Agriculture et Agroalimentaire Canada
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Le 24 décembre 1998

Effets sur le marché et sur les affaires de
la nouvelle définition de « sans gras » au Canada,
14 mois après l'adoption de la définition

Module 2 : Enquête auprès de l'industrie

(Version PDF | Aide PDF)

Résumé

1. Introduction

Une enquête auprès de l'industrie alimentaire a été menée dans le cadre du second volet d'un examen visant à évaluer l'incidence, à ce jour, de l'harmonisation de juin 1997 des définitions canadienne et américaine de « sans gras «. Cette enquête avait pour but d'évaluer l'impact sur l'industrie du changement apporté à la définition de « sans gras » aux plans du développement des produits, des ventes, de la commercialisation, des investissements, de la création d'emplois et de l'exportation des produits. (Le premier volet de l'examen consistait en une étude du marché réalisée par ACNielsen; voir le module 1.)

L'industrie alimentaire était (et est peut-être encore) partagée en ce qui concerne l'allégation relative aux matières grasses. Les entreprises en faveur de la nouvelle définition considèrent que celle-ci leur confère une plus grande souplesse pour le développement et la commercialisation des produits sans gras et qu'elle pourrait aussi favoriser un accroissement des exportations et réduire les coûts en leur permettant d'utiliser les mêmes formules de composition des produits pour les marchés canadien et américain. Elles sont également d'avis qu'un seul message serait plus clair pour les consommateurs nord-américains et faciliterait la création publicitaire pour les entreprises. Elles considèrent que l'allégation « sans gras » leur ouvre les portes d'un marché à potentiel de croissance énorme.

Les entreprises qui s'opposent à la nouvelle définition de « sans gras » affirment que celle-ci est « malhonnête » et pourrait nuire à la crédibilité de la marque auprès des consommateurs. Elles se sont également dites inquiètes d'un accroissement de la concurrence américaine. Certaines entreprises ont fait savoir qu'elles auraient besoin d'un délai de démarrage pour le développement des produits et la mise en oeuvre du processus d'opérationnalisation si la définition américaine de « sans gras » était adoptée au Canada.

2. Méthodologie

Un questionnaire a été créé, en collaboration avec dix associations de l'industrie alimentaire, et envoyé à 274 entreprises de l'industrie de la transformation des aliments au Canada (des copies du présent rapport provisoire seront envoyées à ces associations pour qu'elles en prennent connaissance et fassent les commentaires appropriés). En outre, cinq autres entreprises s'intéressant à l'allégation relative aux matières grasses ont été interrogées plus en détail.

3. Résultats

3.1 Taux de réponse

Pour ce genre d'enquête, le taux de réponse s'est avéré excellent : 72 (26 %) des 274 entreprises auxquelles un questionnaire a été envoyé ont répondu.

3.2 Degré d'utilisation de l'allégation « sans gras »

La majorité des répondants (51 %) ont indiqué ne pas utiliser la mention « sans gras » sur leurs produits. Cette tendance est particulièrement marquée chez les entreprises des secteurs des viandes, de la volaille et des fruits de mer, 65 % d'entre elles déclarant qu'aucun de leurs produits ne porte cette allégation.

Les raisons invoquées par les répondants n'indiquant pas la mention « sans gras » sur l'étiquette des produits sans gras ou potentiellement sans gras sont les suivantes, par ordre d'importance : les consommateurs savent que certains produits sont naturellement sans matières grasses, ce qui rend une telle mention superflue; la demande du marché est à la baisse ou inexistante; les coûts additionnels et les problèmes de faisabilité aux plans de l'emballage, de l'étiquetage, de la commercialisation et/ou de la publicité; et les obstacles techniques ou réglementaires entravant le développement des produits.

Lors d'une entrevue, un répondant a indiqué que son entreprise avait choisi de ne pas changer la mention « teneur ultra faible en matières grasses » pour « sans gras » sur certains de ses produits afin d'éviter les frais de réemballage et de réétiquetage. À son avis, bien que le marché des produits sans gras soit loin d'avoir atteint sa pleine croissance, le gros de la vague est passé. D'autre part, il prétend que pour les produits que l'on sait contenir des matières grasses, les consommateurs acceptent plus volontiers l'allégation « teneur ultra faible en matières grasses » que « sans gras ».

