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La conservation de l'eau – chaque goutte est précieuse

La conservation de l'eau - chaque goutte est précieuse


On n'insistera jamais assez sur l'importance de protéger nos ressources en eau. Économiquement, la contribution mesurable de l'eau à l'économie canadienne est difficile à estimer. Sur le plan écologique, l'eau est le flot nourricier de la planète. Faute d'un approvisionnement régulier en eau douce et saine, toute forme de vie sur terre – y compris l'humanité – disparaîtrait.

La perception selon laquelle le Canada a de l'eau douce en abondance nous a toutefois portés à utiliser la ressource de manière insouciante et abusive, par exemple en concevant des toilettes qui consomment 18 litres par chasse d'eau alors que 6 litres suffiraient, ou en déversant dans les plans d'eau nos effluents industriels ou même municipaux dans certains cas.

En 2001, les utilisations domestiques moyennes de l'eau douce étaient de 335 litres par habitant et par jour.

Notre façon d'utiliser l'eau engendre des problèmes complexes sur les plans quantitatif, qualitatif et économique dont au moins l'une des causes est facile à combattre : le gaspillage de l'eau. La solution est simple : conserver l'eau. En termes simples, conserver l'eau signifie faire autant avec moins, c'est-à-dire l'utiliser plus rationnellement ou diminuer notre consommation quand c'est possible, de façon à protéger la ressource aujourd'hui et pour l'avenir. En utilisant l'eau judicieusement, nous pouvons réduire la pollution, combattre l'insalubrité, diminuer les coûts et prolonger la vie utile des installations actuelles d'approvisionnement en eau et d'épuration.

Et cela peut se faire facilement. Sans modifier beaucoup nos habitudes ou l'équipement en place, nous pouvons réduire d'au moins 40 % notre consommation d'eau à la maison et au travail. Cette publication vous indiquera comment la conservation de l'eau peut aider à aborder les problèmes d'utilisation et de qualité de l'eau et comment vous pouvez, comme consommateurs résidentiels, participer à la recherche de solutions.

Maintien des réserves d'eau

L'eau est considérée comme une ressource renouvelable, « renouvelable » signifiant ici la portion qui circule constamment dans le cycle hydrologique (se reporter au n° A-1 de la collection Eau douce, « L'eau – cette magicienne de la nature »). Cependant, cette précieuse ressource fait l'objet de pressions croissantes. Ainsi, entre 1972 et 1996, le rythme des prélèvements d'eau au Canada a augmenté de près de 90 %, passant de 24 milliards à 45 milliards de mètres cubes par année, alors que notre population s'est accrue de seulement 33,6 % durant la même période. Ces chiffres illustrent clairement la soif intarissable et toujours plus forte liée à notre mode de vie. Toutefois, à mesure que s'épuisent les réserves d'eau facilement accessibles, nous commençons à comprendre que la quantité d'eau disponible est réellement limitée.

Facteurs limitatifs

  • Même si le Canada possède une quantité importante d'eau douce, cette eau ne représente que 7 % des réserves mondiales renouvelables en eau douce.
  • Au Canada, 84 % de la population habite une étroite bande méridionale du territoire, alors que 60 % de nos réserves d'eau coulent vers le nord, en direction du cercle arctique.
  • Vu la concentration croissante d'une population toujours plus assoiffée dans des agglomérations urbaines en constante expansion, les autorités responsables de la régularisation des eaux et les décideurs oeuvrant dans ce domaine s'efforcent de trouver des moyens de tirer plus que le maximum des réserves disponibles.
  • Les eaux superficielles et souterraines sont l'objet d'une pollution croissante qui amenuise encore plus notre approvisionnement en eau saine et facilement accessible.
  • L'eau que nous utilisons perd presque toujours une partie de sa qualité; par conséquent, moins nous prélevons d'eau, moins nous perturbons l'équilibre naturel des écosystèmes aquatiques. Et moins nous perturbons l'écosystème, moins nous devons consacrer d'argent à redonner à l'eau une qualité convenable pour utilisation publique.
  • Enfin, les autorités municipales ont de plus en plus de difficulté à financer leurs installations d'approvisionnement en eau et d'épuration.

Cependant, nous pouvons contribuer grandement à résoudre ces problèmes en réduisant la consommation inutile. À cette fin, nous devons repérer les cas de gaspillage, tant à la maison qu'au travail ainsi que dans les immeubles et les procédés industriels, et modifier en conséquence nos appareils ou nos habitudes de consommation d'eau.

