Aliments > Produits de viande et de volaille > Manuel des méthodes > Chapitre 9 Chapitre 9 - Situations d'urgence9.1 IntroductionUne situation durgence se définit comme « Une situation anormale à laquelle il faut réagir, pour limiter les dangers aux personnes, à la propriété ou à l'environnement en appliquant des mesures efficaces au-delà de la normale.» (manuel de lACIA sur les urgences). En vertu de la Loi sur la protection civile, lAgence canadienne dinspection des aliments (ACIA) est tenue de se préparer et dintervenir dans les cas durgence mettant en cause la salubrité des aliments, la santé des animaux, la protection des végétaux ou toute autre situation ayant un rapport avec lun de ses 14 programmes. Lintervention durgence repose sur quatre piliers : la prévention, la préparation, lintervention et le rétablissement. La prévention (atténuation), dans ce contexte, comprend les mesures qui empêchent lapparition au pays dune maladie ou dune situation sanitaire donnée et ainsi inclut la surveillance des importations et la bio-sécurité. La préparation comporte lélaboration de plans durgence ou dintervention et leur mise à exécution dans le cadre dexercices. Lintervention, quand un événement a effectivement lieu, a pour but dempêcher ou de limiter les dommages. Cela incombe dabord et avant tout à léquipe dintervention durgence, mais le vétérinaire en chef ou linspecteur responsable peut en fait faire partie de léquipe, et ses interventions immédiates peuvent avoir un effet important sur la capacité à maîtriser la situation. Le rétablissement est le résultat de leffort concerté de plusieurs organismes pour ramener la communauté agricole à la situation qui prévalait avant la flambée. Le présent chapitre traite principalement de la préparation et de lintervention initiale. Dans un établissement agréé peuvent survenir diverses situations durgence comme les maladies animales (maladies du cheptel canadien ou maladies exotiques, zoonoses ou non), les toxi-infections alimentaires, la contamination par produits chimiques, les fuites ou les déversements, les dommages à la structure, les inondations, les incendies, etc. Les catastrophes dorigine naturelle ou accidentelle ne sont pas du ressort du programme de la Santé des animaux et elles seront traitées par les voies habituelles dintervention durgence. Notre rôle dans ces situations consiste principalement à assurer la salubrité des produits alimentaires dans létablissement. Le rappel des aliments relève du Bureau de la salubrité et des rappels des aliments (voir les sections 9.6 et le chapitre 1.16). Le présent chapitre vise principalement à familiariser les vétérinaires et les inspecteurs avec les procédures de préparation et dintervention pour les maladies animales quils ne voient pas souvent et dont ils ne soccupent pas régulièrement. La Loi sur la santé des animaux définit « maladie » comme suit : « toute maladie à déclaration obligatoire ou autre maladie épizootique grave à laquelle un animal ou du matériel génétique est sensible et qui peut être transmise par un animal ou par du matériel génétique. » Le Règlement sur les maladies déclarables est présenté à la section 9.4. Les abattoirs peuvent jouer un rôle important dans la détection de maladies animales exotiques. Si une flambée se déclarait au Canada, il est fort probable, en effet, qu'une telle maladie soit d'abord dépistée dans un abattoir sous inspection fédérale. 9.2 Préparation dun plan durgenceTous les établissements dabattage agréés doivent avoir un plan durgence pour les maladies animales exotiques (MAE). Les maladies animales exotiques ne sont pas toutes susceptibles dentrer au Canada et elles ne constituent pas toutes non plus une menace importante pour léconomie et la santé. Ainsi, les lignes directrices de la présente section s'appliquent-elles principalement aux maladies suivantes : a) maladies vésiculeuses
