Animaux > Aliments du bétail > Aliments nouveaux / Biotechnologie Aliments du bétail génétiquement modifiés issus de végétaux : Évaluation et innocuitéEst-ce que les aliments du bétail GM peuvent nuire à la santé ou à l’alimentation des humains?Depuis que l’utilisation des premières cultures génétiquement modifiées a été approuvée, des millions d’animaux ont consommé des ingrédients génétiquement modifiés (GM) contenus dans des aliments du bétail. Il se peut que les consommateurs se posent les questions suivantes :
Avant de traiter la question des aliments du bétail GM ou nouveaux, examinons d’abord le mode de réglementation des aliments du bétail au Canada et les caractéristiques d’un aliment nouveau. Qu’est-ce que les aliments du bétail et comment sont-ils réglementés?Les aliments du bétail sont représentés par toute substance ou mélange de substances destinées à être consommées par du bétail. Cette définition inclut les aliments nouveaux du bétail. Seuls les ingrédients approuvés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) peuvent servir d’aliments du bétail. L’ACIA gère un programme national des aliments du bétail, sous le régime de la Loi relative aux aliments du bétail et du Règlement sur les aliments du bétail. L’objectif de ce programme est de vérifier la salubrité et l’efficacité de tous les aliments du bétail (y compris ceux contenant des ingrédients GM) qui sont fabriqués et vendus au Canada ou importés. En utilisant des aliments du bétail salubres et efficaces, on favorise la santé et la productivité du bétail ainsi que l’innocuité des produits animaux destinés aux consommateurs. Qu’est-ce que les aliments nouveaux du bétail?Les aliments nouveaux du bétail sont faits de végétaux, de microorganismes ou d’animaux — ou de leurs produits ou sous-produits — qui n’ont pas encore été approuvés comme aliments du bétail au Canada, ou sont répertoriés dans le Règlement sur les aliments du bétail, mais contiennent un caractère nouveau. La présente fiche de renseignements porte sur les aliments nouveaux du bétail fabriqués avec des végétaux, et plus particulièrement ceux issus du génie génétique. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le sens de « génie génétique (GG) », « génétiquement modifié (GM) » et « nouveau », prière de consulter la fiche de renseignements intitulée « Biotechnologie? Biotechnologie moderne? GM? OGM? GG? VCN? Que signifient toutes ces expressions? ». Qu’est-ce qu’un caractère nouveau?Un caractère nouveau est une modification génétique intentionnelle qui crée un aliment qui n’est pas substantiellement équivalent à un aliment semblable en ce qui concerne son utilisation et son innocuité, comme le précise le Règlement sur les aliments du bétail.. La modification génétique peut être créée par des méthodes classiques d’amélioration végétale, la mutagenèse, la fusion cellulaire ou les techniques de l’ADN recombinant. Les aliments nouveaux comprennent ce qui suit :
Qui détermine si les aliments nouveaux sont salubres?Avant qu’un aliment nouveau du bétail puisse être utilisé au Canada, la Section des aliments du bétail de l’ACIA doit d’abord l’évaluer afin de vérifier son innocuité pour :
Le concepteur de l’aliment du bétail doit présenter à l’ACIA des données qui prouvent que l’aliment nouveau n’est pas nuisible aux animaux, aux consommateurs et à ceux qui y sont exposés professionnellement ou fortuitement. Comment évalue-t-on les aliments nouveaux du bétail?En ce qui concerne les aliments nouveaux faits de végétaux dans lesquels un caractère nouveau a été introduit, l’évaluation met l’accent sur l’innocuité du caractère nouveau qui a été introduit. Elle commence par un examen du gène et de la protéine qui en résulte ainsi que du végétal comme tel, puis s’attache à déterminer ce qu’il advient de la protéine. Les propriétés des aliments nouveaux du bétail sont souvent comparées à celles de cultures végétales existantes dont les utilisations antérieures sur une période prolongée ont montré l’innocuité. Cette comparaison permet de cerner les similarités et les différences (aux niveaux moléculaire, compositionnel, nutritionnel et toxicologique) entre les cultures végétales de type classique et les cultures nouvelles. Les scientifiques évaluent également si une toxine ou un allergène a été introduit par inadvertance.
Toutefois, si un aliment nouveau du bétail est fabriqué à partir d’une culture qui pourrait être utilisée dans des aliments pour les humains ou être disséminée dans l’environnement, il ne pourra servir à l’alimentation des animaux que lorsqu’il aura été approuvé par la Section des aliments du bétail et qu’il répondra aux deux conditions suivantes :
Comment savons-nous qu’un gène que renferme un aliment nouveau ne présente aucun risque pour la santé des animaux ou des humains?Même si l’ACIA vérifie l’innocuité des aliments nouveaux du bétail avant qu’ils ne soient offerts sur le marché, les gens peuvent malgré tout s’interroger sur le sort de l’ADN ou du matériel génétique une fois qu’ils ont été ingérés par un animal. Il est pratiquement impossible qu’une protéine végétale intacte reste inchangée après la transformation de l’aliment (et notamment le broyage et la cuisson) ou son passage dans l’appareil digestif d’un animal. La transformation détruit dans une certaine mesure la structure complexe des protéines avant même que l’animal ne consomme l’aliment qui les contient. L’appareil digestif de l’animal dénature encore davantage les protéines afin que l’animal qui les consomme puisse les utiliser. La recherche scientifique a montré à ce jour que les mécanismes normaux de digestion chez les ruminants (animaux possédant un estomac à plusieurs compartiments) et les non ruminants semblent plus qu’adéquats pour empêcher que des protéines intactes ne soient absorbées au niveau de la paroi intestinale. À ce jour, aucune protéine transgénique n’a été détectée ni dans le lait, ni dans la viande ni dans les oeufs des animaux ayant consommé des aliments nouveaux. Le document intitulé Considerations for the Safety Assessment of Animal Feedstuffs Derived from Genetically Modified Plants, publié en anglais seulement par l’Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE), traite des résultats de cette recherche. Des fragments d’ADN de végétaux créés par des techniques classiques d’amélioration végétale (c’est-à-dire non génétiquement modifiés) ont été détectés dans des tissus animaux et il est probable que des fragments d’ADN transgénique puissent être détectés dans des tissus d’animaux nourris avec des végétaux GM. Rien ne montre toutefois que l’ADN végétal — provenant de végétaux génétiquement modifiés ou créés par des techniques classiques — ne devienne partie intégrante du matériel génétique de l’animal. Qu’arrive-t-il si un gène reste intact?Même si des gènes restaient intacts après la transformation et le passage dans l’appareil digestif d’un animal (et rien de donne à penser que cela soit possible), le corps humain ne peut absorber de gènes intacts. Lorsque nous mangeons, notre corps dégrade les aliments en leurs diverses composantes (peptides, glucides, etc.) L’ Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres organisations internationales ont déclaré que la consommation d’ADN de toute source — y compris les végétaux améliorés par des techniques biotechnologiques — ne présente pas de risque pour la santé humaine. Cette conclusion se fonde sur le fait que l’ADN est consommé sans risque depuis fort longtemps. L’ACIA et Santé Canada continuent à travailler de concert pour évaluer la salubrité des aliments du bétail pour les animaux, les gens et l’environnement. |
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