Aliments > Évaluation des risques
Cadre d'analyse du risque pour faire face aux risques en
matière de santé des animaux, de protection des végétaux et
de salubrité des aliments au sein de l'Agence canadienne
d'inspection des aliments
Dossier n° :
FORMULE DE DEMANDE D'ÉVALUATION DU
RISQUE
(remplie par la division à programmes)
INFORMATION ADMINISTRATIVE
À :
De :
Priorité :
Soumis le :
Date de retour souhaitée :
Date de retour estimative :
PROFIL PRÉLIMINAIRE D'ANALYSE DU
RISQUE
Scénario ou danger lié à un
secteur/produit à analyser :
Bref historique et contexte de la demande :
Valeur(s) potentiellement en
péril :
Conséquences négatives
potentielles :
Perception publique du ou des
risque(s) :
Producteur-bénéficiaire du
risque :
Quel groupe au Canada profite de la prise du risque?
Groupe exposé au risque :
Quel groupe est à risque et profiterait d'une gestion du risque?
Distribution des risques et des
avantages :
Décrire la distribution des risques et des avantages dans la
société canadienne.
Options d'internalisation et d'autogestion
volontaire du risque :
Décrire comment des groupes ou des particuliers au Canada pourraient
volontairement gérer le risque.
Caractéristiques connues du
risque :
Caractéristiques connues du producteur du
risque :
Caractéristiques connues du groupe exposé au
risque :
Formule de demande d'évaluation du risque (suite)
Dossier n° :
PROFIL DU PRODUIT :
Nature :
De quel scénario ou produit est-il question exactement?
Quel volume et quelle distribution sont prévus?
Où :
Définir aussi précisément que possible le point ou la situation
de départ et d'arrivée.
Comment :
Exposer brièvement comment le produit et censé être choisi,
récolté, transformé, stocké, distribué et
préparé, incluant les épreuves et les mesures de contrôle
de la salubrité des aliments.
Quand :
Décrire les échéanciers prévus.
Pourquoi :
Noter pourquoi le produit est transformé, son utilisation prévue au
Canada, et quel impact il pourrait avoir sur l'économie canadienne
Objectifs à court, moyen et long terme du plan.
Marché prévu et potentiel de l'entreprise
(échéancier)
Emploi prévu et potentiel au sein de l'entreprise
(échéancier)
Avantages prévus et potentiels pour le public canadien.
Connaissance courante et équivalence
substantielle :
Est-ce que la division à programmes a une bonne connaissance de cette
situation (produit/mécanisme/maladie)?
Degré de similarité avec d'autres situations que la division a
déjà eu à traiter?
En quoi, selon la division, cette situation est-elle significativement
différente des précédentes et justifie-t-elle une
évaluation du risque?
Accords commerciaux internationaux :
Décrire les restrictions (le cas échéant) découlant des
accords commerciaux internationaux.
__________________________
Agent responsable - Nom Date
__________________________
Directeur de la division programme
Priorisation des demandes d'analyse du
risque
INTRODUCTION
Le personnel des programmes sectoriels de l'ACIA est
constamment appelé à élaborer ou à modifier les
systèmes d'inspection ou les services connexes. On dispose souvent de
beaucoup d'informations quant aux répercussions générales de
tels changements sur les divers groupements touchés de l'industrie et
sur les consommateurs mais, souvent, on connaît moins bien leur incidence
sur la santé des humains, des animaux et des végétaux. Pour
cette raison, des approches formelles d'analyse du risque peuvent être
nécessaires pour appuyer l'élaboration et l'évaluation
des changements proposés.
Les analyses formelles du risque pouvant exiger beaucoup de
ressources, il y a lieu d'établir l'ordre de priorité des
diverses demandes afin de décider dans quel ordre les traiter. Cette
tâche relève des programmes sectoriels, avec participation
appropriée des Opérations et d'autres employés de
l'ACIA. On a
défini le processus suivant pour permettre l'établissement des
priorités à l'intérieur de chacun des trois grands domaines
de responsabilité, soit : santé des animaux, protection des
végétaux et salubrité des aliments - autrement dit, il
n'est pas question de comparer les préoccupations en matière de
santé des animaux à celles qui concernent la santé des gens ou
la protection des végétaux dans le but d'établir un ordre de
priorités dans les activités d'analyse du risque.
Comme la mission de l'ACIA consiste
à protéger les réserves alimentaires, les végétaux et
la santé des animaux dont dépendent la salubrité et la
qualité élevée des aliments au Canada, il serait prudent
d'accorder une priorité appropriée aux demandes faisant état
de préoccupations immédiates touchant la santé des humains, des
animaux ou des végétaux. (Soulignons que les situations d'urgence
sont normalement traitées au moyen d'un mécanisme
d'intervention d'urgence et ne sont pas assujetties à ce processus
d'établissement des priorités.) Lorsque l'on reçoit plus
d'une demande du genre, la priorité peut se fonder sur l'impact
relatif prévu du scénario sur la santé des humains, des animaux
ou des végétaux. Lorsque deux scénarios ont un même impact
à cet égard, on peut assigner la priorité en se fondant sur
d'autres valeurs mises en péril, par exemple les préoccupations
de l'industrie, les enjeux commerciaux, l'incidence sur l'ACIA, etc.
Dans la plupart des situations, les menaces pour la santé
ne constituent pas une préoccupation immédiate, la demande
d'analyse du risque se rapportant à l'examen d'un
scénario d'importation particulier ou d'une modification
proposée à un élément particulier d'un programme. Dans
de tels cas, on peut tenir pour acquis que le processus d'analyse du risque
permettra de bien gérer tout risque décelé dans le
scénario. La priorité se fonde alors sur l'incidence du
scénario sur d'autres valeurs mises en péril. Il peut s'agir
de la mesure dans laquelle les tenants et opposants de l'activité
pourraient être touchés, de l'incidence d'une telle
activité sur l'ACIA, des
répercussions commerciales, etc. Par exemple, lorsque l'on compare la
priorité relative d'une demande portant sur l'importation d'un
petit lot de produits carnés provenant d'un établissement
d'un pays donné et une autre consistant à ouvrir la
frontière à tous les produits animaux du même pays, il va de soi
que cette dernière aurait une incidence nettement plus forte sur tous les
intervenants. Dans les deux propositions, les risques zoosanitaires pourraient
être exactement identiques, mais le processus d'analyse du risque les
évaluera et s'y attaquera en définissant des options de gestion
du risque qui guideront la prise de décision.
