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Végétaux > Phytoravageurs > Enquêtes  

Bilan concernant les ravageurs et les maladies visés par la quarantaine des plantes au Canada.
2001

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Entomologie

Mycologie

  • Ophiostoma ulmi / Ophiostoma novo-ulmi,
    Maladie hollandaise de l'orme
  • Synchytrium endobioticum, la gale verruqueuse

Nématologie

Virologie

  • Virus de la petite cerise

Introduction

Le présent rapport résume les résultats des enquêtes menées en 2001 sur les phytoravageurs et les maladies végétales justiciables de quarantaine. Les renseignements recueillis lors de ces enquêtes et l’information sur l’aire de distribution des phytoparasites forment la base, d’une part, des mesures de réglementation et de lutte destinées à contrer la propagation de ces organismes et, d’autre part, de la délivrance des certificats phytosanitaires pour le matériel destiné à l'exportation. La plupart des enquêtes visent les phytoparasites mentionnées à l’Annexe II du Règlement sur la protection des végétaux, c’est-à-dire des organismes justiciables de quarantaine*qui n’ont pas encore atteint les limites de leur aire de distribution potentielle au Canada. Le rapport inclut aussi les résultats d?une enquête sur les phytoparasites exotiques qui n’ont jamais été signalés en Amérique du Nord, mais qui ont été interceptés dans des cargaisons arrivant au pays.

La plupart des renseignements contenus dans ce rapport ont été recueillis par le personnel de l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Tel qu'il est indiqué dans le texte, le rapport contient également des données tirées d'enquêtes menées, soit par d'autres organismes, notamment le Service canadien des forêts, la Direction générale de la recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et les ministères provinciaux de l'Agriculture et des Ressources naturelles, soit en collaboration avec eux.

Les données ont été compilées, résumées et portées sur des cartes par le service des enquêtes de l'Unité d'évaluation des risques phytosanitaires (Nepean). On peut obtenir d’autres renseignements sur les maladies et les ravageurs décrits dans le présent rapport ou sur des phytoparasites exotiques à l'adresse suivante :

Robert Favrin
Coordonnateur des enquêtes
Division des sciences
Agence canadienne d’inspection des aliments
3851, chemin Fallowfield
Nepean (Ontario), Canada K2H 8P9
(613) 998-9320 (poste 5909)
Courrier électronique: favrinr@inspection.gc.ca


Campagne de Piègeage et Inspection Concernant les Ravageurs Forestiers Exotiques

Contexte

Les données sur les interceptions au Canada et aux États-Unis révèlent que de nombreux ravageurs du bois et des arbres vivants, tels les scolytes (p. ex., Ips typographus, Tomicus piniperda) et de nombreux insectes foreurs (p. ex., Anoplophora spp.), peuvent être présents dans les matériaux d'arrimage et divers types de matériaux de caissage servant à soutenir et à stabiliser les cargaisons durant le transport. Le bois utilisé à ces fins est souvent de piètre qualité et se présente sous diverses formes (bois débité, billes ou bois de caissage).

Afin de prévenir l'introduction de ravageurs forestiers exotiques par cette voie, l’ACIA a émis une directive restreignant la circulation du bois d'arrimage (D-98-08) qui impose aux autorités portuaires de désigner des aires d'entreposage pour le bois d'arrimage non infesté. Le bois d'arrimage avec l’écorce ou manifestement infesté ou présentant d'autres symptômes suspects doit être éliminé ou soumis à un traitement approuvé par l’ACIA. Les méthodes approuvées actuellement sont l'enfouissement en profondeur et l'incinération. Les autorités canadiennes préparent actuellement une directive analogue pour le bois de caissage et les palettes.

Piégeage des scolytes exotiques - 2001

Liens connexes de l'ACIA : Bois d’arrimage et de caissageAvis sur le bois importé

Le programme d’enquêtes nationales complète, d’une part, le programme d’inspection de l’ACIA concernant les importations de matériaux d’emballage en bois utilisés pour les conteneurs maritimes et, d’autre part, les activités portuaires de contrôle et d’élimination du bois d’arrimage. La campagne de piégeage des scolytes exotiques s’est poursuivie en 2001 en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et dans les provinces de l’Atlantique. Les autorités visaient principalement les sites à proximité des aires de stockage et d’élimination du bois d’arrimage, ainsi qu’un certain nombre d’entrepôts ciblés à la suite des interceptions à l’importation par l’ACIA. Dans chaque site surveillé, on a installé au moins deux pièges appâtés à l’Ipslure ou à l’"-pinène (on s’est concentré sur Ips typographus et Tomicus piniperda). En Colombie-Britannique, on a ajouté dans chaque site des pièges contenant un appât à base d’éthanol à libération rapide. On a mis des pièges dans environ 35 sites en Ontario (carte), 55 au Québec (carte), 15 en Colombie-Britannique et 30 dans les provinces de l’Atlantique (carte). En plus de ce qui précède, les autorités ont mené des enquêtes visant particulièrement Tomicus (sites avec des pièges appâtés à l’"-pinène seulement) au Nouveau-Brunswick, en Ontario et au Québec (voir la partie sur le grand hylésine des pins). Aucune espèce exotique ciblée n’a été interceptée pendant l’enquête menée en 2001.

Voir également les études sur la biodiversité du SCF à l'adresse : www.pfc.cfs.nrcan.gc.ca/biodiversity/exotics/


Teigne du poireau

Acrolepiopsis assectella

Contexte

Ce ravageur des espèces du genre Allium est originaire d’Europe et d’Asie. Sa présence a été signalée pour la première fois en Amérique du Nord, dans la région d’Ottawa, en 1997.

Acrolepiopsis assectella Enquêtes - 2001

En 2001, l’ACIA a installé des pièges à la phéromone et procédé à des inspections visuelles dans des fermes commerciales et de plaisance en Ontario (carte) (44 sites) et au Québec (carte)(16 sites). A. assectella a été dépisté dans trois fermes de plaisance de l’Ouest du Québec, près de la ville de Thurso, et dans six fermes de l’Est de l’Ontario. Les agriculteurs touchés sont de petits producteurs ou des amateurs. Toutes ces exploitations agricoles, y compris celles du Québec, se trouvent dans un rayon d’environ 40 km d’Ottawa. L’insecte n’a pas été signalé dans les régions à haute production légumière commerciale du Sud du Québec ou de Bradford, en Ontario.

Pour de plus amples renseignements, consulter le site de l’Organisation nord-américaine pour la protection des plantes (http://www.pestalert.org).

 


TORDEUSE ORIENTALE DU PÊCHER

Grapholita molesta Busck

Contexte

La tordeuse orientale du pêcher s'attaque à divers arbres fruitiers et plantes ornementales apparentées des régions tempérées, mais son hôte de prédilection est le pêcher. Au printemps, les adultes émergent de leurs cocons tissés sur les tiges en dormance, et les femelles déposent leurs oeufs sur les ramilles. Les chenilles forent des galeries dans les ramilles et en provoquent le dessèchement. À mesure que la saison progresse et que les ramilles se développent, les chenilles des générations subséquentes pénètrent dans les fruits mûrissant, les rendant impropres à la vente. Comme les pesticides ne peuvent atteindre les chenilles à l'intérieur de leurs galeries, les producteurs doivent surveiller attentivement les vols de papillons et procéder à de multiples pulvérisations afin d'exterminer les adultes avant qu'ils ne pondent.

Originaire de Chine et de Corée, comme le pêcher, la tordeuse orientale du pêcher s'est répandue dans un grand nombre de régions fruitières tempérées du monde au cours des trois premières décennies de ce siècle. C'est fort probablement sous la forme de nymphes en cocon sur des plants d'arbres fruitiers de pépinière en dormance que l'insecte s'est propagé d'un pays à l'autre; mais le ravageur peut aussi s’être répandu à l’intérieur même d’un pays soit par des fruits infestés, soit par le vol des papillons d’une région à l’autre du pays. Découverte pour la première fois aux États-Unis en 1916, cette tordeuse s'est rapidement propagée dans tout le pays pour atteindre le sud de l'Ontario dans l’est du Canada en 1925. La Colombie-Britannique semble aujourd’hui la seule région productrice de pêches encore exempte de ce ravageur en Amérique du Nord. Un petit foyer d’infestation a été découvert dans cette province en 1956, mais a été enrayé en 1957. Aucune tordeuse orientale du pêcher n'y a été capturée depuis.

Les enquêtes sont menées chaque année à l'aide de pièges Pherocon® 1C à ailettes, appâtés avec la phéromone du ravageur. Les pièges sont déployés en mai et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'en octobre. Les sites de piégeage se trouvent généralement dans les zones où le risque d'introduction du ravageur est particulièrement élevé, comme les vergers de pêchers non traités et non entretenus, les terrains de camping, les pépinières, les stations fruitières, les passages frontaliers, les étals de fruits et les entrepôts.

