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Discours du commissaire

Inauguration de l'unité de garde en milieu fermé de l'établissement Joliette

Allocution prononcée par :

Lucie McClung
Commissaire du Service correctionnel du Canada




Joliette (Québec) le 10 avril 2003


Seul le texte prononcé fait foi


Chers invités, bonjour.

Il me fait plaisir d'être avec vous pour souligner l'ouverture sous peu d'un programme pour femmes détenues. Je dis « programme » plutôt que « bâtisse » construite de briques et de mortier parce qu'il s'agit de programme, il s'agit d'interventions et nous devons parler du type d'interactions quotidiennes entre le personnel du Service correctionnel du Canada de l'établissement Joliette et les femmes incarcérées.

Cette ouverture nous permettra de mettre en œuvre la Stratégie d'intervention intensive dont a parlé la directrice il y a quelques instants, qui est nécessaire afin d'appuyer le changement chez les femmes. Nous parlons aussi d'une étape très importante dans l'évolution du système correctionnel pour les femmes incarcérées purgeant une peine de ressort fédéral. Parce que l'ouverture signifie aussi la fermeture. Fermeture des unités qui sont situées dans des établissements qui étaient essentiellement conçus pour les hommes et l'ouverture d'unités semblables dans les établissements pour femmes - comme celles à Truro, en Nouvelle Écosse et à Edmonton, il y a quelques semaines.

La majorité d'entre nous, la majorité du personnel et des gens qui ont confié une partie de leur vie dans l'évolution des services correctionnels pour les femmes, attendaient cette journée avec grande impatience.

Les gestionnaires et le personnel de l'unité pour femmes du Centre régional de réception, et de beaucoup d'autres unités de ce genre à travers le pays, ont tenu le fort de façon admirable pendant la construction de ces nouvelles unités. Dans des conditions extrêmement difficiles, ils ont su offrir aux délinquantes le soutien et l'aide dont elles avaient besoin pour commencer à faire face à un passé des plus lourds et à des problèmes des plus profonds. L'ouverture de l'unité de garde en milieu fermé de l'établissement Joliette marque le début de la fin d'un chapitre d'incarcération pour femmes dans les établissements conçus pour les hommes.

Comme c'est le cas pour toute réussite de projets majeurs, celle-ci est attribuable à plusieurs personnes. Je tiens ici à souligner la contribution des gestionnaires et des membres du personnel de l'établissement Joliette même et les remercier d'avoir d'abord planifié l'intégration d'un programme dans un programme déjà exigeant, puis d'avoir continué à répondre aux besoins immédiats d'une clientèle assez exceptionnelle. Ce n'est pas tâche facile et, au nom de tous les Canadiens et de toutes les Canadiennes, je dois le reconnaître.

J'aimerais également remercier nos intervenants et nos partenaires, qui ont travaillé sans relâche pour nous indiquer la bonne voie, pour nous pousser à prendre des mesures spécifiques, parce qu'elles se doivent d'être spécifiques, pour femmes délinquantes. Vous avez osé poser des questions souvent très difficiles. Et, ce sont souvent les questions difficiles qui sont les plus importantes. Je pense ici en particulier aux représentants syndicaux de tous les paliers, dont Monsieur Martel qui représente le Syndicat des agents correctionnels du Canada, et aux autres représentants syndicaux qui se doivent d'être préoccupés par les intérêts de leurs membres tout en traçant l'évolution des services correctionnels. Je pense aussi aux organismes communautaires, tels que la Société Elizabeth Fry, les comités consultatifs de citoyens aux niveaux local, régional et national, les représentants du Bureau de l'Enquêteur correctionnel qui, eux aussi, ont posé des questions très difficiles et très importantes.

Je me réjouis du fait que nous avons créé un milieu plus propice pour répondre aux besoins de ce groupe très spécial de délinquantes, mais je dois néanmoins vous avouer qu'il reste énormément de travail à faire. On le sait, c'est la nature même du domaine correctionnel. Nous devons regarder au-delà de l'incarcération. Nous avons une loi au Canada qui est très progressive, certains diront trop souple, mais je dois vous dire qu'elle est certainement très exigeante. Ce n'est pas juste une question d'incarcération et de séparation, ce qui est l'aspect le plus facile des systèmes correctionnels. Ce qui est difficile c'est de trouver les clés pour favoriser un changement chez les individus incarcérés. Voilà le travail auquel notre personnel fait face tous les jours. Nous nous devons de regarder au-delà de l'incarcération. Comme le dit le rapport de la Vérificatrice générale du Canada sur la réinsertion sociale des délinquantes, qui a été publié et annoncé le 8 avril, il est important de créer plus d'options pour les femmes au sein des communautés où elles retournent. Nous nous devons de garder en tête notre objectif qui est de trouver des moyens tangibles pour permettre aux délinquantes d'atteindre leur plein potentiel en tant que citoyennes.

Le personnel du Service correctionnel du Canada et nos partenaires ont prouvé que, peu importe l'ampleur de la tâche à accomplir, une tâche énorme avec chacune des délinquantes, il est possible, si nous travaillons ensemble, de concert avec la communauté, d'atteindre notre objectif principal d'assurer la sécurité du public, notre sécurité.

Je vous remercie au nom du Service correctionnel du Canada pour vos efforts nous permettant de fermer un chapitre, et j'entrevois déjà un meilleur avenir pour les femmes détenues au Canada et par ce fait même, un meilleur avenir pour nos collectivités.

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