Agriculture et Agroalimentaire Canada / Agriculture and Agri-Food Canada
Sauter tous les menusSauter le premier menu  English Contactez-nous  Aide  Recherche  Site du Canada
 AAC en direct  Liens Salle de presse  Quoi de neuf  Index du site
 ARAP en direct  Employées  Programmes et services  Les bureaux
Administration du rétablissment agricoles des Prairies
Centre Canada-Saskatchean de recherche sur la diversification de l'irrigation
Vous êtes ici : ARAP en direct > CRDI > Publications

La production de légumes – une industrie en expansion

Introduction

Trois créneaux se présentent aux agriculteurs de Saskatchewan qui se spécialisent dans les cultures légumières :

  • La production maraîchère : Cette activité consiste à produire sur une superficie relativement restreinte une grande variété de légumes destinés à la vente directe au consommateur.
  • La production de plein champ : Cette activité consiste à produire sur une grande superficie un nombre restreint de légumes pour les grossistes ou les usines de transformation.
  • La production de semences : Cette activité aux possibilités restreintes consiste à produire de la semence de légumes.

Selon les données de 1999 sur les déchargements de légumes au Canada, près de 2,5 % des légumes écoulés sur le marché de gros et au détail dans les Prairies provenaient de Saskatchewan, comparativement à 46 % du Manitoba et à 51 % de l'Alberta. En 1998, les encaissements provenant des légumes ont représenté 22,6 millions de dollars (M$) au Manitoba, 2,9 M$ en Saskatchewan et 59,2 M$ en Alberta.

Une analyse sur le degré d'autosuffisance en légumes de saison a révélé que le Manitoba comblait 57 % de ses besoins, comparativement à 7 % pour la Saskatchewan et à 33 % pour l'Alberta. Les consommateurs de la Saskatchewan achètent environ pour 25 M$ par an de légumes frais qui pourraient être cultivés sur le territoire de cette province.

Projet de démonstration de production de légumes à l'échelle commerciale

En 1996, le Centre Canada-Saskatchewan de recherche sur la diversification de l'irrigation (CRDI) a lancé un projet pour faire la démonstration de nouvelles technologies de production et de stockage de 11 types de cultures légumières. Le projet s'est poursuivi de 1997 à 2000 grâce à de l'argent provenant du Fonds Canada-Saskatchewan d'innovation agroalimentaire.

Des variétés choisies de poivrons, de citrouilles, de concombre, de chou, de carottes, de laitue romaine, de chou-fleur, de brocoli, de céleri, de choux de Bruxelles et de melon ont été cultivées sur des parcelles de près d'un demi-acre au cours d'une période de trois ans, en reproduisant les conditions de production à l'échelle commerciale. Les légumes ont été récoltés, transformés selon le cas, et vendus à des grossistes afin de simuler les processus sur toute de la chaîne d'approvisionnement.

Des techniques de production comme la micro-irrigation, les paillis de plastique et les minitunnels ont été mises à l'essai.

Résultats du projet

Le projet a permis de montrer qu'il est possible de cultiver un certain nombre de légumes en Saskatchewan et d'obtenir des rendements acceptables et une qualité satisfaisante. Il est même possible d'offrir des légumes de qualité supérieure lorsque le marché est situé assez près du champ pour permettre de livrer les légumes une fois qu'ils sont parvenus à pleine maturité sur la tige.

C'est la citrouille qui a permis d'obtenir le meilleur prix net (figure 1). La qualité était excellente, et la plupart des citrouilles étaient uniformément orange au moment de la récolte. Attention, car le marché de la citrouille est restreint et hautement saisonnier. Les producteurs intéressés devront user de prudence avant de se lancer dans cette culture.

Les carottes et le chou donnent des rendements élevés qui peuvent atteindre entre 55 et 65 t/ha (25- 30 tonnes/acre) dans les deux cas. La demande de ces légumes est forte et répartie également sur toute l'année. La carotte présente l'avantage supplémentaire d'être l'une des rares cultures légumières dont la production peut être entièrement mécanisée.

Le chou de Bruxelles et le brocoli sont des espèces crucifères qui se plaisent sous des températures fraîches. Ces deux cultures présentent un potentiel, pourvu que certains obstacles puissent être surmontés.

Le chou de Bruxelles est une culture à saison longue. Une méthode de récolte mécanisée devra être mise au point pour la production à l'échelle commerciale, à moins que les consommateurs n'acceptent qu'on leur propose les choux de Bruxelles encore attachés sur la tige. En récoltant les tiges couvertes de bourgeons encore attachés, on a réussi à réduire le coût de la main-d'oeuvre à entre un tiers et un quart du coût de la récolte des bourgeons individuels.

