Aliments > Produits de viande et de volaille > Manuel des méthodes > Chapitre 19 19.7 CRITÈRES DE JUGEMENT POUR LA VOLAILLELa façon de disposer des animaux, du sang, des carcasses habillées et de leurs parties fait lobjet de différents articles du RIV. Des renseignements plus détaillés concernant le diagnostic de maladies particulières figurent aux modules de formation appropriés. Vous trouverez ci-après une liste de maladies et détats pathologiques exigeant des jugements particuliers. Cette liste est présentée, pour fins de référence, sous une forme abrégée et codée (voir les tableaux ci-après). Elle est subdivisée en trois sous-sections :
Les jugements qui ne pouvaient être résumés facilement ou qui devaient être étayés par des mesures particulières sont présentés à la suite des tableaux sous une forme plus détaillée. Prière de soumettre au directeur, DAOA, ACIA, vos commentaires ou suggestions sur cette liste de maladies et détats pathologiques. Une liste complète de maladies et de leur code respectif figure au chapitre 12 du présent manuel. On trouve plus de détails sur lélimination et lutilisation des produits de viande condamnés au chapitre 6 du présent manuel. Selon la définition donnée dans le RIV, un « aliment pour animaux » est un « produit de viande désigné comme aliment destiné à un animal, à lexclusion dun animal pour alimentation humaine. » (animal food) 19.7.1 Codes de jugement19.7.1.1 Codes de jugement ante-mortem et post-mortem
Référence aux modules de formation : A-19 Pathologie post-mortem de base de la volaille A-23 Guide vétérinaire pour linspection ante et post-mortem (volaille) |
19.7.2 Maladies et états pathologiques diagnostiqués en se basant sur lexamen organoleptique des carcasses et de leurs parties et/ou déclarés à la Division des aliments dorigine animale
19.7.3 Maladies et états pathologiques généralement diagnostiqués en sappuyant sur des analyses en laboratoire (histopathologie, culture, sérologie, analyses de résidus, etc.)
19.7.4 Maladies à déclaration obligatoireLes maladies suivantes sont des maladies à déclaration obligatoire en vertu de la LSA.
En plus des maladies à déclaration obligatoire, tous les cas suspects de maladie exotique doivent être déclarés au directeur du Réseau des programmes concerné. Toute carcasse soupçonnée dêtre atteinte dune maladie exotique ou à déclaration obligatoire doit être retenue jusquà larrivée du vétérinaire de la santé des animaux (voir le chapitre 9). 19.7.5 Maladies et états pathologiques ante-mortem/post-mortem particuliersDans la présente section, si une carcasse est mise de côté par un vétérinaire, on dit quil sagit dune carcasse condamnée; si, par contre, une carcasse est mise de côté par un détecteur de défauts de létablissement ou par un inspecteur, on dit quil sagit dune carcasse rejetée. 19.7.5.1 Odeur anormale Toute carcasse dégageant une odeur anormale durant linspection post-mortem doit être retenue pour une inspection vétérinaire. Si, de lavis du vétérinaire, lodeur est excessive, la carcasse doit être condamnée. Lorsque lodeur nest pas jugée excessive et quelle ne témoigne pas dune exposition à des substances toxiques, on peut réfrigérer la carcasse pour tenter de dissiper lodeur. Si le vétérinaire ne peut déterminer la source de lodeur anormale, il devrait communiquer avec le Laboratoire de pathologie animale de Saskatoon. Si, à la fin de la période de refroidissement, lodeur est disparue, la carcasse peut être approuvée sans restriction. Dans de nombreux cas, une odeur résiduelle peut être décelée après le refroidissement lorsquune incision est pratiquée dans les tissus profonds. Lorsquune odeur résiduelle mais non excessive se dégage après le refroidissement, la carcasse peut être approuvée pour autant que la viande ne soit utilisée que pour la préparation de produits carnés épicés. La quantité de cette viande quil est permis dincorporer au produit est fonction de la gravité du problème dodeur; cependant, en aucun cas, lodeur ne doit être décelable dans le produit fini. Lorsquun établissement traite des carcasses ou des viandes dégageant une odeur anormale, des mécanismes de contrôle doivent être mis en place pour empêcher que ces carcasses ne soient accidentellement mises sur le marché. Les carcasses ou les viandes qui sont expédiées vers un autre établissement agréé doivent être accompagnées dune mention indiquant quelles dégagent une odeur anormale. Comme ces carcasses ont été retenues à la suite dun diagnostic post-mortem, on ne peut exporter la viande et les produits carnés qui en sont dérivés. 