b) peste porcine classique c) peste porcine africaine d) maladie de Newcastle vélogène viscérotrope e) influenza aviaire hautement pathogène (peste aviaire) f) peste bovine Bien que les équipes dintervention durgence de lAdministration centrale, des Centres opérationnels et des Régions seront mises sur pied pour intervenir en cas de maladies animales exotiques (létape dintervention), une action justifiée du vétérinaire en chef prise pendant une période critique suivant la première constatation pourrait effectivement atténuer les conséquences de la flambée dune maladie animale exotique. La direction de létablissement (lexploitant) et le personnel dinspection doivent avoir chacun son propre plan durgence contre les maladies animales exotiques, mais ces plans doivent être élaborés en consultation. Les plans durgence doivent comprendre les éléments suivants énumérés dans les paragraphes suivants. 9.2.1 Liste des personnes-ressourcesLa liste des personnes-ressources doit inclure des numéros de téléphone durgence en dehors des heures de travail, des numéros de téléphone à la maison et des numéros de cellulaire. La liste de lACIA doit comprendre les personnes suivantes : lagent vétérinaire régional; le superviseur des Opérations ou le gestionnaire dinspection; le vétérinaire de district local de la Santé des animaux; le chef du Réseau de programmes/Santé des animaux et Élevage, ou lagent de programme Réseau de programmes/Maladies animales exotiques; lagent de programme/Hygiène des viandes; et le directeur régional. La liste de létablissement doit inclure les personnes suivantes : le directeur de létablissement, les chefs des divers services concernés (incluant la réception des animaux vivants et lexpédition) et les entreprises avec lesquelles létablissement traite habituellement, comme les fournisseurs, les entreprises de camionnage, les équarrisseurs et les compagnies délimination des déchets. De même, lorganisme local dapplication de la loi et le service des incendies doivent figurer sur la liste de personnes avec qui communiquer en cas durgence. 9.2.2 Plan des installationsLe plan doit comprendre le plan du terrain sur lequel sont indiquées toutes les entrées et les sorties ainsi que le plan détage sur lequel sont indiquées les séparations entre les animaux vivants, les viandes fraîches et les produits transformés. Le but est daider à assurer un contrôle des entrées et des sorties et à déterminer quelles sont les zones, les personnes et les pièces déquipement qui peuvent avoir été le plus exposées à la maladie et quelles sont celles qui peuvent être considérées exemptes de contamination. 9.2.3 Grandes lignes du système de traçage du bétail et des produitsIl est nécessaire de pouvoir retracer les animaux jusquà leur ferme dorigine. Il faut avoir aisément accès aux numéros didentification des animaux délevage et/ou aux fiches délevage (volaille) se rapportant à la production antérieure, actuelle ou future. Lexploitant doit sassurer que tous les animaux livrés dans son établissement puissent être tracés jusquà leur exploitation de provenance. De même, les véhicules utilisés pour transporter des animaux vers létablissement doivent être identifiés. À lintérieur de létablissement, les carcasses doivent conserver le plus longtemps possible lidentité quon leur a donnée à la ferme, jusquà leur transformation ultérieure en produits finis, grâce au système de traçage et de rappel de létablissement. Lorsque lidentité dune carcasse individuelle est perdue, le lot dans lequel se trouvent les animaux touchés doit être retenu. 9.2.4 Ressources de nettoyage et de désinfectionLexploitant doit préparer une liste du matériel sur place pouvant éventuellement servir au nettoyage et à la désinfection ainsi quune liste de tous les nettoyants et désinfectants que létablissement utilise. Lexploitant doit également disposer dune réserve de désinfectants appropriés, comme le Virkon, quil pourra utiliser advenant une situation mettant en cause une maladie animale exotique. 9.2.5 Ressources pour lélimination des carcasses, des déchets et des produits animauxIl faut dresser une liste des ressources ou moyens permettant lélimination, au besoin, des carcasses et de leurs sous-produits, des déchets, des aliments pour animaux et de la litière. Cette liste doit comprendre les voies habituelles délimination, indiquer qui procéderait à lélimination, où et comment cela serait fait. Aussi elle doit proposer des méthodes et des lieux de rechange pour lélimination des produits et des sous-produits qui peuvent être contaminés ou infectés. 9.2.6 Première constatationIl doit y avoir des procédures en place sur la formation dont les inspecteurs, les vétérinaires et les employés de létablissement responsables de linspection ou du tri ante-mortem ont besoin pour reconnaître des situations exceptionnelles comme les maladies animales exotiques auxquelles les animaux abattus dans létablissement sont sensibles. Un matériel de formation approprié sur la façon de reconnaître les maladies animales exotiques devrait être accessible dans létablissement, et une formation sur les maladies animales exotiques devrait être offerte à chaque vétérinaire et à chaque inspecteur prenant part à linspection des viandes. 