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    Office de la santé publique du Canada
Relevé des maladies transmissibles au Canada

Volume 22-04
15 février 1996

[Table des matières]

 

 

Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV)*

RECOMMANDATION RELATIVE AUX VOYAGES : DENGUE ET VOYAGES INTERNATIONAUX

L'incidence de la dengue, maladie transmise par un moustique, est à la hausse dans des régions fréquentées par des touristes canadiens. On a observé une augmentation marquée du nombre de cas au cours des dix dernières années, en particulier dans les régions tropicales et subtropicales de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud. Cette activité accrue a récemment été associée à la recrudescence d'un type de virus dont on n'avait pas observé la présence en Amérique centrale depuis un certain temps (1) .

La dengue est une maladie fébrile aiguë qui se manifeste par des myalgies, des arthralgies, des céphalées et un exanthème. C'est l'un des quatre sérotypes du virus de la dengue qui est responsable de cette maladie. La maladie se rencontre dans les régions tropicales et subtropicales, et elle a été signalée dans plus de 100 pays (1) (voir le tableau 1); dans le monde, 2 milliards de personnes pourraient risquer de contracter cette maladie (2) . Les quatre sérotypes du virus de la dengue circulent en Asie, en Afrique et dans les Amériques. L'incidence de la dengue s'est accrue de façon notable en Amérique centrale et en Amérique du Sud et dans la région des Antilles depuis 1980 (2) .

La dengue est généralement transmise par des moustiques du genre Aedes, présents en zone urbaine. L'un des vecteurs les plus souvent en cause, Aedes aegypti, vit à proximité étroite de l'homme. On estime que la prévalence croissante de cette maladie serait liée à l'urbanisation rapide et à d'autres facteurs sociaux qui favorisent la pullulation des moustiques (3) .

Si la maladie est souvent bénigne et spontanément résolutive, elle adopte parfois une forme plus grave, caractérisée par des complications hémorragiques et un état de choc qui peut être mortel. Cette forme plus redoutable, appelée dengue hémorragique, pourrait être associée à certaines souches virales ou liée à l'âge ou au statut immunitaire du sujet infecté. La dengue hémorragique frappe plus souvent des sujets âgés de moins de 15 ans et des personnes infectées pour la deuxième fois (4) .

Des cas de dengue ont été signalés chez certaines personnes qui avaient voyagé à l'étranger, mais, en général, le risque que des touristes soient atteints de dengue hémorragique à leur retour en pays industrialisé est faible (5,6) .

Il faut mettre l'accent sur la prévention, car il n'existe pas de traitement spécifique de la dengue. Les voyageurs internationaux qui se rendent dans des régions où la dengue est endémique devraient prendre des mesures personnelles de protection pour éviter d'être piqués, le jour, par les moustiques du genre Aedes. Ces précautions devraient être prises en sus de celles visant à prévenir la piqûre nocturne du moustique du genre Anopheles, vecteur du paludisme.

Précautions personnelles pour se protéger des moustiques

On recommande à tous les voyageurs qui se rendent dans des régions où la dengue est endémique de prendre des mesures personnelles de protection pour réduire le risque de piqûres diurnes par des moustiques.

Toute mesure qui contribue à réduire l'exposition au moustique femelle du genre Aedes, qui se nourrit pendant le jour, se traduit par une réduction du risque de contracter la dengue. Il est donc recommandé de demeurer dans des endroits isolés par des moustiquaires ou dans des immeubles hermétiques climatisés et de porter des vêtements permettant de réduire le plus possible la surface cutanée exposée.

On recommande également d'appliquer des insectifuges sur la peau dénudée. Les produits répulsifs renfermant du N,N-diéthyl-m-toluamide (DEET) sont les plus efficaces. La concentration de DEET varie d'un produit à l'autre; plus la concentration est élevée, plus la protection est durable. Dans de rares cas, l'application d'insectifuges à forte teneur (plus de 35 %) en DEET a été associée à des convulsions chez de jeunes enfants; il importe donc d'appliquer ce produit avec modération, seulement sur les surfaces exposées, et de se laver pour en faire disparaître toute trace dès qu'on regagne l'intérieur. Le DEET à 35 % confère une protection de 4 à 6 heures, alors que celui à 95 % protège pendant 10 à 12 heures. De nouvelles formulations de DEET, dont la concentration est moins élevée mais qui confèrent une protection plus durable, sont en vente.

Il n'existe pas pour l'instant de vaccin contre la dengue.

Intervention médicale

Le voyageur qui présente de la fièvre dans les 2 semaines suivant son retour d'une région où la dengue est endémique devrait consulter un médecin et l'informer de son récent voyage en régions tropicales.

Toute fièvre associée à un exanthème, des saignements, l'apparition d'ecchymoses aux moindres traumatismes ou tout autre phénomène hémorragique, en particulier chez les enfants, devrait être signalé sur-le-champ à un médecin.

