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Animaux > Confinement des biorisques > Information sur les agents pathogènes  

FICHE DE RENSEIGNEMENT DE PATHOGÈNE

VIRUS DE NIPAH


SECTION I: MALADIE / AGENT INFECTIEUX

SYNONYMES / RENVOIS : aucun

ÉTIOLOGIE / TAXONOMIE :
Famille: Paramyxovirida (1,24)
Genre: Henipavirus (3)

CARACTÉRISTIQUES DE L’ORGANISME :

  • Le virus pléomorphe possède une enveloppe portant deux ou trois protéines transmembranaires glycosylées (2, 4, 5).
  • Des études ultrastructurales ont révélé une hétérogénicité parmi les virions :120 500 nm (2, 3, 4, 5).
  • Les virions contiennent une molécule d’ARN monocaténaire, de polarité négative, complètement encapsulée par des protéines (5).
  • Le génome peut coder 10-12 protéines (2).

SURVEILLANCE :
Au Canada, le virus de Nipah est une maladie à notification immédiate. L’ACIA peut décider de prendre des mesures de lutte contre ce genre de maladie lorsqu’elle est avertie de leur présence au Canada. (http://lois.justice.gc.ca/fr/H-3.3/tdmcomplete.html).

DISTRIBUTION :

  • Le virus de Nipah n’est pas indigène au Canada.
  • Le virus a été identifié pour la première fois dans le nord de la Malaisie péninsulaire, en 1998 (3, 5, 6). Le virus a été détecté dans 5,6% de toutes les exploitations porcines examinées en Malaisie péninsulaire , et 172 750 porcs ont été éliminés de ces exploitations à la fin de juillet 1999 (7).
  • À ce jour, 264 cas d’encéphalite humaine, dont 105 mortels, ont été signalés en Malaisie, et 11 cas d’encéphalite humaine ou de maladie respiratoire, dont un mortel, ont été signalés à Singapour (3, 5, 6).

SECTION II: DANGER POUR LA SANTÉ DES ANIMAUX

MALADIE CLINIQUE / PATHOGENÈSE :
1) Signes cliniques :

  • Chez le porc, le virus semble causer un taux élevé de maladie fébrile, mais un taux faible de décès (3, 8).
  • Le virus a provoqué la maladie chez des porcs, avec des manifestions d’atteinte du système nerveux central (SNC) et des symptômes respiratoires. Les porcs âgés de moins de six mois présentent habituellement des symptômes respiratoires variant d’une respiration rapide et difficile à une toux creuse et non productive et une respiration avec bouche ouverte et une toux sévère (3).
  • Chez les porc atteints, on observe des signes neurologiques comme le tremblement, des secousses et spasmes musculaires, la myoclonie, l’agitation, le mouvement d’appui ou de frappage de la tête, le serrement des dents, le nystagmus, des spasmes et des crises de type tétanique (3, 9). On a aussi observé une faiblesse des pattes arrières avec divers degrés de parésie spastique ou flasque, ainsi qu’une démarche non coordonnée (3).
  • Salivation et écoulement nasal accrus, accompagnés de symptômes neurologiques (3).
  • Chez les porcs adultes, la maladie peut provoquer le syndrome de mort subite.
  • Chez les humains, la maladie est caractérisée par une encéphalite fébrile grave, de la fièvre, des maux de tête, des étourdissements et des vomissements; le taux de mortalité est élevé (3).

2) Dose infectieuse: Non connue

3) Période d’incubation: courte (3 à 5 jours)
7 à 14 jours chez le porc (3)
4 jours à 2 mois chez l’humain (3)

SOURCE / MODE DE TRANSMISSION / TRANSMISSIBILITÉ :

  • Le virus de Nipah peut être transmis par le contact direct avec des liquides organiques comme l’urine, la salive, les sécrétions pharyngiennes ou pulmonaires, ainsi que par l’échange de ces liquides (1, 2, 3). On a remarqué que l’infection se propage rapidement chez les porcs mis en contact (3).
  • Transmission par aérosol : le virus infecte des cellules des voies respiratoires; de grandes quantités de virus s’accumulent dans les voies respiratoires et causent des dommages aux cellules; l’irritation provoque la toux (2).
  • La transmission mécanique par les chiens et les chats peut jouer un rôle dans la propagation du virus (3).
  • Transmission du virus aux humains par contact étroit avec des porcs infectés (3).
  • On pense que l’épidémie de 1998-1999 a pu être provoquée par des roussettes infectées qui seraient entrées en contact avec des porcs d’élevage (8).