9.2.7 Prélèvement et envoi des échantillonsLes procédures doivent indiquer quels échantillons sont requis pour chaque maladie, comment les échantillons seront prélevés, emballés, comment ils seront expédiés et vers quel laboratoire et, enfin, quel matériel et quels milieux de transport seront nécessaires pour prélever et emballer les échantillons. Des procédures dexpédition écrites accélèrent le processus (p. ex. heure limite dappeler Purolator ou Fedex). Léchantillonnage doit être effectué par le vétérinaire de district ou le vétérinaire en chef, selon les circonstances. Les inspecteurs doivent être approvisionné en milieux de transport et en contenants dexpédition appropriés, et il doit savoir quels laboratoires sont désignés pour réaliser les analyses appropriées. 9.2.8 Nettoyage et désinfectionLe plan doit décrire la façon dont labattoir sera nettoyé et désinfecté, et plus particulièrement la nettoyabilité de diverses zones, le degré dexposition et la méthode délimination des matières biologiques contaminées. Il doit également décrire les procédures additionnelles de nettoyage et de désinfection qui seraient requises (telles que lutilisation du Virkon), y compris la construction dun vide sanitaire avant la poursuite des activités ou la réception danimaux vivants supplémentaires. Parmi dautres mesures requises, mentionnons le nettoyage et la désinfection des véhicules (incluant les camions de transport des animaux vivants). 9.2.9 Enquête menée dans lattente des résultats danalyseEn attendant la confirmation du diagnostic par le laboratoire, le personnel peut commencer le traçage en amont et sassurer que les déplacements de matières, de produits ou de personnes contaminés sont surveillés. Le plan doit indiquer comment les traçages en aval et en amont peuvent être réalisés. Il faut également prévoir des dispositions à légard dune situation à faible risque où un établissement demandera à poursuivre ses activités suivant un nettoyage/une désinfection et une ségrégation des produits. 9.2.10 Biosécurité et équipement de protection individuelleLa biosécurité comprend toutes les mesures prises par le personnel de lACIA pour éviter la propagation dune maladie à dautres animaux sensibles. Il faut fournir aux membres du personnel le matériel et léquipement nécessaires à leur propre désinfection et leur offrir une formation sur lutilisation de ce matériel et de cet équipement. Pour assurer la santé et la sécurité des membres du personnel dinspection, il faut les équiper dun équipement de protection individuelle adapté aux risques zoonotiques que posent les maladies des espèces danimaux abattus dans labattoir. Cet équipement peut comprendre des gants, des respirateurs et des lunettes. 9.2.11 SignaturesLe plan durgence, une fois au point, doit être daté et signé à la fois par un représentant de linspection de lACIA et par un représentant de la direction de létablissement, en guise dacceptation formelle de leurs responsabilités mutuelles. 9.2.12 Rôle du vétérinaire en chefInitialement, le vétérinaire en chef (ou son représentant) doit, immédiatement après le premier soupçon ou la première constatation, aviser comme il se doit les personnes responsables, prendre les mesures nécessaires pour limiter les risques de propagation jusqu'à ce que l'aide nécessaire arrive et commencer lenquête sur la source ou lorigine de lanimal en cause. Ainsi, dans une situation durgence, le vétérinaire en chef doit effectuer ou faire effectuer les inspections ante-mortem et post-mortem requises, avertir ceux qui sont inscrits sur la liste de personnes-ressources, prévenir la propagation de linfection en contrôlant le déplacement des personnes, des animaux, des produits, des véhicules et des pièces déquipement qui entrent dans létablissement et en sortent, assurer le contrôle et lélimination appropriés des produits touchés et, enfin, superviser le nettoyage et la désinfection. Le vétérinaire en chef doit déclarer que labattoir est un lieu contaminé, installer des panneaux de mise en garde, installer des pédiluves aux points de sortie des personnes, contrôler les véhicules qui entrent dans létablissement et en sortent, prélever, emballer et expédier des échantillons au besoin. Le vétérinaire en chef de lACIA doit veiller à ce que les