Tout de même, un grand nombre de répondants - 27 en tout (38 %) - ont indiqué que certains de leurs produits, qui sont conformes aux critères de l'allégation « sans gras », sont étiquetés comme tels. Il ne semble pas exister de lien entre la fabrication et la commercialisation des produits étiquetés « sans gras » et la propriété de l'entreprise (canadienne ou étrangère), sa taille, le pourcentage de ses exportations et le fait qu'elle effectue ou non des activités de recherche et de développement au Canada.

Dans le cadre d'entrevues personnelles, les représentants de deux entreprises ont déclaré que la nouvelle définition de « sans gras » leur permettait d'identifier les produits sans gras ou pratiquement sans gras dans un langage clair et facile à comprendre pour le consommateur. Par contre, selon deux autres entreprises, cette nouvelle définition induit les consommateurs en erreur et ne devrait pas être utilisée.

3.3 Effets généraux sur le marché

Le plus grand pourcentage des répondants (49 %) ont déclaré que le marché des produits sans gras avait crû quelque peu au Canada, tandis que 6 % ont indiqué qu'il avait progressé considérablement, 17 %, qu'il était demeuré inchangé, et 8 %, qu'il avait légèrement régressé.

Les catégories de produits sans gras connaissant la plus forte croissance sont celles des produits laitiers, suivis des aliments de collation, des produits de boulangerie, des vinaigrettes/mayonnaises et des viandes froides.

Les représentants de deux entreprises, interrogés tous deux dans le cadre de l'enquête auprès de l'industrie, sont d'avis que le Canada a attendu trop longtemps pour modifier sa définition de « sans gras », et que pour cette raison, il n'a pas pu bénéficier pleinement de la croissance du marché. Selon eux, si cette définition avait été modifiée 18 mois à 5 ans plus tôt, on aurait développé et commercialisé davantage de produits sans matières grasses au Canada et les entreprises auraient pu profiter davantage des possibilités de commercialisation qui se présentaient et constater une croissance accrue de leurs ventes. Néanmoins, ces deux entreprises estiment que la demande et le besoin pour les produits étiquetés « sans gras » existent encore et que ce marché continuera de croître.

La vaste majorité des répondants (77 %) ont déclaré que l'allégation « sans gras » consiste en un outil de commercialisation quelque peu efficace ou très efficace.

L'une des entreprises interrogées a indiqué avoir utilisé la mention « teneur ultra faible en matières grasses », mais avoir opté pour « sans gras » dès que la définition a été modifiée, et ce, parce que la première mention créait une certaine confusion chez les consommateurs, qui avaient tendance à l'associer à la mention « allégé » ou « léger ». Cette entreprise a constaté que la qualité marchande de ses produits s'est largement améliorée avec la nouvelle définition.

3.4 Effets généraux sur les entreprises

Cinquante-quatre pour cent des répondants ont déclaré que la nouvelle définition de « sans gras » n'avait eu aucun effet sur leurs affaires au Canada. Toutefois, 33 % ont affirmé que le changement avait eu un effet quelque peu positif ou très positif. Parmi les répondants qui commercialisent certains produits étiquetés « sans gras », le pourcentage attribuant un effet quelque peu positif ou très positif au changement apporté à la définition a grimpé à 63 %. Seules deux entreprises ont parlé d'un effet quelque peu négatif sur leur entreprise. Aucune entreprise n'a parlé d'effet très négatif.

Dans le cadre d'entrevues personnelles, trois entreprises ont indiqué que pour certaines catégories de produits répondant aux critères de la définition précédente de « sans gras », notamment les fromages, les crèmes glacées et les viandes, il était impossible de mettre au point des produits ayant un bon goût et une texture agréable. Selon la nouvelle définition, les produits sans gras peuvent désormais être appétissants.

Les plus petites entreprises étaient moins portées à dire que la nouvelle définition de « sans gras » avait eu une incidence positive pour elles; seules 14 % d'entre elles ont déclaré que ce changement avait eu une incidence quelque peu positive ou très positive, contre 37 % et 46 % pour les moyennes et les grandes entreprises, respectivement.

