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Perspectives

Rapport N° 2000/09 : Prolifération des missiles balistiques

23 mars 2001

Ce document, inspiré de sources ouvertes, porte sur un sujet susceptible de représenter une menace pour la sécurité publique ou nationale.

Introduction

1. On définit les « missiles balistiques » comme étant « des vecteurs propulsés par fusée, dotés d'un système de guidage quelconque, qui visent principalement à détruire des cibles terrestres et qui, pendant une large part de leur vol, suivent une trajectoire balistique (chute libre) ». Bien qu’ils ne soient pas des armes de destruction massive (ADM) à proprement parler, les missiles balistiques suscitent d’importantes préoccupations sur le plan de la prolifération des ADM, d’où les efforts déployés pour tenter de les assujettir à certains contrôles. Lors de véritables attaques, les ADM doivent être transportées de quelque façon vers l’objectif visé. Les pays qui parviennent à installer des ADM sur des vecteurs à plus longue portée, et mieux en mesure de déjouer les systèmes de défense, peuvent faire planer sur un plus grand nombre de pays la menace d’attaques plus dévastatrices et ont de meilleures chances d’atteindre leurs objectifs. Parmi les trois types de vecteurs normalement associés aux ADM, soit les missiles balistiques, les missiles de croisière et les avions de combat, les missiles balistiques ont davantage retenu l’attention pour deux raisons : ils mettent à rude épreuve l’infrastructure de défense de l’ennemi et ils semblent tout-à-fait conçus pour transporter des ADM (les moins sophistiqués présentant généralement un moins bon rapport coût-performance lorsqu’armés d’armes conventionnelles)(1).

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Examen de la question

2. Les missiles balistiques s’avèrent surtout utiles au transport d’armes nucléaires dans les cas où la précision d’impact, soit la capacité d’atteindre une cible (comme une vaste région urbaine), est moins importante que la capacité de déjouer les systèmes de défense. Cependant, ils conviennent moins bien que les avions ou les missiles de croisière à la dispersion d’agents chimiques ou biologiques sur de vastes régions (même s’ils demeurent idéaux pour les attaques contre des objectifs ponctuels ou des attaques visant à effrayer et intimider une population ciblée). De façon générale, les missiles balistiques offrent les avantages suivants par rapport aux avions : ils sont plus difficiles à détecter et à intercepter, ils se déplacent plus rapidement et, comme ils ne doivent pas nécessairement être lancés à partir de terrains d’aviation, ils peuvent plus facilement être soustraits aux regards des camps adverses (et sont donc moins vulnérables aux attaques au sol). Les coûts liés à leur acquisition et à leur entretien peuvent aussi être inférieurs à ceux associés aux avions de combat modernes. Néanmoins, comme ces engins moins répandus que les avions sont perçus comme étant le nec plus ultra des technologies de pointe, tout pays qui en fait l’acquisition peut sembler jouir d’un grand prestige. Ce n’est donc pas un hasard si pratiquement tous les pays qui possèdent des ADM, ou soupçonnés d’en fabriquer, ont aussi des programmes de missiles balistiques.

3. Les missiles balistiques sont normalement classés en fonction de leur portée comme suit : les missiles balistiques à courte portée (SRBM), jusqu’à 1 100 km (600 milles marins, ou NM); les missiles balistiques à moyenne portée (MRBM), de 1 100 à 2 750 km (de 600 à 1 500 NM); les missiles balistiques à portée intermédiaire (IRBM), de 2 750 à 5 550 km (1 500 à 3 000 NM); et les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), de plus de 5 500 km. Des missiles à portée d’au plus 300 km — et dans une moindre mesure, d’autres ayant une portée de 600 à 1 000 km — ont déjà été déployés dans les pays en développement, largement en raison de l’exportation, dans les années 70 et 80, de missiles Scud-B de l’ex-Union soviétique. Malgré les restrictions imposées par le Régime de contrôle de la technologie relative aux missiles (RCTM)(2), certains États ont appris à copier et à modifier les missiles importés, à en augmenter la portée et à en produire leurs propres versions.

4. Deux types de propulsion chimique — à propergols solide et liquide — sont couramment employés pour les missiles balistiques. Bien qu’habituellement plus difficiles à développer et à produire que les propulseurs à propergol liquide, les propulseurs à propergol solide sont supérieurs sur le plan de la mobilité et de la rapidité. Les propulseurs à propergol liquide ont été les premiers à servir à des applications militaires, et ils sont toujours les plus répandus. Des missiles balistiques ont été utilisés lors de combats à plusieurs occasions depuis la Deuxième Guerre mondiale, plus particulièrement lors de la guerre entre l’Iran et l’Iraq dans les années 80 ainsi que pendant la guerre du Golfe ayant opposé l’Iraq à Israël et à l’Arabie saoudite en 1991. Ils sont considérés comme une arme de déstabilisation en situation de conflit régional car ils ne peuvent être rappelés après avoir été lancés et que, vu leur vitesse appréciable et les distances plutôt courtes entre des cibles mutuelles dans des régions comme le Moyen-Orient, l’Asie du Nord-Est et l’Asie du Sud, les délais d’intervention dont dispose chaque camp en cas d’attaque sont considérablement réduits, ce qui favorise les frappes préemptives.

5. Plus d’une douzaine d’États outre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (« le P5 ») possèdent ou produisent des missiles balistiques d’une portée de plus de 300 km. Cependant, la capacité de produire des missiles, de les améliorer ou d’en concevoir de nouveaux n’est pas la même dans chaque pays suscitant des préoccupations sur le plan de la prolifération. Bien que plusieurs pays en développement n’aient à vrai dire aucune capacité intérieure de production de missiles, la capacité de certains autres correspond à celle des États-Unis vers le milieu des années 60. Pratiquement tous, cependant, dépendent de l’appui de l’extérieur ou, pour le moins, de l’acquisition de matériel à l’étranger; mis à part les États les plus industrialisés, seuls Israël, l’Inde et la Chine peuvent être considérés véritablement autonomes en matière de conception et de production de missiles. Vous trouverez dans les pages qui suivent des précisions sur chacun des pays qui suscitent actuellement des préoccupations sur le plan de la prolifération.

