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L'eau – Sa qualité

Illustration - goutte d'eau : Qualité de l'eau


Que veut-on dire par qualité de l'eau?

On détermine la qualité de l'eau d'après sa concentration de composés chimiques et de particules minérales et organiques. La qualité de l'eau dans les cours d'eau et les lacs varie avec la saison et l'endroit, même en l'absence de pollution. Aucun paramètre ne permet de déterminer à lui seul la qualité de l'eau. Ainsi, on peut se servir d'eau potable pour l'irrigation, mais l'eau destinée à l'irrigation ne respecte pas nécessairement les normes applicables à l'eau potable. Les recommandations pour la qualité des eaux au Canada fournissent de l'information scientifique de base portant sur les paramètres de qualité de l'eau et sur les valeurs seuils toxicologiques pertinentes au point de vue écologique afin de protéger les eaux consommées dans des conditions précises.

Pour obtenir de l'information sur les recommandations pour la qualité de l'eau potable et sur la qualité des eaux utilisées à des fins récréatives, visiter le site Web de Santé Canada. Liens externe

Pour obtenir de l'information sur les recommandations pour la qualité des eaux au Canada en vue de la protection de la vie aquatique et de la protection des eaux utilisées aux fins agricoles (irrigation et abreuvement des animaux d'élevage), communiquer avec :

Bureau national des recommandations et des normes
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)  K1A 0H3
Téléphone : 819-953-1550
Télécopieur : 819-953-0461
Courriel : ceqg-rcqe@ec.gc.ca
Site Web : Recommandations pour la qualité des eaux au Canada Lien externe

Quels sont les principaux facteurs qui influent sur la qualité de l'eau?

Beaucoup de facteurs modifient la qualité de l'eau; ainsi, les substances en suspension dans l'air altèrent la composition de l'eau de pluie. La poussière, les gaz volcaniques et les gaz naturellement présents dans l'atmosphère comme le dioxyde de carbone, l'oxygène et l'azote se dissolvent ou restent pris dans les gouttes de pluie. Quand l'air contient d'autres substances comme du dioxyde de soufre, des produits chimiques toxiques ou du plomb, ces substances s'ajoutent à la pluie qui tombe sur le sol.

L'eau de pluie ruisselle sur la terre et s'infiltre dans le roc et le sol où elle dissout et absorbe d'autres composés. Ainsi, un sol riche en substances solubles comme la chaux augmentera la concentration de carbonate de calcium dans l'eau. En coulant sur des roches métallifères comme du minerai, l'eau accumulera également des métaux. Dans la région du Bouclier canadien, des endroits d'une très grande superficie sont recouverts d'une mince couche de sol pauvre en minéraux solubles. Les cours d'eau et les lacs de cette région présentent donc une très faible concentration de substances dissoutes.

Il faut également tenir compte des eaux de ruissellement des zones urbaines qui ont elles aussi un effet sur la qualité de l'eau. En effet, celles-ci emportent les débris qui jonchent les rues jusqu'à un cours d'eau ou une autre masse d'eau et détérioreront la qualité de l'eau en augmentant la concentration de diverses substances comme les éléments nutritifs (phosphore et azote), les sédiments, les déchets animaux (coliformes fécaux et agents pathogènes), les dérivés du pétrole et le sel utilisé pour déglacer les routes.

L'industrie, l'agriculture, l'exploitation minière et la foresterie peuvent aussi altérer de façon appréciable la qualité de l'eau des cours d'eau, des lacs et des réserves souterraines du Canada. Ainsi, l'agriculture peut accroître la concentration d'éléments nutritifs, de pesticides et de matières en suspension dans l'eau. Les activités industrielles peuvent augmenter la teneur de l'eau en métaux et en produits toxiques, accroître la quantité des matières en suspension, élever la température et réduire la quantité d'oxygène dissous dans l'eau. Dans chaque cas, l'écosystème aquatique en subira le contrecoup ou l'eau ne pourra plus servir à tous les usages, ou les deux.