Les entreprises laitières (66 %) et les entreprises dans les secteurs des biscuits, des produits de boulangerie, de la confiserie et des aliments de collation (50 %) ont déclaré le plus souvent que le changement apporté à la définition de « sans gras » avait eu un effet quelque peu ou très positif sur elles. Six entreprises ont indiqué que le changement avait eu une incidence très positive : deux entreprises laitières, une entreprise de produits de boulangerie et de biscuits, une entreprise de produits de confiserie, une entreprise d'autres produits transformés et une entreprise de traitement des viandes. Cette dernière constituait toutefois une exception car, dans l'ensemble, les entreprises des secteurs des viandes, de la volaille et des fruits de mer (20 %) sont celles qui ont rapporté le moins souvent des effets quelque peu positifs ou très positifs.

3.5 Effets spécifiques sur les entreprises

3.5.1 Ventes

Douze répondants ont déclaré que les produits étiquetés « sans gras » comptaient pour moins de 1 % de leurs ventes globales. Cette proportion était considérablement plus élevée pour huit entreprises (5 à 35 % des ventes globales). Cinq de ces entreprises appartenaient à des intérêts canadiens et trois étaient des filiales de multinationales.

Des 27 répondants ayant déclaré que certains de leurs produits étaient étiquetés « sans gras », 55 % ont indiqué que leurs ventes avaient augmenté quelque peu ou considérablement depuis la modification de la définition de « sans gras »; 22 % ont déclaré que leurs ventes étaient restées les mêmes et 4 %, qu'elles avaient légèrement régressé.

Un des représentants d'une entreprise visée par l'enquête a indiqué qu'en s'en tenant à sa décision de ne pas utiliser l'allégation « sans gras », l'entreprise avait vu sa part du marché régresser par rapport à ses concurrents.

Le pourcentage des entreprises dont les ventes ont augmenté quelque peu ou considérablement était plus élevé parmi les entreprises de taille moyenne (66 %). Les entreprises de produits laitiers (85 %) et les entreprises dans les secteurs des biscuits, des produits de boulangerie, des produits de confiserie et des aliments de collation (64 %) étaient proportionnellement plus nombreuses à dire que leurs ventes avaient augmenté quelque peu ou considérablement que les entreprises des secteurs des fruits et des légumes transformés (29 %) et des autres produits alimentaires (20 %). Un pourcentage moins élevé (que la moyenne de l'enquête) des entreprises dans le secteur des viandes (40 %) a également rapporté des ventes ayant augmenté quelque peu ou considérablement.

Selon deux entreprises interrogées, les entreprises appartenant à des intérêts étrangers profitent vraisemblablement de l'avantage qu'elles retirent de donner le ton sur le marché. Puisque les produits sans matières grasses appartiennent à une catégorie axée sur la recherche, la nouvelle définition a permis aux filiales de multinationales de tirer parti des innovations, de la recherche et du développement et de l'expertise de leurs sociétés mères américaines. Ces entreprises ont suivi les traces de leurs sociétés mères respectives, profitant de ce qu'elles avaient appris pour modifier leurs formules de composition au Canada. De plus, les sociétés mères ayant déjà effectué la recherche de base initiale, les filiales canadiennes peuvent mieux cibler leur recherche. Elles peuvent ainsi réduire leurs coûts relatifs et commercialiser un plus grand nombre de produits, plus rapidement et à meilleur prix.

Toutefois, un plus fort pourcentage d'entreprises canadiennes (57 %) que d'entreprises étrangères (43 %) interrogées ont déclaré que leurs ventes de produits sans gras avaient augmenté quelque peu ou considérablement. De plus, alors que 19 % des entreprises canadiennes ont indiqué que leurs ventes de produits sans gras avaient considérablement augmenté, aucune des entreprises étrangères n'a fait une telle déclaration.