animaux touchés et ciblés sont manipulés adéquatement et traités sans cruauté. Le vétérinaire en chef doit élaborer et présenter un plan durgence de lutte contre les maladies animales exotiques pour les abattoirs sous inspection fédérale. Il doit également veiller à ce que le personnel dinspection connaisse tous les aspects du plan durgence, soit adéquatement formé et soit capable de reconnaître les maladies animales exotiques pertinentes. Dès que le plan durgence est finalisé et signé, lensemble du personnel dinspection doit être informé du plan et doit savoir où le trouver. La direction de chaque établissement agréé par le fédéral doit être mise au courant du plan de lACIA et doit avoir préparé son propre plan dintervention compatible avec celui de lACIA. 9.3 Intervention9.3.1 Faible risque par rapport à risque élevéLa première décision que le vétérinaire en chef doit prendre en consultation est de déterminer si la situation pose un faible risque ou un risque élevé. Les activités dintervention mises en oeuvre dans létablissement agréé seront fonction de la décision prise par le vétérinaire en chef, en consultation avec le vétérinaire de district de la Santé des animaux, lagent vétérinaire régional et le personnel des Programmes (Santé des animaux et Hygiène des viandes), à savoir si le soupçon est considéré comme un faible risque ou un risque élevé de maladie animale exotique. La décision sera basée sur la gravité et la nature des signes cliniques, le nombre total danimaux touchés et leur pourcentage dans le lot, linformation contenue dans la fiche délevage, etc. Pour mieux évaluer limportance du risque, on a besoin de renseignements sur la ferme dorigine des animaux. Voici des questions qui peuvent être posées :
9.3.2 Signes décelés à l'examen ante-mortem :
9.3.3 Signes décelés à l'examen post-mortem :
9.3.4 Intervention initiale communication, contrôle et quarantaine, traçage en amont, échantillonnage, nettoyage et désinfection, rapport sur les activités
9.3.5 En attente dune confirmation ou des résultats danalyseLa prochaine période critique est celle qui survient après lintervention initiale, soit entre le moment de lenvoi des échantillons et celui de la confirmation du diagnostic. Cela peut entraîner la suspension des activités de l'abattoir pour une assez longue période, étant donné que le délai nécessaire pour obtenir la confirmation varie selon la distance entre le laboratoire et létablissement et selon le type danalyses à réaliser; il peut aller de quelques heures à plusieurs semaines. Il est facile de comprendre que les mesures justifiées prises par le vétérinaire en chef doivent à la fois perturber le moins possible les activités de létablissement, qui peuvent être complexes et de grande envergure, et éliminer les occasions de propagation de la maladie. Dans les situations à faible risque, létablissement peut poursuivre ses activités. Cependant, les installations qui sont considérées comme un lieu contaminé dans les situations à risque élevé ne peuvent poursuivre leurs activités que dans des circonstances rigoureusement contrôlées. Des directives sur les contraintes imposées aux activités de production durant cette période doivent être élaborées en consultation avec lagent vétérinaire régional, le gestionnaire dinspection et lagent de programme responsable. Les activités de létablissement demeurent suspendues jusquà ce que le vétérinaire en chef reçoive linformation voulue. Cest donc loccasion de recueillir des renseignements généraux qui seront nécessaires à lenquête qui suivra. 9.3.6 Confirmation du diagnosticSuivant une décision voulant quune situation présente un risque élevé ou la confirmation du diagnostic, une équipe d'intervention durgence sur les maladies animales exotiques se met à loeuvre et contribue à la maîtrise de la situation à létablissement. Le vétérinaire en chef doit fournir à cette équipe les renseignements sur tous les procédés et méthodes utilisés à l'établissement. Le chef de programme ou léquipe dintervention durgence supervise les activités du vétérinaire en chef et de son personnel durant cette période. Cest le chef de programme ou directeur régional qui donne les directives sur la reprise des activités normales. 9.3.7 Rôle de labattoir lorsquune épizootie est décelée ailleursLabattoir peut avoir un rôle à jouer dans divers autres aspects de lintervention durgence sur les maladies animales exotiques, comme le dépeuplement danimaux dune région donnée ou lentreposage de la viande. Dans ce cas, les Opérations, après consultation auprès du personnel des Programmes, transmettront à létablissement les directives nécessaires. 9.4 Maladies à déclaration obligatoire et à notificationEn vertu de la Loi et du Règlement sur la santé des animaux, les maladies sont soit des maladies à déclaration obligatoire, soit des maladies à notification immédiate ou à notification annuelle. Lannexe 2 du Règlement sur les maladies déclarables se lit comme suit :