Les diverses utilisations de l'eau

L'eau est utilisée de bien des façons auxquelles nous accordons des valeurs différentes. Les utilisations sur place (p. ex., pour le transport et les loisirs) sont hautement prisées, mais il s'avère difficile de leur attribuer une valeur économique réellement significative. Ainsi, combien le consommateur moyen serait-il disposé à payer pour nager dans un lac propre ou pour pêcher dans un cours d'eau non pollué?

Le plus grand nombre et la plus grande diversité d'utilisations – et de loin – ont lieu sur terre. On parle alors d'utilisations par prélèvement auxquelles, malgré leur importance dans notre vie quotidienne, on a habituellement attribué une faible valeur. L'eau est prélevée, utilisée et rejetée. La majorité des utilisations par prélèvement « consomment » une partie de l'eau, c'est-à-dire que la quantité retournée à la source est moindre que celle prélevée. En outre, l'eau rejetée après utilisation a souvent perdu de sa qualité, ce qui se répercute négativement tant sur l'environnement que sur les utilisations récréatives sur place.

En 1996, on relevait cinq grandes catégories d'utilisation par prélèvement totalisant des prélèvements annuels de 44,6 milliards de mètres cubes d'eau. Ces utilisations, exposées plus en détail dans le n° A-4 de la collection Eau douce, « L'eau travaille pour nous! ». Figure - Les cinq grandes utilisations de l'eau au Canada, 1996 (65Ko)

La production de thermoélectricité par les centrales classiques et nucléaires comptait pour environ 64 % des prélèvements d'eau en 1996.

L'industrie manufacturière faisait état de 14 % des prélèvements d'eau en 1996. Principaux secteurs usagers : papier et produits du papier, métaux de première fusion et produits chimiques.

L'agriculture faisait près de 9 % du total des prélèvements, 75 % de ce total survenant dans la région semi-aride des Prairies canadiennes. Elle consomme une forte proportion de l'eau qu'elle utilise en en restituant moins de 30 %, qui peut être utilisée de nouveau. L'irrigation est l'utilisation qui consomme le plus d'eau en agriculture.

Enfin, 10 % des prélèvements d'eau en 1996 étaient le fait des utilisations municipales ou 12 % lorsque des utilisations semblables en milieu rural étaient incluses (exclut les utilisations industrielles ou l'agriculture à grande échelle). Dans ce secteur, environ plus de la moitié de la demande d'eau est imputable aux utilisations résidentielles. Figure - Ventilation des utilisations municipales par secteur, 1999 (58Ko)

L'industrie minière, qui comprend l'exploitation des mines de métaux ainsi que l'extraction des minerais non métalliques et celle du charbon, entraînait 1 % des prélèvements d'eau en 1996. L'industrie minière utilise l'eau pour séparer le minerai du roc, refroidir les foreuses, laver le minerai au cours de la production et évacuer les résidus.

Les solutions – le défi municipal

Les gouvernements municipaux, partout au Canada, commencent à agir pour gérer la demande d'eau au lieu de chercher de nouvelles sources d'approvisionnement. Couplée à l'installation de dispositifs à faible consommation d'eau, la gestion de la demande gagne rapidement en popularité comme moyen économique et efficace de mieux exploiter les réseaux existants et, ainsi, de retarder ou de différer la construction de nouveaux ouvrages. Les avantages de la technologie à faible consommation d'eau s'appliquent tout aussi bien aux puits et aux systèmes septiques privés des régions rurales qu'aux réseaux centraux d'approvisionnement en eau et d'épuration des villes.

Les initiatives de conservation de l'eau actuellement mises en oeuvre peuvent être groupées en quatre grandes catégories :

  1. structurelles;
  2. opérationnelles;
  3. économiques;
  4. socio-politiques.

La plupart de ces initiatives relèvent de la compétence des gouvernements municipaux ou des services publics, ou des deux.

Initiatives structurelles :

  • compteurs d'eau
  • systèmes de recyclage de l'eau
  • réutilisation des eaux usées
  • dispositifs de limitation du débit
  • réduction de la pression du réseau de distribution
  • dispositifs économisant l'eau (accessoires, appareils et réhabilitation)
  • aménagement paysager tolérant à la sécheresse
  • méthodes efficaces d'arrosage et d'irrigation
  • nouveaux procédés
  • améliorations apportées aux usines

Initiatives opérationnelles :

  • détection et colmatage des fuites
  • restriction de la consommation
  • élimination des égouts unitaires (eaux usées et eaux pluviales) pour réduire la charge des usines d'épuration
  • améliorations des usines

Initiatives économiques :

  • structures tarifaires
  • politiques de tarification
  • incitatifs au moyen de rabais et de crédits fiscaux
  • autres sanctions (amendes)

Initiatives socio-politiques :

  • éducation du public
  • diffusion de l'information et formation
  • mesures réglementaires (lois, codes, normes et règlements municipaux)

Maintien de l'infrastructure

De nombreuses collectivités ont accès à d'abondantes réserves d'eau; toutefois, les budgets municipaux ont peine à assumer les coûts de l'infrastructure qui sous-tend les services résidentiels et industriels d'eau et d'égout.