Comment détermine-t-on la qualité de l'eau?

On détermine la qualité de l'eau en procédant à des relevés sur le terrain ou en prélevant des échantillons d'eau, de matières en suspension, de sédiments de fond ou de biote qu'on enverra ensuite à un laboratoire où seront effectuées les analyses physiques, chimiques et microbiologiques pertinentes. On peut, par exemple, déterminer le degré d'acidité (pH), la couleur et la turbidité (mesure des particules en suspension dans l'eau) de l'échantillon sur place, mais la concentration de métaux, d'éléments nutritifs, de pesticides et d'autres substances doit l'être au laboratoire.

On peut également se faire une idée de la qualité de l'eau en recourant à des épreuves biologiques qui indiqueront notamment si l'eau ou les sédiments sont toxiques pour une forme de vie particulière ou ont entraîné une modification du nombre et de la variété des espèces végétales et animales. Certains tests biologiques sont effectués en laboratoire, mais d'autres se font directement dans le cours d'eau ou le lac.

Comment la qualité de l'eau du Yukon se compare-t-elle à celle des Territoires du Nord-Ouest?

Au Yukon, l'eau a une qualité beaucoup plus variable et présente des concentrations de sédiments généralement plus élevées que dans les T.N.-O, sauf dans la région montagneuse située dans la partie ouest du bassin du fleuve Mackenzie. Cela s'explique partiellement par la topographie plus accidentée du Yukon, où l'on trouve plusieurs importantes chaînes de montagnes (par exemple, la chaîne St. Elias à l'ouest et la chaîne Mackenzie à l'est), tandis que la plus grande partie du reste des T.N.-O. est dominée par le Bouclier canadien, un terrain beaucoup plus ancien, caractérisé par moins de relief et dont les matériaux érodables ont été en grande partie enlevés par l'action du glacier continental. Il y a également l'extrême variabilité des saisons au Yukon, couplée à sa géologie complexe, à sa glaciation et à la présence de matériaux érodables.

Qu'entend-on par de l'eau potable de bonne qualité?

Une eau potable de bonne qualité ne contiendra pas d'organismes pathogènes (pouvant causer des maladies), de composés chimiques dangereux ni de substances radioactives. Elle aura bon goût et belle apparence, ne dégagera pas d'odeur et ne présentera pas une couleur désagréable. Les recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada précisent les limites applicables aux différentes substances et décrivent dans quelles conditions la qualité de l'eau potable peut changer.

Pour commander un exemplaire des Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada, visiter le site Web de Santé Canada Lien externe

Comment peut-on être sûr que l'eau est bonne à boire?

Les municipalités doivent approvisionner leurs citoyens en eau potable et les avertir adéquatement des risques que présente la pollution pour les loisirs aquatiques. Des échantillons sont prélevés régulièrement, puis analysés pour vérifier la qualité de l'eau. En comparant les résultats des analyses aux recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada, on parvient à déterminer si l'eau est bonne ou non à boire.

Notons qu'il existe une différence entre l'eau « pure » et l'eau « potable ».

L'eau pure est habituellement exempte de minéraux et de produits chimiques et elle n'existe pas comme telle dans la nature. Idéalement, il faut distiller l'eau pour la purifier.

Par ailleurs, l'eau potable peut renfermer des minéraux et des produits chimiques présents dans la nature comme le calcium, le potassium, le sodium ou les fluorures, autant de substances jugées utiles pour la santé ou susceptibles de donner meilleur goût à l'eau. Quand la concentration naturelle de minéraux ou de produits chimiques peut entraîner certains risques ou donner un goût déplaisant à l'eau, on procède à divers traitements pour la réduire ou éliminer les substances fautives. En fait, certains produits sont même ajoutés à l'eau pour l'améliorer; il suffit de penser au chlore, utilisé comme désinfectant pour détruire les bactéries, ou aux fluorures, employés comme agent de prévention de la carie dentaire.

