Guide d'information
pour les victimes
Le régime
correctionnel fédéral
et la mise en liberté
sous condition
ISBN-0-662-66330-6
No de cat. JS82-97/2002
Internet : www.sgc.gc.ca
Message du solliciteur général du Canada
Le gouvernement du Canada s'engage à donner aux victimes la possibilité
d'être entendues à toutes les étapes du processus pénal, ce qui est à la
fois légitime et indispensable.
Les victimes ont leurs premiers contacts avec le système de justice
pénale en période de crise, souvent à la suite d'événements tragiques.
Sur les plans physique, financier et émotionnel, la criminalité a
d'énormes conséquences pour les victimes. Les gouvernements et leurs
fonctionnaires ont donc l'obligation de traiter les victimes avec respect
et compassion.
Le présent guide d'information a été produit par le ministère du
Solliciteur général du Canada en collaboration avec le Service
correctionnel du Canada et la Commission nationale des libérations
conditionnelles. Il fournit des informations sur les services
correctionnels fédéraux et le processus de libération conditionnelle, il
présente les moyens permettant aux victimes d'actes criminels d'obtenir
des renseignements particuliers au sujet de délinquants. Il explique
également comment les victimes peuvent apporter leur contribution à la
prise de décisions de la part du Service correctionnel du Canada et de la
Commission nationale des libérations conditionnelles.
Les droits et les besoins des victimes sont et resteront une priorité
pour le portefeuille ministériel du Solliciteur général du Canada. Nous
continuerons de promouvoir une approche équilibrée et nous prendrons tous
les moyens possibles pour nous assurer que les victimes jouent un rôle
significatif dans le système de justice pénale.
L'honorable Lawrence MacAulay
Solliciteur général du Canada
TABLE DES MATIÈRES
A. Introduction
Victimes d'actes criminels - Définition juridique *
Secteur de compétence fédéral, provincial et territorial *
B. Les droits des victimes
Communication de renseignements aux victimes *
Renseignements fournis par les victimes *
Confidentialité des renseignements fournis par les victimes *
Présence aux audiences de la Commission nationale des libérations
conditionnelles *
Observations faites oralement par la victime au cours des audiences de
la Commission nationale des libérations conditionnelles *
Obtenir copie d'une décision de la Commission nationale des libérations
conditionnelles *
Droit des victimes de ne pas être contactées par les détenus *
Médiation - victime/délinquant *
Secteur de l'engagement communautaire du SCC *
Autres formes de participation des victimes aux activités du SCC *
C. La peine imposée au délinquant : du début à la
fin
Début de la peine imposée *
Période de transition d'une prison provinciale à un pénitencier *
Évaluation initiale des délinquants et planification correctionnelle
*
Placement dans un pénitencier *
Transfèrements *
Vie quotidienne au pénitencier *
Programmes offerts aux délinquants *
Mises en liberté sous condition *
Libération conditionnelle *
Admissibilité spéciale *
D. Services correctionnels communautaires
Surveillance, programmes et participation de la collectivité *
Les intervenants clés des services correctionnels communautaires *
E. Pour obtenir de plus amples renseignements
F. Annexe A - Changements proposés concernant les victimes
Guide d'information pour les victimes
Le régime correctionnel fédéral et la mise en liberté sous condition
A. Introduction
La Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous
condition (LSCMLC) régit le Service correctionnel du Canada qui est
chargé de la surveillance des délinquants sous responsabilité fédérale
tant dans les établissements que dans la collectivité. Elle régit
également la Commission nationale des libérations conditionnelles dont
les membres, après avoir évalué le risque de récidive d'un détenu,
décident s'il convient de le remettre en liberté. La LSCMLC
reconnaît que les victimes d'actes criminels ont un rôle important à
jouer dans le système de justice pénale et leur permet de participer au
processus correctionnel fédéral et au processus de mise en liberté sous
condition. Elle autorise la communication, aux victimes qui en font la
demande, d'un certain nombre de renseignements sur le délinquant qui leur
a fait du tort, et permet aussi que les victimes soient informées des
décisions rendues par la Commission et par le SCC au sujet du délinquant.
La LSCMLC offre également aux victimes des occasions de fournir
des informations pouvant servir à la prise de décisions importantes.
Le présent guide contient des renseignements sur les droits juridiques
des victimes d'actes criminels et sur les obligations, découlant de ces
droits, du Service correctionnel du Canada et de la Commission nationale
des libérations conditionnelles, et explique comment les victimes peuvent
transmettre de l'information à ces organismes ou en recevoir d'eux. Il
contient aussi des renseignements généraux sur le cheminement du
délinquant dans le système correctionnel afin que les victimes et le
grand public comprennent les étapes habituellement franchies et sachent à
quoi s'attendre.
Victimes d'actes criminels - Définition juridique
La Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous
condition permet aux victimes d'obtenir, au sujet des délinquants,
des renseignements qui sont habituellement protégés par la Loi sur la
protection des renseignements personnels. C'est pourquoi la Loi
précise à qui ces renseignements peuvent être fournis. Les victimes sont
définies comme des personnes qui ont subi des dommages physiques ou
affectifs par suite de la perpétration d'une infraction. Si la victime
est décédée ou incapable d'agir pour elle-même (par exemple, elle est
malade ou il s'agit d'un enfant), les renseignements peuvent être
transmis à son conjoint, à sa famille ou à la personne qui en a la
charge. Ils peuvent également être communiqués aux personnes auxquelles
le délinquant a causé des torts, que ce dernier ait été ou non poursuivi
et reconnu coupable, si une plainte a été déposée à la police ou au
procureur de la Couronne, ou a été portée en vertu du Code
criminel.
Les victimes peuvent autoriser quelqu'un à agir en leur nom. Le Service
correctionnel du Canada et la Commission nationale des libérations
conditionnelles reconnaissent une personne comme représentante de la
victime (p. ex. un ami, un aumônier), du moment que la victime transmet
au SCC et à la CNLC une autorisation écrite.
Secteur de compétence fédéral, provincial et
territorial
En règle générale, le Service correctionnel du Canada est responsable de
l'administration des peines de deux ans ou plus imposées aux
délinquants, tandis que le service correctionnel de la province ou du
territoire où le délinquant a été condamné est chargé d'administrer les
peines de moins de deux ans.
Les renseignements contenus dans le présent guide s'adressent aux
victimes d'actes criminels commis par un délinquant qui a été condamné à
une peine de deux ans ou plus ou qui relève de la responsabilité
du Service correctionnel du Canada ou de la Commission nationale des
libérations conditionnelles.
Dans toutes les provinces et territoires, sauf en Colombie-Britannique,
en Ontario et au Québec où des commissions provinciales de libérations
conditionnelles ont été créées, la Commission nationale des libérations
conditionnelles a également le pouvoir d'accorder ou de refuser la
liberté conditionnelle aux délinquants qui purgent une peine de moins
de deux ans, ou encore de la révoquer. Les victimes devraient par
conséquent communiquer avec les commissions provinciales de libérations
conditionnelles pour obtenir des renseignements dans ces cas-là.
Pour obtenir de l'information sur un délinquant purgeant une peine de
deux ans ou plus, veuillez communiquer avec le bureau régional de la
Commission nationale des libérations conditionnelles (appel sans frais)
ou le coordonnateur des services aux victimes aux bureaux régionaux du
Service correctionnel du Canada. La liste complète des services auxquels
vous pouvez vous adresser figure à la fin du Guide.
B. Les droits des victimes
Communication de renseignements aux
victimes
Le Service correctionnel du Canada et la Commission nationale des
libérations conditionnelles n'informent pas automatiquement les
victimes du cas d'un délinquant. La loi précise que cette information ne
peut être obtenue que sur présentation d'une demande. La demande doit
clairement indiquer le nom du délinquant. Certaines victimes préfèrent ne
pas en savoir davantage sur le délinquant.
N'importe qui, y compris une victime ou sa famille, peut demander des
renseignements de base sur un délinquant qui sont accessibles à tous tels
que :
-
l'infraction dont le délinquant a été reconnu coupable et le tribunal
qui a prononcé la sentence;
-
la date du début et de l'expiration de la peine;
-
la date à laquelle le délinquant sera admissible à une permission de
sortir sans surveillance, à une semi-liberté et à une libération
conditionnelle totale et la date à laquelle son cas sera examiné.
Cependant, les victimes qui répondent à la définition donnée par la loi
et qui demandent à être inscrites peuvent obtenir des renseignements
supplémentaires qui ne sont habituellement pas communiqués au public. À
l'heure actuelle, des renseignements supplémentaires peuvent être fournis
aux victimes si le président de la Commission nationale des libérations
conditionnelles ou le commissaire du Service correctionnel du Canada (ou
le personnel à qui des pouvoirs ont été délégués à cet effet) décide que
l'intérêt de la victime l'emporte sur les risques de violation de la vie
privée du délinquant. Les renseignements transmis peuvent porter sur :
-
l'endroit où est incarcéré le délinquant;
-
la date, le cas échéant, à laquelle le délinquant peut bénéficier d'une
permission de sortir avec ou sans escorte, d'un placement à
l'extérieur, d'une libération conditionnelle ou d'une libération
d'office;
-
la date de toute audience prévue pour l'examen du cas;
-
les conditions imposées au délinquant qui bénéficie d'une permission de
sortir sans escorte, d'un placement à l'extérieur, d'une libération
conditionnelle ou d'une libération d'office;
-
l'endroit où doit se rendre le délinquant lorsqu'il bénéficiera d'une
permission de sortir, d'un placement à l'extérieur, d'une libération
conditionnelle ou d'une libération d'office et si le délinquant se
trouvera à proximité de la victime en s'y rendant;
-
si le délinquant est en détention et s'il ne l'est pas, pourquoi;
-
si le délinquant a interjeté appel ou non d'une décision rendue par la
Commission et le résultat de cet appel.
Les victimes inscrites peuvent également demander d'être tenues au
courant de changements tels que le transfèrement d'un détenu d'un
établissement vers un autre. Celles qui souhaitent être informées de
façon continue doivent s'assurer que la Commission nationale des
libérations conditionnelles et le Service correctionnel du Canada
possèdent leur adresse actuelle ainsi que leur numéro de
téléphone.
Pour obtenir plus d'information au sujet de la communication de
renseignements à la victime, veuillez communiquer avec le bureau local de
la CNLC ou le coordonnateur des services aux victimes aux bureaux
régionaux du SCC. La liste complète des services auxquels vous pouvez
vous adresser figure à la fin du Guide.
Pour en savoir davantage au sujet des changements législatifs qui
prévoient la communication de plus amples renseignements aux victimes du
crime, se reporter à la Réponse du gouvernement au rapport du Comité
parlementaire permanent de la justice et des droits de la personne
intitulé : « En constante évolution : la Loi sur le système
correctionnel et la mise en liberté sous condition ». Les
recommandations 36 et 37 sont reproduites à l'Annexe A, à la fin du
présent document.
Renseignements fournis par les victimes
Le Service correctionnel du Canada et la Commission nationale des
libérations conditionnelles apprécient recevoir de l'information
concernant les délinquants et les préoccupations des victimes et d'autres
personnes qui craignent pour leur sécurité ainsi que des renseignements
sur les répercussions de l'infraction sur la victime, sa famille et/ou la
collectivité. On encourage les victimes à présenter une déclaration sur
les répercussions (physiques, affectives ou financières) du crime ou à
fournir tout autre renseignement pertinent.