19.7.5.2 Contamination Des carcasses et des parties de carcasse contaminées par de la graisse, de la bile, des matières fécales ou une substance toxique quelconque sont falsifiées et sont impropres à la consommation humaine. Les parties contaminées peuvent être enlevées et condamnées, et les parties non contaminées peuvent être approuvées, pour autant que ces dernières ne dégagent aucune odeur ou ne présentent pas dautres caractéristiques malsaines. Si la contamination est généralisée et quil est impossible de léliminer, la carcasse entière doit être condamnée. Si la condamnation entière de la carcasse nest pas justifiée, la carcasse peut être soumise à la retransformation ou à la récupération selon les exigences spécifiées. Il faut condamner les carcasses ou les parties de carcasse contaminées par des huiles volatiles, des poisons, des gaz délétères, du kérosène ou dautres substances toxiques pouvant pénétrer les tissus et les falsifier. Les oiseaux mis dans la cuve déchaudage avant dêtre morts deviennent contaminés par inhalation de leau de la cuve. Chaque fois que lon remarque la présence deau dans les sacs aériens, il faut condamner la carcasse ainsi affectée. 19.7.5.3 Fractures Lorsque des fractures sont décelées sur des carcasses de volaille à linspection post-mortem, lun ou lautre des jugements suivants simpose.
Remarque : Si la partie parée nest plus conforme à la description du produit sur létiquette, modifier cette description. Ainsi, un pilon dont la partie distale a été parée ne peut plus être décrit comme « pilon »; il faut le décrire comme une « portion de pilon » (voir le chapitre 7).
Si, au moment de lenlèvement des pieds, les pattes sont coupées trop courtes (c.-à-d. que la coupe est faite dans le tibia au-dessus de larticulation du jarret), ne prendre des mesures que si une contamination visible est décelée à cet endroit. 19.7.5.4 Manipulation des produits de viande tombés au sol Il demeure évidemment nécessaire dexercer un jugement professionnel quant à la façon de disposer des carcasses (ou parties de carcasse) qui tombent dans des zones fortement contaminées ou des zones où se trouvent des contaminants de type particulier (p. ex. huiles, graisses). Il appartient au vétérinaire en chef de décider du sort à réserver à ces carcasses (ou parties de carcasse). Si la récupération de la carcasse est jugée impossible, on peut alors envisager sa condamnation. La manipulation hygiénique des carcasses ou des parties de carcasse qui sont tombées au sol doit respecter la démarche suivante.
Remarque : Il est permis de manipuler les carcasses dont la peau est intacte en rinçant simplement à fond à leau la surface de la peau; la contamination de la peau qui nest pas enlevée par rinçage doit être enlevée par parage.
19.7.5.5 Perte didentité Il incombe à la direction de létablissement de sassurer que toutes les carcasses et leurs viscères soient présentés à lexamen post-mortem pour en permettre linspection appropriée. Les inspecteurs sont tenus de prendre immédiatement des mesures si la direction de létablissement nassume pas ses responsabilités. La présentation dune carcasse sans tous ses viscères affecte la capacité des inspecteurs ou des détecteurs-viscères à juger de lacceptabilité de la carcasse pour consommation humaine. Si seulement une partie des viscères est manquante, le vétérinaire ou linspecteur détermine sil y a des raisons suffisantes pour condamner la carcasse entière (selon lorgane manquant, létat de la carcasse et du reste des viscères présentés, la prévalence des maladies dans le lot). La façon de disposer des carcasses de poulet (excluant les carcasses de poule) qui ne sont pas présentées avec les viscères est déterminée en fonction de létat de santé du troupeau. Ces carcasses sont approuvées sous réserve que les conditions énumérées aux paragraphes ci-après soient remplies.
