Instituts de recherche en santé du Canada
English Contactez-nousAideRechercheSite du Canada
Accueil des IRSCÀ propos des IRSCQuoi de neufPossibilités de financementDécisions de financement
IRSC | CIHR
À propos des IRSC
Instituts des IRSC
Financement de la recherche en santé
Application des connaissances et commercialisation
Partenariats
Principales initiatives stratégiques
Coopération internationale
Éthique
Nouvelles et médias
Avis, communiqués et allocutions
Articles
Bulletin électronique
Experts à consulter
Profils de recherche
Liste des événements
Prix canadiens de recherche en santé
Participation du public et des jeunes
Liens utiles
Publications
 
Archives

Décembre 2006 - La création d'un vaccin contre le VIH/sida passe par le partenariat

Dr Rafick-Pierre Sékaly
Le Dr Rafick-Pierre Sékaly, de l'Université de Montréal, spécialiste  en immunologie. En 2005-2006, les IRSC ont investi 36 millions de dollars dans la recherche sur le VIH/sida partout au Canada.

Le 1er décembre, le Canada et le monde célébreront la Journée mondiale du sida. Cet événement qui en est à sa 19e année est l'occasion de réfléchir à l'impact de cette terrible maladie et aux efforts déployés pour la vaincre, tant au Canada qu'au niveau international.

Pour le Dr Rafick-Pierre Sékaly, chercheur financé par les IRSC et titulaire d'une Chaire de recherche du Canada en immunologie humaine à l'Université de Montréal, les partenariats et la coopération sont la seule garantie de succès dans la lutte contre le VIH/sida. Environ 40 millions de personnes vivent actuellement avec le sida, et 5 millions de personnes sont infectées par le virus chaque année.

« En travaillant ensemble plutôt que chacun pour soi, nous avons beaucoup plus de chances de trouver la solution » , insiste-t-il.

Le Dr Sékaly a fait la manchette il y a plusieurs mois lors de la Conférence internationale sur le sida, à Toronto, lorsqu'il a annoncé un nouveau projet d'envergure avec un collaborateur de longue date, le Dr Bruce Walker du Massachusetts General Hospital. Le projet consistera à étudier les « contrôleurs d'élite » , qui sont des personnes infectées par le VIH depuis des années, mais qui ne présentent aucun symptôme. « Ces personnes peuvent tenir tête au virus et ainsi contrôler le virus pendant au moins 15 ans, ce qui est d'un grand intérêt pour les chercheurs » , dit le Dr Sékaly. « Nous devons comprendre comment et pourquoi il en est ainsi. »

Le Dr Sékaly a également publié un article dans Nature Medicine, dans lequel il indique que de fortes concentrations du VIH encouragent la surproduction, ou « surexpression » , d'une protéine particulière connue sous le nom de PD-1. Trop de PD-1 envoie aux cellules immunitaires le message de cesser de travailler. Selon le Dr Sékaly, si l'on prévient cette action, ce qui est possible en bloquant la protéine en question, le système immunitaire peut alors lutter contre l'infection, et il continuera de le faire tant qu'il détectera le virus.

« En bloquant cette protéine, nous sommes maintenant en mesure de revenir en arrière et d'améliorer la capacité des cellules d'éliminer le virus » , affirme-t-il.

Les deux études fournissent des preuves complètement différentes de réponses du système immunitaire à l'infection chronique et nous aideront enfin à mieux comprendre le système immunitaire dans toute sa complexité » , dit-il.

Le Dr Sékaly s'appuie maintenant sur ces connaissances et, surtout, sur ses partenariats, pour atteindre un but encore plus ambitieux : un vaccin contre le sida.

L'étude des contrôleurs d'élite menée avec le Dr Walker est un exemple de son approche orientée sur la collaboration comme l'est son partenariat avec une entreprise du secteur privé pour soumettre à des essais cliniques la technique de blocage de la protéine. Selon le Dr Sékaly, des essais sur un vaccin fondés sur cette stratégie seront entrepris dans les douze prochains mois.