Les victimes peuvent transmettre en tout temps ces renseignements au
Service correctionnel du Canada ou à la Commission nationale des
libérations conditionnelles. Elles peuvent également les communiquer à un
coordonnateur des services aux victimes du SCC ou à un agent de
communications du bureau régional de la CNLC. Ces personnes sont
chargées :
-
de recevoir les demandes d'information présentées par les victimes;
-
d'effectuer des vérifications auprès de la police ou d'autres
sources pour s'assurer qu'il s'agit effectivement d'une victime;
-
d'informer la victime par écrit de son statut et de ses droits, et
de lui fournir de l'information sur le SCC et la CNLC;
-
de fournir à la victime des avis au sujet du cas qui les concerne;
-
de tenir à jour l'information au sujet des contacts de la victime,
au besoin;
-
de s'assurer que les renseignements pertinents fournis par la
victime sont acheminés aux décideurs et aux délinquants;
-
de mettre la victime au courant d'autres sources d'information,
comme le registre des décisions de la CNLC, et du fait qu'elle peut
assister aux audiences de la Commission à titre d'observateur;
-
acheminer les victimes qui demandent du counseling ou d'autres
services vers les ressources communautaires (ou autres)
appropriées;
-
au besoin, accompagner les victimes aux audiences de libération
conditionnelle et leur donner les explications voulues à la suite
de l'audience à laquelle elles ont assisté.
Le Service correctionnel du Canada
Le Service correctionnel du Canada est tenu par la loi de réunir sur les
délinquants des renseignements pertinents provenant de différentes
sources, notamment des tribunaux et de la police. Si la victime a déposé
une déclaration lors du prononcé de la sentence, le Service doit, en
vertu de la loi, en obtenir copie. Cette information aidera à évaluer le
risque global que présente un délinquant et ses besoins en fait de
programmes, à déterminer le niveau de sécurité à lui attribuer pour
protéger la société et à décider s'il peut bénéficier d'une permission de
sortir ou d'un placement à l'extérieur. Lorsqu'il n'y a pas de
déclaration de la victime et si celle-ci le souhaite, un agent de
libération conditionnelle pourra effectuer une évaluation communautaire.
Il s'agit d'un rapport réunissant une information complète, précise et de
qualité qui aidera à déterminer les activités susceptibles de favoriser
la réadaptation du délinquant. Les renseignements transmis par les
victimes sont également pris en compte lorsque le Service formule une
recommandation à l'intention de la Commission nationale des libérations
conditionnelles concernant l'opportunité d'accorder à un délinquant une
mise en liberté sous condition, telle une libération conditionnelle.
La Commission nationale des libérations conditionnelles
La Commission examine les renseignements fournis par les victimes, qui
peuvent l'aider à déterminer si la mise en liberté d'un délinquant fait
courir un risque à la société. Elle s'intéresse à l'information qui
l'aidera à déterminer si le délinquant comprend les conséquences de son
infraction et à évaluer ses risques de récidive. Lorsque la Commission
doit décider s'il y a lieu de maintenir un délinquant en incarcération
jusqu'à l'expiration de sa peine, les renseignements concernant le tort
causé aux victimes sont d'une importance cruciale pour le Service
correctionnel du Canada et pour la Commission nationale des libérations
conditionnelles. Les renseignements fournis par les victimes sont
également importants lorsqu'ils servent directement à évaluer le plan de
libération conditionnelle du délinquant et les conditions nécessaires
pour gérer un risque particulier que celui-ci peut présenter, surtout
s'il doit vivre à proximité de la victime ou s'il est membre de sa
famille. La Commission peut alors imposer une condition spéciale au
délinquant, par exemple, lui interdire de communiquer avec la victime ou
de se trouver en présence d'enfants.
Confidentialité des renseignements fournis par les
victimes
La Commission nationale des libérations conditionnelles et le Service
correctionnel du Canada sont tenus par la loi de communiquer au
délinquant tout renseignement qui entrera en ligne de compte au cours du
processus décisionnel. Des renseignements de nature personnelle touchant
les victimes, comme leurs adresses et leurs numéros de téléphone, ne sont
PAS transmis au délinquant. Si des victimes sont inquiètes de la réaction
du délinquant lorsqu'il apprendra qu'elles ont fourni des renseignements
à son sujet, elles devraient en discuter avec le SCC ou la CNLC. Elles
peuvent alors décider si elles fourniront l'information ou non.
Présence aux audiences de la Commission nationale des
libérations conditionnelles
Des audiences ont lieu presque chaque fois que la Commission doit prendre
des décisions, notamment en vue de l'octroi ou de la révocation de la
liberté conditionnelle. N'importe qui peut demander d'assister à une
audience de la Commission. Les demandes doivent être présentées par écrit
et le plus tôt possible, de préférence au moins 60 jours avant
l'audience, afin que puissent être effectuées les vérifications de
sécurité exigées par la loi. La victime peut être accompagnée d'une
personne qui lui fournira le soutien voulu. Les demandes d'autorisation
concernant la personne qui accompagnera la victime doivent être
présentées au moins 60 jours avant l'audience. Les victimes doivent
elles-mêmes défrayer leur déplacement lorsqu'elles assistent aux
audiences de la Commission.
Les demandes peuvent, même si c'est rarement le cas, être rejetées pour
des raisons de sécurité, s'il n'y a pas assez de place ou si la personne
qui fait la demande est âgée de moins de 18 ans.
Observations faites oralement par la victime au cours
des audiences de la Commission nationale des libérations
conditionnelles
Depuis juillet 2001, les victimes sont autorisées à faire des
présentations verbales à la Commission. Elles peuvent soit lire les
observations qu'elles auront préalablement rédigées ou, si elles le
préfèrent ou ne peuvent assister à l'audience, présenter leurs
observations sur des bandes sonores ou bandes vidéo. Elles peuvent ainsi
informer directement les membres de la Commission des répercussions que
le crime continue d'avoir sur elles et des craintes qu'elles éprouvent
pour leur sécurité.
Afin de pouvoir se conformer aux exigences sur la communication de
l'information, la Commission demande que la déclaration lui soit soumise
trente jours avant l'audience ou, s'il lui faut la faire traduire,
quarante-cinq jours avant l'audience. La présentation orale doit
correspondre à l'information qui aura été communiquée au délinquant.
La déclaration doit être concise et, normalement, doit pouvoir être lue
en moins de dix minutes. Les victimes peuvent la présenter au début ou à
la fin de l'audience. Cette déclaration doit fournir des renseignements
qui aideront à évaluer le risque que présente le délinquant. La victime
pourra parler :
-
des répercussions que le crime pour lequel le délinquant a été
condamné continue d'avoir sur elle. Cela peut comprendre les effets
physiques, émotifs, médicaux et financiers du crime sur la victime,
ses enfants et les membres de sa famille, ainsi que sur d'autres
personnes qui lui sont chères.
-
de toute crainte que la victime peut éprouver pour sa sécurité, celle
de sa famille ou celle de la collectivité, si le délinquant était
remis en liberté, et des raisons pour lesquelles elle se pense en
danger.
Les audiences se déroulent dans la langue officielle du délinquant. Les
victimes peuvent toutefois présenter leurs observations en anglais ou en
français. La Commission prendra des mesures pour que la déclaration soit
traduite dans la langue dans laquelle se déroulera l'audience. Les
victimes peuvent aussi présenter leur déclaration dans une langue autre
que le français ou l'anglais, et la Commission la fera traduire.
Normalement, la victime doit avoir au moins 18 ans pour pouvoir faire une
déclaration en personne lors de l'audience. On évaluera les exceptions au
cas par cas.
Pour plus de renseignements sur la présentation d'une déclaration orale
lors d'une audience de la Commission, veuillez communiquer avec le bureau
de la CNLC le plus près de chez vous. La liste complète des bureaux
figure à la fin du Guide.
Obtenir copie d'une décision de la Commission nationale
des libérations conditionnelles
Les décisions de la Commission nationale des libérations conditionnelles,
de même que les raisons qui les motivent, figurent dans le registre des
décisions de la Commission. Ces décisions concernent la mise en liberté
sous condition, le renvoi en prison, le maintien en incarcération, ainsi
que les décisions rendues par la Section d'appel de la Commission et les
motifs de celles-ci. Les décisions ne peuvent être obtenues que pendant
la période où le délinquant purge sa peine.
Toute personne intéressée par un cas en particulier peut présenter une
demande écrite à la Commission nationale des libérations conditionnelles
afin d'obtenir copie d'une décision concernant une mise en liberté sous
condition rendue après le 1er novembre 1992. Les seuls
renseignements que la Commission refusera de communiquer sont ceux qui
peuvent compromettre la sécurité d'une personne, dévoiler une source
d'information confidentielle ou nuire à la réinsertion sociale d'un
délinquant.
Les décisions rendues par les directeurs des établissements
correctionnels fédéraux concernant les permissions de sortir et les
placements à l'extérieur ne sont pas inscrites dans le registre des
décisions.
Droit des victimes de ne pas être contactées par les
détenus
Le Service correctionnel du Canada possède un système de contrôle
téléphonique dont il peut se servir pour autoriser ou empêcher des
communications entre des détenus et des membres de la collectivité. De
surcroît, le Service surveille le courrier que reçoivent et envoient les
détenus. Sur demande, tous les efforts seront déployés pour empêcher un
détenu de communiquer avec ses victimes, ou tout membre de la
collectivité, par téléphone ou par courrier. Toute personne qui ne veut
pas être contactée par un détenu sous responsabilité fédérale peut
demander au Service correctionnel du Canada de bloquer les communications
non désirées.
Pour en savoir davantage sur les changements proposés pour prévenir les
communications non sollicitées entre les détenus sous responsabilité
fédérale et des membres du public, se reporter à la Réponse du
gouvernement au rapport du Comité parlementaire permanent de la justice
et des droits de la personne intitulé : « En constante évolution : la
Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous
condition ». La recommandation 40 est reproduite à l'Annexe A, à la
fin du présent guide.
Médiation - victime/délinquant
La médiation est un processus qui permet à la victime d'obtenir de
l'information sur le crime et sur le délinquant en toute sécurité et sous
le sceau de la confidentialité, d'expliquer toutes les répercussions de
l'acte criminel sur sa vie, d'obtenir des réponses à ses questions et
d'arriver à tourner la page sur certains problèmes. Le processus de
médiation est entièrement facultatif et peut prendre différentes formes.
Il ne vise pas nécessairement à faire participer les intéressés à une
rencontre en tête à tête. Ce sont les participants eux-mêmes qui décident
du rythme et de la portée de leurs interventions. Il peut s'agir :
- de fournir des services de soutien ou de counseling aux deux parties,
ou encore de leur transmettre de l'information pertinente par des
moyens conformes à la loi (dans les cas où l'information est
communiquée librement à cette fin);
- de permettre aux deux parties de communiquer indirectement au moyen
de lettres ou d'enregistrements vidéo;
- de permettre aux deux parties de communiquer directement au moyen
d'une ou plusieurs rencontres en tête à tête animées par un médiateur
ou un professionnel dûment formé;
- de fournir des services de suivi aux deux parties, au besoin et si
elles le désirent.
Ces interventions ne sont pas destinées à toutes les victimes d'actes
criminels ni à tous les délinquants, et une évaluation fait toujours
partie du processus. Les protocoles en place sont soigneusement adaptés
aux besoins des participants et à leur état de préparation.
Il existe toute une gamme de programmes de médiation et de dialogue entre
les victimes et les délinquants au Canada. Lorsqu'un délinquant est admis
dans le système correctionnel fédéral, les victimes qui souhaitent en
apprendre davantage sur les services de médiation et de dialogue
victimes-délinquants ou sur les processus connexes peuvent écrire à
l'adresse suivante : Unité de la justice réparatrice et du règlement des
différends, Service correctionnel du Canada, 340, av. Laurier Ouest,
Ottawa (Ontario) K1A 0P8 (tél. : (613) 947-4980). L'Unité peut également
mettre les personnes intéressées en rapport avec des
médiateurs/animateurs indépendants, qui interviennent dans des cas de
crimes graves et qui agissent en toute confidentialité.
Secteur de l'engagement communautaire du SCC
En avril 2001, le SCC a mis sur pied un nouveau secteur à son
administration centrale, à Ottawa. La responsabilité spéciale qui a été
confiée à ce secteur consiste à travailler auprès des citoyens et des
collectivités afin de promouvoir des initiatives et des partenariats
nouveaux, d'accroître la compréhension et de favoriser la participation
active de tous les intéressés. Ce nouveau secteur comprend une petite
unité pour les victimes qui axera ses efforts sur ce groupe particulier
de citoyens en vue de trouver de nouvelles façons d'améliorer les
services, la communication et la consultation.