VECTEURS : Aucun

GAMME D’HÔTES :

  • porcs
  • Chauves-souris : roussette des îles (Pteropus hypomelanus) et roussette de Malaisie (Pteropus vampyrus) (3). Chats et chiens
  • Les chevaux et les chèvres peuvent être des hôtes.

ZOONOSE :

  • Le virus de Nipah peut être transmis aux humains. Les données montrent que la transmission du virus aux humains se fait par contact étroit avec des porcs infectés.
  • En 2000, on a signalé un lien important entre l’infection par le virus de Nipah et les activités comportant un contact étroit avec des porcs, comme la transformation de porcelets, l’administration de médicaments aux porcs, l’intervention lors de la naissance de porcelets, l’élevage de porcs et la manutention de porcs morts (3). Chez l’humain la maladie cause d’intenses maux de tête, une encéphalite et/ou une méningite.

RÉSERVOIR :

  • Roussettes
  • Porcs

SECTION III : DIAGNOSTIQUE

RÉSULTATS DE LA NÉCROPSIE / D’HISTOPATHOLOGIE :

  • On observe dans les poumons des degrés variables d’hépatisation et des hémorragies pétéchiales et ecchymotiques. Les bronches et la trachée sont remplis de liquide spumeux, parfois teinté de sang; d’autres observations comprennent l’emphysème, l’oedème pulmonaire, la méningo-encéphalite et la méningite non suppurative (3).
  • On peut trouver une congestion et un oedème généralisés dans le cerveau et certains reins affectés (3).

ÉCHANTILLONS À ENVOYER :

  • Sang entier
  • Sérum
  • Tissus frais et fixés

Tous les échantillons doivent être expédiés à 4°C.
Pour de plus amples renseignements sur le type d’échantillons nécessaire pour le diagnostic du virus de Nipah, communiquer avec le Centre national des maladies animales exotiques du Canada :

Coordonnateur, Diagnostic
Centre national des maladies animales exotiques
1015 Arlington Street
Winnipeg (Manitoba) R3E 3M4
Téléphone : ( 204 ) 789 - 2012
Fax : ( 204 ) 789 - 2038

Coordonnatrice adjointe, Diagnostic
Centre national des maladies animales exotiques
1015 Arlington Street
Winnipeg (Manitoba) R3E 3M4
Téléphone : ( 204 ) 789 - 2113
Fax : ( 204 ) 789 - 2143

DIAGNOSTIQUE DE LABORATOIRE :

  • Immunofluorescence (1, 2)
  • Immunobuvardage (2)
  • PCR, RT-PCR (3)
  • Culture de cellules (5)

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS :Aucun vaccin disponible (3)

DIAGNOSTIQUE DIFFÉRENTIEL :
Les maladies suivantes peuvent présenter des signes cliniques similaires à ceux de la maladie causée par le virus de Nipah :

  • Peste porcine (forme à faible virulence) (3)
  • La maladie d’Aujeszky
  • La morbidité et la mortalité varient selon l’âge.

SECTION IV : MÉTHODES DE DÉCONTAMINATION

Choisir un désinfectant homologué possédant un DIN (numéro d’identification du médicament). Utiliser la concentration et le temps de contact indiqués sur l’étiquette. Considérer la charge organique et la température. Il est recommandé que l’efficacité du désinfectant utilisé soit évaluée par le laboratoire à l’aide d’une méthode validée (ex. essai quantitatif de porteur). Vous référez au tableau 1 afin de vous aider dans le choix d’un désinfectant homologué pouvant être utilisé contre le virus de Nipah.

Tableau 1 : Principes actifs considérés efficaces contre le virus de Nipah

PRINCIPE ACTIF CONCENTRATION TEMPS DE CONTACT
Savons et détergents
(solides ou liquides)
Selon les besoins 10 minutes (10)
Agents oxydants
Hypochlorite de sodium
Hypochlorite de calcium
20 000-30 000 ppm (2-3 %) 10-30 minutes (10)
Alcalis :
Hydroxyde de sodium
2 % (p/v)> 10 minutes (10)
Acides :
Acide chlorhydrique
Acide citrique
2 % (v/v)
0,2 % (p/v)
10 minutes (10)
30 minutes (10)
Aldéhydes
Glutaraldéhyde
2 % (p/v) 10-30 minutes (10)

INACTIVATION PHYSIQUE :
pH, UV, humidité, lumière, température, etc.