Grapholita molesta Enquêtes - 2001

Colombie-Britannique (carte). Depuis de nombreuses années, des enquêtes de dépistage de la tordeuse orientale du pêcher ont lieu en Colombie-Britannique. On se sert de pièges à ailettes appâtés à la phéromone. Grâce à l’utilisation d’un nouveau distributeur (flexlure), qui libère de la phéromone du ravageur pendant deux mois, le personnel de l’ACIA a pu réduire le nombre de ses visites à chaque piège. La plupart des pièges sont disposés dans la région de production fruitière de la Colombie-Britannique, la vallée de l’Okanagan. Au total, on a installé 145 pièges (25 dans la vallée du Fraser, 20 sur l’île de Vancouver, et 100 dans la région intérieure de la Colombie-Britannique). On n’a toutefois recueilli aucun spécimen de G. molesta en Colombie-Britannique. Étant donné l’absence de production commerciale de fruits à noyaux dans les provinces des Prairies, aucune activité de piégeage n’a été réalisée là-bas.


SPONGIEUSE

Lymantria dispar (Linnaeus)

La spongieuse en Amérique du Nord

Le génotype nord-américain.

La spongieuse est originaire d'Eurasie. Après sa libération accidentelle au Massachusetts en 1869 sous forme d'adultes issus d'oeufs importés de France, l'insecte est rapidement devenu un fléau. Tous les paliers de gouvernement ont alors uni leurs efforts en vue d'éradiquer ce ravageur et y sont presque parvenus en quelques années. La menace s'étant estompée, ils ont mis fin au programme, mais les populations ont recommencé à augmenter. La spongieuse est maintenant établie dans tout le nord-est des États-Unis et, au Canada, dans le sud de l'Ontario et du Québec, ainsi que dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

Ce ravageur peut défolier de vastes étendues forestières. Il a tué et affaibli les arbres dans certaines régions du nord-est des États-Unis, modifiant ainsi considérablement certains écosystèmes. Bien que ses hôtes de prédilection soient le chêne, le bouleau et le peuplier, l'insecte attaque également un large éventail de feuillus. Lorsqu'elles pullulent, les chenilles sont une véritable nuisance même pour les humains. En pareilles circonstances, il est parfois nécessaire d'entreprendre des programmes de lutte dans les zones urbaines et les régions de villégiature.

Au Canada, divers organismes fédéraux et provinciaux collaborent pour dépister et combattre la spongieuse. Le présent compte rendu fournit un aperçu général de la situation au Canada. Il résume les activités entreprises par tous les organismes publics canadiens participant à la détection et à l’éradication des foyers d’infestation isolés ou à la surveillance de la propagation du ravageur à partir des principaux foyers.

Le génotype asiatique.

Le génotype asiatique du Lymantria dispar est originaire de l'Extrême-0rient asiatique. Son phénotype diffère de façon appréciable de celui du génotype nord-américain qui s'est établi dans l'est de l'Amérique du Nord. La plus grande différence entre les deux génotypes réside dans l'aptitude au vol des femelles du génotype asiatique. En outre, la gamme d'hôtes du génotype asiatique est plus étendue et englobe de nombreux conifères, dont ceux des genres Larix, Picea et Pseudotsuga. On observe aussi des différences phénologiques. Ainsi, chez le génotype asiatique, jusqu'à 25 p. 100 des masses d'oeufs peuvent éclore au cours de l'automne de l'année de ponte au lieu d'entrer en diapause. Les deux génotypes sont difficiles à distinguer à l'aide des méthodes d'examen morphologique habituelles; l'analyse de l'ADN est plus efficace. Il semble exister toute une gamme de types intermédiaires entre les deux génotypes dans certaines parties de l'Europe et de l'Asie centrale.

On a intercepté des spongieuses asiatiques pour la première fois en 1979, quand le personnel du bureau de la Protection des végétaux à Victoria a rapporté la découverte de masses d'oeufs sur un navire soviétique. Par la suite, ce n’est qu’en 1989 que l’on a de nouveau trouvé quelques masses d'oeufs sur d'autres navires soviétiques. L'automne 1990 a marqué le début d'une offensive en règle contre la spongieuse asiatique. Pendant l'hiver de la même année, des inspections ont mené à la découverte de grandes quantités de masses d'oeufs sur un certain nombre de navires soviétiques. Il n'a toutefois pas été nécessaire d'intervenir, le froid empêchant l'éclosion des oeufs. En 1991, dix-sept navires en provenance de ports de la région de Primorski en Russie n'ont pu obtenir l'autorisation de séjourner en eaux canadiennes parce qu’ils étaient gravement infestés. Une enquête subséquente a révélé que les femelles prêtes à pondre étaient attirées par les lampes utilisées durant le chargement de ces navires dans les ports de Vladivostok et de Nakhodka/Vostochny; la découverte de ces masses d'oeufs coïncidait avec la culmination de la population du génotype asiatique dans l'Extrême-Orient russe. En 1992, une importante campagne de pulvérisation a été lancée dans la région du port de Vancouver conformément au plan d'éradication de la spongieuse asiatique. Au total, 18 813 hectares ont été traités auBacillus thuringiensis var. kurstaki (B.t.k.), à raison de 50 MUI par hectare. Aucune spongieuse n'a été capturée au cours des enquêtes subséquentes menées dans la zone traitée. Les travaux de piégeage et d'éradication se poursuivent en Colombie-Britannique, et tous les papillons capturés à l'extérieur des provinces appliquant des dispositions réglementaires à l'égard de la spongieuse font l'objet d'une analyse de l'ADN visant à déterminer leur génotype. À ce jour, la présence de la spongieuse asiatique au Canada n'a été signalée qu'en Colombie-Britannique. Les navires pénétrant dans les eaux canadiennes en provenance de l’Extrême-Orient russe sont maintenant assujettis à la directive phytosanitaire D-95-03.

Lymantria dispar Enquêtes - 2001

Terre-Neuve (carte). Environ 300 pièges delta ont été déployés lors de l’enquête annuelle de dépistage menée à Terre-Neuve. On a choisi les sites de piégeage selon le risque d’introduction (terrains de camping, sites récréatifs, chalets et zones boisées fréquentées par des visiteurs). La plupart des sites ciblés se trouvaient près des villes de Port-aux-Basques, de Corner Brook, de Gander et de St. John’s. En 2001, on n’a capturé qu’une seule spongieuse mâle dans la ville de Doyles.

Île-du-Prince-Édouard (carte). Encore cette année, on a observé une augmentation du nombre de captures de spongieuses à l’Île-du-Prince-Édouard. Les autorités avaient installé 442 pièges. On a intercepté 214 spongieuses dans 114 pièges (par rapport à 80 spongieuses dans 46 pièges en 2000). Les captures multiples étaient concentrées à l’ouest de Charlottetown, et le nombre le plus élevé de spongieuses par piège a été de huit. La recherche subséquente de masses d’oeufs autour des sites d’interception n’a pas permis de dépister de spécimens à d’autres stades de développement (masses d’oeufs, dépouilles de pupes ou de larves, femelles).

Nouvelle-Écosse (carte). L’ACIA et le Service canadien des forêts (SCF) ont installé des pièges sur le front d’infestation le long de la limite orientale de la zone réglementée et dans l’Est de la Nouvelle-Écosse. De plus, depuis 1995, un réseau de pièges à la phéromone, mis en place par  le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse, couvre toute la province. Les plus importantes prises de spongieuses ont été enregistrées dans les comtés de Colchester (26 spongieuses), de Cumberland (36 spongieuses) et de Hants (27 spongieuses). Dans les autres comtés touchés, on a prélevé au total entre une et quatre spongieuses par comté.

En plus des sites susmentionnés, les autorités ont mis des pièges autour des ports de Halifax et de Shelburne dans le but d’intercepter des spécimens pour des analyses génétiques dans le cadre d’un projet de surveillance destiné à repérer toute incursion possible de la race asiatique de L. dispar. Après analyse, toutes les spongieuses se sont avérées être du génotype nord-américain.

Nouveau-Brunswick (cartes: piégeage; recherche de masses d'oeufs).

Les données colligées pour tracer les cartes ci-jointes ont été recueillies par les divers collaborateurs et regroupées par la Section de lutte contre les ravageurs forestiers du ministère des Ressources naturelles et de l'Énergie du Nouveau-Brunswick (MRNENB).

Pour la première fois depuis 1981, la spongieuse a occasionné une défoliation suffisamment importante pour que l’équipe de surveillance du MRNENB puisse l’observer d’un avion. Environ 374 hectares de peuplements de feuillus ont été touchés, principalement dans la région de Grand Lake. Les chênes, les peupliers et les bouleaux étaient les plus gravement touchés. Pour de plus amples renseignements sur les dommages causés par la spongieuse, visiter le site web du ministère des Ressources naturelles et de l'Énergie du Nouveau-Brunswick.

