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Végétaux > Phytoravageurs > Enquêtes  

Bilan concernant les ravageurs et les maladies visés par la quarantaine des plantes au Canada.
2000

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Entomologie

  • Inspection du bois d'arrimage et de caissage
    • Contexte
    • Enquêtes

Mycologie

  • Ophiostoma ulmi / Ophiostoma novo-ulmi,
    Maladie hollandaise de l'orme
  • Synchytrium endobioticum, la gale verruqueuse

Nématologie

Virologie

  • Virus de la petite cerise

Introduction

Le présent rapport résume les résultats des enquêtes menées en 2000 sur les phytoravageurs et les maladies végétales justiciables de quarantaine. Les renseignements recueillis lors de ces enquêtes et l’information sur l’aire de distribution des phytoparasites forment la base, d’une part, des mesures de réglementation et de lutte destinées à contrer la propagation de ces organismes et, d’autre part, de la délivrance des certificats phytosanitaires pour le matériel destiné à l'exportation. La plupart des enquêtes visent les phytoparasites mentionnées à l’Annexe II du Règlement sur la protection des végétaux, c’est-à-dire des organismes justiciables de quarantaine*qui n’ont pas encore atteint les limites de leur aire de distribution potentielle au Canada. Le rapport inclut aussi les résultats d?une enquête sur les phytoparasites exotiques qui n’ont jamais été signalés en Amérique du Nord, mais qui ont été interceptés dans des cargaisons arrivant au pays.

La plupart des renseignements contenus dans ce rapport ont été recueillis par le personnel de l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Tel qu'il est indiqué dans le texte, le rapport contient également des données tirées d'enquêtes menées, soit par d'autres organismes, notamment le Service canadien des forêts, la Direction générale de la recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et les ministères provinciaux de l'Agriculture et des Ressources naturelles, soit en collaboration avec eux.

Les données ont été compilées, résumées et portées sur des cartes par le service des enquêtes de l'Unité d'évaluation des risques phytosanitaires (Nepean). On peut obtenir d’autres renseignements sur les maladies et les ravageurs décrits dans le présent rapport ou sur des phytoparasites exotiques à l'adresse suivante :

Robert Favrin
Coordonnateur des enquêtes
Division des sciences
Agence canadienne d’inspection des aliments
3851, chemin Fallowfield
Nepean (Ontario), Canada K2H 8P9
(613) 998-9320 (poste 5909)
Courrier électronique: favrinr@inspection.gc.ca


Campagne de Piègeage et Inspection Concernant les Ravageurs Forestiers Exotiques

Contexte

Les données sur les interceptions au Canada et aux États-Unis révèlent que de nombreux ravageurs du bois et des arbres vivants, tels les scolytes (p. ex., Ips typographus, Tomicus piniperda) et de nombreux insectes foreurs (p. ex., Anoplophora spp.), peuvent être présents dans les matériaux d'arrimage et divers types de matériaux de caissage servant à soutenir et à stabiliser les cargaisons durant le transport. Le bois utilisé à ces fins est souvent de piètre qualité et se présente sous diverses formes (bois débité, billes ou bois de caissage).

Afin de prévenir l'introduction de ravageurs forestiers exotiques par cette voie, l’ACIA a émis une directive restreignant la circulation du bois d'arrimage (D-98-08) qui impose aux autorités portuaires de désigner des aires d'entreposage pour le bois d'arrimage non infesté. Le bois d'arrimage avec l’écorce ou manifestement infesté ou présentant d'autres symptômes suspects doit être éliminé ou soumis à un traitement approuvé par l’ACIA. Les méthodes approuvées actuellement sont l'enfouissement en profondeur et l'incinération. Les autorités canadiennes préparent actuellement une directive analogue pour le bois de caissage et les palettes.

Piégeage des scolytes exotiques - 2000

Liens connexes de l'ACIA : Bois d’arrimage et de caissageAvis sur le bois importé

Le programme d'enquêtes nationales complète, d’une part, le programme d'inspection de l’ACIA concernant les importations de bois d’arrimage et de caissage utilisés pour les conteneurs maritimes et, d’autre part, les activités portuaires de contrôle et d’élimination du bois d'arrimage. La campagne de piégeage des scolytes exotiques s'est poursuivie en l'an 2000 en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et dans les provinces de l'Atlantique. On a appliqué à peu près les mêmes protocoles et densités de piégeage qu’en 1997. Les autorités visaient principalement les sites à proximité des aires de stockage et d'élimination du bois d'arrimage et de caissage, ainsi qu'un certain nombre d'entrepôts ciblés à la suite des interceptions à l’importation de l'ACIA. À chaque site surveillé, on a installé au moins deux pièges contenant un ou deux appâts (Ipslure ou %-pinène seul). On visait surtout Ips typographus et Tomicus piniperda). En Colombie-Britannique, on a ajouté à chaque site des pièges contenant un appât à base d'éthanol à libération rapide. On a installé les pièges à environ 35 sites en Ontario (carte), 55 au Québec (carte), 15 en Colombie-Britannique (carte) et 30 dans les provinces de l'Atlantique. Les spécimens interceptés dans les provinces de l'Atlantique et en Colombie-Britannique ont été analysés par le personnel du Service canadien des forêts dans les provinces concernées. Le personnel de l'ACIA, en collaboration avec celui d'AAC , a procédé au diagnostic de confirmation définitif. En plus de ce qui précède, les autorités ont mené des enquêtes visant particulièrement Tomicus (sites avec des pièges appâtés à l’%-pinène seulement) en Nouvelle-Écosse, en Ontario et au Québec (voir la partie sur le grand hylésine des pins). Aucun spécimen exotique n'a été intercepté pendant l'enquête menée en l’an 2000.

Voir également les études sur la biodiversité du SCF à l'adresse : www.pfc.cfs.nrcan.gc.ca/biodiversity/exotics/


Longicorne asiatique

Anoplophora glabripennis

Anoplophora glabripennis Enquêtes - 2000

Liens connexes avec les sites de l'ACIA et ceux dy longicorne asiatique ci-dessous :

Alerte au longicorne, Fiches de renseignements, Bois d’arrimage et de caissage, Avis sur le bois importé

En l'an 2000, les autorités ont poursuivi les enquêtes phytosanitaires autour d'un certain nombre d'établissements d'importation ciblés en Ontario (carte) (258 sites) et au Québec (18 sites). Les listes des importateurs ont été compilées à partir de l'information sur les importations obtenues auprès de Douanes Canada. On a accordé la priorité aux entreprises qui ont importé des produits à haut risque de la Chine les deux à cinq dernières années. Le matériel hôte se trouvant dans un rayon de 200 à 500 mètres de chaque établissement a subi une inspection visuelle pour le repérage de dommages causés parAnoplophora (cicatrices d'oviposition, orifices de sortie, écoulement de sève, sciure). En l'an 2000, les activités de surveillance ont porté principalement sur l'achèvement des enquêtes aux sites ciblés en 1999 et sur le lancement de programmes d'éducation du public, ainsi que de formation à l’intention des municipalités, des entreprises de services publics, des arboriculteurs, des entreprises d'aménagement paysager et de la population en général. Les enquêtes phytosanitaires nationales complètent, d’une part, le programme de l’ACIA concernant l'inspection du bois d’arrimage et de caissage composant les conteneurs maritimes et, d’autre part, les activités portuaires de contrôle du bois d’arrimage et de caissage.

Aucun rapport n’a confirmé la présence des espèces du genre Anoplophora au Canada en l'an 2000.


TORDEUSE ORIENTALE DU PÊCHER

Grapholita molestaBusck

Contexte

La tordeuse orientale du pêcher s'attaque à divers arbres fruitiers et plantes ornementales apparentées des régions tempérées, mais son hôte de prédilection est le pêcher. Au printemps, les adultes émergent de leurs cocons tissés sur les tiges en dormance, et les femelles déposent leurs oeufs sur les ramilles. Les chenilles forent des galeries dans les ramilles et en provoquent le dessèchement. À mesure que la saison progresse et que les ramilles se développent, les chenilles des générations subséquentes pénètrent dans les fruits mûrissant, les rendant impropres à la vente. Comme les pesticides ne peuvent atteindre les chenilles à l'intérieur de leurs galeries, les producteurs doivent surveiller attentivement les vols de papillons et procéder à de multiples pulvérisations afin d'exterminer les adultes avant qu'ils ne pondent.