Par infrastructure, on entend les stations de traitement où l'eau est purifiée, les conduites maîtresses qui servent à son transport sous terre ainsi que les châteaux d'eau et les réservoirs où elle est stockée. Le terme englobe aussi les tuyaux d'égout qui évacuent les eaux usées et les stations d'épuration qui traitent ces eaux avant de les retourner dans le milieu naturel, où elles sont à nouveau souvent utilisées par les agglomérations situées en aval. Figure - Réseau municipal d'approvisionnement en eau et d'épuration des eaux usées (57Ko)

Selon des spécialistes, le problème des infrastructures municipales d'eau et d'égouts ira en s'aggravant au Canada. En 1991, on évaluait à plus de 90 milliards de dollars la valeur de cet investissement dont une grande partie accuse des signes de vieillissement.

Aux yeux d'un nombre croissant de municipalités canadiennes, la conservation de l'eau est le moyen idéal de limiter le plus possible l'expansion des infrastructures. Cette solution permet aussi d'optimaliser l'efficacité des stations de traitement tout en aidant les autorités municipales à financer le remplacement d'infrastructures construites en certains endroits depuis plus de 50 ans, voire 100 ans dans plusieurs autres.

Les municipalités dont les vieux réseaux doivent être rénovés en profondeur ou remplacés font face aux pires problèmes. Avec l'implantation, par tous les ordres de gouvernement, de politiques de tarification réaliste de l'eau et de facturation de l'usager, beaucoup de municipalités ont recours à la tarification au coût intégral pour recouvrer la totalité des coûts engendrés par la fourniture des services d'eau et d'égout, y compris les frais liés au remplacement des systèmes désuets et à l'amélioration des stations de traitement surchargées. L'accroissement des coûts municipaux entraîne conséquemment, une hausse des factures d'eau – et d'égout.

Le problème de la surcharge des systèmes de traitement ne se limite pas aux municipalités où l'approvisionnement en eau et l'évacuation des eaux usées se font par canalisations. Depuis 25 ans, on assiste à une forte migration vers la campagne de citadins qui, par leur habitudes et leurs attitudes urbaines vis-à-vis de la consommation d'eau, contribuent souvent à faire baisser la surface de saturation. En outre, l'afflux d'eaux usées qui en résulte altère la capacité du sol à traiter adéquatement les effluents des fosses septiques.

En ville comme à la campagne, la conservation de l'eau permet de prolonger la durée utile de ces infrastructures surexploitées.

Installation de compteurs d'eau

Jumelée à des hausses de prix, l'installation de compteurs d'eau dans les maisons entraîne généralement des baisses de consommation, les économies les plus fortes étant enregistrée en été, quand les utilisations à l'extérieur (arrosage du gazon, lavage des automobiles, etc.) font grimper la consommation d'eau. En 1999, la consommation était 70 % plus élevée lorsqu'on imposait des tarifs mensuels fixes plutôt que des tarifs fondés sur le volume. Cependant, en 1999, à peine 56 % environ de la population urbaine du Canada habitait des résidences munies de tels compteurs.

Au niveau industriel, l'existence de tels compteurs est chose courante depuis quelque temps déjà. Ce qui est nouveau, c'est la mesure du volume d'eaux résiduaires retournées au réseau d'égout, tout particulièrement dans le secteur industriel. Des études indiquent que la prise en compte du traitement des eaux résiduaires dans le calcul des tarifs entraîne les plus fortes économies d'eau. Un nombre croissant de municipalités ajoutent des surtaxes pour le service d'égout aux factures d'eau résidentielles.

Technologie résidentielle à faible consommation d'eau

Dans les municipalités, plus de la moitié de la consommation d'eau est imputable au secteur résidentiel. Celui-ci est donc un candidat logique aux initiatives de gestion de la demande. Selon la nature du programme d'économies d'eau, chaque foyer peut réduire d'au moins 40 % sa consommation.

Détection et colmatage des fuites

Jusqu'à 30 % du volume total d'eau transporté par canalisation est perdu en raison de la présence de fuites. Dans la majorité des cas, si les pertes d'eau dépassent 10 à 15 % (figure 2), il devient rentable d'implanter un programme de détection et de colmatage des fuites. Ainsi, des études ont révélé que les collectivités qui adoptent de tels programmes peuvent récupérer jusqu'à 3 $ pour chaque dollar investi.