En plus des levés aériens effectués par le gouvernement provincial, des activités de piégeage ont été réalisées conjointement par des organismes fédéraux et provinciaux. La plupart ont porté sur : 1) la délimitation le long du front d’infestation; 2) le dépistage précoce dans les zones éloignées des régions infestées, mais comportant un haut risque d’introduction (scieries importatrices, régions touristiques). On a installé des pièges dans un peu moins de 350 sites : l’ACIA, le Service canadien des forêts et Parcs Canada ainsi que le MRNENB ont mis respectivement 196, 41 et 110 pièges. L’ACIA a concentré ses efforts sur la délimitation; le MRNENB et le SCF se sont occupés du dépistage précoce. L’ACIA a également installé des pièges dans cinq sites autour du port de Bayside dans le cadre d’un projet de surveillance du port pour la détection de la spongieuse asiatique. Les spécimens capturés dans les pièges ont subi une analyse de l’ADN et tous étaient du génotype nord-américain.

Les interceptions de spongieuses ont augmenté par rapport aux trois années précédentes et, pour la première fois depuis de nombreuses années, on a observé une défoliation s’étendant sur environ 374 hectares de forêt de feuillus d’une superficie brute de 1 100 hectares. Outre le piégeage à la phéromone, on a procédé à des recherches de masses d’oeufs dans 240 sites de la province. Le nombre de masses d’oeufs dénombrées a connu une hausse en 2001, en particulier dans les régions de Grand Lake et de Washademoak Lake. On a détecté de nouvelles masses d’oeufs dans cinq sites à l’extérieur des zones réglementées (comté de Kings, paroisses de Westfield et de Kingston, comté de Queens et paroisse de Hampstead).

Québec. Le personnel de l’ACIA n’a pas mené d’enquête de dépistage de la spongieuse nord-américaine en 2001. Selon l’information recueillie lors des activités de surveillance menées par la province, l’aire de distribution globale de la spongieuse nord-américaine n’a pas évolué beaucoup au Québec depuis quelques années et l’on a observé très peu de défoliation, voire aucune, au cours des dernières années, sauf dans quelques sites isolés.

Ontario (carte) .   En 2001, le Service canadien des forêts (région de l’Ontario) a poursuivi des activités de piégeage dans les parcs provinciaux du Nord de la province, ainsi que des levés aériens pour l’évaluation de la défoliation. Le personnel du SCF a installé des pièges à 58 endroits, à raison de deux par site. Le profil des interceptions était analogue à celui observé les années précédentes. Selon l’information recueillie lors des levés aériens du SCF, la superficie totale de défoliation variant de modérée à grave est passée de 18 732 hectares en l’an 2000 à 7 345 hectares en 2001 (voir le graphique). La défoliation a surtout été observée dans la ville de Sudbury ou dans les environs. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les zones particulières touchées par la défoliation, communiquer avec le personnel du Service canadien des forêts à Sault Ste. Marie, en Ontario. En plus des levés réalisés par le SCF, l’ACIA a placé des pièges dans 182 sites dans le Nord-Ouest de l’Ontario, entre White River et Kenora. Elle n’a pas intercepté de spongieuses mâles à l’ouest de Thunder Bay. Toutefois, à l’est de Thunder Bay, l’ACIA a capturé treize spongieuses, à raison d’une ou de deux par site.

Dans l’ensemble, le profil des captures dans le Nord de l’Ontario a évolué quelque peu au cours des cinq ou six dernières années. Les interceptions multiples de spongieuses ont diminué et elles se produisent à une distance de plus en plus grande de la rive nord du lac Huron. Peu ou pas de spongieuses sont prélevées dans le Nord-Ouest de l’Ontario et dans les régions situées à l’extérieur de l’aire de distribution naturelle du chêne rouge.

 

image Fig.1, Défoliation due à la spongieuse en Ontario, 1981-2001* Hectares (milliers)

 

Ouest du Canada : Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique

Des enquêtes annuelles pour la spongieuse ont lieu dans l’Ouest du Canada. La seule province où la spongieuse pose un problème est la Colombie-Britannique. Depuis 1979, on y a effectué des éradications au besoin. Les autorités de la Colombie-Britannique ont pris l’initiative d’éradiquer les populations qui tendent à s’établir. L’ACIA continue à s’occuper du dépistage et de l’identification des populations de spongieuses dans les provinces de l’Ouest. Pour ce faire, elle utilise des pièges delta enduits de Disparlure (phéromone) à des densités variables.

Comme démontré dans le tableau suivant, des pièges ont été installés dans les quatre provinces de l’Ouest du Canada en 2001.

Province 2001  

Nombre de pièges

Nombre de spongieuses mâles trouvées

Colombie-Britannique Île de Vancouver

1 255

5

  Vallée du bas Fraser

4 200

5

  Région intérieure

683

1 (Chase)
1 (Grand Forks)

Alberta Nord

301

0

  Sud

186

0

Saskatchewan  

165

2 (Saskatoon)

Manitoba  

220

0

Total  

7 010

0

 

Traitements employés contre les spongieuses en Colombie-Britannique en 2001 :

Sechelt – Pour la deuxième année consécutive, on a procédé à la recherche de masses d’oeufs. Dans un rayon de 0,25 mille des captures effectuées en 2000, on a placé 9 pièges/acre2, traçant une grille approximative. Autour, sur 0,5 mille de rayon, on a installé 36 pièges/mille2. En 2000, on a attrapé neuf mâles; en 2001, zéro.

North Delta – Avec la permission des propriétaires de résidences (95 % étaient d’accord), on a réalisé une campagne de pulvérisation terrestre sur 34 hectares de terrain. Le traitement consistait en trois pulvérisations de Bacillus thuringiensis var. kurstaki (B.t.k.), à raison de 50 MUI/hectare. En 2000, on a piégé huit mâles et trois masses d’oeufs dans la région; en 2001, on a capturé trois mâles dans trois pièges.

En Colombie-Britannique, les pièges destinés à la spongieuse asiatique sont placés dans le même réseau que ceux destinés à la spongieuse de génotype nord-américain. On a donc installé des pièges à la phéromone dans toutes les régions portuaires, à raison d’un piège par mille carré ou plus. Chaque mâle capturé est soumis à une analyse de l’ADN par réaction en chaîne de la polymérase. On n’a détecté aucune spongieuse asiatique en Colombie-Britannique en 2001.


Le criocère des céréales

Oulema melanopus

Contexte

Le criocère des céréales est originaire d’Europe et a également été signalé en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Il s’attaque aux céréales et aux oléagineux et à diverses graminées et il peut occasionner des pertes de rendement importantes dans les peuplements en développement ou non traités. Le foin ou la paille pressée, les épis de maïs sucré, le gazon en plaque et les semences de céréales, de soja, de graminées et d’espèces fourragères sont des produits dont on sait qu’ils peuvent héberger le criocère des céréales, et par conséquence, qu’ils sont susceptibles de créer un problème justiciable de mesures de quarantaine. Le criocère est également un vecteur du virus létal de la nécrose du maïs. Le lâcher de plusieurs espèces de prédateurs exotiques en Amérique du Nord a permis de maintenir les ravages du criocère en dessous du niveau de nuisibilité économique dans la plupart des régions.

On suppose que le criocère des céréales est arrivé dans le comté de Berrien, au Michigan (États-Unis) vers 1947, avec une cargaison de briques calées avec de la paille provenant d’Eurasie, sa région d’origine. Il s’est rapidement propagé dans les terres céréalières de la région des Grands Lacs en dépit des mesures de quarantaine rigoureuses qui ont été instituées en 1962 quand on l’a identifié pour la première fois dans la région. Le criocère s’est ensuite rapidement propagé vers l’Est, une migration facilitée par la disponibilité suffisante de plantes hôtes, des conditions de milieu favorables à sa survie et à son implantation, et des caractéristiques climatiques appropriées, en particulier le vent. En 1967, des criocères adultes ont été observés dans les régions canadiennes frontalières, dans des champs de céréales près de Harrow, en Ontario. Dès 1971, le criocère était présent dans presque tout l’Ontario, au Nord aussi loin que Sault Sainte-Marie et à l’Est, jusqu’à Drummondville au Québec. Des enquêtes effectuées plus récemment en 1987 ont indiqué que le criocère avait atteint Amqui, au Québec, dans la péninsule gaspésienne, et était arrivé à Hartland, au Nouveau-Brunswick.

Oulema melanopus Enquêtes - 2001

(carte)

Alberta

L’Agence canadienne d’inspection des aliments et le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et du Développement rural de l’Alberta ont réalisé conjointement des levés de terrain à la fin du mois de mai et en juin dans le Sud de la province. En tout, on a surveillé 176 champs; il s’agissait pour la plupart de champs de blé ou d’orge, de tournières remplies d’herbes et de fossés. Aucun spécimen du ravageur n’a été dépisté. L’ACIA a inspecté 72 champs, pour un total de 2 552 hectares, et les autorités provinciales en ont inspecté 104.