Selon les entreprises interrogées, les principaux secteurs de croissance des ventes de produits sans matières grasses étaient :

  • les produits laitiers (p. ex., yogourt, crème sure, lait écrémé, lait de poule et yogourt glacé);
  • les produits de confiserie (p. ex., collations aux fruits, confiseries en gelée en boîte, bonbons durs);
  • les crèmes-desserts prêtes à manger à longue durée de conservation;
  • les aliments de collation (p. ex., les bretzels);
  • les soupes et les mélanges pour bouillons déshydratés;
  • les produits de fruits transformés; et
  • les viandes froides et les saucisses

Selon les résultats de l'enquête, les augmentations à la fois du nombre et des ventes de produits sans gras, après le changement de la définition, sont généralement attribuables tant aux produits existants auxquels on a ajouté l'allégation « sans gras », depuis que la nouvelle définition les rend admissibles à cette mention, qu'aux produits nouveaux ou dont on a modifié la formule de composition. Toutefois, une proportion plus élevée de la croissance des ventes semble résulter davantage du développement de nouveaux produits ou d'une modification des formules que d'un simple réétiquetage.

La croissance signalée des ventes de produits étiquetés « sans gras » semble essentiellement marginale. Six répondants ont affirmé que l'augmentation de leurs ventes globales correspondait à la hausse intégrale des ventes de produits sans gras. Cinq ont déclaré que leurs ventes globales avaient augmenté, mais que les ventes de produits ne relevant pas de la catégorie « sans gras » avaient légèrement régressé. Seul un répondant a affirmé que les ventes globales n'avaient pas du tout augmenté.

Une entrevue réalisée auprès d'une entreprise semble indiquer qu'il pourrait être trop tôt pour que les entreprises puissent affirmer dans quelle mesure la mise en marché de leurs produits sans gras nouveaux et réétiquetés se traduira par une augmentation de leurs ventes; toutefois, cette même entreprise prévoit concrètement une augmentation marginale. Une autre entreprise a affirmé qu'il existait des segments de marché distincts pour les produits sans gras et les produits dits « allégés », et que le besoin et la demande étaient considérables pour ces deux types de produits. Les deux marchés sont en expansion. En fait, cette dernière entreprise affirme que les « produits santé », qui comprennent les produits sans gras, enregistrent des résultats nettement supérieurs à ceux des équivalents courants, dans la plupart des cas. Pourtant, elle déclare dans un même temps que les ventes de produits sans gras n'ont pas empiété de façon notable sur les ventes de produits courants. Par contre, l'une des entreprises qui n'utilise pas la mention « sans gras » (la jugant trompeuse pour le consommateur) reconnaît que l'adhésion à ce principe a nui à ses ventes; toutefois, aussi trompeuse que soit cette allégation, les concurrents ont constaté qu'elle leur était profitable.

3.5.2 Commerce

Seuls deux répondants ont indiqué que leurs exportations de produits étiquetés « sans gras » avaient augmenté après le changement de la définition. Il semble que seulement quelques entreprises exportaient des produits sans gras, que ce soit avant ou après le changement de la définition.

Le nombre de répondants important des produits portant la mention « sans gras » au Canada, à partir de la société mère ou d'une autre entreprise était faible. Seules trois entreprises (toutes des filiales de multinationales) ont affirmé que leurs importations de produits sans gras avaient augmenté (quelque peu) depuis la modification de la définition.

3.5.3 Investissements

Sur les 27 entreprises ayant indiqué qu'elles fabriquaient ou commercialisaient au moins quelques produits étiquetés « sans gras », la plupart ont affirmé n'avoir fait que des investissements mineurs dans la recherche et le développement de produits (41 %), l'emballage et l'étiquetage (41 %) et la publicité et la commercialisation (37 %), depuis le changement de la définition de « sans gras ». De plus, la grande majorité de ces répondants ont indiqué n'avoir effectué aucun investissement dans la construction (85 %) ou dans les usines et l'équipement (74 %).

Toutefois, neuf (33 %) des répondants ont affirmé avoir effectué des investissements modérés ou majeurs en rapport avec les produits sans gras. Six de ces entreprises appartenaient à des intérêts canadiens et trois étaient des filiales de multinationales. Deux étaient des petites entreprises (chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions de dollars), cinq, des entreprises de taille moyenne (chiffre d'affaires se situant entre 50 et 250 millions de dollars), une, de grande taille (chiffre d'affaires de 250 millions à 1 milliard de dollars) et une de très grande taille (chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard de dollars).