Tarifs, tarification et éducation du public

Environ 55 % des Canadiens desservis par les services d'eau municipaux son facturés selon des méthodes qui n'incitent pas à sa conservation. Selon une étude sur les structures tarifaires réalisée en 2001 par Environnement Canada, 43 % de la population était, en 1999, assujettie à une structure de taux fixe (où les frais ou l'évaluation sont fixes sans égard au volume consommé). Un autre 12 % faisait l'objet d'une tarification dégressive par tranches (où la hausse de la facture décroît avec l'augmentation du volume consommé); autrement dit, plus la personne consomme d'eau, moins le prix unitaire est élevé.

Seulement 45 % environ de la population desservie était visée par une structure tarifaire qui encourage clairement la conservation de l'eau : 36 % par une structure à tranches constantes (où la facture monte uniformément avec le volume), et 9 % par une tarification progressive (où le prix augmente progressivement avec l'accroissement du volume consommé).

L'introduction d'une tarification axée sur la conservation ou les augmentations de prix ont fait baisser la consommation dans certaines régions, mais elles doivent s'accompagner d'un programme d'éducation publique bien étoffé qui explique à la population à quoi elle doit s'attendre.

Maintien de la qualité de l'eau

Outre les questions d'approvisionnement et d'infrastructure, la qualité de l'eau fait problème dans de nombreuses localités canadiennes. En règle générale, la baisse de qualité de l'eau va de pair avec la façon dont nous utilisons la ressource. Le simple fait, par exemple, de rincer la vaisselle crée des eaux usées qui sont jusqu'à un certain point contaminées. Une fois qu'elles entrent dans le réseau d'égout, ces eaux doivent être traitées dans une station d'épuration où le traitement n'est jamais entièrement efficace. Une certaine altération perdure donc, même après le traitement. Figure - Procédé type de traitement des eaux usées dans les municipalités canadiennes (61Ko)

De nombreux facteurs peuvent causer la baisse de qualité, notamment : ruissellement agricole contenant des résidus d'engrais, de pesticides et d'autres produits chimiques; pollution industrielle, directement de l'usine ou indirectement par le lessivage de produits chimiques enfouis dans des décharges; pollution domestique causée par un traitement inadéquat des eaux d'égout municipales (voir le n° A-3 de la collection Eau douce, « L'eau propre – la vie en dépend! »). Près de 75 % des Canadiens sont desservis par des réseaux d'égouts municipaux. En 1999, 97 % de la population canadienne branchée à un réseau d'égout était desservie par une station d'épuration offrant un certain niveau de traitement. Au cours de la même année, les 3 % de Canadiens restants branchés à un tel réseau n'étaient pas desservis par des installations d'épuration des eaux usées et rejetaient leurs eaux non traitées directement dans les plan d'eau récepteurs.

Quant aux 25 % environ de Canadiens qui disposent de puits et de systèmes septiques privés, la situation n'est pas beaucoup plus encourageante. À l'origine, ces systèmes étaient conçus pour des maisons situées à grande distance du plus proche voisin, par exemple les maisons de ferme ou les rares résidences rurales. Aujourd'hui toutefois, dans de nombreuses régions du pays, on creuse des puits privés individuels dans des lotissements à densité de population suburbaine; le principal danger est alors que l'aquifère ne puisse se renouveler en raison de la forte quantité d'eau pompée par un nombre excessif de puits. Figure - Effet d'une forte densité résidentielle sur le niveau des eaux souterraines (59Ko)

L'impact environnemental des systèmes septiques peut aussi prendre plusieurs autres formes. Souvent, on autorise l'aménagement de tels systèmes dans un sol inadéquat, et leur entretien laisse habituellement à désirer. De plus, ils sont incapables de traiter un grand nombre de produits d'entretien ménager et de produits chimiques à usage domestique qui, vidés dans le lavabo ou la toilette, affaiblissent ou tuent les bactéries nécessaires au fonctionnement du système (le problème est le même en ville). Il en résulte un traitement inadéquat des eaux usées – quand ce n'est pas l'inutilité totale du système – et une contamination des puits adjacents par des effluents de systèmes septiques contenant des bactéries, des nitrates et d'autres polluants. Figure - Percolation de l'effluent de la fosse septique jusqu'à la surface de saturation (53Ko)

Une fois mêlés aux eaux souterraines, ces contaminants aboutissent éventuellement dans les cours d'eau et les lacs. Autrement dit, lorsque nous avons un problème de pollution, nous n'en sommes peut-être qu'à une étape d'un problème d'approvisionnement en eau.

