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Animaux > Biotechnologie  

CONSULTATION SUR LA RÉGLEMENTATION DES ANIMAUX D'ÉLEVAGE ISSUS DE LA BIOTECHNOLOGIE

Rapport de séance
avril 1999

COMMANDITÉ ET APPUYÉ PAR:

Agence canadienne d'inspection des aliments
Santé Canada
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Pêches et Océans Canada


AVANT-PROPOS

La Consultation sur la réglementation des animaux d'élevage issus de la biotechnologie s'est tenue les 2 et 3 novembre 1998 au Citadel Inn, à Ottawa (Ontario).

Des représentants d'organismes non gouvernementaux, de l'industrie, d'associations de l'industrie, des communautés universitaires, des premières nations et des pouvoirs publics figuraient parmi les participants invités pour leur expertise ou leur intérêt dans la recherche, le développement et l'usage des animaux d'élevage issus de la biotechnologie. L'annexe A donne la liste des participants et des personnes-ressources.

L'événement de deux jours avait pour but de recueillir des avis, de cerner les améliorations à apporter à la réglementation canadienne actuelle touchant les animaux d'élevage issus de la biotechnologie, et de mieux faire connaître la technologie, ses usages et ses applications.

Dans le cadre de cette rencontre, un animal transgénique, ce qui comprend les poissons, est celui dont le génome a été modifié intentionnellement au moyen de la technologie de recombinaison de l'ADN, une technologie qui permet le transfert de gènes entre espèces (d'où le terme « transgénique ») et les remaniements de gènes au sein des espèces. Jusqu'ici, les modifications génétiques chez les animaux d'élevage passaient par la reproduction axée sur un caractère recherché et la sélection effectuée sur des douzaines de générations. Des percées récentes de la biologie cellulaire et moléculaire ont permis d'effectuer des modifications génétiques plus élaborées grâce à l'insertion de transgènes et d'aller ainsi au delà des techniques de reproduction classiques qui ont produit les animaux d'élevage domestiques actuels.

Un glossaire des termes employés se trouve à l'annexe C.

STRUCTURE DE LA CONSULTATION

La consultation se voulait un forum de discussion sur les questions entourant les animaux transgéniques. Grâce à la présence des experts techniques et des parties intéressées, les participants ont eu l'occasion de prendre part à des discussions éclairées et équilibrées, ce qui leur a permis d'identifier et de clarifier certaines préoccupations importantes et de rechercher des solutions efficaces.

La consultation a combiné un ensemble d'exposés, d'ateliers, de petits groupes de travail, de séances plénières et de débats.

Des exposés ont abordé les sujets suivants:

  • les techniques avancées de production d'animaux d'élevage transgéniques destinés à
  • l'alimentation humaine, à la fabrication de médicaments et à des utilisations médicales;
  • les avantages et les risques;
  • le cadre de réglementation fédéral.

Des groupes de travail se sont ensuite penchés plus précisément sur les sujets suivants:

  1. Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques.
  2. Libération d'animaux transgéniques dans l'environnement.
  3. Zootechnie.
  4. Obtention de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques.
  5. Retraçage, enregistrement et identification des animaux d'élevage.
  6. Évaluation des risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques.
  7. Risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques.

Les groupes de travail ont présenté un compte rendu de leurs échanges au cours d'une séance plénière qui a donné l'occasion aux participants de poursuivre la discussion et de poser des questions.

Une séance de discussion du groupe d'experts, à la fin de la deuxième journée de la rencontre, a fourni aux participants un aperçu des questions et des préoccupations abordées tout au long de la consultation. Un débat a suivi la séance de discussion. Un résumé des questions et des commentaires est fourni à l'annexe B.


TABLE DES MATIÈRES

JOUR UN

Mot de bienvenue
Jean Hollebone, Agence canadienne d'inspection des aliments

Exposés sur l'état de la technologie, les risques et les avantages, les questions éthiques, les défis à relever et aperçu de la réglementation

Détermination de l'innocuité des aliments provenant d'animaux transgéniques aux États-Unis
Bernard Schwetz, Food and Drug Administration

Risques et confiance: la réglementation à la frontière de la biotechnologie
Dr Ted Schrecker, éthicien, consultant en pratique privée

Perspectives internationales
Bill Hewett, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Amélioration génétique du bétail, de la volaille et des poissons au moyen de la biologique moléculaire
Dr Robert Etches, Origen Therapeutics

Considérations éthiques dans l'utilisation d'animaux issus de la biotechnologie: l'expérience acquise en laboratoire peut-elle s'appliquer au secteur de l'élevage?
Dr Mark Bisby, Conseil de recherches médicales

Cadre de réglementation canadien en matière de biotechnologie
Margaret Kenny, Agence canadienne d'inspection des aliments

Rapports des groupes de travail

Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques (Partie I)
Libération d'animaux transgéniques dans l'environnement
Zootechnie
Fabrication de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques

JOUR DEUX

Rapport s des groupes de travail (suite)

Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques (Partie II)
Retraçage, enregistrement et identification des animaux d'élevage
Évaluation des risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques
Risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques

Séance de discussion du groupe d'experts

Mot de la fin
Ian Shugart, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada

Suivi de la consultation

  1. Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques
    (Partie I — questions liées à l'innocuité des aliments)
  2. Libération d'animaux transgéniques dans l'environnement et
    risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques
  3. Zootechnie
  4. Obtention de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques
  5. Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques
    (Partie II — lignes directrices sur l'abattage et l'élimination )
  6. Retraçage, enregistrement et identification des animaux d'élevage
  7. Évaluation des risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques

Annexes

Annexe A — Liste des participants

Annexe B — Séance de discussion du groupe d'experts

Annexe C Glossaire


MOT DE BIENVENUE
Jean Hollebone, Agence canadienne d'inspection des aliments

Au nom du gouvernement fédéral, et plus particulièrement de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, je vous souhaite la bienvenue à cette importante Consultation sur la réglementation des animaux d'élevage issus de la biotechnologie. Il y a seulement onze ans, sur une estrade similaire dans la même ville, j'avais le plaisir de déclarer ouverte une tribune beaucoup moins imposante, la première consultation sur la réglementation des produits agricoles issus de la biotechnologie. Peu d'entre vous y ont participé. À l'époque, la première Stratégie canadienne en matière de biotechnologie n'existait que depuis quelques années et jouait un rôle clé dans l'établissement du dialogue sur les diverses façons de renforcer l'industrie naissante de la biotechnologie au Canada. Des fonds fédéraux avaient été mobilisés pour stimuler la recherche, et un comité consultatif avait été formé pour venir en aide au ministère de l'Industrie, des Sciences et de la Technologie. Les ministères fédéraux commençaient à se réunir en une série de comités, qui comprenaient le sous-groupe sur la sécurité et la réglementation en matière de biotechnologie. On y posait des questions très fondamentales. Les produits de la biotechnologie devaient-ils être réglementés et si oui, comment? Devait-il y avoir une nouvelle loi ou fallait-il recourir aux outils législatifs existants? Comment identifier les risques éventuels pour la santé humaine et le milieu? Comment élaborer les bonnes méthodologies et formuler les bonnes questions afin de garantir que soient mises au point les méthodes appropriées d'évaluation des risques?

Quel chemin avons-nous parcouru au cours de ces onze courtes années? Le Canada s'est doté d'une industrie de la biotechnologie en plein essor, déjà rentable, qui croît à un rythme annuel supérieur à 10 %, selon les statistiques fournies par Ernst & Young. Cette industrie rapporte presque deux milliards de dollars par année en revenus, elle emploie 25 000 Canadiens et génère 75 millions de dollars par année en exportations.

La nouvelle Stratégie en matière de biotechnologie qui vient d'être annoncée, s'appuie sur les résultats des vastes consultations menées partout au Canada au cours de la dernière année. Depuis 1993, un cadre de réglementation est en place. Il a subi l'épreuve du temps, a été examiné d'un oeil attentif à l'échelle nationale et internationale, et a été adopté et utilisé par certains de nos partenaires d'affaires internationaux dans l'élaboration de leur propre cadre de réglementation. Ce cadre a été mis au point après une importante consultation auprès d'intervenants aux préoccupations et aux points de vue divers. C'est un cadre fonctionnel qui permet la commercialisation et la vente des produits après une évaluation des aspects scientifiques et des risques éventuels pour l'environnement et la santé humaine.

Où serons-nous rendus dans onze ans? Cela dépend de nombreux facteurs et notamment des progrès constants accomplis grâce aux plates-formes comme celle à laquelle vous participez aujourd'hui, où l'information échangée sert à formuler un cadre de travail approprié. C'est une démarche lente et progressive, mais il est important qu'il en soit ainsi et que le cadre de réglementation soit établi en tenant compte des questions et des préoccupations majeures énoncées par tous les intervenants et au terme d'un débat sur les valeurs, les considérations éthiques, les questions scientifiques, les conséquences économiques, etc.

Cette consultation est l'occasion de débattre de grandes questions, notamment les préoccupations dont il faut tenir compte lors de l'élaboration du cadre de réglementation. Ce cadre offrira l'assurance que les produits issus d'animaux transgéniques peuvent être utilisés sans danger, qu'ils sont durables, dépourvus d'effets secondaires à court ou à long terme s'ils sont libérés dans l'environnement, qu'ils peuvent être consommés ou utilisés en toute sécurité, et qu'ils respectent en même temps les valeurs sociétales comme l'absence de cruauté envers les animaux au cours de leur transport, de leur transformation et de leur élimination.

Il me faut vous rappeler que le contenu de cette rencontre n'est pas figé dans la mesure où le cadre de l'ordre du jour est respecté. Les questions qui vous paraissent importantes devraient être soumises à l'étude et à la discussion au sein des groupes de travail. Même s'il est difficile d'aborder tous les sujets à cause du temps qui nous est alloué, soyez certains qu'ils seront retenus et pourront être traités dans d'autres forums, s'il y a lieu.

Du point de vue gouvernemental, la consultation a deux objectifs. D'abord, recueillir les avis, et préciser les secteurs possibles d'amélioration dans le cadre de réglementation existant touchant les animaux d'élevage. Ensuite, et tout aussi important, mieux informer et permettre un échange fructueux d'information et d'idées dans ce secteur de pointe. Nous espérons que la consultation vous permettra d'aborder et de faire progresser des questions spécifiques.

Un mot pour préciser ce que cette consultation n'abordera pas. Il n'y sera pas question de clonage animal, ni d'autres activités, comme la xénotransplantation ou les aliments pour animaux, ces questions ayant déjà été traitées par des groupes de travail différents. La consultation veut aborder les questions relatives aux animaux transgéniques destinés à l'alimentation humaine, le sort des animaux transgéniques, la libération d'animaux transgéniques dans l'environnement, les questions de zootechnie, y compris le retraçage et l'identification des animaux transgéniques, l'évaluation de l'incidence des poissons transgéniques sur le milieu et les questions liées aux risques de zoonoses et aux risques pour la santé animale.

Les comptes rendus, idées et solutions qui émaneront de la présente rencontre serviront à l'élaboration de politiques gouvernementales sur la réglementation des animaux transgéniques. Au coeur de toute discussion sur la biotechnologie qui vise la réglementation, il est question du niveau de confiance et du bien-être des consommateurs. Si les consommateurs canadiens savent que les risques potentiels associés à la biotechnologie sont évalués correctement, que les valeurs et les principes éthiques auxquels ils souscrivent sont respectés, ils seront plus enclins à adopter, à accepter et à utiliser la nouvelle technologie. Le défi consiste donc à élaborer une vision partagée sur la contribution de la biotechnologie à notre qualité de vie et à notre bien-être social et économique, en faisant preuve de responsabilité éthique et environnementale, et en tenant compte de la santé humaine et animale et de l'incidence sur le milieu.

Je vous souhaite un échange intéressant et stimulant. C'est un travail important que vous entreprenez, en aidant à l'élaboration du cadre de réglementation canadien, et mes collègues fédéraux ont hâte de prendre connaissance des résultats de cette consultation.


EXPOSÉS SUR L'ÉTAT DE LA TECHNOLOGIE, LES RISQUES ET LES AVANTAGES, LES QUESTIONS ÉTHIQUES, LES DÉFIS À RELEVER ET APERÇU DE LA RÉGLEMENTATION

Le premier jour de la rencontre a donné l'occasion aux participants d'entendre le point de vue d'un certain nombre de scientifiques, de techniciens et de défenseurs des animaux. Leurs exposés ont permis de faire un tour d'horizon et offert une base commune de discussion. Les participants ont été invités à poser des questions aux conférenciers et à demander des éclaircissements. Voici la liste des exposés qui ont été présentés.

Conférenciers et sujets des exposés:

  1. Dr Bernard Schwetz
    Directeur, National Centre for Toxicological Research, et chercheur scientifique principal par intérim, FDA
    Détermination de l'innocuité des aliments provenant d'animaux transgéniques aux États-Unis
  2. Dr Ted Schrecker
    Éthicien, consultant en pratique privée
    Risques et confiance: la réglementation à la frontière de la biotechnologie
  3. Bill Hewett
    Agriculture et Agroalimentaire Canada
    Perspectives internationales
  4. Dr Robert Etches
    Amélioration génétique du bétail, de la volaille et des poissons au moyen de la biologique moléculaire
  5. Dr Mark Bisby
    Conseil de recherches médicales
    Considérations éthiques dans l'utilisation d'animaux issus de la biotechnologie: l'expérience acquise en laboratoire peut-elle s'appliquer au secteur de l'élevage?
  6. Margaret Kenny
    Directrice par intérim, Bureau de la biotechnologie, Agence canadienne d'inspection des aliments
    Cadre de réglementation canadien en matière de biotechnologie

DÉTERMINATION DE L'INNOCUITÉ DES ALIMENTS PROVENANT D'ANIMAUX TRANSGÉNIQUES AUX ÉTATS-UNIS
Bernard Schwetz, D.M.V., Ph.D., directeur, National Centre for Toxicological Research, et chercheur scientifique principal par intérim, FDA

Je vous remercie beaucoup du mot de présentation et de l'invitation que vous m'avez faite de représenter le programme américain des aliments et drogues. Je vais m'efforcer de résumer la position des États-Unis sur la question des animaux transgéniques.

Même si de nombreux organismes et ministères participent à la prise de décisions, ils le font en s'appuyant sur les règlements et les lois en vigueur. La plupart des animaux transgéniques sont soumis aux dispositions qui visent les produits pharmaceutiques vétérinaires de la Federal Food, Drug and Cosmetic Act. À l'intérieur du cadre de réglementation américain, le United States Department of Agriculture (USDA) est responsable des viandes, des produits carnés et des produits de la volaille tandis que la Food and Drug Administration (FDA) est responsable du lait, des produits laitiers, du poisson, des mollusques, des crustacés et des produits pharmaceutiques vétérinaires. Ce partage des responsabilités entre deux organismes fédéraux fait en sorte que la position des États-Unis est un peu confuse ou à tout le moins n'est pas toujours très claire.

Devant un nouveau produit, la première question qui se pose est la suivante: s'agit-il d'un animal transgénique? Si la réponse est non et que l'animal est destiné à l'alimentation humaine, il est inspecté par le Food Safety Inspection Service (FSIS) de l'USDA. S'il répond aux normes, il peut entrer dans la chaîne alimentaire; sinon, il doit être éliminé. Si la réponse est oui, la deuxième question qui se pose est celle-ci: un vecteur viral a-t-il été utilisé pour rendre l'animal transgénique? Si l'on a utilisé un vecteur viral, l'animal transgénique est visé par la Viral Serum and Toxins Act, de telle sorte qu'il est réglementé par le Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS) de l'USDA. Si l'on n'a pas utilisé de vecteur, l'animal appartient à l'une ou l'autre des trois catégories suivantes établies par la FDA. La première catégorie vise les animaux transgéniques issus de cellules germinales, c.-à-d. les animaux présentant des modifications génétiques visant à améliorer les caractéristiques de croissance ou la qualité d'un produit alimentaire et destinées à être transmises des parents à leur descendance. Ces animaux sont la responsabilité du Center for Veterinary Medicine (CVM). La deuxième catégorie vise les animaux soumis à une thérapie génique, c.-à-d. dont le matériel génétique n'est pas destiné à être transmis d'une génération à l'autre, mais est destiné uniquement aux animaux modifiés. Il pourrait s'agir, par exemple, d'un changement qui serait apporté à la glande mammaire dans le but de promouvoir l'excrétion d'une substance antibactérienne efficace contre la mammite. Ce type de produit est considéré comme un produit pharmaceutique, il est aussi du ressort du CVM et il doit faire l'objet d'une demande visant un produit pharmaceutique vétérinaire de recherche. Enfin, la troisième catégorie vise les animaux biopharmaceutiques, c.-à-d. qui sont essentiellement utilisés comme usines pour la biosynthèse de nouveaux produits pharmaceutiques, biologiques et alimentaires. Les animaux qui entrent dans cette dernière catégorie sont la responsabilité du Centre for Biologics Evaluation and Research ou du Centre for Drug Evaluation and Research selon l'usage auquel ils sont destinés. Les usages antiparasitaires spécifiques sont réglementés par la Environmental Protection Agency ou le APHIS.

La demande d'approbation d'un nouveau produit pharmaceutique vétérinaire de recherche doit franchir différentes étapes avant l'approbation commerciale. On étudie l'information pour s'assurer de l'innocuité du produit pharmaceutique, de l'absence de résidus nocifs dans l'aliment, de l'efficacité du produit, de la possibilité de fabriquer un produit de qualité constante et de l'absence de répercussions négatives sur l'environnement. Les essais classiques, notamment les études sur le cancer d'une durée de deux ans et les études de reproduction sur de nombreuses générations qui servent à appuyer les demandes d'homologation de nouveaux produits pharmaceutiques ne sont pas nécessaires parce qu'ils ne sont pas utiles à la détermination de l'innocuité des animaux transgéniques. Les décisions relatives aux organismes transgéniques sont prises au cas par cas en fonction de l'innocuité du transgène, y compris du promoteur, et de l'innocuité des produits d'expression du gène.

Vient ensuite la question suivante: est-ce que l'animal biopharmaceutique peut être consommé une fois qu'il a survécu à son utilisation comme outil de biosynthèse d'un vaccin, d'un produit sanguin ou d'une protéine quelconque du lait? Cette question relève de la FDA. Si l'aliment est jugé sans danger, il est soumis à une inspection. Au stade expérimental, peut-on consommer les animaux avant que le produit pharmaceutique ne soit homologué? Si la réponse est non, leurs carcasses doivent être éliminées. Par contre, si leur consommation ne pose aucun danger, ils tombent sous l'autorité du FSIS.

Les points pris en considération sont beaucoup plus nombreux que ceux que je viens de mentionner. Ils vont de la façon dont sont étiquetés les produits provenant de ces animaux jusqu'à la pertinence de faire apparaître une mention particulière sur l'étiquette. Même si nous jugeons que ces animaux sont sans danger, le public s'attend à savoir ou veut savoir si ces animaux sont transgéniques. On se préoccupe aussi de la possibilité que des animaux transgéniques soient utilisés à des fins de reproduction et qu'ils y gagnent ainsi pour une raison ou une autre un avantage indu dans l'écosystème. Les questions de commerce international et d'harmonisation et toute une foule d'autres questions mentionnées dans la documentation fournie sont également préoccupantes.

À ce jour, la FDA a reçu des demandes visant l'utilisation à des fins de recherche de poissons transgéniques. Comme prévu, ces demandes s'accompagnent d'allégations de modifications de la croissance et de l'indice de consommation. Ces poissons sont traités comme des produits pharmaceutiques. Le but est de mettre au point un animal stérile en le rendant triploïde ou tétraploïde. Cette vieille technologie n'est généralement pas associée à des problèmes connus eu égard à l'innocuité des aliments. En conséquence, ce dossier, bien que toujours à l'étude, n'est pas considéré par la FDA comme un risque de haute priorité pour ce qui est de l'innocuité des aliments.

Un grand nombre d'animaux de laboratoire transgéniques sont mis au point dans divers établissements à des fins de recherche, d'essai ou de criblage. On suppose qu'il s'agit d'animaux utilisés à des fins expérimentales qui ne seront pas libérés dans la nature ni utilisés dans des aliments destinés à la consommation humaine ou animale, de telle sorte que les pressions visant à les réglementer ne sont pas fortes.

Les animaux servant à des xénotransplantations et à la biopharmacologie sont d'autres catégories d'animaux qui font l'objet d'une activité intense. Il s'agit de disciplines naissantes qui ne manqueront pas de déboucher d'ici peu sur des applications.

En résumé, on estime aux États-Unis que des allégations qui portent sur la croissance, l'indice de consommation, les caractéristiques des carcasses et la résistance aux maladies sont comparables à celles qu'on fait pour les médicaments. Il faut donc prouver l'innocuité pour l'homme et les animaux. Autrement, ces demandes sont traitées de la même façon que celles concernant les médicaments chimiques. D'autres produits sont réglementés en vertu des règlements existants s'ils sont soumis à la FDA, qu'il s'agisse d'aliments destinés à l'homme, de produits biologiques ou de produits pharmaceutiques. La réglementation des animaux transgéniques destinés à l'alimentation humaine nécessite énormément d'échanges afin de coordonner les pratiques, non seulement au sein d'un organisme comme la FDA mais aussi avec l'EPA et l'USDA, car il s'agit d'un domaine d'activité extrêmement complexe et nouveau.


RISQUES ET CONFIANCE: LA RÉGLEMENTATION À LA FRONTIÈRE DE LA BIOTECHNOLOGIE
Dr Ted Schrecker, éthicien, consultant en pratique privée

En termes des plus généraux, l'éthique est l'activité qui consiste à réfléchir et à se faire une idée sur la façon dont les gens devraient agir et sur la façon dont les activités et institutions humaines devraient être structurées.

Les règles d'éthique décrivent la façon dont le monde devrait fonctionner, sur la foi d'un ensemble ou autre de principes ou de valeurs. Les règles d'éthique se caractérisent aussi par le fait qu'elles doivent être justifiées ou expliquées.

Réfléchir sur l'éthique ou agir suivant des règles d'éthique oblige à tenir compte des points de vue des autres autant que des nôtres. Ici, le mot autres comprend même les individus d'autres espèces que la nôtre.

L'éthique est aussi une activité. On peut s'en remettre à des normes et à des institutions pour faciliter la prise de décisions en ce qui a trait à la réglementation des produits issus de la biotechnologie, y compris naturellement les animaux d'élevage transgéniques.

La certitude scientifique complète ou le niveau de risque zéro est pratiquement impossible à atteindre. Lorsqu'un organisme de réglementation prend une décision quant au type et au niveau de risque qui est acceptable, il fait un choix qui comporte une dimension éthique. Les personnes touchées par de telles décisions doivent avoir l'occasion d'être mises au courant et de juger des décisions que les pouvoirs publics prennent à leur place. En d'autres mots, le travail de réglementation doit être absolument transparent. Il faut que la population puisse être mise au courant des valeurs et des principes qui guident les autorités dans les décisions de ce genre.

Voici en terminant quelques grands principes qui devraient inspirer l'élaboration d'un cadre de réglementation transparent:

  • Ne rien négliger sur le plan scientifique.
  • Se tenir prêt à démontrer que le travail scientifique a été fait, indiquer qui s'est chargé de le faire, parler des recherches entreprises et publier les résultats obtenus.
  • Reconnaître que toute décision de considérer un niveau de risque comme acceptable comporte normalement une dimension éthique et ne peut être prise en tenant compte uniquement de considérations scientifiques.
  • Être prêt à expliquer comment les incertitudes ont été aplanies, et sur la foi de quelles valeurs ou de quels principes.
  • Être prêt à démontrer qu'il existe des moyens efficaces et rapides de revenir sur une décision si de nouvelles découvertes ou des conséquences imprévues le justifient.

PERSPECTIVES INTERNATIONALES
Bill Hewett, Agriculture et Agroalimentaire Canada

INTRODUCTION
Jusqu'ici, le Canada a tiré l'essentiel de son expérience pratique à l'échelle internationale de la commercialisation de produits végétaux génétiquement modifiés, notamment le canola. Même si dans l'ensemble on peut certainement parler de réussite, ce que l'on retient surtout c'est que le Canada continue de se voir refuser l'accès au marché de l'Union européenne pour des raisons autres que des raisons scientifiques et que la menace plane toujours de nous voir imposer des exigences d'étiquetage problématiques sur d'autres marchés.

En grande partie, c'est la frustration engendrée par la dimension apparemment politique qu'a prise la procédure d'approbation des produits issus de la biotechnologie par l'Union européenne qui incite à cerner la place qu'occupe la biotechnologie dans les règles commerciales courantes et à trouver de quelle façon les efforts internationaux destinés à harmoniser la réglementation de la biotechnologie pourraient faciliter la circulation de produits génétiquement modifiés dans le monde.

BIOTECHNOLOGIE ET RÈGLES DU COMMERCE INTERNATIONAL
Dans bien des pays, la commercialisation de la biotechnologie a devancé la mise en oeuvre d'un cadre de réglementation. Malheureusement, la plupart des accords internationaux actuels n'ont pas été élaborés pour traiter spécifiquement de la réglementation de la biotechnologie et/ou du commerce des produits issus de la biotechnologie. Si bien que nous sommes maintenant confrontés à un enchevêtrement d'accords commerciaux internationaux qui traitent seulement de certains volets du commerce de la biotechnologie et ne peuvent traiter à fond de toutes les questions à l'origine des barrières commerciales érigées contre les produits génétiquement modifiés.

Trois accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'appliquent plus particulièrement au commerce des produits issus de la biotechnologie. L'Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l'OMC garantit aux pays le droit de faire respecter les mesures nécessaires pour protéger la vie et la santé de l'homme, des animaux et des végétaux. Ces mesures doivent obligatoirement reposer sur des principes scientifiques.

L'Accord relatif aux obstacles techniques du commerce de l'OMC vise à imposer une discipline commerciale et la transparence dans l'élaboration, l'adoption et la mise en application des règlements techniques, y compris ceux qui ont trait à la protection de l'environnement et aux pratiques d'étiquetage. Les mesures doivent respecter les principes de non-discrimination, de traitement national et de restrictions minimales du commerce. Par contre, cet accord oblige aussi les signataires à coopérer dans la mesure du possible dans d'autres forums internationaux, comme le Comité du Codex sur l'étiquetage des denrées alimentaires.

L'Accord relatif aux aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce de l'OMC établit des règles en matière de protection de la propriété intellectuelle, en ce qui a trait notamment aux inventions, aux données d'essai et aux obtentions végétales. Toutefois, la mesure dans laquelle les droits de propriété intellectuelle peuvent être offerts aux industries de la biotechnologie pourrait poser un problème dans un différend commercial. L'Accord permet actuellement aux signataires d'interdire l'obtention de brevets pour les formes de vie plus avancées, quoique cette disposition doive être revue en 1999.

La pertinence de ces accords pour le commerce des produits issus de la biotechnologie sera débattue à la prochaine ronde de négociations agricoles de l'OMC, prévue pour la fin de 1999. La question sera alors de voir s'il est nécessaire ou pertinent de modifier les accords commerciaux actuels ou si de nouvelles règles distinctes s'imposent pour réglementer le commerce des produits issus de la biotechnologie.

EFFORTS D'HARMONISATION DÉPLOYÉS DANS D'AUTRES FORUMS INTERNATIONAUX
Des échanges ont lieu sur l'harmonisation internationale au sein d'autres forums, dont le Codex Alimentarius, l'Office international des épizooties (OIE), le groupe d'experts sur l'harmonisation de la réglementation en matière de biotechnologie de l'OCDE, le groupe d'experts sur la coopération technique agricole de l'APEC, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et les négociations des Nations Unies sur le Protocole de biosécurité.

Toutefois, chacun de ces organismes travaille en vase clos et élabore sa propre méthode d'évaluation des risques et de gestion des risques liés à la biotechnologie. Il serait souhaitable que ces organismes unissent un jour leurs efforts pour élaborer une base commune de critères d'évaluation et de gestion des risques et une réglementation commune. À moins d'une concertation soutenue et continue, nous ne ferons qu'assister à une multiplication des irritants au niveau du commerce bilatéral des produits issus de la biotechnologie. La coopération est importante. Même si nous voulons tous aplanir les tensions commerciales et profiter des avantages immédiats de la biotechnologie sur les plans économique et environnemental, il y a des questions de politique générale dont il faut débattre comme nous le faisons aujourd'hui.

LE PROTOCOLE DE BIOSÉCURITÉ
Tout échange futur sur la biotechnologie au sein de l'OMC ou ailleurs pourrait être influencé par l'issue des négociations sur le Protocole de biosécurité qui ont cours actuellement dans le cadre de la Convention sur la biodiversité des Nations Unies. L'objectif du Protocole est de réglementer la circulation transfrontalière (c.-à-d. internationale) d'organismes vivants modifiés, issus de la biotechnologie moderne, qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur la biodiversité. Le Protocole est négocié dans une perspective environnementale, mais il comporte des enjeux réels pour le commerce. Les négociations sur le Protocole de biosécurité sont devenues l'objet des attentes les plus ambitieuses comme des pires craintes en ce qui concerne le commerce des produits issus de la biotechnologie. L'objectif du Canada est de protéger la biodiversité sans nuire à notre système de réglementation ni alourdir indûment le commerce international important et croissant des produits issus de la biotechnologie.

CONCLUSION
Il reste encore bien des défis à relever dans le cadre de l'élaboration de règles commerciales internationales efficaces applicables à la biotechnologie. Entre-temps, il y a deux choses que les intervenants du secteur de la biotechnologie peuvent faire:

  1. lorsqu'ils sollicitent l'approbation d'un produit, qu'ils le fassent simultanément au Canada et sur les marchés clés du produit en question;
  2. lorsqu'ils analysent la pertinence d'un système de retraçage des animaux génétiquement modifiés et de leurs produits dans le contexte réglementaire canadien, qu'ils étudient également les avantages éventuels de systèmes de retraçage qui faciliteraient l'accès aux marchés étrangers.

AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE DU BÉTAIL, DE LA VOLAILLE ET DES POISSONS AU MOYEN DE LA BIOLOGIQUE MOLÉCULAIRE
Robert Etches, vice-président de la recherche, Origen Therapeutics Inc., San Francisco

Cet exposé traite des aspects importants de la technique génétique utilisée pour produire des animaux transgéniques, et notamment des poissons. La transgénique, technique qui relève à la fois de la biologie moléculaire et cellulaire, ainsi que de la biologie du développement et de la génétique, consiste à préparer l'ADN transgénique du donneur, puis, en tirant partie de divers phénomènes relevant de la physiologie et du développement, d'introduire ce matériel dans une cellule réceptrice de façon qu'il soit reproduit non seulement dans les cellules somatiques du nouvel animal mais aussi, et surtout, dans ses cellules reproductrices (spermatozoïdes ou ovules), aussi appelées cellules germinales, afin que le caractère soit transmis à sa descendance.

Techniques utilisées pour atteindre les cellules reproductrices — Actuellement trois grandes approches sont privilégiées pour atteindre les cellules reproductrices: la modification de cellules souches embryonnaires, la transplantation nucléaire et la microinjection.

Modification de cellules souches embryonnaires — Cette technique est très employée pour produire des oiseaux (volaille) et des mammifères transgéniques. Les cellules souches, qui proviennent d'embryons donneurs au stade du blastocyste, se conservent plusieurs mois en culture sans perdre leur aptitude à se transformer en tissu embryonnaire. Il est possible de vérifier l'identité et l'emplacement chromosomique exacts d'un transgène introduit dans une cellule souche en analysant une partie des cellules filles obtenues par le clonage de cette cellule après transformation. Les cellules filles restantes peuvent être introduites dans la masse cellulaire d'un autre blastocyste (l'embryon receveur), ce qui donne un hybride, ou chimère, qui produira tous les types de tissus, notamment des spermatozoïdes ou des ovules. Les chimères dont les descendants sont génétiquement modifiés et possèdent le caractère du donneur sont les entités fondatrices à partir desquelles seront produits les animaux transgéniques.

Transplantation nucléaire — Cette technique fait intervenir la totalité du génome nucléaire de n'importe quelle cellule. Dans le cas de « Dolly », le noyau d'une cellule mammaire « donneuse » a été injecté dans une cellule receveuse (oeuf) énucléée, c'est-à-dire dont le noyau a été enlevé. Lorsque la cellule « donneuse » se prête à la culture, il est possible de modifier génétiquement les cellules qui en sont issues et de les analyser dans des conditions habituellement plus simples que celles qu'il faut pour l'analyse des produits des cellules souches. Dans le cas des mammifères, l'oeuf ainsi transformé, une fois implanté dans l'utérus d'une mère porteuse où les conditions ont été rendues favorables, poursuit son développement et l'on obtient finalement un « clone du donneur » qui présente toutes les modifications déterminées par l'introduction des transgènes. Cette technique prometteuse pour l'amélioration des animaux, et notamment des poissons, pourrait amener des progrès formidables. Plusieurs brevets sont en lice, et diverses questions restent à régler. De plus, la production d'animaux d'élevage génétiquement modifiés par cette technique suscite certaines craintes.