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Inde

6. L’Inde produit ses missiles balistiques pratiquement sans aide d’autres pays, ayant notamment les infrastructures nécessaires au développement et à la production tant d’engins à propergol liquide que solide. Le SRBM Prithvi est un missile monoétage à propergol liquide mobile sur route qui utilise la technologie de propulsion du missile sol-air soviétique SA-2. Premier missile balistique fonctionnel conçu par l’Inde sans appui extérieur, le Prithvi existe sous trois formes : (1) une version pour l’armée, soit le Prithvi-1 ou SS-150, ayant une portée de 150 km (suffisante pour atteindre n’importe quelle cible au Pakistan) et une « capacité d’emport » (masse du cône de charge ou de tout autre matériel utile qu’il peut transporter) de 1 000 kg — l’armée indienne aurait commandé cent de ces missiles, dont la production sérielle aurait commencé en 1997 et qui pourraient être équipés de cinq types de cônes de charge; (2) une version pour les forces de l’air, le Prithvi-2 ou SS-250, ayant une portée de 250 km et une capacité d’emport estimée à entre 500 et 750 kg — il fait actuellement l’objet d’essais en vol; (3) une version navale, le Dhanush ou SS-350, ayant une portée de 250 à 350 km et une capacité d’emport de 750 à 1 000 kg — son premier essai en vol, effectué le 11 avril 2000, s’est soldé par un échec. D’après une source de 1998, « toutes les versions du Prithvi sont capables d’emporter une charge nucléaire et peuvent être dotées d’armes nucléaires à chute libre avec un minimum de travail ou de reconfiguration(3) ». En se fondant sur les caractéristiques du Prithvi (courte portée, mobilité et réserves de combustible liquide), un autre analyste a cependant dit douter que ce missile, du moins le Prithvi-1, puisse être doté de charges nucléaires(4). D’après l’Institut international d’études stratégiques (IIES), en octobre 2000, l’Inde possédait de trois à cinq lanceurs Prithvi.

7. L’Inde travaille aussi au développement d’un MRBM appelé l’Agni qui, d’une portée estimée à entre 2 000 et 2 500 km, serait capable d’atteindre des cibles importantes en Chine. Ce missile à deux étages a été testé pour la première fois en 1994, atteignant alors une portée de 1 000 km. Cédant aux pressions exercées par les États-Unis en 1996, l’Inde a interrompu les travaux de développement de l’Agni, déclarant qu’il s’agissait d’un « engin de démonstration de technologie ». Cependant, en juillet 1997, après l’essai par les Pakistanais d’un missile d’une portée de 600 km, elle a annoncé qu’elle accorderait « une priorité élevée à la phase deux du programme Agni ». En avril 1999, l’Inde a procédé à un tir d’essai de l’Agni-II mobile sur voie ferrée, lequel a transporté une charge de 1 000 kg sur 2 000 km (500 km de moins que sa portée maximale déclarée). Un représentant de la Défense indienne a déclaré que l’écart circulaire probable (ECP) du missile(5) était de seulement de 44 m, comparativement à 300 m pour l’Agni-I. Le ministre indien de la Défense, George Fernades, a décrit l’engin comme étant un missile opérationnel, et l’Organisation de recherche et de développement en matière de défense (ORDD) indienne a annoncé qu’elle planifiait de produire vingt missiles Agni d’ici 2001. Peu après, le chef de l’ORDD, Abdul Kalam, a déclaré que ses équipes travaillaient au développement de l’Agni-III, d’une portée de 3 500 km (qui permettrait à l’Inde de cibler Beijing).

8. Le 6 novembre 1999, le ministre d’État indien de la Défense, Bachi Singh Rawat, a déclaré que l’Inde travaillait au développement d’un ICBM appelé le Surya qui aurait « une portée pouvant aller jusqu’à 5 000 km » et « qui pourrait être mis à l’essai sous peu ». D’après un analyste indépendant, il y avait peu de preuves que l’équipement de bord dont devrait être doté un ICBM était prêt à être testé et, qu’à son avis, « la mise au point d’une telle arme prendrait vraisemblablement beaucoup de temps(6) ». Le rapport publié par la commission Rumsfeld en 1998 stipule cependant que « pendant qu’elle travaille au développement de ses missiles balistiques à longue portée, l’Inde peut compter sur ses lanceurs(7), lesquels peuvent lui servir provisoirement d’ICBM ». Le Pentagone a déclaré en avril 1966 que « l’Inde pouvait convertir ses lanceurs en IRBM ou en ICBM assez facilement, mais qu’elle ne montrait aucun signe de vouloir le faire », précisant qu’ « elle a déjà fabriqué des systèmes de guidage et des cônes de charge, des éléments clés essentiels à la conversion de lanceurs en missiles balistiques ».

9. L’Inde, avec l’aide de la Russie, est à mettre au point un missile à changement de milieu (lancé par sous-marin), le Sagarika, dont on ignore toujours la nature (missile balistique ou missile de croisière?). D’après un analyste, il s’agirait d’un missile de croisière (à ne pas confondre avec le Dhanush ou le Prithvi-III) que l’Inde espère pouvoir fabriquer d’ici 2005(8).

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Iran

10. L’Iran possède actuellement un nombre considérable de missiles balistiques : approximativement 300 Scud-B et -C, montés sur quelque dix lanceurs, et 150 CSS-8, montés sur environ 25 lanceurs. Elle a au départ acheté des Scud-B d’une portée d’environ 300 km à la Libye et à la Corée du Nord, puis obtenu des Scud-C d’une portée de 500 km de la Corée du Nord, et des CSS-8 d’une portée de 150 km de la Chine. Pendant plusieurs années, l’Iran a assemblé ses missiles Scud en utilisant des pièces fabriquées à l’étranger; d’après un rapport du Pentagone remontant à novembre 1997, grâce à « l’équipement et à l’aide technique appréciable de la Corée du Nord, les Iraniens sont maintenant capables de produire eux-mêmes leurs missiles ». Les réserves actuelles de l’Iran, d’après ce même rapport, lui permettraient « d’atteindre un grand nombre de cibles économiques et militaires dans plusieurs pays avoisinants, y compris la Turquie, l’Arabie saoudite et les autres États du Golfe. Les Iraniens pourraient entre autres diriger leurs missiles sur des installations pétrolières, des terrains d’aviation, des installations portuaires ainsi que des zones de déploiement des forces militaires américaines dans la région. »

11. En plus d’acquérir des missiles et l’équipement connexe d’autres pays, l’Iran cherche depuis longtemps à se doter de ses propres installations de fabrication de missiles à propergols liquide et solide. Il a déjà produit un certain nombre de systèmes de roquettes d’artillerie à propergol solide et à portée plus courte, dont le Nazeat 10 d’une portée de 150 km, et le Zelzal d’une portée de 200 km (tous deux non guidés). Sa réalisation la plus spectaculaire jusqu’à maintenant a été l’essai en vol, le 22 juillet 1998, du Shahab-3, un missile à propergol liquide ayant une portée de 1 300 km et une capacité d’emport de 700 kg, basé sur le No Dong nord-coréen (mais amélioré grâce à des technologies russes). Ce missile lui permettrait d’atteindre des objectifs partout en Israël, presque partout en Turquie, dans des parties de l’Arabie saoudite et dans le sud de la Russie. Une source estime cependant que le missile a un écart circulaire probable (ECP) d’environ 4 000 m(9). La CIA a signalé, en février 1999, que les Iraniens avaient commencé la production du Shahab-3 et, en février 2000, qu’ils étaient probablement dotés d’une « capacité opérationnelle d’urgence », c’est-à-dire « qu’ils étaient capables de déployer un nombre limité de... missiles prototypes opérationnels s’ils se sentaient en situation de crise ».