Veuillez consulter la liste de personnes-ressources figurant à la fin du
présent guide pour obtenir de plus amples renseignements.
Autres formes de participation des victimes aux
activités du SCC
Voici certaines des façons dont les victimes participent aux activités du
SCC :
-
elles font partie des comités consultatifs sur les victimes dans
certaines régions du Canada;
-
elles font partie des comités consultatifs de citoyens auprès du SCC;
-
elles participent aux séances de formation sur les victimes destinées
aux membres du personnel du SCC et aux programmes de sensibilisation
aux victimes à l'intention des délinquants;
-
elles contribuent à l'élaboration de politiques;
-
elles assistent à des séances de compte rendu à la suite d'enquêtes
menées conjointement par le SCC et la CNLC et se voient remettre des
exemplaires des rapports.
C. La peine imposée au délinquant : du début jusqu'à la
fin
Cette section retrace les étapes que franchit habituellement un
délinquant durant sa peine. Elle commence par ce qui se passe
immédiatement après le prononcé de la sentence, décrit les différentes
démarches que doit faire le délinquant pour obtenir une mise en liberté
sous condition et explique ensuite ce qui arrive lorsque le délinquant a
fini de purger sa peine. Par exemple, dans la plupart des cas, une peine
de 12 ans ne signifie pas nécessairement que le délinquant sera incarcéré
pendant 12 ans. Cependant, il restera sous la surveillance du Service
correctionnel du Canada pendant cette période entière de 12 ans.
Début de la peine
(Premier jour)
Lorsqu'un délinquant est déclaré coupable, le juge détermine la nature de
la peine qui lui est imposée et en indique la durée. Il n'est pas rare
qu'un délinquant soit reconnu coupable de plusieurs infractions à la
fois. Si tel est le cas, le juge peut ordonner que les peines soient
purgées toutes en même temps (simultanément) ou l'une après l'autre
(consécutivement).
Période de transition d'une prison provinciale à un
pénitencier
(Pas plus de 15 jours)
Il se peut que le délinquant ait été gardé en détention avant le procès
ou le prononcé de la sentence. Le cas échéant, il aura normalement été
détenu dans un établissement correctionnel provincial. Il arrive
également que des détenus soient mis en liberté sous caution. Dès qu'une
peine d'incarcération est imposée, le délinquant est gardé en détention
dans un établissement provincial ou y est conduit immédiatement.
Le délinquant qui vient tout juste d'être condamné à une peine
d'incarcération de deux ans ou plus peut demeurer dans un établissement
provincial pendant tout au plus 15 jours avant d'être transféré vers un
pénitencier. Cette période de 15 jours permet aux détenus sous
responsabilité fédérale de s'occuper de leurs affaires personnelles,
notamment d'interjeter appel, avant leur transfèrement dans un
pénitencier fédéral.
Pendant cette période de transition, un agent de libération
conditionnelle rencontre le délinquant pour faire une évaluation
préliminaire du cas. Cette évaluation a pour but de déterminer les
besoins immédiats et importants du délinquant (pensées suicidaires, état
de santé physique et mentale), de recueillir les informations pertinentes
et de repérer les personnes de la collectivité qui peuvent lui venir en
aide. Les renseignements fournis par ces personnes aideront le personnel
de correction à vérifier les déclarations du délinquant et à cerner les
questions qui posent problème et qui nécessiteront des interventions
(toxicomanie, violence familiale, etc.).
Évaluation initiale des délinquants et planification
correctionnelle
(Pas plus de 70 jours)
Au bout de 15 jours (ou moins, si le délinquant est d'accord), le détenu
sera transféré sous escorte vers le centre régional de réception le plus
près. Un centre de réception est un pénitencier spécial, ou une section
d'un pénitencier, qui se spécialise dans l'évaluation des délinquants.
Moins de 70 jours après la date du début de la peine qui lui a été
imposée, le délinquant subit une évaluation globale appelée « évaluation
initiale des délinquants ». Cette évaluation a pour objectifs :
-
de décrire de façon détaillée les antécédents sociaux et criminels du
délinquant;
-
d'évaluer le risque que le délinquant représente pour la société;
-
de cerner les questions qui posent problème et dont il faudra
s'occuper pour réduire le risque de récidive;
-
de préparer le plan correctionnel dans lequel est précisé comment les
questions qui posent problème seront abordées pendant la durée de la
peine;
-
de recommander un classement du détenu selon un niveau de sécurité et
le placement pénitentiaire initial.
L'évaluation initiale permet de cerner les facteurs qui ont amené le
délinquant à un comportement criminel ainsi que les éléments de sa vie
qui, s'ils étaient modifiés, pourraient réduire le risque de récidive.
Les résultats de l'évaluation initiale sont inscrits dans le plan
correctionnel et servent à suivre les progrès du délinquant durant toute
sa peine. Ce plan décrit et classe par ordre de priorité les aspects sur
lesquels il faut travailler pour réduire le risque de récidive du
délinquant et le préparer à se réinsérer dans la société en toute
sécurité.
Placement dans un pénitencier
(Après 70 jours ou moins)
Lorsque l'évaluation initiale est terminée, le délinquant est transféré
dans un pénitencier qui correspond au niveau de sécurité qui lui a été
attribué et qui offre les programmes dont il a besoin. Le délinquant est
confié à un agent de libération conditionnelle en établissement qui
suivra son évolution et l'aidera à se préparer à son éventuelle
réinsertion, en toute sécurité, dans la collectivité. Les délinquants
sont tenus de se conformer à leur plan correctionnel dans lequel sont
décrits les programmes et les activités qui leur sont imposés afin de
réduire leur risque de récidive lorsqu'ils seront libérés. Les
délinquants qui ne se conforment pas à ce plan voient diminuer leurs
chances d'obtenir une libération conditionnelle ou d'autres formes de
mise en liberté sous condition.
Transfèrements
(N'importe quand durant l'incarcération)
N'importe quand durant l'incarcération, le délinquant peut être envoyé
dans un établissement à sécurité plus élevée ou moins élevée qui
correspond à ses besoins sur le plan de la sécurité et des programmes.
Les délinquants devraient purger leur peine dans des établissements dont
le niveau de sécurité est le plus bas possible compte tenu de leurs
besoins. Au cours de leur incarcération, la plupart des détenus seront
transférés dans des établissements dont le niveau de sécurité est moindre
que le précédent. Ce « déclassement graduel », c'est-à-dire le passage
d'un niveau de sécurité maximale, à sécurité moyenne puis à sécurité
minimale, aide le Service correctionnel du Canada et la Commission
nationale des libérations conditionnelles à déterminer si le délinquant
est prêt à réintégrer la société en toute sécurité. Comme on l'indique à
la page 3, les victimes peuvent, dans certains cas, être tenues au
courant de l'endroit où le détenu purge sa peine.
Pour en savoir davantage sur les changements proposés en vue de fournir
aux victimes des renseignements sur le transfèrement d'un détenu dans un
autre établissement, se reporter à la Réponse du gouvernement au rapport
du sous-comité chargé d'étudier la Loi sur le système correctionnel et
la mise en liberté sous condition du Comité permanent de la justice
et des droits de la personne. La recommandation 37 est reproduite à
l'Annexe A, à la fin du présent guide.
Vie quotidienne au pénitencier
La journée d'un détenu se déroule suivant la routine de l'établissement.
La semaine, il dispose d'environ six heures pour participer à des
activités. Il peut prendre part à des programmes, poursuivre des études,
occuper un emploi en établissement (travail dans la cuisine, travaux
d'entretien ou de ménage), suivre une formation professionnelle ou
participer aux activités de CORCAN (pour plus de détails, voir la section
suivante). L'horaire ci-dessous donne une idée de la journée normale d'un
détenu pendant la semaine :
-
6 h 45 - dénombrement
-
7 h - petit déjeuner
-
8 h - participation à un programme, travail ou retour en cellule
-
11 h 45 - retour en cellule pour le dénombrement et le dîner
-
13 h - participation à un programme, travail ou retour en cellule
-
16 h 30 - retour en cellule pour le dénombrement et le souper
-
18 h - loisirs, activités culturelles, groupes d'entraide
-
22 h 30 - dénombrement de nuit
-
23 h - isolement cellulaire dans toute la prison
En plus des quatre dénombrements officiels, des dénombrements informels
sont effectués plusieurs fois par jour, sans interruption d'activités.
Les résultats sont comparés à ceux des dénombrements officiels. La nuit,
les agents de correction font continuellement leurs rondes et doivent
s'assurer que chaque détenu se trouve effectivement dans sa cellule.
Programmes offerts aux délinquants
(Pendant toute la durée de leur peine)
Le Service correctionnel du Canada aide les délinquants à travailler aux
facteurs liés à leur comportement criminel afin de réduire les risques de
récidive, contribuant ainsi à protéger la population. Chaque délinquant a
un plan correctionnel où sont décrits les programmes et les traitements
dont il a besoin. Ce plan et les progrès réalisés par le délinquant sont
revus périodiquement afin de s'assurer que les objectifs fixés ont été
atteints et de repérer tout changement survenu au niveau du risque pour
la société. Le Service a recours à des ressources communautaires et
s'efforce d'assurer une continuité entre les programmes offerts en
établissement et les services de suivi offerts au détenu lorsqu'il est
mis en liberté dans la collectivité.
Plusieurs grands programmes pénitentiaires et communautaires ont été
élaborés. La majorité des délinquants ont des besoins dans l'un ou
plusieurs des domaines que touchent ces programmes.
Le Programme d'acquisition des compétences sociales comprend six
programmes visant à répondre aux besoins des délinquants pendant toute la
durée de leur peine et à les préparer à réintégrer la collectivité. Ces
programmes sont les suivants : le Programme d'apprentissage cognitif des
compétences; le Programme Vivre sans violence; le Programme
d'apprentissage de compétences familiales et parentales; le Programme de
maîtrise des émotions et de la colère et le Programme des compétences
liées à l'intégration communautaire.
L'intervention visant à contrer la toxicomanie comprend divers
programmes nationaux de lutte contre l'alcoolisme et l'abus de drogues.
Le Programme prélibératoire pour toxicomanes (PPT) favorise l'acquisition
d'aptitudes visant à réduire les risques qu'un délinquant fasse une
consommation excessive de drogues ou d'alcool à sa sortie d'un
établissement fédéral. Un programme d'intervention appelé « Choix » est
offert dans la collectivité afin d'aider les délinquants à tirer parti
des leçons apprises au cours de leur participation au PTT. Le Programme
de lutte contre la toxicomanie chez les Autochtones est maintenant bien
établi et fait partie des programmes de base offerts en établissement.
Les programmes de traitement des délinquants sexuels s'efforcent
de déterminer la nature et la structure du comportement d'un délinquant
et de développer chez lui des aptitudes à l'autogestion et à la maîtrise
de soi pour l'aider à réduire le risque de récidive. Les programmes
offerts en établissement sont des programmes de forte, de moyenne ou de
faible intensité, ou encore des programmes d'entretien, tandis que les
programmes communautaires sont soit structurés (pour les délinquants à
risque élevé) ou fondés sur l'entretien et la prévention de la rechute.
Le choix du programme s'effectue en fonction du risque de récidive que
présente le délinquant, des traitements dont il a besoin, de sa
motivation à participer au traitement et de la capacité du programme
d'atteindre ces objectifs.
Les programmes de prévention de la violence sont des programmes
intensifs pour les délinquants qui risquent fortement de commettre des
actes violents. Le but de ces programmes est d'aider les participants à
éviter de recourir à la violence pour résoudre leurs problèmes et de
réduire les risques de récidive. Un programme de suivi les aide à
consolider et maintenir les gains effectués, et à raffiner et appliquer
leurs plans personnalisés pour éviter le recours à la violence. Ce
programme ne vise pas les délinquants sexuels violents et les délinquants
qui ont commis des actes de violence familiale. D'autres programmes sont
en place pour ces délinquants.