Microinjection — Actuellement, la plupart des animaux transgéniques sont produits au moyen de la microinjection. Cette technique consiste à introduire de l'ADN dans un oeuf au moment de la fécondation. L'ADN est introduit par microinjection dans le pronucléus mâle ou à proximité, le point d'injection étant essentiellement déterminé par la physiologie de la fécondation et des premières phases du développement de l'espèce utilisée. Quel que soit le point d'injection choisi, une partie de l'ADN introduit est intégrée au noyau du zygote, produit de la fusion des deux noyaux parentaux, si bien que l'embryon, puis l'adulte qui en est issu, est transgénique. Contrairement à la transplantation nucléaire, toutefois, la microinjection d'ADN n'est pas une technique particulièrement efficace, et, en général, seulement 1 à 2 % des oeufs ayant subi une injection donnent un sujet transgénique. Par surcroît, cette méthode, contrairement à la modification de cellules souches et à la transplantation nucléaire, ne permet de vérifier ni la présence du transgène, ni son emplacement dans le génome.

Transfert d'ADN dans des cellules — Pour transférer le matériel génétique du donneur dans les cellules receveuses, on peut utiliser de l'ADN linéaire ou circulaire ainsi que des composantes génétiques (vecteur) provenant, par exemple, de rétrovirus ou de chromosomes artificiels. Comme vecteurs, les rétrovirus présentent l'inconvénient de ne permettre de transférer qu'une petite quantité de matériel génétique (moins de 10 kilobases). De plus, comme bon nombre des vecteurs viraux sont des formes virales pathogènes inactivées, leur utilisation n'est pas sans danger. On a pu constater l'utilité des chromosomes artificiels de levure (YAC) pour la multiplication des très gros segments d'ADN. Toutefois, ce sont les chromosomes artificiels d'humains et d'animaux qui retiennent actuellement l'attention, car ils permettent d'obtenir la stabilité de la transmission héréditaire des caractères sans intégration à d'autres chromosomes de la cellule hôte, intégration qui est nécessaire avec les chromosomes artificiels de levure. Jusqu'ici, la plus grande partie du travail sur des animaux transgéniques a été réalisé au moyen de segments d'ADN ne refermant qu'un nombre relativement réduit de gènes et atteignant au plus 20 kb. Pour faire passer ce matériel à travers la membrane cellulaire, on peut recourir à divers moyens, dont l'enrobage du matériel avec des lipides pour qu'il puisse se fusionner avec la membrane (lipofection) et l'application d'un courant électrique (électroporation). Une fois qu'il a pénétré dans la cellule, l'ADN passe dans le noyau, ou y est introduit par translocation, et s'intègre à l'ADN chromosomique cellulaire.

Applications actuelles et à venir — La plupart des animaux transgéniques actuellement produits (ce sont surtout des souris) sont utilisés dans les travaux biomédicaux comme modèles expérimentaux; chez ces animaux, un ou plusieurs gènes ont été supprimés ou remplacés de façon à ce que le phénotype soit mis en évidence. Ces modèles ont permis de faire des découvertes remarquables partout dans le monde. Avec le projet du génome humain, nous découvrirons de plus en plus de gènes, et les animaux transgéniques nous permettront d'en déterminer les fonctions. Par ailleurs, les organismes transgéniques seront très utilisés en pharmaceutique. On vise actuellement à produire des lapins, des souris et des chèvres dont le lait contient certaines protéines importantes, et l'on projette d'utiliser les oeufs de poulet aux mêmes fins. La xénotransplantation est également un domaine d'avenir. Pour que les organes de l'animal donneur soient compatibles avec le sujet humain receveur, il faut modifier certains des antigènes présents à la surface des cellules animales (p. ex. celles d'un coeur de porc) pour supprimer la réaction immunitaire et le rejet. L'utilisation de cellules d'animaux transgéniques offre aussi d'intéressantes possibilités pour le traitement de diverses maladies humaines. La mise au point d'une hormone transgénique permettant d'accélérer la croissance des poissons aura de nombreuses applications en agriculture, par exemple, dans l'amélioration de la productivité des vaches laitières et des poules pondeuses et la modification des multiples facteurs en jeu. Il faut voir, toutefois, si l'accélération de la croissance observée chez les poissons ne vient pas de ce qu'ils n'ont fait l'objet d'aucune sélection artificielle pendant des milliers d'années, alors que les bovins et les poules sont sélectionnés depuis longtemps pour leur productivité. En Europe, les culards, ou bovins supermusclés, existent déjà depuis deux cents ans au moins.

Maintenant qu'on a découvert que cette qualité musculaire résulte d'une mutation du gène GDF-8, lequel limite la masse musculaire en temps normal, on produit des souris transgéniques super musclées. On pourrait chercher expressément à produire de nouveaux bovins supermusclés, mais le gène mutant est déjà présent dans la population. On pourrait aussi améliorer la résistance aux maladies et l'aptitude à utiliser les nutriments par l'adjonction de gènes codant des enzymes telles que la phytase, les glucanases et les cellulases.

Les principaux artisans — Les universités et les instituts de recherche sont les principaux moteurs de développement dans le domaine de la transgénique. Dans l'industrie pharmaceutique, on distingue deux types d'influences: celle des petites entreprises, dominées par Origen Therapeutics et Nexia, et celle des grosses entreprises comme Genzyme Transgenics, PPL, Pharmin BV, Glaxo, Baxter et l'American Red Cross. Glaxo et Baxter espèrent beaucoup de la xénotransplantation, tandis que l'American Red Cross s'intéresse aux produits d'origine animale pouvant remplacer le sang humain, ce qui permettrait de réduire les risques de contamination par des agents pathogènes.

Les avantages des produits transgéniques — La transgénique nous offre des outils précis pour l'étude des systèmes biologiques, des méthodes de production de protéines moins coûteuses, des moyens de sélection plus rapides pour l'amélioration des animaux d'élevage et une variation génétique accrue, car on peut donner à des animaux des gènes, comme celui de la phytase, qu'ils n'ont normalement pas.

Les dangers possibles — La transgénique étant une science jeune et tout à fait nouvelle, elle inspire des craintes à bien des gens. On redoute notamment la transmission aux animaux transgéniques de gènes dont la présence n'est pas souhaitable et qui, initialement, ont été introduits dans les cultures de cellules pour permettre une sélection avant le transfert proprement dit (par exemple, des gènes codant des antibiotiques). Il faudra examiner cette problématique en profondeur et aussi envisager la possibilité de l'introduction accidentelle de gènes dans des populations sauvages, comme il pourrait arriver dans le cas des poissons.

Conclusions et perspectives — Essentiellement, on peut dire que la transgénique permettra de faire des manipulations génétiques précises, et que les animaux d'élevage pourront fabriquer toutes sortes de produits thérapeutiques. En outre, il sera possible de conférer à ces derniers des aptitudes de productivité exceptionnelles. Par ailleurs, on peut supposer que les animaux génétiquement modifiés finiront par être utilisés pour l'alimentation humaine. Cette consultation est importante dans la mesure où elle permettra de déterminer les enjeux et de faire la lumière sur les aspects moins bien compris de la transgénique.

QUESTION:

Que pensez-vous des chimères et quelle est votre opinion sur la compétition entre les protéines codées par des gènes endogènes et celles codées par des gènes exogènes?

La chimère permet d'obtenir le produit des gènes sauvages que possède le sujet récepteur et celui des gènes introduits par les cellules du donneur. On peut imaginer une infinité de possibilités dans de telles conditions. Dans certains cas, cette coexistence est sans conséquence; dans d'autres, par contre, elle peut être néfaste, et il peut être possible d'éliminer l'apport, du donneur ou du receveur, qui rend l'association mortelle. Les combinaisons possibles sont nombreuses. Avec la chimère que j'ai créée, on peut aboutir à toutes sortes de résultats, tout dépendant du degré de complexité génétique atteint et des proportions issues de l'animal donneur et de l'animal receveur. Par exemple, une chimère produite par la combinaison d'une poule pondant des oeufs bruns et d'une poule pondant des oeufs blancs donnera des oeufs d'une couleur pouvant aller du brun assez foncé au blanc selon que les propriétés qui déterminent la pigmentation dans les tissus du foie, où une bonne partie des pigments qui colorent la coquille sont fabriqués, proviennent du sujet donneur ou du sujet receveur ou des deux à la fois. La coexistence est assurément possible dans ce cas, et il semble que les gènes des deux provenance n'aient guère d'effet nuisible l'un pour l'autre. On ne peut toutefois affirmer qu'il en sera ainsi dans tous les cas.


CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES DANS L'UTILISATION D'ANIMAUX ISSUS DE LA BIOTECHNOLOGIE: L'EXPÉRIENCE ACQUISE EN LABORATOIRE PEUT-ELLE S'APPLIQUER AU SECTEUR DE L'ÉLEVAGE?
Dr Mark Bisby, Conseil de recherches médicales

Mon exposé vise les objectifs suivants: d'une part, présenter le Conseil canadien de protection des animaux (CCPA), son rôle dans la réglementation de l'utilisation d'animaux de laboratoire et les principaux éléments des lignes directrices du CCPA touchant les animaux transgéniques, et, d'autre part, suggérer un rôle que pourrait jouer le CCPA dans la réglementation des animaux d'élevage, y compris les poissons, issus de la biotechnologie.

RÔLE DU CCPA DANS LA RÉGLEMENTATION DE L'UTILISATION D'ANIMAUX DE LABORATOIRE
Parlons d'abord des assises du cadre de réglementation du CCPA. Ce cadre repose sur une série de lignes directrices qui traitent, dans un contexte de recherche, des principes généraux de l'utilisation sans cruauté des animaux ainsi que des besoins propres à des espèces en particulier. Le CCPA intervient aussi dans l'établissement de normes applicables aux animaleries au Canada et inspecte les plans des installations nouvelles et réaménagées. Les conseils d'éthique institutionnels en matière de recherche sur les animaux qu'on retrouve dans tous les établissements au Canada qui adhèrent au CCPA constituent une autre assise très importante. Ces conseils réunissent à la fois des spécialistes vétérinaires voués à la protection des animaux et des profanes qui participent à la révision et à l'évaluation du protocole de l'établissement.

En théorie, un établissement qui ne se conformerait pas aux lignes directrices du CCPA, se verrait retirer les fonds de recherche accordés par des conseils subventionnaires comme le CRM ou le CRSNG. En pratique, cela ne s'est jamais produit. Certains diront que c'est en raison d'une mise en application déficiente des lignes directrices, d'autres que c'est justement parce que la mise en application est efficace et que les établissements corrigent les problèmes avant qu'il ne soit nécessaire de recourir aux grands moyens.

LIGNES DIRECTRICES DU CCPA RELATIVES AUX ANIMAUX TRANSGÉNIQUES
Devant le développement explosif de la technologie des animaux transgéniques dans l'arène scientifique, notamment dans les sciences médicales, le CCPA a élaboré des lignes directrices concernant les animaux transgéniques. Il se fait beaucoup de recherche dans ce domaine et certains craignent que les lignes directrices du CCPA ne soient pas au diapason de l'évolution de la technologie.

Après une démarche consultative typique, le document a été approuvé en février 1997. Les lignes directrices établissent une distinction entre la création d'animaux transgéniques (étapes à envisager lorsqu'on crée un animal transgénique) et l'utilisation ultérieure de cet animal (dans le cas des méthodes expérimentales ou dans le cas d'une pratique agricole destinée à la production de denrées alimentaires).

Pour la création de nouvelles souches transgéniques, les divers conseils d'éthique institutionnels en matière de recherche sur les animaux, aussi connus sous le nom de comités des soins aux animaux, ont besoin d'avoir la certitude que les chercheurs: ont les compétences voulues en matière technique et de tenue des registres; disposent d'installations qui permettent de garder des colonies d'animaux; savent reconnaître les signes de détresse chez les espèces qu'ils étudient; ont un système de surveillance en place pour relever régulièrement les signes de détresse dans leurs colonies animales; et ont établi des limites - au cours de la durée de vie de l'animal - pour que la douleur, le stress et l'inconfort cessent et que les animaux soient abattus. Ces éléments, s'ajoutent aux critères habituels utilisés par les conseils d'éthique institutionnels en matière de recherche sur les animaux pour déterminer si un projet particulier mérite d'aller de l'avant.

L'instruction donnée à chaque conseil d'éthique institutionnel a été d'étudier toutes les projets visant la création de nouveaux organismes transgéniques suivant le scénario de la pire éventualité. On attribue donc au départ aux projets le niveau D. Ce niveau correspond au niveau le plus grave qui soit permis au Canada. L'évaluateur reçoit une approbation provisoire au niveau D et, dès qu'il obtient l'information sur le phénotype de l'animal produit, il informe le conseil d'éthique des caractéristiques de l'animal. La demande peut dès lors être réévaluée. Si le phénotype est jugé bénin, le niveau tombe à B ou à C, selon le cas. S'il s'agit d'un phénotype très grave, que l'animal subit de nombreux inconvénients, il faut trouver des moyens d'atténuer les souffrances de l'animal.

Compte tenu de l'utilisation de l'animal transgénique, on demande au conseil d'éthique institutionnel en matière de recherche sur les animaux ou au chercheur si le phénotype transgénique ajoute au stress que la procédure normale impose à l'animal. Il se peut en effet qu'en raison des changements apportés au phénotype de l'animal, ce dernier ne résiste plus au stress généré par une procédure courante et que cette dernière soit désormais inacceptable.

Comment ces données peuvent-elles servir à réglementer les animaux destinés à l'alimentation humaine?

CADRE SUGGÉRÉ POUR LA RÉGLEMENTATION DE LA PROTECTION DES ANIMAUX
Un bon cadre de réglementation doit: être efficace et peu coûteux; être efficace sans être obstructif dans sa mise en application; reposer sur l'expertise technique la meilleure qui soit; permettre la participation des intervenants ou des citoyens dans la politique et l'utilisation; s'adapter facilement et encourager l'autoréglementation; miser sur la coopération plutôt que sur le légalisme; avoir un rôle d'information et hausser constamment les normes; être en mesure de respecter les meilleures pratiques internationales et alléger la réglementation par l'acceptation d'équivalences.

Je pense que le CCPA répond à bon nombre des exigences qui précèdent. Ses activités sont presque entièrement assurées par des bénévoles et elles attirent une foule de personnes bien intentionnées dans les domaines de la protection des animaux et de la science.

Après la création du phénotype satisfaisant, il faut qu'il y ait à un moment donné une approbation officielle pour que l'animal soit libéré à des fins de production générale. Cette décision doit tenir compte du bien-être de l'animal et de questions de sécurité et d'environnement. Je suggère que le CCPA joue un rôle à ce niveau, en supervisant la création de nouvelles souches transgéniques, l'approbation et l'évaluation des phénotypes ou des résultats de telles évaluations pour s'assurer de la protection des animaux. Une fois le produit animal libéré de façon générale à des fins de production, il sortirait alors du champ de compétence du CCPA et de son rayon d'influence et pourrait peut-être à ce moment-là être soumis à un code de pratiques déjà existant d'un ministère ou à une série de lignes directrices dont se doterait volontairement l'industrie.

QUESTIONS:

Vous avez mentionné qu'il y a des problèmes au niveau des petites entreprises de biotechnologie qui ne sont pas visés par les normes ou lignes directrices du CCPA. Quelle solution suggérez-vous?
Je pense que la réponse pourrait venir d'une disposition législative qui, dans chaque province, obligerait quiconque utilise des animaux à des fins expérimentales et peut-être des procédés de production biotechnologiques à respecter un certain cadre de réglementation. Je pense que cela serait un rôle pertinent pour le CCPA. À mon avis, cet organisme s'est bien acquitté de son mandat de réglementer l'utilisation des animaux de laboratoire et pourrait voir son mandat étendu au secteur de la production biotechnologique.

Comment la réglementation canadienne se compare-t-elle à celle d'autres pays?
Le Canada mise sur des lignes directrices, l'éducation et l'autoréglementation. Aux États-Unis, mais plus encore en Grande-Bretagne, le système est fortement réglementé et davantage légaliste. Ce type de système est beaucoup plus coûteux et je ne suis pas certain qu'il soit tellement plus efficace.

En quoi le modèle du CCPA influencerait notre compétitivité au niveau du commerce international et la recherche de marchés pour les produits de la biotechnologie?
Cette question sort de mon champ de compétence, mais je dirais qu'en l'absence d'une composante légaliste, le système du CCPA actuel ne serait pas utile. Il se peut que l'assurance légaliste soit nécessaire pour permettre l'exportation des produits canadiens. Cela pourrait constituer une autre bonne raison d'introduire une certaine forme de réglementation à un niveau reconnu dans le système canadien.


CADRE DE RÉGLEMENTATION CANADIEN EN MATIÈRE DE BIOTECHNOLOGIE
Margaret Kenny, Agence canadienne d'inspection des aliments

Pour bien situer le contexte de nos échanges, j'aimerais parler un peu de l'évolution du système réglementaire canadien en matière de biotechnologie.

Le Canada a annoncé en 1993 son cadre de réglementation des produits issus de la biotechnologie. Celui-ci repose sur six principes qui de prime abord semblent très fondamentaux et de portée très générale. Cependant, alors que des pays vivent des heures pénibles à débattre de cette question, nous commençons à mesurer le bien-fondé de ces principes qui définissent une position réglementaire fédérale massivement appuyée. Ces principes établissent nos priorités et nous permettent d'aller de l'avant de manière prudente sans sauter d'étape. Leur importance s'impose avec de plus en plus de force au fur et à mesure que le temps passe.

Dans notre démarche qui vise à modeler un système de réglementation applicable aux animaux mis au point à l'aide des techniques modernes de la biotechnologie, les principes adoptés par le Canada nous serviront de cadre. Pour cette raison, je pense qu'il serait bon de les revoir brièvement.

Principes du cadre de réglementation fédéral (1993)

  • Maintenir des normes élevées aux chapitres de la sécurité et de la protection de la santé et de l'environnement
    Même si ce premier principe se passe d'explication, il est important en ce sens qu'il reconnaît et établit clairement que le cadre de réglementation vise la santé et la sécurité de l'homme et de l'environnement.
  • Recourir aux lois en vigueur et aux organismes de réglementation existants
    Ce deuxième principe signifie, par exemple, que quel que soit leur mode de production, les semences restent soumises à l'actuelle Loi sur les semences; que les aliments nouveaux sont soumis à la Loi sur les aliments et drogues; et que les produits antiparasitaires, qu'ils soient fabriqués par des méthodes traditionnelles ou issus de la technologie de l'ADN recombinant, sont soumis à la Loi sur les produits antiparasitaires. Une autre caractéristique importante de ce système est le filet protecteur que procure la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Tout produit issu de la biotechnologie qui n'est pas réglementé en vertu des lois et des règlements sectoriels est soumis aux dispositions de cette loi. Ainsi, la réglementation ne comportera pas de vide juridique.
  • Formuler des lignes directrices claires sur l'évaluation des produits issus de la biotechnologie Le troisième principe porte sur l'élaboration de lignes directrices conformes aux priorités nationales et aux normes internationales. Nos lignes directrices respectent ce principe. Nous en avons élaboré en vertu de toutes nos lois pertinentes. Nous avons aussi travaillé en étroite collaboration avec les organismes de normalisation internationaux, ce qui nous a permis de partager notre savoir-faire et notre expérience et d'avoir accès au savoir-faire et à l'expérience des autres en ce qui a trait aux risques éventuels et aux principes d'évaluation, et afin d'élaborer des outils communs de réglementation de ces produits.
  • Constituer une base de données scientifiques solides qui permette d'évaluer les risques et les produits
    La constitution d'une base de données scientifiques solides qui permette d'évaluer les risques et les produits est fondamentale pour qu'une réglementation soit efficace. D'après notre expérience, pour être en mesure d'évaluer l'innocuité pour l'environnement d'un organisme nouveau, il faut d'abord bien comprendre la biologie de l'organisme lui-même. Des documents sur la biologie décrivent l'origine de l'espèce, son cycle biologique et ses caractéristiques connues, comme son pouvoir pathogène ainsi que les toxines, les allergènes ou les facteurs antinutritionnels qu'il renferme. La répartition de l'organisme et son comportement dans l'environnement canadien, de même que son statut de ravageur ou de mauvaise herbe y figurent également. Si l'on sait, par exemple, qu'il n'existe pas au Canada de plantes apparentées avec lesquelles une culture puisse s'hybrider, cette information fait avancer énormément l'évaluation des risques. La base de données nous permet donc de bénéficier de la masse d'expérience et de connaissances que nous possédons déjà relativement à ces organismes.
  • Mener une consultation sur l'élaboration et l'application de la réglementation canadienne en matière de biotechnologie
    Le cinquième principe veille à ce que l'élaboration et l'application de la réglementation canadienne se fassent dans la transparence et incluent un processus de consultation. En fait, à ce jour, aucune consultation sur une réglementation n'a eu autant d'ampleur que la consultation entreprise pour élaborer ce cadre de réglementation, les lignes directrices et les règlements pertinents. Cette consultation s'assortit également d'une volonté de fournir de l'information à jour. Le forum d'aujourd'hui le démontre.
  • Favoriser un climat propice à l'investissement, au développement, à l'innovation, et à l'adoption de produits canadiens issus de la biotechnologie qui soient durables
    Le sixième et dernier principe porte sur la nécessité de se doter d'un système de réglementation efficace qui prévoie la mise en place de mesures de contrôle équilibrées qui ne freinent pas indûment l'innovation. Ce principe reconnaît implicitement le potentiel qu'a cette technologie d'améliorer la qualité de vie et l'environnement.

Comme quoi la réussite est possible, il y a eu au cours des dix dernières années plus de 4 234 essais au champ en milieu confiné et 31 produits commerciaux approuvés. Par ailleurs, 36 aliments nouveaux ont été approuvés et 80 produits biologiques vétérinaires ont été homologués.

Ministère ou Agence Loi Produit réglementé
Pêches et Océans Canada Loi sur les pêches Organismes aquatiques
Agence canadienne d'inspection des aliments Loi relative aux aliments du bétail
Loi sur les semences
Loi sur les engrais
Loi sur la santé des animaux
Aliments nouveaux pour le bétail
Végétaux comportant des caractères nouveaux
Biofertilisants
Produits biologiques vétérinaires
Santé Canada Loi sur les aliments et drogues
Loi sur les produits antiparasitaires
Aliments nouveaux, produits pharmaceutiques et additifs alimentaires
Matériaux médicaux
Produits antiparasitaires
Environnement Canada Loi canadienne sur la protection de l'environnement Filet protecteur (microorganismes de biorestauration, p. ex.)

Il a fallu du temps et du talent pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Il a fallu de la patience et de la bonne volonté de la part de nombreux intervenants différents pour réussir à mettre en commun leur savoir-faire et leur expérience. Voilà que nous disposons maintenant d'un cadre de réglementation et des éléments d'un règlement et que nous bénéficions des fruits de l'expérience en matière de réglementation des végétaux et des microorganismes. Il reste maintenant à examiner ces acquis, à voir comment ils pourraient s'appliquer à la réglementation des animaux transgéniques afin de protéger la santé humaine et animale, et de préserver l'environnement. En outre, l'architecture de ce système doit être claire, prévisible, pratique et utile. Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas eu l'occasion de prendre connaissance de la documentation avant la consultation, je vais dire quelques mots sur les points qui seront débattus dans les groupes de travail.

Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques
Les Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux sont en vigueur depuis 1994. Ces lignes directrices visent les végétaux et microorganismes nouveaux. Or, voici maintenant venu le moment de nous pencher sur les animaux d'élevage transgéniques. Il nous faut soit formuler de nouvelles lignes directrices soit adapter les lignes directrices actuelles. Nous devons aussi étudier les animaux non transgéniques issus de cette recherche et mettre au point les critères qui devront être respectés avant que ces animaux ne soient destinés à l'alimentation humaine.

Protection de l'environnement
La protection de l'environnement est également un facteur important à considérer. Il est évident en raison de la grande valeur de bon nombre de ces animaux qu'ils seront maintenus dans des installations de confinement. Avec le temps, toutefois, il n'est pas déraisonnable de s'attendre à ce que nous recherchions des animaux d'élevage présentant certaines caractéristiques de résistance aux maladies. De tels animaux pourraient en venir à être élevés aux côtés d'animaux ordinaires, ce qui leur ouvrirait l'accès aux parcours. Cette situation posera-t-elle de nouvelles questions environnementales et, le cas échéant, lesquelles?

Poissons transgéniques
Il nous faut aussi penser aux poissons. Pêches et Océans Canada a préparé un exposé de principe qui fait connaître sa politique en ce qui a trait à l'élevage des organismes aquatiques transgéniques et à la recherche effectuée sur ceux-ci. Ce Ministère veut se doter d'une réglementation qui prévoit des méthodes de confinement et des évaluations environnementales. Les fonctionnaires de Pêches et Océans sollicitent votre avis sur ce sujet important.

Produits biopharmaceutiques
La fabrication de produits biopharmaceutiques est un autre champ d'activité d'importance sur les plans social et économique. Les produits pharmaceutiques biologiques sont soumis à l'annexe D de la Loi sur les aliments et drogues. Il se peut que les produits biopharmaceutiques soient déjà couverts par cette loi et que cela ne pose aucun problème. Il se peut que d'autres données soient également utiles, notamment le document d'orientation américain intitulé Points to Consider in the Manufacture and Testing of Therapeutic Products for Human Use Derived from Transgenic Animals. Nous devons déterminer s'il y a des points importants à retenir dans ce genre de document.

Retraçage et identification du bétail
Un autre élément intéressant concerne le retraçage, l'enregistrement et l'identification des animaux d'élevage. La loi pertinente est la Loi sur la généalogie des animaux dont l'administration relève d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Cette loi a été adoptée pour approuver les associations créées à l'égard des races, qui enregistrent des animaux et font le suivi de leurs dossiers généalogiques et des preuves à l'appui des dossiers généalogiques. Il y a ici deux grands points à considérer. Il faut premièrement se demander si les animaux transgéniques entrent dans la définition de race utilisée par ces associations et deuxièmement chercher à savoir si cette loi peut être d'une quelconque utilité pour traiter de certaines des autres questions soulevées plus haut.

Zootechnie
Un autre secteur d'importance est celui de l'élevage. Le Dr Mark Bisby a bien indiqué que les lignes directrices du Conseil de protection des animaux nous offrent un point de départ valable. Nous disposons aussi des Codes de pratiques du Conseil de recherches agroalimentaires du Canada. Nous devons féliciter cet organisme pour la vision dont il a fait preuve dans l'élaboration de ces lignes directrices.

Nous voulons voir avec vous s'il s'agit là du genre d'outils qu'il nous faut pour veiller au bien-être des animaux issus de la biotechnologie ou si collectivement nous pouvons faire davantage.

Hygiène vétérinaire
Comme la plupart d'entre vous le savez, l'ACIA dispose d'une foule de règlements en vertu de la Loi sur la santé des animaux qui traitent de différents risques pour la santé animale. Ces règlements comprennent des mesures de contrôle des importations, l'inspection des animaux et des locaux et des exigences de mise en quarantaine. Au Canada, la capacité à détecter les pathogènes classiques des animaux est bien établie, mais les méthodes actuelles seront-elles suffisantes dans le contexte des animaux transgéniques? Y a-t-il lieu d'adopter d'autres mesures et d'autres règlements? Nous sollicitons votre point de vue sur la question.

Voilà les éventuelles composantes d'un régime de réglementation que nous avons identifiées. Nous aimerions que vous vous prononciez sur ces composantes, mais aussi que vous en précisiez d'autres qui devraient être incluses afin que la question soit traitée à fond, efficacement et de manière responsable.

La Stratégie canadienne en matière de biotechnologie, qui a été mise à jour récemment, offre une bonne mise en contexte. La vision qui a inspiré cette stratégie a été élaborée au terme d'une consultation auprès de 6 000 organismes au cours de l'année écoulée. Voici l'énoncé de cette vision:

« Pour que le Canada soit chef de file mondial en biotechnologie et qu'il puisse, grâce à elle, améliorer la qualité de vie des Canadiens en ce qui a trait à la santé, à la sécurité, à l'environnement et au développement économique. » Ceux d'entre vous qui connaissez la première stratégie qui remonte à 1983 peuvent se rendre compte que la nouvelle vision considère la technologie selon un point de vue qui intègre des considérations sociales, éthiques, économiques, écologiques et réglementaires. Au cours des deux prochains jours, nous nous concentrerons surtout sur les considérations réglementaires, mais je pense qu'il est évident d'après les exposés auxquels nous avons assisté ce matin que même si nous parlons d'économie, de science, d'accès aux marchés ou d'éthique, toutes ces disciplines se chevauchent et toutes ces questions s'influencent mutuellement.

Un autre volet de la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie qui aidera le Canada à se pencher sur les grandes questions associées à la biotechnologie est la création d'un corps consultatif auprès des ministres, le Comité consultatif canadien de la biotechnologie. Une fois qu'il sera créé, ce comité conseillera les ministres canadiens sur certaines des questions importantes reliées à la biotechnologie. Au cours des consultations qui visaient à renouveler la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie, nous avons eu l'occasion de parler à de nombreux Canadiens. Nous avons senti que la population appuie la volonté du Canada de jouer un rôle de premier plan dans la recherche et le développement et dans la réglementation. Le public saisit l'importance de la biotechnologie pour le Canada, mais exprime aussi un voeu de prudence. Nous commençons aujourd'hui à répondre à ce souhait dans le secteur précis qu'est celui des animaux transgéniques.

QUESTIONS OU COMMENTAIRES:

Il sera intéressant de parler aujourd'hui et demain du fait que la plupart des exemples sur la biotechnologie animale que nous avons obtenus au moment de nous inscrire proviennent du secteur privé, et de la façon dont l'Agence canadienne d'inspection des aliments réagit à cette situation. Il sera aussi intéressant de voir quelles sont les entreprises qui ont la mainmise sur les produits et comment l'Agence les réglementera.

Il existe des lois et des organismes responsables qui régissent les différents produits, qu'il s'agisse de produits issus de la biotechnologie ou de produits agricoles traditionnels. Vous en avez eu la liste durant mon exposé. Un grand nombre de ces produits sont fabriqués par des entreprises et c'est ce qui explique pourquoi ces entreprises sont invitées à prendre part à nos consultations au même titre que d'autres groupes d'intérêt et organismes.

Vous avez mentionné les « Codes de pratiques » du Conseil de recherches agroalimentaires du Canada. Ils visent généralement des espèces en particulier sauf dans le domaine du transport. En ce qui a trait aux animaux transgéniques, dans le cas des porcs par exemple, y aurait-il des considérations comportementales additionnelles pour les animaux transgéniques par comparaison aux animaux non transgéniques?

Voilà justement ce dont il faut débattre. Il se peut que oui, comme il se peut que non. C'est une question à laquelle nous espérons que les membres du groupe de travail pluridisciplinaire pourront répondre.


RAPPORT DES GROUPES DE TRAVAIL

En partant des exposés, les participants ont été répartis en groupes de travail et ont cherché à approfondir les différentes questions soulevées au sujet des animaux d'élevage issus de la biotechnologie.

La première séance des groupes de travail (à la fin du premier jour) a porté sur les sujets suivants:

Le deuxième jour a commencé par la deuxième séance des groupes de travail qui a permis de traiter des sujets suivants:

Au cours de la séance plénière, chaque groupe a présenté ses conclusions et fait part des principaux points débattus. Les participants ont par la suite eu l'occasion de poser des questions et de se prononcer sur les sujets abordés. La section suivante de ce rapport présente les faits saillants de la séance plénière et comprend des ajouts postérieurs aux exposés et des éclaircissements fournis par les chefs de groupe et les personnes ressources.


UTILISATION ALIMENTAIRE PRÉVUE ET SORT DES ANIMAUX TRANSGÉNIQUES (PARTIE I — Questions liées à l'innocuité des aliments)
Président — Dr Jan Gavora, BioSoma Technologies Inc.

Ce groupe de travail avait pour but de consulter les intervenants sur les critères à utiliser pour juger de l'innocuité de la viande, du lait ou des oeufs produits par les animaux transgéniques. Les avis tirés du groupe de travail seront incorporés dans le volume III des Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux, qui traitera spécifiquement des animaux d'élevage transgéniques, y compris les poissons.