Ce système est conçu pour aider l'ACIA à
établir les priorités des ressources qu'elle affecte à
l'analyse du risque et non aux activités de gestion du risque.
Autrement dit, il ne s'agit pas ici de répartir les ressources entre
ces dernières en fonction du risque.
Enfin, comme on l'a mentionné plus haut, il peut surgir
des questions nécessitant une attention immédiate. Elles pourront
avoir préséance sur l'ordre de priorité établi par ce
processus, mais il faut prévoir un mécanisme pour permettre leur
prise en compte. Le processus suivant se veut simplement un outil pour aider
les programmes sectoriels à classer leurs demandes par ordre de
priorité, et il doit être suffisamment souple pour qu'on puisse
le modifier au besoin.
MÉTHODE
La priorité de chaque proposition relative à une
analyse du risque est déterminée à l'aide d'un
système pondéré et cumulatif de notation. Celui-ci est
décrit ci-après.
Dans le cas des demandes où il est fait état d'une
menace immédiate pour la santé des humains, des animaux ou des
végétaux, la priorité est accordée en fonction de la
gravité du risque. À priorité égale, d'autres facteurs
(énumérés ci-après) interviennent pour permettre de classer
les demandes par ordre de priorité.
Une note de 0 à 10 est attribuée aux facteurs suivants
afin de décrire leur impact relatif (positif ou négatif) dans
l'hypothèse où les changements proposés seraient mis en
oeuvre. Les programmes étant de nature variée, les adjectifs relatifs
employés dans la notation de ces facteurs, p. ex. grave, grand,
important, ne sont pas spécifiquement définis. En effet, il revient
au personnel des programmes sectoriels de définir plus
précisément ces facteurs pour les appliquer dans sa sphère de
responsabilité. On a pondéré chaque facteur (de 1 à 10) en
fonction de son importance relative. Chaque note est multipliée par sa
pondération respective, et l'on additionne tous les facteurs
pondérés de façon à créer un indice global pour chaque
demande d'analyse du risque. On classe ensuite les demandes par ordre
descendant d'indice, et les activités d'analyse du risque sont
menées dans cet ordre.
FACTEURS
-
PRÉOCCUPATION IMMÉDIATE POUR LA SANTÉ
-
AVANTAGES POUR LE SECTEUR/GROUPE DEMANDEUR
-
PERTES POUR LE SECTEUR/GROUPE OPPOSÉ
-
MODIFICATION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
-
IMPACT ÉCONOMIQUE/SOCIAL SUR LA POPULATION
-
IMPACT SUR L'ACIA
-
URGENCE
-
PRÉOCCUPATIONS PARTICULIÈRES
ATTRIBUTION D'UNE NOTE DE 0 À 10 AUX
FACTEURS
1) PRÉOCCUPATION IMMÉDIATE POUR LA
SANTÉ
Note
Quelle est la gravité de la menace immédiate pour la
santé dont la demande fait état? Les risques réels pour la
santé seront évalués dans le cadre du processus d'analyse du
risque, mais la priorité doit aller aux demandes visant des risques
considérables ayant un caractère immédiat. Donner la note
zéro s'il n'y a pas de risque immédiat, par exemple si la
demande porte sur l'autorisation d'importer un produit, mais que la
décision à cet égard doit être prise au terme du processus
d'analyse du risque. Donner la note 10 si un impact considérable sur
la santé est prévu à moins que l'on ne procède à
une analyse pour déterminer le risque et élaborer des approches
d'atténuation appropriées.
2) AVANTAGES POUR LE SECTEUR/GROUPE À L'ORIGINE
DE LA PROPOSITION
Note
Dans quelle mesure le succès de la proposition est-il
important pour les secteurs/groupes en cause?
3) PERTES POUR LE SECTEUR/GROUPE
OPPOSÉ
Note
Dans quelle mesure le succès de la proposition serait-il
préjudiciable aux secteurs/groupes opposés? La notation suppose la
gestion réussie du risque sanitaire visée par la proposition.
4) MODIFICATIONS DU COMMERCE
À moyen ou à long terme, y aura-t-il une
évolution marquée des tendances du commerce si la proposition est
menée à bien? Le commerce pourrait comprendre ici à la fois les
échanges nationaux et internationaux.
Note
Une note élevée indique un gros changement dans les
tendances du commerce pour les industries touchées, un net virage
(c.-à-d. important) des importations aux exportations ou vice versa. Une
note de « 0 » indique qu'aucun changement n'est
prévu en ce qui touche les tendances du commerce.
5) IMPACT ÉCONOMIQUE/SOCIAL SUR LA
POPULATION
Y aura-t-il un gain ou une perte d'emplois, un renforcement
ou un affaiblissement de l'économie, une montée ou une baisse des
prix à la consommation, ou une variation de la qualité de vie au
Canada?
Note
Note élevée si la proposition comporte un avantage ou
un préjudice marqué pour la population.
6) INCIDENCE SUR L'ACIA
Y aura-t-il une incidence considérable sur les ressources
à l'intérieur de l'ACIA, par exemple
nette augmentation ou diminution de ses besoins en ressources si la proposition
est menée à terme.
Note
Note élevée si le « succès »
de la proposition comporte une forte incidence sur l'utilisation des
ressources de l'ACIA.
7) URGENCE
Note
Note élevée si la période au cours de laquelle il
est possible d'intervenir est courte pour cette proposition
particulière.
8) PRÉOCCUPATIONS PARTICULIÈRES
Certaines propositions peuvent traiter de questions à
l'égard desquelles des particuliers ou groupements
d'intérêt spéciaux ont déjà exprimé des
inquiétudes, par exemple la protection de l'environnement, le
bien-être des animaux, l'utilisation d'additifs alimentaires, la
durabilité, etc., qui ne sont pas
spécifiquement reliés aux risques sanitaires en cause. Ces questions
seraient normalement abordées au moment de la formulation et de
l'étude des options de gestion du risque.
Note
Note élevée si la proposition traite de questions
susceptibles de mobiliser des groupements d'intérêt
spéciaux.
On peut utiliser le tableau suivant comme modèle pour
comparer entre elles les demandes d'analyse du risque.