Les solutions – en ville et à la campagne

Le plus ironique, dans tout cela, est que la pollution attribuable à la surcharge des systèmes privés et des réseaux municipaux d'élimination des eaux usées ou à l'inadéquation de leur entretien ou de leur exploitation constitue le principal type de pollution évitable au Canada. La réponse à ce problème réside dans l'amélioration et l'intensification des opérations de traitement, notamment en limitant la quantité d'eaux usées déversées dans le réseau. Encore une fois, la conservation de l'eau est un des moyens les plus économiques et les plus faciles de réduire les flux d'eaux usées et d'améliorer la qualité de l'eau.

En observant certaines règles simples, vous pouvez sans doute contribuer à la sauvegarde de votre source d'approvisionnement en eau tout en prolongeant la vie utile de votre système ou réseau d'élimination des eaux usées, et ce, que vous habitiez la ville ou la campagne.

Pensez soigneusement à la quantité d'eaux usées que produit votre maison ou votre entreprise, et à leur qualité. Avez-vous l'habitude de vous débarrasser de solvants, de produits de nettoyage et d'autres produits chimiques en les versant dans l'évier? Si c'est le cas, vous introduisez peut-être des substances toxiques dans les bactéries et autres organismes qui jouent un rôle essentiel dans le traitement des eaux usées. Cette affirmation est vraie aussi bien pour les résidences que pour les entreprises, en ville ou à la campagne.

L'action individuelle : conserver l'eau chez soi, dans sa communauté et au travail

Comme on l'a vu, les aspects quantitatifs et qualitatifs sont les deux côtés d'une même médaille. Comment les économies d'eau peuvent-elles contribuer à une meilleure qualité? Tout simplement parce que l'eau économisée ne viendra pas grossir le flot d'eaux usées à épurer, ce qui diminue d'autant les frais municipaux de pompage et de traitement et libère de l'argent que l'on peut affecter à la rénovation et au remplacement des infrastructures ainsi qu'à la protection des sources d'approvisionnement. Moins la station d'épuration a d'eaux usées à traiter, mieux elle pourra remplir son rôle.

Alors, par où commencer? Tout d'abord, il faut déterminer nous utilisons l'eau à la maison. Ensuite, nous devons décider quoi faire pour réduire la quantité utilisée, soit en éliminant les pratiques et les habitudes de gaspillage, soit en améliorant l'efficacité des accessoires et appareils qui consomment de l'eau. Comme nous sommes actuellement de grands gaspilleurs, la chose devrait pouvoir se faire assez facilement et sans grand sacrifice. Notre première cible doit être la salle de bains, où a lieu près de 65 % de la consommation d'eau à l'intérieur. Figure - Utilisation de l'eau à la maison (56Ko)

On trouve ci-dessous quelques suggestions pour pratiquer la conservation de l'eau à la maison ou au bureau. En observant les trois règles énoncées – réduction, réparation et rattrapage –, un ménage type peut normalement réduire d'au moins 40 % sa consommation d'eau sans modifier ou presque son style de vie.

Réduction

Une bonne partie de l'eau « consommée » dans nos activités courantes est tout simplement gaspillée. Nous laissons le robinet ouvert pendant que nous nous brossons les dents; nous faisons fonctionner le lave-vaisselle et la lessiveuse sans les charger complètement. En fait, partout où nous utilisons de l'eau, il y a place pour l'amélioration. Voici quelques exemples d'économies d'eau à l'intérieur et à l'extérieur.

  • Évitez de vous servir de la toilette comme d'une poubelle et d'actionner inutilement la chasse d'eau.
  • Prenez une douche rapide : 5 minutes ou moins devrait suffire. Si vous préférez prendre un bain, ne remplissez la baignoire qu'au quart.
  • Gardez une bouteille d'eau au réfrigérateur, ce qui vous évitera de laisser couler le robinet jusqu'à ce que l'eau soit froide lorsque vous voulez vous désaltérer (rincez la bouteille tous les deux ou trois jours).
  • Plus de la moitié de l'eau servant à arroser les pelouses et les jardins est perdue par évaporation ou par le ruissellement dû à un arrosage excessif. Déterminez la quantité d'eau dont votre pelouse a réellement besoin. En général, la plupart des jardins ont besoin de 2 à 3 centimètres (1 pouce) d'eau par semaine.
  • Pour réduire les pertes dues à l'évaporation, procédez à l'arrosage tôt en matinée (après que la rosée a séché).
  • Quand vous lavez votre voiture, remplissez un seau d'eau et employez un éponge. Vous pouvez ainsi économiser quelque 300 litres d'eau.