Question 1:

Quelles méthodes de rechange à l'équivalence essentielle pourraient convenir à l'évaluation de l'innocuité des animaux transgéniques?

L'équivalence essentielle est une méthode qui sert à déterminer si un aliment génétiquement modifié est sans danger. En utilisant cette méthode, trois issues sont possibles: 1) on peut démontrer qu'un produit ou un aliment est essentiellement équivalent à sa contrepartie traditionnelle déjà sur le marché; 2) on peut démontrer qu'il est essentiellement équivalent à sa contrepartie traditionnelle, sauf pour quelques différences définies; ou 3) on ne peut démontrer l'équivalence essentielle parce qu'il n'existe aucune contrepartie appropriée, ou que les différences ne sont pas bien définies.

Il ressort du consensus général des participants à ce groupe de travail que l'équivalence essentielle doit rester la méthode à utiliser pour déterminer l'innocuité des animaux transgéniques, mais qu'il faut de plus examiner ce que l'on a appelé les effets non intentionnels. Par exemple, lorsqu'il y a insertion d'une hormone de croissance dans le génome d'un animal, on sait que cette dernière aura un spectre d'effets élargi et que ceux-ci devraient être examinés. Les participants sont d'avis que l'équivalence essentielle est un processus dynamique et que de nouveaux critères devront éventuellement être ajoutés au fur et à mesure de l'évolution de la science. Le comportement de l'animal est un nouvel élément qui peut être considéré et que l'on a relevé dans ce processus d'équivalence essentielle. Il est perçu comme un indicateur potentiel de problèmes, physiologiques ou autres, causés par le transgène, qui devraient être pris en compte dans la détermination de l'équivalence essentielle. Pour pouvoir faire des comparaisons, il faudra établir des fourchettes d'acceptabilité pour ces éléments. Un autre élément concerne la plus grande sensibilité aux pathogènes apportée par certains transgènes.

Question 2:

Quelle preuve peut être considérée suffisante pour indiquer que le produit génique sera sans danger pour la consommation humaine?

Les participants croient que même si l'animal transgénique peut se développer et atteindre une maturité normale, il s'agit d'une preuve insuffisante pour indiquer que le produit génique sera probablement sans danger pour la consommation humaine. Par exemple, un animal peut répondre aux critères qui précèdent, mais s'il est rendu résistant par un transgène, il peut porter une résistance spécifique pouvant affecter un gène du pathogène, alors cet animal aurait tendance à porter une charge clinique de pathogènes et ces derniers risqueraient d'être dangereux pour les humains, sans pour autant affecter les animaux. Il a été souligné que dans le système digestif, la charge de pathogènes peut aussi être largement affectée par les aliments donnés à l'animal. Le produit génique lui-même doit être examiné au cas par cas, en vue de déterminer son incidence sur la santé humaine. De façon générale, outre ces critères, on a souligné le besoin d'une observation attentive des animaux, au moyen d'examens à la fois ante mortem et post mortem.

Question 3:

Quels sont, le cas échéant, les risques de la consommation d'animaux transgéniques et non transgéniques ou de produits dérivés de ces derniers, qui sont différents des risques déjà associés aux aliments sur le marché au Canada? Quels mécanismes sont nécessaires pour évaluer convenablement les risques?

Le groupe de travail a évoqué de nombreuses situations potentielles et conclu qu'il est difficile de trouver des risques alimentaires qui découlent uniquement de la biotechnologie moderne. Même si les transgènes utilisés pour la production d'animaux transgéniques provenaient d'espèces différentes, on pourrait prévoir avec une certaine fiabilité comment ces gènes affecteraient le récepteur. Comme les hormones de croissance influent sur bon nombre d'activités de la physiologie animale, il faut donc, dans certains cas, tenir compte de la nature du gène et de ses effets physiologiques. On a aussi mentionné le besoin d'évaluer les conséquences possibles du traitement des aliments dérivés d'animaux d'élevage transgéniques.

Quant aux mécanismes nécessaires pour évaluer correctement les risques, de l'avis des participants, il est difficile de généraliser et lesdits mécanismes peuvent naître de cas spécifiques, où un transgène précis indiquerait un site où ses effets se feraient sentir. Une évaluation au cas par cas est probablement plus pratique qu'un ensemble général de critères. Le groupe a débattu de l'utilisation d'essais cliniques et a conclu de façon générale qu'ils ne pourraient s'appliquer aux produits destinés à l'alimentation humaine, car ils en retarderaient l'élaboration.

Question 4:

Quelle est la probabilité que des animaux transgéniques et des produits dérivés de ces derniers présentent un plus grand risque de contamination par des microorganismes pathogènes et leurs toxines que les aliments traditionnels?

De l'avis du groupe, il est peu probable que les aliments dérivés d'animaux transgéniques présentent un risque de contamination plus élevé par des microorganismes pathogènes et leurs toxines que les aliments traditionnels, mais cette possibilité existe. Les experts scientifiques ont mentionné que la flore intestinale est surtout influencée par l'alimentation de l'animal, et dans le cas d'un animal sain et normal, le fait qu'il porte un transgène n'aurait aucune incidence. On a mentionné à nouveau les infections subcliniques (surtout par rapport aux caractères de résistance à la maladie). Le risque de telles infections doit être gardé à l'esprit, mais le criblage normalement effectué sur les aliments traditionnels est considéré comme adéquat pour l'inspection des animaux transgéniques.

Question 5:

Quelles sont les considérations éthiques si la source du gène introduit est un animal qui fait l'objet de restrictions alimentaires?

Les participants s'entendaient pour dire qu'il ne leur appartient pas de traiter de questions éthiques si la source du gène introduit est un animal qui fait l'objet de restrictions alimentaires. Cette question doit être soumise aux spécialistes des coutumes religieuses, qui émettent des restrictions spécifiques, un rabbin ou un imam, par exemple. Un participant a fait remarqué que des théologiens juifs estiment que c'est l'espèce hôte qui est importante et non l'espèce d'origine du transgène qui est exprimé. Ainsi, l'expression d'un transgène isolé du porc et exprimé dans une vache serait considéré d'origine bovine (non porcine).

Question 6:

Jusqu'où dans la chaîne de production alimentaire faut-il retracer les produits d'animaux transgéniques et dans quelles conditions ( produits à valeur ajoutée, p. ex.)?

L'étiquetage a été désigné comme méthode de retraçage de l'animal le long de la chaîne de production alimentaire. Malgré une discussion poussée, il n'a pas été possible de parvenir à un consensus. Le groupe s'entendait pour dire que le consommateur a le droit de savoir, mais la meilleure méthode pour lui passer l'information a fait l'objet d'un débat. Les opinions allaient d'une base obligatoire à volontaire. Si l'étiquetage devenait obligatoire, il faudrait qu'il le soit à toutes les étapes, du producteur au consommateur. Certains participants étaient d'avis que l'étiquetage risque d'être interprété comme un avertissement, ne présentant pas d'information utile sur les produits et pouvant même les rendre moins attrayants pour le consommateur. Pour d'autres, si l'équivalence essentielle est à la base de l'évaluation permettant d'établir l'innocuité du produit et qu'une évaluation non équivoque est effectuée, l'étiquetage n'est pas nécessaire. Tout en jugeant l'étiquetage superflu, bon nombre de participants estiment quand même que dans certains cas, l'étiquetage devient nécessaire pour permettre de bien identifier le produit, surtout dans le cas d'un produit à valeur ajoutée. Certains participants ont suggéré que les entreprises qui mettent sur le marché des produits à valeur ajoutée pourraient assumer les coûts supplémentaires de retraçage et de surveillance.

Autres questions
Le groupe s'est aussi demandé comment évaluer la stabilité du caractère nouveau. Pour évaluer la stabilité de la transformation génétique, le consensus était qu'il faut soit examiner un large échantillon de la population, soit procéder à une évaluation sur plusieurs générations.

Résumé
Cette séance a fait ressortir l'équivalence essentielle comme la meilleure méthode pour juger de l'innocuité des aliments et des produits alimentaires provenant d'animaux d'élevage transgéniques:

  1. à la condition qu'elle soit examinée et réévaluée périodiquement; et
  2. qu'il y ait surveillance des effets non intentionnels, au chapitre notamment du comportement de l'animal.

Chaque dossier devrait être examiné au cas par cas.

Personnes-ressources du Ministère:
Karen McIntyre
Santé Canada
Direction générale de la protection de la santé

Barb Buchanan
Santé Canada
Direction générale de la protection de la santé


LIBÉRATION D'ANIMAUX TRANSGÉNIQUES DANS L'ENVIRONNEMENT
Président — Dr Lorne Babiuk, Veterinary Disease Organization

BUT ET PORTÉE DES DISCUSSIONS

Objectifs et questions
Ce groupe de travail avait pour objectif précis d'établir les questions prioritaires ayant trait aux critères de confinement et de libération des animaux transgéniques dans l'environnement. Au début de la séance, le président a souligné que celle-ci avait pour but l'expression d'un grand nombre de points de vue, et non la recherche d'un consensus à tout prix. Il a demandé aux participants de considérer les deux différentes catégories d'animaux transgéniques, et de déterminer comment ces animaux seraient traités: l'élaboration d'animaux transgéniques à des fins pharmaceutiques (animaux dans un environnement contrôlé) et d'animaux transgéniques destinés à l'agriculture et à l'alimentation humaine.

Contexte
De récentes percées scientifiques ont eu pour résultat la production de moutons, de chèvres, de bovins, de porcs et de volaille transgéniques. Certaines des applications potentielles des animaux transgéniques comprennent l'élaboration de produits pharmaceutiques à usage humain et animal, et l'obtention d'animaux présentant une productivité améliorée et des attributs de résistance à la maladie. Pour bénéficier des avantages des animaux transgéniques, il faut un cadre de réglementation fédéral qui impose une dose de prudence suffisante, sans nuire à l'avancement de la technologie transgénique.

Les animaux transgéniques produits à des fins pharmaceutiques resteront le plus souvent confinés à cause de leur haute valeur intrinsèque et des spécifications du produit, mais ceux qui sont élaborés pour l'agriculture (les animaux produisant du lait, de la viande ou des oeufs améliorés ou les animaux dont les qualités des produits sont modifiées, par exemple) sont voués à une grande dissémination dans le milieu agricole.

Afin de concentrer la discussion sur les éléments pertinents, voici les questions qui ont été posées aux participants avant la rencontre:

Question 1:

  1. Quels devraient être les éléments clés d'un cadre de réglementation des animaux d'élevage transgéniques, eu égard aux questions d'innocuité pour l'environnement, les animaux et les humains?
  2. Quel niveau de surveillance de la conformité aux règlements devrait permettre de répondre aux préoccupations du public?

Question 2:

Quels sont les principaux critères à considérer dans l'évaluation des risques pour l'environnement de la production d'agents thérapeutiques (type d'installations physiques et pratiques d'exploitation) par comparaison aux animaux élevés à des fins agricoles (critères d'évaluation et surveillance des dangers pour le milieu)?

Question 3:

Quelle est la meilleure façon d'évaluer en temps opportun les questions réglementaires liées aux nouvelles avancées et percées dans ce domaine?

Question 4:

Y a-t-il d'autres questions à considérer?

Les participants ont fait peu de cas des animaux servant à l'élaboration de produits pharmaceutiques, puisque dès le début, il a été établi que ces derniers seraient confinés pour sauvegarder l'intégrité du produit et le maintien des bonnes pratiques de fabrication. On a jugé peu probable que ces animaux soient libérés tout en admettant que cela pouvait arriver dans des circonstances exceptionnelles, nécessairement accidentelles et illégales. La plus grande partie de la discussion a porté sur les animaux transgéniques élevés à des fins agricoles. Parmi les questions soulevées concernant ce groupe, il faut noter: le type de libération, l'observation des animaux avant et après leur libération, la surveillance des animaux à long terme après la libération, l'incidence sur la biodiversité, les règlements visant la surveillance de la libération d'animaux transgéniques et la conformité à ces règlements, la fiabilité de l'information soumise au gouvernement et la communication de l'information par ce dernier au public, la collaboration réglementaire avec d'autres pays, et quelques autres questions mentionnées plus bas.

RÉSUMÉ DE LA DISCUSSION

Types de libération et préoccupations concernant la sécurité
Comme il est mentionné plus haut, la discussion a surtout porté sur les animaux transgéniques produits à des fins agricoles. Le groupe a considéré les différents types de mise en liberté pouvant se produire. En plus des libérations contrôlées prévues, le groupe a étudié les libérations non intentionnelles et illégales, par lesquelles les animaux transgéniques pourraient se retrouver dans l'environnement. Par exemple, la libération accidentelle de poissons d'un élevage dans un étang serait une libération non intentionnelle. Une libération illégale peut se produire si quelqu'un relâche des animaux délibérément, comme cela s'est déjà produit pour certains animaux utilisés à des fins expérimentales. Comme les libérations non intentionnelles et illégales sont des situations difficiles à prévoir ou à maîtriser, le groupe a concentré la discussion sur les libérations intentionnelles que des règlements appropriés permettent de contrôler.

Dans l'étude des animaux transgéniques libérés intentionnellement, mais sous contrôle, il est essentiel de produire de l'information détaillée sur la modification transgénique, le procédé utilisé pour produire les transgènes, et les données relatives à la santé et à la sécurité afin que soient menées les évaluations des risques destinées à mesurer l'incidence de la libération sur le milieu, les animaux et les humains. On a précisé un certain nombre de critères comme nécessaires pour répondre aux besoins de la réglementation et aux préoccupations du public à cet égard. Il s'agit du bien-être des animaux et de questions concernant l'élevage, la santé des animaux, y compris le potentiel de transmission de maladies à des populations sauvages, l'innocuité des aliments, le déplacement des populations locales, et la perte de races traditionnelles.

La discussion a soulevé certaines questions qui posent des défis de taille en matière de réglementation. Comparés aux animaux non transgéniques, les spécimens transgéniques sont-ils prédisposés à des maladies spécifiques? Vont-ils démontrer des prédispositions envers de nouvelles maladies? Quels essais permettraient de vérifier cette prédisposition? Ces animaux sont-ils sans danger pour la consommation humaine? Ces animaux auront-ils un comportement plus agressif? Les animaux transgéniques remplaceront- ils les animaux existants dans certains cas? Les animaux transgéniques présentent-ils une meilleure capacité de croisements avec d'autres animaux? Malheureusement, il a été difficile de répondre à bon nombre de ces questions durant la discussion. Cependant, il est important de se poser ces questions au moment d'élaborer des règlements et des protocoles de gestion des risques qui traitent des animaux transgéniques.

Un certain nombre d'éléments, qui relèvent de la gestion des risques, ont aussi été discutés durant la séance. Les participants ont indiqué que la libération d'animaux transgéniques devrait uniquement se faire étape par étape, en faisant successivement passer l'animal de son milieu de confinement, au champ dans un environnement contrôlé, puis dans le milieu agricole. D'autres mesures de gestion des risques devraient être mises en oeuvre avant la libération d'animaux transgéniques, comme: la capacité de repérer, de maîtriser et de capturer les animaux libérés, la possibilité d'insérer des gènes limitant la reproduction (il a été reconnu que cette approche, quoique pratique pour les poissons, ne pourrait être appliquée à la plupart des animaux de la ferme), une surveillance des animaux après leur libération et l'étude des populations adjacentes pour surveiller les changements dans la composition génétique ou le phénotype. Aussi, il a été suggéré que des cellules germinales ou des tissus d'animaux transgéniques soient conservés, de telle sorte que des échantillons d'animaux libérés et d'animaux qui sont en contact avec eux puissent plus tard faire l'objet de criblage pour y rechercher des changements génétiques ou la présence d'agents dangereux.

Exigences de la réglementation
Les participants ont indiqué que les organismes de réglementation publics devraient être en mesure de réagir rapidement à toute nouvelle information. Les mécanismes de réglementation en place sont-ils suffisants pour suivre les progrès du secteur des animaux transgéniques? Un cadre de réglementation souple, pouvant réagir rapidement aux avancées scientifiques, en plus d'une volonté politique et d'un engagement à long terme, ont été relevés par les participants comme des éléments clés d'un cadre de réglementation efficace. Aussi, le travail de réglementation doit être transparent et assorti d'un mécanisme d'information du public, en cas de libération accidentelle ou de problèmes à la suite d'une libération approuvée. On a fait valoir que les organismes publics de réglementation devraient coopérer avec les organismes étrangers pour partager l'information sur les évaluations des risques, en vue d'éviter le dédoublement des études et des essais.

Le groupe a clairement indiqué que les évaluations portant sur la libération d'animaux transgéniques devraient être effectuées de façon scientifique et au cas par cas. Les schémas de réglementation appropriés pour l'évaluation d'une espèce animale pourraient ne pas convenir à une autre. En outre, au sein d'une espèce, chaque changement transgénique doit être évalué en lui-même, pour en déterminer l'incidence sur la sécurité du milieu, des animaux et des humains. Les participants étaient convaincus que pour pouvoir mettre en place une bonne infrastructure scientifique permettant d'évaluer l'innocuité des animaux transgéniques, il faut que des fonds soient consacrés au développement d'une expertise en matière de réglementation et à la poursuite de recherches ciblées destinées à régler certains des problèmes potentiels soulevés par la réglementation.

La mondialisation exige la fiabilité des systèmes de réglementation des partenaires commerciaux du Canada, et la confiance en ces derniers. Il a été reconnu que la réglementation qui s'applique en matière de commerce international des animaux n'est pas claire à l'heure actuelle. Comment éviter que des animaux transgéniques n'arrivent d'autres pays? Les animaux importés au Canada doivent être soumis aux mêmes exigences réglementaires que les animaux en sol canadien, de façon à ne pas ébranler la confiance du public à l'égard des animaux transgéniques. Le groupe a reconnu qu'il sera difficile de développer des réglementations harmonisées pour le commerce international des animaux d'élevage transgéniques.

Information du public, transparence et communication
Il a été reconnu que le travail de réglementation doit tenir compte des préoccupations locales, et doit même en découler, avant l'approbation de la libération d'animaux transgéniques. La consultation publique et des séances d'information doivent être tenues pour permettre à la population de prendre des décisions éclairées. Les renseignements fournis doivent l'être à temps et être fiables, simples et équilibrés. Aussi, il importe que le public ait confiance dans le système de réglementation et que les décisions réglementaires soient communiquées efficacement, car il s'agit d'éléments clés dans ce contexte.

POINTS CLÉS

  1. La libération d'animaux transgéniques dans l'environnement doit se faire sous surveillance avec l'approbation d'un organisme de réglementation fédéral.
  2. Avant la libération de tout animal transgénique, nous devons effectuer une évaluation de la sécurité au cas par cas, en tenant compte de l'incidence sur le milieu ainsi que sur la santé humaine et animale. La libération doit se faire étape par étape, en faisant successivement passer l'animal de son milieu de confinement, au champ dans un environnement contrôlé, puis dans le milieu agricole.
  3. Dans les évaluations portant sur la libération d'un animal transgénique, il faut tenir compte d'une gamme étendue de préoccupations touchant la santé de l'animal, la prédisposition à la maladie, les dangers de zoonoses, le bien-être de l'animal, l'élevage de l'animal, l'incidence sur les populations d'animaux domestiques et sauvages, la biodiversité, la capacité de survie dans l'environnement de la ferme, les possibilités de surveillance et de criblage.
  4. Nous devons mettre au point des moyens de surveillance et de criblage des animaux transgéniques libérés et des populations adjacentes, pour vérifier les effets à long terme de la modification génétique.
  5. Nous devons mettre au point des moyens de repérer, de maîtriser et de capturer les animaux libérés, en cas de problèmes. Parmi les éléments de première importance pour y parvenir se trouve la surveillance de la conformité aux règlements et de l'application de ces derniers.
  6. Le travail de réglementation doit reposer sur une base scientifique, être transparent et répondre aux besoins de la population. Nous devons développer l'expertise scientifique et les capacités d'essais afin de pouvoir vérifier de façon indépendante les modifications génétiques et l'innocuité des animaux transgéniques.
  7. Nous devons communiquer de façon efficace avec la population en expliquant les décisions réglementaires. Il faut fournir une information précise et fiable à la population sur les risques et les avantages potentiels associés à la libération d'animaux transgéniques. De plus, les préoccupations des communautés locales par rapport à l'environnement doivent être prises en compte dans le processus de communication.
  8. Nous devons reconnaître que les progrès au niveau international, dans le secteur des animaux transgéniques, auront une incidence directe au Canada. Afin d'équilibrer les exigences canadiennes en matière d'animaux transgéniques avec celles des autres pays dans un contexte de mondialisation, il nous faut harmoniser les réglementations en matière de commerce international des animaux d'élevage transgéniques.
  9. Voici le principal message qui est ressorti de la consultation: Comme les animaux transgéniques font partie de nos vies et joueront un rôle important à l'avenir dans la production des animaux d'élevage, il est essentiel que nous fassions preuve de prudence.

Personnes-ressources du Ministère:
Dr Primal Silva
Dr Eric Broughton
Agence canadienne d'inspection des aliments
Division de la santé des animaux

Dr Verner Seligy
Santé Canada
Direction de l'hygiène du milieu


ZOOTECHNIE
Présidente - Dr Marilyn Keany, Université d'Ottawa

BUT ET PORTÉE DES DISCUSSIONS

Le présent groupe de travail a été constitué afin que les participants discutent des modifications qui pourraient s'avérer nécessaires pour que les animaux issus de la biotechnologie soient traités correctement et sans cruauté, et que les potentiels de production soient respectés.

Les préoccupations de traitement sans cruauté des animaux ou des poissons ne touchent pas seulement leur bien-être physique, mais aussi leur bien-être comportemental.

Nous savons que la technologie de recombinaison de l'ADN est fréquemment utilisée de nos jours dans le domaine de la recherche et l'on s'attend à ce que les applications de cette technologie deviennent bientôt pratique courante. Il nous semble donc opportun de nous pencher sur les modes d'application de ces technologies et sur leurs répercussions sur les animaux, et donc sur les systèmes de production et de gestion.

Les programmes de réglementation existants s'appuient sur plusieurs textes législatifs visant à assurer le bien- être des animaux et à garantir qu'ils soient traités sans cruauté (voir annexe).

Cet échange avait pour objectif de déterminer les stratégies de gestion des animaux qui sont devenues nécessaires à cause de l'application de la biotechnologie, stratégies qui permettront de faire face aux problèmes particuliers auxquels ces animaux domestiques pourraient être confrontés.

RÉSUMÉ DES DISCUSSIONS DU GROUPE DE TRAVAIL

Critères
Il est nécessaire d'établir des critères afin d'assurer le bien-être des animaux issus de la biotechnologie. Dans l'ensemble, la définition du bien-être utilisée par le Conseil canadien de protection de animaux (CCPA) a été acceptée. Les poissons sont un cas un peu particulier parce qu'à ce jour les connaissances sur leur comportement sont basées sur l'observation de leurs réactions à l'environnement. La santé physique, par opposition à la maladie, est un concept qui peut s'appliquer au bien-être des animaux dans un contexte d'évaluation de leur environnement. La bonne forme physique des animaux est un critère couramment utilisé dans l'industrie agricole comme indice de leur bien-être. Le bien-être comprend deux aspects: l'aspect psychologique, qui est évalué par le comportement approprié ou non des animaux, et l'aspect métabolique, évalué par la forme physique. Des considérations éthiques doivent aussi être incluses dans le système d'évaluation.

L'acceptation par la population de différents degrés de bien-être peut varier en fonction de l'utilité de la modification biotechnologique. Par exemple, il peut être acceptable que certains animaux issus de la biotechnologie et produisant des médicaments à usage humain subissent plus de stress que ceux dont les modifications ne font qu'accroître la production alimentaire. Pour les systèmes généraux de gestion agricole, on a proposé le niveau C comme étant le niveau maximal acceptable d'intrusion dans la vie des animaux.

Besoin de renseignements scientifiques
Il faut tout d'abord déterminer les besoins en matière de recherche dans le domaine de la zootechnie avant de commencer à utiliser des animaux modifiés par la biotechnologie en production alimentaire et à d'autres fins. Il faudra nécessairement y inclure la recherche sur les besoins de ces animaux en matière d'environnement et de nutrition et cerner les effets sur leur comportement, l'atténuation de ces effets et tenir compte d'autres problèmes de santé. Une recherche de ce type nécessitera des essais sur le terrain en vue de l'utilisation possible de ces animaux à grande échelle. Il est important que l'on effectue cette recherche avant d'autoriser l'utilisation de ces animaux pour la production alimentaire ou à d'autres fins. L'industrie de l'élevage des animaux doit s'engager à utiliser les renseignements sur le comportement des animaux ainsi que d'autres renseignements scientifiques. Il faut prévoir un processus visant à déceler les problèmes, à rendre compte de ceux-ci et à mener des enquêtes sans tarder afin de pouvoir maîtriser les situations imprévues.

Codes de pratiques et lignes directrices
Les discussions du groupe ont porté principalement sur les avantages de se donner des codes de pratiques complets s'appliquant aux animaux issus de la biotechnologie, par espèces, et qui rejoignent les codes de pratiques établis en fonction de l'espèce. La majorité des participants estimaient que ces codes de pratiques établis en fonction de l'espèce devraient être mis à jour de façon à y inclure les animaux de la même espèce issus de la biotechnologie. Une série de principes pourraient avoir la prépondérance, par exemple les lignes directrices du Manuel publié par le CCPA.

Les problèmes qui se posent avec les codes de pratiques actuels ont été mis sur le tapis, entre autres les blessures infligées aux animaux, le manque de fonds nécessaires pour faire parvenir un exemplaire des codes à tous les producteurs, le trop grand laps de temps qui s'écoule entre les révisions des codes alors que la science évolue, l'impression que les producteurs ne connaissent pas les codes de pratiques, l'application volontaire des codes et l'absence de mécanismes d'exécution.

Le groupe estime que les codes de pratiques ont pour effet d'améliorer les systèmes de production et perçoit le Canada comme un chef de file dans le domaine de l'amélioration des installations destinées aux animaux d'élevage. Les codes de pratiques canadiens devraient être rédigés en tenant compte du marché mondial et des lignes directrices en vigueur dans les autres pays.

Plusieurs suggestions ont été faites afin de rendre plus obligatoire l'application des codes, entre autres la mise sur pied de comités d'évaluation provinciaux sur le modèle du réseau de Comités des soins aux animaux du CCPA, (le réseau de comités d'évaluation amènerait une pression des pairs sur les producteurs qui ne respectent pas les codes de pratiques). On pourrait aussi faire valoir le jeu du marché pour amener les producteurs à appliquer les codes, surtout lorsque l'Agence canadienne d'inspection des aliments peut retracer la ferme d'où proviennent un animal ou des produits animaux. Des projets de loi ont été présentés à cet effet, mais ont été considérés comme inapplicables à cause de la complexité que présenterait leur exécution.

Les participants sont tombés d'accord sur le fait que la question à régler touche la déclaration des problèmes et l'application des codes de pratiques ou des lignes directrices. Si de tels codes ou lignes directrices devaient faire partie d'un cadre de réglementation fondé sur des normes, il faudrait élaborer un protocole d'exécution de la réglementation. Il n'est pas suffisant d'énoncer ce qui est souhaitable ou approprié dans le domaine de la zootechnie.

IDÉES PRINCIPALES

Les principales exigences en matière de gestion et de soins des animaux issus de la biotechnologie se divisent en deux volets:

  1. Connaissance des modifications physiologiques et comportementales chez ces animaux.
  2. Élaboration de codes de pratiques et de lignes directrices pour les soins et la gestion de ces animaux.

PROCHAINES ÉTAPES

Il faut établir des critères à l'usage des organismes de réglementation, critères qui indiqueront quels types de recherche sont nécessaires, notamment les essais sur le terrain, pour déterminer les besoins particuliers des animaux issus de la biotechnologie lorsqu'ils entrent dans les systèmes de production. Il faut étudier par exemple les points suivants: la nutrition, le comportement, les systèmes de gestion et la prévention des maladies. Dans le cadre des prochaines étapes, on est en train de constituer un groupe spécial composé d'experts qui sera chargé d'étudier les besoins en matière de recherche sur la gestion des animaux issus de la biotechnologie et des soins à leur apporter, avec la collaboration de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et de Santé Canada. Il est prévu que ce groupe d'experts établira un plan des recherches nécessaires pour connaître les caractéristiques physiologiques et comportementales de certains groupes d'animaux issus de la biotechnologie et destinés à être intégrés dans le système de production, que ce soit pour la production alimentaire ou pour d'autres usages. Les membres de ce groupe seront des experts dans les domaines suivants: comportement animal, nutrition animale, santé animale et résistance aux maladies, reproduction et génétique, systèmes de gestion des animaux, conception et construction d'installations destinées aux animaux et éthique.

Le codes de pratiques devront être modifiés en fonction des connaissances acquises sur les différents types d'animaux afin de tenir compte des exigences particulières de ces animaux modifiés lorsqu'ils seront intégrés aux systèmes de production.

ANNEXE - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION

Code criminel, L.R.C. 1990, art. 446. Cette loi interdit de faire souffrir inutilement les animaux. Il est prévu que les dispositions visant la cruauté envers les animaux en vertu du Code criminel soient révisées. En fait, le ministère de la Justice procède actuellement à une consultation publique.

Loi sur la santé des animaux, L.R.C., 1990, ch. - 66, révisée en 1992. Cette loi vise à protéger les animaux contre les maladies contagieuses et à empêcher l'entrée au Canada de maladies exotiques. Ce texte législatif comprend des dispositions concernant le traitement exempt de cruauté dans le cadre des soins, de la manipulation, du transport et de l'élimination des animaux. Il prévoit également la façon de traiter ou d'éliminer les animaux qui ne sont pas soignés, manipulés ou transportés correctement.

Loi sur les animaux destinés à la recherche, LRO , ch. A.27. La loi la plus complète en matière de soins, d'utilisation et de bien-être des animaux servant à des fins de recherche, d'enseignement et d'épreuves est celle de l'Ontario. En vertu de ces dispositions législatives, tous les centres de recherches et leur directeur doivent être enregistrés, des conseils d'éthique institutionnels en matière de recherche sur les animaux doivent être mis sur pied et la production d'un rapport annuel est obligatoire. L'exécution de la loi est assurée par un système d'inspections régulières effectuées à l'improviste par des inspecteurs vétérinaires ou par leurs mandataires.

Codes de pratiques recommandés pour les soins et la manipulation des animaux de la ferme. Ces codes ont été élaborés sous l'égide du Conseil de recherches agro-alimentaires du Canada et de son Comité canadien des productions animales en collaboration et avec l'aide de la Fédération des sociétés canadiennes d'assistance aux animaux. Il s'agit de codes de pratiques dont l'application est volontaire et qui sont destinés à informer les producteurs de ce que sont des pratiques de gestion des animaux saines et sans cruauté.

Manuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'expérimentation. Ces lignes directrices du Conseil canadien de protection des animaux (CCPA) portent sur les soins, l'utilisation, le bien-être physique et psychologique des animaux utilisés à des fins de recherche, d'enseignement et d'épreuves au Canada. Elles s'appliquent aux organismes qui souscrivent volontairement au programme du CCPA. Les membres du CCPA sont les gouvernements, les universités, l'industrie, les vétérinaires et le public par l'intermédiaire de la Fédération des sociétés canadiennes d'assistance aux animaux.

Personne-ressource du Ministère:
Dr S.K. Ho
Agriculture et Agroalimentaire Canada


FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES À PARTIR D'ANIMAUX TRANSGÉNIQUES
Président - Dr Alex Kuta, Genzyme Corporation

Avant d'entamer le débat, l'animateur a revu les règles de base et le président a présenté brièvement la toile de fond des échanges. Le président a demandé aux participants s'ils voulaient faire inscrire d'autres points à l'ordre du jour afin qu'on puisse répartir adéquatement le temps alloué aux différents points. Aucun nouveau point n'a toutefois été ajouté.

Question 1:

Les règles d'éthique sont-elles respectées lorsqu'on crée des animaux qui doivent servir de source de fabrication de produits biopharmaceutiques? Dans quelle mesure cette question dépend-elle du potentiel qu'a la modification génétique d'affecter la santé de l'animal? Au niveau du type de confinement, que considère-t-on comme conforme aux règles d'éthique et comment peut-on concilier cela avec le besoin perçu de protéger l'environnement?

Il s'est dégagé un consensus voulant qu'il n'y a pas de mal à ce qu'on utilise des animaux comme source de fabrication tant que le bien-être des animaux n'est pas compromis. Il est cependant difficile de dire à partir de quel moment on peut considérer que les répercussions sont négatives ou qu'il risque d'y avoir des répercussions sur les animaux et ce que sont les avantages pour l'homme. On a suggéré que les activités de production transgénique devraient respecter les codes de pratiques actuels de protection des animaux. D'autres participants craignaient que ces codes ne soient pas à la hauteur et visent essentiellement des situations de recherche. Certains ont remis en question l'acceptation actuelle des pratiques de logement des animaux associées à l'agriculture intensive, et des conditions d'expédition des animaux.