Priorisation des demandes d'analyse du risque
Critère
(facteur de pondération)
|
PROBLÈMES À SOUMETTRE À L'ANALYSE DU
RISQUE
|
Problème 1
|
Problème 2
|
Problème 3
|
Note |
Note pondérée |
Note |
Note pondérée |
Note |
Note pondérée |
Préoccupations immédiates pour la santé
(100)
|
|
|
|
|
|
|
Avantages pour le secteur à l'origine de la
proposition
(9)
|
|
|
|
|
|
|
Pertes pour le secteur opposé
(9)
|
|
|
|
|
|
|
Incidence sur le commerce
(10)
|
|
|
|
|
|
|
Impact économique / social sur la population
(5)
|
|
|
|
|
|
|
Incidence sur l'ACIA
(7)
|
|
|
|
|
|
|
Urgence
(10)
|
|
|
|
|
|
|
Préoccupations particulières
(8)
|
|
|
|
|
|
|
Note totale
|
|
|
|
|
|
|
Priorisation des demandes d'analyse du risque
(Exemple)
Critère
(facteur de pondération)
|
PROBLÈMES À SOUMETTRE À L'ANALYSE DU
RISQUE
|
Retour d'Argentine de l'équipe équestre
canadienne
|
Importation commerciale d'alpacas - Chili
|
Importation d'embryons bovins - Brésil
|
Note |
Note pondérée |
Note |
Note pondérée |
Note |
Note pondérée |
Préoccupations immédiates pour la santé
(100)
|
7
|
700 |
0 |
|
0
|
|
Avantages pour le secteur à l'origine de la
proposition
(9)
|
10
|
90 |
10 |
90 |
7 |
63 |
Pertes pour le secteur opposé
(9)
|
2 |
18 |
1 |
9 |
1 |
9 |
Incidences sur le commerce
(10)
|
0 |
0 |
2 |
20 |
8 |
80 |
Impact économique / social sur la population
(5)
|
2 |
10 |
4 |
20 |
0 |
0 |
Incidence sur l'ACIA
(7)
|
0 |
0 |
5 |
35 |
2 |
14 |
Urgence
(10)
|
8 |
80 |
6 |
60 |
4 |
40 |
Préoccupations particulières
(8)
|
2 |
16 |
4 |
32 |
0 |
0 |
Note totale
|
|
914 |
|
266 |
|
206 |
CADRE DE GESTION DU RISQUE
Introduction
La gestion du risque est essentiellement un processus qui
consiste à prendre et à mettre en oeuvre des décisions
conçues pour atténuer les risques découlant de dangers. Le
présent cadre de gestion du risque se veut un outil pour appuyer de telles
décisions; il fournit une méthodologie efficace et efficiente pour
résoudre les problèmes et les questions, et il s'applique à
tous les produits et facteurs de risque. Ce cadre fournit en outre un moyen
d'améliorer le processus de prise de décision, de le rendre plus
transparent et objectif, et de justifier l'affectation des ressources de
l'ACIA. Son
utilisation favorise d'autre part une meilleure compréhension du
système à l'intérieur duquel l'ACIA évolue,
permettant ainsi aux gestionnaires de déceler et de corriger ses lacunes
et de prévenir ou de réduire le plus possible les problèmes
futurs.
À la fin de l'annexe, on a répertorié un
certain nombre de valeurs qui ont été jugées importantes dans le
contexte de l'élaboration du cadre suivant de gestion du risque.
ÉTAPES DU PROCESSUS DE GESTION DU
RISQUE
Dans l'élaboration du processus suivant de gestion du
risque, on présuppose que la portée du problème ou du
scénario a été convenablement définie,
c'est-à-dire qu'un profil d'analyse du risque a été
établi. On tient en outre pour acquis que l'évaluation du risque
a été menée à terme et qu'un agent de l'ACIA
s'est vu confier la responsabilité de mettre en branle une mesure pour
l'atténuer.
Le processus suivant décrit les activités qui peuvent
être menées par une personne ou plusieurs, suivant la complexité
du problème. La seule mise en garde ici est que la responsabilité
ultime du choix et de la mise en oeuvre de la ou des option(s) de gestion du
risque revient à l'ACIA. Il est
souvent approprié et souhaitable de recourir à des groupes
consultatifs, à des comités d'orientation, à des groupes de
travail, etc., pour appuyer ce processus, mais l'ACIA ne saurait se
départir de sa responsabilité de prendre les décisions à
l'intérieur de ce cadre.
-
Revoir la définition du problème
L'agent responsable de l'ACIA examine le
problème (le scénario) tel qu'il est décrit dans les
documents pertinents, incluant le profil d'analyse du risque, afin de
s'assurer que la définition du problème pour lequel on demande
une gestion du risque est claire. On accorde une importance particulière
aux valeurs mises en péril, à la distribution des risques et des
avantages, et aux autres renseignements qui aident à déterminer qui
devrait participer à l'activité subséquente de gestion du
risque.
-
Mettre sur pied un groupe de gestion du
risque
L'agent responsable de l'ACIA met sur pied
un groupe de travail (le groupe de gestion du risque) et décide quels
intervenants en feront partie immédiatement et lesquels seront mis à
contribution par le biais du processus de communication du risque
(consultation). Le groupe de gestion du risque a pour tâche d'examiner
toute l'information pertinente, de prodiguer des conseils de nature
technique ou autre et de formuler des recommandations quant à
l'approche de gestion du risque à envisager par l'ACIA.
La plupart des problèmes peuvent être facilement
résolus par une petite équipe comprenant du personnel du programme
sectoriel approprié et d'autres employés de l'ACIA, par exemple
des gens des Opérations, des techniciens. Pour d'autres
problèmes, il est souhaitable d'obtenir la participation directe
d'un groupe multidisciplinaire, y compris d'intervenants clés.
Les avantages d'une participation directe, notamment
l'adhésion des intervenants qui en résulte, sont comparés
aux coûts du processus, incluant le temps et l'effort requis pour
gérer des groupes non homogènes.
Aux fins du présent document, le terme« groupe de
gestion du risque » désigne les groupes, petits et grands, qui
participent à ce processus. Les étapes suivantes s'appliquent
à tous les groupes de gestion du risque et sont conçues pour assurer
une approche uniforme et transparente. Dans tous les cas, il faut tenir compte
des ramifications juridiques des décisions
-
Élaborer un plan de communication du
risque
Le groupe de gestion du risque dresse un plan de communication
du risque pour faire en sorte qu'il y ait consultation et échange
d'information appropriés avec les intervenants. Le fait de disposer
d'un plan de communication écrit favorise des échanges
d'information efficaces, aspect essentiel au succès du processus de
consultation/négociation. Il ne faudrait pas tarder à dresser ce
plan, en se rappelant toutefois qu'on devra y apporter des modifications au
fur et à mesure que progressera le processus de gestion du risque pour
tenir compte de l'éventualité que d'autres intervenants
soient touchés par les options à l'étude.