Pour les autres catégories de volaille, et lorsque les conditions susmentionnées ne sont pas remplies pour le poulet, une condamnation systématique peut être justifiée à légard dune carcasse présentée sans ses viscères. Bien quil faille juger chaque situation au cas par cas, la gravité du défaut doit être signalée à la direction de létablissement, et des mesures immédiates doivent être prises pour en rectifier la cause. 19.7.5.6 Synovite, ténosynovite, rupture du tendon gastrocnémien, arthrite virale Cet état pathologique dont létiologie est incertaine (mycoplasme, virus et/ou bactéries) est rencontré fréquemment à labattage du poulet. Il sagit dune réaction inflammatoire affectant les membranes synoviales des gaines tendineuses. Un exsudat séreux clair peut être présent dans les gaines tendineuses et les articulations du jarret, et les surfaces articulaires peuvent avoir une apparence blanchâtre avec des érosions du cartilage. En cas de rupture du tendon gastrocnémien au-dessus du jarret, une coloration correspondante verte bleutée de la peau se manifeste à cet endroit. Lorsque la peau est relevée, il peut y avoir une hémorragie légère ou sévère des tissus sous-cutanés. Ces lésions sont souvent causées par un stress physique normal ou excessif sur larticulatio intertarseae. Les lésions décrites au paragraphe précédent peuvent également être causées par une infection à réovirus (arthrite virale). Elles sont généralement déclarées à labattage sous arthrite, arthrite virale, ténosynovite, rupture du tendon gastrocnémien ou synovite. Sans des installations appropriées permettant de faire un diagnostic virologique, il est impossible de déterminer précisément létiologie de ces lésions. Le rejet des carcasses présentant de telles lésions doit reposer sur la présence de signes datteinte généralisée (p. ex. émaciation); autrement, le parage de la partie affectée est requis. Il est recommandé de déclarer cet état pathologique sous synovite en attendant létablissement dune étiologie plus précise. Déclarer sous arthrite toute carcasse condamnée en raison de lésions articulaires autres que celles décrites ci-devant. 19.7.5.7 Émaciation/maigreur/petitesse Par définition, lémaciation (maigreur pathologique) se caractérise par une détérioration de létat physique et une diminution de volume des organes, particulièrement le foie, la rate et le tissu musculaire. La caractéristique la plus évidente est la perte du gras corporel et laltération de sa consistance. Les endroits où lon trouve du gras sont rétractés, et ce qui reste de gras a une apparence gélatineuse, une consistance visqueuse et une couleur jaunâtre. Déclarer sous émaciation les carcasses présentant les lésions décrites ci-devant, sans signes dautres maladies. (À distinguer de latrophie séreuse des graisses décrite dans le manuel de formation.) Chez la volaille, il importe de différencier les carcasses émaciées des carcasses maigres ou simplement plus petites que les autres carcasses du lot. Comme la maigreur ou la petitesse physiologique ne pose aucun risque sanitaire ou nindique en rien une diminution de la qualité de la chair, les carcasses affectées par cet état peuvent être approuvées. 19.7.5.8 Lésions de dermatite superficielle/dermatite de la hanche La dermatite de la hanche et la dermatite de contact sont les causes les plus fréquentes de dermatite superficielle à labattoir. Il faut parer, même si lon ne pas connaît son étiologie exacte, une lésion cutanée au stade de linflammation active (c.-à-d. avec rougeur et enflure, dans les cas de gales et de croûtes, et avec enflure dans les cas déraflures) et mesurant plus de 3 mm dans toutes ses dimensions. En outre, aucune carcasse ne doit présenter de lésions de dermatite superficielle couvrant une surface de dimension supérieure à plus de 6,45 cm² (1 po x 1 po) chez les petites espèces et à plus de 25,0 cm² (2 po x 2 po) chez les dindons. Le caractère sain des carcasses ne semble pas être compromis par la présence de lésions non actives et chroniques de dermatite superficielle. Lexploitant de létablissement de transformation est responsable de lélimination de ces lésions. Toute lésion cutanée affectant aussi les tissus sous-cutanés et/ou musculaires doit être éliminée. En général, aucune carcasse ne devrait être condamnée pour cause de dermatite. Sil y a des complications (p. ex. cellulite ou myosite), déclarer ces complications comme étant la cause de la condamnation afin que léleveur dispose de linformation la plus juste possible. 