12. Bien que les Iraniens soutiennent que l’essai du Shahab-3 ait été un succès, des représentants des États-Unis ont rapporté que le missile avait fait défaut environ 100 secondes après son lancement. Un deuxième essai en vol effectué le 15 juillet 2000 aurait été qualifié de réussite, sans autre précision, tandis qu’un troisième essai, celui-là le 21 septembre 2000, se serait soldé par l’explosion du missile peu après le décollage. Un agent de renseignements non identifié des États-Unis a décrit ce dernier incident comme étant « un signe plutôt peu prometteur » pour le programme. Des sources du Pentagone auraient pour leur part déclaré que l’explosion « nous amène à mettre en doute les déclarations des Iraniens selon lesquelles le Shahab-3 est un système entièrement opérationnel ».

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13. L’Iran travaillerait aussi à la fabrication de missiles à portée encore plus longue. Au moment du premier essai du Shahab-3, le sous-secrétaire d’État américain responsable des affaires au Proche-Orient, Martin Indyk, avait dit s’attendre à ce que l’Iran lance le Shahab-4, d’une portée de 2 000 km, avant 2001. En février 1999, le ministre iranien de la Défense, Ali Shamkhani, a reconnu publiquement que son pays travaillait à la mise au point de ce missile et que celui-ci allait bientôt être soumis à des essais. Après avoir indiqué que l’engin avait une plus longue portée et une plus grande capacité d’emport que le Shahab-3, le ministre s’est ravisé et a déclaré que l’appareil n’était qu’un lanceur sans aucune application militaire. D’après des analystes occidentaux, le Shahab-4 utilisera le même propulseur RD-214 que celui du MRBM SS-4 soviétique, capable d’emporter une charge utile de plus d’une tonne. En juillet 2000, des spécialistes israéliens ont indiqué que d’après leurs estimations, le Shahab-4 serait déployé en 2002, mais celui-ci n’a toujours pas fait l’objet d’essais en vol. Un analyste américain a récemment fait la remarque que le Shahab 4 « semble pratiquement autonome. Bien qu’au départ basé sur l’IRBM SS-4 soviétique et conçu avec l’aide technique des Russes, il pourrait avoir évolué au-delà du point où des mesures de contrôle des exportations de pays étrangers pourraient obliger l’Iran à en interrompre la production(10). »

14. Le ministre iranien de la Défense a aussi parlé ouvertement de projets de production du Shahab-5, de son dire un autre lanceur. En septembre 1999, le centre national du renseignement du commandement aérien de l’Armée de l’air américaine aurait décrit le Shahab-5 comme étant un IRBM pouvant emporter des charges nucléaires, chimiques ou biologiques; d’après d’autres rapports, celui-ci pourrait avoir une portée intercontinentale. Des spécialistes israéliens estiment qu’il sera déployé en 2005. En juillet 1999, Kenneth Timmerman du projet de données sur le Moyen-Orient a signalé à un comité du Congrès américain que des scientifiques et des ingénieurs russes indépendants aidaient l’Iran à mettre au point un ICBM, le Kosar, d’une portée permettant d’atteindre des objectifs aux États-Unis. D’après la commission Rumsfeld (juillet 1998), qui décrit l’infrastructure des missiles balistiques de l’Iran comme étant plus sophistiquée que celle de la Corée du Nord, « l’Iran a maintenant la capacité technique et les ressources nécessaires pour pouvoir présenter un ICBM, semblable au Taepo Dong TD-2 nord-coréen (basé sur la technologie améliorée des Scud), moins de cinq ans après avoir décidé de le produire — que cette décision ait déjà été prise ou non ». L’évaluation de la sécurité nationale présentée par le National Intelligence Council (NIC) des États-Unis est considérablement moins alarmiste; selon celle-ci, les « analystes ne s’entendent pas sur la date probable d’un premier essai, par l’Iran, d’un ICBM qui pourrait représenter une menace pour les États-Unis - les estimations varient de probablement avant 2010 et très probablement avant 2015... jusqu’à moins de cinquante pour cent de probabilité d’un essai d’ICBM avant 2015 ». Le NIC a cependant avancé que « l’Iran procédera vraisemblablement d’ici 2010 à l’essai d’un lanceur qui, une fois au point, pourrait être converti en un ICBM capable d’emporter une charge utile de plusieurs centaines de kilogrammes jusqu’aux États-Unis ».

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Iraq

15. La résolution 687 du Conseil de sécurité de l’ONU interdit à l’Iraq de posséder des missiles d’une portée de plus de 150 km. Avant la guerre du Golfe de 1991, l’Iraq avait un important programme de missiles balistiques dérivés principalement des Scud soviétiques. Son arme principale était le missile Al Hussein, une version modifiée du Scud-B d’une portée d’environ 650 km (capable d’atteindre Téhéran et Jérusalem); il en a d’ailleurs lancé 96 sur Israël et l’Arabie saoudite pendant la guerre du Golfe. Il travaillait aussi au développement et avait procédé à des tirs d’essai des missiles suivants : l’Al Abbas, un missile d’une portée de 900 km capable d’atteindre des objectifs dans le nord-est de l’Égypte (y compris Le Caire), dans le nord de l’Arabie saoudite (y compris Riyadh), en Iran occidental et en Turquie orientale (y compris Ankara); le Badr 2000 d’une portée de 750 à 1000 km, basé sur le Condor d’Argentine; le Tammouz I ou l’Al Aabed d’une portée de 2 000 km, capable d’atteindre le Pakistan, l’Afghanistan, le sud-ouest de la Russie et la Russie occidentale (y compris Moscou), la Grèce de même que le sud de l’Italie. L’Iraq a avoué avoir produit au total 80 « cônes de charge spéciaux » pour ses missiles Al Hussein — 50 pour des armes chimiques, 25 pour des armes biologiques et 5 pour des essais d’armes chimiques — et les avoir remplis d’agents chimiques et biologiques avant la guerre du Golfe. En octobre 1998, la Commission spéciale des Nations Unies sur l’Iraq (CSNU) avait confirmé la destruction de 30 ogives chimiques sous sa surveillance ainsi que de 43 à 45 des 45 cônes de charge spéciaux opérationnels que l’Iraq prétendait avoir détruits unilatéralement en 1991.

