils et aiguilles. (7)
  • Les déchets alimentaires insuffisamment cuits donnés à manger aux porcs peuvent causer l'infection. (7)
  • L'infection transplacentaire est possible. (7)
  • Le virus est excrété à la concentration la plus élevée dans la salive, et en quantités plus faibles dans l'urine, les excréments, les sécrétions nasales et les larmes. (7)
  • De grandes quantités de virus peuvent être disséminées lorsqu'une truie porteuse met bas. (7)
  • On constate parfois une propagation par aérosols dans les espaces clos; dans l'air, le virus ne se dissémine pas sur de longues distances. (3)

VECTEURS : (3)

  • Le virus de la peste porcine classique n'est transmis de façon biologique par aucun insecte/arthropode vecteur.
  • Le virus peut être transmis de façon mécanique par les animaux de compagnie, les oiseaux et les arthropodes.

HÔTES : (3)

  • Les porcs domestiques et sauvages.

POTENTIEL ZOONOTIQUE : (3)

  • La peste porcine classique ne peut se transmettre à l'humain.

RÉSERVOIR :

  • Le porc et le sanglier constituent le seul réservoir naturel du virus de la peste porcine classique. (7)

SECTION III : DIAGNOSTIC

RÉSULTATS D'AUTOPSIE / D'HISTOPATHOLOGIE : (2,7)

Forme aiguë

  • Leucopénie et thrombocytopénie.
  • Pétéchies et ecchymoses : peau, ganglions lymphatiques, larynx, vessie, reins et carrefour iléo-caecal.
  • Infarcissement multifocal de la bordure splénique (typique, mais non systématique).
  • Ganglions lymphatiques hypertrophiés et hémorragiques.
  • Encéphalomyélite avec manchon périvasculaire.
  • Amygdales souvent hypertrophiées et nécrosées, présentant des micro-hémorragies.
  • oedème septal des poumons.

Forme chronique

  • Ganglions lymphatiques hypertrophiés.
  • Ulcères en boutons au cæcum et au gros intestin.
  • Déplétion généralisée du tissu lymphoïde.
  • Atrophie du thymus.
  • Péricardite et pleurésie fibrineuses.

Forme congénitale

  • Dysmyélinogenèse centrale, hypoplasie cérébelleuse, microcéphalie, hypoplasie pulmonaire, hydropisie et autres malformations.

ÉCHANTILLONS À ENVOYER :

  • Sang entier.
  • Sérum.
  • Tissus fixés et à l'état frais - en particulier les suivants : amygdales palatines, rate, reins, ganglions lymphatiques et iléon terminal.

Tous les échantillons doivent être gardés à 4 ºC durant le transport.

Pour de plus amples renseignements concernant le type d'échantillons nécessaires pour le diagnostic de la peste porcine classique, communiquer avec le Centre national des maladies animales exotiques du Canada :

Coordonnateur, Diagnostic
Centre national des maladies animales exotiques du Canada
1015 Arlington Street
Winnipeg (Manitoba) R3E 3M4
Tél. : (204) 789 2012
Téléc. : (204) 789-2038
Coordonnateur adjoint, Diagnostic
Centre national des maladies animales exotiques du Canada
1015 Arlington Street
Winnipeg (Manitoba) R3E 3M4
Tél. : (204) 789-2113
Téléc. : (204) 789-2143

DIAGNOSTIC DE LABORATOIRE : (8)

Identification de l'agent

  • Détection par immunofluorescence directe.
  • Transcription inverse suivie d'une réaction en chaîne à la polymérase (RT-PCR).
  • Isolement du virus.

Tests sérologiques

  • Épreuve de séroneutralisation avec peroxydase (NPLA).
  • Épreuve immunoenzymatique (ELISA).
  • Épreuve immunoenzymatique par compétition (cELISA).

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : (2)

  • Aucune.
  • Vaccins à virus atténué utilisés pour la lutte contre la peste porcine classique : souche lapinisée « chinoise » (CLS), souches vaccinales GPE (souche japonaise adaptée en culture de cellules de cochon d'Inde) et Thiverval (souche française adaptée en cellules PK-15).
  • Vaccins stables et convenant aux truies en gestation et aux porcelets nouveau-nés.