19.7.5.9 Maladie de Marek Forme cutanée Lorsque les lésions causées par la maladie de Marek se limitent à la peau et sont circonscrites, quaucun viscère ou nerf nest atteint et quil ny a pas de signes datteinte généralisée, les carcasses affectées sont approuvées après avoir été parées. 19.7.5.10 Ostéomyélite chez le dindon La prévalence de cet état pathologique varie selon la région au Canada. La présence dun foie de couleur verte chez un certain nombre de carcasses de dindon a été maintes fois associée à la présence dostéomyélite dans le troupeau. Cependant, les volailles ayant été soumises à un jeûne prolongé peuvent aussi présenter un foie vert résultant dune imbibition biliaire, et les foies verts ont aussi été associés à une clostridiose localisée des canaux biliaires, en labsence de lésions dostéomyélite. De même, Staphylococcus, Actynomyces pyogenes, E. coli et Salmonella ont été isolés des lésions osseuses de carcasses atteintes; cependant, on nindique pas quelle bactérie, le cas échéant, a été isolée du foie de ces mêmes carcasses. Les liens entre la coloration verdâtre des foies et les lésions osseuses, de même quavec une étiologie quelconque, sont encore peu clairs. La présence dun foie verdâtre dans une carcasse ne peut être considérée comme un signe de septicémie active; cest plutôt un incitatif à soumettre la carcasse à un examen plus détaillé. Un foie verdâtre ne peut à lui seul justifier la condamnation dune carcasse. Afin de vérifier sil sagit dostéomyélite ou non, on peut procéder à un examen post-mortem plus poussé sur un sous-ensemble de carcasses dun troupeau. Le protocole de confirmation suivant a été établi à cette fin. Le recours à ce protocole est facultatif; la décision dy recourir est laissée à la discrétion du vétérinaire. Un échantillon de dindons (voir la section « Détermination du nombre de carcasses suspectes à soumettre à une inspection approfondie ») pour déterminer la taille de léchantillon ) est prélevé sur les carcasses suspectes (c.-à-d. celles dont le foie est vert ou qui présentent une hypertrophie articulaire). Comme les lésions dostéomyélite se manifestent surtout à lextrémité proximale du tibia, il sagit de fendre ces os dans le sens de la longueur afin de vérifier sils sont atteints ou non. Les lésions se caractérisent par la présence dun exsudat caséeux de couleur jaune. Il peut aussi y avoir des zones de lyse, ce qui rend les os fragiles. (Au besoin, les articulations de la hanche et de lépaule peuvent aussi être vérifiées.) Si de telles lésions sont observées, il faut inspecter toutes les carcasses du troupeau présentant un foie vert ou une hypertrophie articulaire aux fins de dépistage de lostéomyélite. Le jugement post-mortem varie en fonction de la présence ou non de signes datteinte généralisée (p. ex. linfection touche les sacs aériens claviculaires; atteinte de plusieurs os longs et/ou articulations et/ou gaines tendineuses; présence dabcès dans les muscles pectoraux). La carcasse entière doit être condamnée ou rejetée si linfection est généralisée. Le matériel condamné/rejeté doit être envoyé à un fondoir autorisé pour produits non comestibles. 19.7.5.11 Cellulite Selon le mode dinspection traditionnelle de la volaille, les carcasses présentant des lésions de cellulite sont parées soit par laide/pareur placé près de linspecteur, soit en aval de la chaîne déviscération, sous réserve que lexploitant ait mis en place un programme dassurance de la qualité efficace. Selon le Programme canadien dinspection de la volaille (PCIV) ou le Programme modernisé dinspection de la volaille (PMIV), les carcasses peuvent être parées sur la chaîne, en aval du poste dinspection/de détection. Le parage des lésions de cellulite est assujetti aux conditions ci-après.
19.7.5.12 Ascite Lascite chez le poulet résulte généralement dune insuffisance ventriculaire droite. Les poulets à griller ont été sélectionnés génétiquement pour une croissance rapide. Ce taux de croissance est trop rapide pour que les poumons aient le temps de se développer suffisamment, ce qui cause une hypertension pulmonaire et une insuffisance cardiaque droite secondaire. Condamner une carcasse qui présente une émaciation, un oedème sous-cutané, une anasarque ou une congestion. Examiner soigneusement une carcasse dont le foie a un aspect mamelonné pour déterminer si elle présente un oedème sous-cutané. La présence dun foie daspect mamelonné ne justifie pas à elle seule la condamnation dune carcasse. Accepter également une carcasse qui présente de lascite sans effets généralisés. Le tableau suivant a été élaboré afin daider les vétérinaires à évaluer cet état pathologique.