Manitoba et Saskatchewan

Au Manitoba, les enquêtes phytosanitaires ont porté sur 68 champs situés surtout près des

municipalités longeant la frontière américaine. En Saskatchewan, on a inspecté 77 champs. La plupart des champs surveillés dans les deux provinces étaient des champs de céréales. On n’a trouvé aucun spécimen de O. melanopus en 2001 dans ces provinces.

Colombie-Britannique

En Colombie-Britannique, on n’a détecté des spécimens de O. melanopus que dans la zone céréalière isolée située dans le Sud-Est de la vallée du Creston, directement au nord de l’Idaho. L’enquête de 2001 a montré que le degré d’infestation dans la région du Creston était variable. Un seul champ a dû subir un traitement au cours de l’année.

 


SCARABÉE JAPONAIS

Popillia japonica Newman

Contexte

Le scarabée japonais s'attaque à de nombreuses essences d'arbres et d'arbustes ornementaux, ainsi qu'au gazon. Originaire des grandes îles du Japon, il a été découvert pour la première fois en Amérique du Nord dans le sud du New Jersey (États-Unis) en 1916. Au Canada, le premier spécimen a été découvert en 1939 dans l'auto d'un touriste américain qui arrivait du Maine et se rendait par traversier à Yarmouth (Nouvelle-Écosse). En 1940, le ravageur était établi à Niagara Falls (Ontario). En 1994, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont adopté un protocole de réglementation conjoint régissant la circulation de certains produits provenant des zones infestées par le scarabée japonais. Ce protocole prévoit l'agrément des serres et des pépinières, après examen des résultats du piégeage, analyse des échantillons de sol, évaluation des résultats des traitements insecticides, inspection et certification. Les zones réglementées à l'égard du scarabée japonais au Canada sont les municipalités régionales de Niagara, de Haldimand-Norfolk et de Hamilton-Wentworth, en Ontario, et les municipalités régionales de comté (MRC) de Brome-Missisquoi, du Haut-Richelieu, de Champlain, de Roussillon et du Bas-Richelieu au Québec.

Toutes les enquêtes ont reposé sur l’utilisation de pièges à aubes en métal ou en plastique, appâtés avec une combinaison d'une phéromone et d'un attractif floral. Les pièges ont été déployés de la mi-juin à la mi-septembre dans des pépinières, des gazonnières, des parcs et des jardins publics, des aéroports, des terminaux routiers et ferroviaires, des terrains de golf et des postes frontaliers. On a installé un seul piège dans la plupart des sites, mais on en a utilisé cinq ou plus dans certains cas selon les données antérieures sur le site et la distance de ce dernier par rapport aux zones infestées. Chaque piège a été inspecté de deux à quatre fois au cours de la saison.

Popillia japonica Enquêtes - 2001.

En 2001, des enquêtes de dépistage ont eu lieu dans des sites à haut risque en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique (carte). On n’a relevé aucun spécimen de P. japonica à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique. En Nouvelle-Écosse, le 8 août, les autorités municipales de Halifax (carte) ont repéré des scarabées en train de manger des plantes ornementales dans un parc du centre-ville et les environs. On a établi qu’il s’agissait de P. japonica et l’ACIA a placé 50 pièges dans un rayon de un à deux km du parc. Le profil des interceptions donne à penser que le parc, qui mesure environ un hectare, serait l’épicentre de l’infestation. Seulement cinq pièges situés à plus de 300 mètres du parc ont permis la capture de spécimens et, à l’exception d’un piège, ils contenaient tous un seul scarabée. Étant donné l’apparente concentration de l’infestation, le fait que le parc se trouve dans un noyau urbain avec peu de matériel hôte convenable dans les alentours et le fait que la Nouvelle-Écosse soit par ailleurs une province non infestée, une équipe spéciale de la ville a décidé d’essayer d’éradiquer les scarabées.

Au Québec et en Ontario (carte), les autorités ont mené des enquêtes de délimitation, principalement dans les pépinières importatrices et exportatrices des comtés adjacents aux zones réglementées. Presque toutes les grandes pépinières exportatrices et grossistes font maintenant partie des zones réglementées dans ces provinces.

En Ontario, sur 56 sites piégés, cinq ont révélé la présence du ravageur. On a recueilli un spécimen dans deux sites du comté de North Halton et dans un site à Richmond Hill, dans le comté de York. À deux endroits dans la ville de Belleville, on a piégé des spécimens : dans un centre de jardinage (4 scarabées) et sur un parterre public (2 scarabées).

Au Québec, en 2001, on a intercepté des scarabées dans trois sites en dehors de la zone réglementée : deux sites dans le comté de Rouville (à Rougemont et à Ange-Gardien, on a trouvé respectivement scarabées et un scarabée) et un site dans la municipalité régionale de comté de Memphrémagog (six scarabées ont été attrapés à Bolton-Est).


MOUCHE DU BLEUET

Rhagoletis mendax Curran

Contexte

Dans de nombreuses parties de son aire de distribution, la mouche du bleuet constitue le principal ravageur de ce petit fruit. Originaire de l'Amérique du Nord, elle se rencontre sur toute la côte est des États-Unis et dans les Maritimes, au Canada. Elle est également présente sous forme de populations isolées dans certaines bleuetières commerciales du Michigan et du Wisconsin, au centre des États-Unis.Rhagoletis mendax a commencé à causer d'importantes pertes économiques dans le nord-est des États-Unis au début du siècle. Largement répandue en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930, la mouche du bleuet se rencontre aujourd'hui également à l'Île-du-Prince-Édouard et dans le sud du Nouveau-Brunswick. On l'a observée pour la première fois en Ontario en 1993, et elle a été déclarée également pour la première fois au Québec en 1996 (voir ci-dessous). Le présent rapport contient les premières données sur la situation de ce ravageur au Québec. La Division de la protection des végétaux a émis une directive afin de prévenir la propagation de l'insecte dans les régions productrices encore indemnes.

Les enquêtes sont réalisées à l’aide de pièges Pherocon® AM jaunes appâtés avec des attractifs olfactifs (acétate d'ammonium). Ces pièges sont suspendus en position de «V» inversé, la surface collante jaune orientée vers le sol. Dans les plantations de bleuets nains, les pièges sont suspendus de manière à ce que le fond soit à 10 à 15 cm au-dessus des plants. Dans les plantations de bleuets en corymbes, ils sont placés entre les plants à mi-hauteur du feuillage et là où les fruits abondent. Il est préférable d'installer les pièges à l'abri des vents dominants et à moins de trois mètres des plants les plus productifs. Les recherches ont aussi démontré que les prises sont plus nombreuses dans les zones envahies par les mauvaises herbes que dans les zones sarclées. Les pièges sont normalement déployés vers la fin de juin, après l'émergence des adultes, et sont inspectés régulièrement jusqu'à la fin d'août. L’échantillonnage des bleuets se fait à proximité des pièges qu’on soupçonné contenir R. mendax.

Rhagoletis mendax Enquêtes - 2001

Terre-Neuve (carte). Les autorités ont placé des pièges dans onze régions où l’on cueille commercialement des bleuets nains. Les principales régions surveillées étaient les péninsules d’Avalon et de Bonavista, le centre de la province et les alentours de Port-aux-Basques. On n’a pas intercepté de mouches de R. mendax à Terre-Neuve en 2001.

Colombie-Britannique. La vallée du Fraser est la principale région de production commerciale du bleuet en Colombie-Britannique et, avant 1996, elle constituait la seule région de la province surveillée pour la présence de la mouche du bleuet. L’aire de production de la vallée du Fraser se divise en trois parties qui font l’objet de surveillance selon une rotation de trois ans. En 2001, 31 sites de la vallée comportaient des pièges. On en a également installé dans l’île de Vancouver où on exploite six nouvelles bleuetières. On n’a pas dépisté de spécimens de R. mendax en Colombie-Britannique en 2001.

Québec (carte ). Dans la province, 1 150 pièges ont été installés dans 427 sites. On a entre autres réalisé une enquête de délimitation intensive dans deux sites situés dans un rayon de 25 km des sites repérés en 2000 près de Bromont et de Saint-Antonin, lesquels se trouvaient très loin des sites connus. Rhagoletis mendax a encore une fois été détecté dans chacun des sites de Bromont et de Saint-Antonin. On a aussi repéré un nouveau site sur la côte sud de la péninsule de Gaspé, près du village de Bonaventure; une mouche adulte y a été détectée dans une plantation exploitée de bleuets nains (voir plus bas). Aucune mouche n’a été recueillie dans les autres sites surveillés à l’extérieur des zones réglementées.