Originaire de Chine et de Corée, comme le pêcher, la tordeuse orientale du pêcher s'est répandue dans un grand nombre de régions fruitières tempérées du monde au cours des trois premières décennies de ce siècle. C'est fort probablement sous la forme de nymphes en cocon sur des plants d'arbres fruitiers de pépinière en dormance que l'insecte s'est propagé d'un pays à l'autre; mais le ravageur peut aussi s’être répandu à l’intérieur même d’un pays soit par des fruits infestés, soit par le vol des papillons d’une région à l’autre du pays. Découverte pour la première fois aux États-Unis en 1916, cette tordeuse s'est rapidement propagée dans tout le pays pour atteindre le sud de l'Ontario dans l’est du Canada en 1925. La Colombie-Britannique semble aujourd’hui la seule région productrice de pêches encore exempte de ce ravageur en Amérique du Nord. Un petit foyer d’infestation a été découvert dans cette province en 1956, mais a été enrayé en 1957. Aucune tordeuse orientale du pêcher n'y a été capturée depuis.

Les enquêtes sont menées chaque année à l'aide de pièges Pherocon® 1C à ailettes, appâtés avec la phéromone du ravageur. Les pièges sont déployés en mai et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'en octobre. Les sites de piégeage se trouvent généralement dans les zones où le risque d'introduction du ravageur est particulièrement élevé, comme les vergers de pêchers non traités et non entretenus, les terrains de camping, les pépinières, les stations fruitières, les passages frontaliers, les étals de fruits et les entrepôts.

Grapholita molesta Enquêtes - 2000

Colombie-Britannique (carte). Les enquêtes phytosanitaires de dépistage de ce ravageur soutiennent les allégations concernant l'état d'exemption à l'appui des exigences à l'importation et à l'exportation. Chaque année, on place des pièges à 150 sites d'introduction à haut risque pour ce ravageur dans la vallée de l'Okanagan, la vallée du Fraser et le sud de l'Île de Vancouver. Comme on peut le voir sur la carte, aucun spécimen de Grapholita molesta n'a été intercepté en Colombie-Britannique en l'an 2000.


SPONGIEUSE

Lymantria dispar (Linnaeus)

La spongieuse en Amérique du Nord

Le génotype nord-américain.

La spongieuse est originaire d'Eurasie. Après sa libération accidentelle au Massachusetts en 1869 sous forme d'adultes issus d'oeufs importés de France, l'insecte est rapidement devenu un fléau. Tous les paliers de gouvernement ont alors uni leurs efforts en vue d'éradiquer ce ravageur et y sont presque parvenus en quelques années. La menace s'étant estompée, ils ont mis fin au programme, mais les populations ont recommencé à augmenter. La spongieuse est maintenant établie dans tout le nord-est des États-Unis et, au Canada, dans le sud de l'Ontario et du Québec, ainsi que dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

Ce ravageur peut défolier de vastes étendues forestières. Il a tué et affaibli les arbres dans certaines régions du nord-est des États-Unis, modifiant ainsi considérablement certains écosystèmes. Bien que ses hôtes de prédilection soient le chêne, le bouleau et le peuplier, l'insecte attaque également un large éventail de feuillus. Lorsqu'elles pullulent, les chenilles sont une véritable nuisance même pour les humains. En pareilles circonstances, il est parfois nécessaire d'entreprendre des programmes de lutte dans les zones urbaines et les régions de villégiature.

Au Canada, divers organismes fédéraux et provinciaux collaborent pour dépister et combattre la spongieuse. Le présent compte rendu fournit un aperçu général de la situation au Canada. Il résume les activités entreprises par tous les organismes publics canadiens participant à la détection et à l’éradication des foyers d’infestation isolés ou à la surveillance de la propagation du ravageur à partir des principaux foyers.

Le génotype asiatique.

Le génotype asiatique du Lymantria dispar est originaire de l'Extrême-0rient asiatique. Son phénotype diffère de façon appréciable de celui du génotype nord-américain qui s'est établi dans l'est de l'Amérique du Nord. La plus grande différence entre les deux génotypes réside dans l'aptitude au vol des femelles du génotype asiatique. En outre, la gamme d'hôtes du génotype asiatique est plus étendue et englobe de nombreux conifères, dont ceux des genres Larix, Picea et Pseudotsuga. On observe aussi des différences phénologiques. Ainsi, chez le génotype asiatique, jusqu'à 25 p. 100 des masses d'oeufs peuvent éclore au cours de l'automne de l'année de ponte au lieu d'entrer en diapause. Les deux génotypes sont difficiles à distinguer à l'aide des méthodes d'examen morphologique habituelles; l'analyse de l'ADN est plus efficace. Il semble exister toute une gamme de types intermédiaires entre les deux génotypes dans certaines parties de l'Europe et de l'Asie centrale.

On a intercepté des spongieuses asiatiques pour la première fois en 1979, quand le personnel du bureau de la Protection des végétaux à Victoria a rapporté la découverte de masses d'oeufs sur un navire soviétique. Par la suite, ce n’est qu’en 1989 que l’on a de nouveau trouvé quelques masses d'oeufs sur d'autres navires soviétiques. L'automne 1990 a marqué le début d'une offensive en règle contre la spongieuse asiatique. Pendant l'hiver de la même année, des inspections ont mené à la découverte de grandes quantités de masses d'oeufs sur un certain nombre de navires soviétiques. Il n'a toutefois pas été nécessaire d'intervenir, le froid empêchant l'éclosion des oeufs. En 1991, dix-sept navires en provenance de ports de la région de Primorski en Russie n'ont pu obtenir l'autorisation de séjourner en eaux canadiennes parce qu’ils étaient gravement infestés. Une enquête subséquente a révélé que les femelles prêtes à pondre étaient attirées par les lampes utilisées durant le chargement de ces navires dans les ports de Vladivostok et de Nakhodka/Vostochny; la découverte de ces masses d'oeufs coïncidait avec la culmination de la population du génotype asiatique dans l'Extrême-Orient russe. En 1992, une importante campagne de pulvérisation a été lancée dans la région du port de Vancouver conformément au plan d'éradication de la spongieuse asiatique. Au total, 18 813 hectares ont été traités auBacillus thuringiensis var. kurstaki (B.t.k.), à raison de 50 MUI par hectare. Aucune spongieuse n'a été capturée au cours des enquêtes subséquentes menées dans la zone traitée. Les travaux de piégeage et d'éradication se poursuivent en Colombie-Britannique, et tous les papillons capturés à l'extérieur des provinces appliquant des dispositions réglementaires à l'égard de la spongieuse font l'objet d'une analyse de l'ADN visant à déterminer leur génotype. À ce jour, la présence de la spongieuse asiatique au Canada n'a été signalée qu'en Colombie-Britannique. Les navires pénétrant dans les eaux canadiennes en provenance de l’Extrême-Orient russe sont maintenant assujettis à la directive phytosanitaire D-95-03.

Lymantria dispar Enquêtes - 2000

Provinces de l'Atlantique. Les programmes de piégeage mis en oeuvre dans cette région ont pour objet de détecter les nouvelles infestations (toutes les provinces) et de délimiter la ligne de front des infestations déjà connues (Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick). Les résultats du piégeage permettent de déterminer dans quelles régions on doit rechercher les masses d'oeufs l'automne et le printemps.

On n’a pas modifié les régions réglementées à l'égard de la spongieuse en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick en 1998. Les zones réglementées sont énumérées dans la directive phytosanitaire D-98-09 qui régit l’exportation des arbres de Noël aux États-Unis.

Terre-Neuve (carte). Environ 300 pièges delta ont été déployés lors de l’enquête annuelle de dépistage menée à Terre-Neuve. On a choisi les sites de piégeage selon le risque d'introduction (terrains de camping, sites récréatifs, chalets et zones boisées fréquentées par des visiteurs). La plupart des sites ciblés se trouvaient près des villes de Port-aux-Basques, de Corner Brook, de Gander et de St. John. On n’a capturé qu'une seule spongieuse mâle à un terrain de camping dans le parc national Gros Morne en l'an 2000).