Certains de mes amis achètent de l'eau embouteillée pour boire et cuisiner. Qu'est-ce qui m'assure que l'eau embouteillée est une eau potable de bonne qualité?

Les ventes d'eau embouteillée ne cessent d'augmenter d'une année à l'autre. Selon l'Association canadienne des eaux embouteillées, on évalue la consommation à 703 millions de litres en 1998. Dernièrement, l'industrie de l'eau embouteillée a fourni de l'eau potable aux Canadiens en période de crise, soit durant les inondations au Québec et au Manitoba ainsi que durant la tempête de verglas en Ontario et au Québec.

L'eau embouteillée est réglementée en tant que produit alimentaire en vertu de la Loi sur les aliments et drogues. Des inspecteurs fédéraux des aliments vérifient régulièrement les opérations des compagnies d'eau embouteillée pour veiller au respect de la Loi. Les membres de l'Association canadienne des eaux embouteillées produisent près de 85 % de toute l'eau en bouteille au Canada. Depuis 1990, ceux-ci sont assujettis non seulement aux règlements fédéraux et provinciaux, mais ils doivent aussi se soumettre à des inspections par un tiers ainsi qu'à des tests et des analyses de l'eau et doivent respecter le code modèle de l'Association (CBWA Model Code). Pour plus de renseignements sur les normes auxquelles doivent se conformer les membres de l'Association, s'adresser à :

Association canadienne des eaux embouteillées Lien externe
70 East Beaver Creek Road, Suite 203-18
Richmond Hill (Ontario)  L4B 3B2
Téléphone : 905-886-6928
Télécopieur : 905-886-9531
Courriel : info@cbwa-bottledwater.org

L'eau potable est-elle meilleure dans les zones urbaines que dans les régions rurales?

On ne peut répondre à cette question par « oui » ou « non ». L'eau est généralement de meilleure qualité dans les secteurs ruraux où les activités industrielles à l'origine de la détérioration de la qualité de l'eau dans les cours d'eau, les lacs ou les nappes souterraines n'y sont pas aussi intenses. Toutefois, il y a de multiples exceptions. L'agriculture, l'exploitation minière et la foresterie intensives peuvent avoir de profondes répercussions sur la qualité de l'eau.

Peut-on éliminer la pollution en faisant bouillir l'eau avant de la consommer?

Non. Faire bouillir l'eau tue les bactéries sans éliminer les métaux lourds et les produits chimiques.

Faut-il ajouter du chlore à l'eau ou ce composé peut-il causer un risque pour la santé?

L'addition de chlore à l'eau comme désinfectant a commencé au début du XXe siècle. Depuis, c'est principalement à cette méthode qu'on recourt pour désinfecter l'eau. Outre son action germicide, le chlore présente d'autres avantages : il décolore l'eau, permet d'en rectifier le goût et l'odeur, détruit les algues et précipite le fer et le manganèse. Il est aussi d'un emploi, d'un dosage et d'une surveillance faciles. Il s'agit d'un produit très efficace et relativement bon marché.

L'emploi du chlore pour désinfecter l'eau peut poser un problème pour la santé quand la concentration de cet élément ou de certains de ses sous-produits (p. ex., les trihalométhanes, un organochloré) dépasse les seuils tolérés en vertu des recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada. Dans ce cas, on devrait communiquer avec les services de santé publique pour connaître les mesures correctives à adopter.

Certains prétendent qu'il ne faut pas jeter de nettoyants, de solvants et d'autres produits chimiques à usage domestique dans l'égout, car on pollue les cours d'eau et les lacs. Est-ce vrai? Comment peut-on se débarrasser de ces produits?

