Liste de contrôle pour les pâturages communautaires, en période de sécheresse

Comme le prix du bétail, les cycles de périodes de sécheresse sont prévisibles. Les années 1990 ont été, pour la plupart des régions, des années de production supérieure à la normale - une opportunité de gérer les terres de pâturage afin qu'elles se remettent des périodes arides de la fin des années 1980. Il est impossible de prédire la durée des cycles de sécheresse, mais il est possible de mieux se préparer pour les saisons sèches à venir. Les effets de la sécheresse peuvent comprendre un manque de fourrage, un manque d'eau pour l'abreuvement des bestiaux, ou les deux. En général, on peut considérer que si la précipitation annuelle diminue de 30 p. 100, on peut s'attendre à une diminution équivalente de la production de fourrage. L'année suivant une période de sécheresse peut donner une aussi mauvaise ou même pire récolte de fourrage. Voici une liste de contrôle pouvant s'avérer utile pour vous préparer pour les périodes de sécheresse affectant votre pâturage communautaire, tout en réalisant que chaque opération représente un ensemble unique de perspectives, de possibilités et de défis.

Prévenir le manque de fourrage:

À long terme:

• Garder en bonne condition les parcours et herbages indigènes afin qu'ils résistent mieux aux effets de la sécheresse; il ne sera peut-être pas nécessaire de réduire les stocks pendant une sécheresse.
• Élaborer un système planifié de pâturage comprenant une souplesse de gestion en améliorant la condition du parcours.
• Le bétail éprouve de la difficulté à utiliser équitablement les régions valonneuses. Les portions inutilisées peuvent servir de « police d'assurance » pendant les périodes de sécheresse. Gérer, à long terme, les secteurs les plus utilisés pour au moins la « bonne » classe de condition du parcours.

À court terme:

• Surveiller les précipitations de pluie d'août à octobre pour évaluer la production de fourrage de l'année suivante - une faible précipitation en fin de saison indique une production de fourrage inférieure la saison suivante.
• « Préconditionner » les clients à se préparer aussitôt que possible à une sécheresse. Retarder le plus possible les dates d'entrée et devancer les dates de rassemblement. Paître de cinq à dix jours plus tard au début de la saison peut faire une grande différence. Si les clients participent à un programme « d'accouplement sur place », reporter le plus possible l'achat de ce bétail. Si votre pâturage accepte les bovins de long engraissement, ramener d'abord ces derniers.
• Se servir de clôtures électriques pour utiliser toute ressource de fourrage non utilisée comme des parcelles d'agropyres à crête dans les parcours indigènes, retardant ainsi le pâturage des parcours indigènes jusqu'à ce que ces derniers tolèrent mieux le pâturage.
• Retarder le plus possible le pâturage des parcours indigènes. Utiliser à son maximum l'herbage. Se concentrer sur les outils de gestion du pâturage pouvant améliorer la distribution du bétail (comme « garder le troupeau » ou clôturer les sources d'abreuvement afin de contrôler plus efficacement les patrons d'utilisation, par le bétail, des secteurs surutilisés ou sous-utilisés).
• Résister à la tentation de repaître les agropyres à crête après le 15 août; la production de fourrage du printemps suivant serait alors réduite proportionnellement ou même multipliée si la sécheresse perdure.
• Accumuler, si possible, toute source de fourrage supplémentaire comme le foin ou tout herbage indigène inutilisé.
• Sur les grands pâturages, transporter le bétail au secteur de pâturage par la voie la plus directe. Limiter la circulation dans les secteurs d'herbages indigènes secs pour diminuer l'impact sur la végétation fragile et ménager la santé du troupeau en réduisant les déplacements dans les zones poussiéreuses. Il faudra peut-être utiliser des corraux portatifs.
• Déplacer le bétail vers des territoires de pâturage communautaire non affectés par la sécheresse si ces derniers peuvent accepter plus de bétail.
• Communiquer avec votre gestionnaire des terres et le personnel de la section de gestion du parcours pour mieux évaluer la possibilité de sécheresse dans votre pâturage et effectuer des plans de gestion à long terme.

Prévenir le manque d'eau:

À long terme:

• Les paraneiges utilisés autour des étangs-réservoirs se sont avérés très efficaces pour y améliorer l'approvisionnement en eau.
• Se concentrer sur la qualité de l'eau dans les secteurs problématiques (p. ex., les matières totalement dissoutes - MTD) en limitant l'accès direct du bétail et en pompant l'eau vers des sites éloignés, une technique beaucoup moins dispendieuse que le nettoyage régulier des étangs-réservoirs; économiser le moindre volume d'eau.

À court terme:

• Envisager d'utiliser un système portatif d'abreuvement du bétail. Pour les plus petites entreprises, un réservoir de stockage installé sur un véhicule peut s'avérer une excellente façon d'améliorer la distribution du bétail sur un pâturage en période de sécheresse.
• Clôturer les sources faibles en eau; pomper l'eau vers un site éloigné pour améliorer la qualité de l'eau pour le bétail et réduire les pertes d'eau causées par le passage du bétail dans les sources d'eau.
• Garder tous les flottateurs en bonne condition et inspecter les sièges de soupape des moulins à vent une fois par année; sceller les réservoirs de stockage pour réduire l'évaporation et préserver la qualité de l'eau. Les réservoirs de stockage garantiront aussi l'accès pour le bétail pendant les journées sans vent ou lorsque les moulins à vent ne fonctionnent pas.
• Envisager l'achat (au niveau du territoire) de biens portatifs comme des clôtures électriques et des tuyaux en poly pour installer des sites d'abreuvement à distance. Ces outils aideront à améliorer la distribution du bétail lorsque l'eau se fait rare.

Cette publication a été produite par Chris Nykoluk, section de gestion des parcours, ARAP, Regina, en collaboration avec le personnel sur le terrain de pâturage communautaire et Don Fontaine de Saskatchewan Agriculture and Food. Pour obtenir plus de renseignements ou offrir des trucs sur la gestion des pâturages communautaires pendant les périodes de sécheresse, prière de communiquer avec Don Fontaine, agronome provincial spécialisé en gestion des parcours des pâturages communautaires, au numéro (306) 446-7476.