On a présenté un certain nombre de situations hypothétiques afin de stimuler le débat. Qu'adviendrait-il si la protéine en cours de production était immunosuppressive et exposait l'animal transgénique à la maladie ou à des conditions de confinement désagréables destinées à le préserver de toute exposition à la maladie? L'une des réponses est que le coût de confinement des animaux viendrait limiter l'utilisation de ces méthodes et que ce problème ne manquerait pas de se manifester en cours de développement. L'attention portée à cette question devrait être fonction du type de protéine produite et de la façon de la produire (ce qui n'est pas un sujet facile). Une protéine sécrétée dans le lait, et ainsi séquestrée puis périodiquement enlevée soulève des préoccupations différentes de celles que soulève une protéine qui circule dans l'organisme de l'animal et que ce dernier peut assimiler.

On s'est demandé s'il n'y avait pas d'autres moyens de produire un médicament en particulier, ce qui laissait entendre qu'il faudrait peut-être utiliser les animaux transgéniques en dernier recours. Par contre, on a fait valoir qu'on utilise les animaux transgéniques, non pas parce qu'il n'existe pas de méthode de production de rechange, mais parce que ce mode de production permet d'abaisser les coûts de production. Or, ces économies profitent non seulement au fabricant, mais également au consommateur qui bénéficie d'une réduction des prix et parfois d'une plus grande diffusion du médicament. L'importance de recueillir des données scientifiques et de les évaluer a été soulignée. Si l'état de santé des animaux est en jeu, il serait illogique de poursuivre le développement.

La question du confinement des animaux a été étudiée sous différents angles. On a indiqué que les réponses à cette question varient suivant que la question vise le développement d'une population fondatrice ou des animaux utilisés pour la production. Certains animaux de choix pour la production transgénique sont des animaux de troupeaux, qui seraient soumis à un stress psychologique s'ils étaient isolés en milieu confiné. La claustration des animaux à l'intérieur dictée par les impératifs de l'agriculture intensive touche aussi une corde sensible. Que faut-il protéger, les animaux ou l'environnement? Est-ce que l'exposition à un milieu extérieur pourrait nuire à l'animal ou au produit protéique? L'impression générale est qu'il faut faire la distinction entre l'objet et les préoccupations d'un programme de développement préliminaire et les méthodes de fabrication établies, et qu'il faut analyser chaque situation au cas par cas.

Question 2:

Est-il pertinent d'utiliser le document américain «Points To Consider In The Manufacture and Testing of Therapeutic Products for Human Use Derived From Transgenic Animals» dans le cadre de réglementation canadien?
  • Où faut-il ajouter des lignes directrices supplémentaires en ce qui a trait aux produits biopharmaceutiques?
  • Y a-t-il lieu d'élaborer des lignes directrices spécifiques concernant le logement et le bien-être des animaux transgéniques qui servent à la fabrication de produits biopharmaceutiques?
  • Faut-il harmoniser à l'échelle internationale les lignes directrices concernant les animaux transgéniques et les produits biopharmaceutiques qui en sont tirés?

Le Dr Steve Bauer (FDA) a passé en revue les faits saillants du document Points To Consider... (PTC). Il y est question du besoin: de caractérisation du gène hybride exprimant le transgène et de l'animal transgénique; de stabilité du transgène; de disponibilité à long terme d'une souche utile (analogue à une banque de cellules); de détails sur la généalogie de l'animal et les schèmes de production du médicament; et de protection contre des agents adventifs ainsi que de moyens de les éliminer.

On a mis en doute la pertinence de se préoccuper dans un cadre de réglementation de la stabilité du transgène et de la disponibilité à long terme d'une souche utile, mais on l'a justifiée dans le contexte d'une uniformité de la fabrication des produits biologiques. Les débats ont révélé que le document PTC est d'une très grande utilité pour les activités américaines et que tout le monde s'y conforme, mais qu'il ne s'agit pas d'une simple liste de vérification. Ce document renvoie aux lignes directrices de la National Institutes of Health sur la recombinaison de l'ADN. Les principes sont étendus aux lignes directrices du réseau de santé publique américain en matière de xénotransplantation.

On a souligné que le document est maintenant vieux de quatre ans et qu'aucun projet visant à le modifier n'est prévu dans l'immédiat. On a souligné que les lignes directrices portent essentiellement sur des animaux de troupeau et que, entre autres choses, les références aux antécédents et à la généalogie des animaux ne sont pas aussi pertinentes quand il s'agit de volaille et de poisson. Même si le contenu du document PTC est toujours utile en soi, il a été convenu qu'une mise à jour serait souhaitable pour l'adapter au contexte réglementaire canadien. On pourrait avoir comme objectif d'adopter l'esprit du document et de l'intégrer dans un document qui pourrait avoir un champ d'application plus vaste.

On a fait ressortir le besoin de lignes directrices plus précises en ce qui a trait au logement et au confinement des animaux. Les lignes directrices canadiennes en matière de logement sont bonnes dans la plupart des régions et on peut s'y référer, mais les distinctions entre les situations de recherche et les situations de production doivent être claires. Les Codes de pratiques canadiens et les lignes directrices du Conseil canadien de protection des animaux (CCPA) représentent un point de départ même si des réticences ont été exprimées, encore une fois, quant à l'acceptation de documents d'orientation qui condamnent les pratiques agricoles intensives.

On appuie l'harmonisation des principes américains et canadiens. Il existe à l'heure actuelle des différences importantes, notamment quant à l'attitude prise à l'endroit des animaux éliminés dans la production d'animaux transgéniques, et quant à leur place dans la chaîne alimentaire.

En conclusion, le document américain PTC est un bon point de départ. Il pourrait être enrichi pour inclure l'utilisation de nouvelles technologies, comme le transfert de noyau, et modifié pour faire référence aux documents d'orientation canadiens. Une orientation est nécessaire en matière de logement et de bien-être des animaux, car on n'en trouve pas de complète ailleurs. Il faut aussi faire la distinction entre recherche et production. Le privilège d'une évaluation au cas par cas doit être maintenu.

Question 3:

En ce qui a trait à la protection de l'animal contre les facteurs environnementaux qui pourraient influencer la salubrité du produit:
  • faut-il soumettre les animaux transgéniques à des mesures de protection plus grandes que celles qu'on impose aux autres sources animales de produits biopharmaceutiques?
  • quels sont les facteurs de risque dont on doit tenir compte?

Il ne faut pas soumettre les animaux transgéniques à des mesures de protection plus rigoureuses que celles qu'on applique aux autres sources animales de produits biopharmaceutiques. Toutefois, cela ne veut pas nécessairement dire qu'il faille considérer toutes les pratiques courantes utilisées dans le cas d'animaux non transgéniques comme optimales du point de vue de la protection de l'animal et du produit. On ne maîtrise pas aussi directement un animal transgénique qu'un bioréacteur, par exemple au niveau de la qualité de l'eau utilisée.

La question des facteurs de risque n'a pas été abordée faute de temps. On a jugé qu'il s'agissait d'une question d'une grande complexité et que le groupe réuni n'était peut-être pas le bon pour s'y attaquer. Le sujet chevauche celui dont a été saisi un autre groupe de travail.

Question 4:

En ce qui a trait à la protection de l'environnement:
  • quels sont les facteurs relatifs aux matériels transgéniques dont on devrait tenir compte dans la détermination des limitations quant au site?
  • ces limitations quant au site du matériel génétique provenant d'animaux transgéniques utilisés dans la production de produits biopharmaceutiques devraient-elles s'étendre au delà des préoccupations quant à la transmission sexuelle des caractères génétiques à d'autres animaux?
  • quelles étapes pourrait-on envisager pour établir des limitations quant au site du matériel génétique?

La transmissibilité du matériel génétique à l'intérieur et au delà de l'animal, relativement aux gènes hybrides pouvant se répliquer et /ou à la facilité avec laquelle la recombinaison peut s'effectuer, constitue une préoccupation majeure par comparaison avec du matériel génétique intégré de manière stable.

Ces questions ont trait à la qualité du produit et doivent être évaluées en cours de développement afin d'obtenir des gènes hybrides et des animaux qui ne présentent pas de tels problèmes. Si les gènes mobiles ne sont pas une préoccupation, cela ne laisse plus que celle de la transmission sexuelle. Ce facteur devrait être facilement géré par l'utilisation d'enclos, d'étiquettes d'identification et d'un programme de reproduction contrôlé pour l'expansion du troupeau. De plus, les animaux de troupeau restent avec les autres membres du troupeau et ne cherchent pas à s'enfuir.

Les étapes nécessaires pour mettre en oeuvre des limitations quant au site du matériel génétique n'ont pas été débattues à fond. L'industrie a fait valoir que si le mouvement des gènes ne constituait pas un problème, il ne devrait pas y avoir de problème quant à l'ADN présent dans les cellules intestinales excrétées, etc. Le compostage du fumier devrait être acceptable sans qu'il soit nécessaire d'imposer un traitement chimique ou en autoclave (il s'agit de la pratique utilisée en Europe et aux États-Unis). Quand on a affaire à des animaux de troupeau, il n'est pas convenable d'isoler des individus, de telle sorte qu'on ne pourrait envisager de séparer le fumier d'individus en particulier (lorsque les animaux non transgéniques et les animaux fondateurs partagent les mêmes enclos). Le confinement complet du matériel génétique forcerait le confinement des animaux à l'intérieur et obligerait à prévenir l'introduction d'insectes, à isoler les excréments, etc.

Personne-ressource du Ministère:
Dr Anthony Ridgway
Santé Canada, Programme des produits thérapeutiques


UTILISATION ALIMENTAIRE PRÉVUE ET SORT DES ANIMAUX TRANSGÉNIQUES
[PARTIE II — Questions liées à l'abattage et à élimination]
Président — Jim Squires, University of Guelph

L'objectif de ce groupe de travail était d'obtenir l'avis des intervenants sur les critères pouvant servir à déterminer si des animaux d'élevage étaient transgéniques ou non, d'une part, et à définir le sort des carcasses de ces animaux, d'autre part. Des lignes directrices pour l'élimination et l'abattage des animaux mosaïques et/ou des animaux non transgéniques seront formulées en fonction des discussions que tiendra ce groupe.

Le groupe s'est concentré sur trois domaines différents, à savoir la détermination du statut transgénique des animaux d'élevage, la législation et les lignes directrices et, finalement, le sort des carcasses.

Question 1:

Est-ce que les critères utilisés pour définir les animaux d'élevage transgéniques, mosaïques et non transgéniques sont adéquats? Quels critères supplémentaires, le cas échéant, seraient appropriés?

Trois critères ont été recommandés par le groupe de travail pour l'identification des animaux transgéniques, à savoir : i) la détection d'un transgène; ii) la détection du produit génique; iii) la détection de caractères transgéniques connexes (phénotype). Durant les discussions, on a indiqué qu'il existe deux stades dans la création d'un animal transgénique issu de cellules germinales. Le premier stade consiste à créer l'animal fondateur. Il s'agit du stade du développement. Certains ont précisé que la technique d'hybridation Southern constituait le test minimal et qu'il pouvait être nécessaire d'avoir recours au polymorphisme des fragments de restriction (RFLP) afin de déterminer si des réagencements de fragments d'ADN sont survenus. S'il faut détecter un produit génique et non le gène lui-même, il faut alors utiliser la technique de transfert Western et la technique ELISA ou un dosage immunoenzymatique. Pendant le deuxième stade — qui consiste à multiplier l'animal fondateur afin d'établir des lignées pouvant transmettre leurs caractères héréditaires —, seule une amplification par la polymérase est requise, car la confiance en la détermination du statut négatif est plus élevée.

Deux aspects majeurs doivent être étudiés avant que des animaux issus de la biotechnologie puissent être mis en circulation. Il faut tout d'abord que l'identification des sujets négatifs soit fondée sur des principes scientifiques. Il faut par la suite prouver la présence du produit. Certains membres de la communauté scientifique ont indiqué que le problème serait posé par les mosaïques et les situations où un transgène n'est pas présent chez tous les sujets d'une espèce donnée, car il serait difficile de déterminer avec certitude les sujets négatifs, à moins que tous les types de tissus soient échantillonnés. De la même façon, il faudrait déterminer si de l'ADN/ARN étranger s'est introduit avec l'ADN/ARN prévu. La détermination du statut négatif est critique si l'animal doit être utilisé pour la reproduction ou s'il doit entrer dans la chaîne alimentaire. La synchronisation de ces tests est d'une importance capitale si l'on veut éviter d'engloutir des fonds pour des animaux non transgéniques et recouvrer les coûts le plus vite possible. Du côté des transformateurs, on veut des méthodes rapides et fiables pour tester les animaux arrivant aux installations de transformation, afin de s'assurer que ces derniers sont bien négatifs ou, lorsqu'un caractère recherché est allégué (porc à faible teneur en gras oxydatif, etc.), que l'animal/le produit affiche réellement le caractère en question. Finalement, du côté du commerce international, il faudra harmoniser les tests entre les pays en ayant recours, par exemple, à des organismes internationaux comme la Commission du Codex Alimentarius.

Question 2:

Il n'existe aucune exigence législative faisant en sorte qu'un développeur doive aviser le gouvernement lorsqu'il a déterminé qu'un animal est effectivement non transgénique et l'a envoyé à l'abattoir pour qu'il soit mis sur le marché de l'alimentation humaine. À la lumière de la discussion qui précède, quelle serait la meilleure approche pour que nous puissions nous assurer d'une surveillance réglementaire adéquate tout en évitant les obstacles pouvant retarder l'approbation de produits utiles?

Le consensus atteint était qu'il fallait une politique fédérale plutôt que provinciale pour régir le processus de déclaration des animaux non transgéniques, puisque les animaux transgéniques seraient visés par le projet de règlement sur les aliments nouveaux. Ce règlement s'appliquerait également aux produits internationaux. Les participants ont soulevé les préoccupations du public quant à la biotechnologie et estiment que le gouvernement doit être au fait des activités de recherche et de développement entreprises, que ce soit dans le domaine pharmaceutique ou alimentaire. Cependant, le groupe a reconnu que le type d'information requis doit être fonction de l'utilisation prévue de l'animal. Le processus de déclaration contribuera à renforcer la confiance du public, car on saura que cette activité, sans qu'elle soit trop restrictive, est régie par le gouvernement fédéral aux étapes de la recherche et du développement. Toute l'information scientifique doit être accessible au public. De vives inquiétudes ont été soulevées quant à l'incidence négative que cela pourrait avoir sur la confiance des consommateurs.

Question 3:

L'élimination des animaux d'élevage transgéniques non désirés doit-elle différer de celle des animaux ordinaires?

Lorsqu'un animal sera déclaré transgénique, sa carcasse pourrait être envoyée à l'incinération, à la récupération et/ou au compostage. Les deux premières méthodes présenteront vraisemblablement des difficultés sur le plan logistique en raison du nombre d'animaux à éliminer, compte tenu notamment de l'importance de la progéniture des animaux d'élevage. Les coûts d'incinération peuvent se révéler exorbitants. L'utilisation plus fréquente des incinérateurs et l'accroissement du nombre d'incinérateurs à l'échelle nationale sont d'autres préoccupations environnementales susceptibles d'être soulevées si cette méthode d'élimination est utilisée. Les récupérateurs, quant à eux, ne prendront l'animal que s'il est exempt de transgènes. Dans le cadre de l'évaluation initiale, il faut déterminer la salubrité des animaux et, de là, établir quels animaux peuvent être récupérés. Un animal à éliminer peut être récupéré pour l'alimentation animale selon les risques inhérents au transgène, au vecteur et à la méthode employée pour créer l'animal. Le compostage est la méthode la moins acceptable du fait que ce processus peut prendre jusqu'à une année dans le cas de certaines carcasses. La méthode choisie doit être davantage fonction du vecteur utilisé que de la méthode employée pour modifier l'animal.

Résumé
Durant la séance, il a été mentionné qu'il serait prudent que tout animal créé dans le cadre d'activités de recherche et de développement, qu'il soit transgénique ou non, soit éliminé et ne soit pas introduit dans la chaîne alimentaire. De telles précautions s'imposent à ce stade-ci puisque aucune garantie absolue ne peut être donnée quant à la présence du transgène dans les cellules d'autres animaux expérimentaux. Les méthodes de détermination du statut transgénique des animaux d'élevage doivent être rapides et utilisées tôt dans le stade de développement si l'on veut limiter les dépenses associées à l'élevage d'animaux qui, en bout de ligne, seront détruits ou retirés. En outre, une déclaration devra être obligatoirement faite au gouvernement fédéral pour toutes les activités de recherche et de développement en biotechnologie. Lorsque le système de réglementation sera en place, il faudra disposer d'un système de retraçage, particulièrement pour les caractères permettant l'ajout d'une valeur au produit.

Personnes-ressources du Ministère:
Karen McIntyre
Barb Buchanan

Santé Canada, Direction générale de la protection de la santé


RETRAÇAGE, ENREGISTREMENT ET IDENTIFICATION DES ANIMAUX D'ÉLEVAGE
Président — Murray Hunt, Wellspring Enterprises

OBJECTIF ET PORTÉE

La capacité d'identifier les animaux et de les retracer est essentielle au bon fonctionnement d'un système de réglementation des animaux issus de la biotechnologie moderne. Les animaux génétiquement modifiés peuvent entrer dans la chaîne alimentaire, être utilisés par le secteur des aliments du bétail ou le secteur pharmaceutique, servir à la recherche fondamentale ou, finalement, être tout simplement destinés à l'élimination. Cependant, indépendamment de leur utilisation prévue, les animaux génétiquement modifiés et leurs descendants ne sont pas, d'ordinaire, facilement distinguables d'autres animaux de leur espèce. L'information généalogique (dossiers sur les géniteurs) peut être un bon moyen de retracer de façon positive l'origine des animaux modifiés, mais peu d'éleveurs tiennent actuellement des dossiers aussi complets.

Le présent groupe de travail s'est penché sur les exigences et les aspects pratiques du retraçage des animaux génétiquement modifiés. Quel genre de système serait pratique tout en étant efficace? Peut-on satisfaire à la fois les exigences des consommateurs et celles du secteur de l'élevage? Un tel système peut-il être mis en place avec les moyens dont nous disposons actuellement? Faudra-t-il, pour atteindre les résultats escomptés, élaborer de nouvelles lois ou structures sectorielles ou, peut-être, affecter de nouvelles ressources?

La technologie de l'ADN recombinant est un outil d'une puissance incroyable qui permet de manipuler le génome des animaux, cellules somatiques et germinales incluses, comme cela n'avait jamais été fait auparavant. Un cadre réglementaire s'appliquant aux animaux génétiquement modifiés assurera l'identification, le retraçage et le confinement de ces animaux. Le système mis en place devra répondre aux besoins du secteur de l'élevage, des consommateurs et des marchés tant nationaux qu'internationaux. Le groupe de travail a examiné le comment et le pourquoi entourant cette question.

Les discussions du groupe ont été lancées par les quatre questions suivantes.

Question 1:

Comment un système de retraçage obligatoire peut-il être mis en place et quels sont les principaux problèmes ou obstacles à l'entière participation des organisations sectorielles?

Question 2:

De quelle manière devrait-on aborder la question des animaux transgéniques en ce qui concerne la définition de race et de race pure, l'établissement de règles d'admissibilité, l'émission de certificats, etc.? L'enregistrement des animaux transgéniques peut-il fonctionner convenablement dans un système conçu pour favoriser l'amélioration de la race?

Question 3:

Quel rôle le gouvernement devrait-il jouer et quelles responsabilités devraient être imparties aux organisations sectorielles pour assurer l'efficacité du système de réglementation des animaux transgéniques?

Question 4:

De la perspective des producteurs primaires et d'autres membres de l'industrie, qu'est-ce qui peut et devrait être fait pour augmenter la capacité de retracer les animaux génétiquement modifiés? Comment peut-on s'y prendre pour le système mis en place soit à la fois pratique et efficace?

Toutes les questions n'ont pas été traitées dans leur intégralité. De plus, des questions supplémentaires ont été posées au cours des discussions.

RÉSUMÉ DES DISCUSSIONS DU GROUPE

Pourquoi est-il important de retracer les animaux transgéniques?

À cette première question, les participants ont mentionné les raisons suivantes comme étant les plus importantes.

  1. Assurance de la qualité à la ferme
    – Conservation de l'intégrité aux fins de la commercialisation.
    – Intégration au retraçage ayant trait à la santé, au rendement, etc.
  2. Besoin général d'améliorer l'identification (santé) pour maintenir l'accès au marché.
  3. Protection des droits de propriété.
  4. Gestion du troupeau, progrès génétique – rentabilité.
  5. Garantie relative aux bonnes pratiques de fabrication.
  6. Confiance du consommateur.
  7. Concurrence internationale – Organisation mondiale du commerce (OMC).
  8. Commercialisation fondée sur la valeur – HACCP.

Le sentiment général à l'égard des raisons pour lesquelles il est nécessaire de retracer les animaux transgéniques dans l'industrie peut probablement se résumer le mieux dans le commentaire suivant: les producteurs de bétail ne peuvent plus s'attendre à produire dans l'anonymat.

Identification individuelle des animaux
L'identification de chaque animal est le premier pas important à faire pour permettre de retracer les animaux. Aucun système d'identification obligatoire n'est actuellement en place, mais il en faudra un si l'on veut arriver à retracer correctement les animaux transgéniques. Une base de données permettant de distinguer entre eux les différents génotypes ou souches modifiées sera également nécessaire.

Il sera nécessaire de déterminer les endroits importants où les animaux devront être adéquatement identifiés avant que leur transport ne soit autorisé. On tente déjà d'établir un mécanisme complet permettant d'identifier et de retracer les animaux à l'échelle nationale à des fins sanitaires, dans les secteurs du lait et du boeuf. Les bovins laitiers et les bovins de boucherie sont identifiés à la ferme d'origine avant d'être transportés. Il existe également un système par lequel les porcs sont identifiés par lot à l'aide d'un marteau de tatouage,

avant de quitter la ferme pour l'abattage. Le système est indépendant de la ferme d'origine. Ni les systèmes pour bovins, ni ceux pour les porcs n'incluent actuellement de base de données permettant de distinguer les animaux en fonction du génotype.

D'autres systèmes d'identification, qui reposent quant à eux sur l'utilisation de marqueurs génétiques, sont en cours d'élaboration. Ils offrent une plus grande précision pour identifier et retracer les animaux en fonction de leur génotype spécifique. Cependant, le coût d'utilisation des tests d'identification par les empreintes génétiques est élevé et n'est probablement justifiable que dans des circonstances précises. Le secteur de l'élevage sera réticent à adopter des systèmes coûteux, étant donné que ses marges de profits sont déjà peu importantes. Dans une certaine mesure, on pourrait peut-être se contenter de relier entre eux les systèmes d'identification déjà mis en place ou en voie de l'être, surtout s'ils sont conçus pour un retraçage sanitaire. Cela présentera l'avantage supplémentaire d'éviter le double emploi.

Retraçage
Beaucoup de reproducteurs et d'animaux de race sont actuellement inscrits dans les bases de données nationales de généalogie. Ces bases de données utilisent toutes les fonctions nécessaires à l'identification et au retraçage des animaux selon le génotype, mais elles ne s'appliquent actuellement qu'à un petit segment du secteur de l'élevage. De la même façon, les laboratoires de recherche et les entreprises du secteur des sciences de la vie ont tendance à disposer de bases de données complètes ou de systèmes d'identification et de retraçage efficaces. À l'opposé, il faudra concevoir, pour la production courante, un système à la fois efficace et peu coûteux en trouvant un moyen quelconque d'intégrer ces systèmes très différents.

Le système d'identification et de retraçage devrait répondre aux besoins des consommateurs. En plus de différencier les animaux transgéniques des animaux non transgéniques, il faudra de plus en plus tenir compte du fait qu'un grand nombre de gènes différents peuvent être ajoutés. Les consommateurs ont le droit de recevoir une information de base et d'avoir la possibilité de prendre des décisions éclairées. En même temps, il faut qu'une information plus complète circule parmi les éleveurs afin que ces derniers puissent répondre aux exigences de la commercialisation fondée sur la valeur et des programmes d'assurance de la qualité. Les consommateurs et le commerce du bétail en bénéficieront tous deux, et la confiance dans le processus réglementaire en sera renforcée. Toutefois, à un moment donné, il peut aussi être souhaitable de déclarer que les animaux ne présentent aucun danger et de cesser de procéder à un retraçage détaillé.

Difficultés particulières de l'identification et du retraçage
On a souligné un certain nombre de circonstances qui rendent l'identification et le retraçage des animaux transgéniques particulièrement difficiles. Par exemple, on a tendance à transporter les animaux destinés à la vente par lot ou par groupe (particulièrement les volailles et les porcs). Dans ces cas, il peut être préférable de décider de transmettre l'information pour l'ensemble d'un groupe plutôt que par tête. Les exigences obligatoires pour l'identification de chaque animal peuvent imposer des coûts beaucoup trop élevés au système de commercialisation.

Les marchés aux enchères posent des problèmes à cause des multiples acheteurs.

Les chaînes d'abattage à haute vitesse créent aussi des difficultés. Un système simple comme le tatouage peut ne pas fonctionner. Des études sont en cours pour mettre en place des procédés plus automatisés qui seront à la fois efficaces et efficients. L'enjeu consiste à conserver un coût peu élevé tout en rendant le système d'identification accessible à tous.

Dans le passé, l'identification visuelle était un moyen important d'assurance de la qualité. Cependant, l'ajout d'un seul gène ou toute autre modification résultant de la biotechnologie moderne fait en sorte que les animaux modifiés ne sont facilement distinguables. En conséquence, la « continuité de la preuve » revêt une importance cruciale pour gagner la confiance des consommateurs en la qualité du produit. C'est essentiellement au moyen de la base de données élaborée pour la mise en oeuvre du système de retraçage que l'on pourra établir les liens nécessaires.

Un autre problème relevé était le besoin de décider du sort des animaux à éliminer ou à rejeter qui ont fait l'objet d'une expérimentation sans toutefois avoir été vraiment modifiés. Le coût de destruction de ces animaux est élevé et il serait utile de les distinguer des animaux modifiés.

Enfin, il a été noté que les technologies de reproduction telles que l'insémination artificielle (IA) et la transplantation d'embryon (TE) rendent très facile la transmission des modifications génétiques. En conséquence, pour être efficace, un système d'identification et de retraçage des animaux doit inclure aussi l'IA et la TE. Ce système devra tenir compte de tous les apports génétiques, ce que ne permettent pas actuellement les systèmes de retraçage déjà mis en place à des fins sanitaires. Le système actuel ne permet en effet que l'enregistrement de la lignée généalogique des animaux, mais un système modifié devrait pouvoir reconnaître chaque souche modifiée particulière.

À qui appartient la responsabilité de la mise en application?
La question de la mise en application a été examinée. Les systèmes obligatoires coûtent cher et ne sont souvent efficaces que dans la mesure où l'on est capable de les faire respecter. Quant aux systèmes volontaires, on s'inquiète de les voir minés par les « resquilleurs ». On considère aussi que la question du choix entre un système obligatoire et un système volontaire est moins pertinente qu'elle ne l'était auparavant, étant donné qu'il y a de plus en plus de programmes d'assurance de la qualité qui sont mis en oeuvre. En fin de compte, il serait peut-être plus souhaitable d'avoir un système volontaire dans lequel le marché fixe la demande et paye selon le niveau d'assurance de la qualité souhaité.

Cependant, à cause des obligations inhérentes au commerce international, il se peut qu'il faille établir une exigence minimale en matière d'identification et de retraçage. Le gouvernement fédéral devra rester au fait des obligations internationales et communiquer avec les autres gouvernements pour veiller à ce que nos systèmes soient reliés et harmonisés à ceux des autres pays. Il sera primordial que nous répondions aux besoins de nos clients étrangers. On a aussi mentionné qu'il appartient au gouvernement d'assurer l'innocuité et l'efficacité des produits aussi bien que d'assurer la mise en application.

Éducation
Le groupe a mis l'accent sur l'importance de l'éducation pour garantir l'efficacité de la mise en oeuvre du système d'identification et de retraçage. Comme il est peut-être déjà un peu tard pour commencer le processus d'éducation, il faudra agir rapidement. Il est nécessaire que les producteurs comprennent pourquoi des mesures additionnelles s'imposent en matière de retraçage et que l'on s'attend à ce qu'ils participent.

Selon le groupe, l'éducation des consommateurs est également extrêmement importante. Il faut promouvoir l'attitude selon laquelle tout le monde doit collaborer ainsi que démontrer l'ouverture et la transparence du système. L'information destinée aux consommateurs doit cependant être exacte et présentée d'une façon complètement impartiale.

Ce qui est important, c'est qu'un organisme soit à la tête des activités d'éducation. On a suggéré de confier au Groupe de travail sur l'identification du bétail (LIDWG) une partie de la responsabilité d'informer l'industrie. Les associations d'éleveurs de race ont également un rôle important à jouer parce qu'elles sont déjà en mesure d'effectuer une identification et un retraçage complets des souches génétiques. Les gouvernements provinciaux devraient aussi pouvoir jouer un rôle important d'éducation auprès de leurs producteurs.

CONCLUSIONS

L'échéancier pour l'identification et le retraçage des animaux doit être beaucoup plus court que pour l'approbation du produit lui-même. Le groupe estime que d'ici 2001 un système quelconque devrait être en place pour permettre d'identifier et de retracer positivement tous les animaux. D'ici cinq ans, un système complet sera exigé, ce qui comprend les changements législatifs et réglementaires nécessaires.

Selon les participants, tous les paliers de gouvernement devraient prendre en considération les discussions tenues par leur groupe de travail au moment de déterminer une approche commune à l'égard de la question des animaux transgéniques.

Pour conclure les discussions, les participants ont été invités à formuler de brefs commentaires. Les voici.

  • L'acceptation du consommateur est la clé; laissons faire les lois du marché.
  • Il se trouvera quelques entrepreneurs qui voudront passer à l'action tout de suite.
  • Je ne pense pas que tous les animaux seront transgéniques d'ici les dix prochaines années.
  • Il faut que le gouvernement participe à la mise en application (financement).
  • La présente consultation est un excellent moyen de discuter de ce genre de questions; il faudra en organiser d'autres de ce genre.
  • Les producteurs doivent être les premiers à savoir pourquoi tout cela est nécessaire. Il faut éduquer, même au niveau de l'école primaire.
  • Il faut un système pratique et efficace.
  • Il n'est nul besoin de réinventer la roue; il faut juste mettre à profit les systèmes actuels.
  • Il va falloir élargir les systèmes existants.
  • Il est essentiel que de l'information objective soit transmise aux consommateurs.
  • Les consommateurs sont très importants pour le fonctionnement du tout.
  • Nous pouvons retracer les animaux jusqu'à un certain point seulement; dans un système de production de masse, il faut avoir confiance en la qualité du produit et au système lui-même.
  • La question de la définition de la race n'a pas été examinée.
  • Qui s'assure que le produit est inoffensif? Les scientifiques ont un rôle à jouer.
  • Les consommateurs sont la clé.

Personne-ressource du Ministère:
David Trus
Agriculture et Agroalimentaire Canada


ÉVALUATION DES RISQUES POUR L'ENVIRONNEMENT ASSOCIÉS AUX POISSONS TRANSGÉNIQUES
Président – Elliot Entis. A/F Protein Canada Inc.

Le présent rapport est un résumé des discussions tenues par le groupe de travail qui s'est penché sur la question de l'évaluation des risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques. Les discussions visaient plus spécifiquement à recueillir, d'une part, des renseignements et des commentaires en vue de l'élaboration de règlements et de lignes directrices concernant les organismes aquatiques transgéniques et à préciser, d'autre part, les besoins et les priorités des recherches sur l'évaluation des risques qui leur sont associés.

Le groupe s'est concentré sur des sujets essentiels à la mise en oeuvre des protocoles d'évaluation des risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques. Plusieurs questions étaient posées au groupe dans le document destiné à orienter les discussions. Les questions posées et les discussions subséquentes sont résumées dans les sections suivantes: i) Base de connaissances; ii) Stratégies d'évaluation et de gestion des risques; iii) Réglementation; iv) Considérations sociales.

Base de connaissances
Comment la recherche a-t-elle contribué à améliorer notre capacité à évaluer les risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques?