Les programmes de lutte contre la violence familiale s'adressent
aux personnes qui commettent des actes de violence en milieu familial et
à celles qui risquent de le faire. L'information transmise et les
aptitudes enseignées dans le cadre de ces programmes correspondent au
mandat que s'est donné le Service de réduire l'incidence de violence
familiale parmi la population carcérale, notamment par la mise sur pied
de programmes d'éducation et d'intervention à l'intérieur des
établissements et dans la collectivité.
Les programmes à l'intention des Autochtones ont été créés pour
respecter les besoins particuliers et les droits des délinquants
autochtones et insistent tout spécialement sur le rôle parental, la lutte
contre la toxicomanie, l'apprentissage cognitif des compétences, les
services spirituels, la collaboration avec les collectivités autochtones,
le programme de vie équilibrée et le programme « Way of Life ».
Les programmes pour délinquantes comprennent l'acquisition des
compétences sociales; la lutte contre la toxicomanie, le programme
Survivantes de traumatismes et d'actes de violence, et des programmes
d'alphabétisation et d'apprentissage continu. Des programmes innovateurs,
tel que le programme mère-enfant, sont aussi offerts.
Les programmes ethnoculturels s'efforcent de promouvoir une
participation significative des délinquants de divers groupes culturels
et ethniques aux programmes de base du Service de telle sorte que les
valeurs, les croyances, les modes d'apprentissage et les méthodes de
communication des différents groupes culturels ou ethniques soient
respectés et compris.
Les programmes d'enseignement comprennent la formation de base des
adultes ainsi que les études secondaires, professionnelles et
postsecondaires. Il y a aussi des programmes qui aident les détenus à
améliorer leurs compétences afin d'augmenter leurs possibilités d'obtenir
un travail après leur mise en liberté. Les détenus qui s'inscrivent à un
programme d'études postsecondaires doivent parfois payer eux-mêmes une
partie ou la totalité de leurs frais de scolarité.
Le Programme industriel et agroalimentaire (CORCAN) offre aux
détenus la possibilité de vivre des expériences professionnelles dans un
milieu de travail qui reproduit le mieux possible celui du secteur privé.
Ils fabriquent et produisent une gamme étendue de biens industriels et de
produits agricoles qui sont ensuite proposés aux gouvernements fédéral,
provinciaux et municipaux, et aux organismes sans but lucratif. Le
programme CORCAN comprend également des emplois de courte durée dans la
collectivité et des initiatives de placement.
Le Programme d'aumônerie aide les détenus appartenant à de
nombreux groupes confessionnels à se rassembler pour accomplir leurs
rituels et célébrer leurs fêtes sans contrainte. Chaque pénitencier
compte au moins deux aumôniers qui travaillent en étroite collaboration
avec les détenus et les membres de la collectivité. Les aumôniers sont
tenus d'exercer leur ministère dans un milieu multiconfessionnel et des
contrats pour des services d'aumônerie sont conclus avec des groupes
catholiques, protestants, juifs, musulmans, sikhs et bouddhistes.
Certains détenus peuvent refuser de participer à ces programmes. Il
convient de signaler cependant que leur refus peut retarder leur retour
dans la collectivité. Par exemple, la Commission nationale des
libérations conditionnelles peut refuser d'accorder la libération
conditionnelle à un détenu qui n'a pas participé aux programmes ou qui
n'a pas tiré profit des traitements qui lui ont été donnés.
Mises en liberté sous condition
Comme la plupart des détenus seront un jour remis en liberté, la
meilleure façon de protéger le public est de les aider à se réinsérer
dans la société dans le cadre d'une mise en liberté graduelle et sous
surveillance. Sont décrites ci-dessous les formes de mise en liberté sous
condition que le Service correctionnel du Canada et la Commission
nationale des libérations conditionnelles offrent aux détenus afin de
favoriser leur réinsertion, en toute sécurité, dans la collectivité.
Permission de sortir
Des permissions de sortir (avec ou sans escorte) sont accordées pour l'un
ou l'autre des motifs suivants : visites médicales, questions
administratives, services communautaires, contacts familiaux,
développement personnel à des fins de réadaptation ou raisons de
compassion (par exemple, pour assister à des funérailles).
Permission de sortir avec escorte
(en tout temps durant l'incarcération)
Des permissions de sortir avec escorte sont accordées afin de permettre
aux détenus de suivre un traitement qui n'est pas donné à l'intérieur du
pénitencier, de se rendre auprès de membres de leur famille gravement
malades et de faire des préparatifs pour d'autres types de mise en
liberté sous condition. Pendant ces sorties, le détenu est accompagné par
un employé du Service correctionnel ou un accompagnateur bénévole ayant
reçu la formation voulue.
Les détenus sont admissibles à une permission de sortir avec escorte en
tout temps pendant qu'ils purgent leur peine. Une telle permission peut
leur être accordée pour des raisons médicales, donc pour une période
indéterminée, ou pour d'autres raisons, auxquels cas elle est limitée à
un maximum de 15 jours. Ce sont habituellement les directeurs
d'établissement qui autorisent les permissions de sortir avec escorte.
Lorsque ces permissions sont demandées par des détenus purgeant une peine
d'emprisonnement à perpétuité, il faut parfois solliciter l'approbation
de la Commission.
Permission de sortir sans escorte
(après six mois d'emprisonnement ou 1/6 de la peine, selon la
période la plus longue)
Une permission de sortir sans escorte est une mise en liberté de courte
durée dans la collectivité. Dans le système pénitentiaire, la plupart des
détenus sont admissibles à des permissions de sortir sans escorte après
avoir purgé un sixième de leur peine ou six mois, la plus longue de ces
deux périodes étant retenue. Une telle permission peut être accordée pour
des raisons médicales, donc pour une période indéterminée, ou pour
participer à des programmes de développement personnel dont la durée ne
doit pas dépasser 60 jours. Une permission de sortir sans escorte dure
habituellement deux ou trois jours, le temps de permettre au délinquant
de rendre visite à sa famille. Les détenus dits à sécurité maximale ne
peuvent bénéficier de permission de sortir sans escorte.
La Commission nationale des libérations conditionnelles, le commissaire
du Service correctionnel du Canada et les responsables des établissements
(c'est-à-dire les directeurs des pénitenciers) ont le pouvoir d'accorder
des permissions de sortir sans escorte en certaines circonstances. La
sécurité publique influe toujours de manière déterminante sur de telles
décisions.
Placement à l'extérieur
(après six mois d'emprisonnement ou 1/6 de la peine, selon la période
la plus longue)
Le placement à l'extérieur est un programme de mise en liberté avec
surveillance permettant à un détenu d'occuper un emploi rémunéré ou
bénévole dans la collectivité pendant une période déterminée. En général,
un détenu est admissible à un placement à l'extérieur après avoir purgé
un sixième de sa peine ou six mois d'emprisonnement, selon la plus longue
de ces deux périodes. Le responsable de l'établissement peut autoriser un
placement à l'extérieur, d'au plus 60 jours, à des conditions précises
dont la surveillance fait toujours partie. Les autorités correctionnelles
choisissent avec soin les détenus auxquels est accordé un placement à
l'extérieur pour accomplir des travaux (peinture, réparations générales,
entretien de centres communautaires ou de foyers pour personnes âgées).
Le placement à l'extérieur est l'une des premières étapes de la
réinsertion progressive, en toute sécurité, des délinquants dans la
société. Les détenus dits à sécurité maximale ne peuvent bénéficier de
placement à l'extérieur.
Libération conditionnelle
La libération conditionnelle est une forme de mise en liberté sous
condition grâce à laquelle certains délinquants peuvent purger une partie
de leur peine dans la collectivité, sous certaines conditions. Elle est
un privilège et non un droit. La décision de l'accorder est laissée à la
discrétion de la Commission nationale des libérations conditionnelles,
une fois que le détenu a purgé la partie de la peine requise pour devenir
admissible à un examen par la Commission. Les membres de la Commission ne
prennent une telle décision qu'après avoir attentivement examiné les
renseignements fournis par les victimes, les tribunaux, les autorités
correctionnelles et le délinquant lui-même. Ils tiennent alors compte
d'un certain nombre de facteurs, mais d'abord et avant tout de la
sécurité publique, et doivent avoir la conviction que le délinquant ne
fait pas peser de risque inacceptable sur la collectivité et qu'il se
conformera aux conditions imposées.
Conditions, suspension et révocation de la liberté
conditionnelle
Après leur mise en liberté, tous les délinquants doivent respecter un
certain nombre de conditions générales énoncées dans leur certificat de
libération (document officiel autorisant les délinquants à se trouver
dans la collectivité). Tous les délinquants bénéficiant d'une liberté
conditionnelle ou d'une liberté d'office doivent se conformer aux
conditions suivantes :
-
dès sa mise en liberté, le délinquant doit se rendre directement à sa
résidence, dont l'adresse est indiquée sur son certificat de mise en
liberté, se présenter immédiatement à son surveillant de liberté
conditionnelle et se présenter ensuite à lui selon les directives de
celui-ci;
-
il doit rester à tout moment au Canada, dans les limites
territoriales spécifiées par son surveillant;
-
il doit respecter la loi et ne pas troubler l'ordre public;
-
il doit informer immédiatement son surveillant en cas d'arrestation
ou d'interrogation par la police;
-
il doit porter sur lui à tout moment le certificat de mise en liberté
et la carte d'identité que lui a remis l'autorité compétente et les
présenter à tout agent de la paix ou surveillant de liberté
conditionnelle qui lui en fait la demande à des fins
d'identification;
-
le cas échéant, il doit se présenter à la police, à la demande de son
surveillant et selon ses directives;
-
dès sa mise en liberté, il doit communiquer à son surveillant
l'adresse de sa résidence, de même que l'informer sans délai de :
-
tout changement de résidence;
-
tout changement d'occupation habituelle, notamment un changement
d'emploi rémunéré ou bénévole ou un changement de cours de
formation;
-
tout changement de sa situation domestique ou financière et, sur
demande de son surveillant, tout changement dont il est au
courant concernant sa famille;
-
tout changement qui, selon ce qui peut être normalement prévu,
pourrait affecter sa capacité de respecter les conditions de sa
libération conditionnelle ou de sa libération d'office.
-
il ne doit pas être en possession d'arme, au sens du Code
criminel, ni en avoir le contrôle ou la propriété, sauf avec
l'autorisation de son surveillant;
-
s'il est en semi-liberté, il doit, dès la fin de sa période de
semi-liberté, réintégrer le pénitencier d'où il a été mis en liberté
à l'heure et à la date inscrites sur son certificat de mise en
liberté.
-
il doit réintégrer le pénitencier d'où il a été mis en liberté à
l'heure et à la date inscrites sur ce permis.
La Commission nationale des libérations conditionnelles peut également
imposer des conditions spéciales lui permettant de surveiller les
comportements d'un délinquant. Ces conditions peuvent comprendre des
heures de rentrée, des restrictions des allées et venues, l'interdiction
de consommer de l'alcool, la participation à un programme de traitement
et l'interdiction de fréquenter certaines personnes (telles que les
victimes antérieures, les enfants et les criminels condamnés). En
communiquant avec le Service correctionnel du Canada ou la Commission
nationale des libérations conditionnelles, les victimes peuvent fournir
des renseignements susceptibles d'aider à déterminer les conditions qui
sont imposées à un délinquant.
Le Service correctionnel du Canada peut intervenir s'il estime que le
délinquant enfreint les conditions de sa mise en liberté ou risque de
commettre un autre crime. Il peut suspendre la mise en liberté et
réincarcérer le délinquant en attendant que ce risque soit réévalué.
Certains délinquants resteront incarcérés si la Commission révoque leur
liberté conditionnelle. D'autres peuvent être remis en liberté, mais avec
des restrictions plus rigoureuses et à la condition que la surveillance
ait d'abord été renforcée ou que des services communautaires de soutien
aient été mis en place.