Température 121ºC pendant 15 minutes (autoclavage)
Inactivé par des températures supérieures à 55 °C (10, 11)
Rayons ultraviolets Inactivé par la lumière du soleil (1, 10)

SURVIE À L’EXTÉRIEUR DE L’HÔTE : Non connue

SECTION V: DANGERS POUR LES HUMAINS AU LABORATOIRE

IINFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Aucun cas rapporté

PRÉCAUTIONS DE BIOSÉCURITÉ :
Éviter tout contact avec des animaux infectés, leurs tissus ou d’autres produits contenant le virus.

SECTION VI : PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES

EXIGENCES DE CONFINEMENT :

Toutes les exigences de niveau 4 (agents pathogènes non indigènes) en matière de confinement physique et de pratiques opérationnelles, telles qu’elles sont énoncées dans les Normes sur le confinement des installations vétérinaires, doivent être satisfaites. Ces normes peuvent être consultées à l’adresse suivante: http://www.inspection.gc.ca/francais/sci/lab/convet/convetf.shtml.

VÊTEMENTS DE PROTECTION :
Au laboratoire :

  • Vêtements et chaussures conçus pour le laboratoire comme première couche de protection.
  • Combinaison à pression positive comme deuxième couche de protection.
  • Une douche chimique de durée appropriée est nécessaire lors du port de combinaisons.
  • Prendre une douche en sortant du laboratoire.

INFORMATION SUR LA MANUTENTION
Déversement en laboratoire:

Le protocole à suivre en cas de déversement doit être établi et il doit comprendre les scénarios suivants :

  • déversements à l’intérieur de l’enceinte de biosécurité
  • déversements à l’extérieur de l’enceinte de biosécurité
  • déversements survenant lors d’opérations générant des aérosols
  • au besoin, des modifications aux procédures d’entrée et de sortie des locaux, EPI approprié, méthode de désinfection du matériel et de l’environnement lors de déversements, comprenant le temps de contact, schéma de nettoyage et élimination des matériaux contaminés.

Voir le Tableau 1 pour l’inactivation du virus de Nipah.

ENTREPOSAGE : Toutes cultures cellulaires et matières infectieuses devraient être entreposés dans des contenants étanches scellés, doivent être étiquetés avec précision et identifiés comme biorisque. L’accès aux matières infectieuses devrait être contrôlé en tout temps. Un registre décrivant l’usage, l’inventaire et l’élimination des matières infectieuses doit être maintenu.

ÉLIMINATION : Décontamination par stérilisation à la vapeur, incinération ou désinfection chimique avant l’élimination.

RÉFÉRENCES :

  1. Radostits, O.M. Gay, C.C. Blood, D.C. & K.W. Hinchcliff. Veterinary Medicine, A Textbook of the Disease of Cattle, Sheep, Pigs, Goats and Horses. Ninth Edition. W.B. Saunders Company Ltd. 2000. Pages 1079-1080.
  2. Barlay AJ, Paron DJ, Hendra (equine morbillivirus), Vet J. 2000 Nov; 160(3): 169-76. Review.
  3. Chua KB, Nipah Virus Outbreak in Malaysia, Journal of Clinical Virology 26 (2003), 265-275.
  4. Animal Health Australia, http://www.animalhealthaustralia.com.au/programs/adsp/nahis/diseases/diseases_home.cfm
  5. Chua KB et al, Nipah Virus: A Recently Emergent Deadly Paramyxovirus, Science, Vol 288, Issue 5470 (2000), 1432-1435.
  6. Department of health, Scotland: http://www.publications.doh.gov.uk/pdfs/hendra_nipah.pdf
  7. Middleton: Foreign Animal Disease Recognition Course Notes - NCFAD 2003
  8. Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization: http://www.csiro.au/index.asp?type=faq&id=Nipahvirus
  9. International Journal of Epidemiology: http://ije.oupjournals.org/cgi/content/full/30/5/1017
  10. Australian Veterinary Emergency Plan. Operational Procedures Manual: Decontamination. 2000.
  11. UCSD Program in Human Gene Therapy: http://medicine.ucsd.edu/gt/RSV.html

DERNIÈRE MISE À JOUR : Le 29 mars 2005
PRÉPARÉE PAR : L’Unité des biorisques, du confinement et de la sécurité, ACIA

Avertissement : Bien que l’information et les recommandations contenues dans la présente fiche signalétique de pathogène proviennent de sources fiables, il n’est pas assuré qu’elles soient correctes, exactes, complètes, fiables et à jour, et l’Agence canadienne d’inspection des aliments ne peut être tenue responsable des pertes ou dommages résultant de leur utilisation.

L’utilisateur doit donc assumer tous les risques et responsabilités associés à l’utilisation de l’information et des recommandations, ainsi qu’aux résultats, pertes ou dommages qui en découleraient.



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