Selon les participants, très peu de données ont été recueillies jusqu'à maintenant au sujet de l'incidence possible des poissons transgéniques sur les écosystèmes naturels. Nos connaissances reposent en grande partie sur l'expérience acquise en évaluant des espèces exotiques introduites dans de nouveaux écosystèmes. Les participants ont mentionné que nos connaissances dans ce domaine pouvaient nous aider considérablement à comprendre l'incidence possible sur l'environnement de poissons dotés de caractères nouveaux (transgéniques). Cependant, ils considéraient tout de même ces connaissances comme étant limitées, bien que les problèmes et les difficultés inhérentes à l'évaluation d'espèces exotiques et de poissons transgéniques soient similaires. Ainsi, voici ce que le groupe jugeait important.

  • Adopter une démarche prudente (c'est-à-dire graduelle), étant donné que la technologie progresse tellement rapidement que les études environnementales sont vite dépassées.
  • Prendre en considération le fait que de 20 à 30 ans soient nécessaires pour que les études sur les populations fournissent des réponses définitives sur les effets.
  • Reconnaître que des poissons d'élevage peuvent s'échapper et entrer en contact avec des poissons sauvages.
  • Obtenir des fonds additionnels pour le financement d'une nouvelle recherche sur l'évaluation des effets, tout en reconnaissant qu'une analyse plus approfondie de la documentation existante serait aussi profitable.
  • Réaliser des études sur l'interaction entre les poissons transgéniques et les poissons non transgéniques –
  • Voilà une lacune importante: nous devons observer le comportement et l'interaction des poissons transgéniques avec des poissons sauvages.
  • Obtenir un engagement gouvernemental pour assurer une conformité et une surveillance à long terme.

Évaluation et gestion des risques
Comment devrait-on procéder pour l'élaboration de nos stratégies d'évaluation et de gestion des risques?

Les participants ont suggéré un éventail de moyens susceptibles de favoriser l'élaboration de stratégies d'évaluation et de gestion des risques. Ils étaient tous d'accord pour dire que les évaluations doivent être axées sur les caractéristiques du poisson modifié (c'est-à-dire le produit lui-même), plutôt que sur le procédé utilisé pour créer les modifications (c'est-à-dire le génie génétique). Cette optique a été adoptée dans d'autres règlements sur la biotechnologie, et ce, au Canada et aux États-Unis. Bien que les évaluations tiendront compte des méthodes utilisées et de l'utilisation proposée, le groupe a souligné que, pour déterminer la nécessité d'une évaluation des risques, il faut se baser sur les produits eux-mêmes et non sur les procédés, et que cette démarche doit se refléter dans l'élaboration de toute réglementation ou de toute ligne directrice afférente à la Loi sur les pêches.

Les participants ont aussi fait état de l'éventail des risques associés à l'utilisation des poissons transgéniques dans l'environnement. Ils ont suggéré que les propositions soient évaluées au cas par cas, chacune étant unique en regard de l'organisme cible, du caractère modifié ou du site de libération; le processus d'évaluation des risques ne doit donc pas s'appliquer de façon générique.

Le groupe a aussi indiqué que le concept d'équivalence essentielle valait la peine d'être pris en considération en tant qu'outil d'évaluation utile et comme moyen de rationaliser le processus réglementaire. Les évaluateurs — grâce à leur vaste connaissance en matière d'introduction et de transfert et à l'expérience qu'ils ont acquise au fil des ans relativement à diverses utilisations — sont en mesure de se concentrer sur des aspects spécifiques de l'innocuité lorsqu'ils examinent une espèces familière de poissons dotée d'un caractère nouveau. Si nous pouvons déterminer qu'un poisson doté d'un caractère nouveau est essentiellement équivalent à un poisson familier considéré comme étant sans danger pour une utilisation spécifique, on peut réaliser une évaluation des risques moins détaillée. Dans le cas contraire, une évaluation des risques plus approfondie est nécessaire. Au fur et à mesure que nous acquérons de l'expérience dans l'utilisation des poissons dotés de caractères nouveaux et dans la conduite des évaluations de risques s'y rapportant, notre base de connaissances évolue et prend de l'ampleur, tout comme s'améliore notre capacité à déterminer la familiarité et l'équivalence essentielle.

Sachant qu'il existe très peu d'information sur l'incidence possible des animaux transgéniques dans l'environnement et que l'on vise éventuellement à réduire les risques à un niveau acceptable et non à les éliminer complètement, les participants ont suggéré que les évaluations de risque soient axées sur des stratégies d'atténuation des risques. Le confinement physique (parcs en filet) et reproducteur (stérilité) sont deux stratégies de gestion des risques envisagées. Le groupe a mentionné le besoin d'évaluer l'efficacité de ces stratégies ainsi que les risques s'y rattachant. Voici deux des questions auxquelles il faudra répondre.

  • Quelles garanties a-t-on que le poisson sera stérile à 100 % (évaluation par lot)?
  • Devrions-nous adopter des niveaux de confiance pour la stérilité?

Les stratégies de gestion des risques reposent sur le « principe de précaution ». Ainsi, on peut prévoir des effets négatifs sans avoir nécessairement de preuves à l'appui de nos prévisions et on peut intensifier les mesures de précaution en fonction du niveau de risque. Nous devons aussi savoir quel niveau de risque nous sommes prêts à accepter.

Il faut aussi porter une attention particulière à l'efficacité du processus de prise de décisions. Ceux qui mènent des évaluations doivent se tenir au fait des progrès scientifiques et, vu la progression rapide de cette technologie, il est difficile de demeurer expert en la matière. Il a été question du fait que l'un des meilleurs moyens de régler cette question était peut-être de mener des consultations externes, au cas par cas, dans le but de déterminer si un organisme génétiquement modifié en particulier est inoffensif ou non. Afin de maintenir une parité scientifique avec l'industrie et de conserver les ressources fiscales, le MPO pourrait mettre sur pied un comité d'experts spécial constitué de membres du gouvernement et de personnes de l'extérieur du gouvernement. Le comité pourrait être utilisé pour maintenir une certaine compétence, répondre à des préoccupations locales et offrir la souplesse nécessaire pour obtenir, au besoin, des conseils spécialisés sur des problèmes spécifiques. Les autres suggestions englobent la réduction du nombre des échelons hiérarchiques et le maintien d'une bonne collaboration entre les provinces pour assurer une mise en application uniforme.

Réglementation
Quelle est l'orientation réglementaire appropriée en ce qui a trait à l'évaluation des poissons transgéniques?

Il a été beaucoup question de la nécessité de veiller à ce que la réglementation ne nuise pas inutilement à l'industrie. En ce qui a trait à l'application de la réglementation, une majorité écrasante de participants croyait que la souplesse était la clé. Le groupe craignait que des exigences trop strictes ne rendent le processus encombrant et n'empêchent la mise à jour de la réglementation en fonction des nouvelles connaissances et des progrès technologiques. Quant au niveau de détail approprié, le groupe estimait que les exigences spécifiques pourraient être réservées aux lignes directrices. La souplesse permettrait aussi de réduire le coût administratif des changements et de faciliter les efforts d'harmonisation des exigences réglementaires avec celles des organismes internationaux. On a aussi suggéré que le Canada, qui est un important exportateur de cette technologie, devrait amorcer des discussions sur l'harmonisation de nos exigences avec celles des États-Unis et d'autres de ses importants partenaires commerciaux.

Les participants recommandaient au gouvernement d'adopter des mécanismes et/ou des modèles réglementaires qui coûtent moins cher à l'État et aux entreprises réglementées. Le groupe a proposé que les animaux transgéniques soient traités comme des espèces exotiques et que la réglementation en matière d'introduction et de transfert soit modifiée pour éviter l'élaboration de nouveaux règlements. On considérait que cette approche avait du mérite, étant donné que les deux politiques ont à peu près le même esprit et contiennent des exigences semblables en matière d'information et d'évaluation des risques. En outre, en regroupant les dispositions sur la libération de tous les poissons vivants (transgéniques ou non) sous un seul règlement, nous assurons le maintien d'une approche fondée sur le produit (et non sur le procédé). Cependant, comme l'ont mentionné des participants, nous devons nous rappeler que la mise en application de la réglementation en matière d'introduction et de transfert est considérée par le secteur de l'aquaculture comme étant trop prudente.

Au cours d'une discussion sur le fardeau réglementaire anticipé, on a remarqué que des intervenants s'attendaient à ce que le gouvernement mette en place toutes les ressources nécessaires pour assurer l'administration efficace et efficiente de la réglementation. L'industrie affiche un plus grand intérêt à l'égard des animaux transgéniques et envisage de soumettre plusieurs espèces autres que le saumon au développement transgénique. Cependant, on s'attend à ce que le nombre de projets relatifs aux animaux transgéniques soit de faible à modéré au Canada, en raison de la perception actuelle du public et de l'industrie à l'égard de cette technologie et de ses possibilités limitées de commercialisation.

Durant les discussions sur le processus décisionnel réglementaire, les participants ont soulevé le rôle que pourrait jouer la communauté locale à cet égard. Le groupe avait l'impression que, comme les effets seraient probablement locaux, les communautés devaient prendre part au processus de prise de décisions. Cependant, aucune discussion en profondeur n'a été tenue sur la façon dont un tel processus pourrait être mis en place.

Considérations sociales
Quelle serait la meilleure façon de traiter les questions sociales?

Durant les discussions sur les questions sociales, les participants ont souligné que la réglementation doit avant tout être axée sur l'innocuité et que les questions sociales devaient faire l'objet d'une consultation distincte. Le groupe estimait que le Comité consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB) pouvait répondre à de nombreuses questions sociales pressantes. Cependant, le secteur de l'aquaculture doit aussi sérieusement envisager de mettre en application des stratégies de communication et d'informer objectivement le public sur les risques et les avantages inhérents à cette technologie.

Personne-ressource du Ministère:
Iola Price
Pêches et Océans Canada


RISQUES RELATIFS À LA SANTÉ DES ANIMAUX ET AUX ZOONOSES DES ANIMAUX TRANSGÉNIQUES
Président — Dr Peter B. Little

BUT ET PORTÉE DU GROUPE DE TRAVAIL

Objectifs
Ce groupe de travail avait pour objectif d'élaborer des critères réglementaires pour atténuer les risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques. En outre, les participants ont souligné que les commentaires formulés durant la consultation pourraient servir à l'élaboration de modèles spécialement conçus pour l'évaluation de l'utilisation des animaux transgéniques à des fins médicales et agricoles. Les discussions tenues durant cette séance portaient sur un large éventail de questions entourant les risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques. Selon les participants, les questions suivantes devraient être prises en considération dans l'élaboration d'un régime réglementaire concernant les animaux transgéniques: les risques pour la santé humaine et la santé animale, les mesures d'atténuation des risques, le bien-être des animaux, les pratiques d'élevage. Les questions liées aux préoccupations du public et aux moyens de les atténuer ont aussi été examinées.

Contexte
Les récents progrès scientifiques ont permis la production de moutons, de chèvres, de bovins, de porcs et de volailles transgéniques (la question des poissons transgéniques a été examinée par un autre groupe de travail). Certaines des applications possibles des animaux transgéniques expérimentaux englobent la production de produits pharmaceutiques à usage humain ou animal ainsi que la production d'animaux affichant un rendement accru et une meilleure résistance aux maladies. Les progrès réalisés dans le domaine de l'utilisation des animaux pour la production de produits biopharmaceutiques à usage humain en remplacement des produits sanguins humains – qui sont associés à un risque de propagation de maladies graves comme l'infection à VIH (virus de l'immunodéficience humaine), l'hépatite et la maladie de Creutzfeld Jacob – ont fortement incité l'industrie à envisager le recours aux animaux transgéniques en tant que source viable de produits biopharmaceutiques. Les progrès réalisés dans le domaine des animaux d'élevage transgéniques, quant à eux, laissent entrevoir de nombreux avantages dont une production accrue de viande, de lait et d'oeufs ainsi qu'une meilleure résistance aux maladies. Cette technologie serait aussi avantageuse pour des raisons moins évidentes: économies réalisées en raison du taux de croissance plus rapide; conversion en protéines de sources d'aliments du bétail actuellement inutilisables; réduction de gaz et de solides nocifs grâce à une dégradation plus complète des résidus alimentaires produit par les animaux d'élevage. Même si leurs concepteurs ont fait valoir les avantages de cette technologie, le public se préoccupe de plus en plus de l'innocuité des animaux transgéniques et des produits qui en découlent. C'est pourquoi il était clair pour les participants que le gouvernement fédéral se doit d'élaborer un régime réglementaire touchant les animaux issus de la biotechnologie qui soit suffisamment prudent, mais qui évite de freiner inutilement les progrès technologiques dans ce domaine.

Il est essentiel que l'évaluation des risques comporte les éléments suivants: la détermination et la caractérisation des risques de maladie humaine et de maladie animale ou des dangers biologiques; l'estimation de la probabilité de survenue et de l'ampleur des conséquences. L'évaluation des risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques est une tâche complexe, car ces derniers font intervenir une dimension dont ne tenaient pas compte jusqu'à maintenant les évaluations des risques associés aux espèces. Dans ce contexte, il faudrait donc envisager les nouvelles possibilités suivantes: dérèglement des mécanismes immunitaires normaux par l'insertion de gènes; franchissement de la barrière des les espèces par les pathogènes; activation de virus latents. Parmi les problèmes majeurs posés par cette technologie figurent: le transfert possible d'agents infectieux adventices durant les procédures de manipulation génétique in vitro; la possibilité que des animaux transgéniques introduisent des agents pathogènes nouveaux ayant peut-être acquis une virulence accrue à la suite d'une recombinaison génétique; les limites techniques liées à la détection d'agents pathogènes nouveaux et non prévus.

Questions de consultation
Comme il a été mentionné précédemment, le groupe de travail avait pour objectif de cerner des secteurs spécifiques à inclure dans les évaluations de l'innocuité des animaux transgéniques. Voici les questions qui ont été posées aux participants pour stimuler les discussions.

Question 1:

Quels sont les risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques et les préoccupations du grand public à cet égard?

Question 2:

Comment pouvons-nous cerner et caractériser les dangers biologiques possibles et mesurer les risques associés aux animaux transgéniques?

Question 3:

Quels sont les moyens de répondre aux préoccupations du public associées à l'utilisation de cette technologie?

SOMMAIRE DES DISCUSSIONS

Risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques
En ce qui a trait aux risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques, les participants reconnaissaient qu'un certain nombre d'agents infectieux sont réputés transmissibles de l'animal à l'homme, et ce, peu importe si les animaux sont obtenus par des méthodes traditionnelles ou transgéniques. Les participants ont donné des exemples spécifiques – rétrovirus, prions, virus de la grippe – en ajoutant que ceux-ci étaient loin de représenter tout l'éventail des agents pathogènes qui peuvent être transmis de l'animal à l'homme. Enfin, la possibilité d'introduire des agents adventices par l'intermédiaire des réactifs utilisés dans le processus de manipulation génétique était considérée comme étant importante par le groupe.

La question de savoir si les animaux transgéniques posent un plus grand risque que les animaux traditionnels a été examinée par les participants. Ces derniers étaient généralement d'accord pour dire que les animaux transgéniques, qui sont susceptibles de devenir une source d'agents pathogènes plus virulents ou de contribuer à la propagation d'agents pathogènes nouveaux, posent un risque plus élevé, voire plus grave, de transmission de zoonoses et de maladies animales que les animaux traditionnels. On sait en effet qu'il est possible de créer de nouvelles formes recombinantes d'agents pathogènes, particulièrement lorsque des agents viraux sont en cause, contre lesquelles aucune espèce animale ou végétale ne possède de défense naturelle ou pour lesquelles il n'existe pas de barrières des espèces empêchant normalement leur transfert rapide de l'animal à l'homme. Les participants ont toutefois souligné qu'une estimation valable de ces risques ne peut être obtenue que par des évaluations au cas par cas s'articulant autour de considérations liées à la protection de l'homme, de l'animal et de l'environnement. Enfin, les participants considéraient comme une préoccupation importante la possibilité que l'introduction de transgènes — par inadvertance ou du fait de la nature intrinsèque de la manipulation génétique — conduise à une immunosuppression ou à une modification de la résistance intrinsèque aux maladies chez l'animal.

D'autres préoccupations ont été examinées par le groupe, dont l'innocuité des aliments; les effets possibles sur les enfants qui consomment des aliments provenant d'animaux affichant une croissance ultra-rapide à la suite de l'introduction de transgènes favorisant la sécrétion d'une hormone de croissance; l'innocuité pour les animaux de compagnie des aliments ou des produits pharmaceutiques fabriqués à partir d'animaux transgéniques; la pertinence des pratiques de récupération actuelles. On a aussi discuté de la possibilité de réactivation de virus latents, comme les rétrovirus trouvés dans tous les génomes animaux, et des difficultés liées au dépistage de tels virus réactivés chez les animaux transgéniques. Les participants reconnaissent toutefois qu'il serait difficile d'élaborer des méthodes pour le dépistage de virus réactivés, étant donné la présence possible d'un grand nombre de rétrovirus chez les mammifères et notre connaissance incomplète de l'identification et de la caractérisation de tels virus. Par ailleurs, les participants ont souligné l'importance d'accroître notre connaissance de la modification des besoins nutritifs de l'animal due à des changements physiologiques transgéniques. Par exemple, l'animal qui a reçu des gènes favorisant la sécrétion d'une hormone de croissance se développera beaucoup plus rapidement et, par conséquent, nécessitera probablement un apport nutritionnel plus important. Notre connaissance des besoins métaboliques des animaux transgéniques est limitée, et il faudrait intégrer au processus d'évaluation l'incidence que pourrait avoir la modification génétique sur les caractéristiques physiologiques et métaboliques des animaux transgéniques. Il faudrait aussi examiner la possibilité d'un stress accru chez les animaux génétiquement modifiés. Il serait donc primordial de comprendre clairement comment un apport nutritionnel inadéquat et/ou un stress accru — paramètres qui peuvent influer directement sur la vulnérabilité à la maladie — afin que l'on puisse évaluer l'aptitude des animaux transgéniques à survivre dans différentes conditions environnementales.

Atténuation des risques
Une autre question importante examinée par le groupe est celle de l'atténuation des risques. Les participants étaient d'avis que des protocoles sur les mesures d'atténuation des risques en cas de réactions adverses devaient être élaborés avant même que ne soit libéré ou approuvé tout animal ou produit transgénique. Les mesures d'atténuation des risques doivent être conçues pour assurer la protection de l'homme, de l'animal et de l'environnement. Elles doivent comprendre des plans d'urgence visant à contrôler ou à limiter le mouvement des animaux transgéniques s'il venait à survenir des effets non prévus suivant leur libération. L'approbation et la libération des animaux transgéniques doivent se faire graduellement en suivant les étapes ci-après.

  1. maintien des animaux dans des installations de confinement pendant qu'ils sont soumis à des évaluations de l'innocuité contrôlées;
  2. évaluation sur le terrain de l'innocuité des animaux dans un environnement confiné et contrôlé;
  3. libération des animaux sur la ferme.

Cette approche, qui augmente systématiquement le degré de confiance à l'égard de l'innocuité des animaux transgéniques, peut être combinée à des protocoles de dépistage et de surveillance à long terme si l'on juge nécessaire de renforcer les mesures d'atténuation des risques.

Bien-être des animaux et pratiques d'élevage
Selon les participants, le bien-être des animaux et les pratiques d'élevage sont des considérations importantes qu'il conviendrait d'intégrer au cadre de réglementation des animaux transgéniques. Dans un tel contexte, les participants estiment qu'il faut se demander si le bien-être des animaux est une question à laquelle nous portons toute l'attention nécessaire. Les participants étaient d'avis qu'il valait mieux faire passer l'animal en premier plutôt qu'en dernier. On s'entendait aussi pour dire que la création d'animaux transgéniques ne devait pas viser à les rendre plus tolérants envers de piètres conditions d'élevage. Le groupe considérait comme un important pas en avant le cadre de travail proposé par le Conseil canadien de protection des animaux à l'égard des soins et de l'utilisation des animaux transgéniques en confinement. Selon les participants, il serait aussi important de peaufiner les exigences actuelles en matière de confinement dans le but de les adapter à des applications spécifiques aux animaux transgéniques, de même que d'élaborer des cadres de surveillance de la santé de ces animaux, car c'est ainsi que l'on pourra évaluer l'incidence des modifications biotechnologiques sur les animaux et atténuer les effets qu'elles pourraient avoir sur l'homme, l'animal et l'environnement. Les participants croyaient que la participation du public à tous les paliers de consultation, surtout en ce qui concerne le bien-être des animaux, était essentielle aux progrès dans ce domaine.

Préoccupations du public
Selon les participants, le maintien d'un régime réglementaire efficace et l'accroissement de la confiance du public envers les organismes de réglementation gouvernementaux devraient être considérés comme des questions hautement prioritaires. Un certain nombre de facteurs étaient jugés importants pour le maintien d'un régime réglementaire efficace, dont: l'égalité des connaissances entre les organismes de réglementation et la communauté scientifique; le recours à des cadres de réglementation et à des protocoles d'essai à la fois transparents et scientifiques; le maintien d'une assise scientifique solide au sein du gouvernement qui ne soit pas financée par l'industrie; la volonté politique. Par ailleurs, voici ce que les participants considéraient comme prioritaire pour accroître la confiance du public: la communication efficace des décisions réglementaires d'une manière claire et opportune; le déploiement d'efforts proactifs pour accroître la sensibilisation du public aux nouvelles applications biotechnologiques; la transmission de données exactes au public concernant les problèmes inhérents aux produits; l'assurance de la participation du public aux prises de décisions réglementaires.

Durant les discussions, les participants ont indiqué que le fait de donner aux consommateurs la possibilité de prendre des décisions d'achat grâce à l'étiquetage était un moyen important à envisager pour atténuer les préoccupations du public. La question de l'étiquetage est vue par les consommateurs comme leur seul moyen d'avoir un certain droit de regard sur la question des produits alimentaires transgéniques, que ceux-ci proviennent de sources animales ou végétales. On a exprimé l'opinion selon laquelle l'étiquetage pourrait éliminer l'incertitude associée aux sources alimentaires et contribuer à accroître la confiance du public.

L'effet possible des animaux transgéniques sur la diversité biologique est un autre sujet de préoccupations pour le public. Les participants pensaient que des animaux transgéniques économiquement viables pourraient rapidement dominer une lignée particulière s'ils étaient élevés dans des fermes dispersées dans tout le Canada, ce qui entraînerait une perte de diversité biologique. Le maintien de la diversité biologique a une importance cruciale, et il existe un certain nombre de dangers possibles associés à la perte d'une telle diversité génétique. On s'inquiète surtout de la possibilité qu'une lignée particulière d'animaux transgéniques affiche, sans qu'on le sache, une forte vulnérabilité à certains agents infectieux. Cela pourrait se produire si un organisme en particulier n'était pas présent au Canada au moment de la libération de l'animal transgénique et s'établissait quelques années plus tard après que le fonds génétique de l'espèce ait largement diminué. Par ailleurs, on pourrait ne pas connaître la vulnérabilité des animaux transgéniques à certains agents infectieux au moment de leur libération, car il serait pratiquement impossible de tester les animaux transgéniques à l'égard de tous les agents pathogènes imaginables avant leur libération.

Selon le groupe, une évaluation approfondie des effets de la libération d'animaux transgéniques sur les écosystèmes est aussi essentielle. Ainsi, avant de procéder à la libération d'animaux transgéniques, il faudrait évaluer leur aptitude possible à dominer les espèces sauvages et à les remplacer dans leur habitant ou leur niche environnementale.

POINTS CLÉS ET RECOMMANDATIONS

  1. Il importe de reconnaître que le processus de production d'animaux transgéniques pourrait entraîner la propagation non seulement d'espèces susceptibles d'avoir des effets sur les écosystèmes, mais aussi d'agents pathogènes connus et nouveaux pouvant affecter la santé de l'homme et de l'animal.
  2. Parmi les problèmes qui méritent une évaluation approfondie figure la possibilité que ces animaux propagent des maladies à rétrovirus, la grippe, des maladies à prions, des agents pathogènes modifiés et des agents adventices introduits par l'intermédiaire des réactifs utilisés pour la manipulation génétique. Cette liste de possibilités est loin d'être complète et chaque lignée transgénique devrait être évaluée au cas par cas.
  3. Nous devrions aussi être conscients du fait que les animaux transgéniques pourraient afficher de nouveaux profils de vulnérabilité à la maladie et des caractéristiques physiologiques modifiées, ce qui influerait sur leurs besoins métaboliques et nutritifs et sur le stress qu'ils subissent, d'où la nécessité de modifier les pratiques d'élevage.
  4. Avant d'approuver les animaux transgéniques ou les produits qui en découlent, il faudra s'assurer d'avoir mis en place des protocoles énonçant des mesures d'atténuation des risques conçues pour protéger l'homme, l'animal et l'environnement.
  5. Nous devrions soigneusement évaluer les effets des manipulations génétiques sur le bien-être des animaux et nous assurer que les questions liées au bien-être des animaux et aux pratiques d'élevage ont été dûment prises en considération dans le cadre de réglementation des animaux transgéniques.
  6. Il est essentiel que nous nous efforcions d'atteindre et de maintenir un niveau élevé de confiance du public envers les organismes de réglementation, et ce, en témoignant un engagement envers les sciences et les infrastructures scientifiques, en élaborant des cadres réglementaires transparents et, enfin, en communiquant l'information sur les produits et les décisions scientifiques d'une manière exacte et opportune.
  7. Dans le cadre de l'élaboration d'un cadre réglementaire sur les animaux transgéniques, nous devrions prendre en considération les préoccupations du public à l'égard des effets que pourrait avoir la libération d'animaux transgéniques sur la biodiversité et sur l'écosystème.
  8. Enfin, nous devrions activement tenter d'accroître la participation du public au processus de prise de décisions réglementaires.

Personnes-ressources du Ministère:
Dr Primal Silva
Agence canadienne d'inspection des aliments
Division de la santé des animaux et de l'élevage

Paul Varughese
Santé Canada
Division de l'immunisation


SÉANCE DE DISCUSSION DU GROUPE D'EXPERTS

Membres

Margaret Kenny
Ted Schrecker
Roy Atkinson

Bill Hewett
Mark Bisby
Robert Etches

Agence canadienne d'inspection des aliments
Consultant en pratique privée, éthicien
Groupe de travail sur la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Conseil de recherches médicales
Origen Therapeutics

Cette séance de discussion visait à donner aux membres du groupe d'experts la possibilité de faire des suggestions et des observations sur ce qu'ils avaient vu et entendu au cours des deux derniers jours. Elle a aussi permis aux participants de poser des questions aux membres du groupe d'experts, puis de discuter en plénière de questions et d'idées dont ils n'avaient pas discuté à souhait durant les séances de travail en petits groupes. [Un rapport sur la période de discussion se trouve à l'annexe B).

L'animateur, Alain Rabeau, de Intersol Consulting, a demandé aux membres du groupe de traiter des prochaines étapes à mettre de l'avant en regard des trois thèmes suivants.

  • Leadership
  • Ressources
  • Participation

Margaret Kenny, Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA)

Participation
Laissez-moi commencer par le thème de la « participation », sans aucun doute l'une des principales préoccupations exprimées durant les discussions. La participation nécessite une communication efficace. À vrai dire, on ne peut participer sans communiquer des idées ou échanger des connaissances. La participation des intervenants, puisque nous nous engageons dans un processus de consultation, sera primordiale. Pour ce qui est de la question de savoir quelles seront les prochaines étapes à mettre de l'avant pour favoriser la participation, il est peut-être un peu trop tôt pour que je puisse parler de toutes les composantes du régime réglementaire et de ce qu'il adviendra des commentaires que avez formulés. Je suis convaincue que nous ne nous arrêterons pas ici. Nous aurons à examiner une longue liste de questions sur des aspects de la réglementation et nous pouvons envisager la mise en place de groupes de consultation, comme cela s'est déjà fait dans le passé, qui serait spécialement chargé d'examiner des questions particulières, comme celles qui ont relevées au cours des deux derniers jours. Nous aurons besoin de la participation que nous avons obtenue ici.

Ressources
En ce qui concerne les ressources, j'aimerais pouvoir dire que nous disposerons de X millions de dollars pour mener à bien nos activités, mais personne ne me croirait. Ceci étant dit, les ressources seront allouées aux priorités, et on peut certainement dire que l'on a réussi à cerner en partie les questions qui devront être examinées, les choses qui devront être faites et les recherches qui devront être réalisées. Je crois donc que la première étape consistera à réaffecter les ressources et à en allouer de nouvelles en fonction de nos priorités.

Leadership
La question du leadership est un autre élément important, et on ne peut tout simplement pas s'attendre à ce qu'un seul groupe offre ce leadership. Des chefs de file émergeront de l'industrie alimentaire, des associations de sélectionneurs, des groupes qui sont ici présents aujourd'hui pour représenter les intérêts des animaux et, enfin, du gouvernement. Nous avons tous un rôle à jouer et nous devons mettre ensemble la main à la pâte. L'un de nos objectifs est d'accroître la sensibilisation à l'importance des chefs de file pour l'accomplissement des étapes qu'il nous reste à franchir. J'ose espérer qu'à la fin de la journée nous pourrons dire que c'est ce que nous aurons accompli.

Ted Schrecker, consultant en pratique privée, éthicien

J'aimerais d'abord remercier les organisateurs de m'avoir invité à cette consultation où j'ai pu en apprendre beaucoup sur un sujet tout à fait passionnant. J'espère avoir apporté une contribution valable. Je crois bien que oui si je me fie sur le fait que certaines personnes ont pu citer l'information que j'avais présentée dans mon diaporama avec une facilité surprenante.

Je serai bref, car je veux entendre ce que les autres membres du groupe ont à dire. J'aimerais juste souligner un point qui m'a semblé important: la nécessité d'agir de façon proactive dans le domaine de la réglementation des animaux transgéniques, que nous avons malheureusement tendance à considérer comme des exceptions – les derniers venus dans l'étable en quelque sorte. Mais je crois que les choses évolueront très rapidement. J'ai l'impression que les personnes présentes aujourd'hui dans cette salle qui sont un peu plus jeunes que moi verront une époque où la grande majorité des animaux d'élevage commercialement viables seront transgéniques et où les poissons consommés par la population du monde industrialisé seront sans doute des poissons transgéniques cultivés. Il ne faut donc plus les considérer comme des cas particuliers ou exceptionnels.

Roy Atkinson, Groupe de travail sur la stratégie canadienne en matière de biotechnologie

J'aimerais remercier les organisateurs pour l'invitation. Ce que je vois aujourd'hui est un exemple de ce que préconise en général la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie. Le Canada — chef de file mondial en matière de développement des produits et des marchés — peut compter sur une infrastructure scientifique de qualité pour définir les moyens d'assurer à sa population les avantages recherchés. Si vous consultez le document de la Stratégie, vous constaterez qu'on y fait mention de la nécessité de faire participer les intervenants et le public, de l'importance des partenariats et du besoin de dresser ensemble une longue liste de tâches à accomplir, que ce soit dans le domaine de la recherche et du développement, de la commercialisation et de l'accès aux marchés ou de l'engagement et de la sensibilisation du public. Les discussions que nous avons tenues ensemble m'ont amené à voir comment ces tâches pourraient s'accomplir et comment des ententes globales peuvent faire progresser les choses et permettre de définir ce qu'il y a à faire. Je vous remercie encore une fois de m'avoir invité et j'espère que ma contribution vous a été utile.

Mark Bisby, Conseil de recherches médicales

J'aimerais continuer dans la même veine que M. Atkinson, qui plaçait cette séance dans le contexte de la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie. J'ai beaucoup appris en prenant part à cette consultation et en écoutant ce que se passe actuellement en raison de ma participation aux travaux de recherche et de développement réalisés dans le cadre de la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie. À mon avis, la réglementation joue un rôle important et, pour être efficace, elle doit en premier lieu reposer sur une bonne assise scientifique et, en deuxième lieu, contribuer à la mise en place de la stratégie et non y faire obstacle. J'ai déjà entendu quelqu'un dire que la réglementation peut devenir un goulot entre la science et l'application de la technologie. Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi et, en fait, la réglementation peut favoriser le flux d'information entre les découvertes et leurs applications. J'espère que les gens n'oublierons pas cela, peu importe le processus qui sera mise en place. En venant ici, j'espérais accroître la sensibilisation, dans un contexte réglementaire, aux préoccupations concernant le bien-être des animaux, et je crois avoir atteint cet objectif. Je ne suis d'ailleurs pas le seul à travailler en ce sens. Il y a des gens ici du Conseil canadien de protection des animaux et d'autres organismes de protection des animaux qui ont beaucoup fait pour accroître la sensibilisation. C'était étrange pour moi de me ranger derrière certains de mes amis membres du mouvement de protection des animaux parce que, dans d'autres circonstances, nous n'avons pas toujours eu les mêmes vues sur ce qu'est une utilisation acceptable des animaux. Mais, cette fois-ci, nous sommes tous d'avis que les animaux issus de cette technologie méritent que nous consentions les meilleurs efforts pour assurer leur bien- être.