Île-du-Prince-Édouard (carte).On a intercepté un plus grand nombre de spécimens de spongieuses dans l'Île-du-Prince-Édouard en l'an 2000. Les autorités ont installé 350 pièges et ont capturé 80 spécimens dans 46 pièges. Les interceptions multiples étaient concentrées à l’ouest de Charlottetown, et le nombre le plus élevé de spongieuses par piège a été de sept. La recherche subséquente de masses d'oeufs autour des sites d’interception n'a pas permis de dépister des spécimens à d'autres stades de développement (masses d'oeufs, peaux de pupes et/ou de larves, femelles).

Nouvelle-Écosse (carte). L'ACIA et le SCF ont procédé au piégeage sur le front d’infestation le long de la limite orientale de la zone réglementée et dans l'est de la Nouvelle-Écosse. De plus, depuis 1995, le le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse a mis en place un réseau de pièges à la phéromone couvrant toute la province. Sauf pour quelques interceptions inhabituellement élevées dans le comté de Cumberland, dans l'ensemble, la distribution des spécimens capturés dans la province est analogue à celle des années précédentes, puisqu'on a capturé trois à quatre spongieuses à la plupart des sites dans l'est de la province. À l'intérieur de la zone réglementée, le MRNNS a observé une augmentation du nombre de spécimens capturés par rapport à 1995. Il a également conclu que la hausse du nombre de spongieuses interceptées dans le comté de Cumberland était due à l'introduction d’individus venant de l'ouest de la province, car ses recherches intensives au sol n'ont pas permis de découvrir des stades de développement autres que des mâles adultes. On a cherché des masses d'oeufs à trois sites au Cap-Breton autour de pièges positifs, mais on n’en a pas trouvé.

En plus des mesures susmentionnées, les autorités ont installé des pièges autour des ports de Halifax et de Shelburne dans le but d’intercepter des spécimens pour des analyses génétiques dans le cadre d'un projet de surveillance destiné à repérer toute incursion possible de la race asiatique de L. dispar. Après analyse, toutes les spongieuses se sont avérées être du génotype nord-américain.

Nouveau-Brunswick (cartes: piégeage; recherche de masses d'oeufs).

Les données colligées pour tracer les cartes ci-jointes ont été recueillies par les divers collaborateurs et regroupées par la Section de lutte contre les ravageurs forestiers du ministère des Ressources naturelles et de l’Énergie du Nouveau-Brunswick (MRNENB).

Les organismes fédéraux et provinciaux ont uni leurs forces pour la campagne de piégeage. En voici un résumé accompagné des cartes correspondantes. La plupart des activités de piégeage ont porté surtout sur : 1) la délimitation le long du front d'infestation; 2) le dépistage précoce dans les zones à l’extérieur des régions infestées, mais comportant un haut risque d'introduction (scieries importatrices, régions touristiques). L’ACIA, le SCF et/ou Parcs Canada et le MRNENB ont installés respectivement 206, 42 et 103 pièges. L'ACIA a concentré ses efforts surtout sur la délimitation, alors que le MRNENB et le SCF s'occupaient quant à eux du dépistage précoce. L'ACIA a également installé des pièges à cinq sites autour du port de Bayside dans le cadre d'un projet de surveillance du port pour la spongieuse asiatique. Les spécimens capturés dans les pièges ont subi une analyse de l'ADN et tous étaient du génotype nord-américain.

En l'an 2000, les interceptions ont augmenté par rapport aux quatre années précédentes. On a observé des interceptions multiples (2 à 10 spécimens par piège) autour de la zone de quarantaine de la paroisse Queensbury, dans le sud du comté de Carleton et à quelques sites dans le parc national Fundy. De plus, trois pièges placés près de Woodstock, dans le comté de Carleton, contenaient jusqu'à une vingtaine de spécimens adultes par piège.

Le MRNENB s’est mis à la recherche de masses d'oeufs durant l'automne à 181 sites situés dans un rayon de 20 à 30 km des zones réglementées, et ce, en procédant à un échantillonnage de durée déterminée. Il a découvert de nouvelles masses d'oeufs à 62 sites et d'anciennes masses ou des spécimens à d'autres stades de développement (pas de mâles adultes) à cinq sites. La carte ne montre que les sites où l'on a découvert les nouvelles masses d'oeufs. On a détecté trois foyers d’infestation à l'extérieur des paroisses réglementées, soit à Grays Mills, dans la paroisse de Kingston et dans le comté de King (également signalé en 1999) On a aussi trouvé deux foyers dans la paroisse de Hampstead et dans le comté de Queens. Tous ces sites sont séparés des paroisses en quarantaine les plus proches par des plans d'eau étroits (1 à 3 km) et, comme tel, indiquent une augmentation majeure de l'aire d'infestation, si l'on se fie aux données sur les masses d'oeufs.

Québec. Le personnel de l'ACIA n'a pas mené d’enquête de dépistage de la spongieuse nord-américaine en l'an 2000. Selon l'information recueillie lors des activités générales de surveillance menées par la province, l'aire de distribution globale de la spongieuse nord-américaine n'a pas évolué beaucoup au Québec depuis quelques années, et l'on a observé très peu de défoliation, voire aucune, au cours des dernières années, sauf à quelques sites isolés.

Ontario (carte) .

En l'an 2000, le Service canadien des forêts (région de l'Ontario) a poursuivi des activités de piégeage dans les parcs provinciaux du nord de la province, ainsi que des levés aériens pour l'évaluation de la défoliation. Le personnel du SCF a installé des pièges à 58 endroits, à raison de deux par site. Le profil des interceptions était analogue à celui observé les dernières années. La superficie totale de défoliation variant de modérée à grave a augmenté de 15 399 à 18 732 hectares de 1999 à l’an 2000 (graphique). Selon l'information recueillie lors des levés aériens du SCF, la défoliation apparaît surtout dans la péninsule du Niagara et dans les comtés adjacents à l'ouest. On peut obtenir de plus amples renseignements sur ces zones particulières en communiquant avec le personnel du Service canadien des forêts à Sault Ste. Marie en Ontario.

En plus des levés réalisés par le SCF, l'ACIA a placé des pièges à 170 sites dans le nord-ouest de l'Ontario, du lac Nipigon à Kenora. Elle n’y a toutefois pas intercepté de spongieuses mâles.

table

Défoliation due à la spongieuse en Ontario, 1981-2000* Hectares (milliers) *Données tirées des observations aériennes effectuées par le Service canadien des forêts

Manitoba et Saskatchewan. Les responsables ont placé des pièges à tout juste un peu moins de 350 sites dans les deux provinces en portant leur attention sur les régions touristiques et urbaines et sur les parcs provinciaux et nationaux. Ils n'ont pas intercepté de spongieuses en l'an 2000.

Alberta (carte). Comme pour les années précédentes, les responsables ont placé des pièges à presque 500 sites à haut risque d'introduction, comme les régions touristiques, les parcs provinciaux et les municipalités. Le programme découle d'un effort concerté entre les ministères fédéraux de l'Agriculture et des Forêts et divers organismes provinciaux et municipaux. On a intercepté des spongieuses mâles seules à Calgary et près de Red Water. Les deux spécimens ont subi une analyse de l'ADN et étaient de génotype nord-américain typique.

Colombie-Britannique (carte).

Le ministère des Forêts de la Colombie-Britannique (MFCB) a dirigé la lutte contre la spongieuse dans la province. On trouvera sur le Web du MFCB un aperçu de tous les aspects du programme provincial de lutte contre ce ravageur.De son côté, l'ACIA continue de mener la plupart des levés dans la province. En l'an 2000, on a installé environ 8 000 pièges à la grandeur de la province, mais surtout dans le sud de l'ìle de Vancouver et de Vancouver à Hope. On a procédé à un piégeage intensif autour des zones pulvérisées en 1999 ou dans celles où les interceptions ont été multiples soit :

* l'île de Vancouver – 16 pièges/mi² (6/km²)

* Delta – 36 pièges/mi² (14/km²)

* Burnaby – 36 pièges/mi² (14/km²)

* Sechelt – recherche de masses d'oeufs, 9 pièges/acre² (22,5/ha²)

À part cela, les autorités ont installé des pièges dans les lieux à haut risque dans la région de l'Intérieur ou à raison d’un piège au mille carré dans la partie continentale inférieure et dans l'île de Vancouver.

