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Discours du commissaire

Présentation au Comité sur la Sécurité des collectivités et la prévention du crime

Allocution prononcée par :

Lucie McClung
Commissaire du Service correctionnel du Canada




Fédération canadienne des municipalités - 66e assemblée générale annuelle
le 30 mai 2003
Winnipeg (Manitoba)



Seul le texte prononcé fait foi


Mesdames et Messieurs, distingués représentants municipaux et invités spéciaux, bonjour. Je suis vraiment très heureuse de pouvoir prendre la parole devant la Fédération canadienne des municipalités à l’occasion de son 66e congrès annuel qui porte cette année sur des collectivités compétitives.

Cette occasion nous procure une tribune pour discuter et pour travailler ensemble en vue d’atteindre un objectif commun. Il s’agit en fait d’un engagement que nous partageons à l’égard du bien-être de nos collectivités, tant dans l’immédiat qu’à long terme.

Le Service correctionnel du Canada, en tant que composante du système de justice pénale, joue un rôle prépondérant dans le bien-être des collectivités à la grandeur du Canada.
« Le système correctionnel vise à contribuer au maintien d’une société juste, vivant en paix et en sécurité :

  • d’une part, en assurant la mise en application des peines par des mesures de garde et de surveillance sécuritaires et humaines;
  • et d’autre part, en aidant au moyen de programmes appropriés dans les pénitenciers ou dans la collectivité, à la réadaptation des délinquants et à leur réinsertion sociale à titre de citoyens respectueux des lois. »

Je viens de citer un extrait de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, loi qui régit la prise de décisions et les activités au sein du SCC.

Au Canada, les services correctionnels fédéraux ne s’occupent pas uniquement de l’emprisonnement des détenus : ils doivent également assumer la tâche très difficile qui consiste à modifier le comportement criminel.

Nous savons que la plupart des délinquants purgent une peine d’une durée déterminée et qu’un jour ils réintégreront la société. Notre mandat est donc de trouver des façons de réduire le risque de récidive.

Si vous voulez, notre but est d’inciter chaque délinquant à faire un virage spectaculaire : abandonner un mode de vie criminel afin de devenir un citoyen honnête et productif.

À mon avis, trouver la clé pour permettre aux délinquants d'effectuer ce virage représente le plus grand défi du système correctionnel fédéral, parce que, en général, ces individus ont échoué dans les systèmes social et judiciaire qui jouent un rôle crucial dans notre vie.

Alors, que doit-on faire pour y arriver ?

L’expérience et la recherche nous révèlent souvent que, grâce à des interventions correctionnelles axées sur les facteurs spécifiques à l’origine de la criminalité, il est possible d’inciter un délinquant à changer.
L’expérience et la recherche - ici comme ailleurs - nous indiquent également que la mise en liberté graduelle et supervisée est la meilleure façon d’assurer la sécurité du public. Je sais très bien que, pour de nombreuses personnes, cette notion dépasse l’entendement.

Pourtant, les chercheurs n’arrêtent pas de nous répéter qu’il en est ainsi.

Le plus récent exemple est le travail de recherche effectué par Sheila French et Paul Gendreau du Centre d’études sur la justice pénale de l’Université du Nouveau-Brunswick.

Leur étude, intitulée Safe and Humane Corrections Through Effective Treatment (Des services correctionnels sûrs et humains grâce à des traitements efficaces), examine 70 programmes mis en œuvre dans diverses administrations pour mesurer l’impact du traitement en milieu carcéral sur la réduction des taux d’inconduite et de récidive après la mise en liberté.

Elle révèle que les délinquants qui suivent les programmes jusqu’au bout sont moins susceptibles de récidiver.

Nos résultats confirment également le succès de cette approche dans le maintien de la sécurité publique.

Par exemple, parmi les quelque 15 000 délinquants placés sous la surveillance du SCC dans la collectivité l’an dernier,

  • plus de 90 pour cent n’ont pas été accusés de crime, et moins de 2 pour cent des nouvelles condamnations faisaient suite à des infractions avec violence.