19.7.5.13 Syndrome septicémie/toxémie/congestion Quoique rare, cet état pathologique existe toutefois chez des carcasses de volaille condamnées pour une infection (septicémie), un état dintoxication (toxémie) ou une congestion généralisée sans quil soit possible de relier les signes datteinte généralisée observés à une atteinte initiale particulière. Parmi les différentes lésions que lon peut trouver dans une carcasse atteinte de septicémie ou de toxémie, voici celles qui sont le plus souvent rencontrées (par ordre décroissant) :
Soulignons quil est rare que toutes ces lésions soient présentes sur la même carcasse. Une carcasse septicémique doit être envoyée à un fondoir autorisé pour produits non comestibles, tandis quune carcasse congestionnée peut être utilisée pour lalimentation animale. Il est à noter que les deux états pathologiques peuvent être concomitants : la carcasse est alors envoyée au fondoir. 19.7.5.14 Saignée imparfaite Les carcasses qui sont inadéquatement saignées doivent être rejetées ou condamnées. Celles ci sont reconnaissables à la couleur rougeâtre des follicules des plumes sur chaque côté de la poitrine et sur la surface du dos. Le cou démontrera une extrême rougeur avec ou sans la tête attachée. Fréquemment, la région cloacale et les follicules des plumes du haut des cuisses sont rouges. Les carcasses affectées peuvent aussi démontrer de la congestion des vaisseaux sanguins dans les ailes. Les carcasses légèrement rouges ou dont seules les extrémités sont rougeâtres sont vraisemblablement en état initial de choc cardio-vasculaire. Durant lhiver, la coloration rouge des extrémités peut être causée par des engelures. Ces carcasses peuvent rester sur la chaîne et/ou être soumises à un parage ultérieur. Lexploitant doit réévaluer ses méthodes détourdissement et de saignée lorsque des carcasses dont la saignée est imparfaite (couleur allant de légèrement rouge à rouge brique) sont présentées à la présélection. Pour de plus amples informations sur les méthodes de saignée, veuillez consulter la section 19.2.1.3 de ce Manuel. Lexploitant doit immédiatement mettre en oeuvre un processus dactions correctives pour corriger toute méthode détourdissement ou de saignée inadéquate. La direction de létablissement doit immédiatement avertir le vétérinaire en chef lorsque des carcasses avec saignee inadéquate sont présentes. 19.7.5.15 Salpingite/péritonite Ne pas condamner des carcasses de poulet pour cause de salpingite. Des lésions caséeuses ou mucopurulentes circonscrites à la trompe de lutérus ou aux tissus environnants peuvent être enlevées par parage, aspiration, curetage ou désossage. Chez le poulet à griller, ces lésions sont plus fréquentes quune inflammation aiguë. Les carcasses de poulet à griller atteintes devraient donc être de bonnes candidates pour laspiration ou le désossage. Une carcasse autrement normale dont la trompe de lutérus se rompt, avec peu ou pas de signes dinflammation des tissus environnants, devrait être reconditionnée ou récupérée. Chez la volaille, la péritonite est principalement liée à des traumas ou résulte dune salpingite, dune aérosacculite, dune omphalophlébite, dune entérite ou dune hépatite. Elle se caractérise généralement par des filets de matières fibrineuses rouges accrochés à la paroi abdominale ou aux viscères. Le terme péritonite ne doit pas être utilisé pour décrire le transsudat transparent (oedème de la capsule du foie), que lon associe à une hépatose qui est secondaire au syndrome ascite/cyanose. Dans ces cas, déclarer sous ces termes, lesquels reflètent plus adéquatement létat pathologique en question. 19.7.5.16 Carcasse à chair foncée/cyanose Il est impossible de déceler ou de condamner tous les oiseaux moribonds à lexamen ante-mortem. Les oiseaux abattus dans un état moribond sont donc condamnés à lexamen post-mortem et déclarés sous carcasse à chair foncée/cyanose. Le terme « moribond » ne devrait pas être utilisé pour la volaille. Chez la volaille, létat moribond résulte habituellement du stress causé par le transport ou le milieu (température) plutôt que dune maladie. On reconnaît quil est impossible de trier les oiseaux avant labattage. Actuellement, les employés de labattoir sont chargés de séparer les oiseaux morts des oiseaux vivants. On ne peut leur demander, en plus, de séparer les oiseaux réellement moribonds en raison dune maladie infectieuse des oiseaux qui sont simplement paralysés ou léthargiques à cause du stress dû au transport ou au milieu. La cyanose nest pas causée que par le stress (p. ex. il peut sagir dune maladie respiratoire), et on devrait généralement pouvoir en déterminer la cause initiale et déclarer celle-ci. Or, dans le cas doiseaux moribonds, la cyanose est généralement latteinte initiale, et il est acceptable de déclarer celle-ci sous carcasse à chair foncée. Typiquement, les lésions post-mortem se caractérisent par des muscles du bréchet dont la couleur est beaucoup plus foncée que chez les autres carcasses du lot (c.