Les entreprises effectuant des investissements modérés ou majeurs en rapport avec les produits sans gras sont surtout des entreprises du secteur laitier, et, dans une moindre mesure, des secteurs de la confiserie, des autres produits alimentaires, des produits carnés, des aliments de collation et des mélanges de farine préparés et des céréales de table préparées.

Dans l'ensemble, quatre entreprises (18 %) ont affirmé qu'elles avaient effectué des investissements modérés ou majeurs dans la recherche et le développement de produits, sept (30 %), dans l'emballage et l'étiquetage et six (27 %), dans la publicité et la commercialisation. Aucune entreprise n'a effectué d'investissements dans la construction, même si l'une d'entre elles a déclaré avoir investi des sommes importantes dans l'équipement de production. La majorité de ces entreprises ont affirmé que les investissements effectués étaient entièrement ou essentiellement marginaux.

Les répondants dont les entreprises ont effectué des investissements majeurs ou modérés en rapport avec les produits sans gras semblaient, en général, fournir des réponses plus positives à l'égard des effets du changement de la définition de « sans gras » sur leur entreprise, sur la croissance du marché des produits sans matières grasses et sur l'efficacité de l'allégation « sans gras » en tant qu'outil de commercialisation. De plus, ces entreprises utilisent l'allégation « sans gras » pour un plus grand nombre de produits conformes aux critères de l'allégation et ont constaté, en règle générale, une croissance de leurs ventes.

Une des entreprises interrogées a affirmé avoir fortement investi dans la recherche et le développement de produits nouveaux et reformulés, dans l'emballage et l'étiquetage et dans la commercialisation et la publicité. Une autre entreprise interrogée, toutefois, a mentionné que les investissements qu'elle avait effectués en rapport avec les produits sans gras étaient mineurs et qu'ils avaient consisté essentiellement en modifications de l'emballage et en travaux de recherche et de développement; néanmoins, cette entreprise a affirmé que ces investissements n'auraient pas eu lieu si la définition de « sans gras » n'avait pas été modifiée. L'entreprise n'a pas fait de promotion active de ses nouveaux produits sans gras, mais elle compte sur l'allégation elle-même pour stimuler ses ventes. Elle semble très confiante. Une autre entreprise interrogée a indiqué que les investissements liés à la catégorie des produits sans gras de son entreprise avaient été mineurs depuis la modification de la définition, qu'il s'agissait essentiellement de changements touchant l'emballage ou l'étiquetage et d'investissements dans la promotion; une grande partie des travaux de recherche et de développement avaient déjà été effectués.

Un des répondants a affirmé que son entreprise avait freiné ses investissements, parce qu'en respectant son principe de ne pas utiliser la mention « sans gras » elle avait vu sa part du marché diminuer.

3.5.4 Emplois

Seules deux entreprises ont indiqué que le changement de la définition de « sans gras » avait permis de créer des emplois, soit quinze pour l'une et quatre pour l'autre. La première entreprise a affirmé que tous ces nouveaux emplois étaient attribuables à la nouvelle définition et la seconde a indiqué qu'aucun des nouveaux emplois n'aurait été créé si la définition n'avait pas été modifiée. L'une des entreprises visées par l'enquête (dans le secteur des mélanges de farine préparés et/ou des céréales de table préparées) a déclaré avoir été en mesure de conserver des emplois (trois) grâce au changement de la définition. Aucun des répondants n'a indiqué que la modification de la définition avait entraîné des pertes d'emplois.

3.6 Répercussions futures

3.6.1 Investissements

Environ le tiers des répondants ont indiqué que, dans les années à venir, 'ils ne feraient probablement pas d'investissements en rapport avec les produits sans gras, dans la recherche et le développement, l'emballage ou l'étiquetage, ou la publicité et la commercialisation. De plus, la majorité d'entre eux ont affirmé qu'ils ne prévoyaient pas effectuer d'investissements dans la construction (63 %) ou dans les usines et l‘équipement (54 %).

