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Science et recherche

Plan d'action du gouvernement du Canada

En réponse au Rapport du Comité d'experts de la Société royale du Canada intitulé : « Éléments de précaution : Recommandations pour la réglementation de la biotechnologie alimentaire au Canada »

Équivalence substantielle

Recommandations de la Socièté royale:

7.1

Le Comité d'experts recommande que l'approbation pour la culture de nouveaux organismes transgéniques en vue de leur dissémination dans l'environnement ou de leur utilisation comme aliments ou comme aliments pour animaux soit assujettie à une évaluation scientifique rigoureuse des incidences potentielles de ces organismes sur l'environnement ou la santé humaine. Les tests effectuées devraient remplacer la pratique courante consistant à utiliser le concept d'équivalence substantielle comme seuil de décision en matière de réglementation.


8.1

Le Comité d'experts recommande l'application du principe de précaution qui propose qu'aucune nouvelle technologie ne doive être présumée sécuritaire en l'absence de fondements scientifiques fiables permettant de conclure à son innocuité. Cette approche s'applique particulièrement aux responsables de la protection de la santé et de l'environnement au nom de la population canadienne. Tout mécanisme de réglementation qui présuppose qu'un nouveau produit est sécuritaire en se fondant sur des données autres que les données scientifiques complétes requises ne respecte pas ce principe de précaution. Le Comité d'experts rejette le recours au concept d'équivalence substantielle comme seuil de décision pour exempter les nouveaux produits GM d'évaluations d'innocuité rigoureuses d'après des similarités superficielles (chapitre 7), puisqu'une telle procédure réglementaire ne constitue pas une approche prudente qui requiert l'établissement d'une preuve d'innocuité.

Mesures prévues

Nous convenons que l'équivalence substantielle ne doit pas être utilisée comme un seuil de décision et que les produits transgéniques doivent faire l'objet d'une évaluation scientifique rigoureuse afin de minimiser les impacts possibles sur l'environnement ou la santé humaine. Nos évaluations de l'innocuité des aliments pour la consommation humaine et animale et les évaluations environnementales sont trés rigoureuses. Nous admettons cependant que l'expression «équivalence substantielle» n'est pas utilisée de façon claire et uniforme dans notre documentation actuelle.

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Mesures :

SC
1. SC s'engage à mettre à jour ses Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux publiées en 1994 afin qu'elles reflétent les derniers développements scientifiques (cet exercice sera effectué en consultation avec les experts canadiens et internationaux). échéancier : rapport sur l'état des travaux - mai 2002. Achévement prévu en septembre 2002.

2. Nous mettrons à jour les documents d'information de SC afin de fournir une meilleure idée de la maniére dont nous appliquons le concept de l'équivalence en substance dans nos évaluations de l'innocuité des aliments nouveaux. échéancier : rapport sur l'état des travaux - janvier 2002.

3. Nous rendrons accessible l'information pertinente publiée par les instances internationales par l'intermédiaire du site Web de la Direction des aliments de SC en créant des liens au sites de l'OCDE, de la commission du codex alimentarius, et de la FAO/OMS. échéancier : rapport sur l'état des travaux - janvier 2002.

ACIA
1. L'ACIA s'engage à mettre à jour ses protocoles au fur et à mesure que la complexité des produits s'accentuera et que la science s'améliorera. L'ACIA comptera sur les contributions d'experts internes et externes, tant du Canada que du niveau international. échéancier : amorcé, rapport sur l'état des travaux - janvier 2002

2. Nous réviserons notre documentation portant sur le processus d'évaluation des produits de biotechnologie afin d'éviter l'usage de terminologie portant à confusion. échéancier : amorcé, rapport sur l'état des travaux - janvier 2002

3. L'ACIA est en train de revoir ses fiches d'information sur le processus d'évaluation afin d'améliorer la clarté et l'explication des concepts de familiarité et d'équivalence substantielle. L'Agence prépare également de nouvelles données à afficher sur Internet et à insérer dans les pochettes d'information de l'ACIA afin d'expliquer l'utilisation de l'équivalence substantielle et d'autres concepts dans la réglementation des produits agricoles. échéancier : amorcé, rapport sur l'état des travaux - janvier 2002

Le gouvernement est d'accord avec la nécessité de peaufiner et de favoriser l'application efficace et appropriée de l'équivalence substantielle dans l'évaluation des aliments GM et des organismes transgéniques plus complexes, y compris les cultures, les animaux et les aliments pour animaux.