-
Définir un mandat
Le groupe de gestion du risque établit son mandat en vue de
sa participation au processus de gestion du risque. À la lumière de
l'information contenue dans le profil de risque, l'évaluation du
risque et d'autres documents, il détermine ses rôles et
responsabilités propres, la portée de ses activités, les
décisions à prendre, etc. Des documents appropriés étayant
tous les aspects de son travail sont nécessaires pour établir une
piste vérifiable de ses activités.
-
Formuler des objectifs
Soucieux de son mandat et des responsabilités de
l'ACIA, le groupe de
gestion du risque établit des buts ou des objectifs qui sont
spécifiques, concrets et mesurables, par exemple, « réduire
le nombre d'échantillons d'oeufs en coquille qui réagissent
positivement aux épreuves de dépistage de Salmonella spp. », « réduire le
nombre de cas de salmonellose imputables à l'ingestion d'oeufs de
consommation » ou toute autre formulation comprenant des
paramètres mesurables. S'il existe des normes pour un danger
donné, elles peuvent constituer un objectif à atteindre pour la
gestion du risque. Diverses normes de salubrité, p. ex. la tolérance nulle, des limites maximum de danger, un
niveau de risque aussi faible que possible (ALARA), peuvent
s'appliquer aux divers produits en cause. Les normes de santé et de
sécurité pour les humains relèvent de Santé Canada.
Il est important d'éviter d'utiliser comme objectif
ce qui constitue en fait une option de gestion. Procéder de la sorte
réduit immédiatement la gamme des solutions. Par exemple,
« réduire le nombre d'échantillons du milieu positifs
aux épreuves de dépistage des salmonelles dans les
établissements de ponte » constitue un objectif;
« lancer un programme d'éducation sur la lutte contre les
salmonelles à l'intention des aviculteurs » constitue une
option de gestion.
L'équipe devrait travailler de concert, en tenant
compte du point de vue des intervenants, conformément au plan des
communication du risque, de façon à formuler un objectif auquel tous
les membres pourront souscrire. Cette responsabilisation accroît la
détermination et la solidarité de l'équipe. Si, dès
cette étape, la meilleure ligne de conduite est évidente, il n'y
a pas lieu de poursuivre le processus de prise de décision.
-
Définir les options de gestion du
risque
Un certain nombre de techniques sont disponibles pour aider le
groupe de gestion du risque à définir des options. Lorsque des
mesures de gestion du risque sont déjà en cours, on les examine pour
déterminer si elles pourraient constituer l'assise d'une option de
gestion du risque. Au besoin, on demande la participation des partenaires au
processus de définition des approches de gestion du risque.
-
Choisir une ou des option(s)
On utilise un processus officiel de décision pour aider
à évaluer et à choisir une option ou une combinaison
d'options en vue de s'attaquer au problème. Il existe un certain
nombre de techniques officielles de prise de décisions pour aider le
groupe de gestion du risque à choisir la ou les options appropriées
pour atteindre les objectifs.
Voici l'information à prendre en compte dans
l'évaluation des options :
-
Quelles sont les hypothèses sous-jacentes à chaque
option?
-
Quelles sont les incertitudes liées à chaque
option?
-
Quels sont les risques résiduels (santé des humains,
économie, santé des animaux et des végétaux, environnement,
répercussions juridiques, répercussions sociales) liés à
chaque option? (Les risques résiduels sont ceux qui subsistent après
l'application de la ou des option(s) de gestion du risque.)
-
Est-ce que l'option introduit de nouveaux risques?
-
Quels sont les avantages (bienfaits) liés à chaque
option?
-
Quels sont les coûts associés à chaque option?
Ceux-ci comprennent les besoins en ressources et en temps, en plus de
l'argent. Quelles incidences les besoins en ressources auront-ils sur les
autres programmes de l'ACIA?
-
Coût et facilité de renverser la situation si les
choses s'aggravent?
-
Dans la plupart des cas, on choisira la ou les options qui
nécessitent le moins de ressources et restreignent le moins le commerce,
tout en permettant d'atteindre l'objectif fixé par le groupe de
gestion du risque.
Il est souvent possible d'éliminer bon nombre
d'options après un examen rapide de leur faisabilité, de leurs
coûts, etc. Dans certains cas, le choix parmi les options restantes est
évident. En d'autres occasions, plusieurs options semblent avoir des
avantages et inconvénients plus ou moins comparables. Il faut alors
définir des critères observables, mesurables que le plan de gestion
du risque doit respecter. On attribue aux critères en question une cote
élevée (doit être respecté), moyenne (il est souhaitable ou
préférable que l'option choisie le respecte) et faible. On
évalue chaque option en regard des critères et toute option qui ne
satisfait pas aux critères ayant la cote élevée est
éliminée. Parmi les options restantes, on retient celle qui satisfait
le mieux les critères moyens et faibles. (Si aucune option viable
n'est découverte, le groupe de gestion du risque revient à
l'étape 4, examine de nouveau le problème, produit un nouvel
objectif et poursuit le processus de gestion du risque.
Dans certains cas, on définit un certain nombre
d'options qui ne sont pas mutuellement exclusives. Il s'agira le plus
souvent de problèmes complexes pour lesquels il faut tenir compte non
seulement des aspects techniques, mais aussi des préoccupations sociales,
juridiques et économiques. On peut alors regrouper les options sous des
rubriques telles que mesures réglementaires, éducation, technologie
etc., et choisir la meilleure dans chaque catégorie.
On envisage souvent l'introduction progressive des options
d'atténuation, par exemple mise en oeuvre d'options coûteuses
à court terme pour maîtriser immédiatement une situation, suivie
d'options moins coûteuses à long terme, pour les activités
de contrôle subséquentes.
À noter que la décision finale sur le choix de
l'option de gestion du risque à retenir revient aux agents de
l'ACIA. Si
l'agent de l'ACIA qui dirige le
groupe de gestion du risque éprouve le moindre doute sur
l'acceptabilité de certaines options, il devrait demander conseil
auprès du comité décideur approprié de l'ACIA, p.
ex. le comité de gestion des Programmes.
-
Élaboration d'un plan de mise en
oeuvre
La mise en application efficace et en temps opportun des options
de gestion du risque choisies nécessite habituellement une participation
coordonnée des programmes sectoriels, des Opérations et d'autres
employés de soutien. Pour cette raison, les responsables de la mise en
oeuvre directe des options font partie du groupe de gestion du risque. Selon la
situation, on modifiera la composition de ce dernier pour inclure une plus
grande représentation des personnes chargées de mettre en oeuvre la
ou les option(s).