Les produits chimiques à usage domestique sont généralement sans danger pour les utilisations auxquelles ils sont destinés, mais certains peuvent nuire à l'environnement en s'y accumulant. C'est pourquoi il faut éviter de jeter ces produits dans un égout. Peu de stations d'épuration ont les installations nécessaires pour éliminer ces substances toxiques. Il faut aussi réaliser que dans la plupart des cas, tout ce qu'on verse dans les systèmes d'égouts pluviaux se vide directement dans un lac ou un cours d'eau, sans traitement. Avant de verser un produit quelconque dans un égout ou dans des égouts pluviaux, on se rappellera donc qu'on court le risque de le retrouver un jour dans son propre verre.

Si on dispose à la maison de substances dont on veut se débarrasser (p. ex., de la vieille peinture), il suffit de s'informer s'il existe dans sa localité un lieu d'élimination des déchets dangereux et d'y aller les porter. On peut aussi obtenir de l'aide à ce sujet en communiquant avec les services locaux responsables de la qualité de l'environnement. Il faut se rappeler de bien identifier les contenants.

En tant que consommateur responsable, comment puis-je savoir si les produits que j'achète peuvent présenter un danger pour l'environnement?

La plupart des produits chimiques à usage domestique et des pesticides vendus au Canada ont des symboles d'avertissement figurant sur leur étiquette. Ces étiquettes précisent s'il s'agit d'un produit inflammable, explosif, corrosif, explosible ou toxique et donnent habituellement des instructions sur les mesures de premiers soins en cas d'accident.

Rappelez-vous que certains produits dangereux ne requièrent pas d'étiquettes d'avertissement. La réglementation sur les cosmétiques et les lois canadiennes sur les produits chimiques dangereux à usage domestique relèvent de Santé Canada. Quant à Agriculture et Agroalimentaire Canada, il contrôle les lois qui régissent les pesticides (tels que les produits antimite, les pesticides pour le jardinage à l'intérieur et à l'extérieur ainsi que les insecticides). Les symboles utilisés sur les produits chimiques dangereux à usage domestique sont les suivants :

Les symboles utilisés sur les produits chimiques dangereux à usage domestique

Les symboles d'avertissement sont établis en fonction de la forme. Plus le risque est grand, plus le symbole a d'angles. Lorsque vous achetez un produit chimique dangereux à usage domestique, lisez l'étiquette pour savoir comment utiliser le produit en toute sécurité et quelles sont les précautions à prendre pour vous en débarrasser.

Pour plus de renseignements sur la sécurité des produits, visitez le site Web de Santé Canada Lien externe

Où va l'eau qui sort de la maison?

Les eaux usées sont recueillies dans les égouts puis déversées dans les lacs, les cours d'eau ou l'océan. La plupart des municipalités traitent leurs eaux usées à l'aide de procédés mécaniques ou biologiques avant de les rejeter. Quel que soit le procédé employé cependant, les stations d'épuration donnent aux résidus une forme solide, concentrée, qu'on appelle « boue » et qu'il est ensuite possible d'utiliser sur les terres agricoles, d'incinérer ou d'enfouir dans une décharge. Les résidents des secteurs ruraux, du Nord et des endroits de villégiature recueillent parfois leurs eaux usées dans des systèmes septiques ou les font ramasser par camion. Les eaux usées des latrines extérieures s'infiltrent lentement dans le sol avec les autres eaux souterraines. Elles peuvent entraîner la pollution des lacs, des cours d'eau ou des puits qui sont trop près.

Dans quelle mesure le traitement des eaux usées élimine-t-il la pollution de l'eau?

Les stations d'épuration ordinaires éliminent les particules en suspension dans l'eau et une partie de la matière organique. Les installations plus modernes suppriment également le phosphore et l'azote, des éléments nutritifs pour les plantes aquatiques. Ces derniers sont présents dans les résidus humains et les eaux de ruissellement agricoles. Les détergents pour la lessive étaient jadis une source importante de phosphore, mais l'adoption de règlements en contrôlant l'utilisation dans la fabrication des détergents ont réduit au minimum ses répercussions sur les eaux réceptrices au Canada.

