Science et innovation

Le gouvernement du Canada ainsi que les gouvernements provinciaux et territoriaux, en collaboration avec le secteur agricole et agroalimentaire et les Canadiens et les Canadiennes intéressés, travaillent à l'élaboration d'un cadre pour la politique agricole au XXI^e siècle. L'objectif visé est de faire du Canada le chef de file mondial en matière de salubrité des aliments, d'innovation et de production respectueuse de l'environnement.

Pour concrétiser cette vision, les gouvernements ont conclu un accord de principe sur un plan d'action visant l'élaboration d'un cadre stratégique pour l'agriculture composé de cinq éléments : salubrité et qualité des aliments, environnement, science et innovation, renouveau et gestion des risques de l'entreprise. Fondé sur l'établissement d'objectifs communs pour chaque élément, ce cadre comporte d'importants avantages pour le secteur et, par le fait même, pour la population en général.

Par conséquent, les gouvernements ont lancé un dialogue national sur l'orientation stratégique avec les intervenants et les Canadiens et les Canadiennes intéressés, dans le but de définir l'approche proposée en matière de politique agricole. Ce document de consultation fait partie d'une série de publications produites à cette fin.

L'agriculture représente l'application de la science et l'innovation...

La science et la technologie ont toujours eu de profondes répercussions sur le secteur agricole et agroalimentaire. Les pratiques agricoles d'aujourd'hui étaient à peine imaginables il y a 50 ans. D'autres changements se produisent dans l'ensemble de la chaîne de production et de transformation agricole, de l'équipement à la consommation. Depuis quelques années, les progrès scientifiques et technologiques ont accéléré le rythme des changements comme jamais auparavant.

« Nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution. La biologie se transforme en une science fondée sur l'information. (...) Nous assistons à la convergence de la biotechnologie et de la technologie de l'information. Nous assistons à la convergence des biotechnologies avec la technologie des matériaux, et nous verrons les répercussions de la biotechnologie sur tous les secteurs de l'économie. Cette nouvelle économie est uniquement fondée sur la recherche et le développement intenses. »
- Peter A. Hackett, vice-président du Conseil national de recherches du Canada

...et elle change à toute vitesse

La vitesse des découvertes dans des domaines comme la biologie et la chimie, associée à la puissance sans cesse grandissante des nouvelles technologies de l'information et des communications, a provoqué une croissance importante de la bioéconomie. Du même coup, des domaines d'étude autrefois distincts - tels que la botanique, la zoologie, l'écologie et la médecine - et des industries jadis séparées - telles l'agriculture, la chimie, la santé et la pharmaceutique - se confondent. Il en a résulté une accélération du rythme des activités de recherche, comme en témoigne le foisonnement de brevets au Canada, illustré dans le graphique ci-dessous.

Les changements offrent de nouvelles occasions

Les récents progrès scientifiques laissent entrevoir de nombreuses possibilités pour le secteur agricole et agroalimentaire. On met au point de nouvelles applications pour les produits agricoles : par exemple les nutraceutiques, des substances à usage médical et des carburants renouvelables. Ces innovations pourraient notamment augmenter les revenus des entreprises agricoles grâce à la diversification, réduire la consommation des ressources non renouvelables au profit des ressources renouvelables, et améliorer les pratiques environnementales ainsi que les systèmes d'assurance de la salubrité et de la qualité des aliments.

« Les ministres conviennent que l'innovation au moyen d'une application judicieuse de la science et de la recherche sera essentielle pour créer d'autres débouchés économiques pour le secteur agricole et agroalimentaire, pour mieux protéger l'environnement et la salubrité des aliments et aussi pour gérer de nombreuses formes de risque. »
Accord de principe des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l'Agriculture sur un plan d'action relatif à un cadre stratégique pour l'agriculture, juin 2001

Travailler ensemble pour réussir

L'innovation agricole est une responsabilité partagée. Les relations complexes entre la recherche et le développement technologique et les utilisateurs, notamment les producteurs agricoles, passent par l'industrie et le gouvernement. Dans cette chaîne, le maillon
« recherche » comprend les centres de recherche de l'État, les collèges et les universités ainsi que les laboratoires du secteur privé.

« Les ministres reconnaissent que les dividendes des sciences de la vie ne se concrétiseront que par la collaboration et la concertation des nombreuses disciplines scientifiques et organisations de recherche. »
Accord de principe des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l'Agriculture sur un plan d'action relatif à un cadre stratégique pour l'agriculture, juin 2001

Afin que tous les intervenants travaillent en fonction des mêmes objectifs, il est essentiel de renforcer les liens entre eux et de coordonner leurs efforts. Par exemple, parmi les divers établissements de la filière de recherche et d'innovation, il existe de nombreux exemples d'efforts concertés qui s'appuient sur un vaste éventail d'ententes officielles et informelles. Il faudrait renforcer et accroître cette collaboration.