Robert Etches, Origen Therapeutics

J'aimerais moi aussi remercier les organisateurs de m'avoir invité à cette réunion. Je suis toujours très intéressé à connaître l'opinion de chacun sur des questions telles que celles-ci. J'aimerais commenter ce que M. Schrecker et M. Bisby ont dit sur l'utilisation des animaux transgéniques et sur où nous en sommes actuellement dans ce domaine. Je pense qu'il importe de se rappeler que nous sélectionnons des animaux pour les mettre au service de l'humanité depuis des milliers d'années et que nous utilisions des techniques génétiques traditionnelles avant même que la génétique soit une science reconnue. Nous avons sélectionné des populations énormément diversifiées de volailles, de bovins, de porcs, de poulets, de pigeons, d'oiseaux chanteurs, etc. Ce dont nous parlons actuellement, c'est d'un nouveau procédé et non d'un nouveau produit. Je pense que le principe de sélection des animaux pour divers usages et diverses raisons, y compris le divertissement, est d'ores et déjà bien reconnu. Ce qui importe le plus ici, c'est le produit et non le procédé, et nous devons évaluer les animaux transgéniques dans cette optique. Cela étant dit, je pense qu'il importe de reconnaître à cette réunion que le concept du bien-être des animaux et de bonnes pratiques d'élevage reste valable, mais que tout cela doit s'inscrire dans le contexte de nos préoccupations relatives à l'innocuité et à la santé humaine. Par surcroît, les animaux transgéniques doivent être économiquement viables pour qu'on en produise. J'aimerais conclure en disant qu'il n'y a pas, à priori, de raisons pour que les animaux transgéniques ne satisfassent pas à tous ces principes et, en fait, je suis convaincu qu'ils s'y conformeront lorsque leur utilisation sera courante.


MOT DE LA FIN
Ian Shugart, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada

Ian Shugart est sous-ministre adjoint de la Direction générale de la protection de la santé (DGPS), Santé Canada, responsable de la coordination du projet de transition de la DGPS. Ce projet permettra à la DGPS de répondre aux besoins des Canadiens en matière de gestion des risques au cours du prochain siècle. Dans son mot de la fin, M. Shugart a présenté aux participants un survol de la situation actuelle et future.

Je viens tout juste de terminer une série de consultations publiques sur le renouveau du cadre législatif au sein duquel travailleront les responsables de la protection de la santé au pays. Je crois donc pouvoir deviner les questions et les thèmes qui ont fait l'objet de vos discussions.

  1. Preuves solides basées sur la science et la connaissance — Pour appuyer la prise de décisions.
  2. Meilleure communication entre les secteurs — Afin de comprendre les différents points de vue et enjeux, ce qui englobe les normes internationales.
  3. Facteurs éthiques, sociaux, culturels et économiques — Qui sont aussi importants que la science et la connaissance.
  4. Ressources – Ce qui est requis pour stimuler les recherches et les découvertes scientifiques qui sous-tendent la biotechnologie et, plus spécifiquement la transgénique, en tant que technique d'avant-garde et secteur naissant.
  5. Leadership et engagement — Surtout de la part du gouvernement fédéral.

Selon les renseignements qui j'ai reçus et ce que j'ai entendu aujourd'hui, les questions dont vous avez débattu sont les mêmes dont j'entends parler depuis deux mois. Nous nous sommes lancés dans une démarche de gestion des risques et de prise de décisions qui sera parsemée de conflits, d'incertitudes, mais qui sera aussi riche en possibilités. Cette démarche suscitera un grand débat de société et énormément de controverses, comme l'information véhiculée par la presse écrite et la télévision en témoigne de façon quotidienne.

Il me semble aussi important que nous abordions la question sur notre propre terrain, que nous précisions la terminologie, que nous exprimions souvent le « gène de l'écoute » et le « gène de défense des intérêts », car je suis convaincu que cette question sera longuement débattue sur la place publique.

À la Direction générale de la protection de la santé, nous sommes déterminés à gagner la confiance du public en élaborant un processus décisionnel basé sur des preuves. Nous voulons aussi faire montre d'une plus grande ouverture, afin que les gens, qu'il s'agisse de membres d'un groupe en particulier, de membres avertis du public ou, puisque nous vivons dans une démocratie, de membres non avertis du grand public, aient les moyens de comprendre les décisions et leur justification et qu'ils aient leur mot à dire. Nous croyons sincèrement que notre engagement et que de bonnes décisions bien communiquées au public — toute une suite de bonnes décisions surpassant en grand nombre toutes les mauvaises décisions ou les décisions douteuses — nous permettront de gagner la confiance du public.

Il me semble qu'au cours des deux derniers jours, nous avons vraiment atteint le coeur de certaines de ces questions. Il va sans dire que votre contribution sera précieuse pour les gens qui auront à élaborer des politiques, un cadre réglementaire et des lignes directrices.

Comment utiliserons-nous cette information?

  1. Vous recevrez les documents de travail que vous avez utilisés ainsi qu'un résumé des discussions que vous avez tenues en petits groupes et en plénière; nous nous efforcerons de le faire avant Noël, mais il se pourrait que ça soit plus long.
  2. Il y aura des périodes de commentaires appropriées, et les suggestions faites se refléteront dans le contenu du cadre réglementaire et des lignes directrices qui seront préparés. Nous espérons, moi et mes collègues, que vous serez en mesure de reconnaître votre contribution.

Le gouvernement fédéral continuera de prendre ses responsabilités en offrant un leadership dans ce domaine. Mais nous sommes tout à fait conscients du fait que nous n'avons pas toutes les réponses et qu'un leadership exige une prise en considération des préoccupations de la communauté, ce qui nécessite un certain degré d'humilité et d'écoute à l'égard des diverses sources d'expertise et de connaissance.

Nous devons continuer à examiner la question de la participation du public, et je pense que nous aurons un certain nombre d'occasions pour le faire. Dans certains domaines scientifiques (indépendamment des discussions que nous avons tenues ici en vue de déterminer si la situation dans son ensemble était favorable ou défavorable — c'est probablement un mélange des deux, étant donné que le domaine progresse si rapidement), il existe une concurrence si intense à l'égard des connaissances, des cerveaux, des droits de propriété intellectuelle et des possibilités d'appliquer cette technologie au développement de produits et de pratiques qu'il faut s'attendre, j'en suis certain, à une plus grande demande et à de plus fortes pressions sur le plan des ressources. Des ressources qui seront nécessaires non seulement pour la recherche scientifique et la formation, mais aussi pour la gestion même du processus.

Nous devrons aussi concentrer nos efforts sur la communication et l'éducation. J'estime qu'il ne faut avoir l'illusion qu'une bonne communication est la solution à tous les problèmes — elle n'amène pas nécessairement un changement d'opinion ou un changement de perspective. La vérité, bien que nous acceptions la notion de son existence sous une forme absolue, n'est pas l'objet de la science et de la philosophie. La société continuera de se pencher sur cette question, et je pense que nous devrons nous habituer à l'idée — ou accepter le fait — qu'il y aura toujours des gens pour s'objecter à notre point de vue. Notre engagement envers l'éducation et la communication ne doit pas défaillir, mais il faut se garder d'être trop optimiste.

Enfin, j'aimerais remercier certaines personnes et organisations, en commençant par vous les participants. Nous reconnaissons que la tenue d'ateliers de ce genre entraîne souvent une surcharge de travail. Nous vous remercions donc d'avoir bien voulu vous prêtez à cet exercice. Nous aimerions aussi remercier les organisations qui ont parrainé l'atelier: l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Santé Canada, Pêches et Océans Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada. Comme à l'habitude, comme ce sont les initiatives prises par des personnes en particulier qui font bouger les choses, j'aimerais aussi remercier Eric Broughton, maintenant à la retraite, qui a contribué à la préparation et à la mise sur pied de l'atelier, Shari Haas, qui a offert un soutien logistique avec toute l'efficacité et la gaieté qu'on lui connaît, ainsi que Mary-Ann Green et Stephen Yarrow et leur équipe. L'atelier n'aura duré que deux jours, mais les efforts consentis par chacun se feront sentir longtemps.

J'espère que vous avez trouvé l'expérience utile, et je peux vous assurer que vous l'apprécierez d'autant plus quand vous serez à même d'en mesurer les résultats.


SUIVI DE LA CONSULTATION

La présente section décrit les prochaines étapes à suivre dans le cadre du processus de suivi.

  1. Utilisation alimentaire prévue et sort des animaux transgéniques (Partie I — Questions liées à l'innocuité des aliments)
  2. Libération des animaux transgéniques dans l'environnement et risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques
  3. Zootechnie
  4. Obtention de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques
  5. Utilisation prévue et sort des animaux transgéniques (Partie II — Questions liées à l'abattage et à l'élimination)
  6. Retraçage, enregistrement et identification des animaux
  7. Évaluation des risques pour l'environnement associés aux poissons transgéniques

1. UTILISATION ALIMENTAIRE PRÉVUE ET SORT DES ANIMAUX TRANSGÉNIQUES — QUESTIONS LIÉES À L'INNOCUITÉ DES ALIMENTS
Santé Canada

Description
La biotechnologie moderne peut non seulement être utilisée pour modifier le lait, les oeufs et la viande provenant des animaux, mais aussi pour faire évoluer leurs caractéristique d'élevage, de production et de transformation. Santé Canada a déjà établi des lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des microorganismes et des plantes modifiés génétiquement qui sont vendus pour la consommation humaine au Canada. Le Ministère élargira la portée de ces lignes directrices aux animaux d'élevage, y compris les poissons, issus de la biotechnologie. Ces nouvelles lignes directrices indiqueront aux producteurs les données qu'ils doivent fournir en tant que preuves de l'innocuité des aliments nouveaux.

Le projet de règlement sur les aliments nouveaux soumis en vertu de la Loi sur les aliments et drogues exigera que les producteurs d'aliments nouveaux notifient Santé Canada avant de vendre ces aliments ou produits alimentaires ou d'en faire la publicité. Ce projet de règlement a fait l'objet d'une publication préalable dans la Gazette du Canada, Partie I, le 26 septembre 1998. Une période de commentaires de 60 jours a suivi cette publication. Les représentants ministériels examinent actuellement les réponses reçues, et la publication du règlement final dans la Gazette du Canada, Partie II, est prévue pour le milieu de 1999.

Méthode
Les principales recommandations présentées par les participants de ce groupe de travail étaient de continuer à utiliser la méthode d'équivalence essentielle pour déterminer l'innocuité des animaux transgéniques, mais aussi de surveiller des effets non intentionnels comme le comportement des animaux. Ces recommandations seront intégrées au volume III (animaux génétiquement modifiés) des Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux. Santé Canada mènera un examen interne de la version préliminaire de ces lignes directrices avant qu'elles ne soient soumises pour fins de commentaires aux participants de la consultation qui ont contribué à leur élaboration. Les modifications proposées seront intégrées au document, et la version finale sera transmise aux mêmes personnes pour un dernier examen. Une fois le processus d'examen terminé, les lignes directrices seront soumises à la traduction. Les versions françaises et anglaises du document seront par la suite accessibles auprès du Bureau de la biotechnologie et de Santé Canada ainsi que dans la section traitant des aliments nouveaux sur le site Web de Santé Canada.

Tous les volumes des lignes directrices seront périodiquement examinés et modifiés afin qu'ils reflètent les changements à venir au chapitre de la technologie et des critères d'évaluation de l'innocuité des aliments.

Documents prévus et échéanciers

  1. Préparation de l'ébauche du volume III (animaux génétiquement modifiés) des Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux.
    Date limite provisoire — Avril-mai 1999.
  2. Soumission de la version préliminaire des lignes directrices pour fins d'examen externe par les intervenants, y compris les participants de la consultation qui faisaient partie de ce groupe de travail.
    Date limite provisoire — Juillet-août 1999.
  3. Publication du volume III (animaux génétiquement modifiés) des Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux.
    Date limite provisoire — Février 2000.

2. LIBÉRATION D'ANIMAUX TRANSGÉNIQUES DANS L'ENVIRONNEMENT ET RISQUES RELATIFS À LA SANTÉ DES ANIMAUX ET AUX ZOONOSES DES ANIMAUX TRANSGÉNIQUES
Agence canadienne d'inspection des aliments

Description
Un thème commun est ressorti des groupes de travail qui ont traité de la libération d'animaux transgéniques dans l'environnement et des risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques: la nécessité de mener des évaluations approfondies de l'innocuité au cas par cas, tout en prenant en considération la protection de l'animal, de l'homme et de l'environnement. La première étape de l'élaboration de critères relatifs à la libération d'animaux transgéniques dans l'environnement a donc consisté à déterminer les dangers biologiques qui pourraient être associés aux animaux transgéniques et à leurs applications.

L'évaluation des risques relatifs à la santé des animaux et aux zoonoses des animaux transgéniques est une tâche complexe, car ces derniers font intervenir une dimension dont ne tenaient pas compte jusqu'à maintenant les évaluations des risques associés aux espèces. Dans ce contexte, il faudrait donc envisager les nouvelles possibilités suivantes: dérèglement des mécanismes de surveillance importants à la suite de l'insertion de gènes; franchissement de la barrière des espèces par les pathogènes; activation de virus latents; transfert possible d'agents infectieux adventices durant les procédures de modification génétique; possibilité d'introduction d'agents pathogènes nouveaux; limites techniques de la détection.

Méthodes

  • Obtenir des conseils d'experts en faisant effectuer à contrat un projet portant sur l'identification et la caractérisation des dangers biologiques qui pourraient être associés aux animaux transgéniques et à leurs applications.

Document prévu et échéancier

  • D'ici mars 1999, livraison d'un rapport scientifique traitant de préoccupations d'ordre biologique. Ce rapport sera utilisé pour préparer la version préliminaire de lignes directrices relatives à la libération dans l'environnement des animaux transgéniques.

Prochaines étapes

  • L'Agence canadienne d'inspection des aliments prendra en considération les recommandations du rapport et amorcera l'élaboration de critères concernant l'évaluation de l'innocuité des animaux transgéniques et leur libération dans l'environnement.
  • La préparation de lignes directrices à partir de ces critères et l'instauration possible de modifications législatives nécessiteront d'autres consultations auprès des intervenants.
  • Ces initiatives devront ensuite être mises en oeuvre dans le cadre de réglementation fédéral.

3. ZOOTECHNIE
Agriculture et Agroalimentaire Canada

Le génie génétique est en voie de devenir un outil important pour accroître la valeur des animaux. Quoique cela soit souhaitable, il est aussi possible que les modifications génétiques produisent de manière délibérée, accidentelle ou concomitante des changements comportementaux, fonctionnels et anatomiques qui pourront affecter le bien-être de ces animaux. Cette possibilité a soulevé de sincères préoccupations dans le public. Or, un élément important pour la prise de décisions dans le cadre du processus de réglementation consiste, d'une part, à élaborer des données et des moyens scientifiques solides pour évaluer le bien-être des animaux et, d'autre part, à concevoir des stratégies pour atténuer de possibles effets néfastes.

Pour donner suite à la Consultation sur la réglementation des animaux d'élevage issus de la biotechnologie, un groupe d'experts s'est réuni les 26, 27 et 28 février 1999. Cette rencontre était une première tentative pour déterminer quelles seraient les recherches à réaliser en vue d'obtenir l'information nécessaire à la prise de décisions éclairées concernant les caractéristiques de l'utilisation des animaux d'élevage génétiquement modifiés et les méthodes de gestion à adopter pour optimiser leur potentiel génétique et assurer leur bien-être. Ce groupe d'experts multidisciplinaire était formé de représentants du public, de sociétés de protection des animaux, d'une association professionnelle d'assistance aux animaux, de l'industrie, du monde universitaire et du gouvernement. Leurs discussions et commentaires écrits ont été résumés sous la forme d'un rapport consensuel que l'on peut se procurer auprès du Dr S. K. Ho, personne-ressource du Ministère.

Pour déterminer l'acceptabilité éthique de l'application de la biotechnologie aux animaux et à leur utilisation, on doit mettre en relation les effets sur le bien-être des animaux et tout avantage possible et réel que pourrait retirer la société. Le bien-être est plus que l'absence de maladie. C'est l'ultime manifestation de l'intégration des environnements internes et externes de l'animal. Les membres du groupe d'experts ont convenu qu'il fallait évaluer, avant d'envisager la libération d'animaux d'élevage génétiquement modifiés dans le secteur agricole commercial, l'incidence des modifications génétiques sur le bien-être des animaux en fonction de l'environnement de l'utilisateur final et des systèmes de gestion que l'on prévoit utiliser. L'information recueillie dans le cadre de ce processus devrait fournir des précisions sur les degrés de vulnérabilité des animaux, les stratégies de gestion visant à favoriser le bien-être ainsi que sur les mesures d'atténuation possibles. Elle pourrait être présentée, par exemple, sous la forme d'un code de pratiques (ou d'un guide de l'utilisateur) sur les soins applicables à une espèce animale génétiquement modifiée en particulier.

Pour garder le pas avec les progrès technologiques, il faudra mener d'autres consultations et obtenir d'autres conseils d'experts concernant l'acceptabilité de divers degrés de changements comportementaux, pathologiques et physiologiques. S'il importe que les normes canadiennes s'harmonisent aux normes internationales, il n'en demeure pas moins nécessaire qu'elles tiennent compte de l'unique environnement canadien et des pratiques régionales de gestion du bétail. Le dialogue devra certainement se poursuivre. Il faudra tenir d'autres discussions, comme l'a fait ce groupe d'experts, pour examiner les nombreuses questions qui restent à préciser et/ou résoudre afin que le public ait l'assurance que cette technologie est utilisée à bon escient et ce, dans le respect de ce qui est acceptable sur les plans éthique, humain et social.

4. OBTENTION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES À PARTIR D'ANIMAUX TRANSGÉNIQUES
Santé Canada

Description
L'obtention de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques soulève un certain nombre de questions reliées à la protection de l'homme, de l'animal et de l'environnement. Les États-Unis ont produit un document de travail intitulé Points to consider in the Manufacture and Testing of Therapeutic Products for Human Use Derived from Transgenic Animals (document PTC) qui traite de certaines de ces questions. De précieux commentaires ont été tirés de la Consultation sur la réglementation des animaux d'élevage issus de la biotechnologie. Santé Canada dispose maintenant des outils nécessaires pour entreprendre l'élaboration d'un cadre de réglementation dans ce domaine.

Méthode
Une étude d'experts-conseils permettra de mener une évaluation approfondie des questions suivantes et de formuler des recommandations à leur égard.

  • Quels sont les changements spécifiques à apporter au document américain intitulé Points to consider in the Manufacture and Testing of Therapeutic Products for Human Use Derived from Transgenic Animals afin d'obtenir une version canadienne acceptable?
  • Quels aspects techniques du document faudrait-il mettre à jour?
  • Comment les recommandations tirées de la Consultation sur la réglementation des animaux d'élevage issus de la biotechnologie pourraient-elles être le mieux intégrées à ce document?
  • Est-il possible d'élargir la portée du document (qui porte essentiellement sur les gros ongulés) de manière qu'il englobe les petits mammifères, les oiseaux et les poissons?
  • Serait-il possible d'inclure au document une orientation sur le confinement des animaux et de leur matériel génétique?

Document prévu et échéancier
La version préliminaire de l'étude devra être soumise à Santé Canada d'ici le 31 mars 1999.

Prochaines étapes

  • Santé Canada prendra en considération les recommandations de l'étude et agira en conséquence: adopter le document PTC; rédiger une section supplémentaire pour traiter des préoccupations canadiennes; élaborer des lignes directrices canadiennes sur l'obtention de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques.
  • Le processus d'adoption d'un document d'orientation canadien, qu'il se présente sous la forme d'un supplément ou de nouvelles lignes directrices, devra faire l'objet d'autres consultations auprès des intervenants.
  • Ces lignes directrices seront promulguées par Santé Canada avant que ne soit autorisée pour la première fois au Canada la fabrication commerciale de produits biopharmaceutiques à partir d'animaux transgéniques.

5. UTILISATION ALIMENTAIRE PRÉVUE ET SORT DES ANIMAUX TRANSGÉNIQUES — LIGNES DIRECTRICES SUR L'ABATTAGE ET L'ÉLIMINATION
Santé Canada

Description
Les méthodes actuellement employées pour modifier génétiquement les animaux ne sont pas efficaces et leur stabilité par rapport au génome receveur n'est pas connue. On assistera donc à la propagation de nombreux animaux qui n'auront pas incorporé l'ADN étranger, qui l'auront perdu ou qui n'exprimeront pas la caractéristique souhaitée. Afin de recouvrer certains des coûts associés à la mise au point de cette technologie et de réduire les frais d'élimination, des animaux d'élevage non transgéniques pourraient être vendus en tant qu'aliments. Il est donc essentiel que leur caractère transgénique soit déterminé avant que l'on envisage de les faire entrer dans la chaîne alimentaire.

Méthode
Les principales recommandations formulées par les participants de ce groupe de travail portaient sur la détermination, au moyen de méthodes scientifiques, du caractère transgénique des animaux d'élevage génétiquement modifiés et ce, au tout début du processus de développement. Ces recommandations seront intégrées aux Lignes directrices sur l'abattage et l'élimination des animaux issus de la biotechnologie moderne. Un examen interne de ces lignes directrices sera réalisé par Santé Canada avant qu'elles ne soient transmises pour fins d'examen externe aux participants de la consultation qui ont contribué à leur élaboration. Les modifications proposées seront intégrées au document, et la version finale sera transmise aux mêmes personnes pour un dernier examen. Une fois le processus d'examen terminé, les lignes directrices seront soumises à la traduction. Les versions françaises et anglaises du document seront par la suite accessibles auprès du Bureau de la biotechnologie et de Santé Canada ainsi que dans la section traitant des aliments nouveaux sur le site Web de Santé Canada.

Les lignes directrices seront périodiquement examinées et modifiées afin qu'elles reflètent les changements à venir au chapitre de la technologie et de l'évaluation du caractère des animaux d'élevage.

Document prévu et échéanciers

  1. Préparation de l'ébauche des Lignes directrices sur l'abattage et l'élimination des animaux issus de la biotechnologie moderne et conduite d'un examen interne par des représentants de Santé Canada.
    Date limite provisoire — Juillet-août 1999.
  2. Envoi de la version préliminaire des lignes directrices pour fins d'examen externe aux participants de la consultation qui faisaient partie de ce groupe de travail. Date limite provisoire — Septembre-novembre 1999.
  3. Traduction des lignes directrices. Date limite provisoire — Janvier 2000.
  4. Publication des Lignes directrices sur l'abattage et l'élimination des animaux issus de la biotechnologie moderne. Date limite provisoire — Février 2000.
  5. Établissement d'une assise législative (Loi sur les aliments et drogues). Date limite provisoire — Février 2000.

6. RETRAÇAGE, ENREGISTREMENT ET IDENTIFICATION DES ANIMAUX D'ÉLEVAGE
Agriculture et Agroalimentaire Canada

Description
Un nouveau système d'identification et de retraçage des animaux issus de la biotechnologie moderne doit être mis en place. Les participants au groupe de travail sur l'identification et le retraçage étaient d'accord pour dire que les choses doivent évoluer rapidement et que le système devrait autant que possible être mis en place d'ici deux à cinq ans. Ils estiment que le comité responsable de l'organisation des consultations serait le mieux placé pour prendre les rênes et que ses efforts devraient être coordonnés avec ceux du Groupe de travail sur l'identification du bétail (LIDWG). Le LIDWG est un comité industrie-gouvernement qui est chargé de coordonner l'élaboration de systèmes nationaux d'identification et de retraçage du bétail. Ses objectifs sont surtout liés à la santé et à la salubrité des aliments et visent à satisfaire aux exigences du commerce tant national qu'international. Une fois mis en oeuvre, ce système devrait répondre étroitement aux besoins d'identification et de retraçage des animaux transgéniques, bien que des exigences additionnelles puissent également s'appliquer.

Méthodes

Faire effectuer à contrat par un expert-conseil une étude visant à évaluer les besoins et les préoccupations de l'industrie vis-à-vis de l'élaboration d'un cadre conceptuel pour l'identification et le retraçage des animaux transgéniques.

Examiner les commentaires tirés de la Consultation sur la réglementation des animaux d'élevage issus de la biotechnologie et le rapport préparé par l'expert-conseil dans le but d'évaluer comment les préoccupations et les suggestions clés pourraient être intégrées dans le cadre conceptuel.

Document prévu et échéancier
Un rapport réalisé par un expert-conseil sera soumis à Agriculture et Agroalimentaire Canada le 31 mars 1999.

Prochaines étapes

Agriculture et Agroalimentaire Canada prendra en considération les conclusions du rapport préparé par l'expert-conseil et agira en conséquence: analyse des recommandations et passage du cadre conceptuel à un cadre pratique, de concert avec le LIDWG et d'autres groupes.

Agriculture et Agroalimentaire Canada et le comité responsable de l'organisation des consultations évalueront la nécessité de conférer un pouvoir législatif spécial, de s'en remettre entre autres à la Loi sur la généalogie des animaux et à la Loi sur la santé des animaux ou d'adopter une nouvelle loi au besoin.

Il faudra mener d'autres consultations auprès des intervenants avant de créer ou de mettre en application un cadre pour le retraçage, l'enregistrement et l'identification.

7. ÉVALUATION DES RISQUES POUR L'ENVIRONNEMENT ASSOCIÉS AUX POISSONS TRANSGÉNIQUES
Pêches et Océans Canada

Les commentaires formulés durant cette consultation contribueront à l'élaboration d'un projet de réglementation et d'un projet de lignes directrices qui seront soumis à une consultation ultérieure qui aura lieu au début de l'an 2000. Ils seront aussi pris en considération pour la coordination des recherches visant à élargir la base de connaissances, à améliorer le système réglementaire et à accroître la sensibilisation du public.

Description
Le ministère des Pêches et Océans (MPO) a amorcé un projet de réglementation en vertu de la Loi sur les pêches qui traite des questions soulevées durant la consultation au sujet de la libération de poissons transgéniques dans l'environnement. Un premier projet de réglementation et de lignes directrices sera disponible au début de l'an 2000 aux fins de consultation ultérieure. Pour accompagner le projet de réglementation qui fera l'objet de cette consultation, les ébauches des documents suivants seront fournis.

  1. Résumé de l'étude d'impact de la réglementation (introduction qui accompagne une loi approuvée dans la Gazette du Canada).
  2. Critères de rendement sur le confinement à utiliser par les laboratoires qui réalisent des projets de recherche et de développement.
  3. Lignes directrices sur les méthodes d'évaluation des risques. Des ressources sont requises pour la distribution des projets proposés aux régions relevant du MPO, aux organismes provinciaux, aux associations sectorielles et aux groupes de défense de l'intérêt public pour fins d'examen et de commentaires.

Méthode

  • Rédaction du Résumé de l'étude d'impact de la réglementation, des critères de rendement et des lignes directrices sur les méthodes d'évaluation des risques.
  • Traduction.
  • Impression.

Documents prévus et échéanciers

  • D'ici la fin de novembre 1999, livraison de tous les documents.
  • D'ici la fin de février 2000, traduction, impression et distribution.
  • Au début de l'an 2000, consultation ultérieure.

ANNEXES

A Liste des participants

B Séance de discussion du groupe d'experts

C Glossaire


ANNEXE A — LISTE DES PARTICIPANTS

Carla Abbatemarco
Directrice technique
Conseil des viandes du Canada
875, avenue Carling, bureau 410
Ottawa (Ontario) K1S 5P1
(613) 729-3911
(613) 729-4997
carlaa@cmc-cvc.com

Bill Allen
Sous-ministre adjoint
Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario
1, Stone Road West, 5e étage
Guelph (Ontario) N1G 4Y2
(519) 826-4301
(519) 826-4416
ballen@omafra.gov.on.ca

Bill Anderson
Directeur, Regulatory Support Services
Ag-West Biotech Inc.
101-111 Research Drive
Saskatoon (Saskatchewan) S7N 3R2
(306) 668-2656
(306) 975-1966
bill.anderson@agwest.sk.ca

Harvey Artsob
Section des maladies zoonomiques
Laboratoires nationaux de Santé Canada
1015, rue Arlington, bureau 4700
Winnipeg (Manitoba) R3E 3R2
(204) 789-2134
(204) 789-2082
harvey_artsob@inet.hwc.ca

Roy Atkinson
Directeur général
Groupe de travail sur la Stratégie canadienne
en matière de biotechnologie
235, rue Queen, bureau 779B
Ottawa (Ontario)
(613) 946-8926
(613) 941-5533
atkinson.roy@ic.gc.ca

Éric Aubin
Agent d'information et de recherche
Union des producteurs agricoles
555, boul Roland-Therrien
Longueuil (Québec) J4H 3Y9
(450) 679-0530 poste 517
eaubin@upa.qc.ca

Lorne Babiuk
Directeur
Veterinary Infectious Disease Organization
120 Veterinary Road
Saskatoon (Saskatchewan) S7N 5E3
(306) 966-7475
(306) 966-7478
babiuk@sask.usask.ca

Bill Ballantyne
Institut des aliments du Canada
(Porc Maple Leaf)
4639-72 Avenue S.E.
Calgary (Alberta) T2C 3Z2
(403) 720-1403
(403) 720-1594

Pat Basu
USDA, FSIS, OPHS
Room 6921 East
Franklin
1400 Independence Avenue
Washington, D.C. 20250-3700
(202) 501-7319
(202) 501-7639
pat.basu@usda.gov

Steven Bauer
Senior Investigator
FDA/CBER/Div. Cell & Gene Therapies
NIH Building 29B Room NN11 HFM-521
8800 Rockville Pke
Rockville, MD 20852
(301) 827-0684
(301) 827-0449
bauer@A1.cber.fda.gov

Jan Beardall
Environnement Canada
315, boul St-Joseph
Place Vincent Massey
Hull (Québec) K1A 0H3
(819) 997-6803
(819) 997-7155
jan.beardall@ec.gc.ca

Tillmann Benfey
Professeur et directeur des études de deuxième et troisième cycle
Département de biologie
Université du Nouveau-Brunswick
Fredericton (Nouveau-Brunswick) E3B 6E1
(506) 452-6293
(506) 453-3583
http:www.unb.ca/biology/faculty/benfey.html

Jason Berg
Ministère des Pêches et des Océans
200, rue Kent
Ottawa (Ontario) K1A 0E6
(613) 990-0306
(613) 954-0807
bergj@dfo-mpo.gc.ca

Maureen Best
Chef, Contrôle des dangers biologiques
et de la sécurité
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342
(613) 228-6675
mbest@inspection.gc.ca

Mark Bisby
Directeur, Direction générale des programmes
Conseil de recherches médicales
Holland Cross, tour B
1600, rue Scott
Ottawa (Ontario) K1A 0W9
Tél.: (613) 954-1959
Télécopieur: (613) 952-2277
Courriel: mbisby@hpb.hwc.ca

Ron Black
Société canadienne d'enregistrement des animaux
2417, Holly Lane
Ottawa (Ontario) K1V 0M7
(613) 731-1770
(613) 731-0704

Eric Broughton
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0YP
(613) 225-2342

Stephanie Brown
Alliance animale du Canada
221, avenue Broadview, no 101
Toronto (Ontario) M4M 2G3
(416) 462-9541
(416) 462-9647
brown@idirect.com

Barb Buchanan
Santé Canada
Direction générale de la protection de la santé
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
(613) 941-9784
(613) 952-6400
barbara_buchanan@hc-sc.gc.ca

Glenn Cherry
Association Holstein du Canada
171, rue Colbourne
Brantford (Ontario) N3T 6C9
(519) 756-8300
(519) 756-8202
glenn@holstein.ca

Steve Davidge
Gestionnaire supérieur
Développement de l'industrie, Division du développement de l'industrie,
Gouvernement du Manitoba
500-155 Carlton Street
Winnipeg, Manitoba R3C 3H8
(204) 945-1056
(204) 945-3977
sdavidge@itt.gov.mb.ca

Willie Davidson
Acting Dean of Science
Dean of Science Office C-20001
Chemistry Building
Memorial University
St. John's (Terre-Neuve)
(709) 737-8153
(709) 737-3316
willieD@morgan.ucs.mun.ca

Serge Dea
Professeur, D.M.V., Ph.D.
Université du Québec
Institut Armand-Frappier
Case postale 100
531, boulevard des Prairies
Laval (Québec) H7N 4Z3
(450) 687-5010 poste 4219
(450) 686-5627
serge-dea@IAF.uquebec.ca