Réparation

Les fuites peuvent être coûteuses. Une goutte d'eau qui fuit par seconde entraîne un gaspillage annuel d'environ 10 000 litres. La majorité des fuites sont faciles à repérer et à réparer, à un prix très minime. Figure - Quelques réparations pour épargner (53Ko)

  • Quand un robinet fuit, c'est souvent à cause de l'usure d'une rondelle d'étanchéité qui coûte quelques sous à remplacer. La plupart des quincailleries offrent des trousses de réparation pour robinet, avec instructions illustrées.
  • Une toilette qui continue de couler après qu'on a actionné la chasse d'eau peut gaspiller, si la fuite est importante, jusqu'à 200 000 litres en une seule année! Pour déterminer si votre toilette coule, versez deux ou trois gouttes de colorant alimentaire dans le réservoir à l'arrière de la toilette; si l'eau de la cuvette devient colorée après quelques minutes, c'est qu'il y a une fuite.
  • Dans une toilette, les fuites sont souvent attribuables à l'un des problèmes suivants : mauvaise position du robinet de chasse ou du robinet à clapet sur son siège; tiges de levage tordues ou mal alignées; corrosion du siège de soupape. Tous ces problèmes peuvent être corrigés facilement et à peu de frais. Pour atteindre le siège de soupape qui entoure la sortie d'eau au fond du réservoir, il vous faut d'abord vider celui-ci en fermant le robinet d'arrivée sous le réservoir, puis actionner la chasse d'eau en pesant sur le levier de déclenchement jusqu'à ce que le réservoir soit complètement vide. Ensuite, en écartant le robinet de chasse ou à clapet, sablez le siège de soupape corrodé ou gauchi avec un morceau de toile d'émeri. Cependant, si l'eau fuit à la base même de la toilette, là où celle-ci repose sur le plancher, faites appel à un spécialiste. Figure - À l'intérieur du réservoir de la toilette (64Ko)

Rattrapage

Le rattrapage consiste à adapter ou à remplacer un accessoire ou un appareil consommant de l'eau au moyen d'un des nombreux dispositifs à faible consommation d'eau qu'on trouve aujourd'hui sur le marché. Bien que plus onéreuses, ces solutions permettent d'économiser un maximum d'eau et d'argent. Le rattrapage offre la possibilité d'économiser beaucoup d'eau à la maison et au travail; une bonne partie de cette publication y est donc consacrée.

1) Toilette

Votre premier projet de rattrapage doit viser la toilette. i) Vous pouvez adapter la toilette existante de diverses façons, en installant certains dispositifs économiseurs d'eau dans le réservoir arrière. ii) Si la toilette date de plus de 15 ans – c'est-à-dire qu'elle consomme probablement 18 litres d'eau ou plus par cycle –, vous pouvez la remplacer par une toilette à ultra bas volume (UBV), dont on trouve de plus en plus de modèles et qu'on peut commander dans la majorité des magasins d'articles de plomberie. Les toilettes UBV emploient seulement 6 litres ou moins par cycle.

En outre, vous pouvez adapter divers accessoires au réservoir de la toilette pour qu'elle consomme moins d'eau durant chaque cycle. Il en existe trois catégories générales :

  • les dispositifs de retenue d'eau;
  • les dispositifs de déplacement d'eau;
  • les autres dispositifs de chasse.

Le dispositif de retenue d'eau le plus commun est le coupe-volume. Correctement installé, ce dispositif économise environ 5 litres par cycle. Son principal avantage réside dans son faible coût (moins de 10 $) et dans le fait qu'on peut facilement le distribuer et l'installer; par exemple dans une campagne de rattrapage parrainée par la municipalité. Le principal désavantage du coupe-volume est qu'il a tendance, avec le temps, à se désajuster et à couler, et, si on ne le vérifie pas régulièrement, il peut se désengager et nuire au bon fonctionnement des pièces mobiles du réservoir.

Coupe-volume et sac de déplacement : Figure - Coupe-volume et sac de déplacement (62Ko)

Les dispositifs de déplacement les mieux connus sont les sacs ou les bouteilles de plastique remplis d'eau, que l'on suspend à l'intérieur du réservoir. Comme leur nom l'indique, ces dispositifs prennent la place de plusieurs litres d'eau et permettent ainsi d'en économiser une quantité équivalente à chaque cycle. Comme le coupe-volume, la plupart des dispositifs de déplacement sont peu onéreux et d'installation facile. Leur principal inconvénient est qu'ils n'économisent pas autant d'eau que les autres dispositifs et qu'ils peuvent nuire au fonctionnement de la toilette s'ils ne sont pas installés avec soin.

Évitez d'employer une brique comme dispositif de déplacement! Elle risque de se désagréger dans le réservoir et de faire fuir le robinet à clapet; elle peut même, par son poids, fissurer le réservoir.