Ontario (carte). En Ontario, 32 sites ont été soumis au piégeage en 2001. À l’exception de deux sites naturels comportant du Vaccinium sauvage, tous les endroits où l’on a placé des pièges étaient des plantations commerciales de bleuets en corymbes. Ce nombre représente environ le tiers des producteurs commerciaux de bleuets en corymbes de la province. On n’a trouvé aucun spécimen de Rhagoletis mendax en 2001 dans les sites, y compris dans les quatre exploitations agricoles auparavant infestées. L’une des exploitations où il n’y a eu aucune interception était le premier site déclaré infesté en Ontario (près de Port Burwell). On n’a pas dépisté la mouche du bleuet à cet endroit depuis 1995; il est possible que la population ait été réduite à des niveaux non décelables ou qu’elle ait été réellement enrayée à la suite de l’application des mesures réglementaires.


MOUCHE DE LA POMME

Rhagoletis pomonella (Walsh)

Contexte

Originaire de l'Amérique du Nord, la mouche de la pomme est en réalité une espèce indigène de Rhagoletis qui s’attaque à l'aubépine (Crataegus spp.) et qui, vers 1867, a subitement montré une affinité pour le pommier introduit d'Europe plusieurs siècles auparavant. Le phénomène a d'abord été observé dans l'État de New York, puis s'est rapidement généralisé. La mouche de la pomme est aujourd'hui un ravageur très important du pommier et peut, en l'absence d'interventions, détruire des récoltes entières. Elle a également été associée à d'autres espèces de rosacées. Aux États-Unis, certaines races s'attaquent aux cerisiers et aux pruniers.

La mouche de la pomme est maintenant largement répandue dans l'est de l'Amérique du Nord, depuis le Manitoba jusqu'au Mexique, ainsi que dans les États de Washington, de l'Oregon, de l'Utah et de la Californie. Les populations de la Floride et du Mexique semblent être des races distinctes qui ont évolué parallèlement à la race établie dans le nord-est du continent. La mouche de la pomme semble absente de Terre-Neuve, où la pomoculture se pratique dans la vallée de Codroy et les environs.

L'industrie canadienne de l'exportation de la pomme était déjà florissante avant que ce ravageur ne commence à faire des siennes. Afin de la protéger, les autorités fédérales et provinciales ont mis en place des programmes concertés d'inspection des vergers et de certification à l'exportation. Le premier programme du genre a été mis en oeuvre en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930. L’ACIA participe encore à des programmes de certification des vergers de pommiers en Nouvelle-Écosse, au Québec et en Ontario, où les inspecteurs veillent à ce que les pommes destinées à l'exportation soient exemptes du ravageur.

Rhagoletis pomonella Enquêtes - 2001

Colombie-Britannique (carte). Bien qu’on procède depuis de nombreuses années à une enquête annuelle de dépistage de la mouche de la pomme en Colombie-Britannique, on n’a pas intercepté de spécimens du ravageur dans les pièges ou les échantillons prélevés chez les producteurs. L’ACIA, le ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique et les producteurs de fruits de la province mènent conjointement une enquête dans les zones où l’on cultive des pommes et dans les zones urbaines à haut risque. Depuis 1999, on se sert pour le piégeage de sphères rouges recouvertes de plastique collant au lieu des traditionnelles plaques jaunes collantes, car ces dernières attiraient une espèce non ciblée, la mouche de la symphorine. L’utilisation des sphères a réduit considérablement la charge de travail associée à l’identification des espèces visées. En 2001, on a placé des pièges dans plus de 300 sites, sans capturer de R. pomonella.


LONGICORNE BRUN DE L'ÉPINETTE

Tetropium fuscum

Tetropium fuscum Enquêtes - 2001

Voir le site de l'ACIA sur le longicorne brun de l'épinette.

Au début de l’an 2000, le Service canadien des forêts (SCF) a établi que le longicorne brun de l’épinette (LBE) était l’agent responsable de la mort d’épinettes rouges dans le parc Point Pleasant de la municipalité régionale de Halifax. Ce parc de 75 hectares est situé au coeur de la ville. C’est le premier cas connu d’interception de ce parasite envahissant des forêts en Amérique du Nord. Le LBE serait arrivé au Canada dans des matériaux d’emballage en bois massif via le port de Halifax, qui est directement à côté du parc.

L’ACIA a créé un groupe de travail et elle collabore étroitement avec le SCF et Ressources naturelles Canada, le ministère des Richesses naturelles de la Nouvelle-Écosse et les autorités de la municipalité régionale de Halifax.

L’ACIA et le ministère des Richesses naturelles de la Nouvelle-Écosse effectuent des levés de terrain à Halifax afin de déterminer la distribution du LBE. On a procédé à des inspections visuelles de presque toutes les épinettes se trouvant dans un rayon de 10 à 12 km de l’épicentre présumé de l’infestation (le parc Point Pleasant). De plus, un secteur, situé dans un rayon de 18 à 20 km de l’épicentre, a été examiné à 100 %. En tout, on a inspecté plus de 800 km² de terrain et enlevé plus de 3 500 arbres depuis mai 2000, la plupart se trouvant dans un rayon de 5 km de l’épicentre. L’arbre infesté le plus éloigné a été repéré à environ 19,5 km de l’épicentre, dans la région de Sackville.

En plus des levés de terrain en Nouvelle-Écosse, une enquête a été réalisée à l’échelle du pays à l’automne et à l’hiver 2001. Elle visait essentiellement les ports et les aires d’élimination et de stockage du bois d’arrimage. Les inspecteurs ont d’abord suivi une séance de formation en Nouvelle-Écosse. L’enquête consistait en des inspections visuelles des arbres pour voir s’ils présentaient les symptômes d’arbres attaqués (écoulements de résine dispersés le long du tronc; trous de 4 mm dans l’écorce; réseaux de galeries d’alimentation mesurant jusqu’à 6 mm de large, directement sous l’écorce, et remplies de particules semblables à des sciures de bois). Il n’existe aucune méthode de piégeage efficace, y compris à la phéromone, pour la détection du longicorne brun de l’épinette. Durant l’hiver 2001-2002, on a soumis à une inspection visuelle toutes les épinettes de plus de 15 cm de diamètre à hauteur de poitrine situées dans un rayon de 3 km des installations pour les marchandises en vrac dans les ports, des installations de recyclage des pièces d’arrimage en bois et des sites de décharge. On a examiné les épinettes comportant de la résinose et tous les arbres ayant des écoulements de résine inexpliqués ont fait l’objet d’un contre-examen par des équipes de spécialistes, notamment des entomologistes forestiers professionnels. Des milliers d’arbres ont été contrôlés partout au Canada et le LBE n’a pas été dépisté à l’extérieur de la Nouvelle-Écosse.


GRAND HYLÉSINE DES PINS

Tomicus piniperda (Linnaeus)

Contexte

Le grand hylésine du pin est l'un des scolytes les plus destructeurs du pin dans son aire d'origine, l'Eurasie. Sa présence aux États-Unis a été signalée pour la première fois au cours de l'été 1992, en Ohio, dans une plantation de pins sylvestres servant à la production d'arbres de Noël. À la fin de l'année, six États de la région des Grands Lacs, soit l'Illinois, l'Indiana, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Michigan et l’État de New York, mentionnaient la présence du ravageur. On avait intercepté le grand hylésine du pin à plusieurs reprises dès les années 1960 au Canada et aux États-Unis, la plupart du temps sur des matériaux d'arrimage, mais c'était la première fois qu'on signalait la présence d'une population établie en Amérique du Nord.

Les premières enquêtes réalisées au Canada en 1993 ont confirmé la présence de l'insecte dans sept comtés du sud de l'Ontario. Le Canada et les États-Unis ont tous deux adopté une série de règlements restreignant la circulation des produits du pin en provenance des zones infestées.

Les enquêtes ont été réalisées à l'aide de pièges à entonnoirs Lindgren® (8 ou 12 entonnoirs). Chaque piège était pourvu de deux diffuseurs d'a-pinène. Le récipient collecteur ne contenait aucun liquide. Les pièges ont été installés entre le milieu et la fin de mars et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'à la mi-juin. D'autres enquêtes fondées sur l’observation des dommages caractéristiques du ravageur sur les arbres hôtes (pousses chlorotiques flétries, galeries caractéristiques dans les pousses, chute des pousses minées) ont eu lieu de juillet à octobre. On a également examiné un certain nombre d'arbres affaiblis ou mourants à la fin de juin et au début de juillet afin de vérifier si ceux-ci présentaient les galeries caractéristiques de l'espèce ou s'ils étaient infestés par des adultes fraîchement émergés.

Tomicus piniperda Enquêtes - 2001

Liste des régions réglementées à l'Annexe 1 de la directive phytosanitaire D-94-22.

Maritimes et Colombie-Britannique.

Les enquêtes de dépistage du grand hylésine des pins (GHP) dans ces provinces ont été intégrées à celles visant les scolytes exotiques grâce à l’utilisation de pièges appâtés à l’"-pinène. On a également placé des pièges dans trois scieries du Nouveau-Brunswick qui importent des billes de pin des États-Unis. On n’a pas dépisté de spécimens de T. piniperda dans ces régions.