Robert Devlin
Chercheur scientifique
Pêches et Océans Canada
4160 Maine Drive
West Vancouver (C.-B.) V7V 1N6
(604) 666-7926
(604) 666-3497
devlinr@dfo-mpo.gc.ca

Ronald Drapeau
Directeur général
Centre d'insémination porcine du Québec Inc.
1486, Saint-Aimé
Saint-Lambert (Québec) G0S 2W0
(418) 889-9748
(418) 889-8210

Brenda Dunbar
Directrice générale
Alliance de l'industrie canadienne de l'aquaculture
75, rue Albert, bureau 907
Ottawa (Ontario)
(613) 239-0612
(613) 237-0619
dunbarcaia@acquaculture.ca

Elliot Entis
Président
A/F Protein
935 Main Street
Waltham, MA 02154
(781) 899-7755
(781) 899-8482
afprotein@aol.com

Rob Etches
Origen Therapeutics
651 Gateway Blvd
Suite 980
South San Francisco 94080
(650) 827-0200
(650) 827-0300
retches@origentherapetuics

Tim Flaherty
Santé Canada
Immeuble DGPS, 2e étage
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0K9
(613) 946-8799
(613) 954-4627
tim_flaherty@hc-sc.gc.ca

Garth Fletcher
Président
A/F Protein Canada, Inc.
20 Hallett Street
St. John's (Terre-Neuve) A1A 5B2
(709) 738-4638
afpcan@avint.net

Cecil Forsberg
Professeur
Department of microbiology
Guelph (Ontario) N1G 2W1
(519) 824-4120
(519) 837-1802

Ronald Fournier
Réseau canadien de l'environnement 560 Kenneth Road
Glassville (Nouveau-Brunswick) E7L 1V3
(506) 246-5572 téléphone/télécopieur
zanner@nbnet.nb.ca

Richard Gallant
Spécialiste en aquiculture
Ministère des Pêches et du Tourisme
C.P. 2000
Charlottetown (Î.-P.-É.) C1A 1N8
(902) 368-5524
(902) 368-5542
rkgallant@gov.pe.ca

Clément Gauthier
Conseiller spécial auprès du conseil d'administration
Conseil canadien de protection des animaux
350, rue Albert, bureau 315
Ottawa (Ontario) K1R 1B1
(613) 238-4031
(613) 238-2837
cgauthier@bart.ccac.ca

Jan Gavora
Directeur général
Bio Soma Technologies Inc.
51, avenue Forest Hill
Ottawa (Ontario) K2C 1P7
(613) 226-5030
(613) 226-7688
gavora@sympatico.ca

Ann Gibbins
Professeur et président
University of Guelph
Department of Animal and Poultry Science
Guelph (Ontario) N1G 2W1
(519) 824-4120 (poste 2251)
(519) 767-0573

Laki Goonewardene
Manager Research Support
Animal Industry Division
204-700-113 Street
Edmonton (Alberta) T6H 5T6
(403) 427-4545
(403) 427-1056
goonewa@agric.gov.ab.ca

Charlie Gracey
240 Knudson Dr.
Kanata (Ontario) K2K 2N8
Télécopieur: 591-6659
Courriel: PALADAMA@compmore.net

Mary Ann Green
Santé Canada
Direction générale de la protection de la santé
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0K9
(613) 957-3844
(613) 954-8637
mary_ann_green@hc-sc.gc.ca

Gilly Griffin
Université d'Ottawa
Faculté des sciences de la santé
Bureau du doyen
451, Smyth Road
Ottawa (Ontario) K1H 8M5
(613) 562-5800 poste 8051
(613) 562-5627
ggriffin@uottawa.ca

Joyce Groote
BIOTECanada
130, rue Albert, bureau 420
Ottawa (Ontario) K1P 5G4
(613) 230-5585
(613) 233-7541

Shari Haas
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, Promenade Camelot
Nepean (Ontario)
K1A 0Y9
(613) 225-2342
(613) 228-6604
shaas@inspection.gc.ca

Larry Hammell
Professeur adjoint
Atlantic Veterinary College,
University of Prince Edward Island
Department of Health Management
Charlottetown (Î.P.É) C1A 4P3
(902) 566-0728
(902) 566-0823
lhammell@upei.ca

Isabelle Hetram
Ontario Veterinary Association
Association canadienne des vétérinaires
248, Argyle Street South
Caledonia (Ontario) K1R 7K9
(905) 765-6206

S.K. Ho
Agriculture et Agroalimentaire Canada
930, avenue Carling
Ottawa (Ontario)
(613) 759-7853
(613) 759-7769

Norris Hoag
Sous-ministre adjoint
Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario
1, Stone Road West
Guelph (Ontario) N1G 4Y2
(519) 826-4166
(519) 826-4222
nhoag@omafra.gov.on.ca

Jean Hollebone
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342
jhollebone@inspection.gc.ca

Murray Hunt
Association canadienne des éleveurs de bétail
2133 4th Concession W.
Troy (Ontario) L0R 2B0
(519) 647-3332

Paul Jensen
Directeur, Direction générale du bétail et des aliments du bétail
Ministère de l'Agriculture et du Développement rural
C.P. 6000
Fredericton (Nouveau-Brunswick) E3B 5H1
(506) 453-2457
(506) 457-7267
pjensen@nbgov.ca

Marilyn Keaney
Directrice
Service vétérinaire et animalier
Université d'Ottawa
451, Smyth Road, bureau 1311
Ottawa (Ontario) K1H 8M5
(613) 562-5412
(613) 562-5467
mkeaney@uottawa.ca

Lorraine Keeping
Présidente
Société canadienne des éleveurs de chèvres
R.R. 1, Box 51
Christopher Lake (Saskatchewan) S0J 0N0
(306) 982-3785
(306) 982-4785
ljkeeping@sk.sympatico.ca

John Kellar
Agence canadienne d'inspection des aliments
Surveillance des maladies animales
IRV
3851, Fallowfield Road
Nepean (Ontario) K2H 8P9
(613) 228-6698, poste 5407
(613) 228-6675
jkellar@inspection.gc.ca

G.J. Kraay
Directeur
Genetics Branch
Saskatchewan Research Council
15 Innovation Blvd
Saskatoon (Saskatchewan) S7N 2X8
(306) 933-7700
(306) 933-5505
kraay@src.sk.ca

Alex Kuta, Ph.D.
Directeur principal, Affaires réglementaires
Genzyme Corporation
One Mountain Road, P.O. Box 9322
Framingham, MA 01701-9322
(508)270-2138
(508)271-2692
akuta@genzyme.com

André La Prairie
Division de la politique
Direction générale de la protection de la santé
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
(613) 941-5513

Ed Lister
Président
Fondation canadienne de conservation des ressources génétiques des animaux de ferme
390, avenue Hinton
Ottawa (Ontario) K1Y 1B1
(613) 722-4411
(613) 722-5024
lister@magi.com

Peter Little
(Ontario Veterinary College)
506 McRenolds Street
Carphage, N.C. 28327
(910) 947-1659
(919) 544-3218

Shelley MacInnis
Directrice adjointe, Politique et relations avec les provinces
Les Producteurs Laitiers du Canada
75, rue Albert
Ottawa (Ontario) K1P 5E7
(613) 236-9997
(613) 236-0905
smacinnis@dfc-plc.ca

Vic Malta
Consultant, Rothsay
Canadian Renderers Association
C.P. 8270
Dundas (Ontario) L9H 5G1
(905) 628-2258
(905) 628-8577

Ron Marquardt
Professeur
The University of Manitoba
Faculty of Agricultural and Food Sciences
Department of Animal Sciences
Winnipeg (Manitoba)
(204) 474-9393
(204) 474-7628

Leslie McClaren
Canadian Animal Research Council
a/s Derek Anderson
Department of Animal Science
N.S. Agricultural College
58 River Road
Truro (Nouvelle-Écosse) B2N 5E3

Alexandra McGregor
Analyste en politique sur la santé de l'environnement
Assemblée des Premières nations
1, rue Nicholas
Ottawa (Ontario) K1N 7B7
(613) 241-6789 poste 240
(613) 241-5808 poste 5807
smcgregor@afn.ca

Karen McIntyre
Santé Canada
Direction générale de la protection de la santé
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
(613) 952-7322
(613) 952-6400
karen_mcintyre@hc-sc.gc.ca

Murray McLaughlin
Président
Ontario Agri-Food Technologies
1, Stone Road West
Guelph (Ontario) N1G 4Y2
(519) 826-4195
(519) 826-3389
oaft@sentex.net

Robert McNabb, agronome
Directeur général adjoint
Canadian Cattlemen's Association
215-6715 8th Street N.E.
Calgary (Alberta) T2E 7H7
(403) 275-8558
(403) 274-5682
mcnabbr@catttle.ca

W.J. Meadus
Chercheur scientifique
Centre de recherches de Lacombe
6000 C&E Trail
Lacombe (Alberta) T4P 3P5
(403) 782-8111
(403) 782-6120

Gene Murano
Program Director Biologic Sciences
U.S.Pharmacopeia
12601 Turnbrook Parkway
Rockville, Maryland 20852
(301) 816-8330
(301) 816-8373
gm@usp.org

Andre Ng-Kwan-Hang
Professeur et président
Université McGill, Département de zootechnie
21111, chemin Lakeshore
Ste-Anne-de-Bellevue (Québec) H9X 3V9
(514) 398-7806
(514) 398-7964
ng@agradm.1an.mcgill.ca

Marie-France Palin
Agriculture et Agroalimentaire Canada
2000, route 108 est, C.P. 90
Lennoxville (Québec) J1M 1Z3
(819) 565-9171, poste 207
(819) 564-5507
palinmf@inspection.gc.ca

Martin Pelletier
Directeur technique
Conseil canadien des transformateur d'oeufs et de volailles
1545, avenue Carling, bureau 400
Ottawa (Ontario) K1Z 8P9
(613) 724-6605
(613) 724-4577
cpepc@magi.com

Francois Pothier
Professeur agrégé
Université Laval, Département des sciences animales
Pavillon Paul Comptois
Sainte-Foy (Québec) G1K 7P4
(418) 656-2131, poste 7805
(418) 656-3766
francois.pothier@crbr.ulaval.ca

Iola Price
Ministère des Pêches et des Océans
200, rue Kent
Ottawa (Ontario) K1A 0E6
(613) 990-0275
(613) 954-0807
pricei@dfo-mpo.gc.ca

Alain Rabeau
Animateur
Intersol Consulting Inc.
350, rue Sparks
Ottawa (Ontario)
(613) 230-6424
(613) 567-1504

Martin Rice
Directeur général
Conseil canadien du porc
75, rue Albert, bureau 1101
Ottawa (Ontario) K1P 5E7
(613) 236-9239
(613) 236-6658
rice@fox.nstn.ca

Anthony Ridgway
Santé Canada
Direction des produits thérapeutiques
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
(613) 952-3605
(613) 941-5841
anthony_ridgway@hc-sc.gc.ca

Joanne Riendeau
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342
(613) 228-6633
jriendeau@inspection.gc.ca

Richard Robinson
Chef, Identification du bétail et réglementation
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342, poste 3771
(613) 228-6636

Frances Rodenburg
Directrice générale
Fédération des sociétés canadiennes d'assistance aux animaux
30, Concourse Gate, pièce 102
Nepean (Ontario) K2E 7V7
(613) 224-8072
(613) 723-0252
cfhs@magi.com

Myron Roth
Directeur technique
Salmon Health Consortium
75, rue Albert
Ottawa (Ontario) K1P 5E7
(613) 239-0612
(613) 239-0619

Bakhshish Samagh
Agence canadienne d'inspection des aliments
3851, Fallowfield Road
Nepean (Ontario) K2H 8P9
(613) 228-6698, poste 5939
(613) 228-6675
bsamagh@inspection.gc.ca

Ted Schrecker
Éthicien / conférencier de séance plénière
176 York Street, Suite 31
London (Ontario) N6A 1B5
(519) 432-5649

Bernard Schwetz
U.S. Food and Drug Administration
Office of Science
5600 Fishers Lane, HF-33, Room 17-35
Rockville, Maryland 20857
(301) 827-3340
(301) 827-3042

Troy Seidle
Animal Issues Coordinator
The Centre for Compassionate Living
Student Life Centre, Room 2139
200 University Avenue West
Waterloo (Ontario) N2L 3GZ
(519) 888-4882
(519) 725-3093
wpirg@watservI.uwaterloo.ca

Vern Seligy
Santé Canada
Centre d'hygiène du milieu
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
(613) 952-5852
vern_seligy@hc-sc.gc.ca

Ian Shughart
SMA invité
Direction générale de la protection de la santé
Pré Tunney
Ottawa (Ontario)
K1A 0L2

Primal Silva
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342
(613) 228-6612
psilva@inspection.gc.ca

James Squires
Professeur
University of Guelph, Department of Animal and Poultry Science
Guelph (Ontario) N1G 2W1
(519) 824-4120, poste 3928
(519) 836-9873
jsquires@aps.uoguelph.ca

Garth Sundeen
Analyste de la politique
Fédération canadienne de l'agriculture
75, rue Albert, bureau 1101
Ottawa (Ontario) K1P 5E7
(613) 236-3633
(613) 236-5749
gsundeen@fox.nsti.ca

Ron Teather
Chercheur scientifique
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Centre de recherches de Lethbridge
C.P. 3000
Lethbridge (Alberta) T1J 4B1
(403) 317-2246
(403) 382-3156
teather@inspection.gc.ca

Isabelle Tremblay-Summers
Directrice de la ferme
Nexia Biotechnologies Inc.
21 025, route transcanadienne
Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec) H9X 3R2
(514) 457-4522
(514) 457-5395

David Trus
Agriculture et Agroalimentaire Canada
2200, Walkley Road
Ottawa (Ontario)
(613) 759-6217
(613) 759-6316
trusd@inspection.gc.ca

Jeff Turner
Nexia Biotechnologies Inc.
21 025, route transcanadienne
Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec) H9X 3R2
(514) 457-4522, poste 12
(514) 457-5395
jturner@nexiabiotech.com

Tony Van dreumel
Pathologiste vétérinaire
Animal Health Lab
University of Guelph, Box 3612
Guelph (Ontario) N1H 6R8
(519) 824-4120, poste 6902
(519) 821-8072
evandreu@lsd.uoguelph.ca

Paul Varughese
Santé Canada
Division de l'immunisation
Édifice LCDC, 3e étage
Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
(613) 957-1344
(613) 952-7948
paul_varughese@hc-sc.gc.ca

Diane Wetherall
Food Biotechnology
Communications Network
1 Stone Road West, 4th Floor West
Guelph (Ontario) N1G 4Y2
(519) 826-3440
(519) 826-3441
diane@foodbiotech.org

Fred Whoriskey
Vice-président à la recherche et à l'environnement
Fédération du saumon de l'Atlantique
C.P. 429
St. Andrews (Nouveau-Brunswick) E0G 2X0
(506) 529-1039
(506) 529-4985
asfres@nbnet.nb.ca

Stephen Yarrow
Bureau de la biotechnologie
Agence canadienne d'inspection des aliments
59, promenade Camelot
Nepean (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342
(613) 228-6604
syarrow@inspection.gc.ca


ANNEXE B — SÉANCE DE DISCUSSION DU GROUPE D'EXPERTS

Q M. Atkinson pourrait-il expliquer ce que fait le Groupe de travail sur la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie?
R [R. Atkinson] Le Groupe lui-même est en période de transition. Il a été formé en juin dernier et a fait participer 22 organismes gouvernementaux et ministères différents. Une ronde de consultations nationales a eu lieu qui s'est traduite, en juin, par la présentation au cabinet fédéral d'une stratégie à quatre volets:
  • un cadre stratégique;
  • un plan de travail pour l'avenir;
  • la création d'un organisme consultatif extérieur;
  • une nouvelle structure organisationnelle interne visant à fournir une certaine orientation politique pour faciliter la mise en oeuvre.

Le Groupe de travail est en train d'étayer cette structure interne jusqu'à ce qu'il puisse mettre en place un secrétariat permanent. En outre, l'ensemble du milieu de la biotechnologie met actuellement en oeuvre une partie de ce processus.

Q Quels sont les éléments du Groupe de travail et quelles sont ses activités?
R [R. Atkinson] On a déterminé 10 thèmes de travail:
  1. La confiance du public, la communication et la sensibilisation
  2. La recherche et le développement
  3. La réglementation visant à protéger la santé et l'environnement
  4. La biotechnologie servant à obtenir des avantages pour la santé publique
  5. La propriété intellectuelle
  6. La commercialisation de la technologie
  7. Les questions internationales
  8. Les ressources humaines
  9. La collecte et l'analyse de données pertinentes pour la politique
  10. Les stratégies sectorielles

Dans le cadre de l'élaboration de la stratégie, l'un des points qui a été soulevé durant les consultations était que les divers publics — les provinces, l'industrie, les groupes de consommateurs — voulaient participer à l'établissement des buts, à la prise des décisions relatives aux principes importants et à la façon de procéder ensemble à l'application de ces principes. Nous n'en sommes qu'au début du processus et nous essayons justement de découvrir comment réaliser cet objectif. La présente réunion est un exemple d'application de ce processus en ce qui a trait aux organismes transgéniques. En effet, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments sont en train d'appliquer le principe aux organismes transgéniques. Je tiens des discussions avec un certain nombre de provinces pour trouver des mécanismes de collaboration concertée à l'échelle des gouvernements ainsi que des façons de réaliser les principes et les orientations de la stratégie. Agriculture et Agroalimentaire Canada se penche sur son programme de recherche et de développement et tente de déterminer des façons de l'orienter en vue de l'atteinte des objectifs de la stratégie. Le processus est en cours de mise en oeuvre, et nous n'en sommes qu'au début de la période de transition, entre la conception et la rédaction des principes et les efforts visant à les mettre en application.

Remarque: Pour ceux qui ne sont pas au courant, il y a énormément d'information sur la Stratégie en matière de biotechnologie sur Internet, au: http://strategis.ic.gc.ca/SSG/bh00127e.html.

Q Qui est représenté dans le Groupe de travail?
R [R. Atkinson] En ce qui concerne la structure interne, le Premier ministre a établi un comité de sept ministres, soit les ministres de:
  • Industrie Canada
  • Agriculture et Agroalimentaire Canada
  • Santé Canada
  • Affaires étrangères et Commerce international Canada
  • Ressources naturelles Canada
  • Environnement Canada
  • Pêches et Océans Canada

Ce groupe de ministres est chargé d'agir comme chef de file et de diriger les activités de coordination relatives à la façon dont le gouvernement fédéral procédera à la mise en oeuvre. Sous ce groupe se trouve le comité parallèle toujours présent de sous-ministres qui transmettent des instructions aux gens comme nous, qui sommes à un échelon inférieur. Le groupe le plus important est probablement le comité des sous-ministres adjoints, qui proviennent des sept mêmes ministères, et qui comprend un représentant des trois conseils de subvention ainsi que du Conseil de recherches médicales et du Conseil national de recherches du Canada. Le nombre de représentants scientifiques est imposant. Ces groupes fonctionnent comme un conseil d'administration et tentent de nous guider dans le travail que nous accomplissons.

Dans la structure interne, il y a des membres d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, d'Environnement Canada et d'Industrie Canada. Puisque la portée de ses activités touche à l'ensemble du gouvernement, le Groupe de travail ne représente qu'une transition. La fonction que j'assume sera finalement remplie par un petit secrétariat formé de sept à dix personnes. À l'heure actuelle, nous ne sommes que quatre personnes, ce qui est l'une des raisons pour laquelle notre visibilité n'est pas très grande présentement. Le cadre stratégique établit des orientations à propos desquelles tous les ministères participants ont des responsabilités. Le gouvernement a pris des décisions afin d'essayer de mettre en oeuvre la stratégie. Il s'agit probablement de l'une des premières et des plus précoces tentatives de collaboration au sein d'un secteur. Comment traiter des questions de biotechnologie de manière responsable pour que le Canada devienne un chef de file mondial dans ce domaine et ses applications tout en intégrant les questions économiques, sociales et éthiques. La participation et l'engagement du public et le partenariat avec ce dernier sont tous des expressions de ce principe. Voilà un exemple de la façon dont les choses progressent. Qui vous représente ici aujourd'hui? C'est vous. Cette activité se répétera sur plusieurs scènes avant que nous ayons terminé. Il existe d'autres échelons, notamment celui des provinces, et nous tentons de trouver des façons de faire progresser les choses plus rondement pour mener à bien nos activités. Le processus sera long.

Q Quel est le rôle du Comité consultatif canadien de la biotechnologie dans la réglementation des formes de vie transgéniques?
R [R. Atkinson] La création du nouveau Comité consultatif canadien sur la biotechnologie a représenté l'un des rouages de la machine. Beaucoup de consultations ont porté sur ce sujet dans l'ensemble du pays. Il en est résulté un mandat très large en faveur de la création d'un organisme qui conseillerait le gouvernement sur tous les sujets, allant de l'éthique à l'environnement jusqu'à l'économie, de façon à ce qu'une approche large et intégrée soit adoptée dans l'étude des questions que soulève la biotechnologie dans la société. L'autre point qui est ressorti de la consultation (découlant à parts égales de l'information et des observations), c'est que les gens veulent un organisme d'experts. Ils veulent que les membres de cet organisme soient choisis en raison de leurs connaissances et non pas en raison de leur rôle de défenseurs ou de représentants de groupes d'intérêts. Nous disposons maintenant d'un organisme d'experts — c'est ce qu'on nous a proposé de faire; nous l'avons fait. En outre, on s'est engagé fermement à ce que cet organisme mène ses activités de façon ouverte et transparente et à faire participer les divers intervenants et publics à ses délibérations. On est en train de le mettre sur pied, et je suppose que d'ici quelques semaines, un comité de nomination sera établi et que le processus sera public. Chacun de vous, en tant qu'individu ou représentant d'une organisation, aurez l'occasion, si vous le désirez, de présenter des noms et de proposer des personnes qui devraient faire partie du groupe consultatif. Le processus sera ouvert et transparent. Nous examinerons la liste et nous nous assurerons qu'elle comprend la gamme d'experts requise et qu'elle représente les intérêts et les connaissances de tous les secteurs et de toutes les régions. On formulera ensuite des recommandations au comité des ministres, qui établira l'organisme, espérons-le au cours de la prochaine année.
Q En ce qui concerne les préoccupations éthiques liées à la biotechnologie, je suis content de constater que nous avons évolué tout au long de la consultation et que nous semblons progresser vers un concept très important à mon avis. Margaret Kenny a parlé de la nécessité de rassembler les intervenants afin d'obtenir leur participation; elle a fait allusion à l'amélioration des communications et à la consultation. Selon moi, ce sera dans la structure et les pouvoirs accordés que nous pourrons réellement voir si nous avons réussi à obtenir cette participation et à former des organismes consultatifs sectoriels utiles. À mon avis, pour que le projet soit une réussite, nous devons nous adresser aux groupes d'intervenants qui assistent aux activités des groupes consultatifs et leur accorder des pouvoirs, principalement aux non-scientifiques, afin qu'ils aient une influence sur une décision « d'aller de l'avant » ou de « ne pas aller de l'avant » ou relativement à une opinion particulière. Je m'attend à ce que l'organisme chargé de la réglementation soit disposé à aller au-delà de l'autorité ministérielle et à faire participer, par exemple, des experts universitaires et du secteur privé ainsi que des profanes. Toutefois, il faut faire en sorte que ces gens possèdent les pouvoirs nécessaires pour exercer une influence dans ces divers groupes. Je ne suis pas sûr que le terme consultatif soit le meilleur qualificatif dans ce cas-ci. Il faudrait faire en sorte que le processus soit équivalent à celui qui existe au Conseil canadien de protection des animaux par exemple, dont les membres peuvent exercer une influence parce qu'ils peuvent dire oui ou non. Lorsque les membres du Conseil présentent leur décision à la communauté, ils peuvent la justifier, parce qu'un processus d'éducation a eu lieu et que des questions spécifiques ont été posées.
R [R. Atkinson] Si vous vous arrêtez à examiner la portée et l'envergure de la biotechnologie et son rôle dans la santé et l'agriculture, dans l'aquaculture et la foresterie et dans l'environnement et que vous pensez à créer un comité, vous vous rendrez rapidement compte qu'un seul comité ne peut pas tout faire. Une partie de l'engagement pris dans le cadre de la Stratégie en matière de biotechnologie consiste à s'efforcer de trouver des façons, des moyens et des véhicules pour obtenir l'engagement du public et la participation des intervenants sur une grande échelle. Je rappelle que la présente consultation est un exemple de cet engagement. Le secteur agricole procède comme ça depuis longtemps; ce n'est pas nouveau dans notre milieu. Je pense que le recours à cette méthode se répandra. L'organisme de consultation n'est qu'un organisme de consultation. Il ne constitue pas une autorité exécutive et ne fonctionne pas en vertu d'une loi. On ne peut lui attribuer le pouvoir d'exercer l'autorité du gouvernement. Voilà sa nature. Il s'agit d'un groupe consultatif, probablement très influent. Cependant, les hypothèses concernant son caractère ouvert et son engagement ont effectivement des conséquences. Quelqu'un a déclaré: « Nous voulons participer tôt au processus. » Mais, ne sommes-nous pas dans cette salle au début d'un processus? Vous avez parlé d'un cadre de réglementation et de la façon dont vous pouvez participer, mais cela viendra un peu plus tard dans le processus.
Q Je pense que les gens qui rédigent les lignes directrices ont une tâche très difficile. L'un des aspects qui m'a préoccupé au cours de ces derniers jours est que si nous voulons réellement réussir à utiliser des animaux transgéniques dans l'économie, il faut tenir compte de la production animale. Il doit y avoir production animale quelque part. Je crains que les gens qui rédigent les lignes directrices n'aient pas une compréhension complète des systèmes de production animale. Nous vous demandons de ne pas oublier cet élément. Nous vous prions de comprendre la complexité des systèmes de production animale. J'ai noté que les connaissances laissaient beaucoup à désirer dans ce domaine, en particulier le fait que les industries varient grandement. Par exemple, l'industrie avicole diffère de l'industrie aquicole. Je vous exhorte donc à garder ce facteur en mémoire et je souhaite que les lignes directrices soient rédigées en tenant compte de divers systèmes de production animale, qu'il est difficile de rassembler sous une seule bannière.

Il est clair qu'une bonne stratégie de réglementation suivra une approche concertée. Ma question s'adresse en partie à Mark Bisby, qui a identifié un certain nombre de repères qui constitueraient selon lui un mécanisme de réglementation efficace. Hier et aujourd'hui, vous avez utilisé l'expression « sans obstacle ». Ce concept me laisse un peu perplexe, parce qu'il me semble que la définition même de réglementation comprend le fait que des points de contrôle seront établis. Lorsque vous prenez des décisions « d'aller de l'avant » ou de « ne pas aller de l'avant », parce qu'il vous faut à un certain point équilibrer des intérêts divergents. Dans la mesure où cela se produit, invariablement, une partie des intervenants sera désappointée ou sera d'avis que la réglementation est un obstacle. Il me semble qu'on parle inutilement d'obstacles, car même s'il existe certains obstacles ou barrières à surmonter, d'un certain point de vue, elles peuvent être perçues comme une obstruction, mais dans un contexte plus large, elles peuvent être utiles. Pourriez-vous clarifier cette question pour moi? Je suis un peu perplexe.

R [Mark Bisby] Je pense que vous avez touché le point que j'essayais d'illustrer, c'est-à-dire qu'il nous faut des systèmes de réglementation qui fournissent la plus grande assurance possible au sujet de la santé et du bien-être des humains, de la santé des animaux et de l'environnement. Mais en même temps, nous ne voulons pas d'un système qui soit si encombrant ou inutilisable que l'assurance qu'il fournit coûte aux Canadiens leur compétitivité sur la scène internationale. C'est l'argument que je voulais faire valoir. Je pense que nous avons besoin d'un système de réglementation qui puisse identifier les domaines où il y a vraiment des problèmes et qui puisse permettre leur examen dans le cadre d'un débat raisonnable pour que chacun soit satisfait à la fin du débat, mais qui puisse aussi permettre aux propositions ou aux initiatives qui ne posent pas de problèmes d'être acceptées rapidement sans bloquer tout le processus en raison d'un seul événement malheureux ou controversé.
Q Je ne pensais jamais que je pourrais m'entendre dire cela un jour, mais, à titre d'expert-conseil en réflexion, il semble que, dans le cas qui nous occupe, nous ayons davantage besoin d'un ministère distinct pour la biotechnologie. Essayons par exemple d'imaginer combien de temps il a fallu pour que le gouvernement établisse le ministère de l'Environnement parce que les problèmes s'accumulaient en si grand nombre que cela s'est imposé. Depuis ce temps, nous avons un ministre de l'Environnement, et nous en reconnaissons la nécessité aujourd'hui. Il semble en fait qu'il faille rassembler différents ministres et les informer de tous les sujets dont nous traitons. Je ne pense pas que cela soit nécessairement négatif du point de vue de la réglementation de l'industrie. Selon moi, dans un avenir prochain, il faudra que nous ayons en poste un ministre de la Biotechnologie qui répondra aux questions, et je peux imaginer certains sous-ministres ici présents qui pourraient peut-être remplir cette fonction maintenant. C'est seulement à ce moment-là que nous pourrons traiter des questions de volonté politique, de fonds, de protection des animaux et de l'ensemble de la situation.

J'aimerais revenir sur certaines recommandations dont nous avons parlé au début de la journée d'hier. Je me demande si l'on ne pourrait pas traiter de ces recommandations dans le cadre de discussions futures. Je fait partie de l'Union des producteurs agricoles du Québec, et les producteurs ont beaucoup de préoccupations.

  • Les documents utilisés pour l'enregistrement des produits transgéniques proviennent des compagnies. On craint que ces documents ne soient biaisés.
  • Les fusions de compagnies que nous observons depuis les quatre dernières années pourraient créer une situation de monopole sur le marché.
  • Il se produit un intégration verticale des entreprises qui mène à un contrôle des compagnies de semences et à une diminution de plus en plus prononcée des frontières entre les marchés agricole et pharmaceutique.
  • Certaines compagnies tentent maintenant de contrôler ces produits, par exemple, l'utilisation des gènes terminateurs, ce qui pourrait faire que les producteurs seraient obligés d'acheter certains produits transgéniques provenant de ces compagnies. Bien que cet exemple n'ait trait qu'aux végétaux seulement, il pourrait être appliqué aux animaux. Il faudrait que ces quatre points soient traités dans le cadre de discussions futures.

Quand doit-on s'attendre à voir des animaux d'élevage transgéniques sur le marché? Quand mangerons- nous des hamburgers provenant d'animaux transgéniques sans peut-être le savoir? Et dans le cas du poisson, ce moment arrivera-t-il dans deux ou trois ans?

R [Robert Etches] Dans le secteur pharmaceutique, nous verrons probablement des produits transgéniques sur le marché d'ici deux ou trois ans. Il est certain que des produits en sont maintenant rendus à la troisième étape des essais cliniques. Pour ce qui est des animaux transgéniques qui entreront dans le système de production d'aliments, je pense que l'avenir est considérablement plus éloigné. Selon moi, le fait que les produits transgéniques arriveront d'abord sur le marché des produits pharmaceutiques nous indique qu'il ne s'agit pas de savoir si le processus existe ou non, mais il s'agit de trouver des applications qui répondent à tous les critères dont nous avons parlé au cours des deux derniers jours. Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit en chantier. Il est tout à fait possible que nous ayons du poisson transgénique dans deux ou trois ans. En ce qui concerne les bovins, les moutons, les chèvres, les porcs et la volaille, il faudra probablement cinq à dix ans avant que nous soyons témoin d'une distribution à grande échelle sur le marché.
Q Voici une recommandation pour l'avenir.

Les représentants d'un des principaux intervenants ne se trouvent pas dans la salle, c'est-à-dire ceux du secteur des aliments et de la nutrition des animaux. À mon avis, il est très important qu'ils participent. Ils effectuent beaucoup de travaux de recherche et devraient faire partie de l'équipe. Je suis très surpris et en fait désappointé qu'ils ne soient pas présents.