Procédure d'examen expéditif
(6 mois d'emprisonnement ou 1/6 de la peine, selon la période la plus
longue)
L'examen expéditif est une procédure simplifiée, utilisée pour étudier
les demandes de semi-liberté et de libération conditionnelle totale de
certains délinquants qui en sont à leur première incarcération
dans un pénitencier fédéral. Conformément à la loi, la Commission
nationale des libérations conditionnelles doit accorder une
semi-liberté au délinquant qui a déjà purgé un sixième de sa peine
ou après six mois d'emprisonnement, selon la plus longue de ces deux
périodes, et une libération conditionnelle totale à celui qui a
déjà purgé un tiers de sa peine, à moins qu'elle n'ait des motifs
raisonnables de croire que le délinquant commettra une infraction avec
violence avant que sa peine ne soit expirée.
Il est important de souligner que les délinquants qui en sont à leur
première incarcération dans un pénitencier ne sont pas tous admissibles à
la procédure d'examen expéditif. Celle-ci ne s'applique pas aux auteurs
de crimes de violence, de crimes graves liés à la drogue ou de crimes
rattachés au crime organisé, et pour lesquels le tribunal a fixé
l'admissibilité à la libération conditionnelle à la moitié de la peine.
De surcroît, tout délinquant dont la liberté conditionnelle a été
révoquée n'est pas non plus admissible à l'examen expéditif.
Semi-liberté
(6 mois d'emprisonnement ou 6 mois avant d'être
admissible à la libération conditionnelle totale, selon la période la
plus longue)
La semi-liberté permet aux délinquants de participer à des activités
communautaires afin de se préparer à la libération conditionnelle totale
ou à la libération d'office. Les délinquants qui bénéficient d'une
semi-liberté doivent revenir tous les soirs à l'établissement ou à la
maison de transition à moins d'avoir été autorisés par la Commission
nationale des libérations conditionnelles à dormir à l'extérieur.
La date d'admissibilité à la semi-liberté est antérieure à celle de
l'admissibilité à la libération conditionnelle totale. La plupart des
détenus sous responsabilité fédérale peuvent présenter une demande de
semi-liberté après avoir purgé six mois de leur peine ou six mois avant
d'être admissibles à la libération conditionnelle totale, selon la date
la plus éloignée. La semi-liberté est normalement accordée pour une
période ne dépassant pas six mois. Les condamnés à perpétuité (pour un
meurtre au premier et au deuxième degré) et les criminels dangereux (voir
ci-dessous la section sur l'admissibilité spéciale) sont admissibles à la
semi-liberté trois ans avant la date à laquelle ils sont admissibles à la
libération conditionnelle totale.
Libération conditionnelle totale
(1/3 de la peine ou 7 ans, selon la période la plus
courte)
La libération conditionnelle totale est une mise en liberté sous
condition qui permet à un délinquant de finir de purger sa peine dans la
collectivité. Le délinquant peut ainsi vivre avec sa famille et continuer
de travailler et d'être utile à la société. Même s'il n'est pas obligé de
revenir à l'établissement, il reste sous surveillance et est tenu de se
conformer à certaines conditions. En général, le détenu qui purge une
peine de durée déterminée est admissible à la libération conditionnelle
totale après avoir purgé un tiers de sa peine ou après sept ans, selon la
plus courte de ces deux périodes.
Libération d'office
(2/3 de la peine)
Selon la loi, les délinquants qui ne sont pas considérés comme
susceptibles de commettre un crime grave (voir plus bas la section sur le
maintien en incarcération) doivent être libérés après avoir purgé les
deux tiers de leur peine. La Commission nationale des libérations
conditionnelles peut ajouter des conditions à celles imposées à tous les
délinquants afin de protéger la société et d'aider le délinquant à
commencer une nouvelle vie. Ces délinquants, comme tous les autres qui
bénéficient d'une mise en liberté sous condition, sont surveillés dans la
collectivité par les agents de libération conditionnelle.
Les détenus n'ont pas tous droit à la libération d'office. Ainsi, les
condamnés à perpétuité et les délinquants dangereux (voir ci-dessous la
section sur l'admissibilité spéciale) sont exclus de cette forme de mise
en liberté sous condition.
Maintien en incarcération
(des 2/3 à l'expiration de la peine)
La Commission nationale des libérations conditionnelles peut ordonner
qu'un délinquant, dont le cas lui a été soumis par le Service
correctionnel du Canada, reste incarcéré après la date prévue de sa
libération d'office. Elle peut ordonner qu'il soit maintenu en
incarcération jusqu'à l'expiration de la peine, si elle est convaincue
que le délinquant, s'il était mis en liberté, risquerait de commettre,
avant la fin de sa peine, un crime susceptible de causer la mort ou des
dommages graves, une infraction sexuelle contre un enfant ou une
infraction grave liée à la drogue.
Délinquant à contrôler
(période maximale de surveillance de 10 ans après l'expiration de
la peine)
Le délinquant que le tribunal a déclaré « délinquant à contrôler » lors
d'une audience spéciale de détermination de la peine, sera condamné à une
peine d'incarcération et sera soumis à une surveillance de longue
durée, pouvant aller jusqu'à dix ans, dès que prend fin sa peine
d'emprisonnement. Un tribunal peut imposer une surveillance de longue
durée à des délinquants reconnus coupables d'infractions sexuelles
particulières s'il estime qu'une surveillance adéquate peut suffire à
gérer le risque que représente le délinquant pour la collectivité.
Tout délinquant à contrôler est assujetti aux conditions normales d'une
mise en liberté, mais des conditions supplémentaires, comme l'obligation
de participer à des séances de counseling, peuvent être imposées par la
Commission nationale des libérations conditionnelles afin d'assurer une
étroite surveillance du délinquant. C'est le Service correctionnel du
Canada qui est chargé de cette surveillance.
Admissibilité spéciale
Emprisonnement à perpétuité pour meurtre
Pour les délinquants condamnés, avant le 26 juillet 1976, à une peine
minimale d'emprisonnement à perpétuité, les dates d'admissibilité à la
libération conditionnelle varient fortement. Depuis, la loi a été
modifiée et les deux catégories de meurtre (premier et deuxième degré)
commandent des dates différentes d'admissibilité à la libération
conditionnelle :
-
Meurtre au premier degré : Les personnes reconnues coupables
de meurtre au premier degré ne sont pas admissibles à la libération
conditionnelle totale avant 25 ans.
-
Meurtre au deuxième degré : Le juge qui impose la peine au
délinquant reconnu coupable de meurtre au second degré précise
également à quel moment ce dernier deviendra admissible à la
libération conditionnelle. Cette date d'admissibilité peut être fixée
n'importe quand entre 10 et 25 ans.
Ces délinquants deviennent admissibles aux permissions de sortir sans
escorte et à la semi-liberté trois ans avant la date de leur
admissibilité à la libération conditionnelle totale. Après être admis
dans un établissement fédéral, le délinquant peut demander des
permissions de sortir avec escorte. La période d'inadmissibilité passée,
la Commission nationale des libérations conditionnelles peut accorder
l'une ou l'autre forme de mise en liberté sous condition et, en cas de
succès, une libération conditionnelle totale, aux délinquants et
délinquantes qui, à son avis, ne font pas courir un risque inacceptable à
la collectivité. Celui qui continue de représenter un risque inacceptable
pour la société purgera le reste de sa peine d'emprisonnement à
perpétuité dans un établissement fédéral.
La libération conditionnelle de délinquants condamnés à l'emprisonnement
à perpétuité ne prendra jamais fin, sauf si elle est révoquée et le
délinquant, réincarcéré. Ceux à qui la Commission n'accorde pas de
libération conditionnelle resteront incarcérés jusqu'à la fin de leurs
jours.
Révision judiciaire
En vertu de l'article 745 du Code criminel (Révision judiciaire),
la majorité des condamnés à perpétuité dont la date d'admissibilité à la
libération conditionnelle a été fixée à plus de 15 ans peuvent, après
avoir purgé 15 ans de leur peine, demander au tribunal de réduire le
délai d'inadmissibilité à la libération conditionnelle qui leur a été
imposé. Toutefois, des modifications apportées à la loi en 1997 empêchent
un délinquant reconnu coupable de plus d'un meurtre de solliciter une
telle révision. Si un jury de la province où le délinquant a été déclaré
coupable estime à l'unanimité que des éléments de preuve attestent que le
délinquant s'est suffisamment amendé pour que la date de son
admissibilité soit réexaminée, le délai d'inadmissibilité à la libération
conditionnelle peut être réduit. Dans ce cas, c'est la Commission
nationale des libérations conditionnelles qui accorde ou refuse la mise
en liberté sous condition. Une victime peut présenter de l'information,
de vive voix ou par écrit, au cours de l'audience de révision judiciaire.
Criminels dangereux
La partie XXIV du Code criminel prévoit une procédure
exceptionnelle permettant de faire déclarer un individu « délinquant
dangereux » et de le condamner à une peine d'emprisonnement d'une durée
indéterminée (sans date d'élargissement). Les dispositions du Code
criminel concernant les délinquants dangereux ont été modifiées en
1997. Ainsi, avant le 1er août 1997, les délinquants
dangereux étaient passibles d'une peine d'emprisonnement indéterminée
même si le tribunal était autorisé à imposer une peine de durée
déterminée. Dans ces cas-là, le premier examen en vue d'une libération
conditionnelle avait lieu après trois ans d'incarcération et par la suite
tous les deux ans. Depuis les modifications de 1997, le tribunal doit
imposer une peine de durée indéterminée, le premier examen en vue d'une
libération conditionnelle étant fixé à sept ans puis, par la suite, à
tous les deux ans. En vertu du Code criminel, cette peine est
réservée à certaines catégories d'infractions (sévices graves à la
personne). Lorsque le tribunal envisage une déclaration de délinquant
dangereux, il doit s'assurer que les éléments de preuve démontrent (1)
que le délinquant par la répétition de ses actes ou de son comportement
agressif constitue un danger pour la sécurité d'autrui; ou (2) que le
délinquant a démontré qu'il est incapable de contrôler ses pulsions
sexuelles et qu'il causera vraisemblablement des sévices ou autres maux à
d'autres personnes. C'est la Commission des libérations conditionnelles
qui décide si le délinquant peut être mis en liberté et à quelles
conditions.
D. Services correctionnels communautaires
Les services correctionnels communautaires consistent à faire bénéficier
les détenus de programmes de mise en liberté graduelle et à les aider à
s'adapter à la vie à l'extérieur. L'expérience a en effet montré que les
délinquants ont plus de chances de devenir des citoyens respectueux des
lois s'ils participent, sous surveillance, à un programme de mise en
liberté graduelle.
Surveillance, programmes et participation de la
collectivité
C'est la Commission nationale des libérations conditionnelles qui prend
la décision (sauf en ce qui concerne la plupart des permissions de sortir
ou des placements à l'extérieur) de mettre un délinquant en liberté, mais
le Service correctionnel du Canada est chargé de le surveiller. Cette
surveillance est confiée aux agents de libération conditionnelle à
l'emploi du Service ou à des organismes dont les services sont retenus à
contrats tels que la Société John Howard, la Société Elizabeth Fry ou
l'Armée du salut. Tous les délinquants libérés sous condition sont
surveillés, peu importe leur lieu de résidence : villes ou régions
éloignées. L'intensité de la surveillance varie selon les cas : les
délinquants à risque élevé sont surveillés plus étroitement et exigent
des contacts plus fréquents. Les délinquants à faible risque demandent
une moins grande surveillance. Pour assurer la surveillance du
délinquant, le personnel correctionnel peut compter sur de multiples
sources de renseignements : la police, la famille, le personnel affecté
aux programmes, les employés, les victimes et autres. Grâce à ces
renseignements, il peut plus facilement veiller à ce que le délinquant
reste sur la bonne voie. Le personnel correctionnel peut intervenir
lorsque le délinquant enfreint les règles ou l'aider à résoudre des
problèmes qui, si l'on ne s'en occupe pas, risquent de mener à un nouveau
crime.