Dans le cas du brocoli, on a transplanté de jeunes pousses par bandes successives de mai à juillet. Les brocolis qui sont parvenus à maturité pendant la partie la plus chaude de la saison ont dû être récoltés rapidement, au risque de perdre de la qualité. Les brocolis plantés vers la fin de la saison ont mûri plus lentement. Ceux récoltés dans les parcelles de démonstration présentaient des pommes de bonne taille et ont été bien acceptés par les grossistes. Les pommes étaient faciles à récolter et à décolleter, mais ont dû être réfrigérées très rapidement pour assurer le maintien de la qualité. Les brocolis devaient être conditionnés dans la glace avant d'être expédiés.

Les essais ont permis d'obtenir du céleri et de la laitue romaine d'excellente qualité qui ont été très bien acceptés par le marché. Le céleri est une culture tardive. Les graines doivent être semées à la mi-mars, et les plants doivent être transplantés au champ une fois que la température se maintient au-dessus de 10 °C. Le céleri aime l'humidité.

Les pieds de laitue romaine ont été transplantés par bandes successives. Les premières bandes ont donné des laitues à pommes élevées et bien formées, sans brûlure à l'extrémité des feuilles. Par contre, les laitues qui ont poussé tard en saison ont donné de petites pommes à cause des fortes chaleurs.

La culture du concombre exige beaucoup de main-d'oeuvre, mais donne des recettes élevées. La mécanisation de la récolte contribuerait à accroître la rentabilité de cette culture. Lors des premières étapes du projet de démonstration, la manutention brusque des tiges au moment de la récolte a contribué à l'incidence de concombres griffés, donc invendables. Ce problème a été réduit grâce à une manutention plus soigneuse des tiges.

Pendant les années marquées par une saison de croissance chaude, les poivrons peuvent rapporter des recettes attrayantes. Par contre, les années de temps frais, les rendements de poivrons mûrs sont décevants, malgré la mise en oeuvre de moyens comme la transplantation, les paillis de plastique et les minitunnels. Il s'agit d'une culture très lucrative (particulièrement le poivron rouge), mais qui mûrit lentement lorsque les températures sont douces et qui ne résiste pas au gel.

S'il est possible d'obtenir des rendements élevés en chou-fleur, tout se joue dans la conduite des cultures, le but étant de produire des pommes bien blanches, condition impérative de rentabilité. Si on veut obtenir la belle coloration exigée par le marché, il faut choisir des variétés de chou-fleur autoblanchissant et recourir aux techniques qui favorisent la pousse des feuilles. Il faut également récolter les pommes en temps opportun.

Le melon est une autre culture à valeur élevée qui présente un potentiel en Saskatchewan, pourvu que l'on ait recours à des techniques comme le paillis de plastique et les minitunnels. Bien qu'il soit recommandé de transplanter les melons, particulièrement pour la vente en début de saison, le semis direct permet également d'amener la récolte à maturité, pourvu que les températures se situent près de la normale pendant la saison de croissance. La teneur en sucre des melons récoltés à pleine maturité (pédoncule bien cerné) en Saskatchewan se situait entre 9 et 14 %, soit à peu près le double de la teneur des melons importés. La durée de conservation à l'étalage des melons parvenus à ce stade de maturité est limitée. Il est donc recommandé que ces fruits soient consommés dans les sept jours environ après la récolte. Les melons cultivés localement peuvent servir à alimenter un marché haut de gamme.

Frais de main-d'oeuvre

L'intrant le plus important en fait de coût est la main-d'oeuvre. Les frais de main-d'oeuvre variaient de 33 % des coûts variables pour la citrouille à 70 % dans le cas du céleri. La mise au point de dispositifs mécaniques et de systèmes de production efficaces est nécessaire pour accroître la rentabilité des cultures légumières à l'échelle commerciale.

Conclusion

Les légumes peuvent s'avérer rentables en Saskatchewan, pourvu que les techniques appropriées soient mises en oeuvre. Ce type culture présente des possibilités de diversification hautement lucratives.

La mécanisation et l'utilisation efficace de la main-d'oeuvre sont des facteurs essentiels de réussite.

Grâce à l'absence relative de ravageurs en Saskatchewan, il est possible d'obtenir des légumes écologiquement sains. Les producteurs de cette province pourraient tirer parti de cet atout commercial.

Le mot de la fin

La culture de légumes peut s'avérer rentable en Saskatchewan, pourvu que les techniques appropriées soient mises en oeuvre. Ce type de culture présente des possibilités de diversification hautement lucratives.

Haut de la page Avis importants