Toutefois, 42 % de tous les répondants et 52 % de ceux qui, à l'heure actuelle, fabriquent ou commercialisent des produits étiquetés « sans gras » ont indiqué qu'ils feraient vraisemblablement des investissements mineurs ou modérés dans la recherche et le développement. Cinquante-trois pour cent d'entre eux prévoient effectuer des investissements mineurs ou modérés dans l'emballage ou l'étiquetage. Six pour cent ont indiqué qu'ils investiraient probablement des sommes importantes dans la commercialisation ou la publicité et 32 % ont mentionné des investissements mineurs ou modérés dans ce domaine, tandis que 14 % ont l'intention de faire des investissements mineurs ou modérés dans les usines ou l'équipement au cours des prochaines années. Une entreprise a révélé qu'elle prévoit investir des sommes considérables dans les usines ou l'équipement.

3.6.2 Emplois

Une majorité des répondants (58 %) ont affirmé que selon toute vraisemblance, la nouvelle définition de « sans gras » n'aurait aucune incidence sur la création d'emplois au sein de leur entreprise dans les années à venir. Les entreprises ayant déjà effectué des investissements modérés ou majeurs en rapport avec les produits sans gras (44 %) étaient les plus nombreuses à prévoir une augmentation mineure ou modérée du nombre d'emplois en rapport avec les produits sans matières grasses au sein de leur entreprise dans l'avenir.

3.6.3 Commerce

Une majorité de répondants (49 %) ont affirmé que la nouvelle définition de « sans gras » ne se traduirait vraisemblablement pas par une augmentation des exportations au cours des prochaines années. Dix-huit pour cent ont affirmé que des augmentations mineures ou modérées étaient possibles. Une des entreprises interrogées est confiante que des débouchés à l'exportation se présenteront dans un proche avenir pour les produits sans gras.

Aucun des répondants ne s'attend à des augmentations majeures de ses importations (c.-à-d. en provenance d'une société mère ou d'une autre entreprise), bien qu'une entreprise appartenant à des intérêts étrangers ait indiqué que des augmentations modérées étaient possibles et que cinq autres aient entrevu des augmentations mineures.

4. Observations et conclusions

D'après les résultats de l'enquête, il semble que de nombreuses entreprises au Canada utilisent l'allégation « sans gras » pour commercialiser leurs produits (38 % des entreprises interrogées). La grande majorité des répondants, qu'ils utilisent ou non cette allégation, estiment que c'est un outil de commercialisation efficace. En outre, la plupart estiment que la demande pour des produits sans gras a connu une certaine croissance depuis l'adoption de la nouvelle définition de « sans gras », particulièrement dans les secteurs des produits laitiers, des aliments de collation, des produits de boulangerie, des vinaigrettes et des viandes froides.

Alors que la plupart des entreprises interrogées estiment que la nouvelle définition n'a eu aucun effet sur leur entreprise, un tiers d'entre elles estiment que ce changement a eu un effet quelque peu positif ou très positif. À l'exception de deux entreprises dans le secteur des viandes, personne n'a dit que ce changement avait eu un impact négatif.

Plus de la moitié des entreprises utilisant l'allégation « sans gras » ont convenu que leurs ventes de produits ainsi étiquetés avaient augmenté, et cette augmentation semble être entièrement ou essentiellement marginale.

La plupart de ces entreprises n'ont effectué que des investissements mineurs dans la recherche et le développement, l'emballage et l'étiquetage et la publicité et la commercialisation; aucune d'entre elles n'a investi dans la construction, l'usine ou l'équipement. Toutefois, plusieurs (cinq entreprises canadiennes et trois filiales de multinationales) ont fait des investissements modérés ou majeurs en rapport avec les produits sans gras qui, une fois encore, semblent être marginaux.

Il semble que ce sont les entreprises canadiennes de taille moyenne, plus particulièrement celles des secteurs des produits laitiers et des biscuits, des produits de boulangerie, des produits de confiserie et des aliments de collation, qui ont connu le plus grand succès sur le marché des produits sans gras jusqu'à présent. Sauf quelques exceptions, les entreprises des secteurs des viandes, de la volaille et des fruits de mer ont moins réussi sur ce marché.

Selon les résultats de l'enquête, la nouvelle définition de « sans gras » n' a pas entraîné d'augmentation des exportations des entreprises ni d'accroissement important des importations de la concurrence. Toutefois, quelques entreprises s'attendent à ce que leurs exportations augmentent quelque peu dans l'avenir.