-à-d. par rapport à la normale). Comme il est indiqué précédemment, la carcasse à chair foncée est un état métabolique causé par un stress/choc dû au transport. Cet état est souvent, mais pas nécessairement, associé à des troubles cardio-vasculaires chez la volaille. Lapparence des carcasses varie dune congestion à une coloration des muscles allant de légèrement bleutée à bleu foncé ou violet. Les carcasses dune coloration allant de légèrement à modérément bleutée devraient être approuvées, pour autant que la coloration sombre de la chair soit la seule constatation importante, puisque la couleur de ces carcasses revient à la normale dans la cuve de refroidissement. Seules les carcasses à chair très foncée doivent être condamnées. Les carcasses avec une congestion et une pétéchie des extrémités, mais qui sont normales à part ce défaut, ne devraient pas être condamnées. On devrait plutôt les parer. Une coloration superficielle rosée ou rougeâtre de la peau associée à une imbibition sanguine est souvent observée chez les carcasses de volaille laissées dans les cuves, au réaccrochage, en raison dun trop-plein de carcasses sur la chaîne déviscération. Ces carcasses ne doivent pas être condamnées, car cette coloration disparaît au refroidissement. Les carcasses cyanosées qui sont également atteintes dascite devraient être évaluées et condamnées au besoin. Il faut déclarer lascite comme étant la cause de la condamnation afin que léleveur dispose de linformation la plus juste possible. On observe un changement de couleur causé par la déshydratation chez les carcasses accrochées pendant une longue période. Ces carcasses peuvent être difficiles à distinguer des carcasses à chair foncée, et ce, malgré leur couleur normale au moment de laccrochage. Or, on peut prévenir un tel problème en vidant fréquemment les supports. 19.7.5.17 Aérosacculite Laérosacculite se manifeste chez la volaille, dont le poulet, la poule, le dindon et le canard. 19.7.5.17.1 Jugement sur le sort à réserver aux carcasses présentant des lésions daérosacculite Les carcasses présentant des signes datteinte généralisée (polysérite, émaciation, chair foncée) ou des lésions aiguës doivent être condamnées. Au poste de détection des défauts des viscères et/ou au poste dinspection :
Cependant, des carcasses présentant des lésions daérosacculite mineures peuvent être récupérées ou reconditionnées, conformément aux sections pertinentes du présent chapitre.
Remarque : lexploitant doit obtenir un avis de linspecteur et/ou du vétérinaire de lACIA lorsque lincidence dune lésion spécifique est supérieure à la norme. Lorsque des carcasses affectées par laérosacculite sont présentées au vétérinaire de lACIA, lexamen en profondeur des carcasses en vue de dépister des lésions dans le diverticulum du sac interclaviculaire nest plus requis. Dans les établissements agréés adhérant au PMIV et au programme des normes relatives aux carcasses habillées (NCH), les carcasses font lobjet dune approbation conditionnelle au poste de détection des défauts des viscères et/ou au poste dinspection, étant entendu quil peut rester dans la cavité de certaines carcasses des lésions visibles sur les sacs caudaux, les sacs crâniens et/ou les poumons. Ces lésions doivent être enlevées hors chaîne ou sur la chaîne de façon à ce que les carcasses satisfassent aux tests de conformité aux normes relatives aux carcasses habillées. Les carcasses (pouvant présenter des lésions daérosacculite) qui sont acceptées au poste de détection des défauts de la carcasse/des viscères doivent être soumises à une détection des défauts de la cavité, une fois que lexploitant estime que les lésions internes ont été enlevées. Lemplacement du poste de détection des défauts de la cavité peut varier selon léquipement utilisé et les choix faits par lexploitant. Les tests de conformité aux normes relatives aux carcasses habillées doivent être menés une fois que lexploitant a pris toutes les mesures nécessaires pour éliminer toutes les lésions possibles. Par lésions daérosacculite, on entend le caséum et/ou lexsudat à lintérieur des sacs et/ou dans les cavités thoracique et/ou abdominale ainsi que les lésions caractérisées par de la fibrine et/ou des adhérences. Ces lésions doivent être identifiables, cest-à-dire quelles doivent mesurer > 3 mm. De plus, il a été démontré que les membranes des sacs aériens qui nont aucune adhérence mais qui peuvent être épaissies ne constituent pas une lésion comme telle : cet épaississement représente une réaction normale de défense des sacs en présence dun agent irritant provenant du milieu et/ou dun agent causal de laérosacculite. Une fois les sacs affectés reconditionnés, les membranes vestigiales ne présentant plus de lésions caséeuses et/ou exsudatives ne sont pas considérées comme des « lésions » aux postes de détection de la cavité et/ou lors des tests de conformité aux normes relatives aux carcasses habillées. 19.7.5.17.2 Lots affichant des taux élevés daérosacculite Lobjectif global est de réduire à la fois le nombre de lots présentant des lésions daérosacculite et la gravité des cas daérosacculite chez les oiseaux présentés à labattage.