Qui décide de la fermeture ou non des plages?

Illustration - goutte d'eau : Utilisées à fins récréativesLes responsables régionaux de la santé publique déterminent si une plage devrait être interdite ou non d'après les recommandations au sujet de la qualité des eaux utilisées à des fins récréatives au Canada, conjointement élaborées par des spécialistes fédéraux et provinciaux. Ces recommandations portent principalement sur les risques que les loisirs supposant un contact avec l'eau peuvent entraîner pour la santé (infection par des micro-organismes pathogènes comme les bactéries et les virus ou blessures contractées à la suite d'une visibilité réduite dans les eaux turbides). Les plages publiques où la baignade n'est pas recommandée sont identifiées par des affiches d'avertissement placardées dans des endroits bien en vue.

Pour obtenir une copie des Recommandations au sujet de la qualité des eaux utilisées à des fins récréatives au Canada, visitez le site Web de Santé Canada. Lien externe

L'eutrophisation est une forme de pollution. Qu'est-ce qu'un lac eutrophe?

L'eutrophisation est le phénomène de vieillissement naturel des lacs, en d'autres mots, leur l'enrichissement, soit naturel ou artificiel, en éléments nutritifs. L'eutrophisation se produit naturellement avec l'apport graduel d'éléments nutritifs et de sédiments par l'érosion et les précipitations, ce qui entraîne le vieillissement progressif du lac. L'être humain accélère ce phénomène en rejetant des éléments nutritifs, notamment le phosphore, dans les cours d'eau et les lacs dans leurs effluents municipaux et industriels et en utilisant mal les terres, causant ainsi une érosion accrue du sol. Éventuellement, le lac présentera des concentrations élevées d'éléments nutritifs et une croissance dense d'algues et de plantes aquatiques. Celles-ci meurent et se décomposent en entraînant une réduction de l'oxygène dissous dans l'eau. Ce processus est souvent responsable de la mortalité massive de poissons et des changements d'espèces de poissons vivant dans le lac. L'eutrophisation finit par remplir le lac de sédiments et de matières végétales.

De quelle façon l'irrigation peut-elle affecter la qualité de l'eau?

L'irrigation altère la qualité de l'eau de diverses manières, selon la qualité originale de l'eau, le type de sol, les formations du sous-sol, la méthode d'irrigation, le type de culture et les pratiques agricoles.

Même si une grande partie de l'eau d'irrigation est absorbée par les plantes (évapotranspiration) ou s'évapore dans l'air, une fraction retourne à la source. Comme c'est souvent le cas, l'eau qui revient dans le cours d'eau ou la masse d'eau a perdu sa qualité originale. En effet, l'eau qui s'écoule des champs emporte avec elle des sédiments, des engrais, des herbicides, des antiparasitaires (si, dans les trois derniers cas, l'agriculteur utilise ces produits chimiques) ainsi que les sels qui existent naturellement dans le sol et toutes ces substances pénètrent par la suite dans les lacs, les rivières et les nappes souterraines.

Le déversement des eaux de refroidissement des centrales électriques est-il une forme de pollution?

Oui; il s'agit de « pollution thermique ». En 1996 – la dernière année pour laquelle il existe des estimations nationales – les centrales thermiques et nucléaires canadiennes se sont débarrassées de 28 milliards de mètres cubes d'eau. Pratiquement la totalité de cette eau avait servi à refroidir les condenseurs. Toutefois, la majorité des centrales vérifient la température des eaux rejetées, et bon nombre d'entre elles recourent à des bassins ou à des tours de refroidissement.