Quelques nouveaux emplois semblent avoir été créés par suite de la modification de la définition, mais ce nombre est peu élevé. De nouveaux emplois seront peut-être créés dans les années à venir, mais ils seront vraisemblablement peu nombreux. La catégorie des produits sans gras est axée sur la recherche, et si la modification de la définition de « sans gras » a encouragé et encourage toujours les entreprises du secteur de la transformation des aliments à valeur ajoutée à innover et à adopter les technologies de pointe, on peut s'attendre à ce que la compétitivité sectorielle et le niveau de l'emploi gagnent du terrain au cours des prochaines années. Sur le marché mondial, il importe d'avoir des entreprises pouvant satisfaire à la demande canadienne de nouveaux produits; sinon, les innovateurs et les fournisseurs de l'étranger, qui sont les premiers à adopter ces produits, verront à combler cette demande (au moyen d'importations).

En général, à ce jour, il semble que la nouvelle définition de « sans gras » ait eu une incidence modeste, mais positive. Il est probablement trop tôt pour évaluer avec justesse les effets du changement. Plusieurs entreprises n'ont pas encore fait leur entrée sur ce marché. Il faudrait procéder à des recherches et un suivi supplémentaires pour établir les effets à moyen et long termes.

Résumé des effets prévus avant la modification de la définition de « sans gras » et des constatations, basées sur les résultats de l'enquête, 14 mois après l'adoption de la nouvelle définition

Avant :

Après :

 

Résultats de l'enquête auprès de l'industrie :

Prévisions favorables :

  • Plus vaste choix de produits sans gras pour les consommateurs
  • Oui.
  • Particulièrement les produits laitiers (yogourt, fromage en tranches, crème glacée, crème sure, lait); les aliments de collation (p. ex., bretzels); les produits de boulangerie (p. ex., pain, biscuits), les vinaigrettes et la mayonnaise, les viandes froides, les produits de confiserie, les plats de résistance et les sauces et condiments.
  • Augmentation des ventes des entreprises de produits alimentaires au Canada
  • Oui, dans les secteurs des produits laitiers, des produits de boulangerie, des produits de confiserie et des aliments de collation.
  • Sauf quelques exceptions, moins dans les catégories des viandes transformées et des autres produits alimentaires transformés (p. ex., vinaigrettes, desserts, sauces et condiments, assaisonnements, plats garnis frais, surgelés ou en conserve).
  • Augmentation des investissements
  • Dans une certaine mesure. Investissements mineurs ou modérés dans la recherche et le développement, l'emballage et l'étiquetage, et la publicité et la commercialisation (éventuellement d'autres augmentations mineures ou modérées dans ces trois domaines).
  • Investissements minimes dans les usines et l'équipement et vraisemblablement minimes dans l'avenir.
  • Aucun investissement dans la construction; vraisemblablement aucun dans l'avenir.
  • Augmentation des exportations
  • Très faible
  • Quelques entreprises prévoient des augmentations mineures ou modérées dans les années à venir.
  • Augmentation du nombre d'emplois / maintien des emplois
  • Très faible.
  • Augmentations considérables peu probables.

Prévisions défavorables :

  • Augmentation des importations
  • Faible.
  • Augmentation vraisemblablement mineure dans l'avenir.
  • Perte d'emplois
  • Non.
  • Consommateurs induits en erreur
  • Question non évaluée dans le cadre de l'enquête, bien que la majorité des répondants estiment que les consommateurs comprennent peu ou mal la signification de l'allégation « sans gras ».
  • Il n'y a toujours pas consensus au sein de l'industrie quant à l'effet trompeur de la nouvelle définition pour les consommateurs.
  • Les filiales de mutlinationales bénéficieront des avantages qui reviennent aux « premiers promoteurs », c.-à-d. aux novateurs qui lancent des produits sur le marché, aux dépens des entreprises canadiennes.
  • Les entreprises canadiennes auront besoin de plus de temps pour développer de nouveaux produits.
  • Dans une faible mesure, mais pas exclusivement.
  • Un nombre assez considérable d'entreprises canadiennes de moyenne envergure semblent avoir obtenu de bons résultats jusqu'à maintenant.


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Mise à jour : 2005-04-19
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