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Aliments et nutrition

L'anaphylaxie - Guide à l'intention des commissions et conseils scolaires

Table des matières

Que peuvent faire les commissions et conseils scolaires pour prévenir ces tragédies?

Quelles sont les responsabilités juridiques des commissions et conseils scolaires?

Que peuvent faire les familles d'élèves anaphylactiques pour aider leurs enfants en milieu scolaire?

Quels sont les éléments essentiels à inclure dans les politiques des commissions et conseils scolaires?

Information et sensibilisation

Prévention

Intervention d'urgence

Une responsabilité partagée

Le simple sandwich au beurre d'arachide est au coeur d'un débat dans plusieurs écoles et localités au Canada. Il a toujours constitué un aliment nutritif de base de la boîte à lunch, mais il peut aussi provoquer la mort. Quoiqu'il soit très difficile d'obtenir des statistiques sur le sujet, le bureau du coroner de l'Ontario a signalé sept décès d'enfants d'âge scolaire attribuables à une réaction allergique aux arachides, aux fruits à coque ou aux graines de sésame entre 1986 et 1991.

Le nombre d'allergies constituant un danger de mort, surtout aux produits d'arachides, est à la hausse. L'anaphylaxie, terme médical utilisé pour désigner le choc anaphylactique ou la « réaction allergique généralisée », peut être rapide et mortelle. En 1994, un élève en excursion scolaire au parc Algonquin en Ontario est mort après que des traces de beurre d'arachide aient été transférées à un pot de confiture. Un enfant dans un camp d'été à Montréal est mort après avoir mangé un sandwich au fromage emballé dans un sac contenant aussi un sandwich au beurre d'arachide.

Il se dégage de ces deux exemples plusieurs faits importants relatifs aux réactions anaphylactiques : une quantité microscopique de l'allergène--dans les cas ci-dessus, les arachides--peut être fatale; les enfants s'exposent à plus de risque lorsqu'on les sort de la routine scolaire ou familiale et l'intervention doit être immédiate pour éviter la tragédie. Les allergologues soutiennent que bien que la réaction soit plus fréquente chez les plus jeunes, elle est plus susceptible d'être fatale chez les plus vieux en raison de leur autonomie croissante et de leur répugnance à porter leurs médicaments.

Il suffit de quelques secondes d'exposition pour provoquer la réaction anaphylactique. Elle peut se manifester au début par de la démangeaison, de l'urticaire ou l'enflure des lèvres ou du visage. En quelques instants, la gorge commence à se refermer, coupant la respiration et amenant la mort.

Bien que les arachides soient de loin le principal allergène responsable de l'anaphylaxie chez les enfants d'âge scolaire, il en existe d'autres. Les fruits à coque, le lait de vache, les oeufs, le poisson, les crustacés et coquillages sont également des allergènes mortels relativement communs. D'autres aliments provoquent des réactions anaphylactiques chez certaines personnes, comme c'est le cas pour les allergènes non alimentaires, y compris le venin, les médicaments et le latex. Dans de rares cas, l'activité physique rigoureuse a également déclenché l'anaphylaxie.

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Que peuvent faire les commissions et conseils scolaires pour prévenir ces tragédies?

Un nombre croissant de commissions et conseils scolaires du pays entreprennent d'élaborer des politiques pour aider les directeurs d'école, les enseignants et le milieu scolaire à protéger les enfants anaphylactiques. Comme la seule façon de garantir leur sécurité est d'éviter complètement la substance allergique, ces politiques cherchent habituellement à éliminer les allergènes--le plus souvent des produits d'arachides--des salles de classe des enfants anaphylactiques. Ces politiques suscitent souvent un débat puisqu'elles limitent les aliments que les enfants non allergiques peuvent apporter à l'école. Toutefois, lorsque les conseils et commissions trouvent un équilibre entre le droit et la commodité pour tous les élèves de manger ce qu'ils veulent et le droit à la sécurité relative de l'enfant allergique en milieu scolaire, ils bénéficient habituellement du soutien général du public relatif aux mesures nécessaires pour contrôler l'allergène en milieu scolaire.

Les commissions et conseils scolaires qui veillent à la participation des parents, aux voies de communication ouvertes et au partage d'information ont rapporté un haut niveau d'acceptation de la part des collectivités. En invitant les directeurs, les enseignants, le personnel non enseignant, les élèves, les conseillers médicaux et les représentants d'associations locales sur l'allergie à participer au processus d'élaboration des politiques, les commissions et conseils scolaires peuvent favoriser une meilleure compréhension des questions touchant les élèves anaphylactiques, leurs parents et l'école.