Quant aux autres types de dispositifs de chasse, on en distingue essentiellement deux types : à fermeture anticipée et à double chasse. Ils sont habituellement fixés au tube de trop-plein, dans le réservoir (figure 9). Dans les deux cas, ils ferment le robinet de chasse ou à clapet quand le réservoir n'est que partiellement vidé. En théorie, cette interruption du cycle survient une fois que la cuvette est vidée. Dans le cas du mécanisme à double chasse, la quantité d'eau économisée dépend de la durée pendant laquelle on actionne la manette : un cycle partiel pour un nettoyage léger de la cuvette, et un cycle complet pour un nettoyage total.

Même si tous les accessoires décrits ci-dessus semblent fonctionner comme prévu quand on les installe, leur efficacité peut varier considérablement selon le modèle de toilette. Le plus important, c'est de vérifier périodiquement leur fonctionnement. S'il devient nécessaire d'actionner deux fois la chasse d'eau, il faut ajuster ou remplacer quelque chose. Rappelez-vous qu'actionner deux fois la chasse d'eau élimine vos efforts de conservation et vous coûte de l'argent.

Si vous décidez de remplacer la toilette de votre maison ou de votre entreprise, vous êtes alors en mesure de réaliser d'importantes économies d'eau pendant tout le temps que durera votre nouvelle toilette. Le remplacement d'une toilette consommant 18 litres par cycle par un modèle UBV qui en emploie 6 litres représente une économie d'eau de 70 % et fera baisser d'environ 30 % votre consommation d'eau à l'intérieur. Rappelez-vous qu'une toilette utilisant 18 litres par cycle équivaut – si l'on suppose que chaque personne actionne la chasse d'eau quatre fois et demie par jour – consomme près de 30 000 litres d'eau douce propre par année simplement pour évacuer 650 litres de déchets humains. Une toilette consommant 6 litres par cycle fera le même travail avec à peine 10 000 litres. On peut se procurer de telles toilettes pour moins de 150 $ dans la majorité des magasins d'articles de plomberie. Figure - Volume d'eau par cycle - toilette classique et toilette à UBV (50Ko)

N'oubliez pas que non seulement la toilette UBV consomme moins d'eau, mais aussi qu'elle produit moins d'eaux usées. Si votre municipalité ajoute une surtaxe d'égout à votre facture d'eau, l'investissement consenti dans le remplacement de vos sanitaires pourrait faire baisser de moitié votre facture combinée de services d'eau et d'égout! Si votre résidence est équipée d'un système privé puits-fosse septique, vous pouvez alors réduire considérablement la charge de votre élément épurateur et prolonger sa vie utile. L'avantage est le même, quoique dans une moindre mesure, pour les autres dispositifs économiseurs d'eau mentionnés dans cette publication.

2) Pommes de douche et robinets

Après la toilette, ce sont la douche et le bain qui consomment le plus d'eau à la maison. Le débit des pommes de douche classiques peut atteindre de 15 à 20 litres à la minute. Une bonne pomme de douche à débit réduit (en vente dans la plupart des magasins d'articles de plomberie) peut réduire ce débit de moitié tout en vous assurant une douche agréable.

Selon vos goûts personnels en matière de finition et d'apparence, vous pouvez vous procurer à partir d'environ dix dollars une pomme de douche à débit réduit tout à fait adéquate. Pour réellement maximiser l'économie d'eau, choisissez-en une munie d'un bouton d'arrêt, qui vous permet d'interrompre le débit pendant que vous vous savonnez ou que vous faites un shampooing, et de retrouver ensuite automatiquement un jet d'eau au même débit et à la même température. Figure - Pomme de douche à faible débit avec bouton d'arrêt (52Ko)

Méfiez-vous des pommes de douche qui produisent une brume tellement fine que l'eau a rafraîchi, une fois rendue à vos pieds. Évitez aussi les soi-disant restricteurs de débit que vous pouvez insérer dans votre pomme de douche actuelle. Semblables en apparence à un petit joint d'étanchéité en plastique, ils peuvent produire un jet violent et cinglant qui diminuera considérablement l'agrément de votre douche.

Les robinets classiques ont un débit moyen de 13,5 litres d'eau à la minute. Pour le réduire, installez des aérateurs à faible débit. On peut facilement se contenter d'un débit d'environ 6 litres à la minute dans la salle de bains, et de 6 à 9 litres à la minute dans la cuisine. Il ne vaut pas la peine d'adapter le robinet des éviers-vidoirs; comme sa fonction est de fournir un grand volume d'eau rapidement, par exemple pour laver ou nettoyer, en restreindre le débit serait plutôt incommodant.

3) À l'extérieur

Durant la saison de croissance de la végétation, la consommation d'eau peut grimper de 50 %. Les pelouses ont besoin de beaucoup d'arrosage, mais une bonne partie de cette eau est gaspillée en raison d'un arrosage excessif et de l'évaporation (voir Réduction).