Des études montrent que la surveillance ne suffit pas pour amener les
délinquants à changer. Pour être efficace, elle doit s'accompagner de
bons programmes. C'est pourquoi les délinquants mis en liberté dans la
collectivité sont tenus de participer à des programmes adaptés à leurs
besoins. Certains de ces programmes les aident à se débrouiller dans la
vie quotidienne, à établir des relations saines avec leur entourage et à
gérer leurs émotions. D'autres leur permettent de compléter leurs études.
D'autres encore s'attaquent à des problématiques particulières telles que
les infractions sexuelles et la consommation abusive d'alcool ou de
drogues. Les programmes offerts dans la collectivité prennent appui sur
les progrès que le délinquant a déjà accomplis en participant aux
programmes offerts dans les établissements.
Il y a aussi, dans la collectivité, des organismes et des particuliers
qui offrent des programmes ou organisent d'autres activités. Ils sont en
mesure d'orienter les délinquants dans leur démarche, de leur proposer
des modèles de comportement et de mettre des réseaux d'entraide à leur
disposition. La participation de la collectivité renvoie cependant à
quelque chose de plus large - à la capacité d'accueillir de nouveau les
délinquants qui se sont amendés. Les délinquants qui souhaitent commencer
une vie nouvelle doivent faire des efforts en ce sens, mais ont aussi
besoin que la collectivité leur donne une chance de se reprendre.
Les intervenants clés des services correctionnels
communautaires
L'agent de libération conditionnelle
L'agent de libération conditionnelle est le principal lien avec les
délinquants sous surveillance dans la collectivité. Il joue un rôle de
premier plan dans la gestion des risques que ceux-ci représentent pour la
société. Son travail est en partie celui d'un policier et en partie celui
d'un travailleur social. Il doit faire preuve de souplesse, exercer des
contrôles rigoureux dans certains cas et jouer le rôle de conseiller en
d'autres circonstances, selon les besoins de chaque délinquant.
Les interventions de l'agent de libération conditionnelle misent à la
fois sur l'établissement d'une relation professionnelle avec chacun des
délinquants et sur la connaissance des facteurs de risque qui sont à
l'origine du comportement criminel. L'agent de libération conditionnelle
veille à ce que le délinquant suive le plan correctionnel. Pour atteindre
cet objectif, il utilise les moyens suivants :
-
visites périodiques au délinquant, avec ou sans avis préalable;
-
communications avec la famille, la police et les employeurs;
-
rétroaction sur les progrès du délinquant grâce aux vérifications
auprès des personnes qui encadrent le délinquant inscrit à un
programme.
Si le délinquant enfreint les conditions de sa libération conditionnelle
ou semble susceptible de le faire, l'agent de libération conditionnelle
peut prendre les mesures nécessaires pouvant aller jusqu'à la
réincarcération.
Le travail de l'agent de libération conditionnelle est régi par un
certain nombre de règles et de normes. Les agents sont tenus de rédiger
des rapports faisant état des progrès réalisés par les délinquants et
discutent avec leurs superviseurs des cas qui exigent plus d'attention.
Ils collaborent avec de nombreux organismes communautaires afin d'aider
les délinquants à se trouver un emploi et un logement stables, à
accroître leurs revenus et à établir des relations personnelles
enrichissantes.
Chaque agent s'occupe, en moyenne, de 25 à 30 cas. Le nombre de cas peut
être considérablement réduit s'il s'agit de délinquants exigeant une
surveillance intensive.
Les réseaux communautaires
Pour résoudre les problèmes complexes des délinquants et satisfaire leurs
besoins, il faut faire appel aux compétences, aux ressources et à
l'expérience de nombreuses personnes. Le Service correctionnel du Canada
met donc à contribution un large éventail de personnes et d'organisations
- membres des familles, psychologues, conseillers en emploi, éducateurs
et autres - qui toutes participent au travail correctionnel dans la
collectivité. Ces réseaux communautaires contribuent à la surveillance
des délinquants et leur viennent également en aide.
En certains cas, les bénévoles peuvent jouer un rôle important dans les
efforts correctionnels. Ils facilitent le travail de surveillance et le
rendent plus efficace en établissant de bonnes relations avec les
délinquants, en les aidant à se faire des amis et à créer des liens avec
la collectivité. Dans certaines régions du pays - habituellement des
régions éloignées - on fait très souvent appel aux bénévoles pour
compléter le travail des agents de libération conditionnelle.
Le bureau de libération conditionnelle
Le Service correctionnel du Canada administre 64 bureaux locaux de
libération conditionnelle; chacun étant responsable d'une région
géographique particulière et de la gestion des délinquants qui y vivent.
Un bureau se compose normalement d'un directeur, d'agents de libération
conditionnelle et de personnel de soutien. En collaboration avec les
réseaux communautaires, le bureau local évalue les délinquants, aide ceux
qui participent à des programmes, et s'assure que le degré de
surveillance tient suffisamment compte des besoins de chaque délinquant
et des risques qu'il représente pour la société. C'est à partir du bureau
local de libération conditionnelle que s'organisent la plupart des
services correctionnels.
Les établissements résidentiels communautaires
Un établissement résidentiel communautaire est une maison de transition
qui appartient soit à un organisme non gouvernemental, soit au Service
correctionnel du Canada et qui est gérée par l'un ou par l'autre. Les
établissements qui sont la propriété d'un organisme concluent, avec le
Service, des contrats dans lesquels ils s'engagent à loger, conseiller et
surveiller de 15 à 30 délinquants qui bénéficient habituellement d'une
semi-liberté. Le contrat décrit en détail les niveaux de surveillance que
ces établissements doivent assurer et le genre d'aide qu'ils doivent
apporter aux délinquants. De tels contrats sont passés, chaque année,
avec environ 150 établissements résidentiels communautaires afin de
préparer les délinquants à la libération conditionnelle totale - la forme
la moins structurée de mise en liberté dans la collectivité.
Le Service exploite également 16 centres correctionnels communautaires
dont il est propriétaire. Dans ces centres, le directeur, les agents de
libération conditionnelle et le personnel de soutien travaillent en
équipe, souvent en coopération avec des partenaires de la collectivité,
afin de surveiller les délinquants, leur offrir des programmes et les
préparer à la libération conditionnelle totale.
E. Pour obtenir de plus amples renseignements
Service correctionnel du Canada
Administration centrale
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario)
K1A 0P8
Téléphone : 992-5891
|
|
Administration régionale (Atlantique)
1045, rue Main, 2e étage
Moncton (Nouveau-Brunswick)
E1C 1H1
Téléphone : (506) 851-6313
|
Coordonnateur régional d'aide aux victimes
(506) 851-2483
|
Administration régionale (Québec)
3, Place Laval, 2e étage
Chomedey, Ville de Laval (Québec)
H7N 1A2
Téléphone : (450) 967-3333
|
Conseiller régional, Liaison avec les victimes
(450) 967-3354
|
Administration régionale (Ontario)
440, rue King Ouest
C.P. 1174
K7L 4Y8
Téléphone : (613) 545-8211
|
Agent de projet régional, Réinsertion sociale
(613) 545-8307
Unité mixte de services aux victimes
Kingston (Ontario) 1-800-518-8817
|
Administration régionale (Prairies)
2313, Place Hanselman
C.P. 9223
Saskatoon (Saskatchewan)
S7K 3X5
Téléphone : (306) 975-4850
|
Administrateur régional, Réinsertion sociale
(306)975-5062
Gestionnaire, Questions concernant les
victimes (306) 975-4297
|
Administration régionale (Pacifique)
32560, av. Simon
C.P. 4500, 2e étage
V2T 5L7
Téléphone : (604) 870-2501
|
Administrateur régional, Réinsertion sociale
(604) 870-2545
Unité mixte de services aux victimes Abbotsford
(Colombie-Britannique)
1-888-999-8828
|
Commission nationale des libérations conditionnelles
Bureau national
Immeuble Leima
410, av. Laurier Ouest
Ottawa (Ontario)
K1A 0R1
Téléphone : (613) 954-7474
Région du Pacifique
32315, South Fraser Way, 3e étage
Abbotsford (Colombie-Britannique)
V2T 1W6
Téléphone : 1 (888) 999-8828
Région des Prairies
101-22e rue Est, 6e étage
Saskatoon (Saskatchewan)
S7K 0E1
Téléphone : 1 (888) 616-5277
Région de l'Ontario
516, O'Connor Drive
Kingston (Ontario)
K7P 1N3
Téléphone : 1 (800) 518-8817
Région du Québec
Complexe Guy-Favreau - Tour ouest
200, boul. René-Lévesque Ouest
10e étage, bureau 1001
Montréal (Québec)
H2Z 1X4
Téléphone : (514) 283-9925 ou 1(877) 333-4473
Région de l'Atlantique
1045, rue Main, pièce 101
Moncton (Nouveau-Brunswick)
E1C 1H1
Téléphone : 1 (800) 265-8644/8744
Bureaux provinciaux/territoriaux de services aux victimes
Yukon
Victim Services
Department of Justice
Government of Yukon
P.O. Box 2703 (J-7)
Whitehorse, Yukon
Y1A 2C6
Téléphone: 1(867) 667-8500
Colombie-Britannique
Victim Services Division
302 - 815, rue Hornby
Vancouver (Colombie-Britannique)
V6Z 2E6
Téléphone : (604) 660-5199
Ligne d'information sans frais pour les victimes : 1(800) 563-0808
Criminal Injury Compensation Program
Unit 215, 5200 Hollybridge Way
P.O. Box 5350
Vancouver (Colombie-Britannique)
V7C 4N3
Lower mainland (604) 244-6400
Ligne téléphonique sans frais à l'extérieur 1(800) 661-2112 (Poste 6400)
Alberta
Director, Victims, Regulatory & Support Services
Public Security Division
10th Floor, J.E. Brownlee Building
10365 - 97th Street
Edmonton (Alberta)
T5T 3W7
Téléphone : (780) 427-3457
Manager, Victims' Programs
Public Security Division
10th Floor, J.E. Brownlee Building
10365 - 97th Street
Edmonton (Alberta)
T5T 3W7
(780) 427-3460
Manager, Victims Financial Benefits and Administration
Public Security Division
10th Floor, J.E. Brownlee Building
10365 - 97th Street
Edmonton (Alberta)
T5T 3W7
Téléphone : (780) 427-7217
Territoires du Nord-Ouest
Victims Coordinator
Community Justice Division
Government of the Northwest Territories
Department of Justice
P.O. Box 1320
Yellowknife (NWT)
X1A 2L9
Téléphone: (867) 920-6911
Saskatchewan
Director
Saskatchewan Justice Victims' Services
1874 Scarth Street, 6th Floor
Regina, Saskatchewan
S4P 3V7
Téléphone (306) 787-3500
Manitoba
Director, Public Safety Branch
Manitoba Justice
200 - 379, Broadway
Winnipeg (Manitoba)
R3C 0T9
Téléphone : (204) 945-8165
Victim Services and Compensation Co-ordinator
1215 - 405, Broadway
Winnipeg (Manitoba)
R3C 3L6
Téléphone : (204) 945-3365
Manager, Court Service for Victims
1410 - 450, Broadway
Woodsworth Building
Winnipeg, Manitoba
R3C 3L6
Téléphone : (204) 325-3265
Ontario
Chef de l'Unité
Unité des services aux victimes
Ministère du Solliciteur général
2, rue Carleton, pièce 1817
Toronto (Ontario)
M5B 1J3
Téléphone : (416) 325-3265
Programme d'aide aux victimes et aux témoins
Ministère du Procureur général
720, rue Bay, 9e étage
Toronto (Ontario)
M5G 2K1
Téléphone : (416) 326-2429
Service téléphonique d'aide aux victimes en Ontario 1(888) 579-2888
Nunavut
Assistant Director for Community Justice
Victims Assistance Committee
P.O. Box 800
Iqualuit, Nunavut
X0A 0H0
Téléphone: 1 (867) 979-6000
Québec
Substitut en chef du procureur général
Bureau d'aide aux victimes d'actes criminels
1200, route de l'Église
Sainte-Foy (Québec)
G1V 4M1
Téléphone: 1 (418) 646-6548
Nouveau-Brunswick
Conseiller du programme
Services aux victimes et justice réparatrice
Ministère de la sécurité publique
C.P. 6000
Fredericton, Nouveau-Brunswick
E3B 5H1
Téléphone: 1 (506) 444-4674
Île-du-Prince-Édouard
Provincial Manager
Victim Services
Community Services and Attorney General
3 Queen Street, 2nd Floor
P.O. Box 2000
Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)
C1A 7N8
Téléphone : (902) 368-4582
Victim Services
Office of the Attorney General
263 Harbour Drive
Suite 19, 2nd Floor
Summerside (Île-du-Prince-Édouard)
C1N 5P1
Téléphone : 1 (902) 888-8217/8218
Nouvelle-Écosse
Victims' Services Division
Department of Justice
5151 Terminal Road, 4th Floor
Halifax (Nouvelle-Écosse)
B3J 2L6
Téléphone : 1 (902) 424-8785
Services aux victimes 1 (902) 424-3309
Indemnisation des victimes d'actes criminels 1 (902) 424-4651
Numéro sans frais en Nouvelle-Écosse : 1-888-470-0773
Terre-Neuve et Labrador
Provincial Manager
Victims Services
Department of Justice
P.O. Box 8700
315 Duckworth Street
St. John's (Terre-Neuve)
A1B 4J6
Téléphone : 1 (709) 729-0900
Ministère de la Justice du Canada
Centre de la politique concernant les victimes
Ministère de la Justice du Canada
Bureau 870, Place de Ville, Tour B
112, rue Kent
Ottawa (Ontario)
K1A 0H8
Téléphone : (613) 957-4690
F. Annexe A - Changements proposés concernant les
victimes
Le 29 mai 2000, le Comité parlementaire permanent de la justice et des
droits de la personne rendait public un rapport détaillé intitulé « En
constante évolution : la Loi sur le système correctionnel et la mise en
liberté sous condition ». Ce rapport faisait suite à un examen
approfondi de la Loi au cours duquel ont été consultés, dans le cadre
d'audiences publiques, des particuliers et des groupes qui s'intéressent
de près au système de justice pénale, notamment la police, des victimes
et des groupes de défense des droits des victimes, des procureurs, des
avocats de la défense, des organismes d'aide aux délinquants, le
personnel correctionnel, des membres de commissions de libération
conditionnelle, des représentants syndicaux et des délinquants.