On a intercepté 25 spongieuses en Colombie-Britannique en l'an 2000, comme le montrent les cartes ci-jointes. Neuf adultes ont été capturés aux sites de Delta et de Sechelt, mais ailleurs, on n’a intercepté qu’un spécimen seul, sauf à un site à Chilliwack où on en a piégé deux. On n’a pas dépisté de spongieuses dans la zone pulvérisée de Burnaby, où l'on en avait capturé 23 spécimens en 1999.

Toutes les spongieuses interceptées en Colombie-Britannique en l'an 2000 ont été identifiées comme étant du génotype nord-américain, et ce, au moyen du FSI, de marqueurs génétiques mitochondriaux et de certains marqueurs génétiques microsatellites.


Le criocère des céréales

Oulema melanopus

Contexte

Le criocère des céréales est originaire d’Europe et a également été signalé en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Il s’attaque aux céréales et aux oléagineux et à diverses graminées et il peut occasionner des pertes de rendement importantes dans les peuplements en développement ou non traités. Le foin ou la paille pressée, les épis de maïs sucré, le gazon en plaque et les semences de céréales, de soja, de graminées et d’espèces fourragères sont des produits dont on sait qu’ils peuvent héberger le criocère des céréales, et par conséquence, qu’ils sont susceptibles de créer un problème justiciable de mesures de quarantaine. Le criocère est également un vecteur du virus létal de la nécrose du maïs. Le lâcher de plusieurs espèces de prédateurs exotiques en Amérique du Nord a permis de maintenir les ravages du criocère en dessous du niveau de nuisibilité économique dans la plupart des régions.

On suppose que le criocère des céréales est arrivé dans le comté de Berrien, au Michigan (États-Unis) vers 1947, avec une cargaison de briques calées avec de la paille provenant d’Eurasie, sa région d’origine. Il s’est rapidement propagé dans les terres céréalières de la région des Grands Lacs en dépit des mesures de quarantaine rigoureuses qui ont été instituées en 1962 quand on l’a identifié pour la première fois dans la région. Le criocère s’est ensuite rapidement propagé vers l’Est, une migration facilitée par la disponibilité suffisante de plantes hôtes, des conditions de milieu favorables à sa survie et à son implantation, et des caractéristiques climatiques appropriées, en particulier le vent. En 1967, des criocères adultes ont été observés dans les régions canadiennes frontalières, dans des champs de céréales près de Harrow, en Ontario. Dès 1971, le criocère était présent dans presque tout l’Ontario, au Nord aussi loin que Sault Sainte-Marie et à l’Est, jusqu’à Drummondville au Québec. Des enquêtes effectuées plus récemment en 1987 ont indiqué que le criocère avait atteint Amqui, au Québec, dans la péninsule gaspésienne, et était arrivé à Hartland, au Nouveau-Brunswick.

Oulema melanopus Enquêtes - 2000

Alberta: L'Agence canadienne d'inspection des aliments et le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et du Développement rural de l'Alberta ont mené des enquêtes dans onze comtés du 24 mai au 7 juillet 2000. Soixante-quatre champs ont été inspectés, pour un total de 4 080 hectares. Les cultures surveillées étaient constituées surtout de céréales et de quelques acres d’herbages et de foin.

Aucun spécimen n'a été envoyé aux fins d'identification cette année. Tout comme en 1999, en raison des conditions météorologiques (printemps très tardif et sécheresse) dans le sud de l'Alberta, il a été difficile de trouver des champs qui se prêtaient à l'échantillonnage.

Manitoba et Saskatchewan: Au Manitoba, les enquêtes phytosanitaires ont porté sur 63 champs situés surtout près des municipalités longeant la frontière américaine. En Saskatchewan, on a inspecté 85 champs. La plupart du temps, les champs surveillés dans les deux provinces étaient des champs de céréales. On n’y a pas découvert de spécimens de O. melanopus en l'an 2000.

(carte)


SCARABÉE JAPONAIS

Popillia japonica Newman

Contexte

Le scarabée japonais s'attaque à de nombreuses essences d'arbres et d'arbustes ornementaux, ainsi qu'au gazon. Originaire des grandes îles du Japon, il a été découvert pour la première fois en Amérique du Nord dans le sud du New Jersey (États-Unis) en 1916. Au Canada, le premier spécimen a été découvert en 1939 dans l'auto d'un touriste américain qui arrivait du Maine et se rendait par traversier à Yarmouth (Nouvelle-Écosse). En 1940, le ravageur était établi à Niagara Falls (Ontario). En 1994, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont adopté un protocole de réglementation conjoint régissant la circulation de certains produits provenant des zones infestées par le scarabée japonais. Ce protocole prévoit l'agrément des serres et des pépinières, après examen des résultats du piégeage, analyse des échantillons de sol, évaluation des résultats des traitements insecticides, inspection et certification. Les zones réglementées à l'égard du scarabée japonais au Canada sont les municipalités régionales de Niagara, de Haldimand-Norfolk et de Hamilton-Wentworth, en Ontario, et les municipalités régionales de comté (MRC) de Brome-Missisquoi, du Haut-Richelieu, de Champlain, de Roussillon et du Bas-Richelieu au Québec.

Toutes les enquêtes ont reposé sur l’utilisation de pièges à aubes en métal ou en plastique, appâtés avec une combinaison d'une phéromone et d'un attractif floral. Les pièges ont été déployés de la mi-juin à la mi-septembre dans des pépinières, des gazonnières, des parcs et des jardins publics, des aéroports, des terminaux routiers et ferroviaires, des terrains de golf et des postes frontaliers. On a installé un seul piège dans la plupart des sites, mais on en a utilisé cinq ou plus dans certains cas selon les données antérieures sur le site et la distance de ce dernier par rapport aux zones infestées. Chaque piège a été inspecté de deux à quatre fois au cours de la saison.

Popillia japonica Enquêtes - 2000.

En l'an 2000, les enquêtes phytosanitaires ont eu lieu à des sites à haut risque en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique .

On n’a dépisté aucun spécimen de P. japonica à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique (carte). En Nouvelle-Écosse, un seul scarabée mâle a été intercepté dans une pépinière à proximité de Wolfville, dans la vallée de l'Annapolis. Les enquêtes de retraçage n'ont pas permis de recueillir beaucoup d'information sur l'origine du spécimen. On procédera à un piégeage intensif autour du site en 2001.

Les autorités ont mené des enquêtes de délimitation au Québec (carte) et en Ontario (carte), principalement dans les pépinières importatrices et exportatrices des comtés adjacents aux zones réglementées. En Ontario, on a intercepté des scarabées à six sites dans le comté de Middlesex, à deux sites à Ottawa et un site dans chacun des comtés de Simcoe et de Kent. On n’a capturé qu'un seul spécimen dans le comté de Kent. Dans le comté de Simcoe, on a intercepté huit scarabées sur un terrain de golf près de Midland. Il s'agit de la première interception de P. japonica dans ce comté ou ce secteur général. Le comté de Middlesex et la ville d'Ottawa sont maintenant intégrés dans la zone réglementée conformément à la directive phytosanitaire  D-96-15. Les comtés de Kent et de Simcoe font encore l'objet d'une enquête.

Au Québec, en l'an 2000, on a capturé des scarabées à six sites, dont seulement trois étaient situés à l'extérieur des zones réglementées; il s'agit de Pierrefonds (3), Notre-Dame-de-l'Île-Perrot (2) et Les Cèdres (1). Ces sites seront surveillés en 2001, mais n'entraîneront vraisemblablement pas de modification de la zone réglementée au Québec.


