Agence canadienne d'inspection des aliments
Direction générale des sciences
Bureau de la biotechnologie
Aperçu du rapport de la Société royale du
Canada
sur lavenir de la biotechnologie alimentaire
Objectif de létude
En décembre 1999, les ministres de lAgriculture et de
lAgroalimentaire, de lEnvironnement et de la Santé ont
annoncé la création dun groupe dexperts de la
Société royale du Canada pour étudier lévolution
scientifique de la biotechnologie alimentaire. On a demandé à ce
groupe dexperts indépendant de fournir objectivement des conseils
spécialisés sur les ressources scientifiques dont le gouvernement
aura besoin pour continuer à garantir la salubrité des nouveaux
produits alimentaires issus de la biotechnologie. La Société royale a
publié son rapport en février
2001.
Le rapport de la Société royale contenait des recommandations qui
permettront de renforcer le système de réglementation actuel
sappliquant aux aliments issus de la biotechnologie pour mieux
répondre aux besoins futurs. Ce rapport, comme dautres rapports sur
le sujet, naborde pas la question de la salubrité des aliments issus
de la biotechnologie actuellement sur le marché (autres rapports sur les
sites suivants : U.S. National Academy of
Science, American Medical Association Scientific Council et Société royale britannique).
On a demandé au groupe dexperts de prévoir les types
daliments issus de la biotechnologie qui pourraient être mis au
point à lavenir, les méthodes scientifiques qui seront
probablement utilisées à cette fin et tous les risques potentiels
à court et à long terme associés à la mise au point, à
la production ou à lutilisation de ces aliments. Ces experts
devaient également examiner les approches et les méthodes
élaborées au Canada (et à léchelle internationale)
pour évaluer la salubrité des aliments issus de la biotechnologie.
Enfin, ils étaient chargés de déterminer les ressources
scientifiques nécessaires pour continuer à garantir la salubrité
des nouveaux aliments issus de la biotechnologie, notamment les ressources
humaines (pour la recherche, les analyses de laboratoire, l'évaluation
de la salubrité, la surveillance et l'application de la loi) et les
lignes directrices, les politiques et les règlements nouveaux en
matière de science.
Trois secteurs des recommandations du rapport intéressent
particulièrement lAgence canadienne dinspection des aliments
(ACIA). Il
sagit de la recherche à long terme, des améliorations
apportées au système de réglementation et de la transparence de
ce dernier.
Recherche à long terme
Le groupe dexperts sest efforcé de déterminer les
dimensions de la biotechnologie qui pourraient bénéficier dune
recherche plus approfondie. Il recommande de faire des recherches pour
surveiller les effets à long terme des organismes issus de la
biotechnologie sur la santé humaine et animale et sur
lenvironnement. Les experts conseillent la création de lignes
directrices pour assurer la surveillance à long terme de divers caractères nouveaux, comme la résistance aux insectes. Ils recommandent
également au gouvernement dappuyer des études plus
poussées sur le génome. Pour soutenir ces divers secteurs de
recherche, ils proposent la création de plusieurs types de banques de
données.
Le groupe dexperts souligne que les laboratoires universitaires
devraient participer à ces recherches. Il recommande que le Comité consultatif canadien de la
biotechnologie (CCCB) se
penche sur la domination croissante des intérêts privés
commerciaux en recherche et demande quil formule des recommandations en
matière de politiques gouvernementales qui favoriseront et
protégeront la recherche indépendante en biotechnologie agricole. Il
presse également le Canada de collaborer avec dautres pays pour
étudier et établir les critères dévaluation de la
salubrité des aliments issus de la biotechnologie.
Améliorations au système de réglementation
Lorsque les experts ont examiné la façon dont les produits issus
de la biotechnologie étaient évalués, ils ont indiqué que
ces évaluations devraient se fonder sur des recherches scientifiques
rigoureuses qui étudient les risques potentiels de ces produits pour
lenvironnement et la santé humaine et animale. Ils suggèrent
que les évaluations environnementales actuelles soient
améliorées afin de continuer à protéger
lenvironnement.
Le groupe dexperts a discuté du débat en cours concernant la
validité et la pertinence du « principe de précaution »
dans la réglementation de la biotechnologie agricole. De nombreux
organismes de réglementation nationaux et internationaux (y compris le
Canada) ont adopté une approche prudente en tant que principe clé de
leur système de réglementation. Le groupe dexperts recommande
de poursuivre sur cette voie. Il indique quon ne devrait pas
présumer de la sûreté des nouvelles technologies à moins
quun fondement scientifique crédible permette de croire le
contraire. Ainsi, les produits issus de la biotechnologie devraient faire
lobjet dévaluations rigoureuses au chapitre de la
salubrité.
Dans le cadre de ces évaluations, le groupe dexperts recommande
que lon accorde une attention particulière à la biologie de la
reproduction des végétaux. Il conseille détablir des
critères plus clairs à légard de certains aspects des
essais (p. ex. études toxicologiques). Il
suggère que les évaluations ne se limitent pas à limpact
des végétaux sur les terres agricoles, mais quelles tiennent
également compte des impacts potentiels sur les écosystèmes
situés à proximité de lendroit où on les
cultive.
Le groupe dexpert a discuté de la notion d«
équivalence substantielle » et de ses liens avec les
évaluations. Ce concept renvoie à la méthode de comparaison de
la composition dun produit issu de la biotechnologie avec une
contrepartie traditionnelle. Cette approche comparative montre les similitudes
entre la composition du nouveau produit et les produits existants affichant un
passé dutilisation sécuritaire. Elle permet de prévoir
limpact dun nouveau produit sur lenvironnement. Le groupe
dexpert na pas rejeté lutilisation de l«
équivalence substantielle » comme outil dévaluation. Il
indique que les produits issus de la biotechnologie que lon
considère équivalents à leur contrepartie traditionnelle
devraient être mis à lessai. Les experts ont souligné
quun produit « substantiellement équivalent » à sa
contrepartie traditionnelle devrait faire lobjet des mêmes analyses
que cette contrepartie.
Transparence
Le groupe dexperts sest également intéressé
à louverture et à la transparence du système de
réglementation. Il a indiqué que le système devrait être
plus transparent vis-à- vis du public. Pour ce faire, il recommande la
participation de scientifiques et dexperts externes aux divers aspects de
la réglementation. On suggère entre autres que des experts
scientifiques indépendants participent à la conception et à la
réalisation des essais de nouveaux produits issus de la biotechnologie.
Des scientifiques non gouvernementaux pourraient également aider à
évaluer des concepts expérimentaux et des données
présentées par des entreprises en vue de faire approuver leurs
produits. Le groupe dexperts a également suggéré que des
scientifiques de lextérieur du gouvernement participent aux examens
de lévaluation des risques par les pairs actuellement effectués
par les scientifiques du gouvernement uniquement.
Il recommande également que le public ait accès à
linformation relative aux évaluations et aux décisions qui en
découlent.
Que signifie le rapport de la Société royale du Canada pour
lACIA?
Au Canada, des mesures sont en place ou ont été instaurées en
ce qui concerne certaines recommandations du groupe dexperts.
Néanmoins, notre cadre de réglementation doit continuer
dévoluer au rythme des percées technologiques. LACIA peut
continuer de s inspirer du rapport et des recommandations de la
Société royale pour élaborer ses règlements de façon
à maintenir des normes scientifiques élevées et à suivre le
rythme des nouvelles découvertes scientifiques afin de faire en sorte que
notre approvisionnement alimentaire continue d être lun des
plus sûrs au monde.
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