Les arbres de décision (poulet, dindon et canard) figurant ci-après traitent de lévaluation des carcasses présentant des lésions daérosacculite. 19.7.5.17.3 Carcasses et/ou viscères de poulet présentant des lésions daérosacculite
19.7.5.17.4 Carcasses de dindon présentant des lésions daérosacculite (en voie de révision)
19.7.5.17.5 Carcasses de canard présentant des lésions daérosacculite (en voie de révision)
19.7.5.18 Déviation valgus-varus Cest la politique ministérielle officielle de considérer que la déviation valgus-varus sans autres signes ou complications systémiques est purement un problème de transformation. Il ny a pas de risque pour la santé associé à la déviation valgus-varus. La condamnation nest pas requise à moins que la carcasse ne présente des signes datteinte généralisée (p. ex. émaciation). La plupart de ces carcasses peuvent être parées si la déviation est grave. 19.7.5.19 Hépatite Lhépatite a de nombreux agents étiologiques, y compris des infections virales ou bactériennes, une mycotoxicose aiguë, des agents toxiques ou une obstruction du système biliaire. Les adénovirus aviaires causent lhépatite à corps dinclusion. Lagent de lanémie infectieuse du poulet accroît la possibilité que des adénovirus causent une inflammation du foie et une mortalité chez les oiseaux. Lhépatite infectieuse nécrosante peut être causée par des virus et par E. coli , Campylobacter, Helicobacter pullurom, Klebsiella, Listeria, Moraxella, Pseudomonas, Salmonellosis et Clostridia. Lhépatite infectieuse nécrosante peut se manifester par de petits foyers nécrotiques blancs, rouges, noir verdâtre ou jaunes localisés à dispersés ou distincts à coalescents, selon la cause et létat de progression de la maladie. Le foyer nécrotique peut être en relief ou être dispersé dans le parenchyme du foie. Le foie peut être hypertrophié et afficher une consistance plus ferme. Lorsque des carcasses et leurs viscères présentent ces lésions, déclarer sous hépatite et les condamner en raison de la présence possible dune septicémie. 19.7.5.20 Carcasses rejetées par lexploitant de létablissement de transformation Récupérer ou reconditionner les carcasses présentant des lésions mineures ne justifiant pas la condamnation de la carcasse entière. Si un exploitant ne veut pas commercialiser certaines carcasses ou parties de carcasse autrement jugées propres à la consommation en vertu de la LIV (carcasses trop petites, pas dinstallations de récupération, incidence élevée dun état pathologique dans un troupeau, etc.), lACIA ne posera pas de jugement sur le sort de ces carcasses, et aucune donnée sur celles-ci ne doit être consignée sur les rapports dinspection ante-mortem et post-mortem. 19.7.5.21 Détermination du nombre de carcasses suspectes à soumettre à une inspection approfondie Lexamen organoleptique des carcasses est parfois insuffisant pour détecter toutes les lésions. Un examen invasif plus approfondi est parfois requis (p. ex. carcasses de dindon à « foie vert », carcasses présentant une myopathie dégénérative). On recommande de nexaminer que un sous-échantillon représentatif des carcasses « suspectes ». Si on ne détecte pas dautres lésions, toutes les autres carcasses « suspectes » peuvent alors être approuvées sans mener dinspection plus approfondie. Veuillez consulter le tableau qui suit pour connaître le nombre de carcasses qui doivent faire lobjet dune inspection approfondie.