On établit un plan de mise en oeuvre comportant des mesures
spécifiques et, pour chacune d'elle, un responsable et un
échéancier. L'équipe définit des jalons précis
liés à l'atteinte de l'objectif et précise ce qui se
produira si les résultats prévus à chaque étape ne sont pas
obtenus.
-
Mise en oeuvre et évaluation
L'agent responsable à l'ACIA sera
chargé de veiller à ce que l'option de gestion du risque soit
appliquée de façon appropriée conformément au plan de mise
en oeuvre décrit plus haut et qu'une évaluation de ses
répercussions suive.
Une évaluation du programme de contrôle du risque est
essentielle. Elle fournit une rétroaction qui permet d'améliorer
le processus de gestion du risque et aide à garder le projet dans la bonne
voie. Les jalons définis dans le plan de mise en oeuvre fournissent un
mécanisme pour l'évaluation périodique de ce dernier. Il
pourrait se révéler nécessaire de modifier le plan ou encore les
mesures de mise en oeuvre si les jalons ne sont pas franchis. Souvent, les
activités de gestion du risque permettent d'obtenir des données
supplémentaires sur la nature et l'ampleur de celui-ci. Il va de soi
que l'évaluation du risque elle-même peut être remise en
cause à mesure que de l'information supplémentaire devient
disponible. À terme, une fois le processus de réglementation mis en
oeuvre, la nature du danger et l'ampleur du risque devraient évoluer
dans le bon sens.
Établissement des documents
L'établissement des documents est une procédure
opérationnelle qui assure la transparence lorsque l'on fait le suivi
des dossiers. Il aide à rendre le processus objectif et
répétable. Les documents énumérés ci-après
fournissent un registre utile du processus et constituent un bon outil pour
aborder les problèmes futurs. L'agent responsable de l'ACIA doit
veiller à ce que les documents soient conservés dans un registre
unique et à ce qu'ils demeurent aussi simples et concis que possible,
des tableaux ou un style télégraphique étant utilisé au
besoin.
La liste des documents comprend :
-
le profil d'analyse du risque; ou encore une description
distincte du problème, incluant la nature du danger, les produits en
cause, les intervenants identifiés, les procédures de gestion du
risque déjà en place, etc.;
-
l'évaluation du risque;
-
la composition de l'équipe de gestion du risque;
-
le mandat et les objectifs de l'équipe de gestion du
risque;
-
le plan de communication;
-
les options de gestion du risque définies;
-
les avantages, inconvénients, coûts, incertitudes et
hypothèses liées à chaque option;
-
les décisions de gestion du risque, y compris leur
justification;
-
le plan de mise en oeuvre (y compris des plans d'urgence, le
cas échéant);
-
le plan d'évaluation.
VALEURS SOUS-JACENTES AU PROCESSUS DE GESTION DU
RISQUE
Dans l'élaboration de ce cadre d'analyse du risque
et, en particulier de la partie traitant du processus de gestion du risque, on
a tenu compte des valeurs suivantes :
-
Il devrait y avoir une séparation fonctionnelle
entre l'évaluation du risque et sa gestion
Dans le processus d'analyse du risque, l'évaluation
du risque et sa gestion sont décrits comme deux processus distincts. La
séparation fonctionnelle de ces deux éléments est essentielle
pour maintenir l'intégrité scientifique du processus.
L'évaluation du risque, comme outil de prise de décision, est un
processus scientifique qui n'a pas à tenir compte des
considérations sociales, économiques ou politiques. Ces aspects de
l'analyse du risque sont traités dans le processus de gestion du
risque.
Bien que ces activités soient distinctes sur le plan
fonctionnel, il existe une interaction nécessaire et planifiée entre
les évaluateurs du risque et les gestionnaires du risque afin de veiller
à ce que l'évaluation des risques tienne compte des besoins de
ces derniers. Une interaction préalable à l'évaluation du
risque s'impose pour élaborer et étayer la politique
d'évaluation du risque, c.-à-d. des énoncés
spécifiques qui fournissent des orientations sur la façon de traiter
les jugements de valeur et les choix de principe qui peuvent survenir dans le
processus d'évaluation du risque, par exemple pour décider quelle
population devrait être considérée à risque, comment les
normes spécifiques de sécurité devraient s'appliquer10.
Plus tard dans le processus, les évaluateurs du risque et
les gestionnaires du risque peuvent avoir d'autres interactions dans le but
d'évaluer les options de gestion du risque proposées ou de
raffiner les évaluations de risque à la lumière des
modifications apportées aux objectifs ou à la portée du
processus de gestion du risque.
Il est important, lorsqu'une telle interaction est
nécessaire, de veiller à ce que le processus de décision soit
transparent et étayé par les documents. L'objectivité et
l'impartialité du processus doivent primer sur les distinctions entre
évaluateur et gestionnaire.
-
Les intervenants devraient avoir voix au chapitre dans
le processus de gestion du risque
Un intervenant est défini comme un personne ou groupe qui a
un intérêt important et légitime dans une situation donnée
de gestion du risque. La vaste gamme des problèmes que le personnel de
l'ACIA doit
gérer fait que le nombre d'intervenants potentiels est
considérable, allant des producteurs primaires aux consommateurs, en
passant par les transformateurs, les importateurs et les exportateurs, à
quoi s'ajoutent une myriade d'administrations internationales,
fédérales, provinciales, territoriales et municipales.
Il faut faire participer les intervenants au processus de prise
de décision dans la mesure où cela est pratique et raisonnable. Au
minimum, on devrait établir des stratégies de communication
appropriées pour tenir les intervenants au courant. Dans certains cas, il
convient d'inviter les intervenants à faire partie du groupe de
gestion du risque. Plus souvent, la participation des intervenants prend la
forme de communications réciproques permanentes. Le degré de
participation des intervenants dépend de l'ampleur du risque, de la
mesure dans laquelle leurs intérêts sont en cause, de l'existence
de personnes et de groupes pouvant efficacement défendre ces
intérêts, des connaissances, de la compétence et de
l'autorité de ces représentants, des ressources financières
disponibles pour les consultations, ainsi que du temps imparti pour prendre et
mettre en oeuvre la décision de gestion du risque.