MOUCHE DU BLEUET

Rhagoletis mendax Curran

Contexte

Dans de nombreuses parties de son aire de distribution, la mouche du bleuet constitue le principal ravageur de ce petit fruit. Originaire de l'Amérique du Nord, elle se rencontre sur toute la côte est des États-Unis et dans les Maritimes, au Canada. Elle est également présente sous forme de populations isolées dans certaines bleuetières commerciales du Michigan et du Wisconsin, au centre des États-Unis.Rhagoletis mendax a commencé à causer d'importantes pertes économiques dans le nord-est des États-Unis au début du siècle. Largement répandue en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930, la mouche du bleuet se rencontre aujourd'hui également à l'Île-du-Prince-Édouard et dans le sud du Nouveau-Brunswick. On l'a observée pour la première fois en Ontario en 1993, et elle a été déclarée également pour la première fois au Québec en 1996 (voir ci-dessous). Le présent rapport contient les premières données sur la situation de ce ravageur au Québec. La Division de la protection des végétaux a émis une directive afin de prévenir la propagation de l'insecte dans les régions productrices encore indemnes.

Les enquêtes sont réalisées à l’aide de pièges Pherocon® AM jaunes appâtés avec des attractifs olfactifs (acétate d'ammonium). Ces pièges sont suspendus en position de «V» inversé, la surface collante jaune orientée vers le sol. Dans les plantations de bleuets nains, les pièges sont suspendus de manière à ce que le fond soit à 10 à 15 cm au-dessus des plants. Dans les plantations de bleuets en corymbes, ils sont placés entre les plants à mi-hauteur du feuillage et là où les fruits abondent. Il est préférable d'installer les pièges à l'abri des vents dominants et à moins de trois mètres des plants les plus productifs. Les recherches ont aussi démontré que les prises sont plus nombreuses dans les zones envahies par les mauvaises herbes que dans les zones sarclées. Les pièges sont normalement déployés vers la fin de juin, après l'émergence des adultes, et sont inspectés régulièrement jusqu'à la fin d'août. L’échantillonnage des bleuets se fait à proximité des pièges qu’on soupçonné contenir R. mendax.

Rhagoletis mendax Enquêtes - 2000

Terre-Neuve. Les autorités ont placé des pièges dans onze régions où l'on cueille commercialement des bleuets nains à Terre-Neuve. Les principales régions surveillées étaient les péninsules d'Avalon et de Bonavista, le centre de la province et les alentours de Port-aux-Basques. On n’a pas intercepté de mouches de R. mendax à Terre-Neuve en l'an 2000.

Colombie-Britannique. La vallée du Fraser est la principale région de production commerciale du bleuet en Colombie-Britannique et, avant 1996, constituait la seule région de la province surveillée pour la présence de la mouche du bleuet. L'aire de production de la vallée du Fraser se divise en trois parties qui font l'objet de surveillance selon une rotation de trois ans. On a placé des pièges à 31 sites dans la vallée en l'an 2000. On en a également installés dans l'île de Vancouver où on exploite six nouvelles bleuetières. On n’a pas intercepté de spécimens de R. mendax en Colombie-Britannique en l'an 2000.

Québec (carte ). Dans la province en l'an 2000, on a installé des pièges et prélevé des échantillons de fruits à 100 sites incluant 38 plantations commerciales, 8 plantations de bleuets nains exploitées, 38 sites naturels et 15 fermes d'agrément. Ces activités incluaient une vaste enquête de délimitation dans la région de Saint-Thomas après le dépistage de R. mendax pour la première fois au nord du fleuve Saint-Laurent en 1999. Une recherche des hôtes indigènes se trouvant dans un rayon de 10 kilomètres du site de Saint-Thomas a permis de découvrir de nombreux foyers très infestés. Toutes les zones indigènes où l'on a installé des pièges dans la région, y compris les terres humides provinciales près de Lanoraie, étaient indemnes du ravageur en l'an 2000. On a de nouveau intercepté deux adultes à la plantation de Saint-Thomas, où l'on avait dépisté le ravageur en 1999. On a découvert trois nouveaux sites à l'extérieur des municipalités réglementées en l'an 2000. Il s'agit de plantations commerciales près deSaint-Polycarpe (un adulte intercepté le 11 juillet) et de Bromont (un adulte intercepté à la fin d'août)et d’un site naturel près de Saint-Antonin (interception le 12 août). Le site de Saint-Antonin s'avère le plus important, parce qu'il est loin de l'aire infestée précédente et il s'agit d'une zone naturelle éloignée des bleuetières commerciales.

Ontario (carte). En Ontario, on a installé des pièges à 85 sites qui étaient pour la plupart des plantations commerciales de bleuets en corymbes; l’enquête phytosanitaire a aussi porté sur trois tourbières. Rhagoletis mendax n'a été intercepté à aucun des sites en l'an 2000, incluant les quatre exploitations auparavant infestées. L'une des fermes où il n'y a eu aucune interception était le premier site déclaré infesté en Ontario (près de Port Burwell). On n'a pas dépisté la mouche de bleuet à cette exploitation depuis 1995; il est possible que la population ait été réduite à des niveaux non décelables ou qu'elle ait été réellement enrayée à la suite de l'application des mesures réglementaires.


MOUCHE DE LA POMME

Rhagoletis pomonella (Walsh)

Contexte

Originaire de l'Amérique du Nord, la mouche de la pomme est en réalité une espèce indigène de Rhagoletis qui s’attaque à l'aubépine (Crataegus spp.) et qui, vers 1867, a subitement montré une affinité pour le pommier introduit d'Europe plusieurs siècles auparavant. Le phénomène a d'abord été observé dans l'État de New York, puis s'est rapidement généralisé. La mouche de la pomme est aujourd'hui un ravageur très important du pommier et peut, en l'absence d'interventions, détruire des récoltes entières. Elle a également été associée à d'autres espèces de rosacées. Aux États-Unis, certaines races s'attaquent aux cerisiers et aux pruniers.

La mouche de la pomme est maintenant largement répandue dans l'est de l'Amérique du Nord, depuis le Manitoba jusqu'au Mexique, ainsi que dans les États de Washington, de l'Oregon, de l'Utah et de la Californie. Les populations de la Floride et du Mexique semblent être des races distinctes qui ont évolué parallèlement à la race établie dans le nord-est du continent. La mouche de la pomme semble absente de Terre-Neuve, où la pomoculture se pratique dans la vallée de Codroy et les environs.

L'industrie canadienne de l'exportation de la pomme était déjà florissante avant que ce ravageur ne commence à faire des siennes. Afin de la protéger, les autorités fédérales et provinciales ont mis en place des programmes concertés d'inspection des vergers et de certification à l'exportation. Le premier programme du genre a été mis en oeuvre en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930. L’ACIA participe encore à des programmes de certification des vergers de pommiers en Nouvelle-Écosse, au Québec et en Ontario, où les inspecteurs veillent à ce que les pommes destinées à l'exportation soient exemptes du ravageur.

Rhagoletis pomonella Enquêtes - 2000

Colombie-Britannique (carte). Les autorités procèdent à une enquête de dépistage tous les ans en Colombie-Britannique afin de maintenir l'état d'exemption de la province et de contrer la menace constante d'introduction, en particulier des États de l’Ouest américain. Elles ont installé des pièges sphériques rouges à plus de 250 sites en l'an 2000, sans toutefois intercepter de spécimens de R. pomonella. .


LONGICORNE BRUN DE L'ÉPINETTE

Tetropium fuscum

Tetropium fuscum Enquêtes - 2000

Voir le site de l'ACIA sur le longicorne brun de l'épinette.


GRAND HYLÉSINE DES PINS

Tomicus piniperda (Linnaeus)

Contexte

Le grand hylésine du pin est l'un des scolytes les plus destructeurs du pin dans son aire d'origine, l'Eurasie. Sa présence aux États-Unis a été signalée pour la première fois au cours de l'été 1992, en Ohio, dans une plantation de pins sylvestres servant à la production d'arbres de Noël. À la fin de l'année, six États de la région des Grands Lacs, soit l'Illinois, l'Indiana, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Michigan et l’État de New York, mentionnaient la présence du ravageur. On avait intercepté le grand hylésine du pin à plusieurs reprises dès les années 1960 au Canada et aux États-Unis, la plupart du temps sur des matériaux d'arrimage, mais c'était la première fois qu'on signalait la présence d'une population établie en Amérique du Nord.