16. Le programme des missiles balistiques de l’Iraq a été sévèrement touché par les bombardements de la Coalition pendant la guerre du Golfe et les activités de démantèlement des inspecteurs de la CSNU après celle-ci. Le Pentagone a cependant déclaré en novembre 1997 que « l’Iraq avait reconstruit une large partie de son infrastructure de production de missiles ». D’après un rapport d’avril 1996 du Pentagone (exprimant un point de vue partagé par le dirigeant de la CSNU de l’époque, Rolf Ekeus), « les États-Unis soupçonnent que l’Iraq a caché un petit nombre de lanceurs mobiles et plusieurs douzaines de missiles de type Scud produits avant l’opération Tempête du désert ». Un rapport du Pentagone produit en janvier 2001 se montre moins précis quant au nombre d’engins, stipulant seulement que « l’Iraq possède vraisemblablement un nombre limité de lanceurs et de SRBM de type Scud capables d’atteindre des objectifs chez ses voisins, ainsi que du matériel et les moyens de fabrication nécessaires pour en assembler et en produire d’autres ». Cependant, stipule le rapport, « Bagdad a aussi sans doute des [missiles balistiques] ogives capables d’emporter des agents chimiques ou biologiques ».

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17. Aujourd’hui, l’Iraq produit surtout deux SRBM dont les portées n’excèdent aucunement les limites imposées par l’ONU : (1) l’Al-Samoud à propergol liquide, une version réduite du Scud dont il a procédé à un tir d’essai en 1997 et qui, d’après la CIA, pourrait avoir une portée opérationnelle d’environ 180 km; (2) l’Ababil-100 à propergol solide, d’une portée de 150 km. D’après la CIA, les personnes qui travaillaient autrefois au programme du missile Condor II/Badr-2000 sont passées au programme de l’Ababil-100, et les travaux liés à l’Al-Samoud, plus avancé, « permettent à Bagdad de mettre au point de nouvelles améliorations technologiques qui pourraient être appliquées à un programme de missiles à plus longue portée ». L’interception par la Jordanie, fin 1995, d’une cargaison destinée à l’Iraq (des instruments de guidage sophistiqués de fabrication russe convenant à des missiles d’une portée de 1 200 km) a fait ressortir le fait que l’Iraq pouvait continuer de planifier la production de missiles à portée beaucoup plus longue. En novembre 1997, un rapport du Pentagone a conclu que « d’après les faits et gestes de l’Iraq, il est clair que celui-ci compte pleinement relancer et étendre son programme de missiles balistiques si les sanctions et la surveillance imposées par l’ONU sont levées ou considérablement réduites ». On estime que « les premiers projets de production de l’Iraq pourraient débuter d’ici un an », mais « il faudrait considérablement plus de temps à ce pays pour ramener ses capacités aux niveaux d’avant la guerre du Golfe ».

18. L’Iraq est un de seulement quatre États du Tiers Monde potentiellement hostiles (avec la Corée du Nord, l’Iran et la Libye) qui, d’après les services de renseignements américains, veulent se doter d’ICBM. L’évaluation de la sécurité nationale présentée par le National Intelligence Council (NIC) des États-Unis est considérablement moins alarmiste; selon celle-ci, les « analystes ne s’entendent pas sur la date probable d’un premier essai, par l’Iran, d’un ICBM qui pourrait représenter une menace pour les États-Unis - les estimations varient de probablement avant 2010 et très probablement avant 2015... jusqu’à moins de cinquante pour cent de probabilité d’un essai d’ICBM avant 2015 ». En bref, « l’Iraq pourrait tester, d’ici 15 ans, un ICBM capable d’atteindre les États-Unis ».

Israël

19. Israël possède actuellement deux IRBM à propergol solide pouvant emporter une charge nucléaire basés sur des technologies françaises et américaines : le Jericho-1 (portée de 500 à 660 km et capacité d’emport de 1 000 kg) dont, d’après des rapports de 1995, « jusqu’à » une cinquantaine d’exemplaires auraient été déployés dans des abris sur des lanceurs mobiles, ainsi que le Jericho-2 (portée de 1 500 km — pouvant atteindre la plupart des capitales arabes et le sud de l’ex-Union soviétique, l’EUS — et capacité d’emport de 500 kg), qui serait conservé dans des abris souterrains aménagés dans des collines de calcaire. En 1995, Israël a entrepris d’augmenter la portée du Jericho-2 jusqu’à 2 000 km (bien que certains rapports lui attribuaient déjà une portée de jusqu’à 2 800 km). D’après un rapport de février 1997, Israël « cherchait à obtenir des technologies lui permettant d’améliorer la précision de ses missiles Jericho, tout particulièrement des gyroscopes pour le système de guidage inertiel et les logiciels connexes ». En outre, le lanceur Shavit d’Israël (version civile du Jericho-2) pourrait être modifié de manière à pouvoir transporter une charge utile de 500 kg sur 7 800 km, « ce qui en ferait un ICBM ». En 1993, le Service du renseignement extérieur (SVR) russe a estimé que le Shavit « pourrait emporter une petite charge nucléaire sur plus de 4 500 km » et « que les paramètres du modèle original permettraient... d’en accroître la portée à 7 000 km ».

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Libye

20. Le Scud-B d’une portée de 300 km, acquis auprès de l’EUS, est sans doute le seul système de missile balistique opérationnel de la Libye. Celle-ci serait plutôt bien équipée; on estime qu’elle aurait en réserve 80 lanceurs et entre 240 et 800 Scud. Cependant, le Pentagone a déclaré en janvier 2001 que ces missiles « vieillissants sont probablement mal entretenus, et leur fonctionnalité peut donc être mise en question ». D’après un rapport de 1996, l’arsenal de la Libye lui « assurait une capacité de frappe tactique représentant une menace considérable pour ses voisins, l’Égypte, le Tchad, le Niger, l’Algérie ainsi que des îles dans la Méditerranée », mais « celle-ci ne représente actuellement aucune menace pour le continent sud-européen ». En 1986, la Libye a lancé deux missiles Scud sur une installation de la garde côtière américaine établie dans l’île italienne de Lampedusa. De la fin des années 80 jusqu’au début des années 90, la Libye aurait tenté à plusieurs reprises, mais sans succès, d’acheter à l’étranger des missiles plus sophistiqués comme le SS-12, le SS-23 et le SS-29 de l’Union soviétique, le DF-3A, le M-9 et le M-11 de la Chine, et des Scud à portée accrue ou des No Dong de la Corée.