Le bon environnement favorisera l'innovation

Afin de devenir le chef de file mondial en agriculture et agroalimentaire, le Canada doit agir rapidement pour favoriser la recherche et le développement et transférer rapidement les innovations aux producteurs et aux autres utilisateurs finaux.

« Les ministres reconnaissent aussi que les retombées économiques reviendront aux nations qui seront les premières à créer et à mettre en marché des produits et des procédés nouveaux. »
Accord de principe des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l'Agriculture sur un plan d'action relatif à un cadre stratégique pour l'agriculture, juin 2001

Il est important de promouvoir un milieu d'affaires propice à la recherche et au développement qui encouragera le financement public et privé en recherche agricole ainsi que l'application rapide des résultats de la recherche. Cet objectif pourrait être atteint grâce à des investissements opportuns et une collaboration étroite entre tous les maillons de la chaîne d'innovation.

Pour avoir un système d'innovation qui achemine les nouveaux produits et la nouvelle technologie de façon efficace, il faut la confiance des consommateurs et de l'industrie. Un renforcement de la bonne intendance aidera à rassurer pleinement les consommateurs sur la sécurité et les avantages des pratiques et des produits novateurs.

Enfin, la science ne peut tenir ses promesses envers l'agriculture canadienne que si le secteur - producteurs, transformateurs et distributeurs - connaît et adopte des technologies et des pratiques novatrices. Il est essentiel de trouver des moyens d'aider le secteur à utiliser les dernières techniques de production et de gestion, y compris celles qui améliorent la salubrité et la qualité des aliments et qui protègent l'environnement.

Une nouvelle approche pour susciter l'excellence en science et en innovation

La science et l'innovation constituent la pierre angulaire de tous les efforts déployés pour faire du secteur agricole et agroalimentaire canadien le chef de file mondial et en assurer la prospérité et le succès dans l'avenir. Dans cette optique, les ministres de l'Agriculture se sont engagés à travailler ensemble et avec l'industrie pour réaliser des objectifs communs visant à renforcer les avantages économiques pour les producteurs et les transformaateurs tout en contribuant de manière positive à la protection de l'environnement, à la santé des consommateurs et à l'économie du Canada. Plusieurs objectifs sont à l'étude, y compris :

• augmenter et réaligner les investissements pour appuyer des projets nationaux en science et en innovation dans les domaines prioritaires du Cadre stratégique pour l'agriculture (CSA) (p. ex., environnement, salubrité des aliments, renouveau et gestion des risques) et la recherche sur la biomasse, les bioproduits et les bioprocédés;
• augmenter les investissements en agriculture et dans les bioproduits (p. ex., nutraceutiques) provenant de sources non agricoles au Canada et à l'étranger;
• faciliter la création de nouveaux débouchés axés sur les produits agricoles novateurs et le savoir-faire;
• élargir et renforcer les rapports avec la communauté internationale de la science et de l'innovation pour que l'agriculture et l'industrie alimentaire canadiennes puissent bénéficier du bassin mondial de connaissances et de découvertes scientifiques;
• améliorer les communications et accroître la collaboration et la coordination entre les marchés, les politiques et les disciplines scientifiques, entre les organismes de recherche et d'un bout à l'autre de la chaîne de valeur agroalimentaire;
• tenir compte des exigences du secteur en matière de ressources humaines;
• mieux utiliser la propriété intellectuelle issue de la recherche appuyée par des fonds publics.

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, en collaboration avec l'industrie, étudient les meilleurs moyens d'atteindre ces objectifs. L'une des options est de nouer et de renforcer les liens de communication d'un bout à l'autre de la chaîne de valeur. Une autre option vise à promouvoir l'établissement de normes nationales et internationales fondées sur des données scientifiques. Ceci permettrait de conquérir des marchés nouveaux et des marchés de choix partout dans le monde, tout en maintenant les marchés actuels. En outre, les gouvernements pourraient élaborer une stratégie nationale pour attirer au Canada des investissements étrangers dans la bioéconomie.

Conclusion

Faire du secteur agricole et agroalimentaire canadien le chef de file mondial appelle une vision et un partenariat à l'échelle nationale. En travaillant ensemble - gouvernements et industrie - à l'intégration de tous les éléments du CSA proposé, nous pourrons faire du Canada le chef de file mondial :

• en matière de production d'aliments salubres dans le respect de l'environnement;
• dans la satisfaction et le dépassement des diverses exigences du marché en matière de qualité;
• dans l'innovation d'un bout à l'autre de la chaîne de valeur agroalimentaire pour que les investisseurs et les clientèles croient en la capacité du Canada de réussir, aujourd'hui et dans l'avenir.

Faire du Canada le chef de file mondial dans ces domaines permettra au secteur agricole et agroalimentaire canadien de conquérir de nouveaux marchés et d'attirer de nouvelles clientèles, et ainsi d'assurer sa croissance et sa prospérité.

Ce feuillet de renseignements fait partie de la trousse des consultations du Cadre stratégique pour l'agriculture.