Les premières enquêtes réalisées au Canada en 1993 ont confirmé la présence de l'insecte dans sept comtés du sud de l'Ontario. Le Canada et les États-Unis ont tous deux adopté une série de règlements restreignant la circulation des produits du pin en provenance des zones infestées.

Les enquêtes ont été réalisées à l'aide de pièges à entonnoirs Lindgren® (8 ou 12 entonnoirs). Chaque piège était pourvu de deux diffuseurs d'a-pinène. Le récipient collecteur ne contenait aucun liquide. Les pièges ont été installés entre le milieu et la fin de mars et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'à la mi-juin. D'autres enquêtes fondées sur l’observation des dommages caractéristiques du ravageur sur les arbres hôtes (pousses chlorotiques flétries, galeries caractéristiques dans les pousses, chute des pousses minées) ont eu lieu de juillet à octobre. On a également examiné un certain nombre d'arbres affaiblis ou mourants à la fin de juin et au début de juillet afin de vérifier si ceux-ci présentaient les galeries caractéristiques de l'espèce ou s'ils étaient infestés par des adultes fraîchement émergés.

Tomicus piniperda Enquêtes - 2000

Comtés infestés en Amérique du Nord

Liste des régions réglementées à l'Annexe 1 de la directive phytosanitaire D-94-22.

Maritimes et Colombie-Britannique. Les enquêtes de dépistage du grand hylésine des pins (GHP) dans ces provinces ont été intégrées à celles visant les scolytes exotiques grâce à l'utilisation de pièges appâtés à l’%-pinène. Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse a également installé des pièges Lindgren appâtés à l’%-pinène pour la détection de T. piniperda dans 22 pinèdes. On n’a pas dépisté de spécimens de T. piniperda dans ces régions.

Québec (carte). On a procédé à des enquêtes de délimitation du ravageur en l'an 2000. L'ACIA et le ministère des Ressources naturelles du Québec ont collaboré à l’installation des pièges Lindgren et aux inspections visuelles à 495 sites; il s’agissait pour la plupart de pinèdes privées situées au sud du fleuve Saint-Laurent. Des enquêtes se sont aussi déroulées près des scieries qui importent du pin du nord-est des États-Unis. On a trouvé des scolytes à 38 sites, et on en a intercepté d’un à 600 spécimens par site.

Ontario (carte). L'ACIA et le Service canadien des forêts (SCF) ont procédé à des enquêtes de délimitation exhaustives dans l'est et le nord de l'Ontario en l'an 2000. L'ACIA a concentré ses activités de piégeage dans les comtés à l'est et au nord des régions réglementées, de même que le long de la voie maritime du Saint-Laurent et à six scieries situées entre Ottawa et Mattawa. De son côté, le SCF a procédé au piégeage et à des inspections visuelles à 50 sites le long de la rive nord du lac Huron, de North Bay à Sault Ste. Marie.

a) les scieries qui avaient réceptionné des billes de pin provenant des comtés infestés;
b) les cours d'entreposage/de tri;
c) les plantations de sapins de Noël;
d) les peuplements de pins sylvestres;
e) les relais-routiers fréquentés par les camionneurs et situés à proximité de peuplements de pins le long des routes principales;
f) les plantations de pins (surtout celles qui comportent un grand pourcentage de pins sylvestres).

Le SCF a mené aussi des inspections visuelles à une cinquantaine de sites dans le district de Parry Sound à la fin d'août et au début de septembre. Il a découvert un foyer d’infestation dans une zone de 2 km² au nord de Bracebridge, dans le district de Muskoka. L'ACIA, le ministère des Ressources naturelles de l'Ontario (MRNO) et le SCF ont mené des inspections visuelles à la fin d'octobre afin de délimiter l'aire d’infestation près de Bracebridge. Le MRNO a lancé des mesures de lutte (destruction des arbres) dans les peuplements infestés dans cette région. Il s'agissait surtout de peuplements de pins sylvestres non exploités se trouvant sur des terres tant publiques que privées.En plus des infestations découvertes à Bracebridge, le personnel de l’ACIA a détecté de nouveaux foyers de T. piniperda lors des activités de piégeage menées dans les comtés et/ou districts de Frontenac, Haliburton, Hastings, Lennox et Addington, Peterborough et Parry Sound. À Parry Sound, il a intercepté un spécimen seul à un à deux kilomètres au nord de la frontière du district de Muskoka.


HYPONOMEUTE DU POMMIER

Yponomeuta malinellus Zeller

Contexte

L'hyponomeute du pommier est un défoliateur du pommier en Europe et en Asie, aussi loin à l'est qu'au Japon. Il a été introduit dans l'État de New York vers 1909, au Nouveau-Brunswick en 1917 et en Ontario en 1957. Il a été éradiqué chaque fois.

En 1981, une colonie a été découverte dans une pépinière à Duncan, dans l'île de Vancouver (Colombie-Britannique). Une enquête menée dans les pépinières de la province en 1982 a conduit à la découverte d'une seule petite colonie dans une autre pépinière à Lantzville, également dans l'île de Vancouver. Les enquêtes annuelles subséquentes dans les pépinières n'ont pas permis de déceler la présence du ravageur. En 1985, toutefois, on a constaté que le ravageur était largement répandu à Bellingham, dans l'État de Washington, et à Cloverdale, en Colombie-Britannique. Des enquêtes réalisées en 1985 et en 1986 ont indiqué que l'insecte infestait une bonne partie du sud-est de l'île de Vancouver, du sud-ouest de la Colombie-Britannique continentale et du nord-ouest de l'État de Washington. On ignore quand et comment l'hyponomeute a atteint l'ouest de l'Amérique du Nord.

En 1989, la présence de l'insecte a été signalée pour la première fois à trois endroits à l'intérieur de la Colombie-Britannique, soit deux au nord de Kelowna, et un à proximité de Grand Forks. En 1990, une enquête plus poussée a permis de délimiter l'aire occupée par l'insecte dans le sud de la partie continentale de la province. À la suite de la découverte du ravageur dans un grand nombre d'endroits, une série de modifications ont été apportées à la réglementation nationale. Dans le contexte de la réglementation actuelle, toute la Colombie-Britannique est considérée comme étant infestée, même si l'insecte ne s'est pas encore propagé dans le sud-est de la province.

Les enquêtes menées dans les provinces non infestées portent tout particulièrement, d’une part, sur les arbres fruitiers ou ornementaux du genre Malus non pulvérisés, notamment ceux qui croissent à proximité des pépinières, ainsi que dans les zones résidentielles et les vergers non entretenus et, d’autre part, sur les arbres sauvages formant des haies. Les pépinières qui importent des Malus de la Colombie-Britannique sont également inspectées. Le dépistage a lieu de la mi-juillet à septembre, au moyen de pièges à volets Pherocon 1C contenant la phéromone du ravageur sur support en caoutchouc. On procède aussi à des observations du début du printemps jusqu'en juillet.

Yponomeuta malinellus Enquêtes - 2000

les activités de piégeage et les inspections visuelles se sont déroulées dans les vergers abandonnés et les exploitations fruitières à 16 sites dans la vallée de l'Annapolis. Au Québec, elles ont eu lieu à 34 sites. Les zones visées incluaient des pépinières importatrices, des vergers non pulvérisés et des zones où se trouvent des arbres abandonnés. En Ontario, on n'a pas mené d’enquête de dépistage de l'hyponomeute du pommier, parce qu'il a fallu concentrer les efforts sur une intervention massive contre le virus de la sharka en l'an 2000. On n'a pas intercepté de spécimens de Yponomeuta malinellus dans les pièges, ni lors des inspections visuelles en l'an 2000.


CHANCRE DU MÉLÈZE EUROPÉEN

Lachnellula willkommii (Htg.) Dennis

Contexte

Le chancre du mélèze d'Europe, causé par le champignon Lachnellula willkommii, est une maladie grave qui sévit dans bon nombre de régions européennes. Le champignon est généralement qualifié de pathogène primaire, et sa présence en Europe a forcé l'abandon du mélèze dans les programmes de plantation. En Amérique du Nord, la maladie a tout d'abord été détectée au Massachusetts durant les années 1920, sur des plantules de mélèze d'Europe. Les essais périodiques d'éradication avaient semblé donner de bons résultats, puisque la maladie n'a pas été dépistée lors d'une enquête menée en 1965 dans la zone touchée. Elle est cependant réapparue dans le nord-est du Maine en 1981.