Québec (carte). Les enquêtes de délimitation du ravageur se sont poursuivies en 2001. L’ACIA a procédé à l’installation de pièges Lindgren et à des inspections visuelles dans 357 sites ne faisant pas partie de la zone de quarantaine de l’année précédente. Il s’agissait pour la plupart de peuplements de pins privés situés au sud du fleuve Saint-Laurent. Des enquêtes se sont aussi déroulées près des scieries qui importent du pin du Nord-Est des États-Unis. On a trouvé des scolytes dans 11 sites; un seul scolyte a été capturé dans chacun. Pour la première fois, on a intercepté un scolyte adulte au nord du fleuve Saint-Laurent, près de la ville de Saint-Jovite. Étant donné que cette découverte a eu lieu au nord du Saint-Laurent, assez loin des comtés infestés connus, l’ACIA entreprendra des enquêtes de délimitation intensives en 2002.

Ontario (carte). En 2001, l’ACIA et le Service canadien des forêts (SCF) ont réalisé de vastes enquêtes de délimitation dans l’Est et le Nord de l’Ontario. Tous les sites surveillés se situaient hors de la zone de quarantaine de l’année précédente. L’ACIA a concentré ses activités de piégeage dans les comtés à l’est et au nord des zones réglementées, de même que le long de la voie maritime du Saint-Laurent et dans six scieries situées entre Ottawa et Mattawa. Le SCF a pour sa part installé des pièges et procédé à des inspections visuelles dans 50 sites le long de la rive nord du Lac Huron, entre North Bay et Sault Ste. Marie, ainsi que dans le district de Parry Sound.

a) les scieries qui avaient réceptionné des billes de pin provenant des comtés infestés;
b) les cours d'entreposage/de tri;
c) les plantations de sapins de Noël;
d) les peuplements de pins sylvestres;
e) les relais-routiers fréquentés par les camionneurs et situés à proximité de peuplements de pins le long des routes principales;
f) les plantations de pins (surtout celles qui comportent un grand pourcentage de pins sylvestres).

 

Le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario a lancé des mesures de lutte (destruction des arbres) dans un groupe de peuplements infestés concentré dans la région de Bracebridge, dans le district de Muskoka. Il s’agissait surtout de peuplements de pins sylvestres non exploités se trouvant sur des terres tant publiques que privées.

Le programme de piégeage de l’ACIA a permis de découvrir de nouveaux foyers de T. piniperda dans le comté de Prince Edward, de même qu’un site touché à l’extrémité sud du district de Parry Sound. On a ajouté le comté de Prince Edward et le district de Muskoka à la liste des zones réglementées. À la mi-mai, le SCF a capturé deux scolytes dans un piège situé directement à l’est de la ville de Sturgeon Falls. On a procédé à deux inspections visuelles de suivi plus tard durant l’été dans ce site, sans toutefois repérer d’autres scolytes ou des signes de dommages. En Ontario, Sturgeon Falls est le site le plus septentrional où l’on a enregistré la présence de T. piniperda; il représente une source de préoccupation étant donné la proximité relative des forêts commerciales de pins gris plus au nord. Des enquêtes intensives sont prévues en 2002 dans la région de Sturgeon Falls et dans le district de Parry Sound. En plus de tout ce qui précède, le SCF a effectué des inspections visuelles à 118 autres endroits en Ontario. À part les découvertes susmentionnées, aucune n’a été faite en dehors des zones qui sont réglementées à l’heure actuelle.


HYPONOMEUTE DU POMMIER

Yponomeuta malinellus Zeller

Contexte

L'hyponomeute du pommier est un défoliateur du pommier en Europe et en Asie, aussi loin à l'est qu'au Japon. Il a été introduit dans l'État de New York vers 1909, au Nouveau-Brunswick en 1917 et en Ontario en 1957. Il a été éradiqué chaque fois.

En 1981, une colonie a été découverte dans une pépinière à Duncan, dans l'île de Vancouver (Colombie-Britannique). Une enquête menée dans les pépinières de la province en 1982 a conduit à la découverte d'une seule petite colonie dans une autre pépinière à Lantzville, également dans l'île de Vancouver. Les enquêtes annuelles subséquentes dans les pépinières n'ont pas permis de déceler la présence du ravageur. En 1985, toutefois, on a constaté que le ravageur était largement répandu à Bellingham, dans l'État de Washington, et à Cloverdale, en Colombie-Britannique. Des enquêtes réalisées en 1985 et en 1986 ont indiqué que l'insecte infestait une bonne partie du sud-est de l'île de Vancouver, du sud-ouest de la Colombie-Britannique continentale et du nord-ouest de l'État de Washington. On ignore quand et comment l'hyponomeute a atteint l'ouest de l'Amérique du Nord.

En 1989, la présence de l'insecte a été signalée pour la première fois à trois endroits à l'intérieur de la Colombie-Britannique, soit deux au nord de Kelowna, et un à proximité de Grand Forks. En 1990, une enquête plus poussée a permis de délimiter l'aire occupée par l'insecte dans le sud de la partie continentale de la province. À la suite de la découverte du ravageur dans un grand nombre d'endroits, une série de modifications ont été apportées à la réglementation nationale. Dans le contexte de la réglementation actuelle, toute la Colombie-Britannique est considérée comme étant infestée, même si l'insecte ne s'est pas encore propagé dans le sud-est de la province.

Les enquêtes menées dans les provinces non infestées portent tout particulièrement, d’une part, sur les arbres fruitiers ou ornementaux du genre Malus non pulvérisés, notamment ceux qui croissent à proximité des pépinières, ainsi que dans les zones résidentielles et les vergers non entretenus et, d’autre part, sur les arbres sauvages formant des haies. Les pépinières qui importent des Malus de la Colombie-Britannique sont également inspectées. Le dépistage a lieu de la mi-juillet à septembre, au moyen de pièges à volets Pherocon 1C contenant la phéromone du ravageur sur support en caoutchouc. On procède aussi à des observations du début du printemps jusqu'en juillet.

Yponomeuta malinellus Enquêtes - 2001

En Nouvelle-Écosse (carte), des pièges ont été installés et des inspections visuelles ont été effectuées dans des vergers abandonnés et des exploitations fruitières à 22 endroits dans la vallée de l’Annapolis. Au Québec (carte), on a placé des pièges et procédé à des inspections visuelles dans 48 sites. Les zones visées incluaient des pépinières importatrices, des vergers non pulvérisés et des zones où se trouvent des arbres abandonnés. En Ontario (carte), des enquêtes ont été menées à 74 endroits (notamment des vergers commerciaux, des vergers abandonnés, des pépinières et des centres de jardinage) dans 15 comtés du Sud de la province. On n’a pas recueilli de spécimens de Yponomeuta malinellus dans les pièges ni lors des inspections visuelles en 2001.

 


Zeuzère

Zeuzera pyrina Enquêtes - 2001

Zeuzera pyrina a été dépisté en 2001 en Ontario, dans la région du Niagara. Bien qu’on ait entendu beaucoup d’histoires sur la présence de la zeuzère au Canada depuis les années 1950, la découverte de 2001 constitue la première attestation confirmée. Ce ravageur, en provenance d’Europe et du Proche-Orient, a été introduit aux États-Unis dans les années 1880. On le trouve maintenant dans la plupart des États du Nord-Est des États-Unis. En juillet, sur deux terrains résidentiels au sud de Vineland (Ontario), dans l’une des plus importantes régions de fructiculture au Canada, on a repéré un papillon adulte et des larves creusant des galeries dans le bois de jeunes frênes (Fraxinus sp.). Les enquêtes de suivi (consistant en activités de retraçage et de piégeage à la phéromone) effectuées en août n’ont pas mené à la détection d’autres spécimens. On prévoit installer d’autres pièges en 2002 afin de déterminer l’étendue de l’infestation.

Pour de plus amples renseignements, consulter le site de l’Organisation nord-américaine pour la protection des plantes (http://www.pestalert.org).

 


Anisogramma anomala

Contexte

Anisogramma anomala est un agent pathogène fongique dangereux. Il est à l’origine de la brûlure orientale du noisetier sur les Corylus ou noisetiers. Cette maladie cause le dépérissement des branches porteuses de noix, ce qui nuit à la production des noisettes. Elle est établie dans l’Est du Canada et des États-Unis, de même que dans les États américains de l’Oregon et du Washington, dans l’Ouest. Le Canada réglemente l’importation de matériel de Corylus en Colombie-Britannique dans le but de prévenir l’introduction de la maladie. Dans cette province, la production totalise 1000 tonnes pour 800 acres. Les vergers sont regroupés autour de Chilliwack et d’Agassiz. Les variétés qui poussent en Colombie-Britannique sont considérées sensibles ou très sensibles à la brûlure orientale du noisetier.