Ces résultats sont relativement constants depuis plusieurs années.

Cela veut-il dire que tout va bien, que nous pouvons maintenant nous reposer sur nos lauriers ?

Je ne le crois pas.

Vous seriez les premiers à faire remarquer que ce n’est jamais assez, et je serais d’accord avec vous. Pourquoi ? Parce que le crime a des effets dévastateurs sur les particuliers et sur la société dans son ensemble.

Pour tenter d’améliorer les choses, le SCC a adopté une approche à trois volets :

  • d'abord, nous cherchons continuellement à nous améliorer;
  • ensuite, nous nous comparons à d’autres administrations;
  • et enfin, nous tentons de mettre au point de nouveaux outils pour favoriser la réinsertion sociale des délinquants. Voilà ce dont j’aimerais vous parler un peu plus.

Qu’est-ce que tout cela signifie pour vous et moi ?

En termes simples, nous savons maintenant que plus l’aide offerte aux délinquants placés sous notre garde ou mis en liberté est ciblée, plus ces derniers sont susceptibles d’être respectueux des lois et plus nos collectivités sont sûres.

Nous savons aussi que le risque de récidive le plus grand se situe au cours de la période qui suit immédiatement la mise en liberté.

Par conséquent, nous devons renforcer le pont entre la prison et la collectivité.

Nous savons ce dont les délinquants ont besoin.

  • ils ont besoin de modèles;
  • ils doivent entretenir des contacts avec la collectivité - plus ils en ont, plus ça leur est utile;
  • ils ont besoin de structures et d’appuis en ayant accès à des maisons de transition, à des services médicaux et sociaux, à des services d’emploi, à des églises, ainsi qu’à d’autres groupes confessionnels et de soutien dans la collectivité.

Or, vous devez nous dire de façon plus précise ce dont vous avez besoin.
Vous devez nous dire ce qu’il vous faut pour préparer le mieux possible les membres des collectivités où retourneront les délinquants.

Les meilleurs plans de libération portent sur les besoins non seulement des délinquants, mais aussi des personnes qui seront touchées par leur mise en liberté.

Il s’agit là, à mon avis, du prochain pilier des services correctionnels communautaires. Il faut travailler ensemble pour prévoir et, en fait, concevoir des solutions pour toutes les personnes touchées par le retour du délinquant dans la collectivité.

Depuis une trentaine d’années, le SCC entretient des rapports fructueux avec des organismes d’aide postpénale et d’autres types d’organisations.

Depuis dix ans, le Service correctionnel du Canada et la Commission nationale des libérations conditionnelles tirent profit d’un partenariat solide avec la Fédération canadienne des municipalités par l’entremise du Comité mixte de la FCM, du SCC et de la CNLC sur les services correctionnels communautaires. Vous en saurez plus à ce sujet cet après-midi.

Permettez-moi de vous présenter un exemple de la façon dont nous pouvons renforcer le pont entre la prison et la collectivité. Il y a quelque 75 cercles de soutien au pays. Les citoyens membres de ces cercles ont à l’oeil les délinquants et les aident à se réintégrer dans la société. J’ai bon espoir que chaque délinquant sera bien entouré pour connaître du succès.

Je crois qu’on peut adapter un vieux dicton aux services correctionnels et affirmer qu’il faut être deux, et même souvent beaucoup plus, pour bâtir l’avenir.

À l’aube du nouveau millénaire, beaucoup de choses ont été écrites pour faciliter la transition. Une phrase en particulier a attiré mon attention, car, selon moi, elle prévoyait la façon dont nous allions avoir des rapports les uns avec les autres au début du millénaire : « Au XXIe siècle, le partenariat est le principe d’organisation de l’univers. »

Je crois aussi que le partenariat doit être le principe d’organisation des services correctionnels.

Je vous remercie encore de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous cet après-midi.

Je répondrai maintenant avec plaisir à vos questions.


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