Une participation efficace des intervenants nécessite une
stratégie proactive de communication du risque. Il faudrait, avant que le
besoin devienne urgent, établir un réseau de communications avec les
intervenants potentiels fondé sur une approche concertée du
règlement des problèmes. Un plan de gestion du risque comprend
toujours un plan de communication précisant comment l'information sera
échangée à l'intérieur de l'équipe de gestion
et parmi les autres intervenants, et définissant clairement le rôle
et les responsabilités de chaque membre de l'équipe en
matière de communications.
-
La gestion efficace du risque suppose une approche
d'équipe
Une approche d'équipe est une condition essentielle de
réussite en gestion du risque, car personne n'a l'autorité ou
les connaissances nécessaires pour prendre et mettre en oeuvre des
décisions efficaces de gestion du risque. Chaque membre de
l'équipe devrait pouvoir, à titre de représentant d'un
groupe ou d'un organisme, mettre ses connaissances, son expérience et
ses ressources (pas nécessairement financières) aux services de
l'effort de gestion du risque.
Un autre avantage de la gestion en équipe est qu'elle
élargit le cadre de référence à l'intérieur duquel
le problème est géré. Un particulier ou une organisation
perçoit inévitablement le problème selon son propre cadre de
référence, ce qui conduit à des perspectives étroites et
biaisées et réduit le nombre d'options de gestion du risque
définies. La participation de divers intervenants élargit donc le
cadre de référence et augmente les chances d'en arriver à
une solution efficace, pourvu que l'impulsion soit maintenue et que tous
travaillent dans la même direction. Alors que certains intervenants
aborderont le problème principalement sous un angle technique,
d'autres le définiront en termes sociaux, économiques ou
politiques.
L'exigence la plus fondamentale pour une équipe
efficace est l'engagement de chacun à l'atteinte d'un but
commun. Cet engagement favorise la synergie de l'équipe, laquelle
facilitera grandement le processus de gestion du risque.
-
Distribution du risque
Ce cadre fait ressortir la nécessité de décrire
clairement la distribution des avantages et des coûts liés au risque.
La distribution du risque représente un facteur important lorsque l'on
détermine qui devrait gérer le risque et qui devrait assumer le
coût des activités de gestion du risque. On entend par
« producteurs de risque » les intervenants dont les actions
sont à l'origine du risque. Les bénéficiaires du risque
correspondent aux particuliers ou groupes qui profitent des actions qui sont
à l'origine du risque. Enfin, le groupe exposé au risque englobe
les intervenants qui assument les risques liés découlant des
conséquences négatives de ces actions. Dans certains cas, le
même groupe d'intervenants est à la fois le producteur du risque,
son bénéficiaire et/ou le groupe qui y est exposé, tandis que
dans d'autres, ces rôles sont dévolus à divers groupes
d'intervenants. Par exemple, les principaux avantages découlant de
l'importation d'un animal peuvent aller à un producteur
donné, et les principaux risques être assumés par l'ensemble
d'un secteur, par exemple les producteurs laitiers.
Les groupes exposés au risque sont les plus susceptibles de
percevoir celui-ci comme inacceptable, en particulier lorsque le même
groupe ou particulier est à la fois à l'origine du risque et
celui qui en bénéficie. Ceux qui comptent bénéficier
d'une mesure comportant un risque seront vraisemblablement en faveur de la
prise de ce risque, tandis que ceux qui y sont exposés s'y opposeront
vraisemblablement.
Une question liée à la distribution du risque est
celle de savoir quels intervenants assument la responsabilité de la
maîtrise du risque. Elle comporte deux aspects. Le premier consiste à
déterminer quel intervenant est à l'origine du risque, et le
second de décider quel intervenant est le mieux placé pour
maîtriser le risque. Les importateurs d'animaux et de
végétaux sont bien placés pour atténuer la plupart des
risques liés aux importations, mais les coûts afférents
pourraient être excessifs. Les consommateurs sont les mieux placés
pour réduire certains risques liés aux aliments, mais non tous les
risques. Lorsqu'un intervenant tire avantage de la prise d'un risque
mais n'en assume pas les conséquences négatives, il pourrait
être tenu responsable des coûts de l'atténuation du risque
ou avoir à prouver que le risque ne dépasse pas des limites
acceptables (fardeau de la preuve).
-
Établissement des coûts
Les mesures de gestion du risque mobilisent inévitablement
des ressources. Comme le coût représente un facteur important lorsque
l'on cherche à déterminer la faisabilité d'une option de
gestion du risque, le processus d'évaluation comprend
l'établissement du coût de chacune des options. Le fait de
déterminer les coûts à l'avance réduit au minimum la
possibilité de s'enliser dans des projets et des programmes qui
consomment davantage de ressources qu'ils ne rapportent de dividendes.
L'établissement des coûts dans ce contexte ne
nécessitera pas toujours un inventaire détaillé de tous les
postes de coût possibles, pourvu qu'une estimation raisonnable des
fonds, du matériel et des ressources humaines soit fournie. Il est
important d'inclure les coûts à moyen et à long terme, et
non seulement ceux à court terme, de façon à éviter les
stratégies de gestion du risque qui offrent une solution attrayante dans
l'immédiat mais se révèlent très onéreuses à
la longue. L'établissement des coûts fournit en outre un outil
pour évaluer la mise en oeuvre du plan de gestion du risque.
Un plan complet de gestion du risque peut comprendre
l'utilisation de plusieurs options - par exemple une mesure ou plus à
court terme, potentiellement onéreuse, suivie d'autres à plus
long terme, moins onéreuses.
CADRE DE COMMUNICATION DU RISQUE
Introduction
Cette partie a pour objet de baliser l'application des
principes de la communication du risque tout au long du processus d'analyse
du risque.
L'ACIA évolue
dans un contexte international et national qui exige des communications
efficaces et nombreuses avec les divers intervenants. À mesure qu'ils
acquièrent de l'expérience en analyse du risque, les organismes
d'inspection reconnaissent de plus en plus le rôle crucial de la
communication du risque. Sans une bonne communication du risque, l'opinion
des intervenants (en particulier l'opinion publique) peut infléchir
l'affectation des ressources de gestion du risque dans des directions peu
efficaces. Sans une participation efficace des intervenants, des options de
gestion du risque pourraient être oubliées ou mal évaluées.
Une mauvaise communication du risque compromet ou empêche la mise en
oeuvre de programmes rationnels de gestion du risque.
Définition de la communication du
risque
La communication du risque est définie
comme « un processus interactif d'échange d'informations
et d'opinions sur le risque entre les évaluateurs du risque, les
gestionnaires du risque et d'autres parties
intéressées ».