Non contrôlée, la pollution thermique pourrait entraîner des difficultés. En effet, l'eau chauffée artificiellement peut favoriser la prolifération d'algues, menacer certaines espèces de poisson et perturber la chimie des eaux réceptrices. Quand l'eau n'est pas réutilisée par l'industrie ou ne sert pas à chauffer des bâtiments voisins, on gaspille également une grande quantité d'énergie et laisse passer d'importantes possibilités d'économie. Si on la réutilise, l'eau peut aussi avoir des conséquences positives sur le changement climatique en remplaçant certains combustibles fossiles.

Comment un barrage peut-il modifier la qualité de l'eau d'un réseau hydrographique?

En général, on construit un barrage pour créer un réservoir et produire de l'énergie, assurer une protection contre les crues en aval, permettre certains loisirs ou l'irrigation. Les terres en amont seront cependant inondées, ce qui peut se traduire par la perte d'un habitat faunique important, de terres arables, de forêts, voire la destruction d'une ville. L'accumulation des sédiments dans le réservoir peut aussi réduire la qualité de l'eau en y augmentant la concentration de métaux et de composés organiques dangereux. Si les végétaux ne sont pas retirés des eaux derrière le barrage avant l'irrigation par inondation, d'autres problèmes peuvent apparaître. Le processus d'eutrophisation, par exemple, peut se produire plus rapidement et entraîner la dégradation de la qualité de l'eau.

Qu'est-ce que le dragage?

Le dragage est l'opération par laquelle les sédiments ou la terre du fond sont extraits des étendues d'eau au moyen d'un appareil qui ressemble à une pelle ou d'un aspirateur. Le matériel dragué (les « débris » comme on l'appelle souvent) est déposé sur la rive, entassé pour former des îles ou transporté ailleurs. Le dragage est habituellement effectué pour approfondir ou élargir les canaux utilisés pour la navigation ou pour permettre l'augmentation de débits adaptés à de plus grands volumes d'eau.

Le dragage peut-il entraîner des dommages?

Le dragage peut perturber l'équilibre écologique naturel par la destruction de la vie aquatique. Par exemple, on peut éliminer de la chaîne alimentaire les colonies d'huîtres dans les estuaires (partie de l'embouchure d'un cours d'eau où l'eau douce se mélange à l'eau de mer) ou les organismes qui vivent au fond de l'eau, en eau douce, et dont se nourrissent les poissons. En déchargeant les débris directement dans l'eau, on peut tuer les organismes survivants, tandis que le limon ou les sédiments soulevés par le dragage peuvent ensevelir les endroits où se nourrissent et se reproduisent les poissons.

De plus, les contaminants s'accumulent lentement dans les sédiments. Ceux-ci pourraient contenir certaines substances toxiques (p. ex., le mercure) qui peuvent recontaminer l'eau au moment du dragage. Ces substances peuvent menacer la santé de ceux qui utilisent l'eau, notamment celle des organismes aquatiques. Le dragage peut aussi libérer des éléments nutritifs qui favoriseront l'eutrophisation du système, d'où l'appauvrissement de la teneur en oxygène et éventuellement la mort des poissons et des autres organismes aquatiques.

Le dragage contribue-t-il à améliorer l'écosystème aquatique?

Oui. Dans certains cas, le dragage profite à l'environnement. On peut y recourir pour étendre les terres humides, en créer de nouvelles ou accroître les possibilités d'habitat et la diversité biologique dans une région choisie. Parfois, le fond des lacs et des cours d'eau dragués peut être repeuplé à la fin des opérations. Les débris de dragage peuvent servir à construire des îles ou des berges sinueuses, ce qui augmentera le nombre d'endroits où les poissons peuvent frayer, les oiseaux aquatiques nidifier et s'accoupler et les animaux à fourrure hiberner. Dans de nombreux cas, toutefois, le produit obtenu lors de l'extraction (ou produit de dragage) doit être isolé ou traité et ne pourrait donc pas servir à créer des habitats fauniques.