Remarque:
Supposons que l'on cesse un moment de considérer les animaux transgéniques en raison de leur caractère transgénique et que l'on considère l'expérience acquise - il s'agit là d'une approche du secteur des produits pharmaceutiques, en particulier celui des protéines - et que l'on se penche sur la technologie de l'ADN recombinant et sur la position qu'elle occupe depuis les 15 dernières années, alors qu'on est passé de la modification des cellules pour produire une protéine à la modification d'un animal pour produire des protéines. Si l'on examine certains aspects en aval de la purification de ces substances à partir du lait, on constate que bon nombre des enjeux sont encore les mêmes. Cette technologie comporte des aspects avantageux, notamment la stabilité génétique, le niveau d'expression des gènes et la possibilité de maintenir ou non ce niveau d'expression. Beaucoup de ces aspects sont des questions dont on s'occupe déjà et dont on s'est déjà occupé avec beaucoup de succès dans le passé avec un très bon dossier quant à l'innocuité des protéines recombinantes. On a déjà utilisé des animaux pour fabriquer des produits biologiques pharmaceutiques dans le passé, sans compter les produits antitoniques ou antivenimeux et les autres produits de ce genre. On peut donc allier un grand nombre de ces éléments et examiner ainsi la question de la réglementation. Il y aura certainement des aspects qui seront uniques; il y aura des contrôles, du point de vue réglementaire et du point de vue pratique, pour faire que l'ensemble du système fonctionne. En ce qui concerne l'observation formulée au sujet des lignes directrices qui proviennent de l'industrie, je voudrais mentionner que ces lignes directrices sont préparées de concert avec l'industrie, et en ce qui concerne le document rendu public par la FDA en septembre 1995, il résultait d'un très grand effort de collaboration ne faisant appel à aucune compagnie particulière; de nombreuses parties intéressées ont discuté des aspects techniques. Les intervenants présents n'étaient pas là pour dicter à la FDA comment régir les organismes transgéniques.

Observation:
Jusqu'à présent, j'ai ressenti un curieux mélange d'enthousiasme grandissant et de frustration montante. Je suis enthousiaste au sujet de cette technologie et je pense que si nous voulons demeurer compétitif sur le plan international, il nous faudra l'adopter. On ne peut pas aller contre les principes selon lesquels les aliments que nous produisons à l'aide de cette technologie doivent être sûrs, mais c'est de là que vient ma crainte - et j'ai posé la question hier matin - quand est-ce qu'une personne comme moi qui est peu informée des aspects scientifiques s'arrête de discuter avec les gens qui y connaissent quelque chose? J'appuie ceux qui favorisent une approche fondée sur la science. Quant aux gens qui ont des préoccupations environnementales, pour citer un sénateur qui parlait au sujet de la SBTr, il a déclaré: « Je n'en veux pas, mais si c'est sécuritaire, qu'est-ce que je peux y faire? », comment convaincre le public de respecter l'approche scientifique? Si nous ouvrions les portes et que les gens de la presse venaient ici et que nous mettions en présence un expert et Maud Barlow. De quel côté pensez-vous que la presse se placerait? Quelle histoire serait rapportée dans le journal? Selon moi, le seule façon de traiter de la question, c'est en adoptant une approche fondée sur la science — faire venir ceux qui contestent la science à la table de consultation afin qu'ils en expriment la raison.

Au cours des deux derniers jours, nous avons entendu parler de l'importance d'une bonne base scientifique et de l'équivalence entre les connaissances des promoteurs et celles des chargés de la réglementation. À titre de membre à la retraite d'une faculté universitaire canadienne qui a vu ce qui est advenu des fonds destinés à la recherche et aux étudiants diplômés, je voudrais souligner en passant la nécessité d'avoir accès à des gens qui résoudront ces questions. Si l'on veut une bonne base scientifique et une évaluation appropriée, il faut qu'elles soient fondées sur la formation appropriée de jeunes gens qui apprennent les sciences. J'ai bien peur que le système tel que nous le connaissons ait fait l'objet d'une attaque financière au cours des dix à quinze dernières années, ce qui n'a pas été bon pour le pays.

R [Mark Bisby] Étant donné que je travaille pour un organisme subventionnaire, je suis bien au courant de l'état du financement de la recherche et du besoin d'amélioration dans ce domaine. Toutefois, une certaine part de la responsabilité revient aux universités. Vous pouvez me corriger sur ce point, mais je ne pense pas qu'il existe un seul cours dans une université canadienne qui prépare les gens à traiter des questions de réglementation, qui offre en particulier le bagage scientifique que requièrent les affaires réglementaires. Pour quiconque examine les annonces classées dans le Globe and Mail, il est certainement évident qu'il existe un large créneau pour ces compétences. Ma question est la suivante: Que font les universités lorsque s'ouvre un créneau professionnel réellement important dont on a grandement besoin au Canada, pourquoi ne produisent-elles pas les gens nécessaires pour le combler? Je pense que les universités devraient examiner minutieusement leurs activités et réaffecter certaines de leurs ressources à la réalisation de cet objectif.
Q Que fait le gouvernement pour accroître la confiance et l'acceptation du public relativement à la biotechnologie et pour faciliter la production dans ce domaine?
R [Margaret Kenny] À l'ACIA, nous n'essayons pas de convaincre quiconque de quoi que ce soit. Cela dit, nous avons effectivement la responsabilité d'expliquer aux gens ce que nous faisons, nous avons la responsabilité d'être crédibles, d'utiliser la meilleure base scientifique dont nous disposons pour notre système de réglementation. Nous avons la responsabilité d'adopter une approche prudente. Nous devons nous-mêmes être crédibles, mais nous devons accomplir une étape de plus, et je voudrais en fait procéder à une comparaison avec ce qui se passe dans le contexte européen; nous croyons qu'il est important de fournir aux gens de l'information sur ce que nous faisons. Prenons comme exemple le secteur des végétaux, lorsque nous prenons une décision à savoir s'il y aura ou non application dans l'environnement d'une nouvelle culture, dans le cas qui nous intéresse une culture mise au point grâce au génie génétique, nous publions un document. Ce document précise ce que nous avons examiné et ce que nous avons trouvé et pourquoi nous en sommes venus à la conclusion que nous avons tirée. Le document est diffusé le plus largement possible et affiché sur notre site Internet. Selon nous, nous avons la responsabilité de procéder ainsi. Cette façon de procéder est probablement utilisée davantage lorsqu'il s'agit de biotechnologie, mais nous avons des étalages dans les expositions et nous communiquons aux gens ce que nous faisons. À mon avis, il nous faut continuer cette façon de faire principalement en raison des lettres et des appels téléphoniques que nous recevons. Je ne cesse de m'étonner lorsque les gens nous téléphonent et nous disent: « Avez-vous jamais pensé aux allogènes dans nos aliments? Qui se penche sur cette question? » Il nous semble que deux personnes sur trois ne sont pas au courant que quelqu'un examine la question. Le seul fait d'être capable de communiquer aux gens représente une grosse responsabilité pour nous. Si cela accroît le sentiment de réconfort, c'est une bonne chose; si cela suscite des questions et des préoccupations qui sont ensuite portées à notre attention, c'est probablement une bonne chose aussi.

[R. Atkinson] Le rôle du système de réglementation est essentiel en raison de ce qu'il accomplit au sujet de la sécurité de la santé et de l'environnement. Je reviens sur une question posée plus tôt concernant la stratégie et l'engagement, une partie de ce que nous essayons de réaliser en tant que gouvernement est de trouver des façons de faire participer le public et de tenir des discussions et des débats publics sur les grandes questions qui influeront sur la biotechnologie et sur son rôle dans notre société. L'une des tâches que le nouvel organisme de réglementation réalisera est d'étudier certaines des questions difficiles dans le cadre de son mandat et d'obtenir dès le début la contribution des intervenants et du public. Si le comité décide qu'il est approprié qu'un projet aille de l'avant, on espère qu'ainsi tous ses membres offriront un appui plus solide. Si, dans le cadre de ce processus, le comité décide qu'un projet n'est pas approprié pour le Canada — je pourrais prendre comme exemple une décision de la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction dont l'une des conclusions a été que nous ne devrions pas cloner les êtres humains. Cette conclusion a découlé d'un processus dans le cadre duquel la Commission a tenté d'établir un consensus au sein de notre société sur la façon dont cette technologie devrait être utilisée. Plus nous procéderons de cette manière, plus les gens auront confiance dans les décisions que nous prenons et qui doivent être acceptées par la communauté.

Q Reconnaissant que ce n'est pas seulement le financement de la recherche qui a subi des compressions, mais aussi le financement des organismes de réglementation, de Santé Canada, etc., je pense qu'il est important que Santé Canada et les chargés de la réglementation, au moment d'élaborer une réglementation, fassent en sorte que les capacités scientifiques des chargés de la réglementation soient maintenues, mais il est aussi important pour ces derniers de reconnaître qu'il existe des connaissances spécialisées ailleurs, et, lorsqu'on traite particulièrement des produits transgéniques et que l'on veut rassurer le public, il faut s'assurer de tenir compte des spécialistes qui traitent des préoccupations éthiques ainsi que des questions de protection des animaux.

Il a été mentionné plus tôt que nous devrions établir un ministère de la Biotechnologie — nous laisserons à d'autres le soin de prendre une décision à ce sujet —, mais pour en revenir au groupe chargé du repérage et à ses préoccupations ainsi qu'à l'importance accordée à l'éducation, je me demande si, relativement à l'éducation en biotechnologie, les cinq ou sept ministères déjà mentionnés ne seraient pas capables d'une certaine façon de résoudre cette question.

R [Mark Bisby] Je sais qu'Industrie Canada est en train de mettre au point un site Web sur la biotechnologie et qu'il fournit de l'information au public. J'ai vu le contenu d'un certain nombre des ébauches de documents d'information qui seront placés sur le site Web et même moi je peux les comprendre; cette information est donc probablement acceptable aussi pour tous les autres ici présents. Elle sera très utile pour éduquer les gens en général. Je sais que nous nous fions de plus en plus sur les sites Web, mais cela ne sera pas suffisant. Ces sites sont passifs, il faut les chercher, ils ne vous atteignent pas aussi directement que le courrier par exemple, mais ils représentent un bon début.

[R. Atkinson] L'organisme de réglementation tente de mieux faire connaître ses activités. Il s'agit là d'une partie importante du processus d'information et d'éducation sans être une activité militante proprement dite. Comment fournir de l'information honnête et la diffuser? Je ne pense pas que l'on puisse attribuer cette tâche à deux ou trois personnes en leur disant voilà c'est votre travail, votre responsabilité — il faudra que l'ensemble du milieu s'en occupe. Voici deux expériences sur lesquelles je fonde mes affirmations. Je suis allé à Winnipeg pour rencontrer nos collègues des provinces de l'Ouest et pendant que j'étais là, je me suis trouvé à participer à un processus appelé « Startech ». Il s'agissait d'un processus mis sur pied par tous les instituts de recherches en santé de Winnipeg, y compris des gens du Centre national de recherches, des provinces et du secteur privé; j'étais là pour rencontrer ces personnes. Il y avait plein d'enfants d'âge scolaire. Les responsables se rapprochaient des membres de leur communauté et les éduquaient au sujet du rôle de la science dans la santé. Ce n'est pas facile d'atteindre les membres de la communauté, mais c'était une tentative. Je suis aussi allé à une réunion avec mes collègues, et la question de l'éducation et de la sensibilisation du public a été soulevée. Nous avions des exemples de sites Web et nous avons discuté de la manière de les améliorer dans le cadre d'un système de réglementation. J'ai regardé mes collègues et je leur ai dit que la dernière fois que j'avais examiné la question, l'éducation était une responsabilité provinciale. Il est certain que si nous voulons agir en tant que communauté, il faudra agir également au niveau des écoles secondaires, des écoles publiques et des universités. Selon moi, nous sommes engagés dans un processus à long terme; la technologie demeurera avec nous, avec nos enfants et nos petits enfants; elle est ici pour rester, et il nous faudra déployer d'énormes efforts pour progresser et pour qu'elle en vienne à faire partie de notre vie quotidienne et que les gens y soient sensibilisés. Cela ne se produira pas en un clin d'oeil, mais elle fera partie de notre vie normale. Nous devons trouver une manière d'éduquer plus de gens et plus rapidement. Il nous faut adopter une approche plus large en ce qui concerne cette science. Nous tentons de collaborer avec les provinces; une partie du travail incombera à l'industrie, une autre partie incombera aux chargés de la réglementation, et je suppose que vous aurez des rôles à jouer également.

[Ted Schrecker] Puisque la question de la recherche et de l'éducation a été soulevée à plusieurs reprises, il me semble que notre société a une attitude curieusement divisée en ce qui concerne l'éducation, la recherche, l'industrie fondée sur les connaissances, nouveau terme à la mode, et ainsi de suite. D'une part, nous discutons continuellement du besoin de recherche en science et en technologie de pointe, mais nous négligeons la recherche et les études sur les répercussions sociales plus étendues de la nouvelle technologie. Cependant, au même moment, nous qui appartenons au milieu de l'éducation post-secondaire ou universitaire avons constaté une compression ininterrompue des ressources disponibles pour la recherche, au point où une grande partie de la recherche qui est réalisée dans les universités est plutôt dirigée directement vers les résultats. Les universités ont pour tâche d'attirer des fonds de recherche. À mon avis, la grande inquiétude au sujet de l'enjeu biotechnologique ne concerne pas l'impact prévu d'une technologie particulière, bien que ce facteur puisse jouer un certain rôle, mais elle concerne plutôt le fait que la capacité étendue de mettre au point et d'évaluer la technologie est soumise à un contrôle commercial et laisse de côté les questions de plus large portée comme la signification sociale et le choix de la société. Les sciences qui étaient l'apanage des universités sont perçues comme de plus en plus contrôlées par les entreprises. Les sciences sociales sont également devenues, dans une large mesure, des sciences contrôlées par les entreprises. C'est ma perception fondée sur les dix années que j'ai passées dans le milieu de l'enseignement supérieur. J'ai le regret de dire que les perceptions et la méfiance que tout cela suscite sont en majorité fondées. Ce n'est pas le résultat d'une conspiration, mais c'est le résultat du coût de la recherche; il faut obtenir de l'argent quelque part et il est devenu très clair pour les gens qui travaillent dans le milieu universitaire que ni le bien public ni la curiosité fondamentale ne suffisent à justifier la recherche ces temps-ci. Je suis désolé de tracer un tableau sombre de la situation — il existe quand même des zones plus claires comme le programme du Conseil de recherches en sciences humaines — mais ce ne sont que quelques points lumineux dans une mer d'obscurité. Voilà la situation au niveau post-secondaire. À un niveau beaucoup plus fondamental, là où vous vous attendez à ce que le gens apprennent des choses comme ce qu'est un gène et que les gens normaux possèdent également de l'ADN, on peut voir — et je peux dire cela en toute sécurité, car le gouvernement provincial n'a joué aucun rôle dans le parrainage de la consultation — on peut voir qu'un premier ministre provincial considère évidemment les écoles comme une utilisation plutôt douteuse des biens immobiliers qui pourraient probablement être utilisées de façons plus lucratives comme salles de quilles ou clubs sportifs à ciel ouvert. À un moment donné, il me semble que si l'industrie et les divers intervenants touchés pensent sérieusement à appuyer la biotechnologie, ils devraient considérer beaucoup plus sérieusement que maintenant l'idée de bâtir des coalitions pour l'éducation et pour la recherche ainsi que pour les ressources que ces deux dernières nécessitent.

[Margaret Kenny] L'un des points positifs au sujet des communications liées à la biotechnologie est que le Canada a de bons antécédents en ce qui concerne la réalisation de ce genre d'activités. Dans notre groupe par exemple, Diane Wetherall, du Centre d'information sur la biotechnologie alimentaire, travaille à temps plein pour diffuser des communications au public concernant la biotechnologie et fournit de l'information équilibrée à divers intervenants. BIOTECanada a également participé à la consultation. Ils ont l'intention de parrainer trois ou quatre ateliers de deux jours pour expliquer ce qu'est cette technologie. Nous avions un représentant de AgWest Biotech de Saskatoon, qui dispose d'un centre permettant aux écoliers d'aller voir sur place ce qui se passe. Il existe donc une assise que nous pouvons améliorer. Ses activités ont-elles trait à la biotechnologie animale? Probablement pas dans une large mesure, mais l'assise est là sur laquelle nous pouvons bâtir.

[Bill Hewett] Au cours de la consultation, il a été mentionné que l'on devrait essayer de faire une réussite de cet exercice de façon à ce que le Canada puisse poursuivre et devenir compétitif dans le secteur de l'agroalimentaire et des pêches. Je veux exprimer mon appui à cette notion pourvu que nous établissions une réglementation et des communications efficaces en matière de technologie ici au Canada, ce qui deviendra un atout très important pour nous. Ce sera un atout très important pour la sortie des produits, pour leur présentation aux consommateurs et pour que ces derniers les acceptent non seulement ici au Canada, mais aussi sur nos marché extérieurs. Pour ce faire, il faudra des initiatives tout au long du processus et pas seulement une fois que nous aurons terminé notre débat au Canada. Je sais qu'il y a des activités qui ont lieu relativement à cet objectif tant dans les groupes d'intérêt que dans l'industrie et le gouvernement. C'est encourageant. Je voudrais également formuler une observation en tant que membre du public au sujet des communications liées à la biotechnologie, j'ai tendance à avoir relativement confiance en notre gouvernement, parce que je l'ai vu en action et, selon moi, nous ne réussissons pas trop mal, mais je n'ai pas encore entendu un message bien rédigé, clair et concis, qui présente la biotechnologie comme elle est et qui incite à ne pas en avoir peur. Il serait bon de ne pas propager la crainte et de disposer d'un court message clair.

Q Le Canada dispose-t-il de scientifiques compétents qui sont formés pour relever ces nouveaux défis au cours de la prochaine décennie, c'est-à-dire au-delà de l'an 2000?
R [R. Atkinson] Il est difficile de répondre à cette question. Lorsqu'on considère notre consultation en rétrospective, nous avons certainement entendu mentionner que le secteur créerait de nombreuses possibilités pour le Canada et que si nous disposons d'une base scientifique solide, nous serons en bien meilleure position pour profiter des avantages et gérer les risques. On commence à penser sérieusement dans le milieu des affaires qu'il faudra rebâtir une partie de notre recherche fondamentale et qu'un grand nombre des résultats de recherche qui se traduisent en produits commerciaux proviennent de découvertes survenues il y a vingt ans. Il faut réinvestir. Cette tâche est déjà assumée en partie de différentes façons. Le Conseil de recherches médicales (CRM) a parrainé un groupe de travail sur la génomique qui a récemment présenté son rapport; le Conseil a approuvé le rapport et a attribué à la génomique 25 millions de dollars répartis sur les cinq prochaines années. Le CNRC collabore avec ce groupe pour former une coalition beaucoup plus étendue qui comprendra d'importantes capacités touchant la génomique et ses applications, y compris la recherche sur l'éthique médicale et les aspects juridiques, et qui constituera une base importante pour le Canada. A-t-on suffisamment de scientifiques? Nous disposons certainement d'une bonne base, mais beaucoup sont d'avis que nous pouvons en utiliser davantage et que nous en bénéficierons tous. On tente de trouver des fonds dans ce but, mais la tâche est très difficile.

[Mark Bisby] Je ne crois pas que nous ayons la main-d'oeuvre nécessaire pour tirer avantage de la révolution biotechnologique. J'ai assisté à la réunion d'un groupe de travail sur la science et la technologie, et un représentant de l'industrie a mentionné qu'il y avait 500 emplois non comblés dans le secteur de la biotechnologie, dont plus de 250 sont destinés à des diplômés des deuxième et troisième cycles. Nous nous trouvons déjà devant une pénurie de compétences qui ne fera que s'aggraver à mesure que l'industrie continue de s'étendre à ce rythme incroyable.

Remarque:
Nous devons nous rappeler que la Fondation canadienne pour l'innovation dispose d'un montant assez considérable qui a été offert au niveau fédéral pour financer de la recherche, quoiqu'il ne s'agisse pas seulement de recherche en biotechnologie, mais de recherche en général. Je viens de la province de l'Ontario, qui possède également des fonds considérables, dans le Fonds ontarien d'encouragement à la recherche-développement, dont les universités peuvent se servir pour étudier les questions dont nous venons de parler, premièrement pour la science et le développement liés au domaine, et deuxièmement, pour mettre en place un contexte qui attirera des gens bien formés prêts à se mettre à l'oeuvre. En outre, il existe un certain nombre d'autres initiatives gouvernementales qui financent toutes la recherche sous différentes formes. Il nous faut être prudent lorsque nous parlons de la dégradation du financement de la recherche, car ce dernier se fait sous une forme différente. Je n'ai pas tenté de calculer si tous ces montants s'additionnent pour constituer ou non la même somme d'argent.


ANNEXE C GLOSSAIRE

Ce glossaire est donné à titre d'information seulement: les définitions qu'il contient ne sont présentées ni comme des formulations définitives ni comme des modèles à suivre dans les règlements. Les ouvrages nommés à la fin devraient apporter d'autres éclaircissements.

ADN
Sigle de l'acide désoxyribonucléique, substance biochimique constituant les gènes et déterminant l'hérédité.

Animal transgénique mosaïque
Organisme dont les cellules ne contiennent pas nécessairement toutes une séquence d'ADN transgénique donnée, ou organisme dont les cellules contiennent toutes une séquence d'ADN donnée mais ne l'expriment pas toutes.

Bactérie
Type d'organisme unicellulaire. Par exemple, la bactérie Escherichia coli est très utilisée en génie génétique pour la production de protéines et d'autres produits biochimiques.

Biotechnologie
Application des sciences et du génie en vue de l'utilisation directe ou indirecte d'organismes vivants, de parties ou de produits d'organismes vivants, à l'état naturel ou sous des formes modifiées. On utilise parfois l'expression biotechnologie moderne pour faire la distinction entre les manipulations génétiques à l'échelle moléculaire et les méthodes classiques comme la sélection, la fermentation, etc.

Caractère
Caractéristique ou qualité distinctive que présente un organisme et qui est déterminée, au moins en partie, par ses gènes.

Carcasse
Ce terme désigne le corps d'un animal mort ou des parties de dimensions considérables du corps d'un animal mort.

Cellule
Élément structural de base de tout être vivant doté des mêmes gènes et des mêmes propriétés génétiques que l'espèce. Les chromosomes, contenus dans le noyau, renferment la plus grande partie du matériel génétique de la cellule.

Cellules germinales, cellules reproductrices
Cellules spécialisées servant à perpétuer l'espèce; il s'agit essentiellement des ovules et des spermatozoïdes. Les cellules somatiques, type auquel appartiennent la majorité des cellules de l'organisme, ne sont pas des cellules reproductrices.

Chromosome
Brin d'ADN renfermé dans le noyau cellulaire et sur lequel les gènes occupent chacun un emplacement déterminé. Le nombre de chromosomes composant un lot chromosomique complet (voir génome) varie selon l'espèce; à l'état naturel, le lot chromosomique peut être composé de brins simples (nombre haploïde des cellules reproductrices) ou de paires de brins (nombre diploïde des cellules somatiques).

Clonage

Processus par lequel on obtient des cellules ou des organismes génétiquement identiques à partir d'une seule cellule parentale.

Confinement
Le confinement des animaux est au nombre des conditions stipulées dans la réglementation intérieure. Les mesures de confinement font partie de la stratégie de gestion du risque mise en oeuvre pour que les populations animales indigènes ou sauvages ne subissent aucune conséquence néfaste.

Espèce
Population d'organismes « naturels » capables d'engendrer des individus féconds, qui présentent des caractères très semblables et dont le génome est considéré comme identique (quoiqu'une variation considérable demeure observable d'un individu à l'autre) pour ce qui est de définir et de perpétuer l'espèce.

Gène
Segment de chromosome (composé d'ADN) qui renferme de l'information héréditaire. Les gènes d'un animal, qui codent des produits cellulaires exclusifs (l'ARN et les protéines, par exemple), sont les éléments fonctionnels dans lesquels s'incarne l'hérédité; leur ensemble constitue le bagage génétique de l'animal.

Génie génétique
Application des techniques de la biotechnologie moderne faisant intervenir la manipulation directe de gènes à l'échelle moléculaire. On l'appelle aussi la technologie de l'ADN recombinant.

Génome
Ensemble complet des facteurs héréditaires déterminés par le lot chromosomique haploïde caractéristique d'une espèce.

Loi, règlement et lignes directrices
Une loi est un ensemble de dispositions concernant une ou plusieurs activités données. Le règlement guide l'application de la loi. Les lignes directrices donnent une interprétation du règlement et contribuent à son application.

Microbe
Terme général englobant les bactéries et les eucaryotes inférieurs (levures, champignons microscopiques, protistes). La plupart des microbes sont des gamètes unisexuées. Habituellement, l'ADN transgénique n'est pas introduit dans l'ADN génomique ou chromosomique de la cellule hôte, mais plutôt dans de l'ADN extrachromosomique (souvent l'ADN vecteur) comme celui d'un plasmide ou d'un virus. Les microbes transgéniques sont habituellement appelés microorganismes recombinants ou microorganismes génétiquement modifiés.

Microorganisme
Organisme microscopique appartenant à l'une des catégories suivantes: algues, bactéries, champignons microscopiques, protozoaires, virus et particules virales.

Noyau
Élément cellulaire de grandes dimensions entouré d'une membrane et renfermant un lot chromosomique complet. (N.B.: les mitochondries de la plupart des cellules non bactériennes renferment une petite quantité de matériel chromosomique. Chez les animaux, ce segment d'ADN est transmis par l'oocyte, ou ovule).

Plasmide
Petit segment d'ADN circulaire d'origine naturelle qui se voit surtout chez certaines espèces de bactéries et qui est indépendant du chromosome. En génie génétique, on se sert des plasmides pour introduire de nouveaux éléments génétiques dans une cellule.

Poissons
Selon la définition de la Loi sur les pêches, on considère que, par assimilation, les mollusques, les crustacés et les animaux marins sont des poissons au même titre que les poissons proprement dits.

Produit biopharmaceutique
Produit génique, naturel ou obtenu par génie génétique, utilisé comme médicament et fabriqué par des cellules animales, végétales ou microbiennes.

Produits biologiques
Préparations thérapeutiques issues d'organismes vivants ou dérivées de produits élaborés par des organismes vivants, et constituées par des molécules ou des mélanges complexes.

Protéine
Grosse molécule composée d'une ou de plusieurs chaînes d'acides aminés disposés dans un ordre déterminé. Les protéines sont des éléments indispensables à la structure, la fonction et la régulation des cellules qui constituent les tissus et les organes. Chaque protéine est définie par la nature et la disposition des acides aminés qui la composent et remplit des fonctions particulières (p. ex. les hormones, les enzymes et les anticorps).

Stérile
Se dit d'un individu incapable de se reproduire. Dans un autre sens, se dit de ce qui n'est pas contaminé par d'autres organismes (microbes).

Technologie de l'ADN recombinant
Manipulation directe du génome par coupure de l'ADN et recombinaison de segments de même provenance ou d'origines différentes en vue d'isoler des gènes ou de modifier leur structure et leur fonction. Cette technique est aussi appelée génie génétique.

Transgénique
Se dit d'une plante, d'un animal ou d'un microorganisme chez lequel on a introduit par génie génétique un ou plusieurs gènes, appelés transgènes. Les microorganismes transgéniques (ou microorganismes recombinants) sont des microbes qu'on a transformés par introduction d'ADN transgénique.

1.a) Les animaux transgéniques issus de cellules germinales, ou reproductrices, peuvent être obtenus par l'introduction d'ADN transgénique dans un embryon en développement. Le segment d'ADN où se trouve le gène d'intérêt est introduit par micro-injection dans le noyau du gamète mâle d'un ovule fécondé, avant que les noyaux des deux gamètes n'aient eu le temps de se fusionner. L'ADN ainsi introduit sera intégré à un ou plusieurs sites, sur un ou plusieurs chromosomes. Dans le cas d'un poisson, la fécondation des ovules et le développement des embryons se déroulent à l'extérieur (in vitro) du corps de la femelle. Pour les autres espèces animales, on peut cultiver in vitro l'oeuf (ou le zygote) fécondé et modifié pendant plusieurs divisions cellulaires pour ensuite l'introduire dans l'utérus d'un animal receveur remplissant le rôle de mère porteuse; cet animal aura été préalablement préparé par un traitement hormonal destiné à créer les conditions d'une pseudo-gestation. Une fois que l'ovule s'est implanté, on le laisse se développer normalement. Si le transgène s'est intégré à l'ADN chromosomique de l'ovule fécondé ou du zygote avant la première division cellulaire, il sera présent dans toutes les cellules de l'animal transgénique, et notamment dans les cellules reproductrices. Cet animal transgénique peut alors transmettre le transgène à ses descendants suivant les lois normales de l'hérédité, tout comme les autres caractères héréditaires.
1.b) Dans une autre approche, on utilise des cellules souches embryonnaires. Ces cellules proviennent d'un ovule fécondé qui a subi plusieurs divisions cellulaires. Comme elles sont au début de leur développement, elles peuvent se différencier en pratiquement tous les types de cellules, y compris celles qui donnent les spermatozoïdes et les ovules. On peut modifier les cellules souches en y introduisant un transgène, puis s'en servir pour produire des individus transgéniques suivant la méthode décrite ci- dessus (1a). Une fois qu'on a modifié une lignée de cellules souches, on introduit les cellules souches modifiées au centre d'un embryon en développement; ces cellules devraient finir par être intégrées avec les autres cellules de l'embryon et faire partie elles aussi du pool de cellules reproductrices de l'animal en développement. Cette forme de modification génétique peut être transmise aux générations ultérieures.
2. Pour obtenir des organismes somato-transgéniques, on utilise des systèmes de transfert d'ADN qui permettent de modifier certains tissus en particulier. L'une des techniques les plus simples consiste à injecter de l'ADN directement dans le tissu musculaire du sujet; l'ADN ainsi introduit peut être intégré à un ou plusieurs sites, sur un ou plusieurs des chromosomes d'une cellule. Les animaux transgéniques obtenus par injection d'ADN servent souvent à la production de vaccins. Une fois intégrés aux chromosomes d'une cellule musculaire, les transgènes encodés dans l'ADN injecté produisent une protéine étrangère qui déclenche la fabrication d'anticorps. Ces anticorps peuvent servir à produire des vaccins. On peut aussi modifier des cellules à fonction sécrétrice, comme celles du pis de la vache, pour qu'elles fabriquent un composé bioactif. Chez les animaux dont les tissus mammaires ont ainsi été modifiés, le transgène n'est présent que dans les cellules mammaires, et le composé bioactif (p. ex. l'insuline) est sécrété directement dans le lait.

Triploïde
Se dit d'un organisme dont chacune des cellules renferme trois lots chromosomiques, au lieu du lot double (diploïde) ou du lot simple (haploïde) qu'on trouve normalement.

Virus
Classe unique en son genre regroupant des entités biologiques caractérisées par leur dimension subcellulaire, leur génome relativement petit (quelques gènes) et les organismes hôtes qu'ils infectent pour se multiplier. Les virus peuvent renfermer plusieurs molécules d'ADN ou d'ARN génomique. Par ailleurs, ils sont souvent considérés comme des microbes, même si, contrairement aux autres entités qui sont désignés par ce terme général (p. ex. les bactéries, les levures, les champignons microscopiques et les protistes), ils sont incapables de se multiplier par eux-mêmes. En effet, pour se reproduire, ces parasites intracellulaires obligatoires ont besoin de la machine cellulaires et du milieu physiologique qu'ils retrouvent chez un organisme hôte déterminé où leur cycle de multiplication est programmé par un génome beaucoup plus important que le leur.

Zoonose
Infection ou infestation touchant l'humain et certaines espèces animales à l'état naturel. Maladie humaine ou animale provenant d'une source animale ou transmise par un vecteur animal (ou hôte intermédiaire, par exemple, un insecte). La rage et le charbon sont des zoonoses.


OUVRAGES CONSULTÉS

  1. Wivel, N.A. Résumé des aspects scientifiques. In, Systèmes de transfert de gènes: examen de l'état des connaissances. Publication de l'Organisation de coopération et de développement (OCDE). 1996. 20-28.
  2. Cohen-Haguenauer, O. Overview of Regulation of Gene Therapy in Europe: A Current Statement including Reference to US regulation. Human Gene Therapy 6 (1995) 773-785.
  3. Dubs, ID. and Churner, D. Gene Therapy: Here to Stay. Canadian Medical Association Journal 152 (1995) 152 (10).
  4. Recombinant DNA Technical Bulletin 16 (1993) US Dept. Health and Human Services No. 93-99.
  5. Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction (1993), « Un virage à prendre en douceur: rapport final de la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction » (n de cat. 21-1989/3F), Groupe Communication Canada, Édition, Ottawa.
  6. Stedman's Medical Dictionary 26th Edition 1995, Williams & Wilkins Baltimore USA.

COMMANDITÉ ET APPUYÉ PAR:

Agence canadienne d'inspection des aliments
Santé Canada
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Pêches et Océans Canada

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