Au Canada, les analyses de laboratoire portant sur les cas soupçonnés de dengue peuvent être effectuées aux endroits suivants : Maladies zoonomiques, Laboratoire national pour les pathogènes spéciaux, Bureau de microbiologie, LLCM, Pré Tunney,Ottawa (Ontario), K1A 0L2 [Tél. : 613-954-0757, Télécopieur : 613-954-0207] et l'Unité des maladies à transmission vectorielle et des agents pathogènes spéciaux, Direction des services de laboratoire, Ministère de la Santé de l'Ontario, 81 Resources Road, Etobicoke (Ontario), M9P 3R1 [Tél. : 416-235-5766 (5734), Télécopieur : 416-235-5867].

Vu les profils actuels de transmission de la dengue, il n'y a pas lieu de recommander aux voyageurs d'éviter les déplacements courants dans les régions touchées par la dengue, à la condition qu'ils respectent les mesures susmentionnées de protection contre les insectes.

Les personnes désireuses d'obtenir plus de détails concernant certains pays où des cas de dengue ont été signalés sont priées de communiquer avec le service FAXlink du Laboratoire de lutte contre la maladie, en composant le 613-941-3900 sur un télécopieur.

Tableau 1 Distribution de la dengue dans le monde Risque de dengue épidémique

AMÉRIQUES

Anguilla, États-Unis, Montserrat, Antigua-et-Barbuda, Grenade, Saint-Kitts-et-Névis, Antilles néerlandaises, Guadaloupe, Sainte-Lucie, Argentine, Guyane française, Saint-Martin, Aruba, Îles Vierges, Saint-Vincent, Bahamas, Îles Vierges britanniques, Suriname, Barbade, Jamaïque*, Trinité-et-Tobago, Dominique, Martinique

AFRIQUE

Bénin, Guinée, Rwanda, Botswana, Guinée-Bissau, Sénégal, Burundi, Guinée équatoriale, Seychelles, Cameroun, Île Maurice, Sierra Leone, Congo, Kenya, Somalie, Éthiopie, Libéria, Soudan, Gabon, Madagascar, Tanzanie, Gambie, Malawi, Togo, Ghana, Ouganda, Zambie, Zimbabwe

ASIE

Chine*, Papouaise-Nouvelle-Guinée

OCÉANIE

Îles Salomon

Activité récente de la dengue

AMÉRIQUES

Belize, Équateur*, Panama*, Bolivie, Guatemala*, Paraguay, Brésil*, Guyane, Puerto Rico, Colombie*, Haïti*, République dominicaine, Costa Rica*, Mexique*, Venezuela*, Cuba*, Nicaragua

AFRIQUE

Angola, Côte d'Ivoire, Nigéria, Burkina, Faso, Mozambique

ASIE

Bangladesh, Laos*, Singapour*, Brunei, Malaisie*, Sri Lanka*, Inde*, Maldives*, Taiwan, Indonésie*, Myanmar, Thaïlande*, Kampuchéa*, Philippines*, Viêt-nam*

MOYEN-ORIENT

Arabie saoudite

OCÉANIE

Australie*, Îles Samoa, Tahiti, Belau, Kiribati*, Tonga, Cook Islands, Nouvelle-Calédonie, Vanuata, Fidji * indique les pays où des éclosions de dengue hémorragique ont été signalées

Sources

  1. OMS. Preventing dengue and dengue haemorrhagic fever. OMS: Genève, 1994.
  2. Gubler DJ, Trent DW. Emergence of epidemic dengue/dengue hemorrhagic fever as a public health problem in the Americas. Infect Agents Dis 1994;2:383-93.
  3. Wilson ME. A world guide to infections. New York: Oxford University Press, 1991.
  4. OPS. Communiqués de presse. 1995.

Références

  1. PAHO. Early warning against new diseases needed, experts say. June 15, 1995. Washington, DC. Communiqué de presse.

  2. Lam SK. Dengue haemorrhagic fever. Rev Med Microbiol 1995;6:39-48.

  3. CDC. Dengue update. Advisory memorandum no 109, 10 mars, 1995. Atlanta, GA : CDC.

  4. OMS. Dengue et dengue hémorragique. Relevé épidémiologique hebdomadaire 1994;69:237-39.

  5. Lange WR, Beall B, Denney SC. Dengue fever: a resurgent risk for the international traveler. Am Fam Physician 1992;45:1161-68.

  6. Cunningham R, Milton K. Dengue haemorrhagic fever. Br Med J 1991;302:1083-84.

* Membres : Dr W. Bowie; Dr L.S. Gagnon; Dr S. Houston; Dr K. Kain; Dr D. MacPherson (Président); Dr V. Marchessault; Dr H. Onyett; Dr R. Saginur; Dr D. Scheifele (CCNI): Dr F. Stratton; M me R. Wilson (CUSO).

Membres d'office : Dr D. Carpenter (MDN); Dr E. Gadd (DGPS); Dr B. Gushulak (Secrétaire); Dr H. Lobel (CDC); D r A. McCarthy (LLCM et MDN); Dr S. Mohanna (SM); Dr M. Tipple (CDC).

 

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Dernière mise à jour : 2002-11-08 début