Au Canada, le chancre du mélèze d'Europe a d'abord été signalé dans les Maritimes en 1980. En 1981, on a mené des enquêtes pour connaître l’aire de distribution de la maladie, et on a découvert qu'elle était généralisée sur le Larix indigène dans le sud-est du Nouveau-Brunswick ainsi qu’à certains endroits dans le centre et l'ouest de la Nouvelle-Écosse. Dans les zones de ces deux provinces où l'infestation est généralisée, le taux d'infection est élevé, la maladie atteignant souvent jusqu'à 75 p. 100 des arbres. En 1992, le chancre du mélèze d'Europe a été signalé pour la première fois à l'Île-du-Prince-Édouard; la maladie s’y présentait sous forme de chancres isolés et infectait deux peuplements du comté de Prince, qui ont été détruits au cours de la même année. En 1996, on a de nouveau dépisté la maladie à l’île-du-Prince-Édouard à quelques sites mineurs dans le sud du comté de Prince. La zone de quarantaine a donc été élargie dans cette province et est décrite dans la directive D-97-10. Dans la zone réglementée, le gouvernement provincial a tenté d’atténuer ou d’éradiquer la maladie grâce à des coupes d’assainissement et à la mise en copeaux des arbres des sites infestés.

Lachnellula willkommii Enquêtes - 2000

Maritimes (carte). Le Service canadien des forêts (Centre de foresterie de l'Atlantique) a mené une enquête de dépistage de cette maladie dans les Maritimes. Un sommaire a été publié dans l’Inventaire des maladies des plantes au Canada, Vol. 81: 161-162 http://res2.agr.ca/london/pmrc/report/repmenu.html)


MALADIE HOLLANDAISE DE L'ORME

Ophiostoma ulmi (Buisman) Nannf.

Ophiostoma novo-ulmi Brasier

Contexte

Deux espèces de champignons peuvent provoquer la maladie hollandaise de l'orme. Celle qui présente le plus faible pouvoir pathogène est Ophiostoma ulmi, que l'on estime aujourd'hui responsable de la première pandémie de la maladie survenue en Europe et en Amérique du Nord des années 1920 aux années 1940. Ophiostoma novo-ulmi est un sous-groupe hautement pathogène et agressif, responsable des pandémies actuelles de la maladie sur les deux continents. Le champignon est principalement transmis par deux scolytes, l’un étant indigène, Hylurogopinus rufipes Eichh., et l’autre, Scolytus multistriatus (Marsh.), étant originaire d'Europe bien que très répandu en Amérique du Nord. Dans les régions à forte concentration d'ormes, la maladie peut aussi se transmettre par fusion des racines.

Au Canada, les premiers arbres infectés ont été découverts en 1944 près de Saint-Ours, dans le comté de Richelieu, au Québec. Une fois l’aire de distribution de la maladie connue en 1945, il est devenu apparent que le foyer de l'infection était le port de Sorel. Un examen ultérieur des premières données sur la distribution a montré que la maladie avait été introduite dans cette région avant 1940. L'épidémie survenue au Québec s’est déclarée à plus de 300 kilomètres de la limite nord de l’aire de la maladie aux États-Unis; on en a déduit qu'il y avait eu une introduction distincte au Canada, sans doute à partir de caisses de bois d'orme transportées sur des navires en provenance d'Europe.

Toutes les espèces d'ormes indigènes de l'Amérique du Nord sont sensibles à la maladie qui existe maintenant dans la plupart des peuplements naturels de Ulmus americana du Manitoba aux Maritimes. La maladie hollandaise de l’orme ne semble pas s’être installée dans les trois provinces où les ormes indigènes ne poussent pas, soit Terre-Neuve, l’Alberta et la Colombie-Britannique, où l’orme est généralement confiné à des plantations paysagères entourant les établissements humains.

Ophiostoma novo-ulmi / Ophiostoma novo-ulmi Enquêtes - 2000

Toujours conformément à la réglementation fédérale (D-97-07), l'ACIA ne s'occupe plus du dépistage de cette maladie. Cependant, divers organismes municipaux et provinciaux mettent en oeuvre des programmes exhaustifs de dépistage et de lutte au Manitoba (http://www.gov.mb.ca/natres/forestry/forest-urban/u-faq.html) en Saskatchewan (www.sdeda.ca) et en Alberta (www1.agric.gov.ab.ca/$department/deptdocs.nsf/all/prm1043?opendocument).

La maladie s'est étendue à presque tous les peuplements indigènes d'ormes d'Amérique (Ulmus americana) dans toutes les provinces, sauf en Saskatchewan. L’Alberta et la Colombie-Britannique se trouvent à l'extérieur de l’aire de distribution naturelle de l'orme d’Amérique, mais cette essence y est plantée comme arbre ornemental ou arbre de rue.


ROUILLE BLANCHE DU CHRYSANTHÈME

Puccinia horiana P. Henn.

Contexte

La rouille blanche du chrysanthème est une maladie fongique grave des chrysanthèmes et notamment du chrysanthème commun des fleuristes, Dendranthema grandiflora. La maladie est transmise par le matériel hôte infecté sur lequel la maladie peut demeurer systémique, mais invisible.

L'introduction et la dissémination de la rouille blanche du chrysanthème risque d'entraîner des pertes majeures. La maladie peut s'étendre rapidement à toute une serre et provoquer la perte complète de la récolte. Lorsqu'elle est présente, il faut appliquer des mesures de lutte intensive et de surveillance constante. Il semble que la rouille blanche du chrysanthème acquiert une tolérance à certains pesticides utilisés pour l’enrayer. Par ailleurs, l'introduction de la maladie pourrait entraîner la perte de certains marchés d'exportation vers les États américains encore exempts de la maladie.

La rouille blanche du chrysanthème est sans doute originaire de la Chine et du Japon, où elle a été signalée pour la première fois en 1895. Depuis l'est asiatique, la maladie s’est propagée à l'Europe et à l'Afrique du Sud durant les années 1960. Elle s'est ensuite répandue dans toute l'Europe et a également atteint l'Amérique du Sud, le Sud-Est asiatique, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

La maladie a fait quelques incursions en Amérique du Nord. En Californie, des mesures d'éradication sont en cours là où la maladie a été signalée, soit dans les comtés de Contra Costa et de Santa Cruz. En Oregon et dans l’État de Washington, tous les plants infectés dans les pépinières touchées ont été détruits, et l’on a mené des enquêtes de délimitation après le dépistage de la maladie à l'automne 1995. Les comtés touchés sont ceux de Clackamas en Oregon et de Clallam et de Snohomish dans l'État de Washington. On craint cependant que les pépiniéristes aient déjà distribué des chrysanthèmes infectés, notamment parmi les variétés rustiques de jardin, aux négociants de plusieurs autres comtés des deux États. Il se peut donc que la maladie soit aujourd'hui présente dans certains secteurs résidentiels de ces comtés. En raison de l'introduction de la rouille blanche en Californie, en Oregon et dans l’État de Washington, un certificat phytosanitaire est maintenant exigé pour l'importation de matériel hôte en provenance de ces États.

Au Canada, une épidémie survenue dans une seule serre commerciale en Ontario a été enrayée en 1990. En Colombie-Britannique, la maladie a été dépistée en 1993 dans quelques jardins privés. Les autorités ont lancé des mesures de retraçage, d'inspection et d'élimination des plants.

Puccinia horiana Enquête - 2000

Colombie-Britannique (carte ). On continue de surveiller étroitement cette maladie grâce à des contacts avec les sociétés locales de producteurs deChrysanthemum et de jardiniers amateurs ainsi qu'à des enquêtes phytosanitaires menées auprès des serriculteurs commerciaux. En l'an 2000, on a dépisté Puccinia horiana sur cinq propriétés dans la région de Victoria et sur une autre près de Duncan. Tous les plants infectés ont été trouvés sur les résidences privées de jardiniers amateurs de chrysanthèmes; ils ont tous été détruits par enfouissement en profondeur. On a procédé à un retraçage sur 41 propriétés, et 70 autres ont été incluses dans les enquêtes de délimitation menées autour des foyers d'infection. On n'a pas découvert de nouveaux foyers pendant les activités de suivi.