Le rapport contenait cinquante-trois recommandations destinées à
améliorer le régime correctionnel et le processus de libération
conditionnelle, dont six touchent les victimes. Les recommandations du
Comité qui concernent les victimes, ainsi que la réponse du gouvernement
expliquant ce que le gouvernement entend faire à ce sujet, sont
présentées plus bas. En mars 2001, le ministère du Solliciteur général a
mené des consultations auprès de victimes d'actes criminels afin
d'obtenir leurs vues sur la façon de mettre en oeuvre les changements
proposés de manière à répondre le plus efficacement possible à leurs
besoins. Nous modifierons le présent guide d'information, à mesure que
les changements seront mis en oeuvre.
LES DROITS DES VICTIMES
Le mouvement visant à permettre aux victimes de se faire plus entendre
continuera de prendre de l'ampleur au Canada. Dans ce contexte, le
rapport du Comité permanent, intitulé « Les droits des victimes -
Participer sans entraver », s'est penché sur l'importance de faire
participer davantage les victimes au système correctionnel et au régime
de mise en liberté sous condition. Le gouvernement du Canada s'est engagé
à prendre d'autres mesures pour répondre aux préoccupations des victimes
et s'emploie actuellement à élaborer une stratégie plus vaste et à
resserrer les liens avec les victimes. Au sein du portefeuille du
Solliciteur général, des progrès considérables ont été réalisés en vue de
tenir compte des besoins des victimes et d'y répondre, en particulier
depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur le système correctionnel et
la mise en liberté sous condition.
Le Service correctionnel du Canada et la Commission nationale des
libérations conditionnelles ont mis en place un certain nombre de
services et d'initiatives destinés à aider les victimes. Conformément aux
dispositions de la Loi sur le système correctionnel et la mise en
liberté sous condition, les deux organismes communiquent des
renseignements aux victimes par l'entremise des coordonnateurs de la
liaison avec les victimes dans tous les établissements et bureaux de
libérations conditionnelles du SCC, ainsi que par l'entremise des agents
régionaux de liaison avec la collectivité de la Commission nationale des
libérations conditionnelles. Le SCC et la CNLC administrent des unités
conjointes pour les victimes dans les régions de l'Ontario et du
Pacifique et mettent en commun une base de données nationale pour assurer
la communication de renseignements pertinents au moment opportun. Les
victimes sont autorisées à assister aux audiences de la CNLC en tant
qu'observateurs et à avoir accès aux décisions de la Commission au moyen
d'un registre qui renferme les motifs de ces décisions et qui sert de
source de renseignements additionnels sur les délinquants qui leur ont
causé du tort. Le SCC dispose de services de médiation entre les victimes
et les délinquants et encourage les méthodes de justice réparatrice au
besoin. En outre, les deux organismes continuent d'étendre leurs
connaissances lors de consultations auprès des victimes et de leurs
représentants et d'initiatives d'information conjointes avec des
victimes. Les employés du SCC et de la CNLC suivent désormais une
formation pour les sensibiliser aux besoins des victimes, et il existe
des publications à l'intention des victimes. Le SCC et la CNLC
communiquent également avec les organismes provinciaux qui fournissent
des services aux victimes.
Pour tirer profit des progrès réalisés jusqu'à maintenant, le
Portefeuille reconnaît la nécessité d'élaborer une stratégie complète,
fondée sur la consultation et sur la participation de tous les
intervenants, y compris plus particulièrement les victimes et les
défenseurs de leurs droits. La stratégie doit être équilibrée. D'une
part, elle doit répondre aux besoins et aux préoccupations des victimes
et des délinquants et respecter leurs droits.
D'autre part, elle doit tenir compte du fait que le Portefeuille, par
l'entremise de ses organismes, n'est pas le seul, ni le principal,
fournisseur de services aux victimes. Le Service correctionnel du Canada
et la Commission nationale des libérations conditionnelles sont plutôt
les partenaires clés d'autres ordres de gouvernement et de groupes
communautaires qui doivent travailler ensemble pour coordonner la
communication de renseignements aux victimes et la prestation de services
à celles-ci.
Les victimes ont dit au gouvernement qu'elles souhaitaient obtenir plus
de renseignements, plus tôt dans le processus, et avoir plus souvent la
chance de se faire entendre et de communiquer de l'information. Pour y
parvenir, il faut adopter une approche qui permet de comprendre les
besoins à l'origine de ces demandes et de ces intérêts, et d'y répondre.
La stratégie du gouvernement reposera sur une approche ouverte et axée
sur les citoyens, qui débute dès la première occasion de venir en aide
aux victimes par l'entremise des divers organismes et de faire comprendre
au grand public le mandat du gouvernement.
Le gouvernement est résolu à envisager la possibilité de mettre en place
une structure faisant appel à la coordination des efforts de la CNLC et
du SCC et cherchant à comprendre les besoins et les préoccupations des
victimes et à y répondre. La stratégie orientera l'élaboration et le
fonctionnement de cette structure, qui tiendra compte des vues des
principaux partenaires et intervenants. La tenue de consultations auprès
de victimes et de groupes de victimes quant à l'efficacité de nouvelles
initiatives jouit d'un vaste appui.
Le gouvernement reconnaît également que la justice réparatrice est une
approche nouvelle à l'égard de laquelle certaines victimes manifestent un
grand intérêt. Leurs vues à ce sujet doivent être recueillies au cours du
processus de consultation. Le SCC et la CNLC examinent la possibilité que
certaines initiatives contribuent à la réconciliation de toutes les
parties dans la collectivité et que la sécurité soit accrue grâce à une
approche plus équilibrée, qui tient compte des besoins des victimes, des
délinquants et de la collectivité. Un système de justice pénale plus
responsable et axé davantage sur la participation, la réparation et la
collaboration continue d'évoluer. Les réponses aux recommandations
énoncées dans ce chapitre sont conformes à l'orientation stratégique
décrite précédemment.
RECOMMANDATION 36
Le Sous-comité recommande de modifier les alinéas 26(1)b) et
142(1)b) de la Loi sur le système correctionnel et la mise en
liberté sous condition pour permettre la communication aux victimes
(définies dans la Loi) de renseignements sur le délinquant concernant sa
participation à des programmes, sa conduite pendant son incarcération et
les nouveaux délits qu'il aurait commis pendant une libération
conditionnelle et qui auraient entraîné sa réincarcération.
Réponse : Des mesures seront prises
Le gouvernement est conscient que certaines victimes souhaitent recevoir
de plus amples renseignements sur le délinquant qui leur a causé du tort
et accepte les principes à l'origine de cette recommandation. Un certain
nombre de mesures visant à communiquer aux victimes de plus amples
renseignements seront mises en ouvre, notamment :
communiquer aux victimes des renseignements sur toute nouvelle
infraction commise par un délinquant en liberté sous condition qui a
entraîné sa réincarcération dans un établissement fédéral;
communiquer aux victimes des renseignements sur le transfèrement, et
les motifs de celui-ci, du délinquant qui leur a causé du tort et, dans
le cas où le délinquant est placé dans un établissement à sécurité
minimale, on envisagera la possibilité d'en aviser les victimes à
l'avance;
permettre aux victimes de consulter les enregistrements sonores des
audiences de la Commission nationale des libérations conditionnelles.
De la même manière, les victimes pourront avoir accès à des
renseignements sur le comportement des délinquants et leur
participation à des programmes;
améliorer la capacité de communiquer plus directement et plus
efficacement avec les victimes d'actes criminels et leur fournir des
renseignements grâce à la création d'une unité nationale pour les
victimes (SCC et CNLC) et à l'accroissement des services régionaux qui
relèvent de chacun des deux organismes.
Cependant, le gouvernement prend acte des préoccupations formulées dans
le document intitulé « Les droits des victimes - Participer sans
entraver ». Dans ce rapport, on fait remarquer que la communication
de renseignements au sujet de la participation d'un délinquant aux
programmes tout au long de sa peine pourrait porter atteinte à son droit
à la vie privée et, partant, enfreindre la Charte canadienne des
droits et libertés. On estime que la communication de renseignements
supplémentaires sur les transfèrements permettra d'apprécier la conduite
du délinquant en milieu carcéral et son degré de progression ou de
détérioration et qu'elle contribuera à l'évaluation du risque. Les
renseignements de cette nature pourraient donc faire partie d'une
définition élargie du type de renseignements qu'il est possible de
communiquer.
Pour ce qui est de la dernière partie de la recommandation, le
gouvernement convient que les victimes doivent être informées des
nouvelles infractions commises par les délinquants en liberté sous
condition qui ont entraîné leur réincarcération dans un établissement
fédéral.
À l'heure actuelle, les victimes peuvent être informées du fait que les
délinquants se trouvent ou non derrière les barreaux et, de plus, elles
seraient informées des infractions ayant entraîné leur réincarcération
dans un établissement fédéral. Toutefois, dans certains cas, les
délinquants qui commettent une infraction pendant leur période de liberté
sous condition peuvent n'être condamnés qu'après avoir atteint la date
d'expiration de leur peine. Ces renseignements ne sont pas communiqués au
SCC si le délinquant est condamné à une peine de ressort provincial.
Comme nous l'avons mentionné dans l'introduction du présent chapitre, le
gouvernement est résolu à collaborer avec les victimes, les groupes de
défense des droits de victimes et d'autres ordres de gouvernement pour
assurer, dans la mesure du possible, la prestation de services aux
victimes. Par conséquent, cette question sera approfondie avec ces
intervenants.