La communication du risque est probablement l'aspect de
l'analyse du risque qui est le moins compris et le moins souvent
scruté. Elle comprend un échange bilatéral ou multilatéral
d'informations et d'idées entre les agents de réglementation
et les intervenants. Il ne s'agit pas d'une diffusion d'information
à sens unique visant à « éduquer » le public
ou à persuader les intervenants de souscrire à une approche
particulière de gestion du risque. La communication du risque comprend des
échanges interactifs d'idées entre tous les intervenants qui
peuvent être touchés par les décisions prises aux diverses
étapes du processus d'analyse du risque.
Objectifs de la communication du risque
Le cadre de communication du risque de l'ACIA vise à
faire participer les intervenants au processus d'analyse du risque, du
début à la fin. Ses principaux objectifs sont les suivants :
-
Établir et maintenir des canaux de communication en vue
d'obtenir de l'information sur les connaissances, attitudes et
perceptions des intervenants au sujet des problèmes à
l'étude, et de l'intégrer dans le processus d'analyse du
risque.
-
Fournir aux intervenants l'occasion d'examiner et de
commenter les politiques d'analyse du risque de l'ACIA, y compris les
méthodes et normes d'évaluation du risque qu'elle utilise.
Les intervenants de l'industrie ont le droit de savoir et de comprendre
quel sera le fardeau réglementaire éventuel avant d'investir des
ressources dans les activités réglementées. De même, le
public a le droit de connaître et de comprendre les normes et les
politiques qu'utilise l'ACIA pour
préserver la santé des humains, des animaux et des
végétaux.
-
Fournir aux intervenants une occasion d'examiner et de
commenter des politiques et des programmes particuliers de gestion du risque au
sein de l'ACIA. Les
intervenants ont le droit de connaître les justifications de tels
programmes et politiques, et quelle sera leur incidence sur eux.
Avantages d'une communication efficace du
risque
-
Une participation accrue des intervenants améliore la
qualité des décisions de gestion du risque, car elle élargit le
corps de connaissances sur lequel elles se fondent et permet la formulation
d'options de gestion du risque plus constructives.
-
Une plus grande participation des intervenants durant tout le
processus d'analyse du risque se traduit par un soutien accru et une
meilleure collaboration de leur part dans l'application des décisions
de gestion du risque.
-
Les communications efficaces et réciproques favorisent la
mise en place de réseaux de partenaires qui faciliteront grandement le
traitement des problèmes futurs de gestion du risque, en particulier les
situations de crise.
-
Conjuguée à un bon plan de gestion du risque, une
communication efficace du risque permet aux gestionnaires du risque de
maîtriser la situation avec plus de confiance. Sans l'éliminer
nécessairement, elle peut atténuer la mauvaise publicité et
l'opposition des intervenants et permet d'y faire face plus
facilement.
Principes d'une communication efficace du
risque
-
La communication efficace du risque nécessite de la bonne
foi de la part de tous les participants. Celle-ci n'est possible que si
l'on croit sincèrement à la valeur d'un processus de
communication interactif avec les intervenants. La communication efficace du
risque ne suppose pas nécessairement une divulgation complète de
l'information, mais il faut, dans les circonstances, que ce qui est
communiqué aux autres intervenants soit digne de confiance.
-
Les techniques de communication du risque ne sauraient compenser
une évaluation médiocre du risque ou des options médiocres de
gestion du risque. L'information transmise doit constituer une assise
raisonnable pour résoudre le problème. Le plan de communication du
risque le plus soigneusement préparé et le plus habilement mis en
oeuvre sera de peu d'utilité si les autres volets du programme
d'analyse du risque ne sont pas à la hauteur.
-
La communication efficace du risque est interactive. Elle
suppose que l'on habilite les gens consultés à exercer une
influence sur la décision finale. Il faut donc réagir à
l'information fournie et aux opinions exprimées, et non seulement
diffuser de l'information. La communication efficace du risque repose sur
une reconnaissance implicite que l'apport de tous les participants est
important.
-
La communication efficace du risque est proactive et continue.
Elle établit des liens avec les intervenants avant qu'il y ait un
besoin urgent de tels liens. Cette approche proactive facilite le processus
d'analyse du risque en favorisant la bonne volonté et la confiance
chez les intervenants et en leur donnant l'occasion de se familiariser avec
le traitement des problèmes d'intérêt commun.
-
La communication efficace du risque établit un
équilibre entre la spontanéité et la mise en place de
structures. La planification et l'organisation sont essentielles à une
communication efficace du risque, mais la structure ne devrait pas être
rigide au point de nous empêcher de réagir rapidement et de
façon compétente aux situations imprévues qui surgissent
inévitablement.
-
Les communications internes, c'est-à-dire les
communications à l'intérieur de chaque groupe d'intervenants,
constituent un élément essentiel d'un programme efficace de
communication du risque. Les représentants de ces groupes doivent veiller
à ce que leurs membres soient bien informés ou consultés durant
le processus d'analyse du risque. Ce sont souvent ces membres qui sont les
plus touchés par l'application d'une option de gestion du
risque.
-
La communication efficace du risque exige une reconnaissance de
la diversité des perspectives que les intervenants apportent dans
l'étude d'un risque donné. Comme chacun d'eux
perçoit les faits à sa façon, il se peut que le même
problème de gestion du risque soit abordé par chaque intervenant de
façon différente.
-
La tenue à jour d'un inventaire des ressources et
compétences en communication (incluant les liens de communication actuels
avec les divers intervenants, le matériel et les outils de communication
disponibles, les compétences et la formation en communication du personnel
et les services de soutien des communications disponibles) permet à
l'ACIA de maintenir
et d'améliorer sa capacité de communication du risque et de
réagir rapidement et efficacement aux situations de crise.
-
Il se peut qu'une communication efficace du risque
n'élimine pas toutes les divergences de vue entre les groupes
d'intervenants. Mais elle leur permettra peut-être de mieux comprendre
leur position respective et d'améliorer les chances d'en arriver
à des options de gestion du risque qui soient acceptables pour tous ou
pour la plupart d'entre eux. Rappelons qu'il existe souvent, dans les
perspectives et les objectifs des intervenants, des différences
fondamentales que la communication du risque ne fera pas disparaître.
-
Même après la mise en place de méthodes efficaces
d'analyse du risque, y compris une bonne communication du risque, il faut
s'attendre à des critiques et à du mécontentement de la part
des intervenants. Comprendre la validité et l'importance de ces
commentaires aide à placer ces critiques en perspective et à
répondre de façon judicieuse aux préoccupations.