9.5 Lignes directrices sur les autres maladies à déclaration obligatoire dans les abattoirs agréésLa présence d'une maladie à déclaration obligatoire doit être signalée immédiatement à la Division de la santé des animaux et de lélevage. En attendant l'aide de la Division de la santé des animaux et de lélevage, le vétérinaire en chef peut prendre les mesures appropriées concernant les maladies suivantes. Dès que l'on soupçonne, à labattoir, la présence d'une des maladies à déclaration obligatoire suivantes, diverses mesures en rapport avec la maladie présumée doivent être appliquées : 9.5.1 AnaplasmosePeu de mesures à l'abattoir peuvent contribuer de façon importante à éliminer lanaplasmose. Cette maladie se transmet d'un animal à l'autre par l'intermédiaire d'un insecte vecteur, par transfusions sanguines ou par tout vecteur passif contaminé par du sang infecté. Les carcasses atteintes doivent être condamnées. On doit veiller à empêcher les insectes piqueurs davoir accès à du sang frais et probablement contaminé et on doit s'assurer que le sang des carcasses que lon soupçonne dêtre infectées n'est pas récupéré. L'agent étiologique, Anaplasma marginale, est sensible aux désinfectants ordinaires. 9.5.2 Fièvre charbonneuse
9.5.3 Fièvre catarrhale du moutonCette maladie est transmissible par des insectes vecteurs, biologiquement par les culicidés et mécaniquement par le barbin du mouton (Melophagus ovinus). Par conséquent, il existe peu de mesures de lutte qui puissent être appliquées à labattoir. Condamner les carcasses infectées et abattre les animaux exposés dans les cours, afin de restreindre l'accès éventuel des culicidés ou des barbins contaminés aux animaux vivants. Le virus est sensible à une solution d'hydroxyde de sodium à 3 %, et par conséquent des mesures de désinfection particulières ne semblent pas nécessaires. 9.5.4 BrucelloseIl est très peu probable que l'on puisse détecter les animaux atteints de brucellose par des signes cliniques ou des lésions post-mortem. Les seuls signes de brucellose qui pourraient vraisemblablement être apparents se trouvent chez les animaux dont lépreuve sérologique est positive et dont on a approuvé labattage ou chez ceux qui ont été en contact avec de tels animaux. À cause des conséquences graves dune telle infection chez lhumain, il faut prendre toutes les précautions nécessaires. Pour plus de détails, voir la section 4.6.1. 9.5.5 CysticercoseIl est essentiel de détecter et d'éliminer la cysticercose des bovins et la cysticercose des porcins des viandes, en raison des conséquences sur la santé de l'homme. Par contre, la cysticercose des ovins n'est pas dangereuse pour l'homme. (Voir la section 4.7.4 [2].)
9.5.6 PulloroseCette maladie est rare au Canada et se manifeste principalement chez les poussins et les dindonneaux, dans les petits troupeaux. L'agent étiologique, Salmonella pullorum, est sensible à la plupart des désinfectants. Bien que la maladie se transmette principalement par les oeufs infectés, des vecteurs passifs peuvent aussi être en cause. Les employés de l'établissement doivent donc désinfecter le matériel et se rincer les mains et les bras avec une solution désinfectante. 9.5.7 Typhose aviaireQuoique l'agent étiologique, Salmonella gallinarum, puisse se propager mécaniquement, il se transmet principalement par les oeufs infectés. Par conséquent, il est essentiel que les employés se désinfectent régulièrement avant dentrer en contact avec des oiseaux, particulièrement avec des oiseaux vivants. On veillera également à ce que les oiseaux sauvages n'aient pas doccasion de contact avec les carcasses ou les abats des volailles infectées. 9.5.8 MorveIl y a très peu d'incidences de cette maladie en dehors de l'Europe de l'Est, de l'Asie et de l'Afrique du Nord. L'agent étiologique, Burkholderia mallei, peut provoquer une pyémie fatale chez l'homme. Par conséquent, des mesures hygiéniques sévères s'imposent pour prévenir l'infection humaine. Les chevaux que lon soupçonne dêtre infectés doivent être isolés. L'organisme pathogène est sensible aux désinfectants ordinaires. 