Le ministre

Chronique du ministre

Les négociations sur l'agriculture de l'OMC : lutter pour obtenir un accord équitable

Par M. Chuck Strahl,
ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire
et ministre de la Commission canadienne du blé
Le juin 2006

Le Canada est le quatrième exportateur de produits agricoles au monde; voilà une très bonne raison pour laquelle il est vital pour les Canadiens de conclure un nouvel accord mondial sur le commerce agricole. Un accord ne bénéficierait pas seulement aux agriculteurs canadiens, mais à tous les Canadiens et Canadiennes.

En 2005, les exportations agricoles du Canada se sont chiffrées à 26,2 milliards de dollars. C'est très bien, mais nous pourrions faire encore mieux si les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) trouvaient le moyen d'abattre certains des obstacles les plus redoutables qui se dressent contre le commerce agricole, de façon à uniformiser les règles du jeu pour tous les intervenants.

L'accord final devrait s'attaquer aux énormes subventions américaines et européennes qui faussent le marché. Il devrait aussi ouvrir davantage l'accès à tous les marchés nationaux. Des changements importants dans ces domaines représenteraient un avantage immense pour les pays pauvres. Mais les producteurs et transformateurs canadiens en tireraient grandement profit aussi. Notre secteur est diversifié et prospère et représente naturellement des possibilités variées.

Le progrès des négociations de l'OMC a été lent et laborieux. Les négociations internationales, de par leur nature même, supposent des concessions. Or, tous les pays aiment qu'on leur en fasse, mais aucun n'aime vraiment en faire.

Le Canada n'est pas le seul pays dans cette situation. Au delà de nos frontières, aucun des pays qui participent aux négociations n'obtiendra exactement ce qu'il veut. Pour réussir à conclure un accord, tous les pays devront travailler en collaboration.

Le Canada fait tout ce qu'il peut à la table de négociation pour arriver au meilleur accord possible pour le pays et tous les producteurs canadiens. À vrai dire, nous subissons des pressions considérables, mais le gouvernement a fermement appuyé le système de gestion de l'offre du Canada, et il continuera de le faire. La gestion de l'offre est le choix du Canada, et demeure un choix avantageux pour les producteurs d'œufs, de volaille et de produits laitiers du Canada. Il s'agit d'un système qui fonctionne bien pour nous. Nous maintenons aussi nos pressions pour apporter des améliorations véritables et importantes à l'accès aux marchés pour nos exportateurs.

Certains critiques voudraient que nous nous retirions si nous ne pouvons rédiger cet accord dans nos propres mots. En fait, nous ne pouvons boycotter un accord de l'OMC sans, par le fait même, tourner le dos à l'OMC, ce qui mettrait le Canada - qui a des enjeux énormes dans le système de commerce multilatéral - et ses producteurs dans une situation défavorable sur les marchés internationaux.

Nous sommes un pays commerçant. La participation active du Canada à l'OMC est fondamentale afin d'accroître la prospérité de notre secteur agricole et de notre pays. Notre participation est fondamentale afin d'assurer que le commerce agricole mondial soit régi par un cadre juste, efficace et fondé sur des règles. En l'absence de règles plus équitables que celles qui existent à l'heure actuelle, inévitablement les pays importants intimident les petits pays et, ce qui est tout aussi important, le potentiel extraordinaire que présentent les secteurs de l'agriculture comme ceux du Canada ne peut être renforcé.

Le Canada a besoin d'un accord à l'OMC, soit un accord qui est à la fois équitable et ambitieux et qui assure l'avenir prospère de notre secteur agricole au lieu de le ternir. Le ministre Emerson et moi-même avons l'intention d'assister à la réunion des ministres à l'OMC à Genève à la fin juin, en bénéficiant de l'appui de notre secteur ainsi que de nos homologues provinciaux, afin de faire pression pour qu'un accord soit conclu.