Comme personne ni aucun conseil ou commission scolaire ne peut garantir un milieu sans arachides, les politiques des commissions et conseils incluent des procédures précises relatives à l'intervention en cas d'urgence anaphylactique. En cas de réaction, l'injection d'épinéphrine permet de gagner suffisamment de temps pour conduire l'enfant à l'hôpital sans quoi l'enfant mourrait en quelques minutes. Pour cette raison, les politiques de la plupart des commissions et conseils scolaires prévoient des procédures visant la formation du personnel scolaire à l'utilisation d'auto-injecteurs d'épinéphrine tels que l'EpiPen® qui facilite l'intervention rapide et sûre d'un non-spécialiste dans une situation d'urgence.

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Quelles sont les responsabilités juridiques des commissions et conseils scolaires?

Il n'existe pas au Canada de précédents juridiques permettant d'établir la responsabilité des écoles de protéger ou de traiter les élèves anaphylactiques. Cependant, la common law et le bon sens suggèrent que l'école doit réagir à une urgence médicale. De plus, il est probable que soumis à l'épreuve du Code des droits de la personne, celui-ci confirmerait le droit de l'enfant de fréquenter une école en exigeant des commissions et conseils scolaires qu'ils modifient le environnement en fonction des besoins des enfants à risque.

Toutefois, aucune province n'oblige légalement les commissions et conseils à réduire le risque d'exposition à zéro et aucun conseil ou commission ne devrait jamais assumer la responsabilité d'assurer un environnement sans allergènes. Comme c'est le cas pour toute politique traitant de droits et responsabilités complexes, il importe pour les commissions et conseils scolaires de consulter leur propre conseiller juridique avant de finaliser les politiques et procédures de leurs écoles sur l'anaphylaxie.

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Que peuvent faire les familles d'élèves anaphylactiques pour aider leurs enfants en milieu scolaire?

L'école doit s'attendre à la participation la plus active possible de la part de parents d'enfants anaphylactiques en matière d'élaboration de procédures destinées à protéger leurs enfants, de partage de renseignements avec le personnel scolaire et d'autres parents et de responsabilisation de leurs enfants quant à leur propre sécurité. Les parents doivent assumer l'entière responsabilité de fournir les données médicales à l'école, le programme de traitement du médecin et un approvisionnement adéquat et non périmé d'auto-injecteurs (ou autres médicaments). L'école doit être prête à donner aux parents la possibilité de discuter des besoins de leur enfant aux réunions du personnel, aux réunions d'associations foyer-école, aux séminaires sur le secourisme et aux séances de perfectionnement sur place du personnel.

Les parents d'enfants souffrant d'allergies pouvant mettre leur vie en danger sont constamment dans une situation délicate en tentant de protéger leurs enfants de quantités infimes d'aliments communs sans les priver des activités normales associées à l'enfance. La plupart enseignent très tôt à leurs enfants à se prendre en charge puisqu'il est généralement admis que plus tôt l'enfant apprend à gérer son problème d'allergie, plus facilement il traversera l'adolescence où la pression des camarades et le besoin d'être comme tout le monde exacerbent le stress qui s'exerce sur lui. Les enfants portent souvent leur propre auto-injecteur dans une sacoche de ceinture et apprennent à reconnaître les symptômes et à se faire une injection dès l'âge de 7 ou 8 ans. Toutefois, les adultes ne doivent jamais tenir pour acquis qu'un enfant ou un adolescent s'auto-injectera. C'est pourquoi ils doivent toujours veiller à ce qu'une personne formée à l'utilisation de l'auto-injecteur soit prête à intervenir. La réaction comme telle peut nuire à la capacité de se piquer quel que soit l'âge.

I1 faut la coopération de la famille et de l'école pour aider les enfants à trouver un équilibre entre la peur nécessaire de l'exposition aux allergènes et la peur malsaine du monde qui s'ouvre à eux.

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Quels sont les éléments essentiels à inclure dans les politiques des commissions et conseils scolaires?