ACIA et SC :
1. Nous participerons et contribuerons aux efforts des experts à l'échelle nationale et internationale afin de perfectionner nos approches et de développer davantage nos outils analytiques, comme la génomique, la protéomique et l'établissement du profil métabolique, et ce, en vue d'appuyer l'application du concept de l'équivalence substantielle dans l'évaluation des nouveaux aliments plus complexes et des organismes transgéniques. échéancier : amorcé, rapport sur l'état des travaux - mai 2002

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Contexte/Discussion

En évaluant les aliments GM, nous entreprenons une évaluation scientifique détaillée. Nous examinons comment l'aliment a été élaboré, y compris une description compléte des génes faisant partie de la modification, leur origine et leur intégration dans le produit modifié;, nous étudions le potentiel des effets inattendus ou pléiotropiques; nous évaluons la composition du produit et sa qualité nutritionnelle et nous évaluons la possibilité de la production de produits toxiques ou allergénes. C'est seulement lorsque nous sommes complétement satisfaits que le produit rencontre tous les critéres d'innocuité que nous approuvons le produit.

Le concept d'équivalence substantielle est utilisé comme guide dans l'évaluation de l'innocuité d'un aliment GM en comparant l'aliment nouveau à sa contrepartie non modifiée ayant des antécédents d'utilisation comme aliment. La valeur de l'équivalence substantielle dans l'évaluation de l'innocuité des aliments GM a été clairement démontrée dans son application dans la réglementation des aliments nouveaux au Canada.

De plus, à l'échelle internationale, la consultation conjointe de la FAO/OMS d'experts sur les aliments issus de la biotechnologie, qui s'est tenue en juin 2000, a conclu qu'une approche comparative axée sur la détermination des similarités et des différences entre un aliment génétiquement modifié et sa contrepartie non modifiée contribue à l'établissement de l'innocuité potentielle et des questions nutritionnelles. Cette approche est considérée comme la stratégie la plus appropriée pour l'évaluation de l'innocuité et de la valeur nutritionnelle des aliments génétiquement modifiés. L'approche comparative, comme elle est souvent appelée, devrait être vue comme une étape-clé dans le processus d'évaluation de l'innocuité et son application, contribuant à un cadre solide d'évaluation de l'innocuité.

Le Comité appuie entiérement cette approche; il recommande l'utilisation de l'équivalence en substance comme un "standard d'innocuité" (pp. 182, 204).

Dans le contexte de la salubrité environnementale et de l'innocuité des aliments pour l'alimentation animale, le concept de l'équivalence substantielle représente aussi une norme d'innocuité, tel que désignée par le Comité. L'équivalence substantielle n'est pas utilisée et ne sera pas utilisée comme un seuil de décision.

Comme pour les aliments GM, les évaluations d'innocuité des produits agricoles demandent une évaluation scientifique détaillée. Les organismes de réglementation examinent les données présentées, la méthodologie et les analyses conformément aux critéres d'évaluation établis dans les lignes directrices pour les végétaux à caractères nouveaux, les aliments pour animaux issus de ces végétaux ou des suppléments microbiens. Ces évaluations et les lignes directrices concernant l'évaluation de l'innocuité des aliments font référence à des termes et des concepts, dont la familiarité et l'équivalence substantielle, lesquels n'ont pas toujours été décrits de façon claire et uniforme en ce qui a trait à leur signification et comment ils sont utilisés.

Le gouvernement fédéral reconnaît l'importance de la recherche en génomique, comme le démontre le financement accordé à cette activité dans les derniers budgets fédéraux. Les organismes de réglementation attendent avec impatience l'information que généreront les diverses initiatives en génomique, en protéomique et en établissement de profil métabolique, étant donné que cette information appuiera davantage l'application du concept de l'équivalence substantielle dans le processus de l'évaluation de l'innocuité. En effet, nous remarquons que les laboratoires universitaires participent présentement à bon nombre de ces efforts.

En conclusion, le gouvernement veillera à ce que la portée et la pertinence des exigences en matière de données reflétent les derniers progrés scientifiques liés aux évaluations de l'innocuité des produits. Nos lignes directrices seront révisées régulièrement pour tenir compte de ces progrés.

Mise à jour : 2001-11-21 Haut de la page