« La mise au point d'un vaccin pour prévenir la propagation du VIH/sida est probablement le plus grand défi de notre époque. » La collaboration internationale et le travail en équipe seront la clé qui permettra à la science de progresser dans ce domaine » , ajoute le Dr Bhagirath Singh, directeur scientifique de l'Institut des maladies infectieuses et immunitaires des IRSC. « Les progrès en vue de mettre au point un vaccin ont été lents, mais les travaux de recherche récemment effectués comme ceux du Dr Sékaly et d'autres chercheurs au Canada ajouteront des morceaux au puzzle d'où émaneront finalement les solutions. »

En cette Journée mondiale de la santé, le Dr Sékaly nourrit l'espoir qu'un vaccin contre le VIH/sida sera un jour à notre portée. Plusieurs essais de vaccins contre le VIH à des stades avancés ont été nouvellement entrepris et environ 30 000 personnes partout dans le monde y participeront.

En attendant, des questions de recherche fondamentale demeurent, sans mentionner d'importants aspects éthiques qui demandent qu'on s'y arrête. Le Dr Sékaly souligne que ce n'est que récemment que les scientifiques ont pu réellement étudier toute la complexité de la réponse immunitaire. Par analogie avec le monde de la télévision, ce serait l'équivalent d'une mini-série tentaculaire dont la distribution compterait des milliers d'acteurs, dont l'action s'étendrait sur des générations, dont le scénario serait complexe et dont les personnages entretiendraient toutes sortes de relations.

Des questions subsistent également au sujet de ce que la société est prête à accepter comme réponse raisonnable à un défi pressant en matière de santé.

« Voulons-nous quelque chose qui stérilise complètement ou élimine la possibilité d'infection? Sommes-nous prêts à accepter un vaccin qui permettra une infection chronique, mais empêchera une maladie mortelle? » , demande-t-il. Offrir une meilleure protection à seulement 20 % des personnes infectées en Afrique sauverait de 1,5 à 2 millions de vies, prédit-il.

Une chose est certaine; les partenariats et les collaborations feront partie intégrante de la mise au point de nouveaux vaccins à l'avenir.

« La capacité du Dr Sékaly de réunir trois équipes de recherche pour définir une nouvelle approche thérapeutique de la lutte contre le VIH/sida non seulement renforce l'espoir de mettre au point un vaccin efficace contre le VIH/sida, mais offre un modèle de partenariat positif à tous les intervenants dans le domaine » , souligne Monique Doolittle-Romas, directrice exécutive de la Société canadienne du sida. 

« La clé, c'est de travailler ensemble pour faire avancer la recherche » , conclut le Dr Sékaly.

À quoi ressemblerait un vaccin contre le VIH/sida?

Un vaccin est constitué d'un virus partiel ou atténué qui est introduit dans l'organisme. La présence de ce virus suffit pour stimuler la production par le système immunitaire de lymphocytes T et d'anticorps qui détruisent les virus envahisseurs. Qui plus est, cette réponse immunitaire aide les cellules du système immunitaire à se souvenir du virus, si bien qu'il pourra combattre efficacement une version plus puissante de ce virus plus tard. Un vaccin, c'est un peu comme un exercice de feu : nous nous exerçons à ce que nous devons faire en cas d'incendie pour être en mesure de savoir quoi faire si un incendie se déclare pour vrai.

Selon le Dr Sékaly, deux solutions différentes s'offrent pour mettre au point un vaccin contre le VIH. La première est celle d'un vaccin prophylactique dont le rôle serait d'empêcher une personne de contracter le virus du VIH. Plusieurs vaccins potentiels sont présentement ou seront bientôt à des stades avancés d'essai chez les humains. Un vaccin prophylactique véritablement efficace, c'est-à-dire qui serait efficace chez la grande majorité de la population, ne sera pas prêt avant au moins 20 ans encore, indique le Dr Sékaly.

La deuxième solution, plus évoluée, serait celle d'un vaccin thérapeutique. Selon ce scénario, le vaccin serait administré aux personnes déjà infectées par le VIH/sida. Au lieu de conférer une immunisation directe contre le virus, le vaccin thérapeutique aide à renforcer les défenses immunitaires de l'organisme pour empêcher le virus de prendre le dessus. Des vaccins thérapeutiques pourraient être utilisés en tandem avec les traitements antirétroviraux qui existent actuellement.


Création : 2006-11-28
Mise à jour : 2006-11-28
Révision : 2006-11-28
Imprimer