Même si le dragage perturbe l'équilibre et la productivité de l'écosystème aquatique, effectué avec soin et doublé des mesures d'atténuation et des méthodes de construction appropriées, ses avantages dépasseront les inconvénients qu'il peut entraîner.

Qu'est-ce que la pluie acide?

La « pluie acide » est de l'eau de pluie contaminée par les substances chimiques que les industries et les automobiles libèrent dans l'atmosphère. Le degré d'acidité de cette eau est supérieur à celui de l'eau de pluie naturelle, et on l'établit d'après l'échelle des pH. Par exemple, le pH du vinaigre, qualifié d'acide, est de 3, tandis que celui du jus de citron, un autre acide, est de 2. En règle générale, on qualifie d'acide l'eau de pluie dont le pH est inférieur à 5,3. Figure - L'échelle du pH (41Ko)

Les émissions d'oxydes de soufre et d'azote de diverses sources pénètrent quotidiennement dans l'atmosphère à l'état de substances capables de produire des acides. Pendant leur séjour dans l'atmosphère, ces composés se combinent à l'eau qui s'y trouve pour former des acides dont les principaux ainsi constitués sont l'acide sulfurique et l'acide nitrique. Ces acides tombent sous forme de dépôt humide (pluie acide) lorsqu'ils sont mélangés à la pluie. En l'absence de pluie, les particules retombent lentement sur le sol sous forme de dépôt sec. Regroupés, les dépôts secs et humides provenant de substances acides sont connus comme les précipitations acides.

Comment les dépôts acides modifient-ils la qualité de l'eau?

Les effets aussi complexes que variables des dépôts acides sur la qualité de l'eau ont fait l'objet d'une documentation abondante. Les composés acides qui polluent l'atmosphère peuvent avoir des incidences directes sur la qualité de l'eau quand ils se déposent à sa surface, par exemple, ou avoir des incidences indirectes lorsqu'ils passent par un ou plusieurs éléments de l'écosystème terrestre avant de parvenir au système aquatique. L'interaction des dépôts acides avec l'écosystème terrestre, à savoir la végétation, les sols et le substrat rocheux, modifie la composition chimique des eaux drainées par le bassin, et l'état des lacs en aval peut finir par en subir le contrecoup.

Le degré d'altération chimique attribuable aux dépôts acides dépend en grande partie de la composition et de la répartition des sols ainsi que de la nature du substrat rocheux dans le bassin hydrographique, de même que de l'ampleur et de la durée des précipitations. Les bassins dont le sol ou le substrat rocheux renferment beaucoup de carbonates, par exemple de la chaux et de la calcite, seront moins touchés par les dépôts acides, car la dissolution des carbonates neutralisera l'acide. Toutefois, les milliers de lacs qui parsèment le Bouclier canadien, vestige de l'ère précambrienne, reposent sur une vaste étendue rocheuse relativement pauvre en matériaux calcaires et qui, par conséquent, neutralise mal les dépôts acides. Les lacs et les cours d'eau de cette région présentent donc habituellement des signes d'acidification (diminution du pH, hausse de la concentration des sulfates et de certains métaux comme l'aluminium et le manganèse).

Qu'est-ce que l'effluent de mine acidifié?

L'effluent de mine acidifié, ou de façon plus générale, l'effluent de roches acides, résulte de l'exposition à l'eau et à l'air de roches contenant des sulfures métalliques comme la pyrite. Les résidus miniers et l'excavation de roches acides lors de la construction de routes sont deux exemples de ce phénomène. Le taux de production d'acide est fortement accru en présence de bactéries qui oxydent le soufre.

Ce processus entraîne l'augmentation du niveau d'acidité et des concentrations de métaux dans les eaux réceptrices (eaux de surface et eaux souterraines) au détriment des poissons et d'autres organismes, ainsi que des réserves d'eau potable.

On a longtemps pensé que les cours d'eau et les lacs du Nord étaient d'une pureté cristalline. Est-ce toujours le cas?