21. Depuis plus de quinze ans, la Libye tente aussi de développer son propre missile, l’Al Fatah d’une portée visée de 950 à 1 000 km. Un tel missile lui permettrait d’atteindre des objectifs en Sardaigne et en Sicile, dans le sud de l’Italie, y compris à Rome, ainsi que des forces américaines dans la Méditerranée; lancé depuis les environs de Tobruk, l’Al Fatah pourrait aussi atteindre des cibles en Israël, en Grèce, en Turquie occidentale et presque partout en Égypte. Jusqu’à maintenant, cependant, la Libye n’a réussi qu’à produire des fusées à propergol liquide d’une portée d’environ 250 km; l’Al-Fatah, capable d’emporter une « charge utile plutôt limitée », est encore au banc d’essai. Les tentatives des Libyens en vue de modifier leurs vieux missiles Scud pour en augmenter la portée se sont aussi soldées par des échecs. En janvier 2001, le Pentagone a rapporté que malgré les sanctions imposées par l’ONU de 1992 à 1999, la Libye avait réussi à obtenir des technologies et du matériel liés aux missiles balistiques de pays étrangers, « notamment d’entreprises serbes et indiennes ». Les sanctions de l’ONU ont été levées en avril 1999, et l’on craint que la Libye n’étende ses activités d’approvisionnement (notamment qu’elle fasse l’acquisition de systèmes complets de missiles). La CIA a signalé en août 2000 que « la Libye n’a pas cessé de chercher à obtenir de l’équipement, des matériaux, des technologies et des connaissances liés aux missiles balistiques auprès de sources étrangères ». Ainsi, récemment, une firme taïwanaise a tenté d’expédier à la Libye des pièces de moteurs-fusées à propergol liquide identifiées comme étant des « pièces d’automobiles », qui ont été interceptées par le Royaume-Uni en 1999. On a aussi signalé en mai 1998 que des spécialistes chinois en recherche-développement liée aux missiles étaient venus en Libye. En 1993, la CIA avait indiqué que même si les dirigeants libyens avaient déclaré vouloir des missiles balistiques capables d’atteindre l’Amérique du Nord, « un engagement réel dans un programme de développement aussi coûteux et risqué sur les plans technique et politique était discutable » et que, « vu ses capacités techniques limitées... la Libye ne pourrait sans doute pas développer un [tel] système avant quinze ans ».

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Corée du Nord

22. La Corée du Nord a procédé à la rétroingénierie du Scud-B de conception soviétique au début des années 80, a ensuite procédé à la production de masse, au déploiement et à l’exportation de ce missile balistique (portée de 300 km et capacité d’emport de 980 kg), puis a fait de même avec sa variante, le Scud-C (portée de 500 km et capacité d’emport de 700 kg). En novembre 1997, le Pentagone a indiqué que la Corée du Nord pouvait produire de quatre à huit missiles Scud-B et -C par mois et qu’elle en avait des « centaines » en stock (en octobre 2000, l’IIES supposait qu’elle possédait 30 lanceurs Scud-C). En janvier 2001, le Pentagone estimait que la Corée du Nord possédait plus de 500 missiles Scud, beaucoup desquels seraient déployés juste au nord de la zone démilitarisée et donc capables d’atteindre des objectifs partout dans le sud. Beaucoup de missiles Scud nord-coréens (plusieurs centaines) ont été transférés en Iran et en Syrie, et peut-être en Égypte, en Libye et au Vietnam.

23. Pyongyang a aussi réussi à développer le missile No Dong-1, qui a une portée d’environ 1 000 km (suffisante pour atteindre des objectifs presque partout au Japon, y compris des bases militaires américaines clés à Yokota, Yokosuka et Okinawa) et une capacité d’emport de 1 000 kg (en théorie adéquate pour une arme nucléaire). Essayé en vol une seule fois, en mai 1993, ce missile aurait été jugé opérationnel par le Pentagone en juin 1998. En juillet 1998, la commission Rumsfeld, attribuant au No Dong une portée de 1 300 km, a déclaré que ce missile « était opérationnel bien avant que le gouvernement américain ne le reconnaisse » et qu’il était « très probable que la Corée du Nord en ait produit un nombre considérable ». La fédération des scientifiques américains, une organisation non gouvernementale, a estimé à entre 12 et 36 le nombre de missiles No Dong que possédait la Corée du Nord en juin 2000.

24. La Corée du Nord travaille aussi au développement de deux missiles à portée plus longue, le Taepo Dong (TD)-1 (d’une portée estimée par le Pentagone en novembre 1997 à « plus de 1 500 km ») et le Taepo Dong-2 (d’une portée estimée de 4 000 à 6 000 km). En août 1998, Pyongyang a surpris le monde (et tout particulièrement ses voisins d’Asie du Nord-Est), en utilisant une fusée TD-1 à trois étages dans une tentative ratée de lancement de satellite, montrant ainsi qu’il approchait la capacité des ICBM. Le premier étage de la fusée s’est abîmé dans la mer du Japon, le deuxième étage, à environ 330 km à l’est du Japon, et le troisième étage (à propergol solide, signe d’une importante percée) beaucoup plus loin, dans le Pacifique, peut-être aussi loin qu’à 6 000 km du site de lancement (près des côtes de l’Alaska). Un porte-parole du Pentagone a souligné que la Corée du Nord se heurtait toujours à des obstacles techniques relativement au développement d’un ICBM, notamment sur le plan de l’acquisition de technologies qui permettraient de protéger une ogive contre la chaleur extrême au moment de sa rentrée dans l’atmosphère. De plus, le troisième étage a été décrit comme étant rudimentaire, capable d’emporter seulement une très petite charge utile. Néanmoins, l’essai en vol a provoqué des ondes de choc à l’échelle mondiale, stimulant considérablement la demande de systèmes antimissiles balistiques aux États-Unis et en Asie de l’Est.

25. Pendant l’été 1999, des satellites de reconnaissance américains auraient détecté des signes d’essais en vol imminents d’un missile Taepo Dong, probablement le TD-2. Des rapports de médias américains et japonais ont spéculé que le TD-2 aurait une portée de 8 000 km, suffisante pour lui permettre d’atteindre des objectifs n’importe où en Amérique du Nord. En septembre 1999, lors de discussions bilatérales sur les missiles, intermittentes depuis trois ans, la Corée du Nord a accepté de suspendre ses essais en vol de missiles à longue portée pendant que les négociations avec les États-Unis entourant la « normalisation » se poursuivaient, demandant en contrepartie un allégement des sanctions économiques imposées par les Américains. Elle aurait cependant continué de développer le TD-2 ainsi que d’exporter des missiles et des technologies liées aux missiles à d’autres pays. Selon les propos d’un dirigeant du centre national du renseignement du commandement aérien de l’Armée de l’air américaine cités en octobre 1999, « les Nord-Coréens pourraient avoir suffisamment confiance dans le TD-2 pour le mettre à la disposition de leurs troupes sans en effectuer d’essais en vol ».

