Les écosystèmes riverains

Les écosystèmes riverains constituent les rubans verts de la végétation luxuriante et ils sont situés de façon adjacente aux rivières, aux ruisseaux, aux lacs, aux sources, aux marais et aux coulées. Ils représentent une zone de transition entre les écosystèmes des hautes terres et les écosystèmes aquatiques. Dans les Prairies, l'augmentation de l'humidité des secteurs riverains y produit des groupements végétaux uniques qui diffèrent visiblement des terres labourables et des pâturages avoisinants. Même s'ils n'occupent que 1 à 2 p. 100 de tout le territoire des Prairies, les secteurs riverains procurent des avantages importants sur les plans environnemental et économique.

Parmi ces avantages on retrouve les suivants : ils constituent des sites de nidification et de fourrage pour les oiseaux chanteurs migrateurs ainsi qu'un habitat vital pour les espèces, qui peuvent se cacher dans des couverts ou des abris pour se protéger des mauvaises conditions climatiques. Les secteurs riverains s'avèrent également utiles pour la purification naturelle de l'eau, pour l'alimentation de la nappe d'eau souterraine, pour le ralentissement et l'atténuation des débordements d'eau, et pour la réduction de l'érosion hydrique. Les avantages sur le plan économique comprennent entre autres l'amélioration de la fertilité des sols de plaines d'inondation et l'approvisionnement en fourrage, en abri, en ombre et en sources d'eau de haute qualité pour le bétail. Une bonne gestion des secteurs riverains pourrait également se traduire par une amélioration de la productivité du fourrage et par une stabilisation du revenu relatif à la boue pour les producteurs de bétail.

Les secteurs riverains sont très productifs, et ils produisent souvent et de façon significative de plus grandes quantités de fourrage, en comparaison avec les sites des hautes terres adjacents. Les champs où se trouve un secteur riverain permettent d'y faire paître le bétail chaque année. La période de pâturage est toutefois importante puisqu'elle ne doit pas avoir de conséquence sur les fonctions écologiques importantes. La moitié ou la fin de la saison (juillet-août) représente généralement le moment le plus propice pour commencer à planifier des activités de pâturage. À ce moment, le rivage a déjà séché et il est plus en mesure de résister à l'action des sabots du bétail, et la végétation riveraine est encore verte et luxuriante alors que dans les secteurs des hautes terres, les sols ont commencé à brunir et les plantes sont devenues en état de dormance pour l'année.

Les deux principaux outils utilisés pour la gestion riveraine consistent en les clôtures et en les sites où il y a absence d'eau de ruisseau. Les clôtures permettent au responsable de la gestion des terres de jouir d'une flexibilité pour modifier le pâturage tant dans les hautes terres que dans les secteurs riverains et, ainsi, de tenir compte de ses objectifs sur les plans environnemental et économique. La limitation de l'accès du bétail au ruisseau à l'aide de corridors d'eau ou en pompant l'eau vers des auges fournit une eau de meilleure qualité au bétail, ce qui peut se traduire par une amélioration de la prise de poids tant chez les jeunes bovins que chez les bovins adultes.