9.5.9 DourineCette maladie ne subsiste plus au Canada. Trypanosoma equiperdum se transmet principalement lors du coït, mais il se propage probablement aussi par des insectes piqueurs et par des écoulements oculaires infectés. Puisque l'organisme ne peut survivre à l'extérieur d'un cheval vivant et quil meurt rapidement après l'abattage du cheval infecté, les mesures de lutte à labattoir consistent principalement à limiter les déplacements des chevaux qui ont été en contact avec un sujet infecté jusquà ce que la Division de la santé des animaux et de lélevage en assume la prise en charge. 9.5.10 RageÀ labattoir, des mesures doivent être prises rapidement pour prévenir tout contact du présumé animal enragé avec lhomme. Ne jamais introduire un tel animal dans la salle d'abattage. Le personnel soccupant des cours doit éviter d'entrer en contact avec tout présumé animal enragé. Ne pas abattre les animaux venus en contact avec un sujet infecté, mais les détenir tous jusqu'à l'arrivée dun représentant de la Santé des animaux. Des panneaux de mise en garde doivent être apposés aux enclos. Dresser la liste des personnes qui ont pu entrer en contact avec de présumés animaux enragés. Il est fortement recommandé que toute personne ayant été en contact avec un animal atteint de rage consulte un médecin. Chez les bovins soumis à une épreuve de dépistage de la rage, il faut également prélever lobex pour le dépistage de lESB. 9.5.11 TrichinelloseDans léventualité peu probable que des trichines soient dépistées à l'abattoir lors dun examen au trichinoscope ou par une méthode de digestion, détenir la carcasse infestée et la condamner après confirmation du diagnostic par le laboratoire. Le chef de programme doit être renseigné sur l'origine des porcs infestés par les trichines. Cest la Division de la santé des animaux et de lélevage qui prend toute mesure ultérieure concernant lenquête et le dépeuplement du troupeau dorigine. Les porcs provenant d'un troupeau infesté et qui sont amenés pour abattage doivent être détenus et soumis à une épreuve de dépistage des trichines. Voir également la section 4.9.2. 9.5.12 Tuberculose(Voir aussi 4.7.4.[5].) Il n'est pas nécessaire de signaler les porcs soupçonnés de tuberculose à la Division de la santé des animaux et de lélevage, sauf si la carcasse doit être condamnée. Il en va de même pour les volailles. Lorsque les carcasses de porc sont condamnées en raison dune lymphadénite granulomateuse, envoyer des échantillons de lésions typiques pour examen à lInstitut de recherches vétérinaires, à Nepean. Néanmoins, pour les bovins, notre système d'inspection des viandes joue un rôle très important dans le programme d'éradication de la tuberculose. Il faut envoyer au laboratoire tous les granulomes thoraciques et toute lésion ressemblant à une lésion tuberculeuse (y compris les lésions mésentériques simples) trouvés à d'autres endroits de la carcasse bovine. Pour faciliter le traçage jusquau troupeau dorigine, il est impératif que toutes les formes didentification liées aux carcasses qui présentent ces lésions soient notées. Même si l'on doit mener une enquête sur un certain nombre de troupeaux ou de parcs d'engraissement, l'effort en vaut la peine. Il faut présenter les échantillons en utilisant les trousses conçues pour les échantillons de tuberculose fournies aux inspecteurs des abattoirs de bovins. D'après l'expérience accumulée à ce jour, on prévoit qu'à long terme les échantillons prélevés par ces inspecteurs présenteront une lésion pour 2 000 vaches abattues. Le troupeau d'origine est retracé par la Division de la santé des animaux et de lélevage pour toutes les lésions positives à l'examen histopathologique. Les résultats de l'enquête sont communiqués au personnel dinspection qui a soumis les lésions. Abattage des sujets réagissants On doit signaler l'abattage des sujets réagissants de la même façon que pour les sujets positifs à la brucellose. Voir également la section 4.6.1. 