La qualité des cours d'eau et des lacs du Nord canadien est relativement bonne comparativement à celle des cours d'eau des régions à forte densité de population du sud, utilisés de façon intensive.

Certains problèmes de pollution exigent néanmoins d'être suivis de près si l'on veut maintenir cette qualité. En effet, le Nord recèle d'importants gisements d'or, d'argent, d'uranium, de métaux variés et de diamants, ce qui a donné naissance à plusieurs entreprises minières dans le Nord. Les sous-produits de ces entreprises (qui peuvent comprendre des métaux comme le cuivre, le plomb, le zinc, l'arsenic et du cyanure) sont rejetés dans les eaux réceptrices. Un certain nombre d'importants dépôts de minerai d'uranium ont été découverts dans la région du District de Keewatin dans le sud du Nunavut, mais aucun n'a encore été exploité en raison des préoccupations du grand public au sujet des possibles incidences environnementales négatives.

Par ailleurs, l'exploitation d'installations pétrolières et gazières dans le nord de l'Alberta et dans la vallée du Mackenzie peuvent aussi entraîner une détérioration de la qualité de l'eau advenant un déversement accidentel dans les raffineries ou sur la route durant le transport. Afin de s'assurer que la qualité de l'eau ne se détériore pas, on doit analyser l'eau, les matières en suspension et le biote des cours d'eau.

Des composés organiques toxiques comme les pesticides organochlorés et les BPC (biphényles polychlorés; aussi appelés polychlorobiphényles ou PCB) ont également été décelés dans la neige et les poissons des Territoires du Nord-Ouest. On ignore le cheminement exact que ces composés ont suivi pour polluer les eaux nordiques, mais il faut sans doute y voir un effet du transport des polluants agricoles et industriels du sud ou d'autres continents par l'atmosphère, sur de grandes distances.

Il faudrait réaliser un programme général de surveillance, à long terme, pour tenir les gouvernements, la population, les promoteurs et les industries consommatrices au courant de la qualité de l'eau dans les cours d'eau et les lacs du Nord. Les organismes de réglementation ont besoin de tels renseignements pour résoudre les problèmes de qualité de l'eau avant qu'ils ne deviennent insurmontables.

Le système d'eaux marines du Nord, contrairement au système d'eaux douces, a été contaminé par diverses sources de pollution planétaire, y compris le transport aérien et maritime à grandes distances. La contamination de l'eau, et surtout celle des aliments traditionnels (autochtones), préoccupe tout particulièrement les Inuits, dont beaucoup vivent près de la mer et en tirent leur alimentation.

Pour en savoir plus à propos de la recherche sur les contaminants dans Nord, rendez-vous au site Web de l'Institut national de recherche sur les eauxLien externe

La qualité de l'eau au Canada s'est-elle améliorée ou détériorée au cours des dix dernières années?

Elle s'est améliorée à certains égards et détériorée à d'autres. Certains des problèmes cernés il y a dix ou vingt ans ont été partiellement résolus. Toutefois, de nouvelles difficultés ont surgi. Ainsi, bien que le problème de l'accélération de l'eutrophisation menace encore nos écosystèmes aquatiques, on peut d'ores et déjà dire que ce problème a été en grande partie surmonté dans le bassin des Grands Lacs grâce à l'efficacité de la réglementation. Une étroite surveillance de la quantité de phosphore déversée dans les lacs et les cours d'eau s'impose toujours en dépit du fait que l'on s'occupe maintenant davantage des questions relatives aux produits chimiques.

Aujourd'hui, les produits chimiques toxiques constituent, en ce qui concerne la qualité de l'eau, le problème le plus épineux de la région des Grands Lacs et de nombreux autres plans d'eau du Canada. Même si des efforts sont déployés afin d'écarter cette menace pour la qualité de l'eau par tous les moyens, il reste beaucoup de chemin à parcourir.


 
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