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26. D’après l’évaluation de la sécurité nationale de septembre 1999, « la Corée du Nord pourrait convertir son lanceur Taepo Dong-1 en un ICBM capable d’emporter une charge utile et légère (qui suffirait pour une arme biologique ou chimique) jusqu’aux États-Unis, toutefois sans grande précision. Elle aurait donc peu de chance d’atteindre des cibles urbaines importantes avec ce missile. De fait, la Corée du Nord est plus susceptible d’armer le Taepo Dong-2 plus gros et d’en faire un ICBM capable d’emporter une charge utile de plusieurs centaines de kilogrammes (qui suffirait aux armes nucléaires de première génération) jusqu’aux États-Unis. La plupart des analystes croient qu’il pourrait être mis à l’essai n’importe quand, sans doute initialement comme lanceur, à moins que son lancement ne soit retardé pour des raisons politiques. » En conclusion, d’après l’évaluation, « après la Russie et la Chine, la Corée du Nord est l’État le plus susceptible de développer des ICBM pouvant représenter une menace pour les États-Unis au cours des quinze prochaines années ». Le rapport de décembre 2000 du NIC portant sur les tendances globales jusqu’en 2015 » révélait, d’une façon plus alarmante, que la Corée du Nord « pourrait posséder quelques ou plusieurs missiles de type Taepo Dong-2 d’ici 2005 ».

27. Au début de décembre 2000, on a signalé que les représentants des États-Unis et de la Corée du Nord aux discussions bilatérales sur les missiles étaient sur le point de conclure une entente aux termes de laquelle Pyongyang n’exporterait plus de missiles balistiques, ni de technologies ou de connaissances connexes, et cesserait aussi de développer, de produire et de tester des missiles à longue portée destinés à son propre arsenal. En échange, elle recevrait une compensation financière pour ses pertes liées aux exportations, et les États-Unis s’engageraient à veiller à ce que jusqu’à trois de ses satellites civils soient lancés gratuitement chaque année, par eux-mêmes, la Russie ou la Chine. Bien qu’il ne se soit pas avéré possible de finaliser l’entente au cours des derniers jours du mandat du président Clinton, le président américain sortant s’est dit confiant au début de janvier 2001 que les parties parviendront à une entente dans les premiers mois suivant l’entrée en fonction de la nouvelle administration.

Pakistan

28. Le Pakistan a déployé des efforts acharnés pour acquérir une vaste gamme de missiles balistiques et les moyens de les produire lui-même. Cependant, ses capacités de production intérieure demeurent moindres que les capacités considérables de son rival, l’Inde (il n’a pas de programme spatial et son infrastructure scientifique et industrielle est limitée). Plus particulièrement, le Pakistan n’aurait pas l’équipement, les compétences et les techniques de fabrication sophistiquées nécessaires pour produire lui-même des pièces et des matériaux composites de grande qualité essentiels aux systèmes de guidage, de navigation et de protection contre les températures élevées, notamment les systèmes de contrôle de poussée et les boucliers thermiques. Par conséquent, il a été contraint de recourir dans une plus large mesure à l’importation de systèmes de missiles, de pièces, de connaissances spécialisées et de technologies connexes de pays étrangers, principalement de la Chine et de la Corée du Nord. Le vent pourrait cependant commencer à tourner. Dans le cas du nouveau missile Shaheen-1, un analyste occidental a signalé que « bien que les rapports des médias aient associé ce système à de nombreux fournisseurs susceptibles d’avoir fourni cette technologie au Pakistan, dont la Chine et (moins vraisemblablement) la Corée du Nord ou la Russie, il semble s’agir d’un système entièrement nouveau, ce qui témoignerait d’une capacité de production intérieure considérable(11) ».

29. Le Pakistan compte actuellement les missiles suivants : le Hatf-1 à propergol solide, ayant une portée de 80 km et une capacité d’emport de 500 kg, produit au pays (mais jugé très imprécis), et dont 80 exemplaires ont été déployés (d’après l’IIES en octobre 2000); 30 Hatf-3 ou M-11 à propergol solide, à capacité nucléaire, ayant une portée de 280 à 300 km et une capacité d’emport de 800 kg, achetés à la Chine en 1992(12); un certain nombre de Shaheen-1 ou Hatf-4 à propergol solide, ayant une portée maximale de 750 km et une capacité d’emport présumée de 1 000 kg, testés en vol pour la première fois en avril 1999; et 12 MRBM Hatf-5 ou Ghauri-1 à propergol liquide fondés sur le No Dong nord-coréen, qui auraient une portée estimée de 1 300 à 1 500 km et une capacité d’emport de 700 kg. Ce dernier, qui aurait fait l’objet d’un essai en vol en avril 1998 (à la grande surprise d’observateurs de l’extérieur), permet au Pakistan, pour la première fois, de cibler des objectifs presque partout en Inde. La communauté du renseignement des États-Unis croit que le M-11 et le Ghauri-1 « pourraient être des armes nucléaires ».

30. Le Pakistan travaille aussi au développement de missiles à plus longue portée, tant à propergol liquide (sous la direction d’A. Q. Khan et des laboratoires de recherche Khan) qu’à propergol solide (sous la direction de Samar Mubarak Mund, Ph.D., et de la Commission d’énergie atomique du Pakistan). Le MRBM Shaheen-2 à propergol solide, un missile à deux étages mobile sur route et d’une portée de 2 400 km, a été dévoilé lors de la parade annuelle de la Journée du Pakistan en mars 2000. Le Pentagone a indiqué en janvier 2001 que ce missile était encore au stage de développement et que tout comme le Ghaznavi, un autre missile auquel travaillerait le Pakistan, il avait une portée visée de 2 000 km (qui lui permettrait d’atteindre n’importe quel objectif en Inde). L’IIES a signalé en octobre 2000 que le Shaheen-2 était prêt à être soumis à un essai en vol et que le Ghauri-2 d’une portée de 2 500 km (connu aussi comme étant le Hatf-6) avait fait l’objet d’essais au point mort. En mai 1999, Anwarul Haq, le scientifique responsable de la technologie des Ghauri aux laboratoires Kahuta du Pakistan, aurait déclaré que le Pakistan travaillait au développement de missiles Ghauri-3 d’une portée de 3 000 km.

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Syrie

31. Bien qu’elle tarde à se doter d’une capacité intérieure de production, la Syrie possède l’un des plus importants arsenaux de missiles balistiques dans le Tiers Monde. D’après un rapport d’octobre 2000 de l’IIES, elle compterait 18 lanceurs de missiles SS-21 (d’une assez grande précision, mais d’une portée de seulement 70 km) et 26 lanceurs de missiles Scud-B et -C (d’une portée de 300 et 500 km, respectivement). Selon des propos de sources de renseignements américaines et israéliennes cités en septembre 1997, la Syrie posséderait 60 Scud-C et 200 Scud-B; le commandant en chef des Forces de défense israéliennes a déclaré, en février 2000, que la Syrie avait « plus de 800 missiles balistiques de toutes sortes ». Le SS-21 serait destiné aux attaques contre des forces et des bases militaires dans le nord d’Israël, mais le Scud-B au ciblage d’objectifs presque partout en Israël, dans les régions du nord et de l’ouest de l’Iraq, dans le sud et dans l’est de la Turquie et à Chypre; le Scud-C pourrait pour sa part atteindre Bagdad, la plus grande partie du Sinaï et tout le sud-est de la Turquie, jusqu’à un peu avant Ankara. D’après une déclaration faite par le Pentagone en janvier 2001, « la Syrie disposerait de charges chimiques pour une partie de ses missiles Scud ».