Enfin, il convient de noter que l'alinéa 8(2)m) de la Loi sur la
protection des renseignements personnels autorise la communication de
renseignements personnels pour des raisons d'intérêt public, en fonction
de critères précis. Le commissaire du Service correctionnel du Canada et
le président de la Commission nationale des libérations conditionnelles
peuvent avoir recours à cette option lorsque l'intérêt public l'emporte
clairement sur la violation de la vie privée - par exemple, lorsqu'on
juge qu'un délinquant fait courir des risques à une victime.
RECOMMANDATION 37
Le Sous-comité recommande de modifier le sous-alinéa 26(1)b)ii) de
la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous
condition pour permettre au Service correctionnel du Canada
d'informer, si possible à l'avance, les victimes (définies dans la
Loi) en temps opportun du transfèrement routinier prévu ou
envisagé de détenus.
Réponse : Des mesures seront prises
Le Service correctionnel du Canada reconnaît l'intérêt que peuvent
manifester certaines victimes à l'égard du transfèrement de délinquants,
surtout si, à la suite du transfèrement, le délinquant risque de se
trouver près de la victime ou d'avoir accès à la collectivité. Chaque
année, les délinquants présentent des milliers de demandes de
transfèrement et le SCC doit prendre des milliers de décisions à cet
égard. De plus, une décision anticipée est susceptible d'être changée à
la dernière minute. La mise en ouvre intégrale de cette recommandation
pourrait être source de confusion, être peu utile pour les victimes et
créer un fardeau administratif important.
Le gouvernement a l'intention de prendre des mesures pour que les
renseignements sur tous les transfèrements ainsi qu'une brève
explication des motifs, aux termes de l'alinéa 26(1)b) de la LSCMLC,
soient communiqués aux victimes peu après le transfèrement. Cette
décision aurait pour effet d'élargir considérablement la portée de
renseignements pouvant être communiqués aux victimes. Les renseignements
ne seraient pas communiqués uniquement dans les cas où la communication
mettrait en danger la sécurité d'une personne ou du pénitencier.
De plus, en cas de transfèrement routinier prévu ou envisagé d'un
délinquant dans un établissement à sécurité minimale d'où il pourrait
avoir accès à la collectivité, le gouvernement examinera la possibilité
de mettre en place un mécanisme permettant d'en informer les victimes au
moment opportun et même, si possible, à l'avance. Ce mécanisme ciblerait
avant tout les transfèrements susceptibles d'inquiéter des victimes
craignant la présence du délinquant dans leur région.
L'élargissement des renseignements disponibles serait particulièrement
utile aux victimes de délinquants purgeant une longue peine
d'emprisonnement qui ne pourraient avoir accès à l'information sur les
décisions de la CNLC qu'un certain nombre d'années après l'expiration de
la peine. Le gouvernement consultera les victimes afin de déterminer
comment ces nouvelles mesures pourront répondre le mieux à leurs besoins.
RECOMMANDATION 38
Le Sous-comité recommande de modifier la Loi sur le système
correctionnel et la mise en liberté sous condition pour permettre aux
victimes de consulter, aux bureaux du Service correctionnel ou de la
Commission, les enregistrements sonores des audiences de la Commission.
Réponse : Des mesures seront prises
De concert avec le Service correctionnel du Canada, la Commission mettra
en place des méthodes facilitant l'accès, par les victimes, aux
enregistrements sonores des audiences, de telle sorte qu'elles pourront
mieux comprendre le processus décisionnel. Il pourrait être nécessaire
d'imposer certaines restrictions, en tenant compte du fait que cette
initiative a pour but de rendre service aux victimes qui ne peuvent
assister aux audiences. Par exemple, seul l'enregistrement sonore de la
plus récente audience pourrait être consulté, on pourrait faire l'écoute
des enregistrements uniquement lorsque le délinquant purge sa peine et
l'écoute de certains enregistrements pourrait être interdite pour des
raisons de sécurité. Il convient de noter que la qualité et la clarté de
certains enregistrements posent souvent des problèmes; des mesures seront
prises pour améliorer cette situation.
RECOMMANDATION 39
Le Sous-comité recommande de modifier la Loi sur le système
correctionnel et la mise en liberté sous condition pour permettre aux
victimes définies aux articles 2 et 99 d'assister aux audiences de
libération conditionnelle et de lire elles-mêmes, au début, leur
déclaration décrivant les répercussions que l'infraction a eues sur elles
depuis la condamnation du délinquant ou les craintes qu'elles ont
concernant une mise en liberté. Ces victimes devraient pouvoir présenter
leur déclaration sur bande sonore ou vidéo.
Réponse : Des mesures seront prises
Le gouvernement permettra aux victimes de faire la lecture de leur
déclaration au début de l'audience de mise en liberté sous condition. À
l'heure actuelle, les victimes ont le droit présomptif d'assister aux
audiences de la Commission. Aux termes de la LSCMLC, la Commission est
tenue de permettre aux observateurs d'assister aux audiences, à moins
qu'il n'existe des inquiétudes justifiées sur le plan de la sécurité. Il
est très rare qu'une demande soit rejetée. En outre, la Commission tient
déjà compte de présentations par écrit ou sur bande sonore ou vidéo lors
du processus décisionnel.
Cela permet de s'assurer que les intérêts des victimes sont pris en
compte et que le processus d'enquête inhérent aux audiences de la
Commission est respecté. La Commission estime que cette initiative
permettra d'assurer l'échange de renseignements et qu'elle contribuera au
processus d'évaluation du risque.
On peut s'attendre à une augmentation du nombre de victimes qui feront la
lecture de leur déclaration aux audiences de libération conditionnelle.
Cette initiative est complexe, et le gouvernement respectera les besoins
des victimes. Il faudra notamment aider les victimes à préparer leur
déclaration, les informer sur le processus d'audience et leur
participation, ainsi que les préparer en vue de l'audience, les
accompagner au cours de celle-ci et les informer par la suite.
**Nota : Mise en oeuvre en juillet 2001 ( voir Observations faites
oralement par la victime au cours des audiences de la Commission
nationale des libérations conditionnelles, page 6).
RECOMMANDATION 40
Le Sous-comité recommande que le solliciteur général du Canada, en
collaboration avec le Service correctionnel du Canada et la Commission
nationale des libérations conditionnelles, élabore une stratégie
détaillée pour empêcher les communications non désirées émanant des
détenus dans les établissements correctionnels fédéraux, surtout avec les
victimes.
Réponse : Des mesures seront prises
L'article 95 du Règlement sur le système correctionnel et la mise en
liberté sous condition autorise un directeur de pénitencier à
interdire à un détenu de communiquer par courrier ou par téléphone avec
qui que ce soit si le destinataire demande par écrit à ne pas recevoir de
communications de ce détenu.
Par ailleurs, le SCC utilise depuis trois ans un système téléphonique qui
limite le nombre de numéros qu'un détenu peut composer. Le SCC peut
enlever un numéro de la liste approuvée d'un détenu s'il apprend qu'une
victime ou un membre de la collectivité reçoit des appels téléphoniques
non désirés du détenu en cause. Le système mis en place par le SCC ne
peut prévenir toutes les situations indésirables comme les conférences à
trois. Toutefois, dès qu'il est au courant d'un problème semblable, le
SCC prend toutes les mesures nécessaires pour le régler. De plus,
certains progrès technologiques pourraient permettre au SCC de
perfectionner le système. Par ailleurs, la Commission nationale des
libérations conditionnelles peut imposer au délinquant une condition lui
interdisant de communiquer avec une personne si elle le juge nécessaire.
La violation d'une telle condition peut entraîner la réincarcération du
délinquant en faute.
Le Portefeuille s'emploiera à informer les victimes qui sont déjà
inscrites, ainsi que celles qui s'inscrivent pour la première fois, de
leur droit de faire cesser toute communication indésirable de la part
d'un délinquant. Une des initiatives visant cet objectif sera la
publication d'un guide à l'intention des victimes qui leur fournira des
renseignements généraux sur le processus correctionnel et de mise en
liberté sous condition et qui leur expliquera leurs droits, y compris
celui de faire cesser toute communication indésirable de la part d'un
délinquant.
Par ailleurs, l'établissement proposé de l'unité des victimes relevant à
la fois du SCC et de la CNLC en réponse à la recommandation 41
permettrait de recueillir de l'information et de continuer d'améliorer
les mesures prises en fonction des percées technologiques ou d'autres
initiatives nouvelles.
RECOMMANDATION 41
Le Sous-comité recommande :
a) de modifier la Loi sur le système correctionnel et la mise en
liberté sous condition par l'ajout d'une partie IV établissant le
bureau des plaintes et d'information des victimes, qui aurait compétence
à l'égard des activités du Service correctionnel du Canada et de la
Commission nationale des libérations conditionnelles ayant trait aux
victimes;
b) de donner à ce bureau le pouvoir de fournir des renseignements aux
victimes définies dans la Loi et de recevoir, étudier et régler
leurs plaintes ponctuelles et générales; et
c) de donner à ce bureau le pouvoir de déposer ses rapports spéciaux et
annuel, contenant les commentaires du Service correctionnel et de la
Commission sur ses conclusions et recommandations, simultanément auprès
du solliciteur général du Canada et du Parlement. La Loi devrait
prévoir le renvoi de ces rapports spéciaux et annuel au comité permanent
compétent de la Chambre des communes pour être étudiés.
Réponse : Des mesures seront prises
Le gouvernement accepte le but et les objectifs de la recommandation,
mais ne convient pas de la nécessité d'établir une entité indépendante
visant à informer les victimes et à régler leurs plaintes. La Commission
nationale des libérations conditionnelles et le Service correctionnel du
Canada sont responsables de la prestation des services prévus dans les
dispositions législatives pertinentes. Le gouvernement estime que les
victimes pourraient obtenir des renseignements plus complets et dans de
meilleurs délais si l'on améliorait et si l'on étendait les services qui
leur sont destinés de même que les ressources nécessaires pour fournir
ces services. On pourrait ainsi répondre aux besoins des victimes de
manière plus efficace et plus efficiente.
Le gouvernement examinera la mise en place d'une structure qui répondra
au besoin des victimes de recevoir des renseignements exacts, au moment
opportun, dans le cadre de la stratégie décrite dans l'introduction du
présent chapitre. Il est proposé de créer une unité nationale des
victimes qui relèverait à la fois du SCC et de la CNLC et qui serait
chargée :
-
de fournir aux victimes les renseignements initiaux et d'acheminer
chaque demande d'information au bureau régional compétent de la CNLC
ou à l'unité opérationnelle appropriée du SCC;
-
de recevoir les plaintes et de régler les problèmes;
-
de faire valoir les vues des victimes à l'échelle nationale auprès de
la CNLC et du SCC;
-
de voir à ce que les besoins des victimes, dans la mesure où ils
s'appliquent aux besoins des délinquants, soient portés à l'attention
d'autres ministères;
-
d'élaborer des renseignements à diffuser aux victimes et aux membres
du grand public;
-
de contribuer aux travaux effectués par le Centre de la politique
concernant les victimes du ministère de la Justice;
-
de participer à l'élaboration de documents de formation;
-
de présenter chaque année un rapport au solliciteur général.
Les agents responsables des services aux victimes dans les régions de la
CNLC ainsi que dans les établissements du SCC et la collectivité
continueront d'être les sources principales de renseignements continus
sur la situation des délinquants. Ils appuieront également les victimes
qui souhaitent lire une déclaration aux audiences de la CNLC ou consulter
les enregistrements sonores de ces audiences. Grâce à la coordination de
ces fonctions élargies, on pourra fournir des services complets et
uniformes aux victimes qui entrent en contact avec la Commission ou le
Service correctionnel.
Par ailleurs, on tirera profit des technologies existantes et nouvelles
pour assurer des services complets partout au pays.
Le gouvernement est en faveur des mécanismes de règlement des plaintes
offerts actuellement aux victimes par l'entremise du commissaire du
Service correctionnel, du président de la Commission, du ministre ou d'un
député.
On examinera l'adoption d'un modèle détaillé visant à répondre
efficacement aux besoins des victimes, et des consultations seront
entreprises à ce sujet.
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