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL : (2,3,6)

Les maladies suivantes peuvent donner des symptômes cliniques similaires à ceux de la peste porcine classique :

  • Peste porcine africaine.
  • Maladie d'Aujesky.
  • Érysipèle.
  • Salmonellose.
  • Intoxication par la warfarine.
  • Pasteurellose/pneumonie.
  • Cardiopathie muriforme.
  • Purpura thrombocytopénique.
  • Encéphalomyélite virale.
  • Maladie de Glässer.
  • Éperythrozoonose.
  • Syndrome de dépérissement multisystémique en post-sevrage.
  • Rouget du porc.
  • Dysenterie hémorragique du porc.

SECTION IV : MÉTHODE DE DÉCONTAMINATION

Choisir un désinfectant homologué possédant un DIN (numéro d'identification du médicament). Utiliser la concentration et le temps de contact indiqués sur l'étiquette. Considérer la charge organique et la température. Il est recommandé que le laboratoire valide l'efficacité du désinfectant utilisé à l'aide d'une méthode acceptée (ex. essai quantitatif de porteur). Le tableau 1 peut aider dans le choix d'un désinfectant homologué pouvant être utilisé contre le virus de la peste porcine classique.

Tableau 1. Matières actives considérées efficaces contre le virus de la peste porcine classique

MATIÈRE ACTIVE CONCENTRATION TEMPS DE CONTACT
Savons et détergents
Solides ou liquides
Telle que requise 10 minutes (4)
Oxydants
Hypochlorite de sodium
Hypochlorite de calcium
2-3% (20,000-30,000 ppm) 10-30 minutes (4)
Alcalis
Hydroxyde de sodium
2 % (p/v) 10 minutes (4)
Acides
Acide chlorhydrique
Acide citrique
2% (v/v)
0.2% (p/v)
10 minutes (4)
30 minutes (4)
Aldéhydes
Glutaraldéhyde
2% (p/v) 10-30 minutes (4)

INACTIVATION PHYSIQUE :

  • Virus sensible aux rayons ultraviolets. (4)
  • Inactivé à un pH inférieur à 3 et supérieur à 10. (2)
  • Inactivé lorsque chauffé à 60 °C pendant 10 minutes. (2)

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE :

  • Le virus est modérément fragile, ne résiste pas longtemps dans l'environnement et ne se dissémine pas sur de longues distances par voie aérogène. (9)
  • Survit pendant de longues périodes dans un milieu humide, riche en protéines, comme la viande, d'autres tissus et les liquides corporels, particulièrement s'ils sont gardés au froid ou congelés. (9)
  • Durée de vie du virus dans la viande : (6,9)
    • Des années à -20 ºC.
    • 45 jours à 4 ºC.
    • 85 jours dans le jambon saumuré et fumé.
    • 180 jours dans le jambon salé et le jambon séché.
  • Survit de 7 à 14 jours à 37 ºC dans le sang. (2)
  • Dans les enclos et le fumier, le virus semble inactivé en quelques jours. (2)

SECTION V : DANGERS POUR LES HUMAINS AU LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE :

  • Aucune; la peste porcine classique ne touche pas les humains. (3)

PRÉCAUTIONS DE BIOSÉCURITÉ :

  • Aucune

SECTION VI : EXIGENCES PHYSIQUES ET OPÉRATIONNELLES

EXIGENCES DE CONFINEMENT :

Toutes les exigences de niveau 3 en matière de confinement physique et de pratiques opérationnelles, telles qu'elles sont énoncées dans les Normes sur le confinement des installations vétérinaires, doivent être satisfaites. On peut consulter ces normes à l'adresse suivante : http://www.inspection.gc.ca/francais/sci/lab/biof.shtml.

MATÉRIEL DE PROTECTION PERSONNELLE :

Laboratoire

  • La protection primaire comprend des vêtements protecteurs (ex. tenue de chirurgien) et des chaussures réservés au travail de laboratoire.
  • Il faut une deuxième couche de vêtements protecteurs (ex. blouse de laboratoire fermée sur le devant, avec poignets ajustés, 1 paire de gants) pour la manipulation directe de matériel infectieux.
  • Prendre une douche en sortant du laboratoire.