Consultation - Une approche de la communication du
risque
La consultation consiste à demander à quelqu'un
des conseils ou de l'information, ou encore des orientations. Elle
constitue l'un des moyens par lesquels les organismes de
réglementation se renseignent sur les connaissances, les attitudes et les
perceptions du risque des intervenants. Pour jouer ce rôle crucial dans la
communication du risque, les consultations doivent être planifiées et
mises en oeuvre efficacement.
Les rouages du processus de consultation varieront avec chaque
situation, mais les principes généraux décrits ci-après
valent pour toutes les consultations des intervenants.
Principes d'une consultation efficace
-
Une consultation efficace suppose des politiques et des plans de
consultation clairs et cohérents.
-
La consultation devrait être authentique et non pas
fallacieuse.
-
L'objectif de la consultation et le protocole de
consultation devraient être établis et communiqués à tous
les participants avant le début du processus de consultation.
-
Il y a lieu d'établir des balises en précisant
dans quelle mesure la consultation pourra influer sur les décisions de
réglementation. Comme tout autre organisme gouvernemental, l'ACIA a des
mandats et des responsabilités dont elle ne saurait légalement se
départir lorsqu'ils entrent en conflit avec les voeux ou les demandes
de groupes particuliers d'intervenants.
-
Pour favoriser l'adhésion des intervenants au processus
de gestion du risque et aux décisions qui en découlent, on devrait
prévoir des consultations le plus tôt possible dans le processus
d'analyse du risque.
-
Aucun processus de consultation ne répond aux besoins de
tous les intervenants et ne convient à toutes les situations.
-
Les intervenants devraient avoir accès à
l'information sous-jacente aux activités d'analyse du risque, sauf
lorsque la divulgation d'une telle information viole les règles de
sécurité ou de confidentialité.
-
Bien que la consultation des intervenants puisse faire
épargner du temps et de l'argent à long terme, elle
nécessite au départ un investissement de temps et de ressources dont
il faut tenir compte lorsqu'on établit la stratégie de
communication du risque.
-
Le processus de consultation n'est pas un exercice de
relations publiques où seule de l'information positive est
présentée. Le fait de ne présenter que les aspects positifs
d'un enjeu mine le processus en suscitant du cynisme et en amenant les
intervenants à douter de l'authenticité de la consultation.
-
Une participation active des intervenants, dans un cadre qui
favorise la transparence, est préférable à une participation
passive.
-
Une rétroaction sur les résultats de la consultation
devrait toujours être fournie aux participants.
Quand et qui consulter
Il y a lieu d'inclure dans le processus de consultation les
intervenants qui sont directement concernés par la décision de
gestion du risque. Lorsque des valeurs sociales importantes sont en cause ou
lorsqu'une décision de gestion du risque a une incidence directe sur
un groupe particulier d'intervenants publics, il y a lieu de consulter le
grand public.
On devrait utiliser les critères suivants pour décider
s'il y a lieu de consulter ou non, déterminer l'ampleur des
consultations et choisir les intervenants à consulter :
-
le degré de préparation organisationnel de
l'Agence, incluant l'expérience et les connaissances de son
personnel dans le domaine des consultations;
-
la mesure dans laquelle les intervenants sont prêts à
s'engager dans un processus de consultation avec l'Agence;
-
le temps dévolu pour prendre la décision de gestion du
risque;
-
les ressources disponibles (argent, ressources humaines,
compétences) pour les consultations.
Dans les situations où il existe un besoin urgent
d'action immédiate, la ligne de conduite optimale est évidente,
le problème est entièrement ou principalement technique, ou encore de
nature courante et de portée réduite, de sorte que procéder
à des consultations avant d'agir pourrait être inutile ou
inapproprié. Une communication étendue du risque pourrait alors ne
pas constituer une option viable.
On devrait procéder à des consultations uniquement
lorsqu'il existe une possibilité que ses résultats influent sur
la décision de gestion du risque. Si l'on n'a pas vraiment
l'intention de permettre aux intervenants d'influer sur le processus
d'analyse du risque, il est peu pertinent de les consulter. Dans de telles
situations, la stratégie de communication devrait faire en sorte que les
intervenants soient informés de la façon appropriée.
Un cadre de consultation des intervenants
Le mécanisme de consultation proposé est décrit
dans le tableau suivant. Ce cadre prévoit une participation des
intervenants tout au long du processus d'analyse du risque. Comme les
situations de risque varient considérablement, tout cadre
générique doit être adapté aux besoins particuliers de
chaque situation.
Activité d'analyse du risque
|
Activité de consultation des
intervenants
|
1. Détermination du problème
|
1. Discuter du problème avec les intervenants afin de
déterminer le risque.
Élaborer un profil d'analyse du risque à l'aide des points
de vue des intervenants.
|
2. Mise en branle du processus
|
2. Discuter du besoin d'une analyse du risque et classer les
problèmes par ordre de priorité avec les intervenants. Demander le
point de vue de ces derniers sur le traitement urgent spécial de demandes
particulières.
|
3. Évaluation du risque
|
3. Demander au besoin de l'information ou des commentaires
des intervenants.
Leur fournir une copie de l'évaluation complète du risque.
Demander leur participation.
|
4. Évaluation des résultats
|
4. Les intervenants peuvent être mis à contribution
lorsqu'on détermine l'à-propos de pousser plus loin
l'analyse. Il y a lieu de discuter avec eux de l'acceptabilité du
risque, incluant la distribution du risque, des avantages et des
coûts.
|
5. Gestion du risque
|
|
a) Élaboration des options de gestion du risque
|
a) demander des commentaires sur les options - permettre une
participation de tous les intervenants.
Compiler les commentaires pour éclairer la décision de gestion du
risque.
|
b) Choix de l'option
|
b) distribuer à tous les intervenants des copies du plan
final de gestion du risque, avec ses justifications.
|
c) Mise en oeuvre et évaluation
|
c) maintenir des communications permanentes avec les
intervenants sur les activités de mise en oeuvre.
Les inviter à continuer de nous faire part de leurs préoccupations
touchant la mise en oeuvre du plan de gestion du risque.
Leur demander d'évaluer cette mise en oeuvre.
|
10 Les lecteurs peuvent également
consulter le rapport de la consultation dexperts de lOMS qui a eu lieu
à Kiel en Allemagne en mars 2000 sur l
interaction entre les évaluateurs et les gestionnaires des risques
microbiologiques dans le domaine alimentaire, dont la version anglaise est
diffusée sur le site Web suivant :
http://www.who.int/foodsafety/publications/micro/march2000/en/
|