32. La Syrie a obtenu ses Scud-B de l’EUS au milieu des années 70, et le SS-21, dans les années 80. Elle aurait acheté ses Scud-C à la Corée du Nord et d’autres équipements et matériaux liés aux Scud à la Corée du Nord ainsi qu’à l’Iran. En février 2000, la CIA a signalé que Damas « cherchait toujours à se doter d’une capacité de développement et de production de moteurs-fusées à propergol solide avec l’aide d’autres pays comme l’Iran. L’équipement et l’appui étrangers liés à son programme de missiles à propergol liquide, provenant principalement de sociétés russes, mais aussi d’entreprises chinoises et nord-coréennes, ont également été essentiels aux efforts de la Syrie, et continuent de l’être. » Six mois plus tard, soit en août 2000, la CIA a déclaré que l’appui dont jouissait le programme de missiles à propergol liquide provenait « surtout de sociétés nord-coréennes, mais aussi d’entreprises en Russie », et il a ajouté que « Damas continue en outre de chercher à produire, probablement avec le soutien considérable des Nord-Coréens, des missiles Scud-C à propergol liquide(13) ».

33. En mai 2000, la presse israélienne a rapporté que la Corée du Nord avait fourni à la Syrie un nouveau Scud-D. En septembre 2000, l’ancien premier ministre israélien Ehoud Barak s’est dit préoccupé par les rapports selon lesquels la Syrie avait procédé avec succès à l’essai d’un tel missile, d’une portée d’environ 700 km, qui en permettrait le déploiement bien à l’intérieur du territoire syrien et le rendrait moins vulnérable aux attaques israéliennes.

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Autres États

34. En 1990, l’Argentine a mis fin à sa participation avec l’Iraq, l’Égypte et plusieurs sous-traitants européens au programme du MRBM Condor II visant à développer un missile à propergol solide d’une portée de 1 000 km. Le Brésil a déjà travaillé au développement de trois missiles balistiques à propergol solide distincts, d’une portée de 300, 600 et 1 000 km, mais il a été forcé de renoncer à ces engins pour se joindre au RCTM. L’Égypte possède actuellement une force négligeable constituée de 9 lanceurs de missiles Scud-B vieillissants (d’une portée de 300 km), mais elle collabore aussi avec la Corée du Nord à la production d’une variante de celui-ci à plus longue portée (peut-être le Scud-C) et chercherait à développer un missile d’une portée de 1 000 km, probablement en utilisant la technologie du programme du Condor II avorté. En février 1999, la CIA a signalé que « l’Égypte continue de travailler au développement et à la production des Scud-B et -C ainsi qu’au développement d’un vecteur SRBM à deux étages.  Le Caire aimerait aussi mettre au point un MRBM. » L’Arabie saoudite a un certain nombre de DF-3 (CSS-2) MR/IRBM (soit entre 20 et 56, selon les estimations, d’une portée de 2 650 à 3 100 km) qu’elle aurait obtenus de la Chine à la fin des années 80 et qui seraient armés de cônes de charges conventionnels (1 600 kg). En 1999, des analystes de renseignements américains auraient soupçonné qu’une visite du ministre saoudien de la Défense aux installations de production de missiles balistiques des Pakistanais à Kahuta témoignait de l’intérêt des Saoudiens à acheter des missiles Ghauri pour remplacer les vieux CSS-2. L’Afrique du Sud a annoncé en juillet 1993 qu’elle abandonnait un programme de missiles balistiques alors au stade d’essai. La Corée du Sud, dans les années 70, a développé deux versions sol-sol d’un missile sol-air (MSA) américain, d’une portée de 150 et 180 km (le NHK-1 Baekgom et le NHK-2 Hyunmu, respectivement). D’après des spécialistes américains, la portée de ce dernier aurait été plutôt d’environ 300 km. En 1979, Séoul s’est engagé, aux termes d’un protocole d’entente conclu avec les États-Unis, à ne pas développer de missiles dont la portée dépasserait 180 km. Cependant, plus récemment, les Sud-Coréens ont cherché à résilier le protocole d’entente et à construire et déployer des missiles d’une portée de 300 km (limite imposée par le RCTM) tout en fabriquant des prototypes d’une portée de 500 km (permettant d’atteindre des objectifs partout en Corée du Nord) à « des fins de recherche ». En septembre 2000, les États-Unis auraient accepté en principe de donner leur aval au projet de fabrication de missiles d’une portée de 300 km, mais un certain nombre de détails techniques restaient à négocier. La Corée du Sud planifie aussi de développer un lanceur à propergol liquide; en décembre 1999, le président Kim Dea-Jung a annoncé que l’Institut de recherche aérospatiale de la Corée (KARI) terminerait la construction d’une « installation de lancement de satellites opérationnels » d’ici 2005. Un fonctionnaire haut placé des États-Unis a déclaré que « ce type de technologie de fusées-satellites peut servir à des applications militaires, et d’autres pays dans la région verront sûrement le programme sud-coréen sous cet angle ». À la fin des années 70, Taïwan a développé un missile à propergol liquide d’une portée de 100 km semblable au Lance des États-Unis. La version taïwanaise de cet engin aurait été opérationnelle au début des années 80 mais aurait pu être terminée sous la pression des États-Unis. Le même sort peut aussi avoir été réservé à un missile d’une portée de 600 à 1 000 km dont la conception aurait été entreprise à la fin des années 70. Plus récemment, Taïwan aurait mis au point un nouveau missile d’une portée de 300 km en réaction aux essais de missiles effectués par la Chine à partir de ses côtes en juillet 1995.