Salle d'autopsie

  • La protection primaire comprend des vêtements protecteurs (ex. tenue de chirurgien) et des chaussures réservés au travail de laboratoire.
  • Il faut une deuxième couche de vêtements protecteurs (ex. blouse de laboratoire fermée sur le devant, avec poignets ajustés, 1 paire de gants) pour la manipulation directe de matériel infectieux.
  • Il faut des gants résistant aux coupures, une protection respiratoire adéquate, des bottes de caoutchouc à embout/cambrion d'acier.
  • Prendre une douche en sortant de la salle d'autopsie.

INFORMATION SUR LA MANIPULATION

Déversements dans le laboratoire

La marche à suivre en cas de déversement doit être établi, notamment dans les circonstances suivantes :

  • déversements à l'intérieur de l'enceinte de biosécurité.
  • déversements à l'extérieur de l'enceinte de biosécurité.
  • déversements survenant lors d'opérations générant des aérosols.
  • au besoin, modification des procédures d'entrée et de sortie des locaux, utilisation d'EPI approprié, désinfection de la substance déversée et des environs, avec des précisions sur le temps de contact, la séquence des opérations de nettoyage et l'élimination du matériel contaminé.

Voir le tableau 1 pour les désinfectants à utiliser.

ENTREPOSAGE : Toutes les cultures et tout le matériel infecté doivent être conservés dans des contenants étanches scellés, adéquatement étiquetés et portant clairement la mention : biorisque. L'accès aux matières infectieuses doit être contrôlé en tout temps. Conserver les renseignements pertinents sur l'utilisation, l'inventaire et l'élimination des matières infectieuses.

ÉLIMINATION : Décontaminer tout le matériel infectieux par stérilisation à la vapeur, incinération ou désinfection chimique avant de l'éliminer.

BIBLIOGRAPHIE :

  1. Radostits, O.M., Gay, C.C., Blood, D.C., et K.W. Hinchcliff. 2000. Veterinary Medicine, A Textbook of the Diseases of Cattle, Sheep, Pigs, Goats and Horses, 9e éd., W.B. Saunders Company Ltd, p. 1019-1026.
  2. Australian Veterinary Emergency Plan. 1996. « Disease Strategy: Classical Swine Fever ». http://www.animalhealthaustralia.com.au/shadomx/apps/fms/fmsdownload.cfm?
    file_uuid=2B24D422-9863-C0B5-BD72-207D64CF99E1&siteName=aahc.
  3. The Center for Food Security and Public Health. « Classical Swine Fever Fact Sheet ». Mise à jour le 21 septembre 2004. http://www.cfsph.iastate.edu/Factsheets/pdfs/classical_swine_fever.pdf.
  4. Australian Veterinary Emergency Plan. 2000. « Operational Procedures Manual: Decontamination », p. 6, 28 et 50.
  5. Buisch, W.W., Hyde, J.L., et C.A. Mebus. 2000. Foreign Animal Diseases, 6e éd., American Public Health Association, p. 273-282.
  6. John Pasick. Classical Swine Fever and African Swine Fever, ACIA-MAE, cours théorique, 14-18 novembre 2005.
  7. OIE : Organisation mondiale de la santé animale. Animal Disease Data, « Classical Swine Fever (Hog Cholera) », mise à jour le 22 avril 2002. http://www.oie.int/eng/maladies/fiches/a_A130.htm.
  8. OIE : Organisation mondiale de la santé animale. Manual of Diagnostic Tests and Vaccines for Terrestrial Animals, chapitre 2.1.13, « Classical Swine Fever », mise à jour le 23 juillet 2004. http://www.oie.int/eng/normes/mmanual/A_00036.htm.
  9. The Merck Veterinary Manual, 8e éd., 1998, p. 509-512.

DERNIÈRE MISE À JOUR : 2005/12/06
PRÉPARÉE PAR : Division des biorisques, du confinement et de la sécurité, ACIA

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