Anisogramma anomala Enquêtes - 2001-2002

En 2000, on a détecté la maladie dans le Nord de l’État du Washington dans une noiseraie bordant la frontière, ce qui a amené le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêches de la Colombie-Britannique à procéder à une enquête en 2001. Les autorités ont examiné les arbres commerciaux et non commerciaux situés à proximité de l’infection américaine, et inspecté divers sites de production commerciale dans la vallée du Fraser. L’ACIA a pour sa part examiné le matériel de Corylus dans des pépinières des alentours. La maladie n’a pas été dépistée lors de cette enquête.

La brûlure orientale du noisetier a été détectée lors d’une enquête de suivi effectuée en 2002 le long de la frontière américaine. Le 28 février 2002, une équipe de l’ACIA affectée à l’enquête a examiné un groupe de cinq Corylus sur le bord d’un chemin à Abbotsford, en Colombie-Britannique, et découvert deux arbres soupçonnés d’être atteints de la maladie. Le 4 mars 2002, l’ACIA a confirmé que les échantillons prélevés contenaient A. anomala. Quatre autres propriétés où poussaient des arbres suspects ont été repérées entre le 4 et le 13 mars 2002. Elles se trouvaient toutes dans un rayon de 3 km du site de la découverte initiale.

Le 13 mars 2002, on a procédé à une enquête de délimitation sur les arbres commerciaux et sauvages de la région immédiate. On a inspecté des noisetiers dans un rayon de 6 km à l’est et à l’ouest du lieu de la découverte initiale, et à une distance de un à trois km au nord de la frontière. Le foyer de brûlure orientale du noisetier détecté en Colombie-Britannique est la première découverte du genre dans la province. Il est à environ un km au nord du site d’infection de l’État du Washington.

 


FLÉTRISSEMENT DU CHêNE

Cerratocystis fagacearum

Contexte

Le flétrissement du chêne, Cerratocystis fagacearum, est une maladie fongique du chêne qui est très grave. Elle est répandue dans plusieurs États américains bordant le Canada, mais on n’a pas signalé sa présence au Canada. À cause du risque que représente la maladie pour les forêts de chênes canadiennes, en particulier celles dans le Sud de l’Ontario, on a mis en oeuvre un règlement relatif à l’importation des chênes et des produits du chêne des États-Unis. Aux termes d’un protocole d’entente à court terme entre l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et le Service canadien des forêts (SCF), le SCF a accepté de fournir son aide en réalisant une enquête de dépistage du flétrissement du chêne dans les régions du Sud de l’Ontario estimées être à haut risque en 2001.

Il s’agissait de localiser des peuplements d’espèces sensibles à la maladie et de prélever des échantillons d’arbres présentant des signes et des symptômes du flétrissement du chêne. Les inspections devaient avoir lieu à des endroits appropriés près des trois passages frontaliers du Sud de l’Ontario, à savoir Windsor, Sarnia et la région du Niagara, de même que dans les environs de scieries qui importent du matériel de chêne de régions infectées aux États-Unis. Par la même occasion, on devait examiner les peuplements de chênes pour détecter la présence de l’agent pathogène causant la mort subite du chêne, une maladie fongique récemment découverte qui est en train de ravager les zones côtières de la Californie.

Le moment de l'enquête a coïncidé avec la période où, pensait-on, le plus de symptômes de la maladie seraient visibles. On a examiné des arbres morts depuis peu ou depuis longtemps pour dépister des symptômes révélateurs du flétrissement du chêne tels que des coussinets. La majorité des inspections ont eu lieu en juillet, mais elles se sont poursuivies tout au long de l'été, lorsque l'équipe se trouvait dans des régions peuplées de chênes, ou à proximité de celles-ci, pour d'autres motifs.

L’enquête a été réalisée conjointement par le Groupe de surveillance de la santé des forêts du SCF et la Section de la vitalité forestière et de la sylviculture du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, avec l’appui de l’ACIA.Il fallait mettre tous les échantillons dans de la glace et les envoyer au laboratoire de Sault Ste. Marie pour les examens diagnostiques.

Cerratocystis fagacearum Enquêtes - 2001

Au total, on a surveillé soixante sites, la majorité se trouvant dans la zone à haut risque près des postes frontaliers du Sud de l’Ontario (voir plus bas le tableau et la carte des sites examinés). Un certain nombre d’inspections ont aussi été réalisées à l’extérieur de la zone à haut risque. On est allé plus au nord jusqu’à Petawawa, dans l’Est de la province. L’équipe du Sud de l’Ontario, grâce à l’expérience qu’elle a acquise lors de l’enquête et de la formation, a une parfaite connaissance de la maladie. Ainsi, étant donné les compétences de l’équipe, on peut désormais procéder régulièrement à des enquêtes de dépistage du flétrissement du chêne.

Dans les soixante sites inspectés, aucun arbre n’était atteint du flétrissement du chêne, ni de la mort subite du chêne.


MALADIE HOLLANDAISE DE L'ORME

Ophiostoma ulmi (Buisman) Nannf.

Ophiostoma novo-ulmi Brasier

Contexte

Deux espèces de champignons peuvent provoquer la maladie hollandaise de l'orme. Celle qui présente le plus faible pouvoir pathogène est Ophiostoma ulmi, que l'on estime aujourd'hui responsable de la première pandémie de la maladie survenue en Europe et en Amérique du Nord des années 1920 aux années 1940. Ophiostoma novo-ulmi est un sous-groupe hautement pathogène et agressif, responsable des pandémies actuelles de la maladie sur les deux continents. Le champignon est principalement transmis par deux scolytes, l’un étant indigène, Hylurogopinus rufipes Eichh., et l’autre, Scolytus multistriatus (Marsh.), étant originaire d'Europe bien que très répandu en Amérique du Nord. Dans les régions à forte concentration d'ormes, la maladie peut aussi se transmettre par fusion des racines.

Au Canada, les premiers arbres infectés ont été découverts en 1944 près de Saint-Ours, dans le comté de Richelieu, au Québec. Une fois l’aire de distribution de la maladie connue en 1945, il est devenu apparent que le foyer de l'infection était le port de Sorel. Un examen ultérieur des premières données sur la distribution a montré que la maladie avait été introduite dans cette région avant 1940. L'épidémie survenue au Québec s’est déclarée à plus de 300 kilomètres de la limite nord de l’aire de la maladie aux États-Unis; on en a déduit qu'il y avait eu une introduction distincte au Canada, sans doute à partir de caisses de bois d'orme transportées sur des navires en provenance d'Europe.

Toutes les espèces d'ormes indigènes de l'Amérique du Nord sont sensibles à la maladie qui existe maintenant dans la plupart des peuplements naturels de Ulmus americana du Manitoba aux Maritimes. La maladie hollandaise de l’orme ne semble pas s’être installée dans les trois provinces où les ormes indigènes ne poussent pas, soit Terre-Neuve, l’Alberta et la Colombie-Britannique, où l’orme est généralement confiné à des plantations paysagères entourant les établissements humains.

Ophiostoma novo-ulmi / Ophiostoma novo-ulmi Enquêtes - 2001

Toujours conformément à la réglementation fédérale (D-97-07), l'ACIA ne s'occupe plus du dépistage de cette maladie. Cependant, divers organismes municipaux et provinciaux mettent en oeuvre des programmes exhaustifs de dépistage et de lutte au Manitoba (http://www.gov.mb.ca/natres/forestry/forest-urban/u-faq.html) en Saskatchewan (www.sdeda.ca) et en Alberta (www1.agric.gov.ab.ca/$department/deptdocs.nsf/all/prm1043?opendocument).

La maladie s'est étendue à presque tous les peuplements indigènes d'ormes d'Amérique (Ulmus americana) dans toutes les provinces, sauf en Saskatchewan. L’Alberta et la Colombie-Britannique se trouvent à l'extérieur de l’aire de distribution naturelle de l'orme d’Amérique, mais cette essence y est plantée comme arbre ornemental ou arbre de rue.


ROUILLE BLANCHE DU CHRYSANTHÈME

Puccinia horiana P. Henn.

Contexte

La rouille blanche du chrysanthème est une maladie fongique grave des chrysanthèmes et notamment du chrysanthème commun des fleuristes, Dendranthema grandiflora. La maladie est transmise par le matériel hôte infecté sur lequel la maladie peut demeurer systémique, mais invisible.

L'introduction et la dissémination de la rouille blanche du chrysanthème risque d'entraîner des pertes majeures. La maladie peut s'étendre rapidement à toute une serre et provoquer la perte complète de la récolte. Lorsqu'elle est présente, il faut appliquer des mesures de lutte intensive et de surveillance constante. Il semble que la rouille blanche du chrysanthème acquiert une tolérance à certains pesticides utilisés pour l’enrayer. Par ailleurs, l'introduction de la maladie pourrait entraîner la perte de certains marchés d'exportation vers les États américains encore exempts de la maladie.