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Conclusions

  • Parmi les systèmes couramment envisagés pour le transport d’armes de destruction massive, les missiles balistiques offrent plusieurs avantages qui les rendent particulièrement intéressants pour les pays qui suscitent des préoccupations sur le plan de la prolifération.
  • Un nombre important de pays en développement possèdent des missiles balistiques, mais beaucoup de ceux-ci sont fondés sur la technologie des années 50 et sont extrêmement imprécis. Un plus petit nombre d’États sont maintenant en mesureont acquis, ou sont sur le point d’acquérir, des missiles plus modernes à portée accrue, à capacité d’emport supérieure et plus précis. Il est particulièrement important de noter que quelques États sont maintenant en mesure de produire chez eux leurs propres missiles balistiques ou sont sur le point de l’être. Dans certains cas, ces pays deviennent des « proliférateurs secondaires » en fournissant eux-mêmes des missiles balistiques ou des technologies liées aux missiles à d’autres États.
  • Malgré ses succès limités dans certains cas, le Régime de contrôle de la technologie relative aux missiles n’a pu endiguer complètement la prolifération des missiles balistiques, et le nombre des pays qui acquièrent de tels missiles et développent la capacité leur permettant de les produire continuera d’augmenter.
  • Ce qui inquiète le plus, c’est la situation en Asie du Sud où l’Inde et le Pakistan semblent se livrer une « course » aux missiles balistiques nucléaires qui pourrait avoir des conséquences graves pour la sécurité dans cette région et à l’échelle mondiale. Étant donné les conflits antérieurs et la proximité géographique de ces deux pays, l’introduction dans leurs arsenaux de missiles à portée accrue, et peut-être même à capacité nucléaire, aura pour effet de réduire considérablement le temps d’intervention en cas d’attaque, ce qui favorisera les frappes préventives ou de préemption.
  • Les programmes de missiles balistiques de certains pays (comme l’Iran, Israël, la Corée du Nord, la Syrie et peut-être l’Iraq) inquiètent parce que ces États ont acquis, ou auront bientôt acquis, la capacité de lancer des armes de destruction massive sur leurs voisins et des forces militaires étrangères dans leurs régions respectives et même, dans certains cas, au-delà de celles-ci.

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Intérêts Canadiens

35. Le Canada est un membre actif du RCTM et, à ce compte, contreviendrait à ses engagements vis-à-vis d’autres pays et de la communauté mondiale dans son ensemble s’il ne cherchait pas à endiguer la prolifération des missiles balistiques et des technologies connexes. Bien qu’il ne soit pas lui-même producteur ou exportateur de missiles balistiques comme tels, le Canada, en tant que pays hautement industrialisé, possède beaucoup de connaissances et de technologies (systèmes de guidage, etc.) et produit certaines pièces qui pourraient servir aux programmes de développement de tels missiles. Il serait très embarrassant pour le gouvernement ou des entreprises du Canada qu’un pays proliférateur se serve de connaissances spécialisées, de matériaux ou de technologies d’origine canadienne dans le but d’obtenir des vecteurs pour ses armes de destruction massive.

36. Outre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les programmes sont établis depuis longtemps, aucun pays suscitant des préoccupations sur le plan de la prolifération des missiles balistiques n’est actuellement capable de cibler directement des objectifs au Canada à partir de son territoire. Cependant, des troupes canadiennes menant des missions de maintien ou d’imposition de la paix, ainsi que d’autres citoyens canadiens à l’étranger, pourraient être exposés à des risques d’attaque aux missiles balistiques ailleurs dans le monde. À mesure que la portée des missiles augmente, certains alliés du Canada deviennent vulnérables à de telles attaques chez eux. À plus long terme, quelques pays susceptibles de s’avérer hostiles aux intérêts canadiens pourraient acquérir la capacité d’atteindre le Canada directement au moyen de missiles balistiques, capacité que possèdent déjà la Russie et la Chine.

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Bibliographie sommaire

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Notes en fin de document

1. Il ne faut pas s’imaginer que, pour attaquer des cibles éloignées, les pays moins développés sur le plan technologique n’ont pas accès à d’autres moyens, ou à de meilleurs moyens, pour leurs ADM. La version non classifiée de l’évaluation de la sécurité nationale (NIE) de septembre 1999 présentée par la communauté américaine du renseignement, portant sur la menace que représenteront les missiles balistiques pour les États-Unis jusqu’en 2015, traite par exemple de diverses solutions de rechange aux missiles balistiques à longue portée, y compris les missiles balistiques à plus courte portée lancés à partir de navires déployés à l’avant, les missiles de croisière conçus pour l’attaque d’objectifs terrestres et lancés à partir de navires ou d’avions (même commerciaux) et les moyens autres que les missiles (transport secret par voies maritime, aérienne ou terrestre). La plupart des moyens qui ne font pas appel à des missiles offrent les avantages suivants : ils représentent une économie par rapport au développement et à la production de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM); ils peuvent être conçus et utilisés secrètement (on peut en masquer la source pour tenter d’éliminer les risques de représailles); ils seraient sans doute plus fiables que les ICBM qui n’ont pas fait l’objet de programmes rigoureux d’essais et de validation; ils seraient sans doute plus précis que la technologie émergente des ICBM au cours des quinze prochaines années; ils permettraient vraisemblablement de disséminer des agents biologiques plus efficacement qu’un missile balistique; ils déjoueraient probablement les systèmes de défense antimissiles. Ce dernier point est tout particulièrement pertinent au débat actuel sur les avantages de construire des systèmes nationaux de défense antimissiles. D’après le rapport « Global Trends 2015 » de décembre 2000 produit par le National Intelligence Council des États-Unis, « les États-Unis risquent davantage d’être frappés par ces [autres] moyens que d’être la cible d’une attaque au ICBM pouvant transporter une ADM ».
 

2. Créé en avril 1987, le RCTM est une organisation informelle, constituée actuellement de trente-deux gouvernements, qui tente de limiter la prolifération des missiles d’une portée de plus de 300 km en échangeant des informations et en établissant des lignes directrices pour le contrôle des exportations de technologies et d’équipement liés aux missiles.

3. Ben Sheppard. « Too Close for Comfort: Ballistic Ambitions in South Asia », Jane’s Intelligence Review (janvier 1998), p. 32.

4. Citation de Michael Krepon du centre Stimson (Washington DC) extraite du numéro du 10-16 mars 1997 de Defense News. D’après l’évaluation de la sécurité nationale de septembre 1999 des États-Unis, le Prithvi I, ainsi que l’Agni-II, « pourraient servir à emporter des armes nucléaires ».

5. L’ECP, une mesure de précision, se définit comme étant le rayon du cercle autour d’un objectif à l’intérieur duquel tomberaient 50 pour cent de tous les missiles dirigés sur cet objectif.

6. Aaron Karp. « The Spread of Ballistic Missiles and the Transformation of Global Security », Nonproliferation Review (automne-hiver 2000), p. 112.

7. Roquettes destinées à mettre des satellites en orbite.

8. Andrew Koch. « South Asian Rivals Keep Test Score Even », Jane’s Intelligence Review (août 1999), pp. 35-36.

9. Duncan Lennox. « Iran’s Ballistic Missile Projects: Uncovering the Evidence », Jane’s Intelligence Review (juin 1998), p. 27.

10. Karp. supra, p. 114.

11. Karp, supra, p. 113.

12. D’après le rapport du Pentagone de janvier 2001, ce missile, « fondé sur » le M-11 chinois, est encore en développement.

13. En janvier 2001, le Pentagone a déclaré catégoriquement que la Syrie produisait des Scud-C avec l’aide des Nord-Coréens.


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Date de modification : 2005-11-14

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