Au Canada, les commissions et conseils scolaires adoptent des politiques et procédures variées afin de répondre aux besoins des enfants anaphylactiques. Pour être efficaces, les politiques doivent être suffisamment souples pour pouvoir être appliquées à toutes sortes d'allergènes, d'âges, de niveaux de maturité des élèves et de caractéristiques physiques et organisationnelles des écoles. Les personnes qui se serviront du présent ouvrage pour l'élaboration de leurs politiques doivent tenir compte du fait que les recommandations qu'il contient ne se prêteront pas à toutes les situations ou ne seront pas toutes nécessaires. Bien qu'elles ne soient pas détaillées au même degré, la plupart des politiques globales englobent trois éléments généraux :

  • l'information et la sensibilisation de l'ensemble du milieu scolaire;
  • la prévention (l'évitement de l'allergène);
  • des procédures d'intervention d'urgence en cas d'exposition accidentelle.

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Information et sensibilisation

L'identification de l'enfant anaphylactique et la compréhension dans l'ensemble de l'école des procédures requises pour prévenir l'exposition et traiter les urgences sont les piliers de politiques scolaires efficaces en la matière. Les commissions et conseils scolaires voudront tenir compte des points qui suivent dans l'élaboration de leurs politiques :

  • présentation des enfants anaphylactiques aux autorités scolaires;
  • présentation des enfants anaphylactiques à tous les membres du personnel;
  • séance de formation interne à l'intention des enseignants et du personnel scolaire sur l'anaphylaxie, la politique de l'école et l'utilisation de l'auto-injecteur;
  • ajout d'une formation sur l'utilisation de l'auto-injecteur dans tous les cours de secourisme offerts au personnel;
  • partage d'information avec les autres élèves, les parents et les organisations de parents et demande de coopération;
  • maintien de liens de communication ouverte entre les parents et l'école.

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Prévention

La protection contre l'exposition aux substances constituant un danger de mort présente un défi de taille pour les écoles. Les politiques et procédures peuvent varier en fonction de l'âge de l'enfant, de l'organisation et de la disposition de l'école ainsi que des propriétés de l'allergène comme tel. Les commissions et conseils scolaires voudront éventuellement tenir compte des considérations qui suivent dans l'élaboration de leurs politiques :

  • fournir des endroits sans allergènes;
  • établir des procédures sûres touchant les cafétérias et les endroits réservés aux repas, y compris des procédures pour le nettoyage et le lavage des mains;
  • éviter les allergènes susceptibles de se cacher à l'intérieur d'activités scolaires (p. ex., pâte à modeler, animaux en peluche, aliments pour animaux de compagnie, etc.);
  • précautions supplémentaires dans le temps des Fêtes et lors de célébrations spéciales et efforts afin d'organiser des activités non centrées sur la nourriture;
  • précautions spéciales relatives à la planification de sorties scolaires et d'activités parascolaires.

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Intervention d'urgence

Chaque seconde compte lorsqu'une exposition accidentelle à un allergène provoque une réaction anaphylactique. En collaboration avec les parents, le médecin de l'enfant et l'infirmière scolaire ou de la santé publique, les écoles veilleront à établir un plan d'urgence distinct pour chaque élève, y compris :

  • une procédure à réponse rapide pour :
    • administrer l'épinéphrine;
    • contacter l'ambulance ou conduire l'enfant à l'hôpital;
    • prévoir un adulte familier et de confiance pour accompagner l'enfant;
    • entrer en contact avec l'hôpital;
    • communiquer avec les parents de l'élève.
  • un approvisionnement à jour et accessible d'auto-injecteurs.

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Une responsabilité partagée

La protection de l'enfant anaphylactique en milieu scolaire est tributaire de la coopération de l'ensemble du milieu scolaire. Les responsabilités respectives des membres de ce milieu pour lutter contre le risque d'exposition et assurer l'intervention immédiate en cas d'urgence sont exposées au chapitre VI du présent ouvrage.

Avec le nombre d'allergies graves qui ne cessent d'augmenter, de plus en plus d'écoles établissent des partenariats avec les parents et les professionnels médicaux afin de protéger l'enfant anaphylactique contre la tragédie éventuelle. L'information et les propositions contenues dans le présent manuel visent à aider les commissions et conseils scolaires à remplir leurs obligations à cet égard d'une manière qui réponde aux besoins et respecte les droits de tout le milieu scolaire.

Cette publication peut être commandée en ligne par l'intermédiaire de Le lien suivant s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre l'Association canadienne des commissions et conseils scolaires (en anglais seulement).

Mise à jour : 2002-10-30 Haut de la page