9.5.13 Encéphalopathie spongiforme bovine, tremblante et maladie débilitante chroniqueCes trois maladies sont classées parmi les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST). On croit que les EST sont causées par un changement de conformation de particules protéiques normales appelées prions. Les animaux touchés par des EST connaissent une dégénérescence progressive du système nerveux à mesure que les prions normaux sont transformés en isoformes anormales. Ces maladies se caractérisent donc par une longue période dincubation et sont inévitablement fatales. Les animaux atteints de lESB peuvent manifester des modifications de leur tempérament, comme de la nervosité ou un comportement agressif, une posture anormale, un manque de coordination et de la difficulté à se lever, une diminution de la production lactée ou une perte de poids sans perte dappétit. Étant donné sa longue période dincubation, lESB serait très probablement décelée parmi les bovins laitiers plus âgés. La tremblante se manifeste généralement chez des moutons de deux à cinq ans. Une fois que lanimal a la maladie, il est infecté à vie. La plupart des symptômes mettent en cause le système nerveux. Tôt dans lévolution de la maladie, les animaux peuvent manifester des modifications de leur comportement, soit en devenant agressifs soit en montrant de lappréhension. Les producteurs constatent souvent que les moutons atteints de la tremblante semblent désorientés et ne demeurent pas dans le troupeau lorsquils sont regroupés. Plus tard, les animaux infectés commencent à grincer des dents, à grignoter avec leurs lèvres ou à mordre leurs pattes et leurs membres. Les animaux atteints semblent souvent souffrir de démangeaisons; ils se grattent contre des objets et usent leur laine à force de frottements. Ils peuvent également développer une démarche inhabituelle : en sautant sur leurs pattes arrière ou en levant exagérément les pattes avant. Il arrive souvent que les animaux atteints perdent du poids et paraissent en mauvais état. Ces animaux peuvent paraître normaux lorsquils se tiennent debout tranquilles, mais, dès quils sont stimulés ou quils sursautent, ils peuvent se mettre à trembler ou sembler avoir une attaque. La maladie débilitante chronique (MDC) touche les cervidés, quils soient sauvages ou domestiqués. Les animaux touchés manquent de vitalité, perdent du poids et ont de la difficulté à se lever. Tous les animaux qui montrent des signes datteinte du système nerveux central doivent être soumis à un examen vétérinaire approfondi. Les EST doivent être considérées parmi les diagnostics possibles, et des échantillons appropriés doivent être prélevés (obex du tronc cérébral). Détenir toutes les carcasses et leurs parties comestibles en attendant la réception des résultats de laboratoire pour le dépistage de la maladie débilitante chronique, de la tremblante du mouton et de lencéphalopathie spongiforme bovine. Si les résultats sont positifs, noter que la carcasse ne peut être envoyée pour équarrissage et quelle doit être éliminée par incinération ou par une autre méthode approuvée. (Voir Chapitre 4, Annexe N) 9.6 Situations durgence lors de toxi-infections alimentaires RappelsVoir également la section 1.16. La direction de létablissement doit avoir un plan de rappel intégré au plan HACCP ou un plan de rappel autonome. La coordination des rappels se fait à partir du Bureau de la salubrité et des rappels des aliments, un organisme chargé de coordonner lintervention dans les situations durgence alimentaire avec le personnel de lACIA de tout le Canada et avec les partenaires de lextérieur. Le Bureau a pour priorité de procéder à une intervention efficace et en temps opportun dans les situations durgence relatives à la salubrité des aliments. Renseignements requis par le Bureau de la salubrité et des rappels des aliments :
Le coordonnateur des rappels du Centre opérationnel est la personne-ressource initiale avec qui communiquer en cas de soupçons de toxi-infections alimentaires et de rappels en raison derreurs détiquetage ou dune contamination. La personne-ressource du Bureau de la salubrité et des rappels des aliments pourra communiquer avec le personnel de Santé Canada qui effectue lévaluation des risques pour la santé. 