LA GALE VERRUQUEUSE

Synchytrium endobioticum

Synchytrium endobioticum Enquêtes - 2000


Le nématode à kystes du soja

Heterodera glycines Ichinohe

Contexte

Le nématode du soja, Heterodera glycines, a été découvert pour la première fois dans le comté de Kent, en Ontario, en août 1987. Des enquêtes additionnelles effectuées en 1987, 1988 et 1989 ont permis d'établir que six comtés ontariens étaient infestés par le parasite (Essex, Kent, Lambton, Elgin, Perth et Russell). En 1995, l'H. glycines a été observé pour la première fois dans le comté d'Haldimand-Norfolk, à la suite de plaintes des producteurs quant à la présence de plants malades dans un certain nombre de champs. Une vingtaine de champs, la plupart situés dans la région de Port Rowan, se sont avérés infestés. H. glycines was detected for the first time in Huron county in 1996.

Heterodera glycines Enquêtes - 2000

Québec. On procède chaque année à des analyses du sol, d’une part, dans les champs de soja à proximité des établissements de transformation de la pomme de terre qui ont importé des tubercules provenant des États américains infestés par H. glycines et, d’autre part, dans certains champs de tubercules de semence. En l'an 2000, douze exploitations agricoles ont fait l'objet d'un échantillonnage (10 à 30 échantillons par ferme). Tous les échantillons ont donné des résultats négatifs pour H. glycines, mais certains contenaient le nématode à kystes du trèfle Heterodera trifolii qui n'est pas un ravageur justiciable de quarantaine au Canada.


Virus de la petite cerise

Enquêtes - 2000

Pour obtenir un aperçu de l'évolution du virus de la petite cerise en Colombie-Britannique, on peut consulter l’Inventaire des maladies des plantes au Canada, Vol. 81: 151. On peut consulter ce document et en obtenir copie à l’adresse (http://res2.agr.gc.ca/london/rpt/2000_f.htm).


Virus de la sharka du prunier

Contexte

Identifié pour la première fois en Bulgarie, le virus de la sharka du prunier est maintenant présent dans la plupart des pays d'Europe, dans certaines parties de l'Asie, dans le nord de l'Afrique, ainsi qu'en Amérique du Sud (Chili). En octobre 1999, la souche D du PPV a été découverte sur des pêches dans le comté d’Adams en Pennsylvanie. Il s'agissait là du premier case du PPV signalé en Amérique du Nord; cette découverte a fortement incité l'ACIA à lancer des enquêtes phytosanitaires au Canada en l'an 2000. En voici les résultats.

Pour d'autres aperçus de l'ACIA sur le PPV, cliquez ici

Méthodes : Au départ, les enquêtes phytosanitaires ont porté sur les vergers où l'on a planté du matériel importé de Pennsylvanie les trois ou quatre dernières années. Ce matériel (uniquement des pêches ou des nectarines) a été distribué à sept producteurs, dont un en Nouvelle-Écosse et les autres dans la péninsule du Niagara. Dans les parcelles où l'on a pu identifier du matériel en provenance de Pennsylvanie, on a échantillonné chaque arbre à raison de 12 feuilles par arbre; chaque arbre constituait donc un échantillon distinct. Dans quelques parcelles, les arbres importés de Pennsylvanie avaient été plantés parmi les arbres existants, de sorte que l’on ne pouvait les identifier avec précision. Dans ces cas, on a prélevé des échantillons composites selon un protocole d'échantillonnage aléatoire systématique. Le point de départ de l'échantillonnage d'une parcelle était déterminé au hasard en choisissant l’arbre de départ parmi les quatre premiers se trouvant dans un coin de la parcelle. Chaque échantillon composite comprenait 12 feuilles cueillies dans un groupe de quatre arbres consécutifs dans un rang (trois feuilles par arbre). Ensuite, on comptait et sautait 12 arbres, puis on prélevait un autre échantillon composite sur les quatre arbres suivants. On a appliqué cette méthode à l’ensemble de la parcelle, de sorte que 25 p. 100 des arbres étaient inclus dans les échantillons composites. Le protocole d'échantillonnage composite a été la principale méthode utilisée pendant l'enquête nationale de dépistage lancée après la découverte du premier foyer de PPV.

Une épreuve fondée sur trois anticorps (TAS-ELISA) a servi comme principale méthode de diagnostic au cours de l'enquête (anticorps monoclonal : 5B-IVIA, Durvis S.I.., Espagne). On trouvera des précisions sur la méthodologie dans le protocole d'analyse TF0001-01 du Centre de protection des végétaux de l'ACIA. Les échantillons ont été testés à trois laboratoires de l'ACIA (Sidney en Colombie-Britannique, Charlottetown à l'Île-du-Prince-Édouard et Nepean en Ontario). Les laboratoires d'Agriculture et Agroalimentaire Canada à Summerland (Colombie-Britannique) et à Vineland (Ontario) ont fourni le soutien nécessaire à la préparation des échantillons.

Résultats et observations : Le 23 juin 2000, l'ACIA a confirmé la présence du PPV à Niagara-on-the-Lake (Ontario). Le virus de la sharka a été dépisté sur trois nectariniers Fantasia dans deux vergers commerciaux appartenant à deux producteurs différents et situés à trois kilomètres l'un de l'autre. Les épreuves de laboratoire réalisées au Centre de protection des végétaux de l'ACIA à Sidney, en Colombie-Britannique, ont confirmé qu'il s'agissait de la souche D du PPV.

L'ACIA a donc lancé une vaste enquête phytosanitaire portant sur toutes les principales régions productrices de fruits à noyau au Canada. Les cerises ont toutefois été exclues de l'enquête, parce qu'elles ne sont pas sensibles aux souches courantes du PPV. Le Tableau 1 résume le nombre d'échantillons prélevés dans chaque province productrice. La plus grande partie des échantillons ont été ramassés dans le cadre de l'enquête nationale de dépistage du PPV ou lors des enquêtes de délimitation dans les vergers positifs, et ce, au moyen de la méthode d’échantillonnage composite décrite ci-avant. En Ontario, au total, on a échantillonné de 70 à 100 p. 100 des vergers commerciaux de fruits à noyau dans la plupart des districts. Au Québec et en Nouvelle-Écosse, on a prélevé des échantillons dans tous les vergers commerciaux de fruits à noyau et, en Colombie-Britannique, environ 30 p. 100 de la production a fait l’objet d’un échantillonnage aléatoire pendant l'enquête. Les chiffres contenus dans le Tableau 1 incluent également un petit nombre d'échantillons prélevés sur des arbres individuels provenant de vergers souches partout au Canada, ainsi que 15 p. 100 du matériel de pépinière commercial sensible au PPV (arbres fruitiers et plantes ornementales) dans la région du Niagara.

Tableau 1. Échantillons de Prunus sensibles au PPV et prélevés au Canada en l'an 2000

Province Nbre d'échantillons* Nbre de sites infectés Nbre d'échantillons positifs
Ontario 100914 57¹ 947
Colombie-Britannique 9043 0 0
Nouvelle-Écosse 1377 1
Québec 784 0 0
*Les chiffres incluent des échantillons prélevés sur des arbres individuels, des échantillons composites, ainsi qu'un petit nombre d'échantillons cueillis pour le typage des souches et les demandes de renseignements spéciales.
¹53 dans la péninsule du Niagara, 2 près de Blenheim, 1 près de Simcoe et 1 près de Fonthill (tous les sites étaient constitués de parcelles situées dans des vergers commerciaux, à l'exception d'un échantillon prélevé dans une parcelle de matériel de pépinière fruitier planté à l'intérieur d'un verger commercial)
§ Au cours de l'enquête initiale menée en Nouvelle-Écosse, on a dépisté un seul échantillon composite positif. Dans la parcelle contenant le matériel infecté, on a rééchantillonné chaque arbre (chaque arbre constituant un échantillon distinct) et trois autres arbres ont été trouvés infectés.



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