La rouille blanche du chrysanthème est sans doute originaire de la Chine et du Japon, où elle a été signalée pour la première fois en 1895. Depuis l'est asiatique, la maladie s’est propagée à l'Europe et à l'Afrique du Sud durant les années 1960. Elle s'est ensuite répandue dans toute l'Europe et a également atteint l'Amérique du Sud, le Sud-Est asiatique, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

La maladie a fait quelques incursions en Amérique du Nord. En Californie, des mesures d'éradication sont en cours là où la maladie a été signalée, soit dans les comtés de Contra Costa et de Santa Cruz. En Oregon et dans l’État de Washington, tous les plants infectés dans les pépinières touchées ont été détruits, et l’on a mené des enquêtes de délimitation après le dépistage de la maladie à l'automne 1995. Les comtés touchés sont ceux de Clackamas en Oregon et de Clallam et de Snohomish dans l'État de Washington. On craint cependant que les pépiniéristes aient déjà distribué des chrysanthèmes infectés, notamment parmi les variétés rustiques de jardin, aux négociants de plusieurs autres comtés des deux États. Il se peut donc que la maladie soit aujourd'hui présente dans certains secteurs résidentiels de ces comtés. En raison de l'introduction de la rouille blanche en Californie, en Oregon et dans l’État de Washington, un certificat phytosanitaire est maintenant exigé pour l'importation de matériel hôte en provenance de ces États.

Au Canada, une épidémie survenue dans une seule serre commerciale en Ontario a été enrayée en 1990. En Colombie-Britannique, la maladie a été dépistée en 1993 dans quelques jardins privés. Les autorités ont lancé des mesures de retraçage, d'inspection et d'élimination des plants.

Puccinia horiana Enquêtes- 2001

Colombie-Britannique (carte ). En Colombie-Britannique, l’épidémie de rouille blanche du chrysanthème qui a été signalée en 2000 fait l’objet de mesures actives d’éradication. Elle se limite à des jardins privés (amateurs) à Victoria, sur l’île de Vancouver. À la suite d’une enquête de suivi effectuée à l’automne 2001, les autorités ont détruit un jardin privé de plus. Les chrysanthèmes que font pousser les jardiniers amateurs diffèrent énormément des variétés commerciales comme les chrysanthèmes rustiques de jardin, les chrysanthèmes en pots et les chrysanthèmes miniatures coupés.

Au début du mois d’octobre 2001, on a détecté la rouille blanche du chrysanthème dans des serres commerciales de la vallée du bas Fraser. Une enquête complète de retraçage en aval et en amont de tous les producteurs de chrysanthèmes de la région a été réalisée. Au total, on a trouvé du matériel infecté dans neuf exploitations et huit exploitations ont été mises en quarantaine. Tout le matériel infecté repéré dans les serres et dans les zones tampons, suivant le cas, a été détruit. On a ensuite enfoui à grande profondeur, incinéré ou traité à la vapeur les planches dans les serres. Les cultivateurs ont appliqué des fongicides aux végétaux restants conformément au protocole d’éradication.

Durant les premières étapes du processus d’éradication, du matériel infecté a été envoyé au marché aux enchères des fleurs (Flower Auction), principal lieu de mise en marché des fleurs et des végétaux commerciaux dans la vallée du bas Fraser. Le personnel de l’ACIA a inspecté le matériel reçu au marché; il a dû mettre en quarantaine plusieurs chargements de chrysanthèmes et envois de végétaux mélangés. Tous les végétaux mis en quarantaine au marché ont été gardés en sûreté avant d’être détruits par incinération.

Deux districts municipaux, Chilliwack et Richmond, ont été mis en quarantaine en attendant l’éradication et on a imposé des restrictions sur la circulation des chrysanthèmes. Le programme canadien de certification des serres aux fins de l’exportation vers les États-Unis a été suspendu dans les zones de quarantaine. De plus, des certificats phytosanitaires étaient exigés pour toute exportation de chrysanthèmes. On a levé la quarantaine dans le district municipal de Richmond en décembre 2001.

En vue de découvrir la source de l’infection, on a suivi le chemin commun parcouru par les végétaux à partir de sources de production semblables vers d’autres producteurs et détaillants. Comme ce fut le cas pour d’autres épidémies de rouille blanche du chrysanthème au Canada et aux États-Unis, on n’a pas réussi à trouver la source de l’infection. On a émis l’hypothèse selon laquelle la maladie aurait pris naissance dans des variétés rustiques de jardin, quoiqu’on ait également décelé l’infection chez des chrysanthèmes en pots et des chrysanthèmes miniatures coupés. Aucun lien n’a été établi entre les producteurs commerciaux et les épidémies précédentes de rouille blanche du chrysanthème dans des jardins privés de la Colombie-Britannique.

Un groupe de travail multipartite, chargé de faire des recommandations quant aux mesures à adopter pour faire face à l’épidémie, a été mis sur pied. Les autorités provinciales de la Colombie-Britannique, Fleurs Canada, le marché aux enchères des fleurs (Flower Auction), les cultivateurs de chrysanthèmes et le personnel de l’ACIA ont collaboré à la création d’un protocole d’éradication de la rouille blanche du chrysanthème réunissant les toutes dernières connaissances et stratégies en provenance d’Europe et des États-Unis. Le protocole décrit les types de traitements recommandés selon le type de culture de chrysanthème, la proximité d’autres variétés, le degré d’infection et les mesures d’éradication nécessaires pour revenir à un état exempt de maladie.

En 2002, on prévoit effectuer une enquête, s’étendant de septembre jusqu’à la gelée des sols, dans les serres commerciales de la vallée du Fraser et dans les jardins privés à Victoria.


LA GALE VERRUQUEUSE

Synchytrium endobioticum

Synchytrium endobioticum Enquêtes - 2001


Le nématode à kystes du soja

Heterodera glycines Ichinohe

Contexte

Le nématode du soja, Heterodera glycines, a été découvert pour la première fois dans le comté de Kent, en Ontario, en août 1987. Des enquêtes additionnelles effectuées en 1987, 1988 et 1989 ont permis d'établir que six comtés ontariens étaient infestés par le parasite (Essex, Kent, Lambton, Elgin, Perth et Russell). En 1995, l'H. glycines a été observé pour la première fois dans le comté d'Haldimand-Norfolk, à la suite de plaintes des producteurs quant à la présence de plants malades dans un certain nombre de champs. Une vingtaine de champs, la plupart situés dans la région de Port Rowan, se sont avérés infestés. H. glycines was detected for the first time in Huron county in 1996.

Heterodera glycines Enquêtes - 2001

Québec. On procède chaque année à des analyses du sol, d’une part, dans les champs de soja à proximité des établissements de transformation de la pomme de terre qui ont importé des tubercules provenant des États américains infestés par H. glycines et, d’autre part, dans des champs sélectionnés de tubercules de semence. En 2001, douze exploitations agricoles ont fait l’objet d’un échantillonnage (10 à 30 échantillons par exploitation). Tous les échantillons ont donné des résultats négatifs pour H. glycines, mais certains contenaient le nématode à kystes du trèfle, Heterodera trifolii, qui n’est pas un ravageur justiciable de quarantaine au Canada.


Virus de la petite cerise

Enquêtes - 2000

Pour obtenir un aperçu de l'évolution du virus de la petite cerise en Colombie-Britannique, on peut consulter l’Inventaire des maladies des plantes au Canada, Vol. 81: 151. On peut consulter ce document et en obtenir copie à l’adresse (http://res2.agr.gc.ca/london/rpt/2001_f.htm).


Virus de la sharka du prunier

Contexte

Identifié pour la première fois en Bulgarie, le virus de la sharka du prunier est maintenant présent dans la plupart des pays d'Europe, dans certaines parties de l'Asie, dans le nord de l'Afrique, ainsi qu'en Amérique du Sud (Chili). En octobre 1999, la souche D du PPV a été découverte sur des pêches dans le comté d’Adams en Pennsylvanie. Il s'agissait là du premier case du PPV signalé en Amérique du Nord; cette découverte a fortement incité l'ACIA à lancer des enquêtes phytosanitaires au Canada en l'an 2000. En voici les résultats.

Pour d'autres aperçus de l'ACIA sur le PPV, cliquez ici

Tableau 1. Échantillons de Prunus sensibles au PPV et prélevés au Canada en l'an 2001

Province Nbre d'échantillons* Nombre d’agriculteurs touchés* Nombre de parcelles touchées**
Ontario 137 117 7 (nouveaux en 2001)
58 (2000 et 2001)
26 (nouvelles en 2001)
135 (2000 et 2001)
Colombie-Britannique 9 200 0 0
Nouvelle-Écosse 1 175 0 0
Québec 350 0 0
* Un agriculteur peut représenter plus d’une exploitation agricole
** Plus de 11 000 arbres avaient été enlevés (21 parcelles entières) en janvier 2002.



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