9.7 Bio-terrorisme ou sabotage alimentaireLa chaîne alimentaire est une cible possible pour les attaques bio-terroristes. Les terroristes pourraient par exemple introduire une maladie animale ou végétale ou provoquer une contamination chimique, biologique, physique ou radiologique des aliments ou de leau. Lorsquil soupçonne un acte de bio-terrorisme ou toute autre situations où des aliments peuvent avoir été volontairement altérés, le personnel doit le signaler à lattention immédiate des spécialistes de programme, des superviseurs, du gestionnaire dinspection et/ou de lagent de sécurité. La manipulation ultérieure de produit ou de matériel suspect repose entre les mains des autorités policières ou de ceux qui sont outillés et formés pour soccuper de matériel dangereux. À la lumière des informations sur de possibles situations de sabotage alimentaire ou actes criminels ou terroristes, on encourage les exploitants détablissements alimentaires à revoir leurs méthodes et contrôles courants et à leur apporter les améliorations nécessaires. Dans lexploitation dun établissement alimentaire, il existe sept aspects relatifs aux composantes individuelles qui doivent faire lobjet de révision et dont les améliorations doivent être mises en application par la direction de létablissement : gestion de la sécurité alimentaire, sécurité des installations, employés, systèmes informatiques, matières premières et conditionnement, activités et produits finis. 9.7.1 Gestion de la sécurité alimentairePour assurer la gestion de la sécurité alimentaire, il faut assigner à des personnes qualifiées des responsabilités relatives à la sécurité et encourager le personnel à être vigilant quant à tout signe de sabotage dun produit ou dun appareil, à toute autre situation inhabituelle ou à toute zone à risque de sabotage, et alerter un membre identifié de la direction à propos de toute situation inhabituelle. Effectuer une révision des méthodes et des installations de létablissement et des systèmes dexpédition et de distribution afin de déterminer les zones à risque, et décrire les mesures de surveillance pour chacune de ces zones. La direction doit immédiatement enquêter sur toutes les informations relatives à une activité suspecte et doit assurer un niveau de surveillance adéquat de tout le personnel, y compris le personnel de nettoyage et le personnel dentretien, les employés contractuels, le personnel de saisie de données et de soutien informatique et, particulièrement, les nouveaux employés. 9.7.2 InstallationsLes visiteurs, les camionneurs et le personnel de service doivent faire lobjet de vérification, et laccès à la manipulation des aliments et aux aires dentreposage doit être restreint. Le périmètre de létablissement doit être protégé par une clôture ou un autre moyen de dissuasion approprié, et les portes et fenêtres doivent être sûres. Tous les accès à létablissement doivent être limités au personnel autorisé. Entreposer les produits chimiques dangereux à lécart des aires de manipulation des aliments et les garder sous clé. 9.7.3 EmployésÉtablir un système permettant de sélectionner préalablement les employés, particulièrement les nouveaux employés. La direction doit savoir qui est sur les lieux et qui devrait lêtre ainsi que lendroit où chacun doit se trouver. Tous les nouveaux employés doivent recevoir une formation sur la sécurité alimentaire. Un système permettant lidentification sans équivoque des employés est souhaitable. Laccès doit être limité de manière à ne laisser entrer les employés que dans les zones nécessaires à laccomplissement de leur travail. Les objets personnels (p. ex., casse-croûte, sacs à main) doivent demeurer à lextérieur des zones de manipulation des aliments. Repérer les nouveaux employés ou ouvriers qui ont un comportement suspect. 9.7.4 Systèmes informatiquesLimiter à ceux qui ont lautorisation de sécurité appropriée laccès aux systèmes de commande de processus par ordinateur et aux systèmes de données sensibles. 9.7.5 Matières premières et conditionnementPour tous les ingrédients, gaz comprimés, emballages et étiquettes, utiliser seulement les produits provenant de sources connues, qui possèdent les autorisations appropriées ou qui sont approuvées. Inspecter tous les matériaux à leur arrivée. Sassurer dêtre en mesure de retracer lorigine de tout matériel introduit dans létablissement. 9.7.6 ActivitésSassurer que les accès aux sources deau et dair soient sûrs. Utiliser des raccords et des valves révélant les tentatives daltération et organiser des tournées périodiques dinspection. Élaborer des méthodes pour sassurer de lintégrité et de la sûreté des appareils industriels. 9.7.7 Produits finisSuivre les produits finis et faire une enquête lorsquil manque des produits ou quil y en a trop et lorsque la situation semble anormale. Élaborer des méthodes et des mesures à lépreuve du sabotage permettant dassurer la sûreté et lintégrité des produits une fois quils sont produits et expédiés pour la vente au détail. |
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