Le niveau de confiance dans la détection dautres lésions est de 95 % si la prévalence des lésions se situe entre 0 et 10 %. 19.7.5.22 Inspection des dindons que lon soupçonne de présenter une myopathie dégénérative 19.7.5.22.1 Contexte La myopathie dégénérative est une affection des muscles pectoraux du dindon qui affecte surtout les dindes. Cette maladie ne pose pas de risque pour la santé humaine, mais les tissus affectés doivent néanmoins être parés et condamnés pour des raisons esthétiques. 19.7.5.22.2 Exigences relatives au désossage des carcasses suspectes Linspection des dindons soupçonnés dêtre atteints de myopathie dégénérative au poste de désossage de létablissement est assujettie aux conditions énumérées ci-après.
Le personnel de lACIA exerce un contrôle additionnel sur le produit fini et sur létape du désossage en vérifiant sil y a des non-conformités et des tissus affectés non détectés. Si le personnel de lACIA en trouve, létablissement doit amorcer un processus daction corrective efficace, sinon linspecteur responsable peut exiger que toutes carcasses suspectes soient inspectées à légard de la myopathie dégénérative lors de léviscération. 19.7.5.22.3 Expédition des lots suspects dun établissement à un autre Lorsque des carcasses de dindon que lon soupçonne dêtre atteintes de myopathie dégénérative sont expédiées à un établissement de transformation en vue de leur désossage, les exigences énumérées précédemment doivent aussi être mises en place à létablissement qui reçoit le produit. À ces exigences sajoute le maintien de lidentité des lots suspects depuis la réception jusquà létape du désossage. 19.7.5.22.4 Modalités dapprobation Les programmes de contrôle de lexploitant doivent être soumises à lapprobation du vétérinaire en chef. Un exemplaire du programme approuvé doit ensuite être remis au spécialiste des programmes dinspection de la volaille/Centre opérationnel. Létablissement doit montrer à la satisfaction du vétérinaire en chef que ses employés ont reçu une formation qui leur permet de reconnaître les carcasses atteintes de myopathie dégénérative et de parer correctement tous les tissus touchés. Une confirmation à cet effet, signée par lexploitant et le vétérinaire en chef de létablissement, doit être attachée à lexemplaire destiné au bureau du Centre opérationnel. 19.7.6 Jugement vétérinaire et certificats de condamnationÀ compter du 2 janvier 2005, lACIA ne pose plus, sur une base permanente, de jugements vétérinaires post-mortem et ne délivre plus de certificats de condamnation pour les carcasses et les viscères correspondants de volailles autres que les poulets (incluant les poulets à rôtir), les poules autres que les poules pondeuses et tous les types de dindons (et pour les ratites, voir le chapitre 17 du présent manuel). Cependant, lACIA peut fournir ce service pour un troupeau particulier si lexploitant demande que lACIA délivre un certificat de condamnation avant la date à laquelle le troupeau est abattu. En outre, un jugement vétérinaire nest plus posé par lACIA, à moins que les carcasses et leurs viscères soient présentés par lexploitant dune manière qui facilite lexercice dun jugement vétérinaire sans manipulation (conformément à la section A.3, Annexe A, du présent chapitre) et que lexploitant fournisse des postes de jugement vétérinaire qui satisfassent aux exigences relatives aux installations décrites au chapitre 2 du présent manuel. Les supports, les carrousels, etc. utilisés par lexploitant pour présenter les carcasses et leurs viscères au vétérinaire doivent être de dimensions suffisantes pour assurer une présentation adéquate :
Lexploitant peut aussi, dans le dernier cas, choisir de présenter manuellement les carcasses avec leurs viscères au vétérinaire afin quil puisse décider de leur sort. Un contact est permis entre les carcasses sur les supports, les carrousels, etc., à la condition que les défauts pathologiques présents sur les carcasses et/ou les viscères soient assez bien en vue pour quun jugement vétérinaire sans manipulation soit possible et que lexploitant rejette toutes les carcasses non condamnées par le vétérinaire en tant que carcasses rejetées par létablissement (ces carcasses ne peuvent être retransformées ou récupérées en tant que produits comestibles et ne sont pas consignées sur le certificat de condamnation). Laide de létablissement, qui est placé à côté de linspecteur, retire les carcasses non conformes de la chaîne déviscération et consigne la raison du rejet de chaque carcasse selon les instructions de linspecteur de lACIA. Lexploitant est responsable du rejet des carcasses et de leurs viscères suivant le jugement vétérinaire. |
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