L'efficacité de l'arrosage est en grande partie déterminée par le type de matériel employé. Idéalement, on doit adapter les arroseurs aux dimensions et à la configuration de la pelouse pour ne pas arroser inutilement les entrées d'auto et les trottoirs. Il peut être sage d'installer des minuteries sur les robinets extérieurs.

Les arroseurs qui déposent l'eau à plat sur le sol sont préférables aux arroseurs oscillants, où la perte par évaporation peut atteindre 50 %. Les systèmes d'irrigation goutte à goutte, où seule la région des racines est arrosée, sont la solution la plus efficace – et la plus coûteuse.

Il n'est pas nécessaire que l'eau d'arrosage provienne du robinet. L'eau de pluie fera tout aussi bien l'affaire; il vous suffit de la recueillir dans une citerne pluviale.

Enfin, envisagez un aménagement paysager à faible entretien, n'exigeant qu'un léger supplément d'eau outre l'apport naturel. Ce type d'aménagement à faible entretien, tolérant à la sécheresse, repose sur les principes suivants :

  • moindre superficie de pelouse;
  • prédilection accordée aux herbes, aux arbustes et aux arbres indigènes;
  • paillage des arbustes et des arbres pour réduire les pertes dues à l'évaporation;
  • utilisation de cisternes pluviales ou drainage de l'eau du toit;
  • amendement des sols;
  • système d'irrigation adéquat;
  • entretien planifié. Figure - Économies d'eau à l'extérieur (67Ko)

Bien entendu, la meilleure solution consiste à réduire la superficie de la pelouse et à remplacer vos végétaux exotiques par des espèces indigènes qui requièrent moins d'eau. En général, votre pelouse ne devrait pas avoir une superficie plus grande que ce dont vous avez besoin pour vos activités récréatives et sociales, et elle devrait se limiter à la cour arrière où la famille passe la plupart de son temps.

Les solutions – au travail et dans votre communauté

Bon nombre des suggestions concernant la réduction de votre consommation d'eau à la maison sont aussi valables ailleurs, au travail ou dans votre communauté. Il existe des dispositifs à débit réduit pour la majorité des installations commerciales et sanitaires. Pour en promouvoir l'installation, il vous faudra peut-être assumer un rôle de chef de file, par exemple en formant et en dirigeant un comité qui se penchera sur les questions suivantes :

  • Les salles de bains et les cuisines sont-elles dotées de toilettes ou de robinets du genre dont nous avons discuté pour la maison?
  • Si votre entreprise emploie de l'eau dans ses procédés de production ou pour nettoyer des biens ou de l'équipement, cela est-il fait de manière efficace?
  • Existe-t-il un programme communautaire de promotion des économies d'eau à l'intention des consommateurs résidentiels, industriels et commerciaux?
  • Le réseau de distribution de l'eau est-il adéquatement entretenu de façon à éviter que des substances polluantes n'y pénètrent et à prévenir les fuites dans les canalisations principales?

L'essentiel

La conservation de l'eau. Le message est clair. En faisant chacun notre petit effort, nous pouvons, tous ensemble, économiser beaucoup d'eau, d'énergie et d'argent. Simplement en suivant les recommandations formulées dans cette publication, un ménage moyen est en mesure de réduire d'au moins 40 % sa consommation d'eau.

Les avantages ne se limitent pas à la maison ou au travail. Le service municipal d'eau et d'égout voit diminuer le volume d'eau à pomper vers nos maisons et nos entreprises, et le volume d'eaux usées à épurer. La conservation de l'eau peut prolonger la vie utile des équipements municipaux d'approvisionnement en eau et d'épuration en plus d'accroître le rendement – et la durée utile – des systèmes septiques privés.

Enfin, la conservation de l'eau peut avoir d'importantes retombées positives pour l'environnement, en réduisant les prélèvements d'eau dans nos lacs et cours d'eau, en y diminuant la charge polluante et en réduisant le volume d'eaux usées à traiter. Tout cela aidera à préserver nos sources d'eau potable et l'équilibre écologique des écosystèmes aquatiques vulnérables.

La conservation de l'eau est une habitude que nous devons tous prendre pour qu'elle soit profitable à tous les éléments – humains et autres – de l'écosystème.

Collection Eau douce A-6

Nota : Un guide de ressources, intitulé Ne prenons pas l'eau pour acquis, a été rédigé pour aider les enseignants de la 5e à la 7e année à utiliser l'information contenue dans les fiches d'information sur l'eau douce.


Rédaction : réalisée à contrat par la société REIC Ltd., Toronto

Publié avec l'autorisation du ministre de l'Environnement
© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, 2002


 
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